Neulraliié coutestée Pourquoi un portrait Trembiemenls tic terre a Vpres Pour les Sinistrés d'Italie II est voyageur artiste épris des beautés de la nature qu'il a trouvée si captivaote si lncomparablement belle dans la riante Sicile... Jeudi soir ilnous a transportés en esprit pendant deux heures dans ce pays enchan* teur, pour y admirer, Palermo la grande Girgenti l'aucieuneSyracuse et Catane, Nicosie et Messine... Et tant d'églises, de palais, de temples anciens en leurs styles grecques dorique ou corinthien, arabes et mauresques, romans et normands dans eet étrange pays qui, a travers l'bistoire, a passé sous toutes les dominations et qui comprend encore un mélange ótonnant de races les plus diverses. Et la contrée et les sites ont passé sous les yeux, l'Etna et les pies environnants, et les cêtes et la mer et tout ce qui attache indissolublement a ce sol tremblant le peu- ple sicilien. Et le peuple lui-même, son type physique, S63 moear3 at coutumes, sa vie sociale, toute sa beauté, tout son attrait dans la misère et la pauvreté. Et enfin la catastrophe écceurante qui bouleversa l'ile, qui émo- tionna l'Europe et le monde entier. Nous avons quitté la salie de fète dans la mêlée d'une f'oule satisfaite paree qu elle avait vu ce qu'elle avait lu ou entendu dire, paree qu'elle avait entendu une fois de plus par une bouche autorisée ce qu'était la terre de Sicile et le peuple Sicilien satis faite bien plus encore paree qu'elle avait participé dans la mesure du possible a l'ceuvre de bienfaisance et de charité. Au moment de mettre sons presse nous apprenons avec satisfaction que la souscrip- tion au bénéfice des malheureuses victimes de la Sicile et de la Calabre s'élève k environ deux mille sept cents francs. Honneur aas Yprois! Comme de juste, nous prenons raremeut au sérieux le journal peu sérieux G'est dire que ses diatribes poiitiques re nous émeuvent guère, même quand, ti'aven- ture, elles ne comportent ni exagóraiions ni e reurs trop manifestes. Eh bien, nous l'avouons, cette fois le Progrès nous a ému, voire profondémc-nt indigné. Nous étions loin d3 nous attendre a ce que le drame le plus poignant de3 temps modernes, les larmes et le sang de centaines de milliers de victimes dussent servir d'occasion aux dernières mesquineries d'une politicaille aux abois. Dieu merci, cela na portera guère a conséquence. Ce n'est pas nous qui avon3 inventé le tous pingres!de la Ckronique que la spoliation des congregations fran- qaises et l'aceaparement du journal La Croix elle ne sera jamais ratiliée en droit et en équité par l'bistoire. Mais, nous ne voulons donner a cette protestation qu'un caractère purem nt pla- tonique et de principe. Par charité et par souci des convenances nous ne lui donnons aujourd'hui qu'une portée locale, celle d'une riposte du tac-au-tac. Périsse la politique plutót qua de nous laire violer le respect sacré dü a la misère et au deuil 1 Res sacra miser. C'est la question que pose ie Progrès a propos du portrait de M. le bourgmestre Colaert, que la ville a décidé de s'offrir a elle même pour compléter dignement la série des portraits de ses bons serviteurs. Pourqoi un portrait Eh bien, oui, nous aussi nous nous le demandons. Ge n'est pas un simple portrait, c'est un monument que la Ville se füt plus volontiers offert, n'eut été ce double empêchement qu'il n'est pas d'usage de statufier les vivants cela viendra peut-être, mais le plus tard possible et que M. Colaert s'y füt formel- lement opposé, puisqu'il a prié instam- j ment ses amis de le laisser passer en faisant j du bien a la ville. Mais cela ne change rien au principe que c'est un monument plutot qu'un simple portrait qui s'imposait en l'occurence, afin de marquer une juste gradation dans l'hon- neur traditionnel rendu aux fcourgmestres méritants. Honneur exceptionnel parce que mérite I exceptionnel. Parce que, sans relüche, depuis pres d'un quart de siècle, M. Colaert a pris a coeur la bonne gestion de la ville d'Ypres, et qu'un homme de sa trempe et de sa valeur ne prend pas a coeur les intéréts d'une ville agissent iongtemps dans le même sens. Au sans mener brillamment a sa fin la difficile dessous, 1 accroissement simultané de la pres. entreprise. s sion et tie la température amène la matière a Et les preuves sont la.deprsées a profusion un état plus different encore de ceux que nous dans toutes les artères, inscritcs en lettres connaissons. Le mélange des éléments chi- ineff cables sur tous les trésors artistiques miques est complet, en sorte que les métaux fumer sur le théütre d'un incendie Iongtemps après l'extioction du feu. Ainsi doac l'état géologique du sol beige semble de nature a nous rassurer pleinement. Si nous sommes souvent gratifiés ici d'un temps de cbieu si nous grelotons ferme en hiver pour suffoquer en été; si la contrée est désespérémeni plate et le ciel désespérément gris si tout conspire par ici pour nous ad. ministrer spleen, catarrhes, bronchites, ru- matismes, congestions, etc.; si nous ignorons les charmes édémiques de ces pays enchan- teurs oü fleurit l'orangeroü la brise est plus douce et l'oiseau plus léger; oü rayonne et sourit, comme un bienfait de Dieu, un éternel printemps sous un ciel toujours bleu» en revanche, nous ignorons aussi ces terri bles güte-sauces qui sont pour ces climats fortunés les séismes et les éruptions volca- niques. Et encore Avons-nous bien le droit de dormir sur nos deux oreillesï Non certes. Même ici nous dansons sur un volcan sur le grand volcan central du globe. D'après les derniers oracles de la science, ce ne serait plus, il est vrai, la mer de feu Iongtemps supposée, mais ce serait tout com me, sinon pire Voici, en effet, la conception qu'il faut se faire de notre boule, sans ja mais perdre de vue toutefois qu'a i'instar de la femme, Souvent science varie b:en fol est qui s'y fie. La croüte plus ou moins solide du globe n'aurait guère qu'une épaisseur de quarante kilometres (vingt par endroits) soit la 318® partie seulement du d'amètre terrestre une croüte d'un millimetre d'épaisseur seulement pour un fromage d'un mètre de tour Cette pelure reposerait sur une masse li quide d'épaisseur a peine double. Ce liquide, soumis a une pression formidable, possède une viscosité qui lui permet d'obe'ir ses efforts même assez faibles, a conditions qu'ils de la ville. Trop d'autres preuves cependant sont, denses cux mêmes peuvent prendre naissance pres de la surface. Lcs anomalies de la pesan. malheureusement, plus discretes ct nappa- teur et de la densité ont disparu la résistance raissent pas au grand jour et ce sont peut- A"f1- être les plus importantes. Tels l'immense labeur de cabinet, ainsi que la vigilance incessante donnée, jour et nuit, a la bonne marche de la chose publique. Tels ces travaux d'hygiène, d'une impor tance capitale, mais qui ne laissent pas de trace apparente, une fois la voirie refermée sur l'égoüt. Tels sentent ces triomphes diplomatiques, moins apparents encore, iemportés dansles Et, sans vouloir rendre tons les libéraux cabinets ministériels et grace auxquelles les solidaires de i'attitudc de leur organe sans contester l'esprit humanitaire de nombre d'entre eux, nous pouvons bien aire, n'est ce pas, puisqu'on nous y oblige, que de loin la plus large part des souscriptions de charité en géuéral proviennent de la génc- rosilé catholique. II n'en est que doublement odieux de la part dn Progrès d'avoir e3sayé de réduire encore la maigre participation représeutée par i'offrande de ses amis. Et n'est-il pas inou'i que ce soit le vil p!ais:r d'être désagréabia a un chef du parti adverse qui ait ainsi determine des journa listes k tremper leur plume dans le sang de sinistrés A les entendre, la neutralité aara.it été violce parce que M. Fraeijs serait a inter- venu comme président da l'association catholique». C'est la un mensonge inexcu sable, car il n'est pas d'affiche en ville plus voyante que celle aux couleurs italiennes, et sur cette affiche 1 intervention de M. Fr^ijes est expressément et plainement motivée par sa qualité d'Echevin. Elle l'est d'autant plus qu'il est en même temps Président de la commission des fêtes da la ville, c'est a dire d'une commission absolument officielle, autantquela qualité de Bourgmestre qui menaces de plus d'une e'pe'e de Damocles suspendue au-dessus de nos têtes furent toujours rendues vaincs. j Les colonnes de ce journal ne suffiraient i pas a i'énumération de tous les titres de M. le bourgmestre Colaert a la reconnaisance j publique. La rancune et la jalousie politique, pous- j sées au dela des limites permises, sont seules capables de faire contester ce que la bonne 1 foi reconnait unanimement. j Nous reconnaissons toutefois que les cir- constances ont tres heureusement servi la haute valeur personnelle et le dévoüment inlassable de notre digne bourgmestre. Un bourgmestre libe'ral n'eüt pu se flatter d'obte- nir au Parlement, a la Province, dans les ministères, le quart de tout ce que notre éminent député a obtenu en faveur de la ville dont il était a la fois Ie représentant et 1'ad- ministrateur. Nous n'en dirons pas davantage aujourd'- hui. Loccasion nous sera offerte, cette j année, de voir se grouper autour de M. Colaert tous ceux dont 1 Unu est assez bien néé pour ne pas ^écoonaitre les Joyaux j services d'un vieux servireur modèle. Mais puisque neus en sommes a parler du Portran, et puisque le monument est impos- figure sous le nom de M. Colaert, député 1 sible, disr-ns que nous verrions volontiers le catholique, et a laquelle le Progrès ne portrait traditionnel, remplacé par un trip- trouve rien a redire, Le journal ami de tout ce qui est officiel et neutre le sait si bien et, partant, avoue si étourdïment son mensonge, qu'il traite de plaisanterie la qualité attribuóe a M. Fraeiji et qui justitie son intervention au même litre que celle du bourgmestre. Aussi, en présence de 1'attitude injusti- fiable, inconvenante et prêjudiciable de l'organe liberal, nous ne résistons pas au besoin de donner libre cours, nous aussi, a uue protestation que nous aurions eu le courage de rentrer si le journal liberal n'avait a ce point provoqué notre indigna tion. Nous aurions pu nous faire l'éeho des reclamations recueillies du cöté de certains de nos amis, lesquels trouvent, eux aussi autant que le Progrès, que la fête n'est pas assez neutre. Ils disent que l'argent devrait être envoyé a parts égales, tout au moins, au Roi de Rome et au Roi d'Italie et que l'affiche aurait dü porter a la foi les couleurs pontificales et les couleurs italiennes. Car la spoliation du Roi de Rome aura beau rester, peut-être, un fait accomplipas plus tyque dont les vollets latéraux, encadrant ie portrait central, représenteraient l'un, ros Halles; l'autre, S' Martin et son palais- annexe restauré, ces deux litres de gloire impérissables, qui feront encore bénir le nom du bourgmestre Colaert dans plusieurs siècles d'ici. if* Cela arrivera-t il Pour le savoir, consul- aux déforrnations égale ou surpasse celle qu'opposerait le meilleur acier, les vibrations se transmettent avec une promptitude extré me. Plus des neuf dixièmes du globe seraient dans eet état spécial qui parttcipe la fois des j propiiétés des solides et de celles des gaz. Grace aux appareils délicats dont on dis pose aujourd'hui, les trembleraents de terre j enregistrés en ces dernières années, et no- tamment celui qui a ravagé San Franciscó en 1904, ont apporté une précieuse contribution a cette conception qui est actuellement celle des savants les plus autorisés. La secousse est ressentie aux antipodes du point de départ •j au bout de quelques minutes, s'étant pro. pagée a raison de 10 a if> kilometres par se conde. Assez Iongtemps après, l'observateur lointain note une autre secousse ayant par couru, celle-lè, la demi«circonférence de la ter e. La nappe liquide sur laquelle repose le fragile plancher des vaches voila notre volcan. On peut comparer un peu l'écorce terrestre a la mince couche de glacé sur la. quelle s'aventurent les patineurs impatients de se hvrer a leur sport favori.... Glissez, mortels, n'appuyez pas I Prenez garde aux trous Méfiez-vous des cassures Mais la s'arrête la comparaison. Au lieu d'une eau calme et Iroide comme celle quj porte la glacé aux prairies de la porte de Lille, il s'agit, sous l'écorce terrestre. d'un liquide visqueux a haute température, solli- cité a tout moment a se déformer plus ou moins. C'est un peu comme si notre champ de glacé s'étendait sur la mer. Le magma sous-jfcent a l'écorce terrestre a ses marées, mais les oades de marée que trava'llent a produire les attractions changeantes du soleil et de la lune n'atteignent pas ici leur plein eft'et. (Les remarquables corrélations qui ont été relevées sur ce point par divers observa- teurs, notamment par notre compatriote feu M. Dierckx lors de l'éruption du Mont Pelé, sont trop peu nombreuses encore pour avoir acquis dès ores une valeur scientifique D'autres forces (chaleur, é'ectricité,magné tisme, etc.) interviennent également, mais faction complexe de ces forces est loin d'être élucidée. 11 n'en pat ait pas moins certain que le magma en question est dans un équilibre in. stable que le retroidisseinent continuel de notre planète détermiae une contraction du globe qui &emble se faire par a-coups et sans aucune régularité. Travaillée par tant de forces internes et ex- étions ici dans une région volcanique, et sur- tout d'équilibregéologique instable, oui, sans doute, cela arriverait de temps en temps. Mais, nous l'avons dit, pas de ttace d; vol- cansparici. Tout ce qui nous reste en Bel- gique ce sont les eaux thermales de Chaud- fontain-, a l'autre bout du pays. Or, ce ne sont encore la que de simples vestiges de l'ancienne activitévolcanique, presque éteinte de l'Eife gebirge allemand. On peut compa- tons la science du dernier bateau. Si nous ternes, la terre se comporte un peu a l'instar d'un être vivantelle a ses lubies et ses co* lères, ses battemenls de coeur, ses pulsations, ses moments de respiration, ses convulsions, f ses lièvres. ses eruptions, ses frissons. Et tout son processus vital, et tout son état de santé sont sous la dépendance non seulement des forces attractives du soleil et de la lune, mais surtout des phases de la vitalité solaire. Le soleil, oui, voila le dieu de la nature pour tout le système qu il trafne a vie lui a travers et les moindres variations dans les battements de ce coeur se répercutent aussitöt sur notre globe, y faisant altemer capricieusement le calme et la tempête, le cataclysme et la séré- nité, l'abondance et la désolation, la joie et la tristesse, la vie et la mort. Cette répercussion par trop manifeste, dans son ensemble, pour tous les humains. est mise en évidence de plus en plus par les savants sur le chapitre qui nous occupe. L'abbé Moreux a établi que les convulsions de la terre se produisent aux époques de grandes variations dans l'activiié solaire, et nous traversons précisément pareille épo que II est reconnu également que les trois quarts des tremblements de terre se produi sent la nuit, surtout vers le matin eri hiver beaucoup plus souvent et avec beaucoup plus d'intensité qu'en élé. D'autre part, il est établi sans conteste que les pays des grands tremblements de terre sont les rivages des grandes fosses marines (l'Andalousie, la Rivière de Gênes, la Cala bre, l'Archipel grec, presoue tout le contour de l'Océan Pacihque). Méfiez-vous de l'eau qui dort dit le proverbe. Ce ne sont pas les volcans toujours actifs qui sont les voisins les plus dangereux, ce sont les mers profondes. Quand on considère que la différence de niveau entre certaines crêtes et le fond des fosses marines voisines atteint jusqu'a la moitié de l'épaisseur de la croüte, quoi d'étonnant que ces formidables déclivités, admirablement disposées pour favoriser le jeu de recraquevillement de notre sphère, soient le siège préféré des séismes La théorie et les faits sont d'accord pour montrer que ce sont les régions les plus déprimées de l'écorce terrestre qui sont particulièrement instables- Ge sont elles qui nous avertissent, d'une facon souvent brusque et tragique, que la Terre est sollicitée a prendre une figure d'équilibre nouvelle. Nos chaines de montagnes ne sont que des plissements de l'écorce terrestre. Si les Apen- nins sont une chaine de formation plus ré cente, le pliesement des autres est loin d'être terminé il ne saurait l'être de sitót, étant données les immenses réserves de chaleur que contient encore le globe et dont la déperdi tion ne saurait se faire sans une longue série de contractions, de plissements, de tasse- ments, de brisures, de craquèlements, d'e'rup. tions, bref de commotions et de révolutions de tout calibre et de tout genre. Nous sommes loin des régions privilégiées des séismes Pas tant que cela. Et, sans né^ligei' la petite fail e que nous avons a nos portes et qui sera toujours un centre d'ap- plication. secondaire mais nullement négli- geable, du jeu de contraction du globe, que sont les quelques centaines de kilometres qui nous eéparent- des grands massifs mon- tagneux et des Jignes de g-aude fracture Au surplus, ne sommes-nous pas situés un pas de cette mer qui a déja englouti pas mal de villages de notre Flandro Placés au bord de cette fosse, destinée a se creusor e' s élargir, qui sépare FAnglt- torre du continent notre disparition n'est qu'urio affaire de temps elle pourra sur- venir plus ou moins vite, probablement après quelques peiits afïaissements prémo- nitoires, après quelques raz de marée d'essai, mais nouo avons toutes les chances du monde de reposer un jour dans un cime- tière bien a l'abri de toute profanation. D'après labbé Moreux, les Parisiens eux mêmes auraieut tori de trop se fier l'indé- fectible stabilité de ces boulevards dont ils sont si fiers. La contraclion commencée a l'Est do la France, dit-il, ne peut que s'accentuer, et le jour n'est peut-être pas éloignó oü la Manche se réunira k la Méditerranée. D'ici la, des cataclysmes transformeront notre sol, et ca jour-lü, les volcans du plateau central sauront avertir les hommes que la stabilité de l'écorce terrestre est un vain mot.Tout passe,tout se transforme.rien n'est stable, et la rnatière est dans un état de per- pétuel devenir Un sort pire que celui de Messine, voila done ce qui nous attend, s'il faut eu croire la science du jour I Ce n'est guère encourageant, je l'avoue, pour ceux qui se metteut a reconstruire... pardon, a, restaurer con amore los Hal les, 8t Martin, St Pierre, St-Jacques, etc. Au moins, Messieurs les Savants peuvent- ils nous fixer un peu moins vaguement la fatale éciiéance de ce jour qui n'est peut- tre pas éloigné C"était lè. le pays, oü sur les orangers, Le ciel était d'azur, et les frondaisons roses; C'était lü qu'en hiver les oiseaux passagers Atteignaient le soleil loin des terres moroses. C'était lü le pays [des fleurs et des chansons, Oü Thyrcis était fol au bras d'Eglé fantas que Oü, sous les pampres mürs, les filles, les garijons Egrenaient des baisers sous les tambours de basque C'était lü le pays oü, chastes bien que nus, Les bruns lazzaroni dormaient ivres de vie Oü les petits enfants aux rires ingénus Se jouaient de lamer comme un beau lac unie I Mais la terre a tremblé sur son axe et la Mort A sur cent mille humains, ouvert son aile sombre 1 Messine a disparu... la ville... puis le port I Les morts sont légion on n'en sait pas le nombre I Ecoutez dans la nuit, des cris de désespoir jS'élèvent vers le ciel de la béante tombe 1 Des hommes souffrent lü... lamentables voir, Et des enfants ont faim l'heure oü le soir tombe Les riches d'hier sont inus et vont le corps en sang. Les vieillards épargnés frappent du front la terre, L'enfant cherche une mère, et la mère un enfant. Partout ruines et deuil let terreur et mystère 1 Sur le rivage d'or, des êtres affamés Errent tendant la main, les yeux veufs de pensées Et défendant en vain les cadavres aimés Aux hordes de corbeaux par la mort attirées I... A tous ces orphelins, ces blessés, Yprois, Refuserez-vous done le secours qui console 1 Ecoutez leur appel que répète ma voix Et pour sécher leurs pleurs, prêtez-moi votre obole. Lne pièce d'argent U11 petit sou pour ceux Qui souffrent de la faim et du froid, en Sicile Donnez, pour secourir les enfants et les vieux I Lorsque l'on est flamand, donner est si facile I Les flamands ont le cceur compatissant et bon Devant tant de néant, devant tant de détresse Qu'importe quelques sous„ qu'est-ce qu'un franc, au fond! Et c'est votre .cceur, Messieurs, que je m'adresse. Donnez pour qu'un sourire illumine demain Le regard d'un enfant qui vous doive la vie Donnez pour qu'un vieiliard ne tende jjIus la main I Donnez pour nos blessés, oh je vous en supplie I... Car vous avez des vieux demeurés au logis. Car, vous avez des if ils... car vous avez des mères. D'autres fils, d'autres vieux sont nus, de froid transis Et ces êtres souffrants ou mourants sont vos frères. Ah I faites leur encor la part un peu plus belle Et ne suivez ce soir que l'élan de vos coeurs, La Sicile verra soulagées ses douleurs Par le geste pieux d'uae main fraternelle. rer cela a ces amas de débris que l'on voii - les espaces. II est vraiment le coeur du monde, (SUITE ET FIN) 1 '«•7

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1909 | | pagina 2