IK
Avis important
LA SEMAINE
ASSOCIATION CATHOLIQUE D'YPRES
INI
AU VOLKSHUIS
üimanche 29 Septembre 1907
Téléphone §2
T éléplione 52
Namedi 28 Septembre 1907
10 centimes le N°
42 Anjnée N° 4444
a 7 1/2 heures du soir
Catholicisme et modernisme
En Autriclie-Hongrie
En Russie
En Bulgarie
A La Haye
L'augmentation du nombre
des cabarets a la campagne
On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du
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COMITÉ LOCAL
ORDRE DE JOUR
Presentation des Candidats a l'élection communale du 20 Octobre
Depnis le 3 Septembre les list* s elec
torates provisoires pour 1908-1909
sont déposées a l'iuspection <iu public
au secretariat et au commissariat de
police de chaque commune, ainsi
qu'au bureau du commissariat de l'ar-
rondissement (rue d'Elverdinghe a
Ypres). Uu exemplaire en est aussi
déposé au local de l'Association catho-
lique, 16, rue de Menin a Ypres.
Tous nos amis sont instamment
priés de bien vouioir verifier leur
inscription sur les listes électorales et
examiner s'il leur est attribué le nom
bre de votes auquel ils ont droit.
Les électeurs qui re^oivent un avis
de l'administration communale leur
notifiaut Ia radiation de leur nom des
nouvelles listes électorales ou la reduc
tion du nombre de Ieurs voix, sont
priés de s'adresser au local précité
munis de leurs pièces justificative^.
Les journsux anticatholiques disent
volontiers que la nouvelle encyclique
pontificale contre les modernistes ne
produira aucun effet sérieux dans un
monde que n'intéressent plus les dis
putes théologiques.
En attendant, ils publient a l'envi
des colonnes de commentaires autour
de cette encyclique,et se donnent ainsi
eux-mêraes un éclatant démenti.
Constatons ce premier effet conso-
lant de la parole pontificale, en atten
dant les merveilleux résultats de Con
corde et de paix qu'elle ne manquera
pas de produire bref délai dans la
communauté des fidèles.
A peine de Pape a-t-il parlé, que
voici réveillés tous les échos de la
presse et que sa parole provoque les
commentaires de toutes les opinions.
Personne ne demeure indifférent.
Pourquoi s'obstiner soutenir, en
présence de ce fait, que la Religion
est une institution caduque et le Pape
un souverain déchu f Quand il parle,
il agenouille des millions de fidèles, il
remue le monde tout entier.
Aux plus beaux siècles de foi, Ia
Jarole pontificale n'avait pas plus de
etentissement qu'aujourd'hui.
L encyclique coDtre les modernistes
c devrait étonner personne.L'élonne
ent eut, au contraire, été grand si
Eglise n'eut point condamné les doc-
nnes quj SOnt, au fond, la négation
e l'essence du catholicisme, tandis
geiles prétendent être, ce qui est
Us gcave el dangereux pour ï'Eglise,
ua catholicisme plus vrai et plus rai-
sonnable que le catholicisme histori-
que.
Daus !e c>urs du XlXe siècle Ï'Eglise
u'a jamais été contrainte a se défen-
dre contre des assauts plus dangereux
que ceux du modernisme. Le mouve
ment théologico-politique guidé en
France par Lamennais en 1831 et,
après, le mouvement réformiste italien
de 1849 1851 qui se résumé principa-
lement dans Gioberti, Ie mouvement
des vieux calhoiiques allemands or-
ganisé par Döllinger, avant et après
le Coucile du Vatican de 1870, bien
que formidables par leur contenu, ne
furent jamais aussi radicalemenl ré-
volutionnaires que le modernisme
actuel.
ILe modernisme, en effet, pris dans
son fondement, et dans ses procédés
logi pies, n'est pas un renouveilement
du catholicisme, mais, au contraire,
une transformation religieuse, qui
oboulit a la négation du catholicisme.
Eu réalilé, si ses doctrines élaient ad-
mises par Ï'Eglise, il ne resterait du
catholicisme que le nom.
L'Encyclique a fait, comme on de-
vait s'y attendre, une trés grande im
pression. Et Ton est généralement
d'accord entre modernistes et non mo
dernistes pour la considérer comme
un document vraiment fort, un coup
fier donnéau modernisme catholique.
Sans doute on criera l'intoléran-
ce, mais le danger était devenu tel
qu'une intervention énergique du
Saint-Siège s'imposait de force. On
ignore qu'il y a des pays oü une gran
de par tie du clergé, et peut-être de
l'épiscopat,était imbue de la contagion
modernisle.
Tertullieu a écrit qu'après l'hérésie
d'Arius, le monde se réveillerait arien.
On pourrait peut-être répéter main-
tenant que, pour peu que l'on conti-
nuèt de ce pas, le monde se réveil
lerait moderniste. Et l'on voudrait
quele Pape n'intervienne pas?
Soyons justes. Le modernisme de
plusieurs modernistes, n'élait pas une
adaptation du catholicisme a des be-
soins nouveaux. C'élait une déforma-
tion, radicale de Ï'Eglise catholique et
personne ne peut s'étonDer si le Pape
s'est opposé de toutes ses forces a une
telle oeuvre.
Ainsi que l'a dit le Temps, qui est
l'organe des libres penseurs. l'En-
cyclique est admirable, paree qu'elle
est un acte de courage, un beau geste
de la part du Vatican.
II faut bien observer que Ï'Eglise ne
change en rien sa direction en chan
geant de Papes. Ceiui qui croit le con
traire se trompe. Pie IX, Léon XIII,
Pie X considérez ces trois derniers
Papes. Personnellement trés différents
par la mectalité ils sont, eeclésiasti-
quement identiques comme directeurs
spiritueis. Pie IX distingue, oppose
catholicisme et naturalisme, il sépare
la raison de la science et la raison de
la religion, le progrès qui est hors de
Ï'Eglise el le progrès a l'aide de Ï'Eglise.
Léon XIII continue l'oeuvre du prédé-
cesseur: il réclame le Thomisme dans
les écoles, repousse le rationalisme
critique de l'examen de la Bible et con
damne Taméricanisme, c'est è-dire le
rationalisme individualiste dans la
pensée et dans Taction religieuse et
civile.Pie X continue ia même oeuvre
Car TEucyclique contre le modernis
me, d'un cóté est le résumé des affir
mations et des négations des deux
Ponlifes qui Tont précédé, de l'autre
il en est un complément et un achève-
ment, nous dirons plus, ud couronne-
ment. Pie IX et Léon XIII ont con
damné quelques fragments de pette
doctrine complexe qui a aujourd'hui
pris le nom de modernisme. PieX l'a
condamnée dans sa lotalité.
Le modernisme cessera-t-il done
d'exister ?Non. Seulement il sera for-
cé d'arriver a sa conséquence logique,
c'est-a-dire a se détacher du catholi
cisme, a sortir de i'église romaineet a
consitituer, peut-être une autre église.
Mais ceux qui vowdront resterdans
TEglis;, ne pourront pas prélendre
être modernistes et eatholiques en
même temps. lis seront tout simple-
ment eatholiques selon la tradition
et la logique de Ï'Eglise. Le rationa
lisme et avec lui le modernismequi
est un rationalisme non arrivé a la
conscience compléte de soi-même
est tout autre chose.
Si Ton prenait a la lettre les affirmation»
des journaux, les relations de TAutriche et
de la Hongrie seraient en ce moment si mau-
vaises qu'il faudrait s'attendre a de grands
événements prêts a se produire d'un instant
a l'autre.
En réalité ces promesses de malheur signi-
fient seulement que les deux états n'ont pas
pu se mettre d'accord sur les conditions du
pacte d'union qu'ils s'occupent de renouveler
qu'en conséquence les negotiations sont
rompues et qu'on les reprendra plus tard.
Cette situation n est pas nouvelle si elle est
proclamée plus grave que jamais e'est que
les Autrichiens et les Hongrois cherchent a
s'intimider réciproquement par les tonalités
les plus sonores de la réthorique.
Le seul élément nouveau de la situation
e'est que le gouvernement Autrichien s'ap-
puie sur un Parlement solide et qu'il n'est
paralysé par aucune opposition capable de la
de le gêner.
Au contraire le gouvernement hongrois a
contre lui les nationalités mécontentes, beau-
coup de politiques ambitieux qui désirent les
honneurs, les fonds secrets, le pouvoir de
distribuer les places et quelquefois même de
les vendre sans parler des agents autrichiens
qui sèment la désunion dans le personnel
politique et Tirritation dans le peuple.
Comparée a la position de TAutriche celle
de la Hongrie est mauvaise.
Cette infériorité se fera sentir dans les
négotiations elle serait plus manifeste
encore si on en venait aux armes. Les hon
grois n'ont pas su se reconcilier avec leurs
nationalités. Un état qui a contre lui plus de
la moitié de ses sujets prêts a tendre les bras
au premier envahisseur n'est qu'une force
illusoire. Les hongrois ne trouveront en Eu
rope ni les appuis politiques qu'ils recher-
chent, ni les capitaux qu'ils appellent, tant
qu'ils n'auront pas raffermi leur base en
pacifiant leur pays.
Dans une couple de semaines cómmence-
ront, en Russie, les elections générales pour
la troisième Douma laquelle doit se réunir
au mois de novembre prochain.
Le corps électoral, constitué par la nouvel
le loi, comprend 5161 électeurs provinciaux
dans la Russie d'Europe. II leur appartien-
dra d'élire 387 députés sur les 441 dont se
composera la Douma. Sur ces 5161 électeurs
provinciaux >644, soit plus de la moitié sont
des propriétaires. Cette situation fait prévoir
une majoiité passablement conservatrice.
Une politique bien progressive n'est done
pas a prévoir. Elle Test d'autant moins que
les obstacles a une réforme sérieuse existent
toujours.
La Russie reste encore le pays classique de
la bureaucratie, c'est-a-dire de cette concen
tration des pouvoirs administrate et législatif,
entre les mains d'un corps de fonctionnaires
irresponsables devant la nation et pleins de
confiance en leur capacité.
Sans doute, la bureaucratie eet Etat
dans TEtat serait incapable de faire ren-
trer la nation russe dans le règne de l'absolu-
tisme. II lui serair_même difficile d'amener
un temps d'arrêt prolongé dans le régime
constitutionnel actuel. Mais dans la présente
transition entre les deux régimes, la bureau
cratie est parfaitement capable de retarder les
réformes désirées depuis longtemps et par
tout le monde.
Les faits qui le prouvent ne manquent pas.
La nouvelle loi électorale, contrairement a
l'article 87 de la constitution de mai 1906,
fut promulguée sans Tassentiment du parle-
ments.
La Bulgarie est en fête depuis le 3o aoüt
et solennise avec joies des dates marquantes
de son histoire.
II y a vingt ans, un petit lieutenant
inconnu de l'armée autrichienne, acceplait la
lourde responsabilité de ramener le calme
dans la Bulgarie, bouleversée par les coups
d'Etat et le départ du prince de Battenberg.
Le i5 aoüt 1887, le prince Ferdinand jurait
fidélité i la Constitution Bulgare dans cette
ville sainte de Tirnovo, oü avaient regnéles
hardis soldats du XIIe siècle, Assen, Pierre
Caloyan et autres jusqu'au XIV" siècle.
Et le monde qui ne savait rien de ce Cobourg
s'étonnait de sa hardiesse. Ces souvenirs ont
été rappelés a Sofia.
Le prince, après avoir fait défiler devant
lui les régiments sur lesquels il appuye la
force de son pays a réuni dans un banquet les
j8oo maires de toutes les communes de
Bulgarie et les députés qui Tont élu k la
grande assemblée de Tirnovo.
Au milieu de ces solennités la Bulgarie,
fiére de ses développements, n'oublie pas sa
bienfaitrice, la Russie, ni les événements de
la guerre russo turque.
Parmi les monuments élevés a la mémoire
de la délivrance, il faut mettre en premier
lieu la statue équestre du Tsar Alexandre II,
érigée a Sofia. Le grand due Vladimir, délé-
gué par le Tsar Nicolas II, une cinquantaine
de ge'néraux russes, des colonels et d'autres
officiers qui ont pris part a la guerre de 1878
•ont venu assister a Tinauguration.
Ces fêtes ont permis a TSme bulgare de
manifester un enthousiasme incomparable.
La conférence de la paix durera vraisem-
blablement encore trois semaines.
Néanmoins dans une séance fort impor
tante, on a déja considéré la fin de la présente
réunion et les formalités d'une troisième
conférence de la paix.
Le président de Néiidoff, par un bref dis
cours, a émis le voeu qu'une troisième con
férence pourrait avoir lieu a Texpiration
d'une période analogue a celle qui .s'est
écoulée depuis la précédente conférence, k
une date a fixer de commun accord entre les
puissances. II appelle Tattention sur la néces-
sité de préparer les travaux de cette troisième
conférence assez longtemps a Tavance pour
que ses délibérations se poursuivent avec
l'autorité et la rapidité indispensables. II a
préconisé la constitution, deux ans avant la
réunion de la future conférence, d'un comité
chargé officiellement des travaux prépara-
toires.
Avant que ce voeu fut mis au vote, la con
férence a rendu hommage au Tsar Nicolas
II, l'initiateur de la première et de la seconde
conférence. Elle a exprimé le désir que la
convocation des conférences futures fut tou
jours laissée a la Russie et que la Hollande
continue a donner l'hospitalité aux conféren
ciers.
M. de Néiidoff, en qualité de premier
délégué de la Russie, a remercié pour Thorn-
mage rendu au Tsar.
Sous ce titre, un de nos abonnés, qui n'a
peut-être pas tort de se faire Laudator
temporis acti nous euvoie l'article qui va
suivre. Nous Tinsérons bien volontiers.
Tout Is monde est d'accord pour recon-
naitre qu'il y a beaucoup trop de cabarets,
et cependant il s'en crée encore chaque jour
de nouveaux.
Les gens qui ont atteint la soixantaine se
souviennent de Theureux temps oü les jeu-
nes gens de moins de vingt ans ne fréquen-
taient pas les cabarets ils auraient été
traités de gamins et tournés en ridicule s'ils
s'y étaient aventurés. Aujourd'hui malheu-
reusement il n'est plus ainsi chacun, quel
que soit son age, trouve place au cabaret, il
s'y croit tenu d absorber de grandes quantités
de boissons enivrantes, et si, du moins,
e'étaient les cabarets honnêtes qui obte-
naient la préférence, mais les jeunes geos de
la campagne ne recherchent-ils pas bien
souvent les estaminets oü ils ne rencontrent
qu'une société composée de buveurs invété-
rés et de fètards du Lundi Quelle impres
sion funeste leur imagination toujours en
éveil ne gardera t elle pas des conversations
el des exemples dont ils y seront journelle-
mentles témoins Bien des jeunes ouvriers
tant de la campagne que de la ville, vont
cbercher au cabaret une partie de leur
soi-disant savoir-vivre ils y perdent
tout respect de l'autorité et d'eux mêmes et
adoptent un langage sans retenue et des
moeurs déplorables.
A la multiplication des débits de boissons
on peut assignor bien des causes. Je n'en
citerai qu'une seule. Jadis les jeunes gens
fondaient une familie vers 30 ou 35 ans,
lorgqu'ils avaient trouvé un emploiconve-
nable ou qu'ils se trouvaient a la tête d'une
petite ferme. Aujourd'hui ces fermettes ont
disparu en beaucoup d'endroitsnon pas
que les amateurs fassent défaut, loin de la,
mais paree que certains propriétaires ont
cru plus expédient de réunir en une seule
ferme plusieurs potites occupations
D'autre part, on se marie plus tót, le plus
tót possible, que les moyens d'existence du
ménage soient assurés ou nonLe cabaret
constitué un appoint tout indiqué aux res
sources modestes des époux: il n'exige guère
de capital, parfois même le brasseur
consent a procurer lemobilier nécessaire,—
et il ne requiert aucune aptitude spéciale,
aucun apprentissage. Mais par contre que
de ravages il fait dans Tesprit de familie,
que d'obstacles il dresse a la bonne éducation
des enfants, que d'occasions de décbéance
morale il multiplie pour les jeunes filies
Combien, ayant ouvert un débit de bois
sons, animés des meilleures intentions se
voient bientót réduits, pour ne pas nuire a
JOURNAL
Organe Catholique
YPRES
de l'Arrondissement