m m m m Choléra, Cholérine Cie La conference sur l'art Grec, ®s® Hours ou Priores Les cynotaphes asniérois Bepos dominical Mariage Chretien A la Chanibre Actes officiels On prétend q'uil y a un dieu pour les ivrognes. Je !e croirais volontiers, a en ju- ger par les chances de ce pochard que la police relevait, l'autre jour, a 5 heures du matin, en face de la Chatellenie. La boisson l'avait jeté a la renverse, de tout son long, sur le trottoiret, malgré sa chute et la dureté de lacouche, il y dormait comme un bienheureux, rêvant sans doute de tous les bienheureux dont c'était précisément ia fête ce jour-lA. Mais s'il y a un dieu pour les buveurs de bière, il y en a certainement un autre, plus tutélaire encore, pour les buveurs d'eau. Nous avons eu, en ces dernier-, temps, a Ypres comme en beaucoup d'autres loca- lités, une véritable épidémie de cholérine. Les fruits et légumes y étaient saus doute pour quelque chosela gourmanuise aidant la fratcheur relative des aliments et leur mauvaise qualité aussimais la Faculté endossait, pour une bonne part, ce petit fléau a l'imprudence des geus qui boivent de l'eau non stérélisée, fut-ce une eau de source quelcenque, düment cachetée et étiquetée. Et vraiment, c'est chose surprenante qu'il n'y ait pas beaucoup plus souvent en core des cas de cholérine, de typhus, etc. Et ceci soit dit sans aucunément jeter la suspicion sur notre eau alimentabe. II n y a pas que l'eau de Dickebusch qui soit absor- bée ici. II y a les eaux de table de touts pro venance, les eaux de puits et même beau coup plus qu'on ne le pense et qu'on ne s en doute... les eaux de tossé et d'égoüf Pourquoi dissimuler la vérité Ce soot des eaux suspectes que s'ingurgitent parfois les riverains de nos fossés, ceux qui se baignent dans notre bassin de natation et ceux qui absorbent la glace qu'on récolte, l'hiver, Onder de notelaars(prière de na pas on fondre avec Unter den Linden). Et l'on sait si 1 emploi de la glacé se ré- pand Bouel.ers, poissonniers, patissiert- glaciers, restaurateurs, limonadiers, etc., en usent et abusentet, que! que soit le mode d'emploi, il en arrive ordinairement peu ou prou dans notre estomac. Nous le savons. Ce serait rendre la vie impossible que d'exiger que l'on-observe scrupuleusement toutes les recommanda- tiens de la Faculte'. N'empêche qu'il faut toujours tendre a la perfection. Et quand des épidémies se constatent, quand le cho léra est a nos portes, il faut tenir compte des avertissemcnts et redoubler de vigilance. Sans doute, on ne change pas aisément les habitudes de la massepour y réussir il faut faire prendre un meilleur p!i aux jeunes générations. Le maitre d'école devrait s'at- tacher da vantage a inculquer rhorreur de l'eau non sté élisée. Or, do ce cöté-!a égalr- ment, il y a de regrettables lacunes. II est des écoles oü les enf'ants boivent couram- rr.ent de l'eau au robinet mis a leur disposi tion pour l'usage externe. Que le choléra nous visite comment espérer qu'aussitöt tous, grands et pt tits, sauront abandonner radicalement leur mauvaise habitude 1 Et pourtant dans ce cos-la, e est ia précaution essentielle. Vraiment, nouc avons mauvaise grace a nous pla;ndre quand parfois certains rraux s'abattent sur nous. par M. Fernand Mayence, avait réuoi, sa- medi soir. a la salie Ivveins, une assistance plus nombreuse qua la conférence précéden- te. La premièie paitie, tiaitée sarnedi, se rapportait exclusivement a l'Acropole d'A- thènes. Le conférencier s'est attaché pinci- palement au Parthénon et al'Erechteum, dontil a retracé d'abord les vicissitudes au cours des siècles, et dontil a ensui-e décrit les admirables sculptures. Nous iuitiant d'abord al'époque d'archaïs me sacró oü la convention religieuse se combine avec la vérité naturelle, époque caractérisé; par la sculture dito éginé tique paree que Pile d'Egine fut le théatre oü elle se produisit avec le plus d'éclat. M. Mayence nous décrivit eDsuite la beau'ó idé ale de l'art grec, proprement dit. Dans une série nombreuse de projections, il fit valoir les admirables configurations de la forme humaine dans les sculptures qui ornaient jadis au Parthénon les deux frontons et les frises, statue Théséo, procession des Pana- thénées, cavaliers, etc. Cette conférence, trés spéciale puisqu'elle s'attachait principalement a loeuvre de Phi dias, a été fort appréciée par l'assistance qui ne manquera pas de porter un intérêt aussi marqué pour la deuxième partie Les famil ies de Délos, le samedi 27. Ainsi done notre culte des morts n'attein- drait pas même d s'en faut a celui que les Frangais vouent a leurs chiens trépas- sés, témoin la nécropole canine d'Asnières que les étraDgers mettent, parait-il, en parallèle avec notie campo santo Yprois I Une telle appró iation est évidemment flatteuse pour les chiens frangais, oü elle faisait pendant a une idylle de cimetière tout a fait daus le goüt du peuple le plus galant du monde. Ce petit roman, offert aux pieuses méditations des lecteurs, a l'occasion de la grande iête religieuse, n'était pas fait pourtant pour corroborer les dires d'uu cor- respocdant beige vantant le culte que nos voisins vouent A leurs défunts, car c'était bien plutót le culte des vivants que celui des morls qui s'afflrmait dans cette petite hish ire. Ne dénaturons pas cependant la pensée du cirrespondant en question. II ne fait que déplorer un oubli des morts apparent et affirme, sans détours qu'A Ypres, comme généralemeni partout en pays flamand, le culte des morts, toujours trés vivace, est célébré dans les églises, oü les fidèles vien- nent en nombre considérable as&ister aux officesmais cette commérnoration s'étend moiu3 qu'ailleurs a la dépouil'e mor'elle. Cortrairement aux usages pratiqués en d autres regions oü les flours et les couron nes s'écroulent sur les tombes ©t oü parfois même les cimotières s'illuminent, ft la tom- bée du jour, de centaines de lumières papa- lottant< s, ici rotrc Campo Santo est aussi désert que les rues de la vüle, et on serait tenié 'e erode qu a l'une do ses extrémités coule le Létbé, ce fieuve de l'oubli. Aul.éthéprès, nous sommes done plutót dacco'd. Si notre c:metière est relativement désert a la Toussaiut, si le Léthé semble y couier, c'est précisément paree que nous pensou? a nos morts plus qu'on ne le fait a Asi.ières et en Francs en général, dans les mécro- poles embaumées et autour des lours créma- toires. Notre cimetière est désert paree que nos églises sont remplies paree qu'on »ert mieux les défunts, dans leurs besoins, per l'assistanee aux offices divirs que par les parties de jardinage, uous allions dire les garden-partyet les rendez vpus dun amour plus fort que la mort. Comme notre confrère,en'/ché de ia mode de Paris, nous avons cependant, uue fois rendu le vrai culte a l'ame immortelle de nos cbers défunts, nous avons comp'été ie pieux devoir par un De Profundis déposé. en guise de bouquet, sur la tombe qui couvre les restes isortels. Après quoi,nous avons fait un peu comme les autres visiteurs.Ceux-ci étaient d'ailleujs relativement nombreuxle jour de Toussaiut, et plus encore le Jour des Moits, n'en dé- plaise au journal frangais, trop rapidement inf'ormé, dans son numéro du jer Novembre, première heure. Nous avons admiré en curieux des monu ments fastueux, presque insolents, des cha- pelles qui sollicitent la curiosité p ulöt que la prière, etc. Mais nous avons admiré bien plus tel carré, euvahi par les folies herbes, iü de modestes croix de bois marqueut seuleg la sepulture de nombreuses religieusos tombées au champ d'honneur de la chanté. Pas une fleur sur ces tombes et pourtant le regard s'y attachait avec complaisance, car leur vue reposait l'Amo mieux que n'eüt pule faire le séduisant parterre. Deci dela pourtant d'aut es tombes, fl*-u ries celles-IA, reposant A la fois le regard et la pensée. Ce -out des sépul'ures d'er fants, de petits snges envolés vers le ciel sur les ailes de l'innocence. Dc blancs chrysan- thèmes et même des fleurs de toutes cou- leurs font trés bien sur ces petites tombes. Mais quel hors d'oeuvre que ces bouquets de fêto, agrémentés même d'une carte de visite, sur les tombes d'adultes Ah 1 certes, nous nous en voudrions de froisser des sentiments aussi sacrÓ3 que ceux de la douleur.Que celle-ci se traduise comme elle l'entend, nous la jugeons respectable. Son expression est d'ailleurs si sincère et souvent si na'ive, qu'on lui pardoune volon tiers ce qu'elle a d'absurde et de choquant, au calme regard de la raison, de la pensée chrétienne surtout. Nous disons plus nous l'aimons de la part de ceux qui n'ont, hélas 1 rien de mieux a offrir A leurs cbers dis- parus. Mais do la part de chrctieus, nou, ftan- cbemeut, nous neeaut ions 1'admirer. Et que l'on ne nous mette done pas pour cela en retard même sur Asnières Quand on a le courage, a l'beure même des cruelles séparations, d'inviter, par principe, parents et amis a n'apporter ui flesrs ni couronnes sur le cercueil fraichement cloué, on ne doit pas être susj ecté d'avoir oublié ses morts, loisqu'oD négligé, dans la suite, de fleurir leurs tombes *J& *J$ (Specimens d épitaphes) Des tonibeaux fastueux et des Panthéons même Héfcergent les reliefs des plus vils scélérats Si l'on nous rend ici eet hommage' supreme, L'homme le 'plus borné ne s'y méprendra pas. baron Le chi'-n est le soul animal dont la fiéiélité soit a l'épreuvele seul dont les ta'ents naturels soient évidents et 1 education tou jours heureuse. Duffon Prés da l'aveugle misé able Vous trouverez toujours un chien, Le compagnon inséparable De ceux, hélas 1 qui n'ont plus rien Eugène Désaugiers. Quelqu'un a dit de Fox, avant son derni-r souime - Donnez lui la parole et c'est l'être parfait Cejuge bienvaillant grandement se trompait C'est facile k prouver, par l'exemp'e dc 1'liommé. due de Mouflar. Ne jetez pas votre coeur au monde le monde est un chien mal dressé qui ne rap- porte pas. Victor Cherbulie\. Gi git qui fut toujours sensible, doux, fidéle, Et jusques au tombeau des amis le modèle. II ne me quitta pas quand je perdis mon bien C'était un homme unique Hélas, c'était mon chien. Ponsardin Simon. PHARMACIEN DE SERVICE Dimanche y Novembre lyop A. WECKESSER, rue de Dixüfiude, 68. La declaration d'amour. Comment une déclaralion d amoar doit se faire, en vue d un mariage clné- lien, Louis Veuillot nous l a exposé, jtai un exemple. Nous reproduisons cette. belle page, en l'écourtant un peu: C'était en 1839. Sylveslre avait tren- te ans, son ami entra un matin chez lui. Vous savez, lui dit-il, que je vous crois bon a marier. Je connais une fem me qui me semble laite pour vous. Elle a vingt ans, l'esprit droit, l'air agréable. Elle salt cqudrc et chanter, Elle a été élevée dans un excellent petit eouvent. Les parents sont lxjns clirótiens; ils lui donneront une dot assez honnête, Est-elle capable, dit Sylvestrc, de supporter un revers? Dans un moment de sacrifice nécessaire oseralt-eile con- sejller le sacrifice et le devoir? Je le crois, répondit l'ami. Son père vous le dira mieux que moi. Mais si vous vous mariez, c'est line education faire. Vous répondrez quand il vous plaira. Sylveslre y pensa lqngtemps et se mit a réfléchir sur réducation humble et chrétienne de cette jeune fille, sur ses occupations ordinaires, sur son carac- tère? car Bonté de Dieu! il y a taut de femmes verlueuses et qcariatres! Cela fait, il se dit qu'il ferail bien de consulter Dieu, II entra dans l'église et pria. Personne jamais n'a prié en vain. II considéra que le mariage est une chose pleine de solennels mystères et de glo- rieux devoirs, qui peut apporler a 1'hom me plus ou moins de consolation, mais qui lui fait un róle éminent dans l'église et dans la société. II vit une créature a l'image de Dieu, spécialement placée sous sa garde, a lui, chétif individu qiu nhvait eu jusqu'a présent que lui même A conduire; il vit des enfants, des ames immortelles qui allaient naitrp pi] quelque sorte dc lui, qu'il aimerait, qu'il serait chargé de for mer, qui deviendraient peut-être de grands instruments de la miséricorde di vine. II se représenta sans terreur, et plu- tc»t avec espérance, celle obligation plus étroite d'être patienl, dqux, juste, digue, ay,ant a la fois le bien a faire el le boil exemple a donner. Le surlendemain, son ami le présenta au gendre qu'il lui pro posal!. On oonvint que la jeune fille se rait avertie le soir même, et Sylvestre introduit dans la maison deux ou trois jours après, lorsque Marianne aurait cu le temps de se consul ter un peu devant le bon Dieu. Aux pieds de la Vierge, mère de toute bonne espérance, Marianne pria long- temps, demandant les graces dont elle pvait besoin dans la vie inconnue oil elle allait entrer. An jour convenu, Sylvestre frappa ii la porte. Le père de Marianne se présenta, et emmena Sylvestre dans le jardin, sous une tonnelle. Marianne, accompagnée de sa mere, se dirigea vers la tonnelle. Un peu plus emu qu'il ne s'y attendait, Sylveslre vint A leur ren contre. II vit une pauvre jeune fille fort troublée, mais A qui son embarras n'en- levail aucune des graces de la jeunes- se el de la modestie. Dans le fond, pensa Sylvestre, elle n'est pas mal. Mais ce qui me plait, c'est qu'elle rougit et qu'on ne l'a point pa- rée. Marianne se cohtentait de penser qu'elle serait trés heureuse, si ce pré- tendant abrégeait sa visite et s'en allait bientöt. La conversation roula sur la beauté du jardin. Marianne ne paria guère, le cou rage lui manquait. On pril enfin congé avec de grandes révérences. Quand Sylveslre fut sorti: Cher Papa, dit Marianne, vous vou- lez savoir ce que je pense de Monsieur Sylvestre, je ne le sais presque pas. La peur m'a dominc. Pourtant je n'ai rien remarqué qui dut ni'uffraycr. Sa physio- nomie est ouverte, sa voix est franchel et semble venir d'uu bon coeur. Exté- rieurement, je Je trouve comme tont le monde. Tout ce que j'ai vu de lui m'a plu, cöntinua le père, mais enfin, je ne suis pas la fille A marier. Tu dois prononcer, mon enfant. On finit par conclure qu'on pouvait autoriser M. Sylvestre A revenir. De son cöté, Sylvestre pensait: La personne ne me déplait pas. Pauvre petite, A qui pourrait-elle déplai- re? Un pouce de plus ne m'aurait point effrayé; mais qu'est-ce que cela peut faire au bonheur? Le bonheur ne se me sure point A l'aune Au jour fixé pour la deuxième visite, sur le chemin qui le menait A un hut si sérieux, Sylvestre considéra la néces- sité de pénétrer tout de suite plus avant dans l'ame de celle A qui il allait lier ses jours. A son avis, le renoncement au monde ne devait guère, en quelque facon être moins absolu pour l epouse chrétienne que pour la religieuse: sa loyauté l'obligeait de faire comprendre A 'Marianne qu'il l'entendait ainsi, et pour tout de boil. II arriva A la maison. Marianne, aussi peu paree que le premier jour, le re- cut avec un sourire. Mademoiselle, lui dit Sylvestre, af- fermi par son courage, venez, s'il vous plait, dans cette allée, et causons un moment seuls. J'ai des paroles graves A vous dire. Vous savez, n'est-ce pas, pourquoi j'ai eu Thonneur de vous être présenté, L'ami qui nous connait bien tous les deux, a pensé que Dieu nous avait destinés Tun A l'autre. Mais ne pensez-vous pas qu'avant d'aller plus loin, nous devrions nous connaitre aussi par nous-mêines, autant du moins qu'il se peul. Marianne se tut, Pour moi, reprit Sylvestre, depuis que je vous ai vue, il me semble que je sais ce qu'il m'importe de savoir, Vous êtes douce et simple, il me sera facile de vous aimer trés tendrement, et tou jours. Voyons maintenant si vous par- viendrez A m'aimer. Marianne baissa la tête et rougit. Ce- pendant, au fond de son coeur, elle ne sentait rien qui 1'empêchAt d'aimer M, Sylvestre, quoiqu'il lui parut singulier en ses discours, Une amie du eouvent lui avait dit une fois que le jeune homme qui la demandail en mariage lui appor- tait des images, des bouquets, et la fai- sait entendre qu'il la trouvait jolie, en poussant de gros soupirs. Marianne en était restée A cette idee, et les facons tou tes différentes de Sylvestre la dérou- taient légèrement, sans qu'elle fut éloi- gnée de les estimer meilleures. Alademoiselle, cqntinua Sylvestre, écoutez-moi avec attention et avec bonté. Ce que j'ai A dire me semble bien sé rieux. Vous savez que j'ai trente ans. Mon caractère est fait. Je suis chrétien et je parte A une chrétienne, Je ne me ferai pas tort dans votre coeur en vous disant que je prends comme un devoir cette sage disposition de la Providence, rappelée par l'Eglise, qui attribue A l'homme l'au torité dans la maison. Non seulement le bon prdre et la décence l'exigent ainsi; mais aussi mon caractè re. Ne me demandez pas oii je vais, vous le saurez toujours; ne m'imposez pas ce qu'il faut que je i'asse, et je ne ferai guère que ce qu'il vous plaira. Je n'ai- mc point le monde; il est mauvais pour moi, il le serait davantage pour vous. Si vous m'acceplez, c'est un adieu que vous dites A la fortune. Je ne serai ja mais riche. Je ne suis propre qu'A ga- gner ma vie, et j'en bénis Dieu. J'ai 1A- dessus des idéés anciennes, trés réflé- chies, trés entières. Je vous les ferai con naitre plus tard. Je suis sur que vous les approuverez. Point de fortune, done point d'éclat. Jamais de brillanles paru res, jamais de beaux divertissements. II faut que vous trouviez votre bonheur dans votre maison; une maison humble, formée, comme celle-ci, visitée d'amis sürs, pourtant, peu nombreux: Ceux des vötres qui me conviendront, ceux des miens que vous agréerez. Voudrez-vous renfermer tous vos souhaits dans ce pe tit cerclc et toutes vos joies dans ce pe tit espace? Je vous conjure d'être sans crainte et de parler. Get entretien nous éclairera tons deux dans la grave ren contre oü nous sommes. M'avez-vous parfaitement compris? Oui, Monsieur, répondit Marianne: J'ai compris. Je ne vous demanderai ja mais id'aller dans le monde; je n'en ai ja mais eu le désir. Je n'aime que Dieu et mes parents. Dieu soit loué! poursuivit Sylvestre. Moins vous aimerez le monde, plus vous vous serez heureuse A la maison. Vous savez qu'on s'élève au Ciel avec deux ailes, qui sont la simplicité et la pureté. J ai 'assez vu le monde pour vous assurer qu'il n'a point d'occupation plus chère que de rogner ces ailes-lA. Et pour le reste, mademoiselle, con tinue Sylvestre, que me répondez-vous Monsieur, toute ma vie, je n'ai fait autre chose qu'obéir. J'ai l'exemple de ma mère sous les yeux, et je sais qu'elle est trés bonne et trés honorée. Pour l'au- torité, je sais qu'elle appartient au chef de^ la familie. Pour le monde, je ne 1 ai guère vu, et le peu que j'en ai vu ne m'a guère plu. Pour les divertisse ments, on ne m'a pas élevée A les aimer et je n en ai pas besoin. Pour la richesse, j ai appris A bénir Dieu des douleurs qu'il nous épargne et A me contender des biens qu'II nous envoie. Eh bien, lui dit Sylvestre, donnez- moi votre main, mademoiselle. Nous ai- merons le bon Dieu et nous nous ai- merons. II offrit N'est-il pas vrai que si eet exemple était suivi, il n'y aurait que de bons mé nages sur la terre, car le mariage rede- viendrait pour tous ce qu'il doit être s c'est-A-dire, un sacrement. En consé- quence, les parents n'abandonneraient plus, A la légere, leurs jeunes: filles au premier étranger venu. On ne parlerait plus tant de beauté et de fortune; et les jeunes filles ne ruineraient plus leurs parents en portant des toilettes qui sont sürement de nature A leur aliéner l'af- fection des jeunes hommes sérieux qui pensent a l'avenir. Dans la séance de Venciredi 29 Octobre trois discouis a tendances nettement mili- taristes out été pronoocés. M. Janson a débuté it a longuement critiqué les orateurs de droite dont aucun ne s'est imposé la tache ardue et difficile de défendre le projet du gouverne-nentil a rendu hommage ensuite au irinhtre de la guerre d'avoir couiageusement maintenu ses préférences en faveur du service géné- ralisé II a baitu !a grosse-caisse pour le service personnel, M. Ley ie, sails cacber ses préférences pour le service général, declare cependant se rallier au projet du gouvernement et fait appel A tous lespirtis pour supprimer le tirage au sort et le remplacement. M. Hymans rend Inrnmage aux paroles de M. Levie, il est revenu longuement sur les effectifs de paix et de guerre et conclut par cett constatation qu'il y a a la Chambre une majorité pour le service généralisé, C<-tte séance s'eet terminée sous l'impres- sion du discours de M, Levie. On semblait s'attendre a la victoire du sen ice personnel. Mecredi 3 Novembre Dans les trois discours prononcés, tout se borne de la pai t des gauches a gagner la confianc® de que'ques droitiers qui a la suite de M. Levie, se déolarent partisans du service personnel. C'est pour cette seule raison qu'ils voteiaieDt le projet du gouver nement, encore qa'ils le tr uvent mauvais, osais paree qu'ils le considèrent comme vin acbemiDeincnt vers la réalisutioD du service généralisé, M, Vandervelde a le premier la parole pour due, en léronse au discours de M. Le vie, si les gauclies, au cas oü les droitiers voleraient la suppression du remplacement, maintiendiaieiit 1 s immunités ecclésiasti- que-s. Nous serious coup Ties dit-il si pour 2 ou 300 prêtres et moiues, nous refuseiions d'abolir lepvivilège du rempla cement. Après ee long discours, M. le président annonce qu'il y a encore 10 orateurs ins- crits et qu il va être temps de terminer les débats Vendredi. La-dessus la gauche fait uu beau tapage et réclame la clötura pour Jeudi. Celle ci est votée par 61 voix conire 28, grüce a l'ab er.ee de nombreux droitiers. l'uis la discu sion so poursuit, on Rentend M. Lampens faire un discours contre le remplacement et M.de Broqueville défendre la formule proposée par le gouvernement. Jeudi Novembre Après la fin du discours de M.de Bro queville, VI. le Ministro de lTntérieur a fait une déclaralion au nqm du gouvernement. II en résulte que le l'résident du Conseil maiiitient dans son entièreté le projet du gouvernement, ce qui prouve qui la réunion de la droite qui vient de s@ tenir n'a opéré aucuu changement. C'est done a prendre ou a laisser. M Schollaerl termine par cette declara tion au chef de la gauche M. Hymans, qui lui avait reproché de ne pas voulo;r du concours de ia gauche dans une question patriotiqne J'ai simplement dit, imitant en cela Frère-Orban, qii'un gouvernement ne doit faire appel a la miuorité qu'après avoir lait appel au concours de sa majorité et qu'il doit d'abord gouverner avec elle. Enfin M. Colfs prononce un discours trés documenté, émaillé d'apergus et de considé- rations trés sincèn s et fort justes et cmclut ii i'impossibilité de voter le projet mili taire, qui augmente considérablemeut les charges. La discussion générale est close et la séance est lovée A 17 h. 15. son bras A Marianne la reconduisit A ses parents.» et Un arrêté royal du 25 Octobre iqog ailoue les subsides suivants pour l'exécution de travaux de voirie vicinaleWestioosebeke 5ooo fr. Becelaere, i5ooofr. Wervicq, toooo tr. Wervicq, 2000 fr. Poperin- ghe, 5535 fr. v hurgerstand van yper van den -29 tot den 5 Nov. 19 9. Geboorten: Vercamer Oscar, St C'u-istoffelstraat. lalliet 1 ui, Rqselstraat. «wijngedouw Maria, Uickebuscbstecnweg I iclie! l.uciaan, Póddepoelstraat. Maillard Roger, Rysèlstraat. Huwelijken: posschü.Petrus, mijnwerker, Visage Sido- '.ia, diei stmeid, böidpn te Yper. Maes Jules, tnekaniekweiker, Decaesteker Maria, 7, b. beiden te Yper. Heprelbeke Arthur, laudwerker, Pepikker /-oe, tanawerksier beide te Yper. Sterfgevallen: straat'iaCk I',ucia' 'n j" z' b' ongehuwd, Penne- Debruyne Mathilda, 73 j. z. b. eebtgte Vauover- schelde liduard, Neerstraat. riSsmenweg.' 22 j'' Z' b' on^buwdi Pope- doHoi;?en°ti,UVeeVmarkti.aar'Z- b' Wedl' ana6r" tl i]'l0l5nVT)et c,elin?' 55J'. 2 b. WW e Bulckaen Pe- u us, ht Jans hospitaalstraat. öauckaert Paul.l t/g iaar. Korte Thouroutstr. l'reteur Amata, 81 jaar, z. b. Wwo Linglin Francis, Pollingstraat. Laplace Gaston/5 ^Hoornwerk. Talou Maria, 2 jaren, Minneplein.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1909 | | pagina 2