LA SEMAINE
Téléphone 52
Téléplione 52
Samedi 27 Avril 1907
10 centimes le N°
42 Annee
N° 4422
Pas d'indemnité
Le nouveau Gouverneur
La nomination de M,. Buzetle
et la presse
Le gouvernement provincial
a Bruges
En France
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0q se rappelle que dans le fanieux
discours oü Jaurès promit de conden
ser et de re'unir dans un code les
doctrines collectitristes, il avait annon
cé que Impropriation générale, base
du sysfème, »e revêtirait pas les for
mes brutales que les sdversaires du
parti sociaüste se plaisent a objecter
aux spótri-s des principes uouveaux.
Imraédiattóment M.Picard, dans son
article hebdomadaire du peuple, s'éle-
vait contre les attenuations facheuses
du lea ier framjais. L'expropriation,
d'après le sénateur belgf, devait être
pu e et simple. Les capitalistes, mis a
pied, n'aur»<ient qu'a se püeraux exi
gences du Droit nouveau dont !a for
mule fondameutale se résumé en ces
mots A chacun selon ses besoins
de chacun seton ses facultés.
Voici comment il s'exprime
L'indemnité Assurément il ne
peut s'agir de douner aux expropriés
l'équivalent de ce qu'on leur fera reu-
dre. Ce serait encore une fois défaire
des capiladstes poor en refaire instan-
tanément. La vieijle mystification.
S'ils sont en état de travailler,
qe'ils vivent en travaillant, selon les
utilisations sociales possibles et selon
leurs aptitudes.
S'ils soot inaptes,qu'on leur donne
en bons de nourriture, de vêtemen;s,
de logements, etc, ce qui sera raisot -
nable. lis n'ont pas droit a plus que
cette pension de vieillesse ou d'in-
firmité, ou de chótnage. Pourquoi leur
faire un sort spécial en les mettant,
par une bienveillance puérile et jobar-
de, en dehors de l'humanité com
mune?
Indemnité Juste indemnité
Qu'est ce que cela veut dire Es'-ce
créer a nouveau des parasites Est-ce
permettre de vivre sans rien faire
dans une société dont l'essentiel et
noble principe sera que tout le monde
devra contribuer k l'aisance générale
dans la raesure de ses facultés
Non, non, cent fois non II est
temps de se débarrasser de ces préju
gés raoisis Une juste indemnité, c'est
celte qui attribue ce qui est nécessaire
aux besoins normalement entendus,
abstraction faite de toutes ies super-
fluités du luxe, du faste, de la mon-
danité dont s'encombrent présente-
ment les riches. Ce qui va au-delè est
injuste. Ce qui consiste a donner a un
parasite accapareur I'équivalent, non
de ses besoin3, mais de ce qu'il resti-
tue, est une pratique de dupe.
«Comptons que cela sera traduit en
loi dans le projet de Jaurès.» Peuple
1 iuillet 1906).
L'oncle socialiste ne croit pas avoir
suffisamment insisté sur ces idéés, et
pour plaire aux Hubins de son parti, il
y revient dans son article du 44 cou
rant pour nous crier de Douveau
Pas d'indemnité Ajoutons que cette
fois-ci le grincheux a trouvé la note
juste et que la commission de I'Index
rouge, les rédacteurs du Peuple, ont
marqué leur satisfaction en lui criant:
D accord, cher Oncle
Réellement.si un jour nous sommes
entraiués par la bourrasque révolu-
tionnaire, nous n< pourrous trouver
•d'excuse a notre indifference nous ne
pourrons pas dire que nous n'avons
pas été avertis et que les événements
sont une surprise.
Non, et si un fabuliste s'avise de
décrire nos malheurs, il pourra, com
me son devancier, terminer son récit
par cette conclusion, en guise de mo-
rate
Nous n'écoutons d'instiuefs que
ceux qui sout les nótres. Et nous ne
croyons le mal que quaud il est
venu
Les socinlistes, d'aiUeurs, mettent
uue ceriaine coquet erie a nous répé
ter—et nous pnui rions multiplier nos
citations a ce suiet que les capita!is
tes seroüt expropriés a la manière des
nobles de 1789 et des moines de 110s
jours dans le beau pays do France, lis
aiment a citer ces examples et a mar-
quer les consequences fatales de ces
iniquités ce qui prouve combien sont
fuuestes a la moralité des idéés ces
violations fècheuses du droit et de la
justice. On ne jette pas impunément
en pature aux passions populaire* les
droits et les biens d'une partie des
citoyeus. Gare aux rigoureuses déduc-
tions de eet implacable logicien qu'est
le peuple, a dit. avec raison, un com
munard fameux. Félix Pyat.
Que ces politiciens malheureux du
parti liberal méditent ces siuistres
predictions, eux qui ne rêvent que
car'els, au moment même oü les so-
cialistes dévoilent avec tant de cynis
me leurs inavouables désirs. Vraiment
il° sont bien aveugles, s'ils ne veulent
pas voir le péril rouge. Que Ia pensee
de l'inipossibilifé pratique de la théo
rie collectiviste ne serve pas d'oreiller
a leur coupable conduite. II est trop
tard de chercher uu refuge, quand le
vent souffle en tempête et que la
bourrasque sévit.
Ce ne serait pas la première fois que
des chosesque l'on avait crues impos
sibles et in'rsisemblables se seraient
réalisées. N'était-ce pas, par exemple,
le cas des nobles de 1789, rappelés
par Picard, et ne se sont-ils pas endor-
mis dans une trompeuse sécurité
Aussi, comme ils ont payé cher leur
aveuglement André
La joyeuse nouvelle annoncée l'autre jour
est confirmée, depuis mercredi le baron
Ruzette est nommé gouverneurde la Flandre
Occidentale.
Le Moniteur publie l'arrêté royal de
nomination daté du 10 Avril.
Le baron Ruzette, recu par le Roi, a prêté
serment entre les mains de Sa Majesté.
L'entrevue a duré une demi heure.
Constatons une fois encore l'universelle
sympathie, l'estime unanime qui entourent
le nouvel élu et l'unanimité avec laquelle Ie
cboix du Souverain est approuvé.
Nous sommes convaincus que M. le baron
Ruzette s'appliquera dans ce nouveau poste a
montrerle même zèleet le même devouement
pour la province et son chef-lieu que ceux
qu'il a déployés tandis qu'il était député et
nous répétons ce cris redit tant de fois et si
bien connu de la population brugeoise et
Westflamande
Vive, vive heureux et longtemps le
Baron Ruzette, notre gouverneur
Ce serait une banalité d'enregistrer que
la nomination de M. Ruzette, comme gou
verneur de la Flandre Occidentale, a été
fcieu accueillie. Ce serait trop peu dire en
tous les cas. C'est de l'enthousiasme que Ja
nouvelle a provoqué, dans toutes les classes
de la population.
Même a gauche, on constate un accueil
sympathique. Des organes de la presse
libérale reflêtent ce sentiment.
Nous ne connaissons qu'une exception.
Faut-il spécifier Le lecteur trouvera lui-
même. Le Réveil, dira-t-il. Parfaitement.
LaPatrieavaitécritque «beaucoup- sinon
tous désiraient ardemment la nomina
tion de MRuzette. Le Réveil s'inscrit en
faux contre cette affirmation: il pretend que
cela l idicuiise plutót le destinataire de cet
éloge boursoufflé 1' Le lecteur jugera pour
qui est le ridicule. Le Réveil a'le droit de
soutenir que M. Heyvaert tut un gouverneur
plus désiré et plus populaire que M.
Albert Ruzette. Le rapprochement de ces
deux noms peint deux régimes, deux ten
dances.
Le Réveil ajoute
Quant a nous, nous saluons sans déplai-
sir la momination «te M. Ruzette, en formu-
lant simpletnent le voeu que le nouveau
gouverneur sacln se dépouiller de tout
fanatisme politiqClTet que ctSiis son nouvel
j cmploi, il se motitre soucieux de l'équité
et du respect de la liberté des opinions.
M. Iluzetfe est Done un fanatique aux
yeux du RéveilC'est un comble, sous la
plume de la feuille qui,du premier jour,s'est
rangée parmi les lus fanatiques du pays
Le rappel a l'équité et au respect de la
liberté des opinions n'est pas moins osé
venant d un organe qui rapporte les événe
ments de France avec uu sentiment d'en-
vie l'envie de fouler ici aux pieds
toutes les libertés constitutionnelles qui
sont anéanties dans ce pays-la. Qui done
voulait faire de la iibre Belgique une petite
France
Toutefois, il semble bien que les libe'raux,
a voir leur empressement a recourir aux
bons offices de M. le député Ruzette, n'a-
vaieut pas une crainte bien profonde du
fanatisme do l'honorable représentant
et qu'au contraire ils rendaient par l'em-
pressement a lui confier leurs intéréts un
tacite mais éloquent hommage a son esprit
d'« équité et a son respect de la liberté des
opinions.
Le correspondant brugeois de VEtoile
écrit
M. Ruzette s'est acquis une grande
popularité a Bruges en se faisant le com-
missionnaire de ses électeurs, qu'il recevait
en quantité considerable tous les sarnedis
dans son bótel de la place Saint-Martin.
Ce paragraphe est a mettre-sous verre.
Le correspondant veut bien reconnaitre la
grande popularité de M. Ruzette. Ce n'est
déja pas si banal. Mais pas de roses sans
épines M. Ruzette n'était qu'un... Com-
missionnaire. On n'est pas plus collet
monté. Voilé un mandataire public, un
gentilhomme encore,qui re$oit ses électeurs,
qui écoute leurs doléances, leurs requêtes,
qui tache de leur rendre service, de leur être
utile. Peuh le correspondant de VEtoile est
dégoüté, écceuré. Ca, c'est un... commis-
sionnaire. U11 mandataire du peuple a le
devoir de tourner le dos a ses mandants.
Superbe talon rouge, petit prince, ce cor
respondant de VEtoile. 11 a oublié d'ajouter
si M le baron Ruzette portait le sarreau
blanc et au bras la plaque de cuivre.
Voila, dans toute sa beauté, la démocra
tie libérale Nos amis seraient bien sots,
s'ils ne la signalaient pas. Nous oserions
parier une obligation du fou Cercle libéral
contre une action de la Maison noire que
l'auteur de cette belle trouvaille n'est pas
apparenté a Monsieur le Marquis de la
Gaffe. Ce n'est pas le dirigeant de la politi
que libérale qui commeUrait de tels impairs.
Le principal journal libéral d'Ostende Le
Carillon publie ce qui suit dans son N° de
samedi
Le gouverneur de la province
Un télégramme de Bruxelles nous a
annoncé hier que le Roi venait de signer la
nomination du baron Albert Ruzette aux
fonctions de gouverneur de la Flandre
Occidentale.
Nous pensons que cette nomination
sera tres bien accueillie dans la province.
M. Ruzette a rempli avec beaucoup de
distinction son mandat de député de Bruges
a la Chambre des représentanfcsil a su
prendre une place en vue au Parlement
beige et s'est plus d'une fois fait remarquer
dans les discussions des projets de loi les
plus importants. Car il est a noter que M.
Ruzette ne se prêtait pas a la simple lecture
des petits papiers comme nombre de ses
collègues qui bornent leur intervention
dans la geation des affaires du pays
demander un arrêt du tram, une halte de
chemin de fer ou quelque faveur du
même genre pour un village quelconque de
leur arrondissement.
Nous rendons volontiers cet hommage
a un adversaire politique au moment oü il
abandonne la politique active pour se
consacrer plus spécialeinent l'administra-
tion.
Dans sa nouvelle carrière, M. Ruzette
suivra certainement l'exemple de ses prédé-
cesseurs, de son regretté père notamment
dont le souvenir est resté tres vivace dans
la province. Le nouveau commissaire du
Roi est d'ailleurs uu gentilhomme accompli
trés accueiilant et particulièrement ser-
viable. II jouit de la considération générale
et inspire la sympathie a tous ceux qui
l'approchent. Nous le félicitons done bien
vivement de sa nomination.
Le même Carillon insère encore une cor-
respondance bruxelloise oü nous lisons
Une des dernières nominations du
gouvernement démissionnaire aura été cclle
du baron Ruzette en qualité de gouverneur
de la Flandre Occidentale.
Dès le premier jour, je vous ai fait
prévoir que l honorable député de Bruges
succéderait au baron de Béthune dans ce
poste de confiance oü son père s'est distin
gue par sa serviabilité et son impartialité.
Ce n'est qu'après les démarches réité-
rées de ses amis politiques auprès de lui et
notamment après les instances de M. Woeste,
que le baron Ruzette a fiui pa.i accepter.
Même ses adversaires politiques, qui
ont pu le combattre sur le terrain électoral,
approuveront certes le choix fait par le
gouvernement. Celui ci ne pouvait en faire
de meilleur.
Voila, nous semble-t il,la note juste qu'on
entend dans les milieux non inféodés a la
petite... Chandelle.
L'achèvement de l'hótel du gouverne
ment provincial va entrer dans une phase
decisive. Nous en avions entendu parier on
nous avait cité des détails de nature a ap-
puyer, par desfaits, cette espérance jadis trop
souvent trompée. Nous n'en avions rien
voulu dire, préférant attendre les faits. Voici
que l'adversaire lui-même fait écho au senti
ment public. On écrit de Bruges a VEtoile
L'achèvement de l'hótel du
gouvernement provincial j
Le gouvernement vient d'acquérir la
maison sur la Grand'Place, a cóté du gouver
nement provincial, et qui est la dernièrequi
devait être expropriée pour permettre l'achè
vement des travaux.
On assure que M. le baron Ruzette, le
I nouveau gouverneur, compte s'occuper tout
spécialement de cette aflaire. M. le bourg
mestre Visart a d'ailleurs eu, ces jours der-
niers, une entrevue avec M. de Smet de
Naeyer, qui a declare' que les plans étaient
prêts et qu'il n'attendait que l'accord des
services communaux et provinciaux, quant a
l'affectation a donner aux locaux-
II est trés vrai que M. le bourgmestre
Visart s'occupe activement de la question et
que la population estime qu'avec M. Ruzette
comme gouverneur, la question va recevoir
une prompte solution. Seulement. encore
convient-il de mettre les choses au point, ij
i° II est inexact que les plans soient
prêts Comment le seraient-ils, puisqu'on
n était pas d'accord sur l'affectation a donner
aux constructions nouvellcs Cette diver
gence a même été une cause essentielle, pour
ne pas dire unique, des retards constants et
regrettés. Heureusement cette incertitude
parait vaincue. On pourra désormais mar
cher.
2° II est inexact de piétendre que les
services communaux ont a intervenir dans
cette question. Ce n'est pas de leur domaine.
Nous savons bien qu'il fut un instant ques
tion de lier la question du musée communal
a celle de l'acbèvemedt de l'hötel du gouver
nement provincial. Ce ne fut pas la ville qui
prit l'initiative de ce projet, qui n'aurait pas
rallié 1'assentimment de ceux qui préconisent
un local séparé et isoié pour le musée.
On a attribué a M. le compte de Smet de
Naeyer toutes les responsabilités dans cette
affaire. C'est une injustice. Le premier mi-
nistre était bien disposé. M. le bourgmestre
l'a déja dit au conseil communal. Si unjour
le plus prochain possible tout un cöté
de la Grand'Place, la rue Breidel et une
notable fraction de la rue Philipstock seront
couvertes de constructions dignes du vieux
Bruges ej de nature a en accentuer le cachet
esthétique, on le devra, pour une large part,
a M. de Smet de Naeyer. On a parfois repro-
ché a l'honorable chef de cabinet démission
naire de vouloir faire trop grand. On l'a
même dit a propos de Bruges-port de mer.
C'est, en effet, M. de Smet de Naeyer qui a
donné a la rade et au móle de Zee-Brugge
les proportions qu'ils ont aujourd'hui. Grace
a 1 :i, les plus grands navires, les géants
de mer qu'on ne soupconnait pas au moment
ou le port était de'crété pourront y accoster.
Les événements ont vengé notre ministre des
travaux publics.
Si les projets concus pour l'achèvement de
l'hótel du gouvernemt provincial s'exécutent,
il n'y aurequ'une voix pourdire On n'a rien
perdu pour attendre, au contraire. On se
félicitera même d'un retardqui auraeu de tels
effets. M. de Smet de Naeyer, ici encore, e
voulu faire grandet beau.
Au moment oü il quitte le pouvoir, nous
avons tenua lui rendrece légitimehommage.
Tout homme au courant de lasituation s'y
associera. Les événements diront si nous
avons tort. Et le gouvernement qui arrive
n'énervera pas les dispositions du cabinet qui
part. (LA PATRIE).
Après l'attitude énergique de Mgr Tou-
ehet, évêque d'Orléans, et la reculade de M.
Clémoaceau on croyait le programme des
fêtes de Jeanne d'Arc arrangéetles orléanais
se réjouissaient déja du succès de leurs
fêtes.
Voila que M. Clémenceau semble pris de
remords.
L'évcque avait déclaré qu'il ne pourait
aucunément consentir a participer a utte
cérémonie oü tigurait la Franc Magonnerie
avec ses insignes. Des règlements ecclésias-
tiques, qu'il n'est pas en son pouvoir de
modifier, le lui déf'endent.
M. Clémenceau s'ea tient a une décision
diamétralement opposée. Le président du
im-iw i ■mir'.fawway
JOURNAL D'TPRES
©rgane Qatholique
de 1'Arrondissement
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