A la Chambre Au Sénat Téléplione 52 Téléphone 52 Samedi 16 Mai 1908 10 centimes ie IN4 48 Annek - N° iié82 Harmonie Communale Les élections de cette année Le Progrès est-il libre-penseur Archéologues et Techniciens On s'abonne rue au Bearre, 36, A Ypres, Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. et A tous les bureaus: de poste du rovaume. al m DIMANCHE 17 MAl 1908 Pour le crêtage de no; Halles ii JOURNAL YPRES Organe Catholique de PRrrondissement Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent i5 centimes la ligne.Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires^ 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaircs coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser l'Agenat Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. A MIDI Programme 1. Allegro Militaire 2. Le Maréchal Chaudron, ouverture P. Lacome 3. Terpsis, fantaisie-ballet J. Heymans 4. La joyeuse Meuve, pot-pourri F. Lehar 5. Caprice Espagnol Weyts Le 24 Mai prochain les Chambres se re- nouvellent par moitié. Au 14 Juin suivant c'est letour aux conseils provinciaux Aiors que pour les Chambres les provinces sont séparées en deux séries, pour les conseils provinciaux les cantons de chaque province sont également classes en deux séries. II s'en suit qu'une certaine partie des électeurs des provinces de la Flandre Oriën tale, du Limbourg, de la province de Liége et du Hainant ou des élections législatives auront lieu ie 24 Mai, seront une seconde fois appelés aux urnes les 14 Juin, la oü les conseillers provinciaux sont soumis a réélec- tion. Dans les autres provinces la moitié du corps électoral aura a se deplacer pour élire ses conseillers provinciaux. Ainsi cette année des électeurs seront invités a désigner des membres pour la Chambre des Représentants, d'autres des membres p >ur la Chambre et le Sénat; une catégorie pour des Représentants, des séna- teurs, et des Conseillers provinciaux, une autre enfin pour des conseillers provinciaux seulement. Dans notre province, oü il n'y a que des élections pour le Conseil provincial, la grande majorité des électeurs ne devra pas se dépla- cer, car dans les cantons d'Ardoye. Dixmude, Ghistel, Hooglede, Courtrai, Messines, Mouscron, Moorseele, Oost-Roosebeke, Oostende, Thielt, Thourout, Furnes, Wer- vicq, cantons dont le mandat des conseillers provinciaux est a renouveller, il n'y aura pour plusieurs d'entr'eux pas d'élection, les membres sortants ou nouveaux devant être proclamés élus sans opposition. Ajoutons que tous ces cantons a part celui d'Ostende sont rep'ésentés par des catholiques et que les conseillers provinciaux du canton d'Ostende,sont les uniques membres libéraux du conseil provincial. Les conseillers sortants du canton de Wervicq sont: MM. Verhaeghe, député per manent a Wervicq el Van Elslande, bourg- mestre de Comines. Pour le canton de Messines les conseiliers sortants sont: MM. Bruneel de Montpellier, bourgmestre de Kemmel et Thevelin, notaire a Messines. Le Progrès imprime bravement que M.Bruneel est décédé et que le canton devra pourvoir a son remplacement. C'est apparemment une erreur de typogra phic qui lui fait dire une bêtise 1 C'est une question qu'on se pose et qu'on voüdrait voir résolue par une réponse franche du Progrès lui-même. A la veille des élections pour la Chambre,le manifeste de Monsieur Nolf assurait que le Libéralisme est une opinion qui n'implique en aucune fa^on une opposition quelconque ni a la Religion en général, ni a la Religion chrétienne et a la Foi Catholique en parti culier. Or dans le n° du 10 mai nous lisons ce qui suit M. Schollaert a soutenu que lés cléri- caux sont les vrais liberaux, parcequ'ils savent respecter toutes les libertés et n'acco- modent pas a leurv facon la liberté d'autrui. Voila qui est assez audacieux. Se réclamer de la libérté quand oh se pose en défenseur de l'Eglise, qui n'admet pas de salut en dehors de la vérité de légende qu'elle entend imposer au monde, cela peut impressionner des foules dociles, qui ne réfléchissent pas, mais cela choque toute saine logique. Que celui qui écrit ces lignes n'appartienne pas a la foule docile des enfants de l'Eglise cela est manifeste,... mais qu'il soit du nom- bre deceux qui réfléchissent. avant d'écrire, cela c'est autre chose Car a lire ces lignes on se demande naturellement si,au jugement du Progrès, il y a moyen de conserver un brin de foi chrétienne et d'etre en même temps digne de porter le nom de... libéral Si le Progrès est d'avis qu'il én est ai isi,nous lui demandons de vouloir nous le dire une bonne fois En le reconnaissant ouvertement et loyalement il ne fera que confirmer le mot si souvent rappelé, de celui qui représentait le libéralisme a tous les Titres M. Lau rent, et qui assurait qu a son avis cc le libé ralisme est la libre-pensée ou il n est rien du tout Mais en ce cas, a la prochaine élec- tion, lorsque M. Nolf... ou un autre,viendra dire aux électeurs avec des paroles hypocrites quele libéralisme n'implique en aucune fagon une opposition a la religion ou a la Foi, le Progrès se joindra a nous pour s'inscrire en faux et crier Tartufe Mais pour être sincères, nous n'avons guère l'espoir d'obtenir du Progrès une réponse nette a cette question. Le jeune auteur de cet article du 10 Mai, est deceux nous semble-t il, qui répondraient volontiers qu'il est parfaitement et pleinement de l'avis de M. Laurentet qu'il n'a pas peur de le dire...il est de la race des Jean sans peur.. Mais malheureusement il y a dans le comité de rédacton du Progrès au moins occasion nellement des Messieurs qui n'aiment pas les Jean-sans-peur, du moins lorsqu'ils devien- nent compromettants...Débris du libéralisme vieux-genre, libéraux qui vont a messe et tiennent leurs Paques, ils ne lui permettront pas de parler si clairement. L'article cependant que nous relevons prouve bien que dans la rédaction du Progrès... comme autre part, les braves libéraux vieux genre, qui tiennent a professer la Foi chré tienne ne sont plus tout-a-fait les maxtres ni même tout-a-fait a leur place. La profession de libre-pensée que nous venons de relever dans le Progrès nous don- ne le sens et la juste portée d'unc autre décla- ration que nous trouvons dans le même nc et qui est également a épingier. Jamais, nous dit le Progrès citant La Flandre libérale le parti clérical ne votera une loi sur l'instruction. obligatoire. II a peur de ces innovations qui pourraient conduire le pays dans une ère de progrès et dEmancipation intellectuelleOr le Progrès venait de nous dire qu'a son jugement on ne peut même pas se réclamer de la li bet té aussi longtemps qu'on reste attaché a la Foi catholique Done... selon la pensée de derrière la tête des libéraux, la loi décrétant l'instruction obligatoire ne doit être qu'une machine de guerre contre cette même Foi Catholique. que professe l'immense majorité des Beiges. Et les Catholiques auraient tort de ne pas en vouloir Décidément Le Progrès a la prétention de vouloir tout régenter a Ypres. Uien ne trou- te gr&ce devant ses connaissances archéolo giques et techniques et il semble que l ad- ministration communale soit bien mal inspi rée en refusant de recourir aux lumières des journalistes du Progrès avant qu'elle pren- ne uue.décision au sujet d'un travail quel conque. Pas n etait besoin notamment des études consciencieuses et docurneutées de notre ingénieur communal pour établir le projet de restauration de l'église St. Martin. II importe peu que les plans aient re?us l'ap- pfobation des diverses administrations compétentes notamment do la Commission Itoyale des Monuments qualifié par le Progrès avec infiniment de tact et d'esprit d infailbble 1 Les avis des services techniques de la province et de la ville n'ont aucune valeur pour leProgrès. Saus coniester franchement leur compétence, il insinue qu'ils ne sont ni indépendants, ni impartiaux puisqu il leur préfèrerait «un maitre carrier indépendant et impartial pour examiner les blocs et lever tout doute au sujet de la qualité deceux-ci». Du reste le service technique provincial réside a Bruges, l'ingénieur de la ville a trop de besogne. Dès lors il est impossible a ces fonction- naires de faire la réception de quelques bloes de pierre C'est avec des calembredaines sembla- bles que le Progrès remplit ses colonnes. Mais nous oublions que ses profondes obser vations lui sont fnspirées par les confidences de certains vieillards qu'on ale tort de ne pas charger de la réception des pierres, car ils paraissent doués d'nne compétence peu commune, a moins cependant qu'ils ne se soient payé la tête du journaliste en quête do potins. Tont© ootto mieo ou woao oom"blo fiooir k fairo oublier les sottises en matière de tra- vaux publics et les crimes de lèse-archéolo- gie commis par l'ancienne administration libérale. Le Progrès pourrait seulement a ce sujet consulter derechef ces vieillards. De l'avis de tous les constructeurs, de tous les techniciens, la pierre d'Euville est, pour notre pays, la meilleure des pierres blanches de grand appareil. Le Progrès en connait-il une meilleure l'espoir que M. Schollaert, signataire de la lot de 1905, signera une telle loi pour le 25s auniversaire de l'avènement du parti catho lique au pouvoir. Il est juste de mettre les écoles catholiques sur le même pied que les écoles pnbliques. Cette regie est observée dans tous les pays voisius Angleterre, Hollande, Allemagne. Lundi 4 mai M. LORAND, député libéral, continue son discours contre le projet de reprise. L'annexion, d'après lui, est imposée par l'Angleterre. II ne croit pas aux conversa tions amicales avec 1 Angleterre et traite d'insensé a ce propos l'attitude de M. Hymans. Traitant ia question du travail forcé, il déclare que l'impöt du travail ne peut être legitime qu'a la condition d'être modéré et d'être affecté au relèvement des indigenes. La loi des quarante heures par mois n'a jamais été affligée. Elle est elle-même, du reste, monstrueuse. En passant M. Lorand est obligé de ren- dre hommage aux missionnaires catholiques et au Père Vermeersch. Sur la proposition de M. Vandervelde, le ïouvomaai»»nt co m -t tl lc* wild Nous apprenons que le Directeur de l'école de plomberie de Bruxelles vientde prendre une intéressante initiative tendant a faire revivre la vieille industrie du martelage ornemental du plomb. La plomberie ornementale ne présente plus aujourd'hui aucun caractère artistique. Les ornements, au lieu d'être travaillés, comme jadis, au marteau, sont coulés et les joints soudés. Le travail ainsi produit est infiniment inférieur a la vieille plomberie artistique du siècle dernier- Les élèves de l'ecole travaillent en ce moment d'après les moulages d'ornement de maisons de la grand'place. Ils font des pro grès sensibles et tout fait espérer que cet art trés curieux ne tardera pas a revivre en notre pays. Alavcillede la restauration des Halles d'Ypres nous signalons le fait a notre admi nistration Communale et au Directeur de notre Ecole lndustrielle. Peut être serait il possible d'appliquer ce procédé artistique au splendide nouveau crètage de notre antique monument. Séance du 5 Mai Budget des Sciences et des Arts. M. Alex. Braun s'occupe de l'organisa- tion des musées et recommande la création d'un musée du Folklore beige dans une des maisons de la grand'place de Bruxelles, suivant l'idée iancée par MM. Carton de Wiart et Vanderlinden. On m'a mis en cause, dit-il, a l'occasion d'un récent discours prononcé a Charleroi, oüj'avais revendiqué pour les catholiques l'égalité devant les subsides scolaires, tant des provinces que des communes. II suffirait i de dire dans une loi que les subsides seront j distribués suivant les mêmes régies que les subsides de l'Etat cela satisferait les consciences et les vceux catholiques. Cela est juste et constitutionnel et j'exprime bre pour suspendre le lendemain le débat congolais et ne plus entendre que MM. Jan- son, Beernaert, de Lantsheere, un membre de l'extrême gauche etM.Renkin. La session sera clöturée samedi. Par 61 voix contre 24 la chambre vote le budget des Finances. Vote en seconde lecture du projet de loi portant réduction et exemp tion de certains droits en faveur de la navi gation maritime. M. LORAND reprend son discours.Après la reprise que fera-t 011 des concessions, puisque l'Angleterre les déclare contraires a l'Acte de Berlin Indemniserat-on les con- cessionna'res Quant aux réformes promises par le gou vernement, il ne croit pas a leur réalisation effective.il n'a confiance ni dans le gouverne ment, ni dans le parlement, ni même dans le pays. Que fera.t-on en cas de révolte Ne nous imposera-t-on pas l'entretien de troupes coloniales et d'une flotte? M. J ANSON, député libéral de Bruxelles. Si j'ai été jadis partisan de l'annexion du Congo, c'est que j'ai été comme tant d'autres séduit par la grandeur de l'entreprise congo- laise. Mes yeux se sont ouverts a la lecture du rapport de la commission d'enquêle et du livre du Père Vermeersch. La source de tous les abus au Congo c'est l'appropriation par ie souverain de toutes les terres vacantes. Aujourd'hui que l'exploita- tion intensive du Congo est devenue impossi ble, le Roi. a résolu de nous endosser ce domaine. Pourquoi irions-nous au Congo Nos populations ne pourront jamais s'y expatrier. On prétend que l'Angleterre convoite le Congo. C'est faux Sa campagne s'inspire uniquement d'une pensée humanitaire. Pour faire digression l'orateur déclare qu'il n'a aucun confiance dans le gouverne ment et qu'il espère que celui-ci sera dévoré le 24 mai. M. RENKIN, ministre de la justice. Nous en reparlerons après le 24 mai Hila- rite). M. J AN SON. C'est possible. Si nous sommes battus, je continuerai la bataille. Mais je constate qu'a chaque scrutin, nous gagnons du terrain. Les stipulations de l'acte de Berlin sont telles qu'elles enlèvent a la colonie la liberté indispensa: le a l'équilibre budgétaire et a une exploitation fructueuse. M. RENKIN. L'acte de Berlin ne s'applique pas seulement a l'Etat Indépen dant, mais aussi a tout le bassin convention- nel du Congo I Mardi 5 mai A la séance du matin la Chambre discute le budget des travaux publics. MM. Verhae genGillès de PélichyBiart, Van Cleem- putte et du Bus présentent des observations au sujet de travaux a effectuer dans leurs arron- dissements respectifs. M. Lemonnier s'occu- pira du Mont des arts a l'occasion du budget extiaordinaire. 11 voudrait cependant que le gouvernement dise dès a présent ce qu'il compte faire II y a la une situation intenable. L'après-midi, M. JANSON poursuit son discours commencé la veille. II avoue que les mots liberté commerciale et monopole dont se sert l'acte de Berlin ne peuvent pas être pris dans un sens strict. Ils n'empêchent pas les concessions minières. Mais l'Etat du Congo est allé trop loin. Le fameux dilemme annexion ou aban don, e'est-a-dire effondrement de l'oeuvre congolaise, nest pas sérieux. II ne tient pas compte de solutions intermédiaires. Pourquoi l'Etat Indépendant ne se réforme-t-il pas lui-même? On pourrait aussi international!, ser le Congo. M. H YM ANS. Allez done demander a la France de renoncer a son Congo I votre système est une chimère pure. M. JANSON. Pour exploiter le Congo j il faudrait la main d'oeuvre, celle-ci fera défaut dès qu'on aura supprimé le système uu travail rorce. La principale recette pour l'Efat, le caoutchouc, est en baisse. Qui vous garantit du reste qu'on n'en ariivera pas au caout chouc artificiel. L'orateur traite ensuite successivement de la Fondation de la Couronne, des 45 mil lions de travaux et des 3o millions dont il ne découvre plus trace. II trouve partout des manifestations du pouvoir personnel, j Se trouvera-t-il au sein de ce Parlement une majorité pour renier les principes constitutionnels M. ANSEELE,député socialiste de Gand, donne lecture d'une note contre l'annexion. II n'est pas vrai que nous étouffons dans nos frontières l'industrie manque de bras. Si jamais le Congo devenait une colonie de peuplement, c'est alors que nous verrions la colonie se détacher de la mère patrie. j- Dans nos tentatives de colonisation, nous allons, par le fait de l'Acte de Berlin, ren- contrer une coucurrence contre laquelle notre protection douanière, ici, en Belgique, j est souvent insuffisante. Mercredi 6 Mai. M. DELBEKE, ministre des travaux pu blics, répond aux divers orateurs qui ont pris la parole au cours de la discussion du budget de son département. En ce qui concerne la pollution des eaux, il répond qu'en l'absence d'une législation appropriée, les moyens suggérés ne sont que des paliialifs. Existd-t-elle, il serait bien diffi cile de l'appliquer intégralement. Le ministre se félicite des résultats obtenus par i'inspection des routes par automobiles. II profite de ia Circonstance pour affirmer que l'activité du département en matière d'entre- tien et de réfection des voies est trés grande et qu'il n'y aurait guère moyen de faire davantage. M. CLAES, député libéral de Louvain. En tout cas, vous ê.tes en progrès. M. DELBEKE. On m'a demandé ce que je ferai au Mont des Arts je n'en sais encore rienl (Exclamations sur divers bancs). En tout cas, je commencerai par faire dispa- rattre les ruines actuelles. (Trés bien.) Et quand j'aurai fait place nette, je m'entendrai avec la ville de Bruxelles. L'après-midi, M. ANSEELE reprend son discours.-II redoute surtout les dangers qui résulteront de la possession d'une colonie. Dans aucun cas nous n'en profiterons. Si le Congo est une mauvaise affaire, on nous le laissera. S'il est une bonne affaire, on s'arran- gera pour nous le prendre. Après un échange de vues relativement a la fixation de 1 ordre du jour le budget extraordinaire étant renroyé a la session extraordinaire, qui aura lieu après les élec-

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1908 | | pagina 1