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Choléra, Cholérine Cie
La conference sur l'art Grec,
®s®
Hours ou Priores
Les cynotaphes asniérois
Bepos dominical
Mariage Chretien
A la Chanibre
Actes officiels
On prétend q'uil y a un dieu pour les
ivrognes. Je !e croirais volontiers, a en ju-
ger par les chances de ce pochard que la
police relevait, l'autre jour, a 5 heures du
matin, en face de la Chatellenie. La boisson
l'avait jeté a la renverse, de tout son long,
sur le trottoiret, malgré sa chute et la
dureté de lacouche, il y dormait comme un
bienheureux, rêvant sans doute de tous les
bienheureux dont c'était précisément ia fête
ce jour-lA.
Mais s'il y a un dieu pour les buveurs de
bière, il y en a certainement un autre, plus
tutélaire encore, pour les buveurs d'eau.
Nous avons eu, en ces dernier-, temps, a
Ypres comme en beaucoup d'autres loca-
lités, une véritable épidémie de cholérine.
Les fruits et légumes y étaient saus doute
pour quelque chosela gourmanuise aidant
la fratcheur relative des aliments et leur
mauvaise qualité aussimais la Faculté
endossait, pour une bonne part, ce petit
fléau a l'imprudence des geus qui boivent de
l'eau non stérélisée, fut-ce une eau de source
quelcenque, düment cachetée et étiquetée.
Et vraiment, c'est chose surprenante
qu'il n'y ait pas beaucoup plus souvent en
core des cas de cholérine, de typhus, etc.
Et ceci soit dit sans aucunément jeter la
suspicion sur notre eau alimentabe. II n y a
pas que l'eau de Dickebusch qui soit absor-
bée ici. II y a les eaux de table de touts pro
venance, les eaux de puits et même beau
coup plus qu'on ne le pense et qu'on ne s en
doute... les eaux de tossé et d'égoüf
Pourquoi dissimuler la vérité Ce soot des
eaux suspectes que s'ingurgitent parfois les
riverains de nos fossés, ceux qui se baignent
dans notre bassin de natation et ceux qui
absorbent la glace qu'on récolte, l'hiver,
Onder de notelaars(prière de na pas on
fondre avec Unter den Linden).
Et l'on sait si 1 emploi de la glacé se ré-
pand Bouel.ers, poissonniers, patissiert-
glaciers, restaurateurs, limonadiers, etc.,
en usent et abusentet, que! que soit le
mode d'emploi, il en arrive ordinairement
peu ou prou dans notre estomac.
Nous le savons. Ce serait rendre la vie
impossible que d'exiger que l'on-observe
scrupuleusement toutes les recommanda-
tiens de la Faculte'. N'empêche qu'il faut
toujours tendre a la perfection. Et quand
des épidémies se constatent, quand le cho
léra est a nos portes, il faut tenir compte
des avertissemcnts et redoubler de vigilance.
Sans doute, on ne change pas aisément les
habitudes de la massepour y réussir il
faut faire prendre un meilleur p!i aux jeunes
générations. Le maitre d'école devrait s'at-
tacher da vantage a inculquer rhorreur de
l'eau non sté élisée. Or, do ce cöté-!a égalr-
ment, il y a de regrettables lacunes. II est
des écoles oü les enf'ants boivent couram-
rr.ent de l'eau au robinet mis a leur disposi
tion pour l'usage externe. Que le choléra
nous visite comment espérer qu'aussitöt
tous, grands et pt tits, sauront abandonner
radicalement leur mauvaise habitude 1 Et
pourtant dans ce cos-la, e est ia précaution
essentielle.
Vraiment, nouc avons mauvaise grace a
nous pla;ndre quand parfois certains rraux
s'abattent sur nous.
par M. Fernand Mayence, avait réuoi, sa-
medi soir. a la salie Ivveins, une assistance
plus nombreuse qua la conférence précéden-
te. La premièie paitie, tiaitée sarnedi, se
rapportait exclusivement a l'Acropole d'A-
thènes. Le conférencier s'est attaché pinci-
palement au Parthénon et al'Erechteum,
dontil a retracé d'abord les vicissitudes au
cours des siècles, et dontil a ensui-e décrit
les admirables sculptures.
Nous iuitiant d'abord al'époque d'archaïs
me sacró oü la convention religieuse se
combine avec la vérité naturelle, époque
caractérisé; par la sculture dito éginé
tique paree que Pile d'Egine fut le théatre
oü elle se produisit avec le plus d'éclat. M.
Mayence nous décrivit eDsuite la beau'ó idé
ale de l'art grec, proprement dit. Dans une
série nombreuse de projections, il fit valoir
les admirables configurations de la forme
humaine dans les sculptures qui ornaient
jadis au Parthénon les deux frontons et les
frises, statue Théséo, procession des Pana-
thénées, cavaliers, etc.
Cette conférence, trés spéciale puisqu'elle
s'attachait principalement a loeuvre de Phi
dias, a été fort appréciée par l'assistance qui
ne manquera pas de porter un intérêt aussi
marqué pour la deuxième partie Les famil
ies de Délos, le samedi 27.
Ainsi done notre culte des morts n'attein-
drait pas même d s'en faut a celui que
les Frangais vouent a leurs chiens trépas-
sés, témoin la nécropole canine d'Asnières
que les étraDgers mettent, parait-il, en
parallèle avec notie campo santo Yprois I
Une telle appró iation est évidemment
flatteuse pour les chiens frangais, oü elle
faisait pendant a une idylle de cimetière
tout a fait daus le goüt du peuple le plus
galant du monde. Ce petit roman, offert aux
pieuses méditations des lecteurs, a l'occasion
de la grande iête religieuse, n'était pas fait
pourtant pour corroborer les dires d'uu cor-
respocdant beige vantant le culte que nos
voisins vouent A leurs défunts, car c'était
bien plutót le culte des vivants que celui
des morls qui s'afflrmait dans cette petite
hish ire.
Ne dénaturons pas cependant la pensée
du cirrespondant en question. II ne fait que
déplorer un oubli des morts apparent et
affirme, sans détours qu'A Ypres, comme
généralemeni partout en pays flamand, le
culte des morts, toujours trés vivace, est
célébré dans les églises, oü les fidèles vien-
nent en nombre considérable as&ister aux
officesmais cette commérnoration s'étend
moiu3 qu'ailleurs a la dépouil'e mor'elle.
Cortrairement aux usages pratiqués en
d autres regions oü les flours et les couron
nes s'écroulent sur les tombes ©t oü parfois
même les cimotières s'illuminent, ft la tom-
bée du jour, de centaines de lumières papa-
lottant< s, ici rotrc Campo Santo est aussi
désert que les rues de la vüle, et on serait
tenié 'e erode qu a l'une do ses extrémités
coule le Létbé, ce fieuve de l'oubli.
Aul.éthéprès, nous sommes done plutót
dacco'd.
Si notre c:metière est relativement désert
a la Toussaiut, si le Léthé semble y couier,
c'est précisément paree que nous pensou?
a nos morts plus qu'on ne le fait a Asi.ières
et en Francs en général, dans les mécro-
poles embaumées et autour des lours créma-
toires. Notre cimetière est désert paree que
nos églises sont remplies paree qu'on »ert
mieux les défunts, dans leurs besoins, per
l'assistanee aux offices divirs que par les
parties de jardinage, uous allions dire
les garden-partyet les rendez vpus dun
amour plus fort que la mort.
Comme notre confrère,en'/ché de ia mode
de Paris, nous avons cependant, uue fois
rendu le vrai culte a l'ame immortelle de
nos cbers défunts, nous avons comp'été ie
pieux devoir par un De Profundis déposé.
en guise de bouquet, sur la tombe qui
couvre les restes isortels.
Après quoi,nous avons fait un peu comme
les autres visiteurs.Ceux-ci étaient d'ailleujs
relativement nombreuxle jour de Toussaiut,
et plus encore le Jour des Moits, n'en dé-
plaise au journal frangais, trop rapidement
inf'ormé, dans son numéro du jer Novembre,
première heure.
Nous avons admiré en curieux des monu
ments fastueux, presque insolents, des cha-
pelles qui sollicitent la curiosité p ulöt que
la prière, etc.
Mais nous avons admiré bien plus tel
carré, euvahi par les folies herbes, iü de
modestes croix de bois marqueut seuleg la
sepulture de nombreuses religieusos tombées
au champ d'honneur de la chanté. Pas une
fleur sur ces tombes et pourtant le regard
s'y attachait avec complaisance, car leur
vue reposait l'Amo mieux que n'eüt pule
faire le séduisant parterre.
Deci dela pourtant d'aut es tombes, fl*-u
ries celles-IA, reposant A la fois le regard et
la pensée. Ce -out des sépul'ures d'er fants,
de petits snges envolés vers le ciel sur les
ailes de l'innocence. Dc blancs chrysan-
thèmes et même des fleurs de toutes cou-
leurs font trés bien sur ces petites tombes.
Mais quel hors d'oeuvre que ces bouquets
de fêto, agrémentés même d'une carte de
visite, sur les tombes d'adultes
Ah 1 certes, nous nous en voudrions de
froisser des sentiments aussi sacrÓ3 que ceux
de la douleur.Que celle-ci se traduise comme
elle l'entend, nous la jugeons respectable.
Son expression est d'ailleurs si sincère et
souvent si na'ive, qu'on lui pardoune volon
tiers ce qu'elle a d'absurde et de choquant,
au calme regard de la raison, de la pensée
chrétienne surtout. Nous disons plus nous
l'aimons de la part de ceux qui n'ont, hélas 1
rien de mieux a offrir A leurs cbers dis-
parus.
Mais do la part de chrctieus, nou, ftan-
cbemeut, nous neeaut ions 1'admirer.
Et que l'on ne nous mette done pas pour
cela en retard même sur Asnières Quand
on a le courage, a l'beure même des cruelles
séparations, d'inviter, par principe, parents
et amis a n'apporter ui flesrs ni couronnes
sur le cercueil fraichement cloué, on ne doit
pas être susj ecté d'avoir oublié ses morts,
loisqu'oD négligé, dans la suite, de fleurir
leurs tombes
*J& *J$
(Specimens d épitaphes)
Des tonibeaux fastueux et des Panthéons même
Héfcergent les reliefs des plus vils scélérats
Si l'on nous rend ici eet hommage' supreme,
L'homme le 'plus borné ne s'y méprendra pas.
baron
Le chi'-n est le soul animal dont la fiéiélité
soit a l'épreuvele seul dont les ta'ents
naturels soient évidents et 1 education tou
jours heureuse. Duffon
Prés da l'aveugle misé able
Vous trouverez toujours un chien,
Le compagnon inséparable
De ceux, hélas 1 qui n'ont plus rien
Eugène Désaugiers.
Quelqu'un a dit de Fox, avant son derni-r souime
- Donnez lui la parole et c'est l'être parfait
Cejuge bienvaillant grandement se trompait
C'est facile k prouver, par l'exemp'e dc 1'liommé.
due de Mouflar.
Ne jetez pas votre coeur au monde le
monde est un chien mal dressé qui ne rap-
porte pas. Victor Cherbulie\.
Gi git qui fut toujours sensible, doux, fidéle,
Et jusques au tombeau des amis le modèle.
II ne me quitta pas quand je perdis mon bien
C'était un homme unique Hélas, c'était mon chien.
Ponsardin Simon.
PHARMACIEN DE SERVICE
Dimanche y Novembre lyop
A. WECKESSER, rue de Dixüfiude, 68.
La declaration d'amour.
Comment une déclaralion d amoar
doit se faire, en vue d un mariage clné-
lien, Louis Veuillot nous l a exposé, jtai
un exemple. Nous reproduisons cette.
belle page, en l'écourtant un peu:
C'était en 1839. Sylveslre avait tren-
te ans, son ami entra un matin chez
lui. Vous savez, lui dit-il, que je vous
crois bon a marier. Je connais une fem
me qui me semble laite pour vous. Elle
a vingt ans, l'esprit droit, l'air agréable.
Elle salt cqudrc et chanter, Elle a été
élevée dans un excellent petit eouvent.
Les parents sont lxjns clirótiens; ils lui
donneront une dot assez honnête,
Est-elle capable, dit Sylvestrc, de
supporter un revers? Dans un moment
de sacrifice nécessaire oseralt-eile con-
sejller le sacrifice et le devoir?
Je le crois, répondit l'ami. Son père
vous le dira mieux que moi. Mais si vous
vous mariez, c'est line education faire.
Vous répondrez quand il vous plaira.
Sylveslre y pensa lqngtemps et se mit
a réfléchir sur réducation humble et
chrétienne de cette jeune fille, sur ses
occupations ordinaires, sur son carac-
tère? car Bonté de Dieu! il y a taut de
femmes verlueuses et qcariatres!
Cela fait, il se dit qu'il ferail bien de
consulter Dieu, II entra dans l'église
et pria.
Personne jamais n'a prié en vain. II
considéra que le mariage est une chose
pleine de solennels mystères et de glo-
rieux devoirs, qui peut apporler a
1'hom me plus ou moins de consolation,
mais qui lui fait un róle éminent dans
l'église et dans la société.
II vit une créature a l'image de Dieu,
spécialement placée sous sa garde, a lui,
chétif individu qiu nhvait eu jusqu'a
présent que lui même A conduire; il vit
des enfants, des ames immortelles qui
allaient naitrp pi] quelque sorte dc lui,
qu'il aimerait, qu'il serait chargé de for
mer, qui deviendraient peut-être de
grands instruments de la miséricorde di
vine.
II se représenta sans terreur, et plu-
tc»t avec espérance, celle obligation plus
étroite d'être patienl, dqux, juste, digue,
ay,ant a la fois le bien a faire el le boil
exemple a donner. Le surlendemain, son
ami le présenta au gendre qu'il lui pro
posal!. On oonvint que la jeune fille se
rait avertie le soir même, et Sylvestre
introduit dans la maison deux ou trois
jours après, lorsque Marianne aurait cu
le temps de se consul ter un peu devant
le bon Dieu.
Aux pieds de la Vierge, mère de toute
bonne espérance, Marianne pria long-
temps, demandant les graces dont elle
pvait besoin dans la vie inconnue oil elle
allait entrer. An jour convenu, Sylvestre
frappa ii la porte. Le père de Marianne
se présenta, et emmena Sylvestre dans
le jardin, sous une tonnelle. Marianne,
accompagnée de sa mere, se dirigea vers
la tonnelle. Un peu plus emu qu'il ne
s'y attendait, Sylveslre vint A leur ren
contre. II vit une pauvre jeune fille fort
troublée, mais A qui son embarras n'en-
levail aucune des graces de la jeunes-
se el de la modestie.
Dans le fond, pensa Sylvestre, elle
n'est pas mal. Mais ce qui me plait, c'est
qu'elle rougit et qu'on ne l'a point pa-
rée.
Marianne se cohtentait de penser
qu'elle serait trés heureuse, si ce pré-
tendant abrégeait sa visite et s'en allait
bientöt.
La conversation roula sur la beauté du
jardin. Marianne ne paria guère, le cou
rage lui manquait. On pril enfin congé
avec de grandes révérences.
Quand Sylveslre fut sorti:
Cher Papa, dit Marianne, vous vou-
lez savoir ce que je pense de Monsieur
Sylvestre, je ne le sais presque pas. La
peur m'a dominc. Pourtant je n'ai rien
remarqué qui dut ni'uffraycr. Sa physio-
nomie est ouverte, sa voix est franchel
et semble venir d'uu bon coeur. Exté-
rieurement, je Je trouve comme tont le
monde.
Tout ce que j'ai vu de lui m'a plu,
cöntinua le père, mais enfin, je ne suis
pas la fille A marier. Tu dois prononcer,
mon enfant.
On finit par conclure qu'on pouvait
autoriser M. Sylvestre A revenir.
De son cöté, Sylvestre pensait:
La personne ne me déplait pas.
Pauvre petite, A qui pourrait-elle déplai-
re? Un pouce de plus ne m'aurait point
effrayé; mais qu'est-ce que cela peut
faire au bonheur? Le bonheur ne se me
sure point A l'aune
Au jour fixé pour la deuxième visite,
sur le chemin qui le menait A un hut
si sérieux, Sylvestre considéra la néces-
sité de pénétrer tout de suite plus avant
dans l'ame de celle A qui il allait lier
ses jours. A son avis, le renoncement
au monde ne devait guère, en quelque
facon être moins absolu pour l epouse
chrétienne que pour la religieuse: sa
loyauté l'obligeait de faire comprendre
A 'Marianne qu'il l'entendait ainsi, et
pour tout de boil.
II arriva A la maison. Marianne, aussi
peu paree que le premier jour, le re-
cut avec un sourire.
Mademoiselle, lui dit Sylvestre, af-
fermi par son courage, venez, s'il vous
plait, dans cette allée, et causons un
moment seuls. J'ai des paroles graves A
vous dire. Vous savez, n'est-ce pas,
pourquoi j'ai eu Thonneur de vous
être présenté, L'ami qui nous connait
bien tous les deux, a pensé que Dieu
nous avait destinés Tun A l'autre. Mais
ne pensez-vous pas qu'avant d'aller plus
loin, nous devrions nous connaitre aussi
par nous-mêines, autant du moins qu'il
se peul.
Marianne se tut,
Pour moi, reprit Sylvestre, depuis
que je vous ai vue, il me semble que je
sais ce qu'il m'importe de savoir, Vous
êtes douce et simple, il me sera facile
de vous aimer trés tendrement, et tou
jours. Voyons maintenant si vous par-
viendrez A m'aimer.
Marianne baissa la tête et rougit. Ce-
pendant, au fond de son coeur, elle ne
sentait rien qui 1'empêchAt d'aimer M,
Sylvestre, quoiqu'il lui parut singulier
en ses discours, Une amie du eouvent
lui avait dit une fois que le jeune homme
qui la demandail en mariage lui appor-
tait des images, des bouquets, et la fai-
sait entendre qu'il la trouvait jolie, en
poussant de gros soupirs. Marianne en
était restée A cette idee, et les facons tou
tes différentes de Sylvestre la dérou-
taient légèrement, sans qu'elle fut éloi-
gnée de les estimer meilleures.
Alademoiselle, cqntinua Sylvestre,
écoutez-moi avec attention et avec bonté.
Ce que j'ai A dire me semble bien sé
rieux. Vous savez que j'ai trente ans.
Mon caractère est fait. Je suis chrétien
et je parte A une chrétienne, Je ne me
ferai pas tort dans votre coeur en vous
disant que je prends comme un devoir
cette sage disposition de la Providence,
rappelée par l'Eglise, qui attribue A
l'homme l'au torité dans la maison. Non
seulement le bon prdre et la décence
l'exigent ainsi; mais aussi mon caractè
re. Ne me demandez pas oii je vais, vous
le saurez toujours; ne m'imposez pas
ce qu'il faut que je i'asse, et je ne ferai
guère que ce qu'il vous plaira. Je n'ai-
mc point le monde; il est mauvais pour
moi, il le serait davantage pour vous.
Si vous m'acceplez, c'est un adieu que
vous dites A la fortune. Je ne serai ja
mais riche. Je ne suis propre qu'A ga-
gner ma vie, et j'en bénis Dieu. J'ai 1A-
dessus des idéés anciennes, trés réflé-
chies, trés entières. Je vous les ferai con
naitre plus tard. Je suis sur que vous les
approuverez. Point de fortune, done
point d'éclat. Jamais de brillanles paru
res, jamais de beaux divertissements.
II faut que vous trouviez votre bonheur
dans votre maison; une maison humble,
formée, comme celle-ci, visitée d'amis
sürs, pourtant, peu nombreux: Ceux des
vötres qui me conviendront, ceux des
miens que vous agréerez. Voudrez-vous
renfermer tous vos souhaits dans ce pe
tit cerclc et toutes vos joies dans ce pe
tit espace? Je vous conjure d'être sans
crainte et de parler. Get entretien nous
éclairera tons deux dans la grave ren
contre oü nous sommes. M'avez-vous
parfaitement compris?
Oui, Monsieur, répondit Marianne:
J'ai compris. Je ne vous demanderai ja
mais id'aller dans le monde; je n'en ai ja
mais eu le désir. Je n'aime que Dieu et
mes parents.
Dieu soit loué! poursuivit Sylvestre.
Moins vous aimerez le monde, plus vous
vous serez heureuse A la maison. Vous
savez qu'on s'élève au Ciel avec deux
ailes, qui sont la simplicité et la pureté.
J ai 'assez vu le monde pour vous assurer
qu'il n'a point d'occupation plus chère
que de rogner ces ailes-lA.
Et pour le reste, mademoiselle, con
tinue Sylvestre, que me répondez-vous
Monsieur, toute ma vie, je n'ai fait
autre chose qu'obéir. J'ai l'exemple de
ma mère sous les yeux, et je sais qu'elle
est trés bonne et trés honorée. Pour l'au-
torité, je sais qu'elle appartient au chef
de^ la familie. Pour le monde, je ne
1 ai guère vu, et le peu que j'en ai vu
ne m'a guère plu. Pour les divertisse
ments, on ne m'a pas élevée A les aimer
et je n en ai pas besoin. Pour la richesse,
j ai appris A bénir Dieu des douleurs
qu'il nous épargne et A me contender
des biens qu'II nous envoie.
Eh bien, lui dit Sylvestre, donnez-
moi votre main, mademoiselle. Nous ai-
merons le bon Dieu et nous nous ai-
merons.
II offrit
N'est-il pas vrai que si eet exemple
était suivi, il n'y aurait que de bons mé
nages sur la terre, car le mariage rede-
viendrait pour tous ce qu'il doit être
s c'est-A-dire, un sacrement. En consé-
quence, les parents n'abandonneraient
plus, A la légere, leurs jeunes: filles au
premier étranger venu. On ne parlerait
plus tant de beauté et de fortune; et les
jeunes filles ne ruineraient plus leurs
parents en portant des toilettes qui sont
sürement de nature A leur aliéner l'af-
fection des jeunes hommes sérieux qui
pensent a l'avenir.
Dans la séance de Venciredi 29 Octobre
trois discouis a tendances nettement mili-
taristes out été pronoocés.
M. Janson a débuté it a longuement
critiqué les orateurs de droite dont aucun
ne s'est imposé la tache ardue et difficile de
défendre le projet du gouverne-nentil a
rendu hommage ensuite au irinhtre de la
guerre d'avoir couiageusement maintenu
ses préférences en faveur du service géné-
ralisé II a baitu !a grosse-caisse pour le
service personnel,
M. Ley ie, sails cacber ses préférences
pour le service général, declare cependant
se rallier au projet du gouvernement et fait
appel A tous lespirtis pour supprimer le
tirage au sort et le remplacement.
M. Hymans rend Inrnmage aux paroles
de M. Levie, il est revenu longuement sur
les effectifs de paix et de guerre et conclut
par cett constatation qu'il y a a la Chambre
une majorité pour le service généralisé,
C<-tte séance s'eet terminée sous l'impres-
sion du discours de M, Levie. On semblait
s'attendre a la victoire du sen ice personnel.
Mecredi 3 Novembre
Dans les trois discours prononcés, tout se
borne de la pai t des gauches a gagner la
confianc® de que'ques droitiers qui a la
suite de M. Levie, se déolarent partisans du
service personnel. C'est pour cette seule
raison qu'ils voteiaieDt le projet du gouver
nement, encore qa'ils le tr uvent mauvais,
osais paree qu'ils le considèrent comme vin
acbemiDeincnt vers la réalisutioD du service
généralisé,
M, Vandervelde a le premier la parole
pour due, en léronse au discours de M. Le
vie, si les gauclies, au cas oü les droitiers
voleraient la suppression du remplacement,
maintiendiaieiit 1 s immunités ecclésiasti-
que-s. Nous serious coup Ties dit-il
si pour 2 ou 300 prêtres et moiues, nous
refuseiions d'abolir lepvivilège du rempla
cement.
Après ee long discours, M. le président
annonce qu'il y a encore 10 orateurs ins-
crits et qu il va être temps de terminer les
débats Vendredi. La-dessus la gauche fait
uu beau tapage et réclame la clötura pour
Jeudi. Celle ci est votée par 61 voix conire
28, grüce a l'ab er.ee de nombreux droitiers.
l'uis la discu sion so poursuit, on Rentend
M. Lampens faire un discours contre le
remplacement et M.de Broqueville défendre
la formule proposée par le gouvernement.
Jeudi Novembre
Après la fin du discours de M.de Bro
queville, VI. le Ministro de lTntérieur a fait
une déclaralion au nqm du gouvernement.
II en résulte que le l'résident du Conseil
maiiitient dans son entièreté le projet du
gouvernement, ce qui prouve qui la réunion
de la droite qui vient de s@ tenir n'a opéré
aucuu changement. C'est done a prendre ou
a laisser.
M Schollaerl termine par cette declara
tion au chef de la gauche M. Hymans, qui
lui avait reproché de ne pas voulo;r du
concours de ia gauche dans une question
patriotiqne J'ai simplement dit, imitant
en cela Frère-Orban, qii'un gouvernement
ne doit faire appel a la miuorité qu'après
avoir lait appel au concours de sa majorité
et qu'il doit d'abord gouverner avec elle.
Enfin M. Colfs prononce un discours trés
documenté, émaillé d'apergus et de considé-
rations trés sincèn s et fort justes et cmclut
ii i'impossibilité de voter le projet mili
taire, qui augmente considérablemeut les
charges. La discussion générale est close et
la séance est lovée A 17 h. 15.
son bras A Marianne
la reconduisit A ses parents.»
et
Un arrêté royal du 25 Octobre iqog
ailoue les subsides suivants pour l'exécution
de travaux de voirie vicinaleWestioosebeke
5ooo fr. Becelaere, i5ooofr. Wervicq,
toooo tr. Wervicq, 2000 fr. Poperin-
ghe, 5535 fr. v
hurgerstand van yper
van den -29 tot den 5 Nov. 19 9.
Geboorten:
Vercamer Oscar, St C'u-istoffelstraat.
lalliet 1 ui, Rqselstraat.
«wijngedouw Maria, Uickebuscbstecnweg
I iclie! l.uciaan, Póddepoelstraat.
Maillard Roger, Rysèlstraat.
Huwelijken:
posschü.Petrus, mijnwerker, Visage Sido-
'.ia, diei stmeid, böidpn te Yper.
Maes Jules, tnekaniekweiker, Decaesteker
Maria, 7, b. beiden te Yper.
Heprelbeke Arthur, laudwerker, Pepikker
/-oe, tanawerksier beide te Yper.
Sterfgevallen:
straat'iaCk I',ucia' 'n j" z' b' ongehuwd, Penne-
Debruyne Mathilda, 73 j. z. b. eebtgte Vauover-
schelde liduard, Neerstraat.
riSsmenweg.' 22 j'' Z' b' on^buwdi Pope-
doHoi;?en°ti,UVeeVmarkti.aar'Z- b' Wedl' ana6r"
tl i]'l0l5nVT)et c,elin?' 55J'. 2 b. WW e Bulckaen Pe-
u us, ht Jans hospitaalstraat.
öauckaert Paul.l t/g iaar. Korte Thouroutstr.
l'reteur Amata, 81 jaar, z. b. Wwo Linglin
Francis, Pollingstraat.
Laplace Gaston/5 ^Hoornwerk.
Talou Maria, 2 jaren, Minneplein.