SOIRÉE MUSICAL®
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Téléplione 52
Samedi 6 Novembre ?09
10 ceaiiuieg ie N6
44® Année 4602
Cercle «Excelsior!»
Le Di manche 14 Novembre
GRAND CONCERT
La Protection du Paysage
Casse-Cou
La Saint Hubert
On s'ahonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et
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Jeudi ij Novembre, a 8 1/2 heures trés
precises, en la' Salie fweics, deuxième con
férence d apo'ogétique pour hommes
Lauthenticilé des Evangiles
par le R. P. Oastelein, S. J., professeur de
philosophies a la'ïaculté de philosophieTt
lettres de Namur.
Pfc- SALLE IWEINS
Mademoiselle A. VANDEN BERGH
professeur df. Chant
ir Prix du Conservatoir Royal de Bruxelles
et
f Monsieur LOUIS VANHOUTTE f
Pianiste
Prix d'honneur 'de ÏInstitut Lemmens
a Malines
k 8 heures.
if' if-if-if'
FANFARE ROYALE
DIMANCHE" 12° DÉCEMBRE 1909
a 7 i/2"heijres
la a Salle Iweins
II y a prés de cinq fins déja, MM. Des-
trée et Carton de Wiart ont présenté
a la Ghambre une proposition de loi
édictant des mesures pour la conserva
tion de la beauté des paysages.
II y a longtemps que l'on déplore 1'ab
sence générale de tout souci de respect
pour les beautés naturelles du pays.
Les artistes et tous les hommes sensibles
a eet t e beauté ont, de plus en plus fré-
quemment, l'occasion de dénoncer le
mépris avec lequel 011 traite les sites.
Ils reconnaissent que les besoius de l'in-
dustrie, surtout dans un pays surpeuplé
comme le nótrö, obligent souvent a des
sacrifices. El l'on se demande comment
on pourrait concilier les intéréts en cau
se. Tout le monde est d'accord pour
souhaiter que, en tous cas, on n'aban-
donne pas les beautés de notre pays
a la fantaisie, a Farbitraire de gens sou
vent ignorants, plus souvent encore in
différents; et la proposition de loi de
MM. Carton de Wiart et Destrëe sem-
blait sage.
Elle disait:
«Tout exploitant qui modifiera l'as-
pect visible du sol sera tenu aussitöt
ses travaux achevés, et si possible, a me
sure de leur achèvement partiel succes-
sif, de réparer le dommage causé
a la beauté du paysage, notam-
ment en faisant les planta
tions nécessaires a couvrir d'un man-
teau de verdure les excavations, déblais
ou remblais qu'il laissera subsister d'une
manière permanente.
•»i A défaut de se conformer au pré
cédent article, il pourra y être contrahit
par justice. L'action sera poursuivie de-
vant le tribunal de première instance
du lieu dévasté, a la requête du pro
cureur du Rol. Elle appartiendra éga-
lement a tout citoyen beige.
Le tribunal s'entourera de tous les
renseignements nécessaires et recourra,
s'il y a lieu, a une expertise, aux fins
de déterminer de quelle manière peu-
vent se concilier équitablement les
droits de 1'exploitant et ceux dc l es-
thétique des paysages.
Après cinq ans, 011 vient enfin de
distribuer le rapport de la commission
chargée d'examiner la proposition. Ce
rapport est l'oeuvre de M. Wauwermans.
Dans son travail, le rapporteur ex-
plique qu'un pareil pro jet devra né-
cessaireinent être délimilé el compter
certaines restrictions.
On comprendrait difficilement que les
exploitants puissent se trouver exposés
a Fappréciation des tribunaux qui au-
raient pour mission de rechercher, com
me condition préjudicielle, s'il y a, ou
non, dommage causé a la beauté du
paysage
II importe de limiter l'obligation aux
exploitants de mines, de minières et
carrières et de travaux publics, et non
a toute personne qui se livre a une ex
ploitation quelconque, füt-elle agricole,
et oonsistat-felle en line simple mi se en
valeur de sa p'ropriété.
Les exploitations de mines et minières
fournissent matière a autorisationsles
exploitations de carrières a ciel ouvert
sont susceptibles de réglementation; les
travaux de chemin de fer et routes né-
cessitent l'intervention préalable des
pouvoirs publics: dans tons ces cas, il
se comprend que l'on puisse subordon-
ner cette autorisation a la nécessité! de
réparer les dommages d'aspect. II suffit
de laisser a la sagesse de Fadministra-
tion le soin de dispenser l'exploitant
lorsqu'elle es timer a la mesure injusti-
fiée.
Mais ce n'est peut-être la qu'un régi
me temporaire; et force sera d'aboutir
dans un avenir dont nous souhaitons
le prompt avènement a la classifica
tion des paysages et des sites, en adop-
tant le précédent des lois hessoise et
framjaise.
Mais en attendant l'intervention plus
compléte et plus efficace du législateur,
M. Wauwermans estime qu'il appartient
a l'initiative privée de donner l'exemple
et de stimuler le zèle des pouvoirs pu
blics.
Jusq'au moment oü cette oeuvre sera
réalisée, les initiatives privées pourront
excercer et continueront a exercer une
oeuvre particulièrement féconde.
De même qu'il existe des sociétés d'a-
mis des musées dont les initiatives et
les sacrifices ont conservé a nos musées
des richesses qui semblaient dievair nous
être ravies, pourquoi ne verrions-nous
pas se constituer chez nous des sociétés
des amis des sites?
L'Angleterre a vu se constituer, en
1894, le National Trust for pla
ces of Historie Interest and
N. ia t u r a 1 Beauty.
Cette association fait appel a tous ceux
qui estiment qu'un pays ne peut saus
déchoir perdre son patrimoine de beau
té.
Mais en Belgique e'est d'en haut que
sont venus les encouragements et les
examples.
Peu de jours avant sa mort, S. M.
la Reine donnait 12,000 francs de sa
cassette particulière pour empêeher les
grands arbres de la région des Ardennes
beiges d'être abattus, et contribua a la
conservation de la cascade de Hcegne,
prés ide Spa. Le Roi, en faisant don a la
Nation des domaines de Ciergnon et
d'Ardenne, a pris soin de stipuler que
les richesses minéral es ne pourront être
exploitées, et des voies ferrées établies
que daus la mesure oü cette ex
ploitation et eet établissement seraient
compatibles avec la conservation du ca
chet artistique et de l'aspect agreste des
domaines.
Le square du Roi a l'avenue Louise
est protégé contre toute modification par
Finstitution de la commission de la Do
nation royale.
Ce serail une oeuvre féconde, que celle
qui contribuerait a réconcilier la natu-
re avec l'industrie.
La reconnaissance de la richesse j
d'artne remonte pas a une période j
i bien éloignée dei nous,
j L'on ne songeart guère, il y a un siè-
i cle, qu'il existat des Mens immatériels,
et que le patriotisme des nations ou des
individus püt comprendre la défense
id'un autre bien que celui susceptible
de prise de1 possession effective, meu-
bles ou immeubles.
Les droits intellectuels étaient incon-
nus ou méconnus, et nul ne songeait que
Fopuvre d'art n'est qu'une incarnation
de la pensée de l'artiste; que l'idée créa-
triee constitue un titre de droits étran-
gers au propriétaire de la matière.
Qui songeait il y a un demi-siècle, au
moment et suivant la parole de Mentchi-
lcolf, l'homme du XlXe siècle entrait
dans la nature comme un hourreau oü
la force brutale de l'industrie réagissait
contre les idylles de Jean Jacques et les
bergeries de Trianon, qu'un jour le lé
gislateur, qui. a constitué les servitudes
militaires, serail: fondé a créer des ser
vitudes artistiques?
Cette oeuvre est cependant bonne au
la nt que belle.
La oü le sentiment eslliétique renai-
tra, la aussi le niveau moral se relèvera;
et lorsque cét amour do l'art dans la
nature aura oonquis sa place et son
importance, on reconnaitra qu'il vaut
rniieux étudier les beautés de chaque
pays et chercher les uns cliez les autres
des objets comprendre, a admirer et
a aimer, que de se faire muliiellement la
guerre.
S'mspirant des reflexions exposées
plus haut, la commission amende ainsi
la proposition
A défaut de dispense expresse dans
Facte de concession, oil d'autorisation
spéciale, tout exploitant des mines, mi
nières ou carrières a ciel ouvert, tont
concessionnaire de travaux publics de
nature a modifier l'aspect visible du sol
et a enlraïner dommage a la beauté du
paysage, est tenu de couvrir d'un man-
teau de verdure les excavations, déblais
ou remblais destinés a subsister d'une
manière permanente.
Ainsi réduite, la proposition de loi de-
vient insuffisante, laisse place a l'arbi
traire, aux complaisances de Fadminis-
tration. Et nous sommes encore loin de
la protection souhaitée, constate la Ga-
zette, bien que nous soyons convain-
ciis qu'il ne faut pas tout attendee des
pouvoirs publics et qu'une certaine la
titude doit ctre réservée a l'initiative
privée.
La presse libérale s'effraie de plus en plus
au spectacle des démonstrations maconnico-
anarchistes organisées auiour de l'affaire
Ferrer.
Manifester en l'honneur de Ferrer, c'est
bien mais il ne faut pas, dit F Etoile
que les intéréts électoraux du libéralisme en
subissent un dommage. Or, au train dont
on marche, tout est a craindre
La bourgeoisie beige n'aime pas beau-
coup les manifestations qui dégénèrent en
attentats contre les personnes et contre la
propriété. D'autre part, nos adversaires, peu
scrupuleux sur le choix de leurs moyens de
propagande, s'apprêtent a exploiter les trou
bles de la rue contre les candidats du libéra
lisme. Gardons-nous de leur fournir impru-
demment des armes et de tomber dans un
piège grossier. Méfions-nous aussi des agents
provocateurs, qui travaillent pour qui nous
savons. Et dans l'intérêt du libéralisme,
dont les chances de revanche électorale sont
séricuses, recommandons a tous la circon-
spection
Allons, tout h l'heure ce sera nous les
cléricaux qui aurons organise les scènes de
voyoucratie, a scule fin de discréditer le
grand parti liberal
La Meuse crie également casse cou a
ses amis. Elle ist revenue des manifestations
liégeoisss, la niusée aux lèvres
Naïfs, nous espérions que la civilisation
avait fait quelque progrès et que du
moins, dans nos pays d'Occident le spectre
des révolu'ions s'était peu a peu estompé
jusqu'a disparaitre complètement devant nos
peuples éclairés et assagis. Force nous a été,
de rcconnaiire avec amertune que le race des
brutes aveugles et incendiaires est non
seulement aussi vivace que jamais, mais
qu'elle s'est en quelque sorte internationa-
lisée
La boue qui, peu a peu, s'était déposée
au fond .le l'océan des peuples et qua nous
rous flattions d'y voir séjourner a jamais,
vient, par cette stupide solution, d'être a
nouveau remuée ct, pour venger la mort
d'un Espagnol, a répandu 'a houle de ses
flots noirs jusque dans les rues de Rome et
de Paris.
Car, c'est bien la tourbe dangereureuse de t preoccupations grossièrement voluptueuses,
Tout cela pourrait se résumer en deux
mots Nous nous sommes mis une sotte
affaire sur les bras Téchons de nous en tirer
sans trop d'avarie et de ridicule.
1f'
Toutes remplies des effluves pénétrants de
l'encens auxquels se mêlent seuvent les
fraiches senteurs des fleurs, nos églises sont
toujours des lieux finement cmbaumés, dis,
pensant parfaitemeat le sexe dévot d'y
apporter l'appoint de sa parfumerie capil
laire.
Mais c'est a la Saint Hubert surtout qu'il
y fleure bon, quand descentaines de brioches
et de petits pains, fraichement sortis du four,
y répandent la chaude et appétissante odeur
des boulangeries.
Hatons-nous cependant de laisser la ces
toutes les grandes révo'mions qui, pendant
de courts instants, est remontée des bas-
fonds de la population parisienne, c'est la
horde des enragés qui, sans souci du prétexte
qui les a fait surgir, ne crient assassin
que pour crier et ne tuent que pour le plaisir
de luer.
Le Matin d'Anvers, a trouvé mieux
encore, De peur sans doute qu'on ne le
dénonce comme trop talon-rougeil
abrite son jugement sous le patronage du
Vorwaerts organe officiel des socialistes
allemands
Le Vorwaerts va plus loin en con-
damnant Férection de statues a Ferrer et la
consécration de plaques de rues a sa mé-
moire.
Hum La matière est délicate en présence
des propositions de Fespèce qui surgissent
de toutes parts.
Le Vorwaerts se place uniquement au
point de vue alleman l, mais nous ne pou-
vons le désaprouver complètement.
Elever des monuments a Ferrer, lui con-
sacrer des plaques de rue, c'est fort bien,
mais comment séparer, plus tard, la person-
nalité de Ferrer de l'idée qui aura présidé a
Férection de ces souvenirs
II faudra dire que Ferrer ctait anarchiste,
que son ideal résidait dans la destruction de
la société, dans la disorganisation de tout
gouvernement et que ceux qui ont érigé/'ces
souvenirs ne partageaient nullement ces
idé'-s utopiques et révolutionnaires, que les
monuments ou !es plaques consacrés a sa
mémoire n'ont pas pour but de glorifier sa
personnalité ni son ideal.
Et il faudra ajouter que le monument ou
la plaque ont été consacrés a une idéé
humanitaire, que leur signification exacte
consiste a magnifier la justice, 1 perpétuer
un mouvement d'indignation contre les
procés de tendance, les tribunaux d'excep-
tion, Fo'oscurité des débats, les jugements en
quelque sorte occultes, sans publication des
preuves qu'exigeait Fopinion publique.
11 nous parait difficile de faire tenir 'out
cela dans ('inscription d'un piédestal et
encore moins sur une plaque de rue.
C'est évidemment pour l'avenir que ces
souvenirs seraient érigés. Or, a moins d'en-
trer dans des détails en contradiction même
avec ces souvenirs, dont la caractéristique
est d'être synthétiques, ils est impossible de
séparer la personnalité de Ferrer, anarchiste,
de l'idée de respect des régies universelles du
droit que le monument ou la plaque seraient
destinés a perpétuer.
Nous risquons done, dans notre enthou
siasme, de soumettre les meninges de nos
descendants a une rude épreuve, car la
mémoire de cette distinction subtile risque
de s'effacer pour faire place, uniquement, a
la glorification de Fanarchie en la personne
de Ferrer, et on ne comprendra guère pour-
qoui, tout en combattant Fanarchie, nous
aurons élevé une statue a un de ses prota-
gonistes.
pour nous en tenir au parfum, plus mystique
il est vrai, mais combien plus exquis, des
belles prières que l'Egllse récite, ce jour-la,
en bénissant les pains.
II est bon, en effet, de savoir de quoi il
retourne quand l'Eglise bénit ainsi des ali
ments ou des objets quelconques, au nom
des mérites d'un saint donné.
Dieu merci, on l'a vu mercredi, la foi n'est
point en baisse a Ypres encore convient-il
qu'elle soit vive et éclairée, aujourd'hui
qu'on s'ticharne davantage a la détruire,
prétendüment au nom de la science.
Depuis que Pasteur un savant trés
croyant, s'il vous plait 1 depuis que
Pasteur a découvert le traitement spécifique
de la rage, les libres*penseurs ont pris, en
effet, vis-a-vis de Saint Hubert, une attitude
goguenarde qu'ils n'avaient pas avant cette
découverte, trop heureux qu'ils étaient, a
cette époque, de recourir, le cas échéant, au
traitement antirabique, trés clérical sans
doute, mais seul efficace, de Saint Hubert.
Quand l'Eglise nous invite a manger le
pain bénit de Saint Hubert par mesure pré-
cautionn-dle contre les suites des morsures
d'animaux enrages, Ellen'entend nullement
nous inviter a faire fi du traitement pastorien.
Et ce n'est pas non plus manquer de foi que
de recourir, a l'occasion, a ce traitement,
après avoir mangé le pain bénit, en la fete
de Saint Hubert. Ce que l'Eglise affirme,
c'est que l'homme, si savant soit-il, ne peut
rien contre la volonté divine, rien sans son
concours.
Ce qu'elle demande au pain qu'Elle bénit,
c'est de nous préserver avant tout de la
morsure du péché une morsure autrement
pernicieuse que celle d'un anim d enragé.
C'est de nous procurer, en retour de notre
foi confiante, la grace d'éviter que la morsure
d un animal enragé ne nous précipite dans
les bras de la mort sans que notre fime ne
soit guérie de blessures infiniment plus
funestes.
Limmunité que l'Eglise demande au Cjel
contre les eflfets morbides de blessures infec-
tieuses ne vient qu'en ordre subsidiaire.
Mère divinement éclairée a l'endroit de nos
vrais besoins, Elle connait la raison d'être
des maux qui affligent nos corps, et n'entend
chercher a nous y soustraire que sous rés >rve
que notre ame ne souffre aucun détriment de
cette immunité.
Au surplus, le fait est que non seulement
la protection de Saint Hubert immunise nos
Émes et móme nos corps ce que nous
permettons naturellernent a la science maté-
rialiste de contester, puisqu'elle n'y voit
goutte et n'a rien a y voir, - mais qu'on
relève a l'actif de Saint Hubert des guérisons
en fo„Ie qui ont stupéfié et dérouté la dite
science, tandisque, même depuis Pasteur,on
a vu des malades en loule mourir dans
Fépouvantable agonie de l'hydrophobie,
malgré tous les efforts des médecins et toutes
les ressources de la science contemporaine.
JOURNAL
TPRES
Gatholique
de l'Arrondissement
PAR