LA SËMAINE Téléphone §2 Téléplione 52 CNfiOHHQUE ÏPBOISE. Samedi 9 Novembre 1907 10 centimes le N° 42 Anhée N0 4453 A quoi aboutiront-iis Angleterre Suisse Allemagne Conférences d'apologétique Foot-Ball Le banquet de la Garde Catholique Touring Club de Belgique (Section Yproise) Sujet: LE IJ BAN Encore l'élection du 20 Octobre Oil s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et A tous les bureaux de poste du Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces dé France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser k 1 'Agence Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. 'i Fas est ab hostibus doceri Dans la fameuse discussion du projet de spo'iation anlicléricale n soumis ces dec iders jours, a 1 examen de la Chambre des députés de Paris, des jurisconsultes de haute valeur, entre autres M. Groussaux, professeur do droit k l'Université catholi- que de Lille, et M. Fernaud de Ramel, une des rommités du barreau, ont fait ressortir a Févidence, au point de vue juridique, l'énormité du projet soumis a la législature. Dans un langage d'uue rare élévation, un député de Paris, M. Maurice Barrès, mem- de FAcadémie francaise, a fait ensuite ressortir combien les propositions gouverne mentales, offensent la conscience publique, blessent le smtiment des families et portent atteiute a ce culte des morts demeuré la suprème religion de taot de Francais qui belas n'en ont plus guère d'autre. Mais c'est un orateur socialiste, le citoyen Gonstans, qui, en motivant sou vote appro- batif, a porté au projet spoliateur présenté par le gouvernement le coup le plus redou- table et en a mis en lumière la dangereuse portee.Sa déclaration mérite vraiment d'etre pesée mot pour mot. On n'y rencontre pas une phrase qui ne frappe juste et tort, tout en signalant, avec une rare clarté, les con- séquences directes du nouveau pas fait par la République francaise dans la voie de la spoliation anticléricale. Nous dédions volontiers cette de'claration aux libe'raux d'Ypres et d'autres lieux,grands admirateurs des cartels,., dont lanticlérica- lisme devrait faire seul les frais Messieurs les socialistes ont la bonté de mettre a nu leur naïveté.... et de déjouer leurs calculs hypocrites. Yoici la transcription textuelle de ce discours M. CONSTANS. Mes amis et moi nous Toterons le projet mais nous tenons a sou- ligner que nos raisons de l'approuver sont différente» de celles de la majorité de la Chambre. Nous voterons ce projet de loi paree qu'il porte atteinte k la propriété... (Interruptions diverges)... en faveur de l'in térêt public,et sans indemnité. Nous le vote rons, non pas uniquement pour suivre la majorité dans son oeuvre anticléricale, mais parceque nous nous servirons du vote de cette loi comme d'un précédent pour nous. Le projet de loi, qu'on le veuille qu non, porte une atteinte la liberté des testateurs. Au nom de l'intérêt général, il porte une atteinte a la propriété individuelle de ClUx qui ont disparu. II diminue incontestable- ment le droit de testé accordé jusqu'ici par le code civil. C'est une expropriation par- tielle d'une propriété privée au profit d'une collectivité, qua ce soit un établissement de bienfaisance, une commune ou la nation. Nous voterons ce projet de la loi paree que nous espérons que ni de ces bancs (la gauche), ni de ceux-ci (la droite) on.ne viendra plus nous dire que les collectivistes sont de» utopistes. Vous ne viendrez plus nous dire,messieurs les radicaux, que notre conception collec tivist® n'est qu'un rêve d'iosensés, lorsque nous vous dirons que, dans l'intérêt de la collectivité nationale, pour l'émancipation du travail et en vue d'une meilleure repar tition des produits,il y a lieu d'exproprier la proprié capitaliste. (Applaudissement a l'extrême gauche.) Que nous répondrez-vous dans vos reunions publiques, dans vosjour - naux, oü tous les jours vous nous trainez dans la boue (Exclamations a gauche. Trés bien trés bien 1 a l'extrême gauche.) Messieurs, je n'exagère rien. Nous vous répondons, nous, par le vote que vous aurez éais en décidant de passer i la discussion articles nous vous répondrons par le vote que vous aurez émis avec nous après la discussion sur l'ensemble de la loinous tous dironsLa décision que vous avez Prise,au nom de la collectivité et dans votre mtérêt présent, nous exigeons k notre tour <lu'eliQ sojt étendue au nom et dans l'intérêt de la collectivité nationale. C'est pour per- mettro a la civilisation moderne de s'épa- nouir, c'est pour que les découvertes de la science ne profitent pas seulement a une minorité, que nous vous demandons Impro priation de la propriété capitaliste au profit de tous. Ce que nous réclamons tous les jours, vous le faites dans votre projet de loi au profit d'une collectivité restreinte, sans profit aucun pour lc prolétariat vous déchirez le code civil, vous supprimez en partie le droit d'héritage nous sommes avec vous. Rires a droite el au centre Nous exproprierons, nous, le capitalisme au profit de tous. II est impossible, pen3ons nous, de mé- connaitre, de bonne foi,la*clarté, la justesse, la cohésion logique de ces déclarations. Aussi le Journal des Débats écrit il a bon droit Tout cela est strictement et rigou- reusement vrai. C est Ia formule exacte de la responsabilité politique que le cabinet a assumée, et que la majorité semble dis- posée a assumer après lui. Leur illusion a tous deux est de croire qu'on peut porter impunément atteinte au droit lorsqu'il ne garantit que des intéréts relig:eux. II est juste qu'il se soit trouvé un homme pour leur rappeler sinon pour leur faire comprendre que le droit est indivisible comme la liberté. Or, voici qu'un mernbre de l'opposition beige, M.Hambursin, s'est fait, il y a quatre jours, dans le Peuple, l'écho de ce que pense le socialisme beige sur cette question. Voici les déclarations du citoyen Ham bursin. Elles ont un caractère de franchise et de netteté que nous nous plaisons reconnaitre en dépit de quelques brutalités injurieuses, inspirées par le fanatisme révo- lutionnaire ou par l'ignorance Nous socialistes, nous sommes partisans de 1 expropriation non seulement des biens de l'Eglise (biens volés ou extorqués aux nsourants ou aux pauvres d*esprit), mais de toute propriété capitaliste quelle qu'elle soit. Paroü, ayant le pouvoir, commencerions- nous cette expropriation des biens capita- listes, je l'ignore. La France a commencé par ceux de l'Eglise, paree que les circons- tances et l'intéressée elle-même l'ont voulu et un peu aussi, peut être, paree que les radicaux sont les Aaltres. Si les socialistes avaient étó au pouvoir, ils auraient sans doute commeucé par impropriation des mines. Mais qu importe! En France, en Belgique, comme partout ailleurs, l'heure viendra oü les travailleurs exploit és et volós seront les maitres et alors, pour cause de salut public, pour faire oeuvre de justice sociale, pour rendre, donnar et coneerver achacun ce qui lui est dü, l'on procédera a une expropria tion capitaliste intégrale et l'on établira l'unique propriété collective. Ce sera l'ceuvre de nombreuses années, mais, les unes après les autres, toutea les propriétés capitalistes y passeront Ce sont les circonstances économiques du moment, le point de maturité qui sera probablement déterminé par l'état de concentration capi taliste, qui détermineront les capitaux qui passeront les premiers dans le domaine collectif. II serait assez intéressant de connaltre l'avis des libéraux capitalistes sur ce plan de liquidation exposé par un de leurs alliés socialistes dans la dernière campagne électorale. Trouvent-ils toujours que le péril clérical seul est k craindre tandis que le socialisme se laisse apprivoiser et commence a s'assagir Les élections annuelles auxquelles sont soumis les conseils municipaux pour le re- nouvellement du tiers de leurs membres, viennent de se terminer. Elles ont été une débêcle pour le Labour Partyparti socia liste qui avait présenté partout de nombreux candidats. Ce scrutin, qui s'est étendu a toutes les localités urbaines et rurales de l'Angleterre et du pays de Galles,a l'exception de Londres et de ses faubourgs, prononce en même temps la condamnation du socialisme municipal. Le Royaume-Uni était la terre classique du socialisme municipal; nulle part il n'avait été fait une application aussi géné rale et aussi élendue du système des régies municipalesnulle part non plus cette application ne s'était traduite par une telle augmentation des taxes locales. Déja en mars dernier les Municipal Reformers appuyés par les libéraux et les conservateurs avaient enlevé aux radicaux et a leurs alliés socialistes la majorité dans le London County Council Cette fois ci, grace au concours des Mu nicipal Reformers les partis conservateurs ont réussi a renverser presque toutes les municipalités socialistes,même les forteresses radicales du Lancashire, comme Manchester, Preston et Bury. Dans trente-sept localités oü des candidats socialistes se présentaient contre des libéraux et des unfonistes, ceux-ci ont été réélus avec de fortes majorités. Les gains des socialistes n'ont été que de trois sieges. Par contre ils auraient perdu 120 sièges au profit des conservateurs,10 au profit des libéraux et 4 au profit des indépendants. Un autre fait intéressant des élections a été que, pour la première fois, les femmes (déja électrices au Conseils de comté et aux bo rough councils), ont été éligibles.Cependant, le nombre des candidates aux borough councils n'était pas considérable, car l'éli- gibilité n'est conférée, par la nouvelle loi, qu'aux veuves et filles non mariées, inscrites sur les listes électorales de leur residence. Quatre femmes seulement ont été élues dan» les villes de Bewdley, Reading, Oxford et Aldburgh, Le peuple suisse a eu recours une nou velle fois au referendum législatif. On sait que d'après la Constitution suisse, il suffit d'une petition signée par 3o,ooo ci- toyens pour que la ratification d'une loi doive être soumise au referendum populaire. II s'agissait en l'occurence de la loi sur la reorganisation de l'armée et bien que cette réforme eüt été votée au Conseil fédéral par la quasi-unanimité des députés, tant socia listes que radicaux et catholiques, la campa gne qui précéda le referendum fut extrême- ment passionnée. Dimanche dernier le peuple suisse s'est prononcé par 3i6,102 «oui# contre 264,18J «non» il a approuvé la loi du 12 avril 1907. La nouvelle loi tend a assurer une meil leure instruction de la troupe, des cadres et des officiers, tout en répartissant plus udicieusement les charges qui pèscnt sur le citoyen suisse. Elle prolonge jusqu'a 65 jours (au lieu de 45) la durée de l'école de recrues pour l'in- fanterie. Les cours de répétition, qui, sous la loi actuelle, ont lieu tous les deux ans et durent 16 jours, deviendront annuels et dureront 11 jours. Le soldat aura terminé a 27 ans son service dans l'élite. Le service .-era done concentré sur les jeunes classes d'age, c'est-a-dire sur les années les plus favorables,celles oü le soldat n'est pas encore chargé de familie. On a calculé qu'au lieu de 54,000 hommes mariés appelés actuellement aux cours de répétition de l'élite, il n'y en aura plus que go,000. Tout le service, élite et landwehr, sera terminé 40 ans (au lieu de 44). Ainsi l'armée suisse, mieux instruite, sera du même coup, rajeunie, et le devoir mili taire enlèvera moins d'hommes a leurs res- ponsabilités professionnelles et de familie. C'est Guillaume II qui a dit que le procés de la Table Ronde était un procés scandaleux et une honte pour 1'Allemagne. Si Harden en accusant le prince Philippe von Eulen- burg et le comte de Moltke avait eu pour but d'abaisser et de salir la haute société berlinoi- se, plutót que deservir ses rancunes et celles que lui avaient léguées son ancien maltre, il pourrait incontestablement se flatter d'etre arrivé a ses fins. Quelque peu intéressant au fond que soit peut-être le directeur de la Zukunft »,sorti victorieux de ce procés, on aurait pu espérer que son acquittement mettrait un terme a eet étalage de turpitudes. II n'en sera rien, parait-il l'affaire renaitra sous une forme nouvelle. Le ministère public donnera suite a la plainte en diffamation de M. de Moltke contre Harden. Le procureur général estime que de Moltke n'a pas en toute la facilité de se défendre au cours du premier procés. M. Harden sera traduit devant une autre juridic- tion et le comte de Moltke s'est désisté de l'appel qu'il avait interjeté. Le Cercle d'études et de conférences Excelsior de Ia Gilde de Notre-Dame de Tuine, organisera pour eet hiver, une série de six conférences d'apologétique,qui seront exclusivement réservées aux hommes. Elles seront données par les RR. PP. Sympho. rieD, docteur en philosophie de l'institut supérieur de philosophie de l'Université de Louvain Martial, bachelier en théologie de l'Université de Louvain. Déja dans plusieurs villes, et notamment a Bruxelles, k Bruges et a Mons, ces éminents conféren ciers ont obtenu le plus vif succès. Le pro- gramme sera le suivantlr« conférence Les religions2e Signes de la religion véritable, le miracleSignes de la religion véritable, la Prophétie 4e La Re surrection, preuve de la religion catholique; 5« L'influence morale du Catholicisms 6e L'influence économique de la religion catho lique. Au début de chacune de ces conférences, il sera remis aux auditeurs un syllabus ou résumé. Le prix de la souscription est fixé a trois francs pour la série complete des six conférences. Une liste de souscription est déposée chez M Tyberghien-Fraeys, rue des Chiens, 17. Les souscripteurs resevront ultérieurement leur carte d'entrée indiquant le lieu et la date des conférences. Nous félietitons le Cercle d'Etudes Ex celsior de l'heureuse initiative qu'il a prise de nous procurer de nouveaux cours d'extension universitaire. Ceux-ci promettent d'être particulière- ment intéressants et inatructifs. Nous enga geons vivement nos amis a y assister en grand nombre ils donneront ainsi un précieux stimulant k la jeunesse studieuse. Le Foot-Ball-Club Yprois et Eoot-Ball- Club du 3e régiment de ligne, k Ypres, se sont rencontrés dimanche dans un match, a l'Esplanade. Après une lutte des plus inté- ressantes qui a fait apprécier les bonnes qu.Jités des deux clubs le F. C. Yprois est so: ti vainqueur par trois goals contre deux. Dimanche soir, a sept heures, a eu lieu au Volkshuis le grand banquet annuel de la Garde catholique. Euviron six cents per- sonnes y assLtaient. A la table d'honneur avaient pris place MM. Cyrille Boone, conseiller communal, président d'honneur de la garde Me Sobry, avocat, conseiller communal, président effectifColaert, bourgmestre, membre de la Chambre des représentants chanoine Debrouwer, curé- doyen Struye, écbevin, ancien sénateur Bouquet, conseiller communal, vice-presi dent de la Garde tous les conseillers communaux, le prévót et les membres de la Commission de la Garde. Au dessert, le chanoine Debrouwer, cure doyen porce les santés de S. M. Léopoid II et de S. S. Pie X. i Sur la proposition de M. l'avocat Sobry, j président de la Garde, un télégramme est j envoyé a S. M. le Roi. M. Sobry porte ensuite les santés du bourgmestre et des nouveaux élus. M. le bourgmeste Colaert répond au toast de M. Sobry et boit a la Garde catholique, son président d'honneur, et son président. Ces différents toasts ont été longuement acclamés. Mercredi, 20 novembre 190J, d 8 heures du soir, en la Salie Iweins (cimetière St Jacques),a Ypres CONFERENCE donnée parle R. P. Chevalier. Le Père chevalier, orateur de très-grand talent, illustrera sa causerie de la Projection de vue fixes et anime'es. Immense cinéma- tographe. Cette conférence a obtenue nne énorme succès aux Sociétés de Géographie de Bruxelles et d'Anvers. Le même prestigieux succès accompagne le P. Chevalier daas toutes les villes oü il se fait entendre. Les Membres du Touring club, sur pre sentation de leur carte de 1907, ont l'entré» gratuite. Ils peuvent obtenir des places réservées numerotées aux prix de 0.25 c. Pour les autres personnes, l'entrée est de 0.50 c. donnant droit aussi a une place réservée. Avis. Le bureau de location est ouvert tous les jours a partir du vendredi 18 novembre, de 11 h, a midi, au café attenant it la salie. Tous Contents Tout le monde a Ypres est content du rósultat de l'élection les catholiques, naturellement les libéraux, parcequ'ils auraient pu avoir moins de voix qu'ils n'en ont eu, et les Gazistes paree qu'ils ne devront plus recommencer. Vous content, moi content, tout le monde content Quel charmant résu'tat Or, les libéraux avaient proclamé bien haut que deux de leurs candidats et deux candidats du Groupe Yprois allaient l'em- porter. Rodomontade a part, ils étaient certains de faire entrer un des leur» au conseil. Or la jliste catholique a exactement 335 voix de plus que les listes de la coalition Gazo-libérale 1 Mais c'est une vicioire morale, dit le Pro- grès, car en Février 1904 nous obtenions 2000 suffrages contre 2400. Done nous gagnons du terrain. Pour peu que nous insistions, le Progrès nous répliquera qu'en Février 1904, M. Nolf, son plus fort candidat, était sur le rang, tandisque le 20 Octobre, c'est M. Brunfaut qui était tête de liste. Laissons lè les personnes, et consultons le Progrès lui-même après l'électionil parle de la différence de8 voix obtenues en 1904 en 1907 afin de consoler ses amis avant l'élec tion il table sur les chiffres de 1903 et 1907 pour encourager ses amis et chanter victoire. Peu nou» importent les chiffres du Pro grès. La vérité est que nous avon»; 335 voix de liste de plus que no» adversaires coalisés, et prés de 100 voix au-dessus de la majorité absolue, tandisqu'en 1903 nous étions loin de la. La vérité est aussi que quand, dans quatre ans, nous nou» trouverons en presen ce du s»ul adversaire radical, notre majorité sera double de ce qu'elle a été le 20 Octobre, Qui virra verra I JOURNAL Organe Gatholique de l'Arrondissement

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1907 | | pagina 1