Téléphone 52 Téléplione 52 Samedi 26 Septembre 1908 10 centimes le iV 48 Awwee N° 4501 Impressions de Londres V1LLE D' YPHES iX)i\SklL COMMUNAL Oïi s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et Le Journal d'YpreS parait une fois par semaine. A tons les bureaux de poste du royaume, i ïl$ JOURNAL ©rgane Gatholique de l'ftrrondissement Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémenlaires coüteat 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adresser k VA&atftë Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. J. M. J. A. Couvent de l'Enfant Jésus Muingamudu, löAoütl'JOS Ma Chère et vénérée Mère, C'est avec un coeur bien triste "t l'esprit préoccupé de sombres inquiétudes que je vous écris aujourd'hui. Nous nous t.rouvons eu face dune famine plus sévère que rout ce que nous avonsexpérimenté depuisonze ans. Je ne pouvais ui ne voulais y croire et me figurais que aos pauvres Iodiens exagéraient apbiiiir la situation, comme ils save t le faire d'aiileurs, Mais hier profitant d'un moment fibre, j'allai avec quelques-uns de nos hommes faire le tour de nos deux petites riziéres. Vous savez qu'elles sont bien situées et que, dans les conditions ordinaires, Lies rendeut beaucoup mieux et plus süiement que les riziéres des environs,paree que après des pluies même peu abondautes, fieau qui les alimente est toujours suffisante. iais quelle fut ma consternation eu voyant la moisson presque totalement manquée: sur sept divisions, deux seu lement rendront peut être la moitié d'une récolte ordinair.-une autre peut donner le quart, et le reste ne sera qu'un peu de maigre paille brülée et desséebée avant le temps. 11 y a eu de la pluie deraièremeut, et c'est ce qui m'avait aveuglée jusqu'ici, mais ces pluies étaient aussi tardives qu'insuffisantes. Les étangs ds réserve auprès des riziéres sont absolu- ment a sec. J'allai voir aussi les riziéres les plus voisines dus nótras et celles-la ofFrirent a mes yeux un triste spectacle de misérables tiges rabougries, sans même un seul épi. Vous pouvez concevoir ma désolati.m Cette constatation, en e'ftet était pour moi toute une révélation. D'abord, notre récolte man quée totalementia récolte des champs de rorpbelinatde plus les autres récoltes étant manquées comme la notre, augmenta tion énorme dans le prix du rix. Et pourtant, il faut nourrir la petite familie de plus de 30ü boucbes que vous m'avez coutié! Et pi us que cela malgré ma conscience et mes scrupules d'économe, je me sens forcée de coaserver la tradition de notre cher Institut qui est d'ouvrir la porte aux malbeureux, de les recevoir et de ies nourrir. Si vous trouvez le moyeu de faire des miracles, de toucher les coeurs, je vous en laisse la chargequaut a moi je ne puis que pousser uu cri de détiessse Vous savez, je vous l'ai déja dit, qu'avant le commencement de la récolte, j'ai eu a acbeter beaucoup de riz brut étranger, apporté du port de Cola- cbel. E 1 bien, a présent, j'ai essayéde faire un eontrat en dimiouaut un peu le prix déjb exhorbiiaut, impossible! Le nz se vend partouta prix dor, je ne l'aurai pas moins de zOOO frsj de plus qu'a l'ordiuaire, et encore... De plus, pour engager ce eontrat, je dois avouer que je a'ai pas l'argeut en mains. Notre petit Jésus, qui est ie votre suitout, doit nous venir en aide, c'est son affaire. Même, il u'est pas certaiu que j'obtienne assez de la récoite présente, puisque ies agents babituels, toujours siconfiants, n'ossnt nen promettre, et refuse t de signer ie eontrat. Que faire? Faudra-t-il diminuer les rations de nos enfants Vous savez d un autre cóté, ce dont nos orpheliues, dans leur croissance, ont besoin, quel appétit edes out et que je ne leur donne que le nécessaire. Pour la première fois depuis onze aus, j'ai dü supprimer le riz a midi. Depuis plus d'un mois pour ce repas de midi nos pauvres orpbelines n'ont que des racines de mauioc sêchées au soleil et puis bouillies avec uu j peu de noix de coco. Et voila que le prix de j ces racines devient aussi ïnaoordable tout j se suit en temp de famine, même le Carpon- Catti ou sucre de palme est a deux cba- crams la pièce, juste le double du prix babi- tuel. Hier soir,un Indien dans la force de 1 Age, medisait avec un (.éuible sourire Amma (ma mère) nous ne pouvons plus jamais manger a notre appétit, on se coucbe u peu plus tót pour tromper ia faim, et puis, on boit... del'eaul Pauvres gens I... Et il nous arrive a i'orphelinat presque tous les jours des misères nou«elles. Ce maiiu, ce fut une pauvre puyenne avec son bébé de sept jours, son mari est mort il y a cinq mois, et sou fils agé de neuf ans s'est égaré en allant member ou est mort de. faim en route, el 1 e ne l'a plus revu depuis lonatemps. Et la malheureuse a Inspect, d'une affaméo les bras ei les jambes d un squelette avec la figure et l'esto- macdémesurément enfiés,c'estaffreux avoir. Ranimerons nous cette vie qui parait déja éteir.te? Pourra-t eiie vivre assez longtemps pour apprécisr le don de la ioi et recevoir le sami bkptême? Je l'espèren'est ce pas le plus gra .d bienfait que nous pnissions lui procurer? L autre jour.il y a un mois de cela, arrivait une pauvre femme avec ses 4 enlanri, deux petites filles et deux petits gargons, touw extcnués et enllés comme le sont beau coup d'affamés. L'alné des gargoDs ne me parraissait pas trop malade, et a cause de la consigne imposée par Mgr l'Evêque, je n'osaipas l'admettre quoique jen eus grande envie. J admis l'autre vu son état, et je pnai lebon Dieu de le rappeler a lui; huit jours après, ii s'envolait au ciel avec sa robe bap tismal. La plus jeune des fillettes. Sylvie, une petite.de quatre ans, mais pas plus grandequ'on béöé d'un an a figure de vieille, reste tout le jour couohé sur sa natte, et semble iutter conti e la mort. Monique aussi eri toujours maiade et ne s'en tirera peut- être pas, bieu que j'espère eocore la sauver Et le petit gamin reavoyé Je l'ai revu depuis sur le bras de sa mère, il a regu lui aussi, le saint baptême, par une Providence spéciale, et m-dgré tout, biea que la pauv e femme 11'entende rien a notresaiute religion, et il est bien [trés du Ciel déja, urre aumóne de nos bienfaiteurs l'aur 1 sauvé aussi. Pauv ra petit sa tête appesantie per la maladie, se relevait a peine et -es yeux ne pouvaient presque plus s'ouvrir. Comme eeia fait de la peine au cccurO enfants heureux de notre cbére Belgique, si vous pouviez voir ia misère de nos petits frères et sceurs des Indes! Comme votre coeur compatissant saignerait et vous ferait faire des sacrifices héroïques pour soulager leur triste sort, et sauver au moins leurs am's. II se présente des cas laumntables dernièremeut ce fut un un pauvre petit gamin ie sept a huit ans il était seul. Après l'ordre regu de Sa Grandeur, impossible de 1 admettre, puisque cétait un petit gargon etqu'il u'était pas malade. Mon coeur saignait A lavuede ce misérabfe enfant. Peut-être le R. Père l'admettru-t il a l or pbelinat des gargons? Je lui indiquai le le chemiu et regardat le pauvre petit s en aller tri stem ent, Je n'eutendis plus rien de lui, etje l'avffs oublié, lorsqu'uu mois après une pauvre femme m'arriva un jour e me demanda des nouvelles de sou petit gargon. quelle oous avait euvoyé, disait elie Elie était veuve, et ue sacbant plus qua faire, pour sauver son enfant elie l'avait envoyé au couvent. Cétait bieu le pauvre p-tit que j'avais dirigé sur 1 orpeliaat des gargons. II y était allé le petit malbeureux, mais Ie R. Père avait regu des ordres stricts de Mgr l'Evêque et il se vit obligé de renvoyer ie pauvre orphelin. Je le sus a ors par la pau vre mère au désespoir, qui me revint pour le dire et en se lamentantelie ne l'avait plus revu, il u'était pas rentró a la maiso 1. Oü est-ii O Dieu perdu 1 mort de faim sans doute gémit elie, et elie saffaissa en pleu ral! t, a mes pieds. Je ne puis vous dire les sentiments que jeprouvai en ce moment. Quelle consolation donner a cette pauvre mère et je me sentais comme coupable et honteuse... Et pourtant, mon Dieu, vous savez s'il y a de ma faute Mais, voici une autre aventure plus sé- rieuse eucoreNos portières payennes convert,ies, sont toul imbues encore d'idéis payennes et d'égoïsmi païen. Voyant jour- nellement des misères nouvelles trapper a ia porte, etcioyant, je n en doute pas, me faire plaisiren me faciitaut la besogue, ies deux vieille8 veuves avaient pris sur elles de renvoyer ies gens qui veuaient cbercher du secours ou ies orpbelinesqui soilicitaient un refuge. Heureusement, j en fus infi rméo bientöt: uni semaine. deux semaines. per- soune tie vient plus? Ehquoil ce n'est pas pourtant la tin de la famine me disais-j Ce ne peut, être non plus le désespoir ou L découragement, des pauvres gens qui leur fait fuir ffotré porte. Je voulus une enquête. Eb hien dis-je aux portières. il ne vient plus de monde? Voilé quinzejours que je ne vois personnel Et les pauvreB femmes trembiantes se mettent a balb itier et a me demandei pardon. Eb bien I leur dis-je qu'y a-t-il done Voyons I dites moi la vérité 1... C'est que, Mère, il est bien venu - du monde et des enfants,plus même que tous j les jours, mais j'ai cru... le riz est si cher, et il y a déja taut d enfants, et comment ferez vous Mère J'en avals assez entendu, l peioe pouvais-je contenir mon indignation a j la pensée que l'égoïsme et l'iguorance de. ces I malheureuses avaient peut être ameré la perte de plus d'une bme M as el es ne reeom- menceront plus j'en suis süre. Je leur ai fait i voir l'énormité de leur faute et les ai mena- cées des yeines les plus sévères, si elles osaient encore jamais renvoyer qui que ce soit sans ma permission. Pauvres pa'ienw, abandonees a leurs préjugés et a leur l'atai égoïsme! Quand done comprendron'-iL nos idéés chrétiennes Et voila pourtant i'élé ment avec lequel nom sommes aux pr ses, su, tout paree temps do famine- Les p.iiens ne sonKeront jamais a se priver eux-n.êmes pour soulager la misère d'autrui; bien au ooi traire, ies marebands déja riches cher- cberont a profiler de la dise te pour augmenter encore Is prix du 1 iz et s'eiiricinr encore Ils pour-aient neus aider sans trop se gêner peut-être en nous veu.iant ie riz au prix ordinaire, mais ils n y songent jamais l'aigent est leur seule préoccupation ils 11e rêvent que cela et po ir réaliser leur rr-ve. ils ne reculent devant aucune cruauté. Si parlois ils fout l'aumone ou -'ils rlistribuent des vivres, c'est a la mauière du pbarisien de 1'EvaDgile et oour en tirer gloire Pauvres gensl... Dans le Nord de l'Inde, le gouver nement Anglais fait entreprendre ce qu'on appelle des travaux de famine, et paie d'ordinaire les ouvriers en denrées. Eu outre dans tous les endroits princip&ux, 011 ouvre des iistes de souscription p >ur les affamés* et nous en li«ons les doDnées dans les jour- naux. Mais ici, au Sud, daus un état natif, nous sommes abandouués a nos propres res sources et a la boDne Providence, et ies pauvres gens ne connaissent «'autre refuge que 1'a.sile de l'Eufant Jésus. Je viens done répéter leur cri de détresse et fot mui-r en ieur 110111 un appel pres ant aux ao es com- patissantes de Belgique pour qu'elles nous viennent en aide. Vous êtes si loin de nous, en ces moments difficiLs, chère Révérende crement, ils en sont revenus plus encore édi- fiés du spectacle de la tolérance de l'Angleterre protestante. tQue l'on ne s'y méprenne pas, en effet. L'interdiction arrachée, en dernière heure, au premier ministre anglais fut le fait d'une in- fime minorité de protestants fanatiques et trés remuants. L'immense majorité de protestants ne s'était nullement souciée de faire interdire la procession; et lorsqu'ils appririrent la déci- sion intervenue, la plupart Ia désapprouvèrent. Nombre des principaux journaux protes tants de Londres les uns plus formellement que les autres se montrèrent peinés du geste d'intolérance de M. Asquith. Et, de fait, tou tes les autres manifestations publiques de foi catholique, se ratachant ou non au Congrès eucharistique, furent non seulement tolérées mais entourées de protection et d'égards dongt nous avons lieu, nous catholiques beiges,d'être franchement jaloux. Qu ede rossades en t'ègle, parfois mêmes douloureusement tragi- ques, l'occasion de manifestations publi ques de ffos principesII en est qui datent d'un quart de siècle et dont le souvenir est encore cuisant. A Londres, les protestants étaient IA quel- que cinq millions qui pouvaient nous pulvéri- ser; et c'est A peine si au passage de centai- ïies de prélats catholiques et du représentant- officiel du Pontife romain tant honni, c'est peine si l'on entendit quelques sifflets lancés par des mal élevés ou des apaches, qui n'étaient eertainement pas plus protestants qu'ils n'é taient catholiques. De même pour la procession des enfants. Se figure-t-on un cortège de 17.000 enfants (tout le chiffre de population d'Ypres) défilant travers les rues de Londres, la plupart por- teurs d'insignes, d'écharpes, de rubans aux eouleurs pontificalesd'autres portant des ban- nières religieuses ou des inscriptions consti tuent une prière pour la conversion de l'An gleterre? Et eet interminable défilé ne fut l'objet d'aucune contre-manifestation. Que dis- je? Pendant huit jO|Urs l'on vit les rues de Londres, voire les temples protestants par- courus par des milliers de prêtres en soutane et des laïcs porteurs d'insignes, de cocardes, de brassards aux eouleurs pontificales; mê me, plus on en avait, plus on était eonsidéré. J'en ai fait l'expérience, en même temps que deux autres congressistes. On a moins d'é gards, dans notre pays, pour la rosette ou le ruban fixé A la boutonnière qu'on n en avait lA-bas pour la croix et pour les insignes romains étalés sur la poitrine. Non moins édifiante l'attitude de la presse i anglaise. La plupart des grands journaux pro- testants n'ont cessé de faire au Congrès eu- jj charistique ia plus large part dans leurs inter- minables colonnes; et leur langage était non seulement correct, mais absolument bienveil- Mère, et parfois la situation me fait peur. s lant et élogieux. Vous, qui savez si u en obtenir tout ce que 1 Mais ce qui m'a particulièrement édifié, vous V 'iiL'z du petit Jésus, priez pour nous, c'est la liberté, mieux que cela, l'appui officiel aecordé aux militaires catholiques pour l'ac- 1 complissement de leurs devoirs religieux. C'é- demandez pour nousafiu qua no issmvions les malheur ux aff unés et que surtout uous puissions sauver leurs Ames de ia damnation éternelle. tait le dimancfifrj A 9 heures. Devant l'église St-Pierre—St-Edouard, oü se faisait l'adora- tion perpétuelle, vient se ranger un escadron d Jésuite beige, missionnaire aux Indes 1 d'une centaine ou deux de «horse guards», écrivait daus uu journal anglais un article j commandés par leurs chefs. Et militairement tous ces gaillards de six pieds de haut, en su perbe tenue écarlate, vont s'agenouiller sul les bancs de l'église et assistent respectueuse- ment A la messe et au pröne. La messe teimi- née, tout ce bataillon se léve et écoute debout l'exécution, sur l'orgue, de l'hyne nabonal anglais. Et quand ils ont quitté l'église pour retourner en corps A la caserne, un autre ba- s taillon des artilleurs, cette fois,vient oc- cuper leur place et assister A la messe suivan- f te. 1» Cela se voit en Allemagne aussi. Mais en Belgique? Autre sujet d'édification, au cours d une bal lade domiuicale sur la Tamise, de Londres A Greenwich. Londres, on le sait, est un des ports les plus mouvementés du monde entier. De Londres A Greenwich, les deux rives du fleuve ne sont qu'une suite ininterrompue d entrepots et de chantiers. On s'imagine l'ac- intitulé Je me demande qui osera refuser de m'aiderA mou tour je me permets de demander: Qui oserait ne pas écouter la voix d'uae tefie iufortuue et retuset- une légère aumóne aux pauvres aff-tmés qui vous la demandent. et qui vous la rendront au centuple en prières et héuédictio is. es aumönes seront regues avec reeonnais- sa ce dar.s la M iison du Sacré Coeur. Chaussé) de Menin, Roulers, ou par i'iuterrpédiaire de- families des Soeurs Missionnaires de Mulaga- mudu Pour paradoxale que puisse paraïtre mon affirmation, je nhpsite pas A dire que si les Beiges sont revenus trés humiliés du Congrès eucharistique de Londres, A la suite de l'interdiction de la procession du St-Sa- tivité qui règne IA les jours ouvrables. Le di- manche, tout cela est désert et morne. Rien n'y bouge, pas un être humain n'y apparait; sur les rives comme sur le fleuve règne un si lence impressionnant, religieux que trouble seule la sirène du petit bateau excursionniste. '—Peut -on eommuniquer ses impressions de voyage A des Beiges en passant sous silence les impressions de table? Aussi bien, ici enco re il y a matière A édification. II est bien entendu, n'est-ee pas, qu'en Belgi que on n'oublie pas, en se mettant A table, ce benedicite que Montaigne lui- même, ce diletante du doute dont les «Essais» sont A l'in- dex, recommande instamment. Mais cela est bon en familie. Au restaurant, il faut s'en dispenser, sous peine de provoquer les souri- res des Homais de table d'höte. Dans les res taurants londoniens, j'ai vu les congressistes faire comme Chez eux et je vous garantis qu'aucun voisin de table ne s'en montrait offusqué. Quant au menu, n'en parions pas: de gus- tibus non disputandum. Mais la cuisine an glaise jouit d'une trop bonne réputation chez nous, notamment au Cycle Club yprois, pour que je m'avise d'en 'dire du mal. Mais si vous tenez A arroser dignement des plats aussi estimés, n'allez done pas dans des Temperance- houses. Encore, en semaine, est-il avec le ciel des aecomodements. Après avoir franchi l'onde amère pour as- sister A une belle fête comme le Congrès eucharistique, je n'éprouvais nulle envie, pour ma part, de me désaltérer d'eau claire, de «gingerbeer» non plus. Et puis, sur le sol anglais, la 'douce romance me revenait na- turellement A l'oreille: De I'Espagne A l'Angleterre J'ai goüté, tour A tour, ^Le bon vin, la bonne bière... Et ccetera. Adonc, moyennant quelques «pences», miss, la serveuse du temperancehouse, se décidait sans trog de peine A quérir un chasseur qui, lui, me rapportait du bar voisin le pot d'«ale« désiré. j ;Mais le dimanche c'était une autre affaire. Même en dehors des heures d'office, miss perdait toute sa complaisance et me refusait obstinément la boisson fermentée. Je me suis vengé en allant m'assurer si cette rigidité puritaine s'étendait aux bars eux-mê- mes. Ah! bien oui. Ce que j'en ai vu de gentlemen et de gentlewomen s'ingurgiter du stout et du whisky A bouch qeue veux-tu! Les bars regorgeaient. Quelques dames seule ment se faisaient servir en même temps un biscuit, question de transformer l'apéritif illicite en un casse-croüte permis 1 On n'est pas plus tempérant. C'est égal, il faut savoir regarder entre les doigts et ne pas s'arrêter A ces peccadilles. Tout compte fait, nous aurions souvent grand avantage A nous modeier sur les en fants d' Albion. ..I''. X Réunion du Conseil Communal du samedi 19 septembre.— La séance s'ouvre a 5 h.1/2. Rrésents; MM. Colaert.bourgmestre; Fraeijs, écheviu Fiers, Vandergbote, D'huvetter, Iweins d'Eechoutte, Lemahieu, Biebuyck, Begerem,Boone,conseillers. M. Boudry,chef de bureau, fait lonctiouc, de secrétaire com munal. Excusés MM. Vandenboogaerde, éche- vin Struye, Yandeupeereboom, Bouquet, Sobry, conseillers. M. le Bourgemestre communique une lettre de M. ie Ministre des chemins de fer disant que, sur le demande du Conseil com munal, une horloge sera placée piochaine- ment a 1 extérieur de la gare. Yoirie. Le Collége piopo^e diiiérentes modifications aux aliguemeuis fixes par ar- rêté royal du 1» mai 1905. pour le quartier de la Station. Les pans coupés de 14 m,25

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1908 | | pagina 1