Le Jubilé de Lourdes Téléphone §2 Téléphone 52 GHhOfüQUS. fPBQISi Samedi 8 Févricr 1908 10 centimes le?N° 43|Annee - NTo 4466 Etrennes Pontificales Manifestation en l'honneur de >1. Eugène trnye Cinquanlenaire de Lourdes «Willen is Kunnen» La fête de charité du Collége Au Cercle Excelsior A DADIZEELE On s'abonne rue au Bearre, Le Journal d'Ypres parait une fois par semainc. 36, A Ypres, et A tons les bureaux de poste du royaume. Dimanche 16 tévri. r ^4 JOURNAL D'YPRES ©rgane (Catholique de l'Arrondissemen! Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent: i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. 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Mardi prochain, 11 février, il y aura 50 ans que, dans un creux des roebes Massa- bielles, a Lourdes, la Vierge se montra aux regards d'une humble enfant de 14 ana qui ramassait du bois mort sur les rives 4» Gave. j Quand on considère la multiphcite des visions extatiques que l'histoire hagiogra- phiqusa consignees, eet événement ne sem- blait pas, au premier abord, devoir prendre jamais l'importance qu'il a prise et qui ne cesse d'aller grandissante depui» un demi siècle. Car le cinquantenaire de Lourdes ne se bornera pas a provoquer quelques manifes tations de piété au pied des madones de Lourdes de nos églises en rnême temps qu'un afflux exceptionnel de pèlerins a la Grotte des apparitions. 11 s'agit d'un événe ment d'importance mondiale qui ne laissera indifférent aucun sceptique ni mécréant, et dent les commentaires déborderont des revues pieuses dans les journaux, dans les revues scientifiques et dans les organes philosophiques de tout caractère. II convient de s'arrêter a l'anomolie de ce fait. Les conclusions qui s'en dégagent avec force aux regards de tout examinateur loyal constituent le chant jubilaire le plus triom- phal que puisse soulever eet évenemeut. Reportons nous d'un demi siècle en arrière. La science commencait prendre eet admirable essor qui devait se traduire par des progrès étonnants dans toutes les bran ches de l'activité humaine. Les sciences philosophiques elie même dèvaient être englobées dans cette poussée de progrès. L'impiété B'en rendit compte et en exulta d'avance. L'orgueil des positivistes ne con- nut bientót plus de bornes et les poussa jusqu'i lancer, par la voix des Straus et des Renan, de sacrilèges défis a la Divinité. Oü sont les miracles d'antan, disaient-ils, les miracles des Sges de crédulité Ah 1 que »e s'en opère-t-il aujourd'hui, dans nos amphithéatres.devantles savants assembles! Les miracles, leur répondit-on, se justi- fiaient a l'origine du Christianisme mainte- nant que celui-ci a conquis le monde, a la suite de ces miracles, ils ne sont plus iudispeusables. Mais cette réponse ne satisfit pas I'incré dulité. Le Ciel se chargea de répondre d'une manièro peremptoire. La Mère du Christ,tiiomphatrice do toutes les héiésies, ne se rendit point a l'iusolent rendez vous de la science orgueilleuse KI le choisit /amphitheatre qui lui co .venait et obligea la science a s'y ren die. Loin de la Ville Lumière, daus un coin retiré des Pyrenees. El le se manifesta aux regards purs d une humble enfant et y appela son peuple pour le rendre témoiu de sa puissan ce et de sa bonté. La libre-pensée ne se méprit point surle caracière et l'authenticité des apparitions, et aussitót se seutant vaincue, el'e recourut a l'argument de la force et essaya de sup- primer les manifestations cé'estes. Vains efforts Les barrières furent renvetsées et aucune puissance humaine ne parvint plus a retenir l'iriésistible torrent defoi que le Gave pyréuéen semblait sym- boliser. Les dix buit apparitions n'étaient que le prélude des prodiges incessants qui devaient s'y produire désormais. Ceux-ci revêtirent, dans certains cas, un caractère surnntnroi tpiiou.Gin. maniieste que le positivisme aux abois en fut réduit aux plus piteuses reculados. Faut-il citer l'attitude d'un Zola dont la défaite,malgré toute la déloyauté dont il usa pour la dissimuler, s'accentua de tuute 1'appareDte sincérité qu'il avait montrée en allantétudier le surnaturel sur place '1 Bien plus éloquents encore sont les docu ments fournis.malgré lui,par le scepticisme. Descentaines de bulletins médicaux, signés de médecins incrédules, out re£u a Lourdes une apostille céleste d une netteté indiscuta- ble. Pour laccentuer encore et déloger la négation de ses derniers retranchements, la Vierge se complatt k réduire a une propor tion infime les guérisons portant sur les affections nerveuses que la science prétend guétir par les seules ressources de la sug gestion et des commotions morales. La pro portion de ces affections guéries n est que d'une seule contre 15 guérisons de maladies organiques. Et notons que même ces guérisons la, quand elles sont obtenues a Lourdes,se diffé- rencient nettement de celles que la science se vante d'obtei.ir parfois dans ses cliniques. Ces dernières, de l'aveu même de la science mécréante, sont partielles, progressives et temporaires leur essai est dangereux. Celles de Lourde3, au contiaire.sont iostan tanées, completes et définitives elles so,it salutaires a la fois pour le corps et pour l'esprit. Et quant aux autres, rien ne sert de sus- pendre son jugement et de dire que 1 incapa- cité actuelle de la science a les expliquer ne permet pas de rienpréjuger au sujet de la science de 1 avenir. Le fait est la de guérisons nombreuses, foudroyantes, com- portant une dérogation apparente aux lois immuables de la nature et se réalisant a la suite de la prière confiante des croyauts. Jamais une seule ne s est produite sur les injonctions de 1 incrédulité. Ce n'est plus seulement la faillite de la science qui s'en dégage, eest la iaillite du bon sens pour quiconque les nie dans leurs causes. Au surplus, pour ajnutei' un suprème re ief a sa signature, la Vierge se plait a agramlir son amphithéütre de Lourdes. Nouvelle Eve du genre bumain. Eile va au devant de eeux de ses enfants qui ue p-uvént aller Linvoquer a Lourdes et donne une significative cousécratiou aux succursales de assatielle en y prodiguant les mêmes merveilles et les mêmes bienfaits. L» positivisme avait semé ledéfi.il récolte le miracle au centuple Et c\ st pourquoi les cris do détresse et de rage de l'impiété aux abois doubleront.pour tout esprit droit, i importance et lec'at des manifestations jubflaires de la chrétieuté. La faillite du miracle proclamée en 1858 se transfjrme de la soite aujourd'hui en son apothéose. Ils n'aiment pas se reposer sur leurs laurics les jeunes artistes de Willen is Kunnen La salie du Volkshuis semble résonner ,n™ro doa applaudissements nourris qui saluèrent leurs dernières prouesses de scène, ses fondements par le fracas des applaudis sements qui accueillirent, dimanche dernier, drame et comédie. Dans le court intervalle qui a séparé leurs deux dernières representations, ces infati- gables auteurs ont trouvé moyen de s'assimiler et de répéter les roles variés, plus difficiles les uns que les autres, du Licht toren un drame d'excellente facture, a !a trame attachante et aux situations poignan- tes un drame bienfaisant surtout, mettant noblement en relief Lhéroisme de l'amour paternel non moins que le prix d'une amitié sinceredessinant vigoureusement divers autres caractères, et nous montrant, après bien des péripéties émouvantes, la récom- pense de la vertu et le chatiment de la malhonnêteté. L exécution fut digne en tous points de la valeur du drame. Tous les acteurs ont excellemment interprété leur role. Une seule hésitation a été remarquée un mot ne revenait pas a la mémoirc de l'un des acteurs mais ces famihers de la planche ne se sont pas laissé dérouter pour si peu. Avec une résolution bien digne de lui, Wilson prévint l'intervention charitable du souffleur et, sans rire ni hésiter, annexa tout simplement a son róle ie mot revêche 1 La comédie, a son tour, fallit faire pleurer l'assistance.... de fou rire, s'entend. Arran- g.ment flamand de Nos Bicyclistes de Th. Botrel, cette comédie prorura a quel- ques-uns des meilleurs acteurs de la société l'occasion d'affirmer leur incontestable maëstria et leur souplesse a incarner les types les plus différents. C'est qu'its sont fiers de leur divise et soucieux d y faire honneur. Une fois de plus ils en ont confirmé la véritéWillen is kunnen Ajoutez a cela les délicieux intermèdes musicaux fournis par l'Harmonie St Michel, et je vous laisse a penser si l'assistance, aussi distinguée que nombreuse, qui remplissait la vaste salie a passé une agréa'ole soirée. Dans la foule des soirées récréatives de tout genre qui font de notre saison hivernale quelque chose comme un grand concours d'arts variés, la fête du College St Vincent de Paul garde toujours sa place d'honneur. Que si Ton cherche a s'expliquer cette indélectible supériorité, on ne tarde pas a se rendre compte qu'il laut l'attribuer au noble mobile inspirateur de la fête non moins qu'a la science des maitres dévoués qui président a la formation des jeunes artistes. Inspirés par la charité, ces braves jeunes gens se plaisent a justifier en l'élargissant Laphofisme classique pectus est quod disertos facit. Au sortir du spectacle des poignantes détresses qu'ils s'attachent a soulager, comme ils regrettent de ne pas disposer des ressources pécuniaires qui leur permeitraient de réaliser pleinement les rêves de leur charité 1 Mais, conscients des autres ressources de leur jeunesse, ils se promettent bien de mettre tout leur coeur dans les ébats scéniques qu'ils offriront au public distingué et connaiseur qui répond a leur invitation. -v.luu uu us se surpas- sent, qu'ils enchantent ïeür auditoire er qu'en définitive, en solicitant quelques douceurs pour leurs chers pauvres, et soit bien plutöt eux-mêmes qui procurent un vrai régal au public. Régal musical d'abord, abondant et varié, ne comportant pas moins de huit plats, tous choisis et confectionnés a souhait, et dont quelques-uns surtout ont fait sensation tels le choeur de 1 Orgue de de Ritte, les Carillons el is patriotique Prinsenlied d' A. Van Egroo et le Prinsekes wiegelied de Stordiau, tous d'une délicieuse harmonie imitative. M.Albert Van Egroo dirigeait tous ces chants et la pius large part lui revient certainement dans le mérite de leur inter- prétation. Le régal littéraire ne Ie céda en rien au régal musical. L amusante Saynète A la Salle de police», servie comme enirée, avait mis tout le monde en appétit. Une drame en vers flamands Le dernier moine de St Aubain constitua le morceau de résistance, aussi substauliel que savou- reux. Littérature, art dramalique, moralité, effet scéuique, tout y rivalisait de mérite et impressionna vivement 1 assistance. La désopilante comédie-vaudeville, de son cólé, tout en dilatant les rates, d'un bout a l'autre de la piece, mit en relief le réel talent scénique de toute une pléiade de jeunes acteurs. Nous ne les nommerons pas, il faudrait les citer tous mais nous ne résis- tons pas au besoin de complimenter a ce propos les maitres non moins que les élèves a raison du souci qu'ils ont tous de cultiver avec un soin égal les deux langues nalionales. Ce n'est pas seulement du grave au doux, du plaisant au sévère qu'ils passent avec une parfaite aisance, mais encore du plus beau flamand au meilleur francais. Nous en avons semi s'aviver notre ardent amour pour la lii erté d'enseignement. Introduire ici le faux-nez flamingant de l'Etat füt-il catho- lique on n ape^oit pas ce que l'enseigne ment du flamand pourrait y gagner on ne voit que trop bien ce qu'y perdraient a la fois, tót ou tard, la cause flamande, la cause catholique et la cause toujours sacrée et essentiellement flamande de la libeité. Mais tandis que ces jeunes artistes mettaient ainsi toute leuréme dans leur jeu scénique, tandis qu'ils vous faisaient assister I au riche épanouissement de leurs talents j variés, nous retournions d'instinct a l'idée inspiratrice de la fête. Et nous nous réjouis- j sions de voir cette jeunesse nous promettre pour un prochain avenir non seulemeDt des hommes de talent, mais ce dont la société a surtout besoin des hommes de coeur. Car rien de grand ne se fait que par l'amour et, ainsi que le disait Alexandre Dumas qui n'a pas de coeur étant jeune n'en a jamais. Le coeur n'est pas un fruit d'hiver, il ne pousse pas dans la neige». La religion et l'amour, ia charité en ua mot, voila la condition sine qua non de la rénovation de notre société malade et troublée. Elle seule est capable de conquérir pour l'élever, lame prolétarienne et d'y faire germer cette bienveillance pour le riche qui est la charité du pauvre en même temps qu'elle est la révélation d'un terrain bien preparé pour recevnir la cpm<»n/'« a* i« r^- hcrauon sociale rTaticJ_ao~...% j.. nt Lacinquième conférence d'Apologétique a eu lieu Mercredi passé. Le conférencier, R. P. Martial, traita VInfluence morale du Christanisme. L'ora- teur appela l'attention de son auditoire sur le fait patent do la rapide diffusion du christianisme.Seulement il s'agit de mesurer la portée de ce fait, afin de voir s'il est explicable par des causes humaines. Or, d'une part les obstacles a vaincre étaient si grands et noml reux, d'autre part les moyens pour les snrmonter étaieat, hu- mainement parlant, si faibles que la religion chrétienne, si elle avait été d'institution humaine n'aurait puse propager ni s etendre si rapidement, mais aurait sooibré dans la tempête des peisécutions de la Rome payenne. L'orateur a fait le tableau du monde romain si grand et si puissant mais aussi, si corrompu et si dépravó. La doctrine d'un Crucifié prêchée par des hommes pauvres et saos crédit allait a l'encontre de toutes les idéés, de toutes les coutumes, de toute la manière d'ètre et de vivre du paganisme romain. Malgrécelala religion s'est propa- gée, l'oeuvre de Jésus-Christ, des Apótres et de leurs successeurs fut une oeuvre défini tive, progressive et vitale. Cette couvre se continue de nos jours. L'Eglise qui a vu sombrer taut d'empires et couler tant de trónes, existe toujours, éternellement jeune, malgré toutes les difficultés et toutes les persécutions. C'est qu'elle est non pas d'institution humaine, mais d'institution divine. Ainsi se vérifie et s'explique la parole du Dante Si le monde s'était converti sans miracles, sa conversion elle même serait le plus grand des miracles. Le conférencier parlant avec une convic tion et une chaleur remarquablesa beaucoup plu a son auditoire et a recueilJi les plus sympathiques applaudissements. Sous le dome mouvtnt des riches oriflammes Que d'orgueil national font frissonner les &mes, Demain, les délégués de cent peuples divers Empliront de leurs chants la blanche Basilique Qui dans le ciel lourdais s'élance, symbolique, Pour célébrer la Vierge au nom de l'univers. Car voici cinquante ans que la Vierge immortelle Se plut a visiter ia roche Massabielte, Y laissant a jamais le sceau de sa grandeur. Car l'hommage a la Reine y vibre grandiose Depuis les temps oü Rome, en une apothéose, Du sceptre marial définit la splendeur. Mais tandisque la bas le drapeau de Belgique Redira les ardeürs de la foi catholique, Mêlant aux chants pieux le chant de ses couleurs Tandisque des Flamands y prieront pour la France, Emportant dans leur coeur l'invincible espérance De voir, pour ce pays la fin de ses malheurs Ici, dans les douceurs d'une paix tutélaire, Le peuple fêtera le grand Cinquantenaire En célébrant plus haut la céleste bonté Puis, de sa libre Foi goütant mieux 1 avantage, II fera le serment d'en garder 1 héritage Pour le tiansmettre intact a la postérité. II fêtera la Vierge en ce beau sanctuaire Que Dadizeele vit, un jour, surgir de terre A l'appel éloquent d'un prélat immortel Temple dont les arceaux, au mystique langage, Semblent porter aux cieux l'impérissable hommage Des enfants de la Flandre a la Reine du ciel. Voici quelque six ans qu'en un jour memorable La Flandre y mit au front de la Mère admirable Ainsi qu'au front béni de son Enfant divin Une double couronne, aux gemmes précieuses, Proclamant la largesse et les ardeurs pieuses De chrétiens que le Ciel ne dota point en vain. Demain, l'on pourra voir la Flandre catholique, A l'étroit dans les nefs de cette Basilique, Se masser au dehors, sur le pourtour du choeur Et, pour mieux honorer l'immortelle Madone, Lui tresser de ses flots la vivante couronne Dont les feux sont formés des flammèches du coeur.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1908 | | pagina 1