MORT m LA SEMAINE Téléphone 52 Téléplione 52 QHFiOMIQUi ÏPBOISE Samedi 30 Mars 1907 10 centimes le N° 42 Amvée Nö 4420 du Baron de Béthune PAQUES En France En liussie Au Ma roe Encore 1'usine a (i»z On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et A tons les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coüient 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Bèlgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a l'Agence Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et Paris, 8, Place de la Bourse. Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se rêgularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. Le baron Jean de Béthune,gouverneur de la Flandre Occidentale, est décédé le ditnanche 24 mars en son chateau du Bankout a Heestert. Sa mort constitue une perte immense pour ladministratioo de notre province dont il connaissait a fond les jptérêts divers elle sera une perte irrépa- rable pour l'art gothique auquel il avait voué une grande partie de sa vie. M. le Baron de Béthune Nos eoncitoyens n'ont pas perdu le souvënir de la splendide reception qui lüt faite au baron de Béthune lors de sa visite officiblle a notre villeen avril 1905. A cette occasion le gouverneur témoigna le vif intérêt qu'il portait a la restauration de nos monuments. On peut dire que c'est en gran de partie grace a son puissant appui que la Province et 1 Etat accordèrent d'aussi larges subsides a notre administration communale. Comme yprois, comme flamands, corame catholiques, nous remplissons un devoir de reconnaissance en adressant un dernier hommage a l'homme de bien, a 1'homine de foi, A l'homme de travail que nous venons d« perdre. Né a Bruges le 25 janvier 1853, Jean- Baptiste de Béthune do fit que passer au collége de Courtrai et acheva ses études dans la maison paternelle, sous la direction de précepteurs choisis. II conquit bril am- ment ses diplomes de docteur eu droit Dès l'annce 18/8 il devint bourgmestre du gros village d'Oo3t-Roo3ebeke et ccrseiiler provincial de ce canton. Ce fut son noviciat d'administrateur, noviciat fructueux, dont ses administrés conservent aujourd'hui encore le reconnaissant souvenir. Au conseil provincial, il s'atlacbait de prél'érence aux questions complexes,d'étude laborieuse, de longue portóe, aux innova tions fécondes, qu'il ne propo-ait d'ailleurs qu'après un mfir examen et la plus conscien- cieuseet scrupuleuse élaboration. Son intel ligence avait l'horreur de l'a peu prés. Elle n'était satlsfaite qu'après avoir nénétré, fftt-ce au prix du plus long travail, au fond d'une question et en avoir éclairé tous les aspects. Ce qu'il savait, il le savait toujours bien, et il savait beaucoup. Sa parole grave, convaincue, quelque sujet quelle trait At, ne s arrêtait point aux surfaces. Les questions du regime de la Mandel, du minimum des salaires dans les entreprises publiques, et, plus récemment, celle de pensions de vieillesse, dont il avait fait une étude appro- fondie et aujourd bui encore intéressante a consulter, suffiraient a le prouver. Membre de la députation permanente en 1892, il fut appelé quelque dix ans plus tard, après la trop prompte mort du comte d Ursel, aux fonctions de gouverneur de la province. Son talent et les services quil avait rendus lecevaient aicsl, après la consecration de ses collègues, cello plus éclatante du Rot. Toute sa carrière l'avait acheminé vors ce poste, et l'y avait admira- blement préparé. 11 était heureux de cette supième distinction, de ee champ plus large ouvert a son activité ot a ses initiatives.Mais que nos bonheurs sont vains et fragiles II s'était peineaccoutumé a sesnouveaux devoirs; a peine avait-il pu déployer. sur ce sommet de la hiérarchie administrative, les rares facultés dont,en des postes inférieurs, il avait- déja fourni tant de preuves, que s'abattèient sur lui de cruelles épreuves la mort successive de son fils unique et d'une de ses deux filles. Elle meurtrirent son coeur en même temps qu'elles ruinèrent sa santé, elles ce purent abattre son courage. Après la religion, c'est au travail qu'il demauda surtout sa consolation. Sans rien négligcr des multiples obligations de ses locctions, il ne cessa d'utiiiser ses loisirs et ses veilles aux études archéologiques et artistiques qui, dt-puis sa j^ucesse, avaient eu pour lui un irrésistible attrait. Car on no concaitrait pas le défunt si on nevoyait en lui qu'uD habile administrateur. C était aussi un artiste et uu savant.II avait été le collaborateur de son père 3 Maitre Jtati Béthuce i) clans uu grand nombre des ceuvres qui out illustré son nom. II lui avait suecédé comme président de la Gilde de Saint LllC. MojbIjto ti-öc aotif ot troo a-ól-ó Uo la Gommission des monuments, il faisait mieux quu do protéger lesoeuvres mattresses ou intéressantes de notre architecture nationale. II s'efforgait d'en faire surgir partöut oü il le pouvait. Que d'églises, en Flandie, doivent a son intervention, a ses conseils, voire a ses plans, le caractère artistique de leur restauration ou de leur construction La numismatiquo lui offrait l'occasion de ses plus chères distractions. L'histoire lui prenait aussi une bonne partie de son temps libre et en particulier celle des béguinages. Il recherchait, étudiait leurs cartulaires, et j'imagine que l'on trouvera parmi ses papiers de précieux et nombreux documents sur ces institutions. Enfin il montrait pour les études linguistiques et surtout pour l'étude de la langue flamande un goht trés vil, qui ce fit que s'accroitre avec 1 Age. En cbacuue de ces branches de 1 art ou de la science, il ne se conteutait pas d'un nonchalant amateurisme, il poussait s.s recherches a fond. Son repos, s'il avait choisi d'abandonuer ses absorbantes fonc tions publiques, edit été tout l'opposé de l'oisivetó. 11 nous eftt valu ceriainement, a legal des carrières les plus laborieuses, d'iinportants ouvrages sur ces diflérentes matières. Mais il n'a voulu le repos qu'avec Ia mort. Nousavons dit que le défunt gouverneur était un homma de foi. La fagon dont il a accueilli cette mort qui venait le lrapper brutalement, soudainement a 54 ans, au milieu dune familie qui l'adorait et oü il avait trouvé toujours sou meilleur repos et ses plus douces joies, l'a prouvé mieux encore que sa noble et chrétienne vie. Sa fin fut celle d'un grand chrétien.Qu'elle soit a tous un exemple et quelle serve de consolation a la familie éplorée de notre regretté gouverneur Tantól les cloches sonl revenues de Rome. Leurs joyeuses envolées nous ont dit que le temps de la tristesse, le temps de la Passion est p'ssé et que la Resurrection glorieuse s'est ac- complie. Christus resurrexit. Alleluia! Image de la resurrection qui s'est opéiée dans Tame du chrétion, séparé de sou Dieu vivaut par le pe'ché, ro- naissant a la grace comme la nature renait a la vie. Image de la lutte séculaire que i'Eglise doit soulenir contre ses persé- cu'.eurs. Ceux-ci la croient vaincue, lerrassée. Et elle reparait avec une vigueur nouvelle, unejeunesse éter- ut lie. Sans doule, a ne Considérer que 'es fails sous uu jour hu.nain, ou pense- rait parfois que I'Eglise décliue, ca et a. Vain mirage, phénomène tempo- raire, perte immédiatement punie ic:, récupé/ée ailleurs. Au siècle dernier, les hauies classes désertaient l Eglise, ou n'en gardaient plus l'esprit. De ces fai'es le voltairia- nisme descendit daDs la bourgeoisie, alors que déja les classes supérieures, fusügé 'set éprouvées de leur erreur ptssagère, revenaient h de meilleures traditions Le scepticisme et l'hostilité a la religion persistent encore dans quelquos milieux bourgeois, atteints du virus liberal. Mais chaque jour la téacliou se dessine plus nette, s'accen toe sous la poussée populaire. C'est que 'e people,s'autorisant de l'oxemple de la bourgeoisie, moiitre des velléités de désorler a son tour I'Eglise, mais ne préterirl pis s'arrpier a cette politi que Dégative et entend puiser dans celle desertion Ie droit de débrider toutes ses passions, et particulière- ment celle de jouir. Le peuple reviendra de cette erreur comme en sont revenues la noblesse et la bourgeoisie. II ressuscitera a la vie catholique et, dans une plus fidéle observance des lois de I'Eglise, il trou- era de nomeaux elements d'une vie matérielle moins rude a supporter. Le dernier stade du cycle a parcou- rir ne sera pas le moins pénible pour la société qui expiera ses oublis et ses bostilités. Mais cette période fiuale n'a pus de quoi effrayer le vrai ernyant. II sail que la victoire fiuale lui est assurée. In hoe signo vinces. Alors retentira, au dessus d'une s ciété régénérée dans les eaux d'un nouveau baptême: Resurrexit Et la joie sera alors au coeur de la soc été comme elle est aujourd'hui au coeur de ceux qui n'oul pas renié les promesses de leur baplême. L'ère dts peiits papiers n'est pas encore close pour legouvernementdela République. Tout ce qu'ils réussiront a mettre en evidence ce sera l'incorrcction de 1 inconve- nance de leur proce'de' par lequel its ont déja soulevé les critiques et les protestations de tous les gens bonnêtes, et se sont mis eux- mêmes au ban des pays civilisés. Telle est la conclusion d'un article de 1 Observatore Romano sur le dossier Mon- tagnini Cette conclusion reflète bien le calme qui règne au Vatican en face de l'épouvantail qu'on ne cesse d'agiter en menacant depublier certaines pieces saisies a l'ancienne noncia- ture. Que peut en effet sortir de la lecture de ces papiers si ce n'est la preuve du legitime exercice des droits et devoirs pontificaux S'il apparait que durant la période électo- rale, le St Siège a cherché a lavoriser le succes des élénvents qui donnaient de süres garanties de paix et de libertépour I'Eglise, quiconque a un grain de bon sens devra reconnaitre qu'il ne pouvait faire autrement. S'il ressort de l'examen de ces papiers que le St Siège s'est informé des qualités de ceux qu'il avait l'intention de placer a la tête d'un diocese, qu'il n'a pas dédaigné de consulter des personnes probes et éclairées dans les graves questions qu'il avait a résoudre, du même coup il ressortira que le St Siège a rempli strictement, rigoureusement son pro- pre devoir, ce devoir qui s'impose impres- criptiblement a lui chaque fois que sont en jeu les intéréts vitaux de la religion. A quoi dès lors peut aboutir la commission d enquête chargée d'examiner Ia partie poli tique des papiers saisis Quoiqu'il advienne, elle est vouée a un discredit complet, comme l'oeuvre même qu'elle doit entreprendre. Une bonne semaine sans doute pour le Gouvernement et la Douma. Une ère de collaboration semble done succéder a une ère de méfiance et d hostilité mutuelles. Une partie des cadets parait se détacher de la gauche pour soutenir ie Gouvernement. Tous les journaux commentent le succès remporté par le gouvernement devant la Douma. En vue de porter secours aux victimes de la famine, l'extrême gauche voulait confier aux députe's une enquête sur place dans les diflérentes provinces. Tandis que les députés d'extrême-gauche accusaient les cadets de ne faire qu'un avec le ministère, on passait au vote et le minis tère recueillait l'approbation d'une forte majorité composée de Ia gauche, du centre et de la droite. Signalons encore un événement dont il serait prématuré d'apprécier les conséquences mais qui sans aucun doute aura une grande importance. M. Pobiedonotzeij, ancien procureur du Saint Synode russe, est mort a l'age de 82 ans. Dernièrement encore Pobiedonotzeft était une force dans l'Empire. Pendant plus d'un quart de siècle il a été un des personna- ges les plus importants de Russie er l'un des principaux inspirateurs de la politique réactionnaire. Cette influence il la devait a un esprit fort cultivé servi par une volonté tcnace et aussi cette circonstance qu'il fut chargé d'ensei- gner les sciences politiques et j'uridiques a celui qui devait règner sous le nom d'Alexandre III. Sous Nicolas II son in fluence diminua. En réalité Pobiedonotzeff aéchouédans l'oeuvre d'unification morale qu'il avait rêvé d'imposer par la force a la Pussie et lui-même a la fin de l'année 1905, fut obligé d'abandonner ses fonctions de procureur du Saint-Synode. La télégraphie sans fil, qui est appelée a rendre de si grands services la cause de la civilisation et du rapprochement des peuples vient de donner lieu a uu grave incident international. Des indigenes du Maroc, effrayés de l'introduction dans leur pays des inventions européennes, ont assassiné a Ma- raketsch un docteur francais, sur le toit de la maison duquel on venait d'installer des signaux servant a des opérations géodésiques. Les indigènes avaient cru voir dans ces si gnaux des appareils de transmission téiégra- phique et n'ont eu rien de plus empressé que de tuer le docteur Mauchand malgré les soins dévoués qu'il avait déja donnés aux indigènes malades. Tel est l'incident; il serait sans importance s'il ne créait de nouvelles diffkultés interna- tionales et s'il ne mettait de nouveau en évidence l'état anarchique qui caractérise l'empire marocain. La foule ne sen est pas tenue au seul assassinat du docteur frangais elle s'est réunie devant l'agence consulaire de la Grande Bretagne dont les occupants ont eu beaucou.p de difficultés a. se défendre. Le gouvernement s'est empressé d'envoyer des navires de guerre au Maroc et semble décidé ii agir énergiquement; d'autant plus que les indigènes agissent comme s'ils étaient sürs de rimpumté. Les mesüres"pri ses par la France sont génétalement approuvées par la -presse- internatföWile. Les journaux anglais surtout ne se fönt*pas faute de faire remarquer que l'intérêt prin cipal de 1 affaire réside moins dans le Matoc que dans l'Allemagne. -• ;r:; La Pall Mall Gazette trouve que l'Alle- magre a ameué-le Maroc a croire que fort de la protection germanique il lai est loisible d'outrager les, frangais selomson plaisir, q-ue la France doit dissiper cette illusion et que 1 a p uissa-n.ee qui menacerait la France serait réprpuvée du monde civiii&é. iv: - D'autre part Ia presse allemande trouve la sqsceptibilité frangaise exagerée.s. Elle attribue a; la pr,écipita.tloir ,nerreasei avec laquelie la France saisit tout' au: MarpC, certaines décisions. .qui'elle qualifie d'étour- deries, alors qu'il conviendrait de préconiser des décisious moderoos. - G'était prévu Nos explications ne pou- vaient satisfaire le Progfès II cóntinUe d'ergoter au sujet de l'ancienne usine Valckè;. Les renseignements quê nous avons pu bliés dans notre dernier numéro confirmaiént ce fait de notoriété publique que Füsfüe Valcke était dans- Un-était lamentable lés gazomètres, les fours, les'épurateurs étaient si vieux et si use's que la fabfièation' du gaz ne pouvait.se faire qu'en exposant lë person^ nel ouvrier aux dangers 'les plus graves. Quant a l'ancienne canalisation ou bien èlle était constituée de tüyau'x-trop étroits qui nè pouvaient suffire poor une pressión' plüs forte,, e.t un.e consommation' plus" abondaiite oubien elleprésentait d'innombrablès fuites. Tel est le cas de la rue d'KI verding Ire qui, d'après le Progrès ne datëfait pas de 4 ans. - iKvi-. Voilé ce que valait le matérie! deJI'u5me Valcke. II était inutilisable I Le «Progrês réclame une usine capable de fabriquer 6000 nu de gaz par jour. Mais cette usine existe a la chaus^'e de Dickebuscb Du jour au lerrdemaïü'on'peut lui faire produire pareille quantité de gaz. Pour que l'expérience ait lieu immédiate ment il suffit que lq Progrès veuille bipa s'offrir a. en payer les frais. „si- La preuve mathématique est du reste %ije fttire. L'usine dispose de quaire fours ayant cbacun 6 cornues de 5 mètres. Or chaque four pëut produire de aooo a 2200 m3 de gaa par jour. II suffirait done de mettre trais fours en activité pour atteindre et même dépasser une production de 6000 m3 en 24 heures. Enfin le Progrès nous demande com- ment il se fait que, le prix du gaz étant réduit de 3 c. au m. c., les notes a payer sont PARTOUT plus élevées qu'ancienne- ment. Notre réponse sera breve. II est complètement erroné que, a éclai- rage égal, la consommation de gaz par les particuliers soit plus élevée aujourd'hui qu'autrefois a fortiori espil faux de pré- tendre que eet éclairage est plus coüteux qu'auparavant. L'enquête minutieuse faite a ce sujet par la société du gaz l'a démontrc clairement. Mais nous ne refusons pas la discussion sur le terrain oü Ie Progrès l'a placée. Nous sommons au contraire la feuille libérale d'avoir a rapporter la preuve com pléte de son audacieuse affirmation. JOURNAL ©rgane Gatholique YPRES de l'flrrondissement I Au nom tin parti des cadets, M. Rodit- cheff deroanda que la commission fit une enquête a St Pétersbourg d'après les rapports qui lui seraient tournis. Le gouvernement accepta cette proposition. «'r O

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1907 | | pagina 1