LA SEMAINE
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GRAND CO I GERT
Samedi 13 Avril 1907
10 centimes !e Nc
42 Année N° 4422
Oimanche 14 Avril 1907
Le Progrès en face de ses
statistiques scolaires
Formidable Erreur
Libéraux a vos poches
du Progrès
Nombre croissant d'institu-
teurs et d'écoles
En France
O21 s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et A tous les bureaux ele poste das royaumc.
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Fanfare Royale
a 7 1/2 heures
d la SALLE I WE INS
sous la Direction de M. VERSTRAETE,
avec le gracieux concours de
MelIe M. Wyckaert, violonisto,
Me"e J. Wyckaert, yioloncelliste
Mr Eug. Verstraete, ténor,
Mr Gracia, chanteur de genre,
La Société Chorale l Orphéon
sous la Direction de M. J. Tyberghein
et MM. Vanhoutte Wenes,
pianistes.
Toilette de Ville.
Le Progrès s'occupe volouliers de
rinstruction primaire,c'est la ceriaine-
meat son droii. Le but qu'il poursuit
est double d'abord il est partisan de
l'instruction obligatoire, ensuite et
surtout il en veut a l'enseigitement
religieux, voire même a la liberté de
l'enseignement. Les raisons il a soin
de nous lesindiquer dans son numéro
du 31 Mars dernier: la situation (de
l'enseigement) est grave la genera
tion future est menacce de subir pres-
que tout entière l'empreinte eléricale
Le suffrage universel est dangereu-
semeat vicié par ['existence, en Belgi-
que, d'une plèbe totalement ignorante,
comprenant a peu prés le dixième de
la population totale.
Et ce qui est triste, ajoute Ie Pro
grès, alors que l'instruction obligatoire
est inslaurée quasi partout la Belgi
que fait exception en compagnie de
la Russie et de la Turquie et de quel-
ques petits peuples demis sauvages
«Mieux quetou'es les declamations,
il faut laisser parler les cbiffres, dit
encore le Progrès et continuant il
ajoute Et les documents, intelligem-
ment rassemblès, par les soins de nos
amis, que nous avons sous les yeux,
montrentde fa§on éclatante lanécessi-
té sociale de défendre pied a pied con-
tre l'adversaire le terrain que nous
occupons encore.
Etonnant, direz-vous, maïs ces
deux snots intelligemment rassem
blès nous rendireut perplexes Nous
avons done examine d'un peu plus
prés les documents intelligemment ras
semblès par vos amis et nous en
concluons que la generation future ne
sera pas précisement une plèbe totale-
ment igneraate et que sans avoir
l'instruction obligatoire, la Belgique
occupe une place fort honorable, lais-
sant loin derrière elle la plupart des
pays a instruction obligatoire.
Nous ne torturerons pas les chiffres
de 1'Annuaire du dernier rapport
triennal pour en tirer des déduc'ions
favorables anotre thèse; nous les pré
senterons au lecteur dans loute leur
éloquente véracilé, tels que nous les
trouvons dans les documents établis et
eontrolés par le service de la stwtisti-
que générale.
D'après le receusement d< I960 pré-
tend le Progrès et en céduisant les
enfants de moins de huit ans
1.342.500 Beiges ne savaient ni lire
ni écrire. Disotis simplement que ce
j cbiffre aé'é force, nom ne savons dans
quel but et cela par le Progrès ou ces
j amis, d'environ 300.000 Eu rffet en
j 1900 il y avail 6.693.548 habitants
I dont 1.206 282 ages de moins de buit
ans, sur les 5.487.266 qui élaient étgés
de plus de huit ans 80.88 pour cent
ou 4,438.100 étaient lettrés. Ed dédui-
j sant ce cbiffre de 5.487.266 cela fail
I exactcment l 049.166 d'illetirés et
j non 1.342.500 com me le prétend le
Progrès, Nous pourrions ajouter pour
I l'édiHcation du Progrès, car en fait de
statistiqiHTren ne vaut lacomparaison,
que si la proportion des lettres,
déduction faite des enfants de moins
de 8 ans étaiten 1900 de 80 88 °/0 elle
éiait en 1890 de 74.96 et en 1880
de 69.37 (Ann. 36an 4905- pp. 72
et 8t). Les miliciens.
Sur 1000 miliciens le Progrès
compte 107 illettrés. il a cherché
ce cbiffre nous l ignoroos; or l'an-
nuaire page 227 eu reuseigne pour
l'anuée 1905 ÖÖpourmille ne sachant
pas lire et écrire; dans ce cbiffre de 96
sout comptés urj assez grand nombre
sachant au moins lire. Pour 1904
nous trouvons 10!, pour 1900,120,
pour 1890, 459, pour 1880, 2l6,pour i
1870 292, pour !8b0 394, pour 1850
441. Ces chiffres sont assez probauts
par eux mêmes et disent clairement
que notre enseigneme t n'a cessé de
progresser. Et ce cbiffre de 96 mili
ciens pour mille ne sachant pas lire
et écrire serail beaucoup moindre si
1'on ne comptait pas au nomhre des
conscrits illettrés les anormaux intel-
lectuels ou physiques, qui sous le
régime de l'obligaliou comme sous j
c lui de la liberté, sont fatalement j
voués a l'ignorance.
Ne disposal!t pas des documents
intelligemment rassemblès pa les amis j
du Progrès nous n'avons pu vérifier j
tous les chiffres donnés.
AiD.si nous igooroDs si réellement
la Suède ne compte qu'un iilettré ur
1000 miliciens; nous doutons assez
fort que la Frauce u'en compte que
49 puisque M. Lenient, inspecteur
géuéral honoraire de Penseignement
primaire écrivait en Décembre 1878
Le nombre des illet'ré.s est encore
considérable en Frauce. Les statisti
ques dressées lors du tirage au sort
accusent une proportion de 150 a 200
pour mille. La France pourtant
jouit de l'instruction obligatoire. Nous
pourrions ajouter qu'alors qu'en 1899
il y avait en Belgique 108 miliciens
illettrés pour 4000,1a proportion pour
l'Italie, qui a cette époque était dotée
depuis vingt trois ans du régime o'e
l'instruction obligatoire, était de 530
communes n'ont pas d'école commu
nale, fout cela d'après ie Progrès. Ces
chiffres nous ne les avons pas verifies,
disons simplement que nous ne som
mes pas partisans de faire servir les
bailments scolaires a i'élevage des
lapins et si dans 275 communes les
habitants ont délaissé l'école commu
nale pour l'école libre, c'est probable-
ment paree qu'ils avaient de fortes
raisons. Ajoutons pour édification
qu'il y avait en 4885, abstraction fai'e
de l'enseignement libre, 5469 écoles
primaires soumises a l'inspection de
l'Etat et en 190'» 7.092, done aug
mentation de 1623 écoles primaires.
iin. p. 170). 14 écoles normales fer
méés, 40 écoles normales libres ouver-
tes, augmentation de 26 écoles nor
males. II y avait dans les écoles pri
maires communales en 1885 5017
instituteurs et 2924 institutrices, en
1904 652 instituteurs et 4115 insti
tutrices, augmentation done de 1508
instituteurs et de 1191 institutrices.
D ns Ieséc des primaires adoptées en
1885 1148 instituteurs et 1578 insti
tutrices en 1904 1902 instituteurs et
5309 institutrices done augmentation
de 754 instituteurs et 3731 institu
trices. Augmentation générale de
7184 instituteurs et institutrices.
(Ann. p. 167).
quittent après avoir étudié ua programme
complet
Pourtant il y a d'après Ie rapport triennal
quatre catégories a) les élèves qui ont
Mais dans ces 122937 enfants ne sont pas
settlement comptés les enfants qui courent
la rue ou ceux exténués ptématurément par
le travail, mais également les élèves des
quitté l'école n'ayant fait qu'un cours nombreuses écoles libres comme S. Michel a
De ce que le Progrès se plaint que le
nombre des écoles primaires adoptées ou
subsidiées, des écoles d'adultes et des écoles
gardiennes libres soit considérablement
augmenté et de ce que le gouvernement
leur alloue quelques maigres subsides, nous
n'en sommes uullement étonnés.Le Progrès
et ses amis les libéraux en veulent surtout
a la liberté de l'eiseignement comme a
I l'enseignement religieux. Mais quel bon
tour les catholiques joueraient s'ils fer-
maient leurs écoles. Nous sommes persuadés
que le Progrès et ses amis jetteraient de
hauts cris en regardant leur bulletin des
contributions.
Chiffres probants.
Pourquoi écrire par exemple que 15 des
jeunes gens ügés de 20 ans sont complète-
ment illettrés et 33 savent a peine signer,
alors que le recensement de 1900 nous
renseigne déja que 90.43 des persoDnes
ügées de 20 ans savent lire et écrire
(ann. p. 86).
Pourquoi dire qu'il résulte d'un examen
officiel subi devant des officiers de l'arméa
beige que 23 des miliciens et volontaires
flamands avec prime ne savent point lire et
écrire, 28.5 savent lire et écrire, 42 °/0
savent lire écrire et calculer et 6.5 ont
une instruction supérieure au savoir lire»
écrire et calculer, alors qu'en 1904 6 74 °/0
savaient lire,26.62 savaient lire et écrire,
44.43 savaient lire, écrire et calculer et
8.66 7» avaient une instruction supérieure
au savoir lire, écrire et calculer.Et pourquoi
ne pas ajouter que ces chiffres étaient
respectivement en 1903 de 6.70 °/0, 29 94
j 42.05 70, 8 25 en 1900 de 7.26
1 27.87 o/0, 40.66 8.04; eu 1880 de 10.23 °/0,
j 18.59 0/0, 38.97 6.39 70. (Ann. p. 234)
incomplet d'études d'après le programme
minimum bles élèves ayant fait un cours
complet d'études d'après le programme
minimum, cles élèves ayant fait un cours
incomplet d'études d'après le programme
maximum, d) les élèves ayant fait un cours
complet d'après le programme maximum.
Pourquoi additionner les catégories aet
c) et dire 82.598 élèves soit 50 quittent
annuellemont les écoles avec une instruction
trés incomplète, alors qu'il faudrait dire
pour être exact que de ce chiffre 21087 ou
12.86 °/o quittent l'école n'ayant fait qu'un
couis incomplet d'études (J'après le pro
gramme minimum et 61511 ou 37.51 7°
quittent l'école ayant fait un cours incom
plet d'études d'après le programme maxi
mum
Le degré d'avancement
et l'óge des élèves
Pour quelle raison, en publiant des statis
tiques sur le degré d'avancement des élèves
des écoles primaires, ne pas ajouter en
faisant une facile comparaison avec les
statistiques autérieures, que jamais cette
moyenne n'avait été atteinte en Belgique
qu'il y a reeul manifeste, mais reeul de
l'ignorance. La remarque précédente pour-
rait s'appliquer également aux statistiques
publicés par le Progrès, toujours d'après le
dernier rapport triennal, sur l'age auquel
les élèves quittent les écoles primaires
communales, adoptées et subsidiées. Ne
trouve-t-il pas qu'il serait utile de nous
renseigner sur le nombre delèves, qui quit
tent entre l age de neuf a quatorze ans les
écoles primaires dénommées pour entrer
dans une école libre ou dans I'ensëignemeht
moyen
pour le Piémont, 400 pour l'Itaiie een
trale, 230 pour l'Italie méridionale, Coillbinaison intelligente
560 pour l'Italie insulaire.
Depuis 1884 2243 écoles primair es
ont été supprimées, 14 écoles norma
les out été fermées, 1500 iustituleurs
ont pnvés de leur emploi et 275
Dans quel but en insérant un relevé du
vingtième rapport triennal sur la situation
de l'euseignement primaire (p. 300-305) ne
pas l'insérer tel qu'il estdiviser les élèves
eu trois classes: aceux qui quittent annuel-
lement les écoles avec une instruction trés
incomplète, b) ceux qui quitteüt après avoir
étudié un programme minimum, c) ceux qui
L'absentéisme
En Belgique, dit le Progrès, chaque élève
a une fréquentatton moyenne' annuelle» de
192 1/2 jours et pendant la période estivale
8 0/0 des élèves De fréquentent pas l'école?
Le remède a cette situation ne peut être,
nest ce pas Progrès, que l'obligation Tout
doux 1
Nous ne ferons pas a la Belgique i'injure
de la mettre en paralèle avec les peuples de
l'Orient, le Japon, voir même 1 Etat du
Congo, tous pays dotés de l'instruction
obligatoire, mais avec la France et l'Angle-
terre, qui jouissent également depuis de
nombreuses années de .ee bienfait.
Void pour la France, le térnoignage de
Mr P. Legrand, inspecteur primaire Dès
ii a 12 ans, l'enfant désapprend le chemin
de la classe. Encore si la fréquentation était
régulièreMais l'année scolaire clans nos
campagnes, dure cinq mois, six mois au
plus, j» En décomptant. les dimanches, les
jours fériés et les jeudi après-midi, comme
vous faites pour la Belgique, a combien de
jours de classe arriveriez vous, Progrès 1
Ecoutons maintenant Mr Macnamara,
membre du Conseil scolaire de Londres
(School Board for London) en ce qui concerne
l'Angleterre. La fréquentation est trés
irrégubère. Le nombre des inscrits dans les
écoles primaires est de 4.554.175. II y a done
i.012.71 enfants des deux sexes, qui ne
fréquentent pas l'école, soit 19.4 A
Londres même le pourcentage de l'absen-
i téisme est de 18.88 et il est a Manchestre de
i 20.37.
Et en Belgique pendant la saison estivale
l'absentéisme atteint 8 7» en '900 °u plus
exactement 7.76 "j,. En 1890 il était de
11.51 0/0. (rap. trienn. p. CLXXV). Ainsi
sans obligation l'absentéisme décroit en
Belgique, qui actuellement a déja le pas sur
l'Angleterre et la France, pays dotés de
l'instruction obligatoire.
122937 enfants courent la rue ou sont
exténués prématurément par le travail, dit
le Progrès encore.
Ypres par exemple, les enfants qui recoivent
1 instruction a domicile et les enfants
normaux.
pinion impartiale d'un
ami du Progrès
Pour finir, proposons a la méditation du
Pt ogres et de ses amis les lignes suivantes
qu'écrivait a l Office de Publieke feu Louis
Hjmans J ai été un chaud partisan de
1 instruction obligatoire mais a mesure que
j avance en age, j éprouve pour l'obiigatoire,
sous n'importe quelle forme il se présente,
une lépugnance de plus en plus vive, et le
veritable objectif du progrès m'apparait de
plus en plus dans l'éducation et la pratique
de la liberté. J'en suis arrivé a cette réflexion,
que je soumets aux esprits impartiaux il a
fallu rendre 1 école obligatoire dans certains
pays paree que, sans la contrainte, les pa
rents n y auraient pas envoyé leurs enfants.
La contrainte est absolument inutile chez
nous, paree que le peuple est avide destruc
tion. Et en effet, l'on n'a jamais fondé d'éco
le en Belgique qui ne devint bientot trop
petite pour contenir tous ceux qui aspiraient
a y entrer. II y a la un fait qui parle haut en
faveur de notre petit pays, que l'on apprécie
toujours davantage a mesure qu'on observe
d'autres avec quelque attention.
L impression générale est que l'on com
mence a se lasser du déballage des papieis
Mortagnini. Cette avalanche de lettres n'in-
téresse même plus ceux qui étaient les plus
avides de les connaitre. Notons pour mettre
les choses dans leur vrai jour, deux com
munications romaines fort autorisées.
D abord, a mesure que les journaux
publient les papiors Montagnini, le Secré
taire dEtat constate avec une certaine
siupeur qu un très-grand nombre de ces
documents ne ressemblent nullement aux
oiiginaux rqgug ou envoyés. Les deux tiers
tie ces rapports ou lettres sont trucqués ou
composés avec des mots ou des phrases lus
plus ou inoins exactement sur les papiers
oü Mgr Montagnini accumulait ses impres
sions plusieurs de ces reaseignements ne
servirent jamais a aucun rapport.
laertainsjournaux considèrent les informa
tions transmises par Mgr Montagnini comme
les élómeuts pnncipaux des décisions du
St biège. La vérité est que les informations
ne conrtituaient qu une faible partie des
renseignements obtenus par le Vatican.
A coté d autres sources de renseignements,
1 épiscopat francais reste 1'informateur
principal et autorisé du St Siège ponr les
choBes de France comme l'est pour chaque
nation l'épiscopat au pays. De cette fagou
1 interruption de la mission Mpntagnini ne
pourra avoir d'effet appreciable sur ,a
sagesse des décisions poutificales.
J
Si 1 attention se détourne des manoeuvres
gouvernementales, eile se concentre d'autant
plus sur les mouvements sociaux.
L'agitation gréviste se manifeste surtout
dans trois domaines.
Elle gronde chez les fonctionnaires qui
réclament le droit de se syndiquer chez les
gens da mer qui se préparent a une nouvelle
grève chez les gens de bouche qui entre-
prennent une tentative de grève générale de
l'alimentation.
Un groupe de fonctionnaires a pris une
attitude belliqueuse contre le gouvernement
qui prétend leur défendre de se syndiquer.
Plusieurs mesures disciplinaires s'annon-
cent, mais déja les associations et syndicats
ont arrêté leur pian de campagne.
JOURN
D'YPRES
Organe Gatholique
de l'Arrondsssement
CT d f\ -»-> v 1 v, I M 1I 1 n i r\ mi 1 r\ n 7