i
La Cantate
i La litvae des écoles
li bres Catholiques
Le Hanquel
Au Pape.
A u Hoi.
moment le voile quirecouvre cette superbe
toile et une longue ovation salue la délica
te et généreuse attention de l'éminent
ministre d'Etat.)
M. Schollaert se léve et est l'objet d'une
longue et grandiose manifestation.
M. Schollaert, chef du cabinet, prend
la parole et, dans une magnifique im
provisation fréquemment interrompu
d'acclainations, il indique les devoirs des
catholiques et leur montre comment i s
doivent agir s'ils veulent continuer hs
traditions qui les out maintenus si long-
temps iau pouvoir.
Mais tout d'aborid il remercie MM.
Fraeijs èL Colaert des aimables paroles
adressées aux membres du gouverne
ment et dit qu'il salue avee bonheur
M. Struye qu'il regrette de ne plus com])
Ier parmi ses bollègues du parlement, lui
qui fut toujours si vaillant et si dévoué.
II adresse ensuite a M. Colaert ses fé-
iicitations et constate que durant la lon
gue carrière qu'il a fournie il fut tou
jours entouré de l'estime de ceux qui
ljont Connu; il n'en veut pour preuve que
les nombreux députés qui ont voidu as-
sister aux fêtes. Nos luttes, ajoute-t-il,
ne sont pas termiriées; Lheure du repos
n'a pas sonné.
Puis rixonorable chef du cabinet ap-
plaudit a l'idée d'élever un monument
a l'iJlustre hoinme d'Etat, feu Jules Ma
lou, qui a honoré la ville d'Ypres. Jules
Malou a fait beaucoup pour la Belgique,
il 'l'a' habiluée a un gouvernement catho-
lique. Le nom de Malou est d'ailleurs
intimement lié a del ui de toutes les bel
les 'causes et1 l'université de Louvain
compte en lui un de ses plus distingués
fondateurs. Or, n'est-ce pas a l'Uni-
versité de Louvain que se sont formés
nos hommes de luttes et n'est-ce pas
d'elle que sont issus ceux qui ont hono
ré hotre cause? i
C'est pourquoi vous avez raison de
vouloir rendrejustice a v otre éminent
concitoyen qui peut être regardé comme
le fondateur du présent gouvernement
catholique. Sans doule ceux qui ont dé-
t'enu le pouvoir out changé, mais le
programme est demeuré Ie mêrne et en
té te figure toujours et avapt tout, Ie
respect de la liberté de l'enseignement.
L'enseignement lihrc est digne des fa
veurs du pouvoir. r
Tout a l'heure voire Président ade-
rnandé Légalité dans l'oclroi des subsi
des aux deux enseignements libre et
officie!. Npus comprenons la haute por-
fée de ces voeux et nous les étudierons
avec le plus scrupuleux souci de donner
a l'enseignement libre tous les avanta-
ges, auxquedles il peut légitimement
pré Lend re. (Appl.)
Le programme de 1884 a été si bien
suivi qu'on a pu le considérer comme
accompli; aussi en des assises solennel-
les, nous reunions nous' de nouveau
pour ïnfuser a notre aririée une vie nou
velle. II nous reste a élaborer un pro-
gramme qui nous vaille 25 nouvelles
années de gouvernement catholique. En-
farils du progrès, il nous; faut un pro-
gramme nouveau qui réponde aux as
pirations et aux besoins nouveaux, et Ce
programme, je vous convie a venir l'é-
labcrér au Congrès de Malines. (Appl.)
Ensuite pour lè réaliser je vous de-
mande deux choses, une jeunesse la-
borieusc iel runion dans les cceurs. L'u-
nion! Ne. vous faitcs pas de la capilale
1 idéé que pourraient vous en donner
queiques journaux ótrangement divisés,
mais qui ne reflètent pas l'opinion pu-
blique. j
Souvent les ministries y sont attaqués,
c'est leur deslinée, aussi sont-ils déci-
dés a ne pas se défendre. Je vous le dis,
les personues importent peu, nous he
sommes rien, la cause est tout. Sauvons
notre drapeau. Mals pour oela, il nous
faut! la jeunesse, la jeunesse laborieuse
et[ vaillante. j
Malheureusement la jeunesse d'a pré
sent ignore les luttes d'autrefois. Ceux
qui Ont 25 ans aujourd'hui ignorent les
heures douloureuses du gouvernement
libéral: ils ignorent les avanies et les
perséculions que nous avons subies du
rant Ces six années. C'est pourquoi nous
voyons avec inquiétude la jeunesse jouir
des bienfaits de la victoire sans savoir
a quel prix on la gagne! II faut qu'on
le lui dise, il faut qu'on lui rappelle
'les douleurs de la guerre soolaire, qui
t'aillit dégénérer en guerre civile, afin
qu'elle comprenne qu'il faut savoir lut
tel" len oe monde pour mériter et gagner
,1a Couronne éternelle. (Longues accla
mations.)
Mais, reprend M. Schollaerl, je me
suis 'écarté de l'objet principal de mon
discours, car je voulais vous dire ce que
le gouvernement catholique avait fait
en faveur des oeuvres ouvrières, pro-
fessionnelles el agricoles.
Le 10 mai 1907, ajoute M. Schol
laert, M. de Trooz déclarait au Parle
ment qu'il entendait poursuivre la po
litique inslaurée depuis bientöt un quart
de siècle par feu Jules Malou et préci-
sée en ce qui concerne les questions
sociales par le discours du Tröne de
1888. Le 21 janvier 1909, j'ai fait mê
me cette declaration.
Dans ce programme de 1886, que le ca
binet Beernaert et tous ceux qui se sont
s ui vis depuis devaieri s'a'taeher a réa
liser, le Roi affirmait déjaLa situation
des classes laborjeuses es' hautement
digne (d'intérêt et ce sera le devoir de la
legislature de chercher, avec un sur-
croit de sollicitude, a l'améliorer.
II convient nolamment, disait-i', de
favoriser la libre formation de groupes
prof essionnelsd'établir enlre les
chefs (d'industrie et les ouvriers des liens
nouveaux sous la forme de conseils d'ar-
bitrage et conciliation, de réglemen-
Ler 'ie travail des femmes et des enfants,
- de réprimer les alms qui se preduisent
dans le parement des salaries, de faci-
liter la construction d'habitation ouvriè-
re convenable, d'aider au develop- 1
pement des institutions de prévoyan-
ce, [de secours d'assurances et de pen
sions et de chercher a coinbattre les ra
vages de l'ivrognerie et de l'immoralité.»
11 a jou tail «Non moins éprouvée que
l'industrie, l'agriculture, dont le code j
vient d'etre voté, peut aussi compter sur I
tloiut le dévoüment du gouvernement. 11
s'appliquera a développer reaseigne-
ment agricole, a multiplier, par l'établis-
sement de champs de démonsiration et
de conférences, eet aulre enseignement,
non moins important, qui est destiné a
vulgariser des méthodes nouvelles et a
réprimer les engrais et les semences.»
Nous pouvons relire avec fier té ce
programme 'tracé il y a vingt-quatre ans.
Le gouvernement catholique s'est ef- j
forcé d'en assurer 1'exécution: pas une j
de ces questions restée sans solution;
pas une de ces lacunes non comblée; 1
pas une de ces plaies non fermée!
C'est dans cette voio que nous enten
dons persévérer. Notre lache n'est pas
'terminée. Comment une coalition libé-
rale-socialiste pourrait-elle la poursui
vre a notre place, alors cpie toutes nos
Catholiques,' a genoux devant Dieu,
mais debout devant les hommes!
I C'est ainsi que nous saurons réaliser
la devise de votre concitoyen Nyssens,
rappelée tantót: «Toujours en avantl
Sans 'faiblesse mais sans témérité.»
L'orateur félicite Mme de Hem pour
1'excellent portrait de M. Colairt et fait
encore un appel ii 1'union des catholi
ques. Arrière, dil-il, ceux qui sèment la
division; ne les écoutons jamais: restons
élroitemeut unis. Soyons toujours les
él us des catholiques e' ne cherchons pas
si parmi nous se trouvent des vieux
catholiques, des catholiques progressis-
tes (ou de la jeune Droit:. II n'y a qu'un
parli Icathbliquec'est le parti du Christ.
1 (Applaudissements).
I Serrons-nous au tour du drapeau; dé-
fendons-le jiisqu'au dernier souffle.
(Ovation).
Aux applaudissements de l'assemblee,
ihonorable Chef du Cabinet annonce
que leis travaux d'achèvement du Canal
de la Lys a l'Yperlée seront mis en ad
judication le 18 Septembre prochain et
que pour les chemins de fer ils compor-
teront 'de notables ameliorations dont les
Yprois n'auront qu'a se féliciter.
j La parole agréable, éloquente et per
suasive de l'éminent homrae d'Etat et du
grand chrétien qu'est M. Schollaert pro
duit sur tous une vive impression. Son
vibrant appel au travail dévoué de la
jeunesse et a l'union des coeurs ne restera
pas sans réponse.
11 est deux heures et demie lorsque le
distingué chef de la Fanfare Royale,
Mr Louis Arschodt, donne le signal de
1'exécution.
L'Yper-Cantate est de grand envergure,
une oeuvre due a M. Oscar Roels, le
compositeur Gantois bien connu. Elle
reflète pleinement le génie de la race
flamande. M. Roels a travaillé sur un
magnifique poême dans lequel M. l'avocat
Sobry, conseiller communal d'Ypres a
lois sociales ont été combattues par les retracé le passé; le préSent et l'avenir de
libéraux
En 1889, le gouvernement catholique
propose a la Chambre une lol sur les j
habitations ouvrièrestous les libéraux j
vote nat contre ces lois ou s'abstiennent!
En 1889 encore, le gouvernement dépo-
se un projet de loi sur le travail des
femmes èt des enfants: vote hostile ou 1
abstention des libéraux!»
En 1898; loi sur les unions profession-
nelles: «vote hostile ou abstention des
libéraux!»
En 1900, loi sur les pensions de vieil-
lesse: «vote hostile ou abstention des li- 1
bèraux!»
En 1903, loi sur la reparation des acci- t
dents de travail: abstention des lïbé- i
raux!» f
En 1905, loi sur le repos du diman- J
che: «abstention des libéraux!»
Entre les catholiques et nos adversai- j
res les ouvriers jugeront. (Acclamations), j
S'occupant ensuite plus spécialement
de l'agriculture, dont M. Fraeijs avait
parlé avant lui, M. Schollaert dit:
L'agriculture, c'est la richjesse des na
tions. Toutes nos mines de houille réu-
nies rapportenI par an 270 millions; l'in-
dusLrie laitière seule rapporte 300 mil
lions par an!
Comment dès lors pourrions-nous
nous désintéresser de l'agriculture? Le
gouvernement catholique n'a pas com-
mis telle faute et Ia creation du minis
tère de l'agriculture fut un de ses pre
miers actes. II fut d'une activité remar-
quable.
Les indemnilés aux cultivateurs pour
pertes subies en 1884 a 1906: furent de
14,620,432 fr.
L'enseignement agricole: dépenses de-
Piuis 1884; plus de 23 millions.
Les associations* agricoles ont recu
950,000 fr. de subsides en un an.
Est-ce tout? Non; et Ie ministre parle
des écoles ménagères agricoles, qui ne
sont pas encore assez fréquentées; nous
les favoriserons, dit-il, bar il importe que
l'enseignemeril agricole prenne le mê
me développement que l'enseignement
industriel. L'orateur s'étend longuemenl
sur eet objet qui mérite d'attirer Lat
ten tion des pouvoirs publics et des hom
mes d'ceuvres.
Les braves campagnards, dit-il, sont
nos meilleurs amis; ils ont gardé intact
la foi de leurs pères et de leur Dieu. II
reste beaucoup a faire: les campagnards
ont sur tout besoin d'une education pro-
fessionnclle. Notre aevofr est de les con-
durie 'dans cette voie, de leur rendre
le foyer plus doux. Ils ont été norie sa-
lut dans les momenis difficiles, faisons
pour eux ce qui peut être fait, car ils ont
fait le parti catholique tel qu'il est
maihtenant.»
Dans oe domaine comme dans d'au-
tres, la solution; se trouvé dans le res
pect de la liberté et c'est pourquoi nous
rejetons la perspective d'un gouverne
ment tyranique comme celui de 1879.
notre antique cité. Le mattre Gantois a
su tirer un excellent parti de ces trois
phases de l'existence de notre ville la
période glorieuse du moyen-age y est
dépeinte en accents d'un ampleur majes-
tueuse une longue lamentation décrit, en
des phrases poignantes la déchéance de
la cité, puis un mouvement vif et alerte
exprime le courage, l'espoir en l'avenir.
Le final triomphant richement harmonisé
sur l'air populaire local, Tuindaglied
produit un effet impressionnant rehaussé
encore par l'éclatante sonnerie des trom-
pettes thébaines. Le public enthousiasmé
fait une ovation bien méritée au compo
siteur, au poête, ainsi qu'au vaillant M.
Louis Arschodt, qui a su former en moins
de quatre semaines cette chorale de six
cents enfants et jeunes filles de nos éta-
blissements catholiques d'instruction avec
l'accompagnement de la Fanfare Royale.
M. Colaert remercie avec effusion tous
ceux qui ont contribué a la réussite de
cette superbe caqtate en exprimant l'es
poir qu'une seconde exécution piusse se
faire bientöt.
'j L'imposante cérémonie de l'assemblée
générale est terminéeune grandiose
manifestation de sympathie attend les
ministres et le dépuié jubilaire a la Salie
Delbeke.
Les deux cötés de l'immense salie sont
j occupés par les 3500 enfants de nos
écoles catholiques libres. Le coup d'oeil
est empoignant et le moment inoubliable
j lorsque les ministres et le héros de la fête
apparaissent suivis du cortège nombreux
des souscripteurs au banquet. La musique
des orphelins entonne la Brabanqonne et
l'air d'Ypres, pendant que notre jeunesse
scolaire acclame avec frénésie les chefs
aimés du gouvernement et du parti ca
tholique. Des gerbes de fleurs sont offertes
au Président du Conseil et au député
jubilaire. Cette manifestation toute spon-
tanée gagne tous les coeurs catholiques et
démontre d'une fagon imposante la vitalité
de notre enseignement libre, qui repré-
sente plus des huit-dixièmes de la popu
lation scolaire Yproise. Nos chaleureux
remerciments a nos chères écoles, et nos
vives félicitations a leur personnel ensei-
gnant.
II est 3 heures lorsque le cortège des
autorités et des invités fait son entrée en
la salie Pauwels salué par une vibrante
Brabamjonne suivi de l'air d'Ypres
exécutés par l'excellente harmonie com
munale, Celle-ci fait entendre des mor-
ceaux choisis pendant toute Ia durée du
festin.
Les étrangers ne peuvent s'empêcher
de s'extasier devant cette admirable suite
degrandes salles, qui font de nos Halles
un monument peut-être unique au monde.
420 convives prennent place aux trois
longues tables alignées parallèlement, tan
dis que les autorités montent sur l'estrade
oü est dressée la table d'honneur. La
décoration faite de plantes ornementales
et de fleurs, est merveilleuse.
La table d'honneur est présidée par
le dévoué président de l'association catho
lique d'Ypres, le sympathique M. Ernest
Fraeijs, échevin et conseiller provincial,
ayant a sa droite MM. Schollaert, prési
dent du conseil des ministres, René
Colaert, le député jubilaire, Bourgmestre
d'Ypres, Paul van den Peereboom, séna-
teur; M. Arthur Verhaegen-, représentant;
Eug. Struye, ancien sénateur et représen
tant Victor Delporte, représentantLan-
das, député permanentCaïmo, commis-
saire de l'arrondissement de Tongres
Ortegat, représentantde Thibault de
Boesinghe, conseiller provincial de
Ploige, député permanent du Limbourg,
Bruneel de Montpellier, conseiller provin
cial Godschalck, membre du comité de
l'association; Struye, secrétaire de l'asso
ciation M,s Vandermeersch et Boone,
membres du comité. Leleux, gendre de
Mr Colaert et G. Lebbe, conseiller pro
vincial.
A gauche de M' Fraeijs, Mr Liebaert,
ministre des financesG. Vercruysse,
sénateurvan Merris, représentant
P. Raepsaet, sénateurPil, réprésen-
tant; J. Verhaeghe, député permanent;
Busschaert, représentantThevelin, re
présentant suppléant et conseiller provin
cial le Curé de Wervicq, membre du
comité Van den Bogaerde, échevin
Iweinsd'Eeckhoutte, conseiller provincial
Neut, directeur de la Patrie, de Neckere,
juge de paix a Dixmude, Mr Robert
Colaert et Mrs D'Huvettere, Brutsaert et
Parret, conseillers provinciaux.
Le festin confié aux soins de Madame
Ve Platteel, limonadière du Cercle catho
lique, a pu satisfaire les gourmets les
plus délicats. Le menu, d'une conception
très-artistique, était ornée des portraits de
MM. Schollaert, Liebaert et Colaert et
d'une vue des Halles, sortant des presses
de la firme Callewaert-De Meulenaere, il
a été tres apprécié et constitue un beau
souvenir.
Tout s'est passé dans un ordre parfait
grace a l'admirable esprit d'organisation
et a l'infatigabilité de M.Jules Baus, qui,
chacun le sait, est sans rival dans ce
domaine.
Dès le début, la plus franche cordialité
règne dans la salie oü se trouvent réunis
la plupart des notables et des hommes
d'oeuvre de l'arrondissement.
L'heure des toasts a rapidement sonné.
C'est au milieu de'la plus vive attention
que le président de l'Association porte au
Pape et au Roi Ie toast traditionnel
Te Deum Laudamus!
Tous, Messieurs, uous sommes encore
.sous Limpression grandiose du chant
triomphal qui résonnait, il y a queiques
t heures a peine sous les voutes séculaires
de noire antique Cathêdrale.
I Ce ichdnt sublime de la reconnaissance
onvers le Maitre des destinées humaines
rious invite a tourner les regards vers le
tröne immortel de son Ylcaire sur la
terne, vers le Grand Pape, dont le carac-
tère (extraordinaire force l'admiration de
ses einnemis mêmes.
C'est quel Dieu, Messieurs, chioisit par
mi ses creatures, celles que les exigen-
t ces des temps, réclament pour guider
sou peuple a travers les vicissitudes et
les dangers de la vie présente.
Léon XIII, I'inoubiiable Pape des ou
vriers, 'par son testament religieux, avait
pjorté ses vues sur le Cardinal Sarto pour
conduire après lui, la barque de Pierre.
Et l'humble et modeste Patriarche de
Venise versa des larmes, a son avène-
ment quand il songea a l'énormité de la
charge que lui imppsait cette lourde
succession.
Vos larmes, O Saint Père, ont fécondé
le sillon de l'Eglise et leurs effets bien-
faisants h'ont pas tardé; a se faire sentir.
Vos fils vous ont comprisc'est par les
larmes et les souffrances que le Christ a
régénéré l'liumanité; c'est par vos
larmes et vos tortures morales que vous
imposez voire loi, qui est celle du Divin
Maitre, aux individus et aux nations.
I Inst'aurare omnia in Christo!
Telle est votre devise!
Le Christ partout, en tout et toujours;
tel est votre voeu; tel est aussi notre cri
de ralliement. j
Que les peuples le veuillent ou non,
Messieurs, l'Eglise est et demeurera
triomphante.
Le Pape ne l'a-t-il pas déja suffisam-
ment admirables, il a d'un geste noble
re de Pie X, quelle grandeur dans son cal-
me; que de dignité dans ses enseigne
ments, que de force irrésistible dans ses
decisions souveraines!
Le trouble ne peut l'atteindre, el cha-
què fois, depuis sou avènement, que les
pays ont voulu proscrire le règne de
Dieu, le Grand Pape a surgiles yeux le-
vés vers le Ciel, il a conjuré la tempête
et, triomphante, fortifiée et régénérée,
l'Eglise est sortie rajeunie des affres de
la lutte,
A nous Beiges Catholiques, a nous de
continuer a donner l'exemple de la sou
mission au Saint Siège. II faut que, par
nos prières, nous obtenions pour le Saint
Père un Ponlificat long et fructueux.
Unis a lui, comme jadis les Apötres fu
rent unis au Divin Mailre, il faut que
dans ce moment solennel, nous nous en-
gagions a Hester les fidèles soldats dn
Chef de la Chrélienté!
Forlifions-nous en ses exemples, en-
eourageons-nous mutuellement a la pen
sée que nulle force humaine ne peul re
sistor au roe inébranlable de l'Eglise du
I Christ. Regardons le danger en face; que
j rien ne nous trouble, que rien ne nous
1 épouvante.
i Pie X nenous ménage pas ses Con-
i seils; suivons-les et puisse notre Chère
I Belgique êlre toujours ii la tête des na-
tioins pour témoigner au prisonnier du
i Vatican, son admiration et sa recon
naissance, pour lui manifester son iné
branlable attachement et pour oompren-
1 dre tout oe qu'il y a de beau, de grand,
de noble et de généreux dans la devise
de l'immortel Pie X:
Instaurare omnia in Christo!
Je léve mon verre, Messieurs, a P 1 E
X, au PAPE-ROI.
Au ROI, Messieurs, a LEOPOLD U.
Depuis l'indépendance de la Belgifpie,
depuis bientöt 80 ans, deux Rois seu-
lement ont présidé aux destinées de la
Patrie.
Deux règries admirables eL qui sont,
en quelque sorte, le complément l'un de
l'autre, 'ont donné a la nation une ère de
prospérité, de bonheur et de paix que
bien des pays nous envient.
La cause primordiale de cette ramar-
quable prospérité ne réside-t-elle pas
dans la vigilance, le labeur incessant,
le travail persévérant et la volonté tc-
nace de nos Rois
Dès le jour, Messieurs, oü Léopold II
fit le serment constitutionnel, il avait les
yeux fixés sur l'avenir, et de son regard
scrutateur, il contemplait l'horizon. Ce
grand Roi vit son pays beau et pros-
père, mais il rêvait mieux. Depuis bien
töt 45 années, il s' attache a prouver que
soil pays, s'il est petit, il est une grande
nation; et avec une ténacité inlassable,
malgré des hoslililées, parfois cruelles,
il s'est plii a démontrer qu'une volonté
energique misc an service d'une grande
et 'noble cause, ne doit reculer jamais.
Après avoir dote sou pays d'institu-
tions sociales et économiques1 admira
bles; après avoir fait des Beiges, un
peuple de vaillants, et assure ainsi le
bonheur intérieur de la nation, il a pro-
clamé que lorsqu'un pays a at leant un
degré de prospérité tel <[ue ses frontiè-
res ne peuvent conlenir son activité, il
doit' francliir ces frqntières, et dans un
élan de générosjté et de désintéresse-
ment prouvé! Qu'elle est ïioble cetleligu-
el grandiose, désigné a ses sujets un
pays nouveau, en leur disant: Voila ce
que j'ai préparé pour vous. Bien ingrats
eussions-nous été si par une C'rainle vai-
ne, ou une peur irréfléchie nous mis
sions reCulé devant celte offre magnifi.-
que.
Oubliaient-ils done ceux qui liési-
saient a 1'accepter que nou seulement
le Congo devait inévitablement augmen-
ter nos ressources, ouvrir des debouches
Considerables a l'industrie et au com
merce, mais qu'un hut plus élevé encore
el nullement incompatible avec celui-la
se dressait devant nous, a savoir un bul
'de Civilisation? 1
Civiliser un peuple le faire sorlir de
l'ignorance fatale oü il est plongé, for
mer des coeurs et imprimer, dans t' ai le
la force du terme, le caractère d'hommes
ii des peuplades en'clore barbares, quel
plus beau motif de paöifiques conquêtes
peut aninier l'ame d'une nation!
Ouvrir des am es a la foi, quelle plus
(noble ambition pour un peuple Catho
lique
Ce sera, Messieurs, l'éternel honneur
du Rol, d'avoir combatlu le bon combat
et d'avoir ainsi merié son pays ii une
éclatante victoire.
Fasse Dieu, Messieurs, que Sa Majes-
!té Léopold II voie les fruils de sou oeu
vre, et qu'il conserve, pendant de noin-
breuses années encore, dans l'inlérêt
- - -
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