Téléphone s* Téléplione 52 m m m m m m m m m m m m m m m m m Samedi 3 Septembre 1910 10 een liases le 45 An'Ée N 4645 Bonté A l'Ecole Lamothe L'Education familiale» a l'Ecole de Bienfaisance Pensées diverses Correspondance On s'abonnc rue au Beurre, 36, A Ypres, et Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A tons les bureaux de poste du royaum©, Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal So centimes la ligne. Les insertions judicaires, i franc la ligne. Les numéros supplémenttfires coüteut 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptë les deux Flandres) s'adressCT l'AfltttOt Havis, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. La bonté est la qualité souveraine devant laquelie tous les autres mérites doivent s'in- cliner. Elle est faite de douceur, de modestie et de clémence, mais elle possède la gravité, la grandeur et l'équité. Sa douceur nait de sa force, sa modestie de son respect, sa clémence de son intelligence du ceeur. Elle est profon- de, grande, généreuse, parcequ'elle éprouve et quelle comprend. Sereine et dévouée, elle porte en elle-même son triomphe et sa gloire. f. La terre incline celui qui est bon vers ses frères mortels en le faisant vivre penché sur les douleurs humaines, et le Ciel lui donne l'élévation de Fame aux sentiments généreux. L.a bonté applaudit a la joie et s'attriste a ne rêva de grandeur que pour l'école confiée a sa direction et sans plus nous occuper des personnes, (lisons quelques mots de la fète qui a permis aux heureux invités d'admirer un des plus beaux fleurons de rsotreenseigne- ment libre. Vraiment belles, en effet, les installations scolaires, toutes ruiselantes de propreté, salubres et gaies comme les pensionnats bourgeois les plus vantés. On se fait diffici- lement a l'idée que six cents enfants circu- lent et sebattent dans eet établissement, onze mois de l'année sur douze. Etant donné que la majeure partie de la population scolaire est composée d'enfants du peuple, on ne saurait trop louer les dévouées Sceurs de s'attacher ainsi a inculquer 1'amour da rinfortune. Jamais e-^portée dans les plaisirs paree qu elle regarde, au loin, ver» les dou- une de8 meilleures garanties de bonheur fa- l'ordre et de la propreté a tant de futures rs mères de familie qui trouveront de ce cöté une des meilleures garanties de bonheur fa- leurs des autres, elle n'est jamais désespérée ïj milial. paree qu'elle sait que, par dela les ténèbres 3 ïrès belle aussi pExposition des travaux de cette vie, brille le soleil de Dieu. g Celui qui pense religieusement a la bonté active. Bienveiilant pour lesfaibles et secou- rabies aux opprimés, il ne craint point les j| superbes. La bonté lui reste malgré les com- bats et elle répand un charme tout-puissant elle rayonne d'elle-même. Elle donne le tact du cceur, cette qualité rare que 1'intelligence et la science sont im- puissantes a produire l'homme qui la pos- sède, quelque simple qu'il soit d'habitudes, surpasse en distinction le gentilhomme égoïste et envieux. Chez les esprits ambitieux, elle n'existe guère, la gloire de paraïtre éveillant en eux le désir et le mépris. La bonté, qui est toute de simplicité, se détourne des intrigues par lesqueiles les am- bitieux se meuvent. Etant teute harmonie, la bonté n'est ridi- cule qu'aux yeux de la sottise qui est toute désharmonie. Que la douce et bonne parole tombe tou- jours de l'ame penchée vers les infortunes. Le joyau que nous devons faire resplendir, c'est le coeur sa clarté dissipe au loin les ombres de la malice. Par lui seul, semant les vérités, on vivra aujourd'hui, demain, toujours, en- seignant la chaumière et le palais. Catholiques, soyons bons; montrons nous généreux en bonnes oeuvres. Puisque tous nous sommes marqués du même signe de mort, ayons la compassion i mutuelle et embellissons notre court passage sur cette terre par des pensées d'affection. Cette bonté que nous aurons ainsi répandue, d'autres, éprisdu même idéal, le perpétueront. tü zm m !&t ftm Mercredi et jeudi demiers avait lieu la Distribution des prix a la Mariaschool car il faut deux jours pour servir aux en fants leurs récompenses, et aux parents et amis le régal musical et littéraire qui accom- pagne cette distribution. Mais au début des lignes que nous nous faisoEB un plaisir de lui consacrer, nous éprouvons le besoin de consigner une im pression dominante généralement ressentie qui s'eat traduite dans l'allocution de cir- constance faite par M. le DoyeD, qui prési- dait la cérémonie. L'ombre du saint abbé Barbier, que la taort enleva récemment a la direction de I des élèves. La dominante évidemmeut ce sont les ouvrages manuels d'ótude et les articles d'usage courant dans les classes laborieuses. Maisil y a aussi Partiele de luxe et l'ou- vrage dfautaisie. Pit ceux-ci révèlent a Ia fois dans lenseignemeut le souci d'art et de bon goüt et la préoccupation d'élargir pour les jeunes fille3 qui sortent de la le champ d'activité de leurs aptitudes. C'est d'excel- lente action sociale. Cela répond aux vues de la société de Part a Pécole patronnéo notamment par notie émiuent Cardinal et dout Putilité sociale et patiiotique est de mieux en mieux comprise. Nous avons admiré a PExposition de l'Ecole Lamotha des confections et des mo- dèles de coupe du meiileur goüt, des couvra- lit superbes, des brise-bise, des capelines et autres vêtements brodés, des tapis de table, des surfouts, de la lingerie diverse a Pusage des femmes du peuple comme des plu3 grandes dames, des bavettes a sujets amu sants, des coussins, des napes d'autel, etc etc.le tout confectionné par des mains vé- ritablement experte3 et artistes. Mieux partagée quo notre World's fair nationale, l'Exposition de l'Ecole Lamothe n'a pas vu ses richesses détruites par les dammes. Un seul objet exposé, un chale, avait naguêre été abimé par le feu et il avait en outre été affreusement lacéré; mais, grace a l'habilité des jeunes stoppouses de l'école, il a'y paraissait plus. Et c'était peut être la l'objet le plus intéressant de PExposition car l'habilité de la mère a réparer les outra- ges subis par les vêtements est d'un prix inestimable dans un ménage ouvrier. Belle et bonne enfin, et par dessous j tout, l'éducation que regoivent a l'Ecole Lamothe nos enfant., du peuple. Disoas-le franchement, sans crainte d'a- moindrir la noble mé moire du dernier direc- teur de l'école, d'aucuns d'aucunes plutót ont reproché a M. l'abbé Barbier de trop soiguer cette éducation, en alléguant que la i distinction acquise par les jeunes filles sor- j tant de la leur faisait dédaigner certaines professions etcontribuait beaucoup a la crise des servantes. Le reprocbe, fut-il partiellement fondó, j n'est pas recevable et nous espérons bien I que M. l'abbé Outtier continuera la bonne j tradition recueillie. S'il y a dans la classe ricbe, la crise des servantes, il y a, dans la classe laborieuse, la crise du pain quotidien, et pour y remédier il faut multiplier au lieu 'école, continuait d'y planer, et eüt fat.le- de restreindre les ressources que réclame le toent asann.hr; lo <v^a rpndn même celle-ci I struggle for life». Et ce n'est la qu'une considératioa d'ordre économique. Combien assonibri la fête, rendu même celle-ci impossible, si la Mariaschool n'avait trouvé dai)8M. l'abbé Outtier un digne successeur du tant regretté défunt. C'est que le nouveau directeur a, depuiï nombre d'aunées, fait ses preuves comme guide et ami de la jeuaesse et que, parmi ses fiualités dominent précisément celles qui valurent surtout a son prédécesseur le vif afiachement dont il était l'objet. Mais n'offensons pas un9 modestie égale- meDt comparable celle du saint prètre qui d'autres, d'ordre moral, ont bien plus de poids encore 1 C'est ainsi que le CoDgrè3 d'éducation familiale, tenu dernièremeut a Bruxelles, a fortementiasisté sur la nécessité de soiguer davantage l'éducation morale de la femme, dans le but notamment de procu rer aux ménages bourgeois de meilleures gouvernantes et servantes. Trop de mères de families ne se doutent guère de l'influence considérable, bonna ou mauvaise, qu'exer- cent sur la formation morale de leurs enfants les mercenaires domestiques auxquels ils les confient foreóment, plus ou moins long- temps. Mais par dessus toutes les considérations d'intérêt plus ou moins restreint, est-il besoin de dire qu'il y a l'intérêt supérieur d'une multitude d'ümes, en memo temps qu'une question de rénovation familiale et sociale, absolument connexe et d'une solu tion urgente Ce qui ne gate rien, c est que cette bonne éducation se double d'une instruction varióe et solide dont la cérémonie de fin d'études nous a donDé de suggestifs écbantidons. La d'ction, entre autres, tant francaise que fla- mande, y atteint un degré de perfection que bien des pensionnats cossus n'ont qu'a lui e n vier. De même que pour le naturel du débit qu'on a pu apprécier dans le drame si édu- catifde Rosa van Tanneburg et peut-être plus encore dans le désopilant monologue Den Avapeur dit par une bambiné. De même encore pour le chant, extréme- ment soigué. Ici également il faut louer et remercier les religieuses de ce souci de l'art musical. II 11e rebau3se et n'embellit pas seulement les cérémonies religieuses et les fêtes scolaires, mais il fournit aux foyers qui en ont le plus besoin une source de jouissan- ees saines et bienfaisantes il jatte la note gaie et la fraicbe harmonie Ia, "oh trop sou vent gémit la note plaintive ou sévit la cacophonie. Si chargé et si cboisi que fut le programme de la féte des prix, il y manquait, a notre avis, uu numéro, difficile k y inscrire, nous le reconnaissons. Nous eussions voulu assister k une séance de fonctionnement de l'Ecole ménagère. Mais ea attendant qu'on alt trouvé le moyen de produire cela sur la scène, nous nous sommes contentés du simple coup d'oeil jeté en passant sur le local oü s'exercent nos futures ménagères et oü tout nous a paru est-il besoin de le dire? ordonné, netloyé et astiqué de manière modèle. Terminons par oü nous aurions dü com- i meneer, en signalant la présence dans le public qui assistait a la fête, de nombre de membres du clergé et, parmi les laïcs, de M. le bourgmestre et de M. le conseiller Begerem bref, des amis du peuple et de l'enseignement les plus dévoués. Eu venant visiter notre Ecole de Bien faisance, les membres du Congrès de l'Edu- cafion familiale s'attendaient évidemment k n'inspecter qu'un des types les moins fami- liaux d'éducation. II faut bien tenir compte, en effet, des conditions de recrutement des óléments qu'il s'agit d'éduquer ici. La sévérité plus grande, la forme plus impérative, plus militaire du commande- ment répondent k des exigences spéciales, mais n'excluent nullement, entre éducateurs et élèves, des rapports vraiment familiaux. Aussi, des eDfants iuterrogés au basard se déclaraient-ils heureux dans cette maison. Quoi qu'il en soit du caractère plus ou moins familial, le milieu est de toute fa^on sainement éducatif, moral et bienfaisant, par le fait d'un ordre du jour absorbant et varié, sous une direction et une surveillance incessantes. Actons toutefois, sur ce dtrnier point, une observation qui fut faite au cours de la visite des dortoirs. La surveillance d'un dortoir entier, confiée a un seul sur veillant, a paru insuffisante, a raison de l'extrême longueur du local. Oa a eu, sans doute, l'excellente idéé d'inscrire sur les murs des sentences morales appropriées A l'endroit, telle celle-ciDe rechtvaardige slaapt rustig mais il serait peu sage de s® fier saus réserve a la seule influence de ces bonnes maximes. Ne quittons pas les dortoirs sans signaler leur tenue modèle et aussi leur riche par- quetage en bois du Congo. A ce propos, l'Etat ne serait-il pas bien inspiré en faisant ouvrer par ses pu; ilea des bois d'ébénisterie provenant de notre colonie 1 Nous avons admiré des meubles divers,oeuvre des élèves- menuisiers, d'une facture vraiment remar- quable. L'emploi de bois précieux du Congo offrirait, a divers points de vne, des avan- tages sur lesquels nous ne pouvons nous étendre ici. Tous les ateliers de cette poly technique sont également intéressants a visiter, et les produits qui sortent des mains des élèves les plus avancés sont de la meilleure fag m. II saute aux yeux partout que l'apprenti se forme ici a son métier en beaucoup moins de temps qu'il ne pourrait y parvenir chez la plupart des patrons. Mais ne nous écartons pas du point de vue éducation qui intéreBsait plus spécialement 183 visiteurs. Si rétablissement est forcément un peu use caserne et une usine plutöt qu'un pen sionnat, il s'en diflérencie cependant fort heureusement par l'enseignement et les pra tiques religieuses qui y sont en bonneur dans une mesure qui, de l'avis de beaucoup, serait avautageusement élargie quelque peu. Les mauvaises inspirations sont de toutes les heures, les inclinations vicieuses y sont en terrain favorable, et la plus qu'ailleurs l'antidote spéeifique demande a être admi- nistré fréquemment. Pas une installation qui ne soit modèle daDscevaste établissement. Ainsi, notam ment, l'infirmerie, desservie par des reli- gieuses et oü les malades sont soignés avec un art et un dévoüementqu'ils ne trouveront pas dans leur foyer. j Un des objets du Congrès d'Education familiale e'tait la pueTiculture. La visite k la ferme permit de se rendre compte de ce qui se fait a l'Ecole de Bienfaisance non seule- j ment en faveur de ses pensionnaires mais encore en faveur des bébe's Yprois qui re'cla- ment vainement de leur mère l'aliment le plus familial. A défaut de ce dernier, ces j bébés peuvent prendre de confiance celui que M. Pauwels, directeur de la ferme, recueille pour la Goutte de lait Producteurs, ou- tillage, manipulatioos, tout y est l'objet d'un 5 controle scientifique, severe et incessant. N'oublions pas, parmi les choses qui ont le plus agréablement impressionné les con- gressistes, les soins donnés a l'enseignement musical. La musique enlève certainement beaucoup de sa sévérité au régime d'une école de l'espèce. Une agréable constatation encore, c'est que l'alcool, même sous Ia forme de bière, est proscrit de l'établissement. Sous ce rap port, il faut avouer que les Congressistes n'ont pas précisément prêché d'exemple. Bref, partout dans cette Ecole modèle les visiteurs ont récolté les meilleures impres sions... Malgré tout cependant, ils se sont dit que l'idéal serait quand même l'éducation dans la familie. Mais pour cela il faudrait que les parents soient meilleurs et c'est juste- ment paree que les parents de demain sont les enfants d'aujourd'hui qu'il est désirable de voir les bons citoyens et les pouvoirs publics s atteler a la réalisation des voeux émis au Congrès de l'Education familiale. Apparemment, cela doit marcher tout seul, étanc donné que notre Parlement comprend nombre de patrons et de membres de ce Congrès, entre autres notre digne bourg- j mestre, si dévoué a la cause de 1 éducation et de la protection de l'enfance. Mais bélas c'est justement ce qui re- froidit nos espérances. Les meilleures initia- j tives parlementaires, telles par example, celle maintes fois renouvelée de M. Colaert j en faveur de l'enfance anormale, échouent trop souvent sur le bureau de la Chambre comme sur un banc de sable. Le moyen de s'occuper des petits citoyens de l'avemr quacd les grands enfants de la Sociale et les virtuoses de la politique accaparent toute l'attention et tout le temps de nos hono- rables II passera encore de l'eau sous le pont avant que les voeux formulés par le CoDgrès d'Education familiale, a l'adresse de la Législature, solent réalisés dans nos loia. A ce Congrès, la durée de parole accordée aux orateurs était limitée k une dizaine de minutes. Le recours k ce système, pour les débats législatifs, serait paut-être le remède spéeifique a appliquer au malthusianisme parlementaire. Peu d'enfants se dérèglent par la malice de leur coeur mais la plupart se corrompent par le mauvais exemple et par les occasions dangereuses qu'ils reccontreut. S. Vincent de Paul Toute école oü les preoccupations de l'esprit l'emportent sur l'attention qu'on donne aux moeurs Toute éeole oü Ia science est systémati- quement séparée de la foi Toute école oü l'Église, qui représeate les titres de Dieu, n'est que parcimouieusement tolérée, si elle n'est mi se a la porte Toute école qui ne continue pas, en les élevant davantage, les nobles, purs et saints enseigneraenfs du foyer domestique, est un lieu malsam auquel des parents chrétiens ne peuvent confier le plus cher bien qu'ils aient au moede. Pour des chrétiens, il faut des écoles chrétiennes. Monsabré r*i L'instruction sans éducation est un tor rent sans digue, et l'éducation sans religion uu fc yer sans feu. Augustin Cochin Je crois a l'atmosphère de la grace autour du T. S. Sacrement et des lieux qu'il habi- te... Aussi, vous, jeunes gens chrétiens, qui demandez une conversion chérie, ah 1 com- muniez, emportez Jésus cbez vous c'est un feu qui, en trauspercant votre coeur, ira réchauffer autour de vouson respirera l'Eucharistie. La douceur que vous puiserez dans la communion et qui en rejadlira sur votre conduite vous fera aimer d'abord, et puis celui que vous portez. R. P. Eymard Nos Députés ont re$u la lettre dont ci- dessous copie. Mon cher Collègue, J'ai le plaisir de vous faire savoirqu'è par- tir du lr octobre prochain, le train n° 4960 partira de Comines vers Armentières k 6 b. 11 au lieu de 5 h. 59 et relèvera ainsi a la première de ces stations la correspondance du train n° 3668, y arrivant de Poperinghe k 6 h. 5. Agréez, mon cher Collègue, l'expression de mes sentiments dévoués. J. HELLEPUTTE. Bruxelles, le 20 aoüt 1910. JOURNAL D'YPRES ©rgane Satholique de l'Arrondissement «mi «>v> 2ÜJ \2D \SÜJ n? JSli eiiieva reccliliuülii o. ia Uiluo I J w* r •*1

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1910 | | pagina 1