LA SE MA INE
CHRONIQUE VPRO/SE
Téléplione 52
Téléphone 52
Samedi 24 Aoüt 1907
10 centimes Ie N°
421Annee N° 4439
[/Instruction
Au Congrès de Stuttgart
Au Ma roc
Conférence de La Haye
La Fête Musicale
des Grenadiers
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Aux habitants de la ville d'Ypres
Chers Concitoyens,
Pendant la journéa de Dimanche dernier
Monsieur le Gouverneur de la Province nous
a exprimé, a pluüeurs reprises, toute la
satisfaction qu'il éprouvait de sa première
visiteofficielle a Ypres.
Ce haut fonctionnaire vient encore de
nous écrire qu'il considère la réception qui
lui a été faite ici comma )a plus aimable et la
plus belle qu il connaitra au cours de sa
carrière.
Les efforts de l'administration communale
pour rehauoser l'éclat de la solennité, ont été
généreusements condés par tous les habi
tants de la ville. Nous les en remercions,
au nom de Monsieur le Gouverneur et au
nötre.
Nous devons des remerciments particu-
liers au Directeurs et Directrices de nos
écoles et établissements, officiels et privés,
qui ont rivalisé de zèle pour organiser un
cortège et une revue, qui ont fait l'admira-
tion de tous les spectateurs, et spécialement
du premier Magistrat de la Province.
Veuillez agréer, Chers Concitoyens, avec
nos remerciments, les assurances de nos
sentiments dévoués.
Les Bourgmestre Échevins,
R. COLAERT,
La Commission des fêtes,
E. FR AE IJS, Président.
Ypres, le 13 Aoüt 1907.
II y a quelques mois les rues de
Bruxelles ont vu défiler une manifes
tation lilérale-socialiste en faveur de
rinstruclion obligatoire. L'instruction
obligatoire nVffraye nullement les
catholiques. Que de fois, ils ont enten-
du leurs prêtres prêcher le devoir qui
incoinbe aux parents de faire instruire
leurs enfauts.
Ge n'est pas un catholique, c'est
Voltaire, uu des ancêtres de nos libé-
raux, qui se plaignait amèrement que
les Frères dps Ecoles Chréiiennes ap-
prissent aux paysans a lire et a écrire,
et ajoutait que pour eux trois choses
seules convenaient Un aiguillon,
un joug et du foin
Les catholiques n'ont reculé devaot
aueun sacrifice pour développer l'in-
struction. Jadis les fomiations d'écoles
et les fondations d'églises étaient inti-
mement liées les mouastères étaieDt
les seuls foyers du savoir bumaiu.
Aujourd'hui, obliges de payer pour
des écoles officieiles qui ne salisfont
pas leur conscience, les catholiques
fout des sacrifices énormes pour éta-
blir et entretenir des institutions sco-
laires dans lesquelles on donne a leurs
enfanls l'instruction et ieducalion
qu'ils estiment avoir le devoir de leur
assurer.
Instruction obligatoire est-ce ceia
que les anticaiholiques réclament
Non avant tout, c'est l'obligation de
l'enseignement en dehors de toute
influence religieuse. La oü ils sont les
ttiaitres, ils bilfent toute mention du
'^éateur, de lame, de vie future, de
tous les livres mis a la disposition des
éièves.
Ils recherchent partout des mailres pas ce respect efFectif de la liberté de
sans foi et ils s'enorgueillissent du ma- j tous, non seulement ils violeront ia
Uage civil dont se coutentent des in- liberté de conscience des catholiques,
sfiluteurs et des institutrices. mais encore et surtout comme le disait
Que diraient les anciens iibéraux, M. Verhaegen, a Mons, ils violeront le
'ts eutendaient ceux qui prétendent j droit de catholiques pauvres.
^'re leurs successeurs Celui qui possède quelque ricbesse
C'est Joseph Lebeau, représentaut
libéral de Huy, qui déclarait, dans la
discussiou de la !oi de 1842 Ou me
dit t Si vousétiez ministre de l'infé-
rieur, et qu'il fut a votre connais-
sance que l'instruction religieuse ne
serail, pas donnée dans une école
primaire, ne refuseriez-vous pas
tout subside a l'institufeur
Je n'hé site pas d rèpoudre que je
regarderais un instituteur antireli-
gieux comme une veritablepeste
Dans ma carrière administrative,
iorsqu'il mest arrivé d'avoir sur des
instituteurs des renseignements qui
incriminaient leur conduite morale
ou religieuse, je n'ai jamais hésité a
employer mon influence pour faire
reiirer des subsides a mon avis trés
mal donnés.
Nous voulonsque l'enseignement
primaire soit essentiellement moral
et religieux c'est si évident que
i'homme qui contesterait une sem
blable proposition mériterait pluföt
un brevet de démence qu'un brevet
d'immoralilé.
Et c'était uu député libéral,ministre
d'E'at, qui parlait ainsi.
Nous, catholiques, nous avons le
droit de dire aux Iibéraux et sux so-
cialistes Vous voulez l'instruction
pour tous nous ia vouloas aussi, et
plus que vous. Nous avons prouvé
notre volonté par des sacrifices que
vous n'avez jamais faits.
Mais nous voulons aussi pour les
enfauts chrétieus.des écoles oü ou leur
donne une instruction religieuse et
une éducation profondément chrétien-
ne. C'est le droit de nótre libre con
science de vouloir ces écoles C'est
même pour nous un devoir.
Voulez-vous nous assurer ces écoles?
A cette question trés nette, les Iibé
raux et les socialistes répondentSi
vous voulez ces écoles, faites-les vous-
mêmes
Mais alors, messieurs les Iibéraux
el les socialistes, faites également
vous-mêmes les écoles que vous vou
lez pour vos enfanls.
c Nos écoles officielies sont des
écoles pour tous.
Ces écoles vous conviennent
admettez du moius que c'est bien no
tre droit de juger nous mêrfies ce qui
nous convient, et de ne pas vous lais
ser ce soin. Or nous jugeons que ces
écoles officieiles ne nous conviennent
pas
Mais faites vos écoles comme
vous l'entendez
Faites aussi les vótres comme
vous l'entendez. Et si les pouvoirs pu
blics aident des écoles, qu'ils les aident
toutes
Ce serait au moius un système de
liberté et d'égalité c'est pour cela que
nos adversaires n'en veulent pas.
Aussi long'emps qu'ils ne voudront
aura toujours le moyen de faire don-
uer a sou enfant i'instruction et l'édu-
cation qu'il veut pour lui, mais que
peut faire le pauvre
Obligé de faire instruire son enfant,
il sera impuissanta étabiir lecole que
sa conscience réclame.
Le programme anticathoüque est
douc essentiellement violateur de la
conscience du catholique pauvre.
Que les Iibéraux et les socialistes
coutiuueut a affirmer leur program-
me contraire a ia liberté, contraire a
toutes les déc'arations des grands Iibé
raux de jadis
Us n'arriveront jamais a opprimer
les consciences catholiques
Si uu jour, ils devaient s'y essayer,
le même mouvement qui aboutil a
iecrasement des Iibéraux beiges en
4 884, se renouvellerait.
La Belgique est et restera le pays
de la überté religieuse, paree que les
catholiques sauront la défendre
Dèmophile
Après le congres socialiste de Nancy,celui
de Stuttgart.
II ne suffit sa pas aux partisans et aux
adversaires d'Hervé, le fougueux propagan
diste de la grève des miliciens et de l'antipa-
triotisme, de s'être rencontrés sur le sol
francais, il leur fallait encore aller batailler
en territoire allemand.
Les chefs socialistes allemands ont depuis
longtemps leur opinion faite sur cette ques
tion. Liebknecht, faisait allusion a l'attitude
que prendraient les socialistes allemands en
cas d'attaque par la France, disait Ce
sont des Allemands,ils feraient leur devoir.»
Bebel s'exprimait de même au Reichstag en
1904 Nous sommes internationalistes,
mais allemands, et en cas de danger, nous
serions les premiers a répondre a l'appel de
I la patrie.
Aussi Bebel a t-il vigoureusement attaqué
l'hervéisme a Stuttgart II n'est pas vrai
que le proletariat n'ait pas intérêt a être d'un
pays plutot que d'un autre, ne serait-ce qu'a
cause de la difference de langue, de culture
et de race. II ne serait pas indifférent aux
Allemands d'être gouvernés par des Fran
cais, en langue francaise, avec la culture
frangaise. Et je suppose que la réciproque
est vraie. Est-ce qu'en Autriche, chaque
nationalité ne défend pas, même dans le
proletariat, son autonomie de race
J'estime done que la propagande hervéiste
est dangereuse pour la paix. Car elle est de
nature a démilitariser la France, a rendre par
conséquent plus audacieux le parti militaire
allemand et,partant, a augmenter les chances
de guerre.
Vandervelde intervient dans la discussion.
II s'élève contre la pre'tention d'exclure
Hervé du parti socialiste. Hervé, dit-il, a le
mérite d'avoir posé nettement la question.
Sa place est a gauche du parti, comme celle
de M. Wolmar est a droite.
Le député socialiste de Bruxelles s'attaque
ensuite a Jules Guesde qui se pose en gar-
dien inflexible de la doctrine socialiste.
Vous avez toujours combattu les inno- j
vations. Vous vous êtes montré l'adversaire
de la coopération comme vous l'avez été de j
ma campagne antialcoolique.
Aujourd'hui vous traitez l'antimilitarisme j
de déviation.C'est toujours le même système:
vous vous plaisez dans l'immobilité.
A Nancy, j'aurais voté la motion de
MM. Jaurès et Vaillant. Si cette motion gêne
les Allemands, cherchons une autre formule
dont les termes exprimeront la même chose,
mais ne donnons pas aux partis bourgeoisie
spectacle de notre hypocrisie et de notre
impuissance.
Et Adler, délégué Autrichien,de répondre
avec beaucoup d'a propos
M. Vandervelde se déclare partisan
d'Hervé; eh bien, qu'il transplante Hervé
et sa doctrine en Belgique,et il m'en donnera
des nouvelles
Malgré l'optimisme apparent des télé-
grammes officials qui portent aujourd'hui
"La situation politique a Rabat est calme. A
Casablanca, pas de changement.A Mazagan,
les conciliabulcs des tribus continuent sans
incident maiquant la situation s'aggrave au
Maroc.
A Casablanca on continue de se battre.
La nomination de Mouley Hafid comme
sultan de Fez, en remplacement de son frère,
est considérée comme la preuve certaine que
la guerre sainte sera prochainement déclarée.
Ce serait une recrudescence des hostilkés et
le soulèvement de toute la population arabe
contre les étrangers faut-il dire contre les
chrétiens
Le général Drude qui ne dispose actuelle-
ment que de 4000 hommes et dont faction
est entravée, a demandé des renforts a Paris.
Clémenceau, le communard, Viviani et
Briand, les hommes de YInternationale,
devront consentir l'envoi de nouvelles trou
pes, puisque c'est a eux que sont confiés la
défense du prestige de la France et le main-
tien de l'ordre au Maroc...
Un délégué anglais,sir Edw. Fry,adéposé
un voeu en faveur de la limitation des arme-
ments. On verra combien il est platonique.
La Conférence confirme la résóluation
adoptée par la Conférence de 1899, concer-
nant les charges militaires, et, vu que les
charges militaires sont considérablement
accrues dans presque tous les pays, depuis la
dite année, la Conférence déclare qu'il est
hautemsnt désirable de voir les gouverne-
ments reprendre l'étude sérieuse de cette
question.
Pourquoi done les puissances n'auraient-
elles pas voté cette motion avec enthousias
me, 11e füt ce que pour témoigner de leur
bon vouloir
Tour a tour, M. Choate, au nom des
Etats-Unis, M. Bourgeois au nom de la
France, puis les représentants de l'Espagne
et des Républiques sud-américaines sont
venus lire des déclarations d'adhésion a la
proposition anglaise.
Le président de l'assemblée, M. de Neli-
doff, a prié la Conférence de voter la résolu-
tion Fry et on a voté par acclamations ce
voeu destiné a la stérilité.
A remarquer le langage tenu par le repré
sentant de Sa Majesté britannique il a parlé
avec horreur des 8 milliards que l'Europe
dépense pour ses armements. alors que j
l'Angleterre entre a elle seule pour plus de
15oo millions dans cette somme et qu'elle a,
seule aussi, presque doublé en dix ans ses
de'penses militaires.
N'espérons done pas de voir le Parlement
de Westminster, ou le Reichstag, ou le
Congrès de Washington,, ou le Parlement de
Tokio, diminuer d'une facon quelconque les
dépenses militaires ou réduire le programme
naval projeté.
Notre chère cité a eu la bonne fortune de
recevoir le jour de l'Assomption, l'excellent
corps de musique du Régiment des Grena
diers.Invitée par l'Administration Communa.
le pour clóturer dignemenl les brillantes festi.
vités de la Tuindagla phalange artistique
bien connue a laissé parmi nous un souvenir
inoubliable qui se traduit encore journelie-
ment avec enthousiasme dans les conversa
tions desnombreux amateurs de l'art musical.
Le concert du midi avait réuni une foule
de notabilités, parmi lesquelles nous remar»
quonsle Colonel Lantonnois,vice-gouverneur
du Congo, fier a juste titre d'assister aux
belles auditions de la musique de son régi
ment.
Par une délicate attention le programme
débute par la marche commemorative Ypria-
na de notre concitoyen Dewulf, et les divers
morceaux, tous de première valeur, sont
exécutés avec grand succés aux applaudisse-
ments symphatiques d'un nombreux public.
Citons la chevauchée des Valkyries d'une
harmonie bruyante et sonore, rendue avec
toute la fougue qu'exige ceite oeuvre caracté-
ristique du maitre de Bayrcuth.
Le concert du Soir a constilué un événe
ment musical de premier ordre, au milieu
d'un immense concours de monde compre-
nant des personnalités musicales et de nom
breux amateurs venus de la region et des
villes voisines, ainsi que du Nord de la
France.
Le programme, savamment compose, a été
exécuté avec un art parfait. Une rare finesse
d'interprétation et de merveillcuses qualités
d'orchestration et d'ensemble donnent a
chaque morceau son cachet propre et justi-
fient pleinement la réputation si brillante
dont jouit notre première musique militaire
beige sous l'habile direction de son chef-
artiste, Mr C. Lecail.
Ecouté religieusement par des milliers
d auditeurs, chaque oeuvre exécutée recoit un
chaleureux accueil, bien justifié par la mu
sique elle-même d'abord, puis par la valeur
exceptionnelle des interprêtes.
Une mention spéciale pourle Tannhaüser
de Wagner et Aïda de Verdi, avec leurs
imposantes sonneries des trompettes thé-
baines.
Un cordial vivat pour la superbe trans
cription de Lohengrin et la délicieuse bleuette
pour deux flütes rendue avec un art mer-
veilleux par les deux solistes MM. Massay
et Van Hoegaerden et agre'mentée d'un
accompagnement aussi doux que parfait.
Le morceau final Kermesse flamande,
fantaisie descriptive de l'éminent Directeur,
Mr C. Lecail, est ure oeuvre de haute va
leur, d'une couleur locale charmante, aux
épisodes fianchement dessinés. Elle a rem-
porte' un franc succès, révélant le vigoureux
talent du compositeur et charmant l'auditoire
Yprois heureux et flatté de la délicate inspi
ration de celui qui a su orchestrer et harmo
niser avec tant d'art notre vieil Air d' Ypres.
Une ovation enthousiaste salue cette
brillante exécution, et Ie public transporté
réclame encore 1 'Air d'Ypres et recoit gra-
cieusement satisfaction.
Après l'exécution de la marche imposante
du régiment des grenadiers suivi de la Bra
banconnel'éminent Directeur et ses talen-
tueux musiciens regoivent les félicitations de
Mr l'Echevin Struye et de Mr le conseiller
Fraeijs au nom de la viile et de la commission
des fêtes.
Nous nous faisons volontiers l'écho de nos
concitoyens enchantés de ces auditions si
artistiques qui marqueront dans les annales
musicales déja si riches de la ville d'Ypres.
C'est un chaleureux Au revoir qu'ils adres
sent a la Musique des Grenadiers. Que ce
voeu se realise done au plus tot
Nous sommes eu pleine période de distri
butions des prix. Apiès la trés belle distri
bution des prix aux Elèves du Collége
St Vincent,nous avons eu celles des pension-
nats des Dames de Rousbrugge et de la Ste
Familie. Cette semaine c'était le tour des
écoles primaires. Dimanche et Lundi, aux
halles, cetaient les distributions des prix
aux élèves des Ecoles primaires communa-
les des gargons et puis des filles. Lundi
encore, nous avons pu assister a celle de
l'Ecole primaire de filles de Notre Dame
de Thuyne, Mardi après-midi, a celle de
1 Ecole gratuite adoptée de gat-gons de
JOURNAL
©rgane Catholique
de ('Arrondissement
4.