LA SEMAINE Téléplione 52 Téléphone 52 Samedi 16 Novembre 1907 10 centimes le N° 42 Annee N° 4454 Lc milliard des Congrégations francaises En France Angleterre I talie j COR B ESPON DAN CE Ou s'afoosiïie rue au Beurre, 36, a Ypres, et Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A tons les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coü mt 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a YAgence Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le Correspondant qui vient de paraiire renferme une étude trés remarquable et fer- tement documentée de M. Gibon sur la spoliation des Congrégations frangaises. Au dire de son principal promoteur, cette opéra- tion devait rapporter un bon milliard destine a fournii un premier fonds de dota tion aux pensions ouvrières. M. Gibon montre combien ces prévisions ont été amèrement démenties. Nous cmpruntons a son travail quelques données statistiques ojficiellesparticulièrement iritéressantes des reflexions pratiques dont le Lcteur appréciera la frappante opportunite' L'année dernière, a Versailles, Ie liqui- dateur du Carmel, pour liquider 600 francs de meubles fit sept mille francs de frais. i A Niort, contre les Carmélttes également, l'excédent des frais, sur le produit de la vente, approcha de 2.000 francs». Or, dit M. Gibon, les Carmels de Versailles et de Niort figuraient, au dossier du rapporteur, k pour une somme de 541.700 fr. Le Carmel d'Angoulème etle couvent des Sceurs de l'Enfant-Jésus, dans la même ville. pro- 1 duisirent ensemble 123,750 francs Aucune somme n'a encore été distribuée aux ancien- 1 nes religieuses 1 j L'un des liquidateurs les plus importants, j M. Ménage (autrefois, dit on, élève des t Jésuites a Poitiers), a r.éalisé l'actif de vingl- sept congrégations, dont plusieurs possé- j daient a Paris des pensionnats de premier j ordre. II a ramassé trois millions sept cent jj dix mille francs. Mais comme il a dépensé trois millions sept cent soixante-quinze mille francs, sa gestion, qui devait enrichir le peuple, est en déficit de 65,000 francs. De j telle sorte que, selon l'exacte et saisissante j formule employée par M. Gibon, de tous ces biens liquidés, il reste moins que rien. Notons quelques exemples de la formida ble dépréciation subie par les immeubles j liquidés, c'est-a-dire indirectement confis- i qués. Maison des Dames de Saint Maur, a Liesse (Aisne) qui, d'après 1 estimation officielle, valait 194,650 fr., vendue »3,ooo fr. Couvent des Capucins d Aix, estimé 100.000 j francs, vendu 35.000 fr. Couvent des Dames du Sacré-Coeur, a Marseille, rue des Dominicaines, estimé 1,335,000 fr., vendu j 6o,5oo fr. Immeuble des Jésuites, a Mar- seille, rue Thubaneau, estimé 1,451,000 fr., vendu 34,55ofr., Immeuble des Oblats de Marie-Immaculée, a Marseille, estimé 3 aoo,ooo fr., vendu 25,3oo Couvent des Franciscains, a Saint-Brieuc, estimé too,000 francs, vendu 11,000 fr. Immeuble des] Jésuites a Sarlat, estimé 248,500 fr., vendu s 59J Collége des Eudistes, a Rennes, estimé 1 million 145,000 fr., vendu 100,000 francs Couvent des Dames du Sacré- Coeur, a Laval, estimé 35o,ooo fr., vendu 73,270 Couvent des Franciscains, a Roubaix, estimé 247,000 fr,, vendu i3,ooo Ecole d'agriculture des Marianistes, a Saint Remy, (Haute-Saone)estimée 583,000 francs, vendu 119,000 Collége des Marianistes a Paris, rue de Monceau, estimé 3 millions 931.000 fr., vendu 35o,ooo Propriétés des Frères des Ecoles cbretiennes, a Paris, estimées 18 millions, vendues 329,55o Ir. Propriété des Religieuses de la Retraite, a Versailles, rue de la Vieille-Eglise, estimée t million, vendue 34,000 fr. Propriété des 1 Marianistes,» Castelsarrasin,estimée 2i5,000 - francs, vendue 4,000.., Le tableau des liquidations effectuées jusqu'ici remplirait deux ou trois de nos colonnes et présenterait, dans 1 ensemble, la signification inséparablement attachée aux 9 chiffres que nous venous de citer. C'est la dépréciation énorme, le gaspillage °u la ruine des biens séquestrés dont le bénéfice était promis a l'indigence. Les P&uvres ne toucheront rien du fameux milliard qui, entre des mains malhonnêtes, s'anéantit corame une valeur imaginaire, se votalise (suivant l'expression consacrée et justement employée par M. Gibon), ou se disperse en misérables débris, comme une réalité frappée de mort. Mais nous ne sommes pas a la fin des ravages législatifs et procéduriers il s'en faut de beaucoup. La nefaste liquidation continue et le ta bleau que M. Gibon reproduit dans le Correspondant a été dressé lorsque les avocats du séquestre n'avaient pas encore recu tous leurs honoraires. Or, nous en sommes déja au déficit Les charges vont done continuer de s'accroitre. C'est une autre conséquence inévitable et ptochaine, que M. Gibon met en lumière. On devra régler les hypothèques. B011 nombre dts immeubles saisis et dilapidés par mesure administrative étaient chargés d hy pothèques. Or, d'après un arrét de la Cour de cassation (17 juilkt dernier) le paiement des dettes de ce genre incombe aux liquida teurs. Les prêts hypothecates ainsi vali dés, dit M. Gibou, portent effectivement, sur des millions qui vont passer de la caisse des liquidateurs dans celle des prêteurs de bonne foi, établissements, Sociétés de crédit ou particuliers ceux-ci ont le droit de rentrer en possession de fonds sortis de leurs caisses et garantis par cette süreté qu'on nomme l'bypothèque, laquelle, par tradition, suit les biens grevés dans toutes les mains par oü ils passent. Alors Alors, il en résulte que le fameux milliard des congrégations évoque de plus en plus cette peau de chagrin dont parle Balzac, qui se rétrécissait toujours Prenez done patience,ouvriers a qui des législateurs et des ministres, aussi maladroits que peu scrupu- leux, ont promis d'assurer a vos vieux jours une retraite alimentée avec les dépouilles des congrégations. Ce n'est pas encore pour maintènant ni pour bientöt. Des richesses sécularisées rien ne vous viendra, le gaspil lage ayant tout englouti. Seuls les liquida teurs, les avoués, les avocats et d'autres procéduriers de l'enregistrement, et quelques spéculateurs aussi, empocheront un bénéfice ou une recette. On s'est moqué de vous 1 Sauf le personnel liquidateur et sauf certains manieurs d'argent, on s'est moqué de tout le monde. Et tout le monde y per dra d'une manière sensible. Car i'argent manqué pour régler les comptes de la sécu larisation. Ces comptes ne peuvent demeurer en suspens. Done, il faudra recourir a des ressources supplémentaires, c'est-a-dire a l'impot qui atteindra l'ensemble des contri- buables. L'opération, dit M. Gibon, n'aura pas fait entrer un centime dans les caisses du Trésor mais elle aura infligé a chacun de nous un surcroit d'impèls dont il est encore impossible d'évaluer l'inquiétante impor tance. Cette fantastique folie du sectarisme et de la malhonnêteté aura-t-elle encore un autre résultat 1 Oui, il a été précisé par un législa- teur collectiviste, M. Paul Constans, qui, l'autre jour, approuvant la loi sur la confis cation des biens des e'glises et encourageant le ministère, s'est écrié, en pleine Chambre Vous déchirez le Code civil, vous suppri- mez en partie le droit d'béritagenous sommes avec vous.Nons exproprierons.nous, le capitalisme au profit de tous Proclamés et consacrés par des lois, la convoitise et le pillage apparaissent au grand jour, comme la" régie de la politique libre penseuse, et vont fournir aux grossières passions, déja éveillées dans la masse, un excitant irresisti ble. Tandis qu'au Palais Bourbon se discute la politique a suivre au Maroc, et les mal- lieureuses arentures qu'y court la France, tandis qu'a propos de 1 indemnité parle mentaire subrepticement élevée l'an dernier de 9000 a 15000 frB. M. Berteaux, hier ministre de Ia guerre, aujourd'hui vice- président de la Chambre, injurie verte- ment l'un des parlementaires les plus en vue du centre. M.Charles Benoist, député progressiste de Paris, et le traite de «jésuite» et de «mufle», les catholiques frangais se réunissent en des Congres d'études et d'organisation. L'un se teuait Bordeaux c'était le congres annuel de Y Action libérale populaire oü l'on a examiné l'oeuvre sociale politique et électorale accomplie par ce nouveau groupement politique qui compte au Parlement quatre vingts députés au moins. On doit retenir ces paroles empruntées a l'allocution de M Piou, président de VAction libérale populaireel'es révèlent la cause de la situation d'infériorité légale créée aux catholiques de France. Depuis trente ans, dit M Piou, nos divisions font nos défaites depuis trente ans, nous poifons le poids mortel du grand anathèrae Toute maison divisée périra. L'entente est le salut, mais l'entente pour gouverner légalement et uon pas seulement l'entente pour renverser. Quand nous ne voudrons que tout ce qui est possible, c"en sera fait du règne des «Jacobins dégénérés», des francs magons délateurs, de tous les professionnels d'im- piété, fanatiques ou charlatans. Et ce-jour lü, quel soupir de soulagement, d'un bout de la France a 1'aiR-re, quel tres- saillement d'espérance, quelle joie a Ia nou velle de la délivrance assurée De cette délivrance, ne désespérez jamais M. Piou ajoute avec raison L hypocrisie, la violence, les séductions, l'arbitraire, tout a été mis en oeuvre contre nous les lois, l'autorité, le budget ont servi d'armes de guerre. Si les élections étaint loyales et fibres, les sectaires seraient emportés par un formidable coup de mer, et ils le savent bien. Le congrès catholique de Lille se tenait cette semaine a Lille sous la présidence de Mgr. Delamaire, coadjuteur de S. Q-. l'ar- chevêque de Cambrai, assisté des évêques d'Arras, d'Amiens, d'Evreuxetde Soissons, de l'amiral de Cuvervilie, sénateur, du comte Thellier de Poncheville, ancien député, et de M. Féron-Vrau. II réunissait des milliers de catholiques du Nord et du Pas de-Calais. A M. Henri Carton de Wiart, député de Bruxelles, vient l'honneur de porter aux catholiques frangais le salut de la Belgique catholique et de faire l'exposé de Paction sociale en Belgique. 11 terminait son brillant discours qui forme un résumé magnifique de 1 histoire de nos luttes et de nos victoires en rappelant ces mots de Clémenceau écrits dans sa Mêlée sociale«Si tous les chrétiens de nom étaient des chrétiens de fait, il n'y auraitpasde question sociale. La chronique de la semaine n'enregistre aussi que des discours en Angleterre. II y a les discours non prononcés, mais seulement échangés dans leur texte au Palais d« Wind sor a l'occasion de la visite des souverains allemands au roi Edouard. A ce propos le Temps de Paris décrit parfaitement la mentalité anglaise et rend compte des senti ments du peuple anglais a l'égard de l'Allemagne. La grande masse du peuple britannique, écrit-il, n'est animée d'aucun sentiment de haine contre l'Allema ne. contrairement a ce qu on a souvent répété en Allemagne. Ce peuple, dans son eusemble, ne déteste per- sonne et ne désire se battre contre personne. II veut jouir de la paix et de la prospérité qu'elle apporte, continuer k travaillcr le moins possible,a prendre du plaisir,«to have a good time le plus qu'il le pourra. Les théatres, les concerts, les amusements de toutes sortes se sont extraordinairement développés ces derniers temps; chez tous, depuis les plus riches jusqu'aux plus pau- vres, c'est ure soif extraordinaire de diver, tissements. Nul ne rêve d'aventures ni de conquêtes et si l'empire colonial de l'An- gleterre n'était pas déja fondé, je doute qu'on trouvat ici la même ardeur, la même inti épidité que jadis pour travailler a sa foudation. Cet esprit pacifique, ce n'est point seulement dans les relations exté- rieures, mais aussi dans les problèmes de politique intêrieure qu'il se manifeste. Sir Henry Campbell-Baunerman, premier ministre du cabinet britannique, a pris la parole Samedi dernier a Guildhall au ban quet du uouveau lord-maire de la Cité. D'ordinaire prolixe et peu réservé le premier a déclaré qu'en ce quiconcerne la question du Congo il avait pour devoir de parler avec une grande réserve, paree que le parlement beige sera appelé sous p»u k se prononcer sur les conditions auxquelles Ia Belgique doit prendre a sa charge l'état du Congo. Le parlement beige, a-t il dit, va appliquer toute sou attention a cette ques tion et une TENTATIVE QüELCONQUE D'UNE PUISSANCE ÈTRANGÈRE, pour peser sur sa détermination, serait, AVEC RAISON, fort mal accueillie. Une déclaratiun identique a été faite ces jours-ci par sir Edward Grey, chef du Foreign Office. Ce sont la des paroles de nature it donner satisfaction a la Belgique et qui répondent adiquatement aux criailleries de Morel, du Timeset de commergants de Liverpool. Le procés Nasi qui se déroule a présent devant le Sénat italien, constitué en Haute- Cour de justice, met au grand jour les abus f éhontés dont est capable un régime rongé j par la franc-maconnerie. Le député sicilien Nunzio Nasi est ancien ministre des Postes et Télégraphes, et de j lTnstruction publique trés protégé par feu Zanardelli, chef de cabinet, il fut en pass® j lui-même un moment de devenir président 1 du Conseil. II est aujourd'hui accusé de I concussion et de péculat pratiques dans l'exercice de ses fonctions ministérielles. Ce procés émeut toute 1'Italie et surtout la j Sicile ou l'accusé est resté malgré tout, l'idole populaire et 011 on le considère com- j me une victitned'odieuses machinations de j ses adversaires politiques. Trés intelligent, trés actif, trés laborieux, orateur classé parmi les meilleurs dans un Parlement qui en compte tant d'excelients, mais d'esprit trés combatif, Nunzio Nasi était destiné a une brillante carrière. C'est bien a son sujet que Ton peut dire que tou tes les fées parlementaires sourirent a ses débuts. Mais a Rome, c'est en réalité que la Roche tarpéienne est prés du Capitole. Zanardelli en mourant avait désigné ce collaborateur qu'il prisait entre tous pour lui succéder a la présidence du Conseil. Aus- sitöt les jalousies des rivaux s'éveillèrent. Le député de Trapani, qui avait beaucoup d'amis, se fit aussi des ennemis puissant». Des bruits facheux circulaient au sujet de la gestion des deux ministères qu'il avait suc- cessivement occupés. Adversaires personnels et adversaires politiques s'accordèrent a examiner le» choses de prés et il en résulta un grand scandale. On releva des actes ma- Testes de prévarication, et une dénon- ciation formelle émanant de l'opposition socialiste, aboutit a la nomination d'une Commission d'enquête, dont le rapport rédigé par le député Saporito, ennemi per sonnel de Nasi, fut écrasant pour celui-ci. A en croire ce rapport, l'ancien ministre avait dilapidé avec une rare inconscience les crédits mis sa disposition. Certains fonds de secours alloués pour venir en aide aux instituteur* dans l'embarras, étaient, sous des prétextes quelconque», détournés de leur attribution légale et distribués a des amis personnels de Nasi, le plus souvent a des Siciliens. C'est ainsi que l'enquête a établi que sur 800 personnesqui eurent des sub ventions comme instituteur, 8 seulement l'étaient vraiment et que sur 266.000 frs figurant comme subventions k des institu- teurs a Rome, 13 seulement lurent payés a de vrais instituteurs. De plus.le ministre se déplacait volontiers. Ses Tournees d'inspection revcnaient trés cher au Trésor. C'est ainsi par exempïe, que, ministre de l'instruction et des Beaux-Arts, il n'hésita pas a porter a i.5oo francs les fraii d'un voyage de Rome a Frascati (20 kilome tres). En outre, il commandait, aux frais du Trésor, a ses compatriotes peintres et sculp- teurs, des oeuvres d'art de toute sorte qu'il expédiait ensuite en Sicile, dans sa villa de Trapani. Enfin, au moment de quitter ses fonctions ministérielles, il se serait approprié divers menus objets, propriété du ministère. Quand les choses se gatèrent, que les accu sations se précisèrent, le député de Trapani, menace de prison préventive et de police correctionnelle, mit la frontière entre lui et la justice de son pays. II n'est rentré en Italië qu'au lendemain de la sentence de la Cour de Cassation, qui le renvoyait devant son juge naturel, le Sénat, constitué en Haute- Cour. Toutes ces révélations devraient enfin éclairer l'opinion publique italienne, qui s'habitue a se laisser diriger aveuglément par les éléments les plus audacieux et les plus violents que produisent le midi de l'Italie et le Sicile 1 Mulagamudu South Travancore 4 Oct. 1907 Epreuve et bénédiction, Une seconde fois le Seigneur a visité son cher Orphelinat. En Janvier, c'était pour enlever notre chère Soeur Dame Marie Paul, cette fois il a pris Dame Marie Agnèet il a choisi pour le faire le premier jour du beau mots du Saint tiosaire, le soir v rs 5 heures, de sorte que noti e chère Sceur est allée célébrer au Ciel la fête des Saints Anges Gardiens. Elie était vraiment bien digtie de cette douce attention de ia part du divin Maïtre et par sa dévotion envera Mat ie, et par sa caudide pureté, qui devait ia rendre chère aux Anges du bon Dieu.Elie était en toute vérité une ame pure et intoo- cente, une de ces antes dont Jésus disait Taliuin est enim regnum Ccelorum c'est a elles qu'appartient le royaume des Cieux. Née a Denterghem dans la Flandre Occidentale, le 27 Octobre 1883, de piaux parents, notre chère Dame Marie-Agues, dans ie monde Irene Beels, se sentit bien jeune appelée une vocation de dévouement et de sacrifice. L'oeuvre de nos Soeurs Bel. ges a Mulagamudu fut le choix de son coeur, et le 3 Novembre 19Ü5 elle fit son entrée au postulat de Roulers.oü se trouvait alors la rèvde Mère Supérieure Dame M. Louise. Elle arriva ici quelques mois après,si heureuse de setrouver enfin en mis sion. Le 14 Juin 1906, eile regut l'habit, et commenga son noviciat de 2 ans, se livrant toujours toute l'ardeur de son zèle, de sa piété et de sa charitó. Elle ne craignait qu'uue chose c'était dètre trop heureuse et de ne pas tcouver assez d'épreuves, et aussi de ne pas assez travailler pour la gloire du bon Dieu et le salut des ames. Son humilité, sa modestie et son obéissance étaient remarquées et admirées, par tout le monde, et sa charité douce et simple lui gagnait tous les coeurs, sou coeur était dans une joie perpétuelle, seulement elle se sentait le besoin d'abnéga- tion et de sacrifice a tel point quelle craignait de ne pas faire assez pour le bon Dieu. Sur ces entrefaites, la rèvde Mère tomfca malade, et, quoique nullement en danger, fut forcée d'abord de garder le lit, et puis de partir pour un climat plus sain dans Ie» montagnes du Maduré, k Koda'ikanal. Tout le monde en fut un moment dans l'alarme et l'anxióté, et cétait a qui ferait le plus et prierait le mieux,des Soeurs et des enfanr.s, pour obtenir la guérison de cette Mère chéne. Dame M. Agnes, dans sa piété filiale, naïve et ardeute, offrit sa vie au bon Dieu, afin d'obteuir cette guéiison tant JOURNAL B YPRE ©rgane Gatholique de l'Arrondissement

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1907 | | pagina 1