IK Avis important LA SEMAINE ASSOCIATION CATHOLIQUE D'YPRES INI AU VOLKSHUIS üimanche 29 Septembre 1907 Téléphone §2 T éléplione 52 Namedi 28 Septembre 1907 10 centimes le N° 42 Anjnée N° 4444 a 7 1/2 heures du soir Catholicisme et modernisme En Autriclie-Hongrie En Russie En Bulgarie A La Haye L'augmentation du nombre des cabarets a la campagne On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. royaume. Les annonces coütent i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1 'Agence Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. COMITÉ LOCAL ORDRE DE JOUR Presentation des Candidats a l'élection communale du 20 Octobre Depnis le 3 Septembre les list* s elec torates provisoires pour 1908-1909 sont déposées a l'iuspection <iu public au secretariat et au commissariat de police de chaque commune, ainsi qu'au bureau du commissariat de l'ar- rondissement (rue d'Elverdinghe a Ypres). Uu exemplaire en est aussi déposé au local de l'Association catho- lique, 16, rue de Menin a Ypres. Tous nos amis sont instamment priés de bien vouioir verifier leur inscription sur les listes électorales et examiner s'il leur est attribué le nom bre de votes auquel ils ont droit. Les électeurs qui re^oivent un avis de l'administration communale leur notifiaut Ia radiation de leur nom des nouvelles listes électorales ou la reduc tion du nombre de Ieurs voix, sont priés de s'adresser au local précité munis de leurs pièces justificative^. Les journsux anticatholiques disent volontiers que la nouvelle encyclique pontificale contre les modernistes ne produira aucun effet sérieux dans un monde que n'intéressent plus les dis putes théologiques. En attendant, ils publient a l'envi des colonnes de commentaires autour de cette encyclique,et se donnent ainsi eux-mêraes un éclatant démenti. Constatons ce premier effet conso- lant de la parole pontificale, en atten dant les merveilleux résultats de Con corde et de paix qu'elle ne manquera pas de produire bref délai dans la communauté des fidèles. A peine de Pape a-t-il parlé, que voici réveillés tous les échos de la presse et que sa parole provoque les commentaires de toutes les opinions. Personne ne demeure indifférent. Pourquoi s'obstiner soutenir, en présence de ce fait, que la Religion est une institution caduque et le Pape un souverain déchu f Quand il parle, il agenouille des millions de fidèles, il remue le monde tout entier. Aux plus beaux siècles de foi, Ia Jarole pontificale n'avait pas plus de etentissement qu'aujourd'hui. L encyclique coDtre les modernistes c devrait étonner personne.L'élonne ent eut, au contraire, été grand si Eglise n'eut point condamné les doc- nnes quj SOnt, au fond, la négation e l'essence du catholicisme, tandis geiles prétendent être, ce qui est Us gcave el dangereux pour ï'Eglise, ua catholicisme plus vrai et plus rai- sonnable que le catholicisme histori- que. Daus !e c>urs du XlXe siècle Ï'Eglise u'a jamais été contrainte a se défen- dre contre des assauts plus dangereux que ceux du modernisme. Le mouve ment théologico-politique guidé en France par Lamennais en 1831 et, après, le mouvement réformiste italien de 1849 1851 qui se résumé principa- lement dans Gioberti, Ie mouvement des vieux calhoiiques allemands or- ganisé par Döllinger, avant et après le Coucile du Vatican de 1870, bien que formidables par leur contenu, ne furent jamais aussi radicalemenl ré- volutionnaires que le modernisme actuel. ILe modernisme, en effet, pris dans son fondement, et dans ses procédés logi pies, n'est pas un renouveilement du catholicisme, mais, au contraire, une transformation religieuse, qui oboulit a la négation du catholicisme. Eu réalilé, si ses doctrines élaient ad- mises par Ï'Eglise, il ne resterait du catholicisme que le nom. L'Encyclique a fait, comme on de- vait s'y attendre, une trés grande im pression. Et Ton est généralement d'accord entre modernistes et non mo dernistes pour la considérer comme un document vraiment fort, un coup fier donnéau modernisme catholique. Sans doute on criera l'intoléran- ce, mais le danger était devenu tel qu'une intervention énergique du Saint-Siège s'imposait de force. On ignore qu'il y a des pays oü une gran de par tie du clergé, et peut-être de l'épiscopat,était imbue de la contagion modernisle. Tertullieu a écrit qu'après l'hérésie d'Arius, le monde se réveillerait arien. On pourrait peut-être répéter main- tenant que, pour peu que l'on conti- nuèt de ce pas, le monde se réveil lerait moderniste. Et l'on voudrait quele Pape n'intervienne pas? Soyons justes. Le modernisme de plusieurs modernistes, n'élait pas une adaptation du catholicisme a des be- soins nouveaux. C'élait une déforma- tion, radicale de Ï'Eglise catholique et personne ne peut s'étonDer si le Pape s'est opposé de toutes ses forces a une telle oeuvre. Ainsi que l'a dit le Temps, qui est l'organe des libres penseurs. l'En- cyclique est admirable, paree qu'elle est un acte de courage, un beau geste de la part du Vatican. II faut bien observer que Ï'Eglise ne change en rien sa direction en chan geant de Papes. Ceiui qui croit le con traire se trompe. Pie IX, Léon XIII, Pie X considérez ces trois derniers Papes. Personnellement trés différents par la mectalité ils sont, eeclésiasti- quement identiques comme directeurs spiritueis. Pie IX distingue, oppose catholicisme et naturalisme, il sépare la raison de la science et la raison de la religion, le progrès qui est hors de Ï'Eglise el le progrès a l'aide de Ï'Eglise. Léon XIII continue l'oeuvre du prédé- cesseur: il réclame le Thomisme dans les écoles, repousse le rationalisme critique de l'examen de la Bible et con damne Taméricanisme, c'est è-dire le rationalisme individualiste dans la pensée et dans Taction religieuse et civile.Pie X continue ia même oeuvre Car TEucyclique contre le modernis me, d'un cóté est le résumé des affir mations et des négations des deux Ponlifes qui Tont précédé, de l'autre il en est un complément et un achève- ment, nous dirons plus, ud couronne- ment. Pie IX et Léon XIII ont con damné quelques fragments de pette doctrine complexe qui a aujourd'hui pris le nom de modernisme. PieX l'a condamnée dans sa lotalité. Le modernisme cessera-t-il done d'exister ?Non. Seulement il sera for- cé d'arriver a sa conséquence logique, c'est-a-dire a se détacher du catholi cisme, a sortir de i'église romaineet a consitituer, peut-être une autre église. Mais ceux qui vowdront resterdans TEglis;, ne pourront pas prélendre être modernistes et eatholiques en même temps. lis seront tout simple- ment eatholiques selon la tradition et la logique de Ï'Eglise. Le rationa lisme et avec lui le modernismequi est un rationalisme non arrivé a la conscience compléte de soi-même est tout autre chose. Si Ton prenait a la lettre les affirmation» des journaux, les relations de TAutriche et de la Hongrie seraient en ce moment si mau- vaises qu'il faudrait s'attendre a de grands événements prêts a se produire d'un instant a l'autre. En réalité ces promesses de malheur signi- fient seulement que les deux états n'ont pas pu se mettre d'accord sur les conditions du pacte d'union qu'ils s'occupent de renouveler qu'en conséquence les negotiations sont rompues et qu'on les reprendra plus tard. Cette situation n est pas nouvelle si elle est proclamée plus grave que jamais e'est que les Autrichiens et les Hongrois cherchent a s'intimider réciproquement par les tonalités les plus sonores de la réthorique. Le seul élément nouveau de la situation e'est que le gouvernement Autrichien s'ap- puie sur un Parlement solide et qu'il n'est paralysé par aucune opposition capable de la de le gêner. Au contraire le gouvernement hongrois a contre lui les nationalités mécontentes, beau- coup de politiques ambitieux qui désirent les honneurs, les fonds secrets, le pouvoir de distribuer les places et quelquefois même de les vendre sans parler des agents autrichiens qui sèment la désunion dans le personnel politique et Tirritation dans le peuple. Comparée a la position de TAutriche celle de la Hongrie est mauvaise. Cette infériorité se fera sentir dans les négotiations elle serait plus manifeste encore si on en venait aux armes. Les hon grois n'ont pas su se reconcilier avec leurs nationalités. Un état qui a contre lui plus de la moitié de ses sujets prêts a tendre les bras au premier envahisseur n'est qu'une force illusoire. Les hongrois ne trouveront en Eu rope ni les appuis politiques qu'ils recher- chent, ni les capitaux qu'ils appellent, tant qu'ils n'auront pas raffermi leur base en pacifiant leur pays. Dans une couple de semaines cómmence- ront, en Russie, les elections générales pour la troisième Douma laquelle doit se réunir au mois de novembre prochain. Le corps électoral, constitué par la nouvel le loi, comprend 5161 électeurs provinciaux dans la Russie d'Europe. II leur appartien- dra d'élire 387 députés sur les 441 dont se composera la Douma. Sur ces 5161 électeurs provinciaux >644, soit plus de la moitié sont des propriétaires. Cette situation fait prévoir une majoiité passablement conservatrice. Une politique bien progressive n'est done pas a prévoir. Elle Test d'autant moins que les obstacles a une réforme sérieuse existent toujours. La Russie reste encore le pays classique de la bureaucratie, c'est-a-dire de cette concen tration des pouvoirs administrate et législatif, entre les mains d'un corps de fonctionnaires irresponsables devant la nation et pleins de confiance en leur capacité. Sans doute, la bureaucratie eet Etat dans TEtat serait incapable de faire ren- trer la nation russe dans le règne de l'absolu- tisme. II lui serair_même difficile d'amener un temps d'arrêt prolongé dans le régime constitutionnel actuel. Mais dans la présente transition entre les deux régimes, la bureau cratie est parfaitement capable de retarder les réformes désirées depuis longtemps et par tout le monde. Les faits qui le prouvent ne manquent pas. La nouvelle loi électorale, contrairement a l'article 87 de la constitution de mai 1906, fut promulguée sans Tassentiment du parle- ments. La Bulgarie est en fête depuis le 3o aoüt et solennise avec joies des dates marquantes de son histoire. II y a vingt ans, un petit lieutenant inconnu de l'armée autrichienne, acceplait la lourde responsabilité de ramener le calme dans la Bulgarie, bouleversée par les coups d'Etat et le départ du prince de Battenberg. Le i5 aoüt 1887, le prince Ferdinand jurait fidélité i la Constitution Bulgare dans cette ville sainte de Tirnovo, oü avaient regnéles hardis soldats du XIIe siècle, Assen, Pierre Caloyan et autres jusqu'au XIV" siècle. Et le monde qui ne savait rien de ce Cobourg s'étonnait de sa hardiesse. Ces souvenirs ont été rappelés a Sofia. Le prince, après avoir fait défiler devant lui les régiments sur lesquels il appuye la force de son pays a réuni dans un banquet les j8oo maires de toutes les communes de Bulgarie et les députés qui Tont élu k la grande assemblée de Tirnovo. Au milieu de ces solennités la Bulgarie, fiére de ses développements, n'oublie pas sa bienfaitrice, la Russie, ni les événements de la guerre russo turque. Parmi les monuments élevés a la mémoire de la délivrance, il faut mettre en premier lieu la statue équestre du Tsar Alexandre II, érigée a Sofia. Le grand due Vladimir, délé- gué par le Tsar Nicolas II, une cinquantaine de ge'néraux russes, des colonels et d'autres officiers qui ont pris part a la guerre de 1878 •ont venu assister a Tinauguration. Ces fêtes ont permis a TSme bulgare de manifester un enthousiasme incomparable. La conférence de la paix durera vraisem- blablement encore trois semaines. Néanmoins dans une séance fort impor tante, on a déja considéré la fin de la présente réunion et les formalités d'une troisième conférence de la paix. Le président de Néiidoff, par un bref dis cours, a émis le voeu qu'une troisième con férence pourrait avoir lieu a Texpiration d'une période analogue a celle qui .s'est écoulée depuis la précédente conférence, k une date a fixer de commun accord entre les puissances. II appelle Tattention sur la néces- sité de préparer les travaux de cette troisième conférence assez longtemps a Tavance pour que ses délibérations se poursuivent avec l'autorité et la rapidité indispensables. II a préconisé la constitution, deux ans avant la réunion de la future conférence, d'un comité chargé officiellement des travaux prépara- toires. Avant que ce voeu fut mis au vote, la con férence a rendu hommage au Tsar Nicolas II, l'initiateur de la première et de la seconde conférence. Elle a exprimé le désir que la convocation des conférences futures fut tou jours laissée a la Russie et que la Hollande continue a donner l'hospitalité aux conféren ciers. M. de Néiidoff, en qualité de premier délégué de la Russie, a remercié pour Thorn- mage rendu au Tsar. Sous ce titre, un de nos abonnés, qui n'a peut-être pas tort de se faire Laudator temporis acti nous euvoie l'article qui va suivre. Nous Tinsérons bien volontiers. Tout Is monde est d'accord pour recon- naitre qu'il y a beaucoup trop de cabarets, et cependant il s'en crée encore chaque jour de nouveaux. Les gens qui ont atteint la soixantaine se souviennent de Theureux temps oü les jeu- nes gens de moins de vingt ans ne fréquen- taient pas les cabarets ils auraient été traités de gamins et tournés en ridicule s'ils s'y étaient aventurés. Aujourd'hui malheu- reusement il n'est plus ainsi chacun, quel que soit son age, trouve place au cabaret, il s'y croit tenu d absorber de grandes quantités de boissons enivrantes, et si, du moins, e'étaient les cabarets honnêtes qui obte- naient la préférence, mais les jeunes geos de la campagne ne recherchent-ils pas bien souvent les estaminets oü ils ne rencontrent qu'une société composée de buveurs invété- rés et de fètards du Lundi Quelle impres sion funeste leur imagination toujours en éveil ne gardera t elle pas des conversations el des exemples dont ils y seront journelle- mentles témoins Bien des jeunes ouvriers tant de la campagne que de la ville, vont cbercher au cabaret une partie de leur soi-disant savoir-vivre ils y perdent tout respect de l'autorité et d'eux mêmes et adoptent un langage sans retenue et des moeurs déplorables. A la multiplication des débits de boissons on peut assignor bien des causes. Je n'en citerai qu'une seule. Jadis les jeunes gens fondaient une familie vers 30 ou 35 ans, lorgqu'ils avaient trouvé un emploiconve- nable ou qu'ils se trouvaient a la tête d'une petite ferme. Aujourd'hui ces fermettes ont disparu en beaucoup d'endroitsnon pas que les amateurs fassent défaut, loin de la, mais paree que certains propriétaires ont cru plus expédient de réunir en une seule ferme plusieurs potites occupations D'autre part, on se marie plus tót, le plus tót possible, que les moyens d'existence du ménage soient assurés ou nonLe cabaret constitué un appoint tout indiqué aux res sources modestes des époux: il n'exige guère de capital, parfois même le brasseur consent a procurer lemobilier nécessaire,— et il ne requiert aucune aptitude spéciale, aucun apprentissage. Mais par contre que de ravages il fait dans Tesprit de familie, que d'obstacles il dresse a la bonne éducation des enfants, que d'occasions de décbéance morale il multiplie pour les jeunes filies Combien, ayant ouvert un débit de bois sons, animés des meilleures intentions se voient bientót réduits, pour ne pas nuire a JOURNAL Organe Catholique YPRES de l'Arrondissement

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1907 | | pagina 1