Grand CONCERT A la Chambre GHMMIQl/erPflOISE Téléphone §2 Téléplione 52 Samedi 21 Décembre 1907 10 centimes le N° 42 Annee N° 4459 Paul Gilson. Le Sénat Un petit poseur Le Père Ollivier Au Cercle Excelsior On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et A tous les bureaux de poste du royaume, Dimanche 22 Ddrembre 1907 JOURNAL D'YPRES ©rgane Catholique de l'flrrondissement Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de'l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centime# la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coüient 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a Y A genet Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. SALLE IWEINS a y 1)2 heures du soir PROGRAMME Richard IIIouverture pour Fanfare. Scherzo pour piano par M Aridré De Vaere. CHOPIN. La favoriteair de Léonore, par Mad. Christine Polak. DONIZETTI. Fantaisie Appassionnatapour violon par M.Lucien Verhaeghen. H.Vieuxtemps. Danse Bohémiennepour Fanfare. G. Manente. Fideliofantaisie pour Fanfare. L.van Beethoven. Les Rêves, mélodie par Mad. Polak. GlNA de ARAUJO. Fantaisie sur Faust, pour violon, par M. Lucien Verhaeghen. GOUNOD. St Franqois de Paule, marchant sur les flotspour piano LlSZT. par M. André Devaere. Lied uit Herbergprinses, door Mevr. Polak, BLOCKX. Séance du 17 décembre Le Se'nat aborde la discussion du budget 1» voies et moyens. Chaque orateur préconise la réduction ou suspension de certains impots indirects our les remplacer par d'autres. M. LlEBAERT, miniitre des Finances, [(pond aux observations présentées. 11 declare ne pouvoir supprimer les péages Ar les canaux et rivières, car ils ne sont pas utre chose qu'une redevance trop minime u reste, pour les travaux faits aux canaux et hières par l'Etat. Les pays qui ont supprimé u péages le regrettent amèrement. Le travail de péréquation cadastrale est en »e d'exécution. Le ministre répond ensuite a M. Hanrez justifie la politique financière du gouver- ment. II rend hommage a M. le comte de tet deNaeyer qui en provoquant la conven- &n de Bruxelles sur les sucres a dégrevé de illions le budget des ménages ouvriers. j. VANDENPEEREBOOM demande une 'ioration des crédits en laveur des sociétés Hiakooliques. II faut combattre 1 alcoolis- en Belgique comme nous le combattons 1118 les pays sauvages oü on prohibe kool. L'orateur espère qu'a bref délai on lürra permettre a l'ouvrier de boire da vin '°n marché. Vendredi i3 Décembre Hymans a la parole sur le budget de guerre. II prétend que le système du If^ntariat a fait faillite le nombre des |P°ntaires va se réduisant chaque année. I'Les congés par interruption de service Ir'de nature i réduire nos effectifs et a t3'yser instruction des troupes. "tifin, les effectifs sont insuffisants a notre défense. WOESTE re'pondant a M.Arthur Ver- Ir^n, croit qu'en principe les regies tradi- ^oelles admises en ce qui concerne le |ar*ge desofficiers doivent être maintenues, l'ls '1 en faut faire une application tres C est la ligne de conduite suivie par Hellebaut. l^Uant au recrutement, les documents 4 démontrent que les conclusions de L d®ans sont au An rp,nT'er *907, nous avions 15.816 S' s°'t un Ins lx)0 ces vol0 moins excessives. Au volon- gros tiers de nos effectifs IICIO vaw 15,816 volontaires, il ny a que Cela °uta'res avec primes, loi °ÜS Permet déja de juger le systeme. volontariat a déja produit de résultats dont nous pouvons nous réjouir on peut espérer que ces résultats s'accentue- ront dans l'avenir. L.e discours de M. Hymans est du reste rempli de contradictions il réclame une instruction militaire plus étendue, et d'autre part il se prononce en faveur du service géoéral, qui ne peut se réaliser que par une diminution du temps de service. (Interrup tions.) Tout cela démontre que la these soutenue par la gauche n'est en sommequ'une parade politique dont l'opposition, devenue majorité, se garderait bien de poursuivre la réaiisation. M. MECHELlNCK fait le procés du rem placement et soutient que le volontariat ne prend pas. Mardi 17 Décembre Interpellation Smeets sur le droit qu'ont pris les ingénieurs des mines de réquisition ner des ouvriers en grève du Hasard pour veiller a la sécurité du charbonnage et sur les mesuresque le ministre de l'Industrie et du travail compte édicter pour faire respecter le droit de coalition reconnu par la loi aux travailleurs M. le ministre Hubert, appuyé par M. MASSON, député libéral de Mons, n'a pas de peine a démontrer que les ingénieurs ont agi dans la plénitude de leur droit que la Cour de Cassation a tout récemment encore sanctionné. L'arrêté royal de 1813 qui organise ce droit de réquisition se justifie par l'intérêt même de l'industrie et de la société, celles ci ont besoin d'être défendues contre l'exercice abusif du droit de grève. Pendant tout le discours du ministre, les socialistes Demblon, Anseele, Hubin inter- rompent violemment. M. MASSON abonde dans le sens du ministre. L'arrêté royal dont il a été fait application est clair et précis, tellement que devant la Cour de Cassation les défenseurs des prévenus nont pas même plaidé la question de droit. Au surplus, je ne comprends pas la portée de l'interpellation. A t on démontré que les ingénieurs des mines sont intervenus hors de saison, dans une pensee sournoise de favori- ser des intéréts de capitalisation? Non. La loi et l'arrêté de police de 1813 sont faits aussi bien dans l'intérêt des patrons que des ouvriers. M. ANSEELE. Les théories de M. Mas- son nous permettront, un jour, de supprimer les grandes propriétés. Celles ci genent la véritable liberté. Le ministre ne marche que contre les ouvriers. Sur ce chapitre, catholi- ques et libéraux s'entendent comme larrons en foire. Les socialistes réclament bruyamment l'appel nominal sur l'ordre du jour de M. Smeets qui blSme le ministre du travail. M. LE PRÉSIDENT. II a été entendu qu'aucun vote n'aurait lieu apres cinq heures. Ce vote sera done remis a demain. M. JANSON se livre a de violentes attaques contre l'ancien ministre du travail, Monsieur Francotte, qui, a l'en croire, n'aurait jamais rien fait pour la classe ouvrière. MWOESTE dépose l'ordre du jour pur et simple. Mercredi 18 Décembre Prise en considération, sans discussion, de la proposition de loi relative a la formation des listes des électeurs provinciaux et com- munaux et de celles qui ont pour objet de garantir la liberté de conscience en matiere d'inhumation. La Chambre discute en seconde lecture le projet de loi relatif a l'emploi de la langue flamande en matière répressive dans l'arron- dissement de Bruxelles. M. LE MINISTRE DE LA JUSTICE justifie a nouveau ses amendements qu'il declare maintenir. M. JANSON ne peut les admettre et 1 declare qu'il s'abstiendra au vote. Une discussion s'engage sur un amende, ment de M. Janson a Particle 7. II est combattuparMM. Renkin, Vanderl.nden et Coremans. II est repoussé par io» voix contre 32. L'ordre du jour Smeets, déposé a la suite de l'interpellation de la veille est rejeté par 91 voix contre 3i et 11 abstentions. L'ensemble du projet de loiréglantl'emploi du flamand est voté par 108 voix contre 7 et 12 a stentious. M. DE MAERE D'AERTRYCKE démontre la nécessité de maintenir les dispositions réglementaires en matière de dot d'officier. Jeudi iQ Décembre Le général HELLEBAUT. Nous pour- suivons en ce moment l'expérience du volon tariat, expérience qui n'a commencé qu'en 1903je ne désne pas me prononcer la dessus a la légère. Je demande qu'on m'accorde crédit jusqu'a la fin de l'exercice 1907-1908. La Hollande.qui a une organisation militaire sensiblement conforme a la notie, poursuit aussi une expérience que nous pourrons consulter avec fruit. Le discours du ministre est interrompu par un incident provoqué par Demblon qui profite de cette occasion pour étaler une fois de plus son ridicule. A M Hymans,le général Hellebaut répond en rappelant les déclarations faites par son prédécesseur eten affirmant que les effectifs ont été calculés a la fois exactement et loyalement. A. M. Mechelynck, le ministre ré.pond que la pratique suivie par son département en ce qui concerne l'incorporation des volontaires est strictement conforme a ia loi. A MM. Verhaegen et Woeste, le général Hellebaut affirme la nécessité morale d'exer- cer un certain controle sur le mariage des officiers et l'impossibilité qu'il y aurait a s'en I désintéresser complètement.Mais est-il besoin d'ajouter que notre controle s'exerce avec j toute la bienveillance possible et que nous continuerons a nous montrer trés larges Le discours du ministre est favorablement accueilli. On procédé ensuite a une série de vot s. Vote en 2de lecture de la loi modifiant certains articles du Code d'instruction crimi- nelle, vote de crédits provisoires a valoir sur les budgets pour 1908 et vote de naturalisa tion. crier a la population d'Ypres que le prédi- cateur qu'elle a entendu n'était pas celui qu'on avait annoncé. Décidóment, ce compromettant plumitif prend ses lecteurs pour des imbéciles. Car enfin, il ne peut pas ignorer que le portrait du P. Ollivier, comme celui des autres illus trations contemporaines, figure, a Ypres comme ailleurs,dans quantité de collections. L'uu de ces portraits sur carte postale date a peine d'un an ou deux et est d'une parfaits ressemblance. Ce que les lecteurs du Progrès doivent avoir du mal a garder leur sérieux devant les affirmations épatantes de leur journal 1 Quant a nous, avec tous les Beiges que le Progrès ne compte pas par mi ses abonnés, nous bénissons le gouvernement francais, toutes reserves faites de garder jalou- sement pour lui les Hervé, les Thalamas et tutti quanti, et de nous envoyer, k la suite des princes de la couronne, ces princes du savoir, du talent et de la vertu qui viennaat ajouter au prestige da nom beige l'éclat des plus pures gloires de la France contempo raine. I3 Voila l'intéressant personnage qui depuis quelquea semaines est devenu un des rédac- teurs principaux du Progrès. 1 II a de la facilité, on le croirait car il j remplit de son verbiage des colonnes entières. II a de la verve parfois, de la méchanceté souvent; il parle de tout, il juge toutes choses souverainement. Mais malheureuse- ment il est poseur. Poseur, il est impitoyable quand il ren contre chez ses adversaires des fautes typo- graphiques ou d'orthographe. Ah comme il ajfait rudement la lecon au Journal d'Ypres aussi celui-ci s'est-il empressé de se corriger sous ce rapport. Mais quand, currente calamo on fallente typoil se présente sem- blable blaspheme dans ses articles, il envoie au paradis le typo qui l'a mis au bout de la plume et il cuirait au petit feu,s'il le tenait, 1 héritique ou le blasphémateur (e'est tout un pour lui). Poseur, il se complait a être un écrivain etun professeur réussi de bon fran cais. Le Journal lui-même déja fait du progrès a son école. Poseur, il triomphe comme un dompteur dans une ménagerie oü il y a linotte, pie, perroquet, corneille, ane et toute sorte d'ani- maux. Poseur, il se hate de pincer une autre Ce n'estplus de l'aplomb, c'est du cynis me qu'y met le Bonnefon du Progrès en rééditant et en accentuant encore son incroyable affirmation a l'endroit de la per- corde, car il en a plus d'une sur sa guitare.Et sonnalité de 1 eminent prédicateur,qui vient de régaler la population yproise d un des plus beaux sermons qui aient jamais été prononcés sous les voütes tant de fois sécu- laires de notre cathédrale un sermon oü la science le disputait a 1 elégance de l'ex- pression la nouveauté de la forme a la profondeur doctrinale oü la prodigieuse abondance ruisselait, non pas en verhes creux et sonores, mais en apergus toujours jj variés, toujours intéressants et substantiels. Nous avons recueilli 1 appreciation d'une des personnalités ecclésiastiques les plus compéteutes de notre ville elle avouait qu'elle ne se serait jamais doutée que l'on püt extraire un sue aussi aboudant et fabri- quer uu miel aussi exquis etaussi bienfaisant, en ne puisaut qu a cette petit# patabole, si courte et si simple, du bon Bamaritain. Notre savant tbéologien, excellent prédi- cateur lui même, ne tarissait pas daus 1 expression de son admiration. Mais le Bonnefon que le Progrès délègue a nos cérémonies religieuses n'avait pas vu le P. Ollivier faire de grands tours de bras, al'instar d'un capitaine de cavalerie faisant le moulinet avec son sabre... Dés lors, ce nétait plus de l'éloquence dès lors ce n'était plus le P. Ollivier Voila ce que c'est que de fréquenter la rédaction d'un journal peu séiieux On n'y laisse pas seulement le goüt du sérieux, f on s'y pervertit le bon goüt, on y perd j voila que s'animant dans son inspiration poétique, il entre en travail et accouche de huit bouts de vers richement rimés, dont le sens cependant se percoit difficilement. Poseur, il se fait le censeur autorisé des mceurs soi-disant chrétiennes, et une sorte de petit Prophéte. Ah 1 si le Christ revenait sur terre, II verrait comment ses disciples se sont écartés de la voie de ses enseignements et de son exemple. Que dis-je Non..c'est le petit poseur qui le ditII serait heu- reux du chemin parcouru par l'humanité, grace au concours de toutes les forces intel- lectuelles et de toutes les bonnes volontés sans aucunr distinction. II serait de son temps et n'emploierait plus son langage mystique d'il y a prés de deux mille ans. II serait avec les intellectuels qui, sans la pra tique qu'on dit religieuse, adorent Dieu en esprit et le servent par leurs oeuvres. II blamerait hautementle ravissement extatique d'un Duns Scot qui a vu la statue de la Vierge se pencher vers lui pour l'encourager a défendre publiquement l'Immaculée Con ception, et il ne permettrait pas qu'avec des énormités pareilles on desserve les meil- leures causes et que 1 on nuise a cette belle et consolante institution qu est la Religion. Le Christ, s'll revenait sur terre, sauraff maintenant mieux ce qu'il aurait a faire, et, au besoin, notre homme le Lui dirait. Cela nous rappelle la plaisante réplique d'un simple campagnard, qui après une s'exclamait Ah 1 Si j'étais le bon Dieu pour quelques instants, je ferais...» interjeta vivement oui ce qu'il a fait. Et notre petit poseur, d'oü est-il II vou- drait nous faire croire qu'il est de Neuve- Eglise Oh alors, il fait honneur a son lieu natal. Vite, qu'on lui tresse une couronneet puis qu'on luiérige une toute petite statue le temps et les gamins en auront plus vite fini de cette miniature. juequ'au sens littéraire le moins afflné. (longue complainte de son interlocuteur j C'escégal, il en faut du culot pour oser quelque peu fanfaron.au moment oü celui-ci La troisième conférence d'apologétlque a réunie Mercredi soir, a la «alle Iweins, un auditoire d'élite. Le conférencier, le R. P. Evariste, licencié en Théologie de l'Univer- sité de Louvain, a entretenu ses auditeurs de la Peophétie autre signe de la religion chrétieane. Comme entrée en matière et de fagon succincte le R. P. Evariste nous a rafraichi la notion et la valeur apologétique de la prophétie plus particulièrement des prophéties messiastiques. Mise part la signification prophétique de tout le com- plexus des doctrines et des gestes que comporte l'histoire des Hébreux dans l'Ancien Testament, il s'est rencontré des voix particulières, multiples, réparties daas la suite des temps prémessiauiques et sorties des milieux sociaux les plus divers pour e itretenir le people élu dans l'attente du Sauveur. Jésus de Nazareth qui par la subiimité de sa doctrine et l'éclat de ces prodiges s'est révélé le Fils de Dieu, le Sauveur des hommes, est-il l'objet des prophéties conté- nues dans l'Ancien Testament et de ce chef obtient-il un argument divin nouveau eu faveur de sa personne divine et de son oeuvre de salut Telle est en résumé la question a laquelle l'orateur nous a répondu. La première prophétie est contenu# dans la promesse d'un Sauveur, faite par Dieu a l'homme repentant après la chute origi- nelle: Le Seigneur dit au serpent: je meitrai une inimitié entre toi et la femme, entro ta postérité et sa postérité. Son regeton te brisera la tête et tu le mordras au talon. (Genèse in, 15.) Ceite prophétie contient en germe tout ce que l'histoire et la foi nous enseignent concer- nant le caractère et la mission du Christ. De cette prophétie primordiale s'élève comme de sa racine et de sa tige toute l'effiorescence prophétique des éges subsé- quents. C est tantot le caractère bumain, tantót le caractère divin, tantöt la mission rédem- trice du Messie trés souvent ce sont cee aspects combinés que les prophètes propo sent. Toutes les prophéties concourent a arrêter les traits de YEnvoyéil doit être Dieu. Homme. Sauveur. Si obéissant a 1 empire des oeuvres divines de Jésus de Nazareth, les chefs desJuifs avaieut en outre fait taire les étourdis- santes clameurs de l'orgueil national perpétuellement aux abois, pas plus que les apótres ils n'auraient eu de peine a reconnaitre que ce mème Jésus était vraiment l'Homme-Dieu, le salut religieux et moral promis leurs pères. L'aabition les aveugla et les priva des bienfaits de la Rédemption, doDtils étaieut appelés a être le» premiers bénéficiaires. Le savant conférencier k été fert goüté. Le sujet assez vaste et aride eu lui-méme a été exposé d'une manière claire et compré, hensible pour tous les auditeurs. Ceux-ci se sont donnés rendez-rous a la conférence prochaine du Mercredi 15 Janvier 1908, dans laquelle le R. P. Martial traitera de la Résurection.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1907 | | pagina 1