CONCERT
Téléphone 52
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Samedi 4 Mai 107
10 centimes le N°
42 Aüwee
N° 4423
Harmonie Communale
Le Ministère est constitué
Notices biographiques
sur les nouveaux ministres
Le Comte de Smet de Naeyer
O ai s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume.
Le Journal d'Épres parait une fois par semaine.
Le prix de l'abqmement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays
pour l'étranger le port en sus.
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Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse.
Jeudi y 9 Mai (Ascension)
a midi,
au Kiosque de la GRAND'PLACE.
C'est jeudi, a midi et demi, que M.
de Trooz a mené a bonne (in !a mis
sion que !e Roi lui avait coofie'e.
Une seute difïiculté, devait. encore être
résolue: ia designation du titulaire du
portefeuille des affaires étrangères.
IJn journal catbolique aunoiiQait mer-
oredi soir que M Davignon a-reit dé
finitivement accepté la succession de
M. !e baron de Favereau. La nouvelle
était nrématurée. G'est jeudi matin,
en effet, qn'a la suite d'une nouvelle
et dernière entrevue avec MM. le comte
de Merode-Westerloo, le eomte t'Kint
de Roodenbeke et Davignon, que M.
de Trooz est parveuu a triompber des
resistances de ('honorable depute de
Verviers. M. Davignon acceptant le
portefeuille des affaires étrengèrec,
toutes les difOcuItés se frouvent par le
fait rnême aplanies, et M. de Trooz
peut se réjouir a bon droit dn succès
compiet de ses négociations.
Le ministère sera done compose
comme suit
Présidence du conseil et intérieur
M. de Trooz.
Finances M. Liebaert.
Chemins de fer M. Helleputte.
Justice M. Renkin.
Affaires étrangères M. Davignon.
Industrie et travail: M. Hubert.
Agriculture: M.Helleputte (titulaire
par intérim).
Guerre le general Hellebaut.
Sciences et arts M. ie baron Des
camps.
Travaux publicsM. Delbeke.
Nous avons douc dix ministères au
lieu de buit, M. Helleputte prenant
par intérim le portefeuille de l'agri-
culture qui est décidément maintenu.
Ou ne peut que féliciter M. de Trooz
d'avoir si heureusement et si habile-
ment conduit les négociations qui
viennent d'aboutir. Mais il convien'.
aussi de rendre un hommage tout
spéciai aux presidents de nos deux
assemblées, a M. le comte de Merode-
Westerloo, qui a seconde avec un roei
dévouement les vailtants efforts du
nouveau président du conseil. a M.
Schollaert, qui a multiplié ses dé
marches pour en assurer le succès.
de lagriculture. Celui-ei comporte
actuellement, on le sait, quafre servi
ces disiincts l'agriculfure propre-
ment di'tr, les eaux et forêts, l'bygiène
et, enfin, la voirie communale. li
avait éié question du transfer! de ces
deux derniers services au départe
ment de i'inférieur. G'est précisément
ce que le conseil de cabinet avait a
examiner.
G'est pour cette raison, sans aucuo
doute, que M. Sauveur, secrétaire-
aénéral du département de ('intérieur,
a été appelé par le nouveau chef du
cabinet, au cours de la réunion des
minis tres.
Sur la proposition de M. de Trooz,
le conseil 1 décidé, ainsi que nous
i'aunoDQons ci des-us, de contier inté-
rimairement le portefeuille de l'agri-
culture a M. Helleputte, déja nanti du
portefeuille des chemins de fer.
Les arrêtés royaux de démission et
de nomination out pru au «Moni-
teur» ce matin.
Un conseil de cabinet
M.de Trooz a tenu jeudi après midi,
M. JULES DE TROOZ
Ministre de l'intérieur
Le nouveau chef du cabinet est né a Lou-
vain le 21 février 1857. II entra dans la
politique, en mai 1883comme représentant
du canton deLouvain au Conseil provincial
du Brabant. II y fit valoir immédiatement
ses qualités de débater et devint le chef de
la droite. Le 26 décembre 1889,M. de Trooz
était élu député de Louvain et, depuis, il a
été réélu sans interruption. Le 5 aoüt 1899,
M. de Trooz devenait ministre de l'intérieur
et de l'Instruction publique. A la Chambre,
comme député, puis comme ministre, le
chef du cabinet s'est révélé orateur d'une
grande habileté. Possédant admirablement
les questions qu'il traite, tres maitre de lui,
il excelie a trouver le point faible de 1'adver-
saire qu'il déconcerte par la promptitude de
la riposte. Trés obligeant, il entretient a la
Chambre et au Sénat d'exceilentes relations
avec ses cohègues de tous les partis, et il a la
confiance de la droite unanime.
M. Jules RENKIN
Ministre de la Justice
Le nouveau garde des sceaux est le plus
jeune membre du nouveau ministère. II est
né a Ixelles, le 3 décembre 1862. Après de
remarquables études au collége Saint-Michel,
d'oü il sortit de la rhétorique avec la mé
daille d'or, M. Renkin conquit, avec la plus
grande distinction, son grade de docteur en
droit a l'Université de Louvain, le 3i juillet
1884. Stagiaire de M. De Lantsbeere, il se
fit bientot remarquer au barreau par la süreté
de son jugement, la droiiure de son carac-
tère, et y conquit, bien que jeune encore, une
première place. Récemment, il fut élu mem
bre du conseil de discipline. En 1895, M.
Renkin fut élu membre du Conseil commu
nal d'Ixelles et, depuis le 12 juillet 1896,
a 2 heureS et demie, son premier COH- fait partie dela Chambre en qualité de député
de Bruxelles. Rapporteur de nombreux
budgets, M. Renkin s'est révélé spécialement
seii de cabinet. It a réuni ses nouveaux
collègues dans les saions du premier
étage.MM.le baron Descamps, Renkin
et Helleputte sont arrivés les premiers
au département de l'intérieur.
Puis sont arrivés successivement
MM. Liebaert, Delbeke, le général
Hellebaut, Davignon et Hubert.
Les ministres devaient, disait-on,
régler au cours de cette réunion les
attributions definitives du ministère
par ses remarquables études sur l'organisa-
tion des chemins de fer. Le député de Bru
xelles est un homme cordial et bon, et la
loyauté de ses relations lui a conquis l'estime
de tous ceux qui le connaissent.
Ajoutons que M. Renkin fut l'un des fon-
dateurs de 1' avenir social», auquel suc-
céda, en 1895, La Justice sociale, organe
démocratique catholique et qu'il organisa
la Fédération démocratique chrétienne de
l'arrondissement de Bruxelles.
M. JULIEN DAVIGNON
Ministre des affaires étrangères
M. Davignon est né a Saint Josse-ten-
Noode, le 3 décembre 1854. II siègea au
Sénat, pour l'arrondissement de Verviers, de
1898 a 1900. Le 27 mai 1900, il a été élu en
rnême temps membre suppléant du Sénat et
membre effectif de la Chambre, oü il siège
depuis le 17 juillet 1900.
M. LE BARON DESCAMPS-DAVID
Ministre des sciences et des arts
Le titulaire du nouveau département est
né, a Beloeil, le 27 aoüt. 1847.
II est docteur en droit et docteur en scien
ces politiques et administratives avocat au
barreau de Louvain,professeur de droit admi.
nistratif, Ancien membre du conseil provin
cial du Brabant, ministre d'Etat de i'état
indépendant du Congo, Membre de la cour
permanente, d'arbitrage de La Haye. Auteur
d'un tres grand nombre d'ouvrages traitant
du droit public et du droit international, de
la philosophic et de l'histoire du droit, de
bio bibliographie, des questions africaines,
etc.
M. AUG. DELBEKE
Ministre des travaux publics
M. Delbeke, né a Courtrai, le 12 aoüt
1853a après de brillantes études au collége
episcopal de sa ville natale et a l'Université
de Louvain, conquis le diplome de docteur
en droit en 1874. Inscrit la rnême année au
tableau des avocats d'Anuers, il a été élu
batannier de l'Ordre en 1Ö97. Ancien rédac
teur en chef du Journal d'Anvers. Nommé
pour la première fois représentant d'Anvers
le 14 juin 1892, il a été réelu en 1896 et en
1900. Le nouveau ministre est membre du
conseil supérieur de l'industrie et du coin
merce et président de l'association beige
pour la défense des détenteurs de fonds
publics.
C'est un homme de valeur, d'un grand
fonds et d'une rare énergie.
M. JULIEN LIEBAERT
Ministre des finances
L'ancien ministre des chemins de fer, pos-
tes et télégraphes est né a Courtrai le 22 juin
1848. II fit ses études aux colléges de Cour
trai et d'Alost et suivit les cours de l'Uni
versité de Louvain conquit en 1870 le
diplome de docteur en droit et en 1871 celui
de docteur en sciences politiques et admini
stratives. Siègea au Conseil provincial de la
Flandre occidentale de juillet 1877 au i5 avril
1890 fit partie de la députation permanente
pendant douze ans nommé représentant de
Courtrai le 21 avril 1890 et réélu sans inter
ruption depuis lors. En 1895, le portefeuille
du ministère de l'intérieur et de l'Instruction
publique lui fut offert des divergences de
vues avec des membres dn cabinet lui firent
décliner cette offre. Nommé membre de la
commission de l'examen diplomatique par
i arrêté royal du 3i octobre 1898 appelé a la
tête du département des finances le 24 janvier
1899, il démissionna le 5 aoüt de la rnême
année, et accepta, avec t'intérim des chemins
de fer, postes et télégraphes, la direction du
ministère de l'industrie et du travail. Le roi
lui confia définitivement le portefeuille des
chemins de fer, postes et télégraphes le 5
février 1900. Comme ministre des Finances,
M. Liebaert défendit avec une réelle compé-
tence l'importante loi renouvelant le privilège
de la Banque Nationale. M. Liebaert est un
bücheur Dans son cabinet dès 8 heures
du matin, il y est souvent encore a minuit.
M. Georges HELLEPUTTE
Ministre des chemins defer
M. Hulleputte, est né a Gand le 3i aoüt
i852. Elève de l'Ecole du génie civil de
l'Université de Gand, sorti premier de sa
promotion. Depuis 1876.il donne les cours
de constructions du génie civil d'architec-
ture a l'Université de Louvain.
Fondateur et ancien président de la Ligue
démocratique beige, il se trouve a la tête du
Boerenbond de Louvain. M. Helleputte
siège a la Chambre depuis le i5 juillet 1889.
M. ARMAND HUBERT
Ministre de l industrie et du travail
M. Hubert est né a Lessines, le 14 aoüt
1857. Ancien substitut du procureur du roi,
a Mons ancien commissaire de l'arrondisse
ment de Mons le i§ juin 1894. Elu sénateur
pour les arrondissements de Mons et de
Soignies, aux elections du 27 mai 1900.
M. LE GÉNÉRAL HELLEBAUT
Ministre de la guerre
Un des plus brillants officiers de l'armée.
Né le 21 février 1842.
Le général Hellebaut, inspecteur-général
de l'artillerie, est l'auteur du projet de réor-
ganisation de l'artillerie, et c'est lui-même
qui défendra le projet devant le Chambie.
Au moment oü le nouveau cabinet catho
lique est définitivement formé et oü, par
conséquent, l'on peut considérer comme
étant virtuellement acceptée par le Roi la
démission de l'ancien ministère, nous vou-
lons, tandis qu'arrivent encore a l'hótel du
ministre des finances une foule d'adresses
de regrets et de remerciments, nous voulons
a notre tour saluer de la plume l'homme
d'Etat qui fut aux affaires pendant plus de
douze ans et qui, durant neuf années.exerga
la présidence du conseil des ministres.
Nous avons suivi pas a pas dans sa
carrière ministérielle le chef du cabinet
qu'un différend avec quelques uns de ses
amis a amené a abandonner le pouvoir.
Mieux que beaucoup d'autres nous avons
compris et apprécié l'homme, son ambition,
son labeur, son oeuvre considérable. Plus
que beaucoup d'autres nous éprouvons le
regret,la tristesse queprovoqueson départ...
Maintenant que la direction des affaires
échappe a ses mains et que dans notre lan-
gage nul ne pourra plus soupgonner d'inspi-
ration venue de lui, il nous plait de rendre
un fibre et sincère hommage a l'ancien chef
du gouvernement catholique, de mettre en
relief le caractère et la portée de son oeuvre.
Un des maitres de la littérature frangaise
a dit
De même que les nations ont eu de tout
temps des qualités proportionnées a i'éléva-
tion a laquelle elles sont destinées, il semble
qu'elles aient trouvé a point nommé les
hommes qui répondent a leurs besoins
successifs.
On peut dire sans aucune emphase, on
peut même établir prosaïquement a l'aide de
chiffres, que le premier-ministre démission-
naire a confirmé chez nous cette vénté
historique.
Quand, après le règoe éphémère de M. de
Burlet, M. de Smet de Naeyer fut appelé a
assumer ia charge du pouvoir, il y eut dans
le parti catholique de l'hésitation, voire de
l'inquiétude. Le nouveau chef du cabinet
s'était montré ministre des finances habile
I mais il ne comptait point parmi les grands
orateurs de ia droite, non plus que parmi les
vétérans de la majorité. En outre, le récent
souvenir du cabinet Beernaert se dressait,
écrasant, devant lui. La presse d'opposi-
tion, certains mêmes de nos amis, ne
prévoyaient pour le ministère nouveau que
quelques mois d'existence cela se disait fort
couramment. M. de Smet de Naeyer laissa
dire et se mit k la besogne.
On a souvent prétendu que l'ancien mi
nistre des finances obéissait a l'inspiration
du moment, qu'il était dépourvu d'esprit de
suite, qu'il manquait de ligne de conduite et
de méthode.Rien n'est plus injuste que ce
reproche. Les dispositions dn parlement,
l'impérieuse nécessité des circonstances ont
obligé parfois M. de Smet de Naeyer a
modifier ses projets,atransiger,a atermoyer;
c'est le sort de tout homme d'Etat en régime
parlementaire. Mais 1 impartial avenir le
reconnaitra certainement le premier-
ministre démissionna ire eut, dès le moment
oü il prit la direction des affaires, son plan
bien arrêté et il a la satisfaction de pouvoir
dire au moment oü il descend du pouvoir
que la plus grande partie de son programma
est accomplie, le surplus étant en voie
d'exécution.
Le plan de M. de Smet de Naeyer était
simple et hardi. L'honorable ministre con-
naissait la situation du pays. 11 savait
qu'il faut aux peuples, a gertaioes époques
de leur histoire, des conducteurs d'horames
qui soient de grands politiciens et de grands
oxateurs, et qu'il leur faut a d'autres mo
ments des gouvernants qui soient des hom
mes d action.
M. Beernaert avait solutionné les grands
problèmes politiques qui agitaient le pays.
II avait, en outre, restauré les finances de
l'Etat, mises a mal par le dernier ministère
libéral etauxqaelles M. de Smet de Naeyer
avait appliqué, dès son arrivée, une méthode
de comptabilité qui fait de notre Budget le
plus clair et le plus sincère Bilan d'Etat que
l'on connaisse.
II ne restait plus k résoudre dans le
domaine politique proprement dit que la
question de lareprésentation proportionnelle
en faveur de laquelle se pronongait la grande
majorité du pays.
On sait de quelle fagon et a la suite de
quelles circonstances M. de Smet de Naeyer
réalisa cette réforme de justice et d'équité.
Cependant, les socialistes tentaient d'en-
tretenir dans lepays une agitation politique,
d'ailleurs artificielle. Au mois d'avril 1902
ils firent un grand effort pour prodnire une
émotion révolutionnaire et se rendre maitres
de la rue. L'honorable chef du cabinet
réprima les désordres et mata de tel sorte
les politiciens de grande voirie qu'il ne fut
plus jamais question, depuis lors, de mani
festations sur la voie publique.
On put dire depuis ce moment que l'ère
des effervescences était close. Le chef du
gouvernement, répondant aux vceux et
aux besoins de la Belgique productidee,
acheva d'apaiser nous pourrions dire
d'étouffer par des directions trés larges
et trés tolérantes, I'état de fièvre politique,
le morbus comitialis comme l'a appelé
un grand évêque, qui en agitant les esprits
entravait notre essor économique.
L'opinion reconnut ce qu'il y avait de
factice dans les grief's des agitateurs, des
politiciens elle constata que le gouverne
ment catholique pratiquait avec un rare
esprit de justice le respect de la liberté...
Jamais le pays ne fut plus calme, plus
paisible, plus contiant qu'en ces dernières
années. II travailla et prospéra prodigieuse-
ment.
Ainsi se réalisait le plan conqu par le
nouveau chef du cabinet, quisavait ce que
l'on pourrait attendre de notre petite
Belgique le jour oü elle se donnerait tout
entière a l'extension de sa puissance écono
mique.
Ce plan, avons-nous dit, était simple et
hardi. Il tient en ces quelques lignes de
Bossuet Dans le jeu pacifique oü les
peuples ont dispute de la puissance, qui a
prévu de plus loin,qui s'est le plus appliqué,
qui a duréle pluslongtemps dans les grands
travaux, et enfin qui a su le mieux ou
pousser ou se méuager suivant la rencontre,
a la fin a eu l avantsge, et a fait servir la
fortune même a ses desseins.
Pacificateur politique, M. de Smet de
Naeyer a eu et réalisé l'ambition d être en
même temps le stimulateur de lactivité
nationale, du progrès moral et matériel
dans tous les domaines.
Son plus haut mérite d'homme d'Etat est
d'avoir eu confiance dans l'admirable
ressort de notre petit pays, et d'avoir eu
l'audace de prodiguer les millions, a l'heure
opportune, pour favoriser l'effort de la
nation. M. de Smet de Naeyer avait com
pris qu'il fallait saisir le moment d'ouvrir
pour le pays une ère d'activjté et de prospé-
rité qui lui dounat confiance en lui-même
et le plackt au premier rang des puissances
économiques. II avait acquis la conviction
que les dépenses judicieusement faites pour
développer notre outillage national devaient,
en augmentant les recettes du pays, faire
JOURNAL D'YPRES
Crgane Catholique
de l'arrondissement
1 ti&,'