LA SEMAINE
Téléplione 52
Téléphone 52
Samedi 16 Novembre 1907
10 centimes le N°
42 Annee
N° 4454
Lc milliard des
Congrégations francaises
En France
Angleterre
I talie j
COR B ESPON DAN CE
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Le Correspondant qui vient de paraiire
renferme une étude trés remarquable et fer-
tement documentée de M. Gibon sur la
spoliation des Congrégations frangaises. Au
dire de son principal promoteur, cette opéra-
tion devait rapporter un bon milliard
destine a fournii un premier fonds de dota
tion aux pensions ouvrières. M. Gibon
montre combien ces prévisions ont été
amèrement démenties. Nous cmpruntons a
son travail quelques données statistiques
ojficiellesparticulièrement iritéressantes
des reflexions pratiques dont le Lcteur
appréciera la frappante opportunite'
L'année dernière, a Versailles, Ie liqui-
dateur du Carmel, pour liquider 600 francs
de meubles fit sept mille francs de frais. i
A Niort, contre les Carmélttes également,
l'excédent des frais, sur le produit de la
vente, approcha de 2.000 francs». Or, dit
M. Gibon, les Carmels de Versailles et de
Niort figuraient, au dossier du rapporteur,
k pour une somme de 541.700 fr. Le
Carmel d'Angoulème etle couvent des Sceurs
de l'Enfant-Jésus, dans la même ville. pro- 1
duisirent ensemble 123,750 francs Aucune
somme n'a encore été distribuée aux ancien- 1
nes religieuses 1 j
L'un des liquidateurs les plus importants, j
M. Ménage (autrefois, dit on, élève des t
Jésuites a Poitiers), a r.éalisé l'actif de vingl-
sept congrégations, dont plusieurs possé- j
daient a Paris des pensionnats de premier j
ordre. II a ramassé trois millions sept cent jj
dix mille francs. Mais comme il a dépensé
trois millions sept cent soixante-quinze mille
francs, sa gestion, qui devait enrichir le
peuple, est en déficit de 65,000 francs. De j
telle sorte que, selon l'exacte et saisissante j
formule employée par M. Gibon, de tous
ces biens liquidés, il reste moins que rien.
Notons quelques exemples de la formida
ble dépréciation subie par les immeubles j
liquidés, c'est-a-dire indirectement confis- i
qués.
Maison des Dames de Saint Maur, a Liesse
(Aisne) qui, d'après 1 estimation officielle,
valait 194,650 fr., vendue »3,ooo fr.
Couvent des Capucins d Aix, estimé 100.000 j
francs, vendu 35.000 fr. Couvent des
Dames du Sacré-Coeur, a Marseille, rue des
Dominicaines, estimé 1,335,000 fr., vendu j
6o,5oo fr. Immeuble des Jésuites, a Mar-
seille, rue Thubaneau, estimé 1,451,000 fr.,
vendu 34,55ofr., Immeuble des Oblats
de Marie-Immaculée, a Marseille, estimé 3
aoo,ooo fr., vendu 25,3oo Couvent des
Franciscains, a Saint-Brieuc, estimé too,000
francs, vendu 11,000 fr. Immeuble des]
Jésuites a Sarlat, estimé 248,500 fr., vendu
s 59J Collége des Eudistes, a Rennes,
estimé 1 million 145,000 fr., vendu 100,000
francs Couvent des Dames du Sacré-
Coeur, a Laval, estimé 35o,ooo fr., vendu
73,270 Couvent des Franciscains, a
Roubaix, estimé 247,000 fr,, vendu i3,ooo
Ecole d'agriculture des Marianistes, a Saint
Remy, (Haute-Saone)estimée 583,000 francs,
vendu 119,000 Collége des Marianistes
a Paris, rue de Monceau, estimé 3 millions
931.000 fr., vendu 35o,ooo Propriétés
des Frères des Ecoles cbretiennes, a Paris,
estimées 18 millions, vendues 329,55o Ir.
Propriété des Religieuses de la Retraite, a
Versailles, rue de la Vieille-Eglise, estimée
t million, vendue 34,000 fr. Propriété des 1
Marianistes,» Castelsarrasin,estimée 2i5,000 -
francs, vendue 4,000..,
Le tableau des liquidations effectuées
jusqu'ici remplirait deux ou trois de nos
colonnes et présenterait, dans 1 ensemble, la
signification inséparablement attachée aux 9
chiffres que nous venous de citer.
C'est la dépréciation énorme, le gaspillage
°u la ruine des biens séquestrés dont le
bénéfice était promis a l'indigence. Les
P&uvres ne toucheront rien du fameux
milliard qui, entre des mains malhonnêtes,
s'anéantit corame une valeur imaginaire, se
votalise (suivant l'expression consacrée et
justement employée par M. Gibon), ou se
disperse en misérables débris, comme une
réalité frappée de mort.
Mais nous ne sommes pas a la fin des
ravages législatifs et procéduriers il s'en
faut de beaucoup.
La nefaste liquidation continue et le ta
bleau que M. Gibon reproduit dans le
Correspondant a été dressé lorsque les
avocats du séquestre n'avaient pas encore
recu tous leurs honoraires.
Or, nous en sommes déja au déficit Les
charges vont done continuer de s'accroitre.
C'est une autre conséquence inévitable et
ptochaine, que M. Gibon met en lumière.
On devra régler les hypothèques. B011
nombre dts immeubles saisis et dilapidés par
mesure administrative étaient chargés d hy
pothèques. Or, d'après un arrét de la Cour
de cassation (17 juilkt dernier) le paiement
des dettes de ce genre incombe aux liquida
teurs. Les prêts hypothecates ainsi vali
dés, dit M. Gibou, portent effectivement, sur
des millions qui vont passer de la caisse des
liquidateurs dans celle des prêteurs de bonne
foi, établissements, Sociétés de crédit ou
particuliers ceux-ci ont le droit de rentrer
en possession de fonds sortis de leurs caisses
et garantis par cette süreté qu'on nomme
l'bypothèque, laquelle, par tradition, suit les
biens grevés dans toutes les mains par oü ils
passent.
Alors Alors, il en résulte que le fameux
milliard des congrégations évoque de plus en
plus cette peau de chagrin dont parle Balzac,
qui se rétrécissait toujours Prenez done
patience,ouvriers a qui des législateurs et des
ministres, aussi maladroits que peu scrupu-
leux, ont promis d'assurer a vos vieux jours
une retraite alimentée avec les dépouilles
des congrégations. Ce n'est pas encore pour
maintènant ni pour bientöt. Des richesses
sécularisées rien ne vous viendra, le gaspil
lage ayant tout englouti. Seuls les liquida
teurs, les avoués, les avocats et d'autres
procéduriers de l'enregistrement, et quelques
spéculateurs aussi, empocheront un bénéfice
ou une recette. On s'est moqué de vous 1
Sauf le personnel liquidateur et sauf
certains manieurs d'argent, on s'est moqué
de tout le monde. Et tout le monde y per
dra d'une manière sensible. Car i'argent
manqué pour régler les comptes de la sécu
larisation. Ces comptes ne peuvent demeurer
en suspens. Done, il faudra recourir a des
ressources supplémentaires, c'est-a-dire a
l'impot qui atteindra l'ensemble des contri-
buables.
L'opération, dit M. Gibon, n'aura pas
fait entrer un centime dans les caisses du
Trésor mais elle aura infligé a chacun de
nous un surcroit d'impèls dont il est encore
impossible d'évaluer l'inquiétante impor
tance.
Cette fantastique folie du sectarisme et de
la malhonnêteté aura-t-elle encore un autre
résultat 1 Oui, il a été précisé par un législa-
teur collectiviste, M. Paul Constans, qui,
l'autre jour, approuvant la loi sur la confis
cation des biens des e'glises et encourageant
le ministère, s'est écrié, en pleine Chambre
Vous déchirez le Code civil, vous suppri-
mez en partie le droit d'béritagenous
sommes avec vous.Nons exproprierons.nous,
le capitalisme au profit de tous Proclamés
et consacrés par des lois, la convoitise et le
pillage apparaissent au grand jour, comme
la" régie de la politique libre penseuse, et
vont fournir aux grossières passions, déja
éveillées dans la masse, un excitant irresisti
ble.
Tandis qu'au Palais Bourbon se discute
la politique a suivre au Maroc, et les mal-
lieureuses arentures qu'y court la France,
tandis qu'a propos de 1 indemnité parle
mentaire subrepticement élevée l'an dernier
de 9000 a 15000 frB. M. Berteaux, hier
ministre de Ia guerre, aujourd'hui vice-
président de la Chambre, injurie verte-
ment l'un des parlementaires les plus en
vue du centre. M.Charles Benoist, député
progressiste de Paris, et le traite de «jésuite»
et de «mufle», les catholiques frangais se
réunissent en des Congres d'études et
d'organisation. L'un se teuait Bordeaux
c'était le congres annuel de Y Action libérale
populaire oü l'on a examiné l'oeuvre sociale
politique et électorale accomplie par ce
nouveau groupement politique qui compte
au Parlement quatre vingts députés au
moins.
On doit retenir ces paroles empruntées a
l'allocution de M Piou, président de
VAction libérale populaireel'es révèlent
la cause de la situation d'infériorité légale
créée aux catholiques de France.
Depuis trente ans, dit M Piou, nos
divisions font nos défaites depuis trente
ans, nous poifons le poids mortel du grand
anathèrae Toute maison divisée périra.
L'entente est le salut, mais l'entente pour
gouverner légalement et uon pas seulement
l'entente pour renverser.
Quand nous ne voudrons que tout ce qui
est possible, c"en sera fait du règne des
«Jacobins dégénérés», des francs magons
délateurs, de tous les professionnels d'im-
piété, fanatiques ou charlatans.
Et ce-jour lü, quel soupir de soulagement,
d'un bout de la France a 1'aiR-re, quel tres-
saillement d'espérance, quelle joie a Ia nou
velle de la délivrance assurée De cette
délivrance, ne désespérez jamais
M. Piou ajoute avec raison L hypocrisie,
la violence, les séductions, l'arbitraire, tout
a été mis en oeuvre contre nous les lois,
l'autorité, le budget ont servi d'armes de
guerre. Si les élections étaint loyales et
fibres, les sectaires seraient emportés par
un formidable coup de mer, et ils le savent
bien.
Le congrès catholique de Lille se tenait
cette semaine a Lille sous la présidence de
Mgr. Delamaire, coadjuteur de S. Q-. l'ar-
chevêque de Cambrai, assisté des évêques
d'Arras, d'Amiens, d'Evreuxetde Soissons,
de l'amiral de Cuvervilie, sénateur, du comte
Thellier de Poncheville, ancien député, et
de M. Féron-Vrau. II réunissait des milliers
de catholiques du Nord et du Pas de-Calais.
A M. Henri Carton de Wiart, député de
Bruxelles, vient l'honneur de porter aux
catholiques frangais le salut de la Belgique
catholique et de faire l'exposé de Paction
sociale en Belgique. 11 terminait son brillant
discours qui forme un résumé magnifique de
1 histoire de nos luttes et de nos victoires en
rappelant ces mots de Clémenceau écrits
dans sa Mêlée sociale«Si tous les chrétiens
de nom étaient des chrétiens de fait, il n'y
auraitpasde question sociale.
La chronique de la semaine n'enregistre
aussi que des discours en Angleterre. II y a
les discours non prononcés, mais seulement
échangés dans leur texte au Palais d« Wind
sor a l'occasion de la visite des souverains
allemands au roi Edouard. A ce propos le
Temps de Paris décrit parfaitement la
mentalité anglaise et rend compte des senti
ments du peuple anglais a l'égard de
l'Allemagne.
La grande masse du peuple britannique,
écrit-il, n'est animée d'aucun sentiment de
haine contre l'Allema ne. contrairement a
ce qu on a souvent répété en Allemagne. Ce
peuple, dans son eusemble, ne déteste per-
sonne et ne désire se battre contre personne.
II veut jouir de la paix et de la prospérité
qu'elle apporte, continuer k travaillcr le
moins possible,a prendre du plaisir,«to have
a good time le plus qu'il le pourra. Les
théatres, les concerts, les amusements de
toutes sortes se sont extraordinairement
développés ces derniers temps; chez tous,
depuis les plus riches jusqu'aux plus pau-
vres, c'est ure soif extraordinaire de diver,
tissements. Nul ne rêve d'aventures ni de
conquêtes et si l'empire colonial de l'An-
gleterre n'était pas déja fondé, je doute
qu'on trouvat ici la même ardeur, la même
inti épidité que jadis pour travailler a sa
foudation. Cet esprit pacifique, ce n'est
point seulement dans les relations exté-
rieures, mais aussi dans les problèmes de
politique intêrieure qu'il se manifeste.
Sir Henry Campbell-Baunerman, premier
ministre du cabinet britannique, a pris la
parole Samedi dernier a Guildhall au ban
quet du uouveau lord-maire de la Cité.
D'ordinaire prolixe et peu réservé le
premier a déclaré qu'en ce quiconcerne
la question du Congo il avait pour devoir de
parler avec une grande réserve, paree que
le parlement beige sera appelé sous p»u k se
prononcer sur les conditions auxquelles Ia
Belgique doit prendre a sa charge l'état du
Congo. Le parlement beige, a-t il dit, va
appliquer toute sou attention a cette ques
tion et une TENTATIVE QüELCONQUE
D'UNE PUISSANCE ÈTRANGÈRE, pour
peser sur sa détermination, serait, AVEC
RAISON, fort mal accueillie.
Une déclaratiun identique a été faite ces
jours-ci par sir Edward Grey, chef du
Foreign Office.
Ce sont la des paroles de nature it donner
satisfaction a la Belgique et qui répondent
adiquatement aux criailleries de Morel, du
Timeset de commergants de Liverpool.
Le procés Nasi qui se déroule a présent
devant le Sénat italien, constitué en Haute-
Cour de justice, met au grand jour les abus f
éhontés dont est capable un régime rongé j
par la franc-maconnerie.
Le député sicilien Nunzio Nasi est ancien
ministre des Postes et Télégraphes, et de j
lTnstruction publique trés protégé par feu
Zanardelli, chef de cabinet, il fut en pass® j
lui-même un moment de devenir président 1
du Conseil. II est aujourd'hui accusé de I
concussion et de péculat pratiques dans
l'exercice de ses fonctions ministérielles.
Ce procés émeut toute 1'Italie et surtout la j
Sicile ou l'accusé est resté malgré tout,
l'idole populaire et 011 on le considère com- j
me une victitned'odieuses machinations de j
ses adversaires politiques.
Trés intelligent, trés actif, trés laborieux,
orateur classé parmi les meilleurs dans un
Parlement qui en compte tant d'excelients,
mais d'esprit trés combatif, Nunzio Nasi
était destiné a une brillante carrière. C'est
bien a son sujet que Ton peut dire que tou
tes les fées parlementaires sourirent a ses
débuts. Mais a Rome, c'est en réalité que la
Roche tarpéienne est prés du Capitole.
Zanardelli en mourant avait désigné ce
collaborateur qu'il prisait entre tous pour
lui succéder a la présidence du Conseil. Aus-
sitöt les jalousies des rivaux s'éveillèrent. Le
député de Trapani, qui avait beaucoup
d'amis, se fit aussi des ennemis puissant».
Des bruits facheux circulaient au sujet de la
gestion des deux ministères qu'il avait suc-
cessivement occupés. Adversaires personnels
et adversaires politiques s'accordèrent a
examiner le» choses de prés et il en résulta
un grand scandale. On releva des actes
ma- Testes de prévarication, et une dénon-
ciation formelle émanant de l'opposition
socialiste, aboutit a la nomination d'une
Commission d'enquête, dont le rapport
rédigé par le député Saporito, ennemi per
sonnel de Nasi, fut écrasant pour celui-ci. A
en croire ce rapport, l'ancien ministre avait
dilapidé avec une rare inconscience les crédits
mis sa disposition. Certains fonds de
secours alloués pour venir en aide aux
instituteur* dans l'embarras, étaient, sous
des prétextes quelconque», détournés de leur
attribution légale et distribués a des amis
personnels de Nasi, le plus souvent a des
Siciliens. C'est ainsi que l'enquête a établi
que sur 800 personnesqui eurent des sub
ventions comme instituteur, 8 seulement
l'étaient vraiment et que sur 266.000 frs
figurant comme subventions k des institu-
teurs a Rome, 13 seulement lurent payés a
de vrais instituteurs.
De plus.le ministre se déplacait volontiers.
Ses Tournees d'inspection revcnaient trés
cher au Trésor. C'est ainsi par exempïe, que,
ministre de l'instruction et des Beaux-Arts,
il n'hésita pas a porter a i.5oo francs les fraii
d'un voyage de Rome a Frascati (20 kilome
tres). En outre, il commandait, aux frais du
Trésor, a ses compatriotes peintres et sculp-
teurs, des oeuvres d'art de toute sorte qu'il
expédiait ensuite en Sicile, dans sa villa de
Trapani. Enfin, au moment de quitter ses
fonctions ministérielles, il se serait approprié
divers menus objets, propriété du ministère.
Quand les choses se gatèrent, que les accu
sations se précisèrent, le député de Trapani,
menace de prison préventive et de police
correctionnelle, mit la frontière entre lui et la
justice de son pays. II n'est rentré en Italië
qu'au lendemain de la sentence de la Cour
de Cassation, qui le renvoyait devant son
juge naturel, le Sénat, constitué en Haute-
Cour.
Toutes ces révélations devraient enfin
éclairer l'opinion publique italienne, qui
s'habitue a se laisser diriger aveuglément par
les éléments les plus audacieux et les plus
violents que produisent le midi de l'Italie et
le Sicile 1
Mulagamudu South Travancore 4 Oct. 1907
Epreuve et bénédiction,
Une seconde fois le Seigneur a visité son
cher Orphelinat. En Janvier, c'était pour
enlever notre chère Soeur Dame Marie Paul,
cette fois il a pris Dame Marie Agnèet il
a choisi pour le faire le premier jour du
beau mots du Saint tiosaire, le soir v rs
5 heures, de sorte que noti e chère Sceur est
allée célébrer au Ciel la fête des Saints
Anges Gardiens. Elie était vraiment bien
digtie de cette douce attention de ia part du
divin Maïtre et par sa dévotion envera
Mat ie, et par sa caudide pureté, qui devait
ia rendre chère aux Anges du bon Dieu.Elie
était en toute vérité une ame pure et intoo-
cente, une de ces antes dont Jésus disait
Taliuin est enim regnum Ccelorum c'est a
elles qu'appartient le royaume des Cieux.
Née a Denterghem dans la Flandre
Occidentale, le 27 Octobre 1883, de piaux
parents, notre chère Dame Marie-Agues,
dans ie monde Irene Beels, se sentit bien
jeune appelée une vocation de dévouement
et de sacrifice. L'oeuvre de nos Soeurs Bel.
ges a Mulagamudu fut le choix de son
coeur, et le 3 Novembre 19Ü5 elle fit son
entrée au postulat de Roulers.oü se trouvait
alors la rèvde Mère Supérieure Dame
M. Louise. Elle arriva ici quelques mois
après,si heureuse de setrouver enfin en mis
sion. Le 14 Juin 1906, eile regut l'habit, et
commenga son noviciat de 2 ans, se livrant
toujours toute l'ardeur de son zèle, de sa
piété et de sa charitó.
Elle ne craignait qu'uue chose c'était
dètre trop heureuse et de ne pas tcouver
assez d'épreuves, et aussi de ne pas assez
travailler pour la gloire du bon Dieu et le
salut des ames. Son humilité, sa modestie et
son obéissance étaient remarquées et
admirées, par tout le monde, et sa charité
douce et simple lui gagnait tous les coeurs,
sou coeur était dans une joie perpétuelle,
seulement elle se sentait le besoin d'abnéga-
tion et de sacrifice a tel point quelle
craignait de ne pas faire assez pour le bon
Dieu.
Sur ces entrefaites, la rèvde Mère tomfca
malade, et, quoique nullement en danger,
fut forcée d'abord de garder le lit, et puis
de partir pour un climat plus sain dans Ie»
montagnes du Maduré, k Koda'ikanal. Tout
le monde en fut un moment dans l'alarme et
l'anxióté, et cétait a qui ferait le plus et
prierait le mieux,des Soeurs et des enfanr.s,
pour obtenir la guérison de cette Mère
chéne. Dame M. Agnes, dans sa piété
filiale, naïve et ardeute, offrit sa vie au bon
Dieu, afin d'obteuir cette guéiison tant
JOURNAL B YPRE
©rgane Gatholique
de l'Arrondissement