Téléphone 52 Téléphone 52 m ue ns m m m m m Samedi 15 Avril I'^11 10 centimes ie IN0 46 An>ée N 4677 Résurrection Année de deuil La délivrance Morale libertaire L'QEuvre de la Goutte de Lait On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. et A tons les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centime# la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coütcut 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptë les deux Flandres) s'adresser VAgtttSi Hivas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et 4 Paris, 8, Place de la Bourse. Dans l'existence humaine il est une saison oü de grands tremblements tro ublcnt r.o coeurs. C'estlorsque, nombrant nos anne'es et rapprochant l'image de notre adolescence de celle de notre maturité, nous y voyons la dissemblance produite par le passage des jours. Aux rameaux de l'arbre de notre vie s'agitent encore bien des leuilles vertes,mais elles se décolorent rapidement et un petit souffle suffirait pour les detacher. Nous dé- couperons nos branches dénudées et envahies par le givre sur le ciel morne de l'hiver, et ni l'enfance ni la jeunesse ne prendront plus plaisir a venir jouer a notre ombre, et tous les chantres aile's nous auront déserté. Ce depart de tout ce qu'il y a de tendre et decoDfiant en nous serait-ilsans consolation! Rien désormais ne remplacerat-il ce qui fut le charme de nct."2 adolescence? Nos illu sions dissipées n laisseront-elles plus au fond de nos ames que fume'e et débris Pé- rirons-nous a mi-chernin de notre vie et cette 4me privée delusions ne serait elle plus qu'une morte menée par un aveugle O mon ame, reprends ton baton et perse vere en ta marche, pélerine sans foi Ta douce promenade est finie, il est vrai tu l'es éloignée des paisibles parterrestu ne regarderas plus les petites fleurs joyeuses aux corolles éphémères qui gracieusement assem blees semblaient nées pour te sourire. Garde- toi de te retourner vers elles avec regret. Voici ouverte a tes pas la région des torrents et des montagnes. Si en tes heures printanières tu as su aimer et méditer, tu es (bien armée pour affronter les fatigues et les périls. Que le seul but digne de ta vie t'apparaisse être utile 4 tes frères. Quel que soit ton outil, porte-le toujours sur toi. Mille occasions de t'en servir te seront offertes. Et, un jour, la dernière et ineluctable année viendra opérer en ta chair la metamorphose, mais elle te sera douce et consolante lorsque tu songeras que tes pas n'ont laissé derrière toi que des empreintes fertiles ta mort sera le com mencement de ta vie. til£i C! 69 Gi Cü Au moment oü l'Italie fête et invite ses amis du monde entier a venir fêter avec elle le cinquantènairede la proclamation, a Turin, de Rome-capitale, combien il est instructii de relire l'histoire de la longue série de vio lences brutales et de menées hypocrites dont elle fut le couronnement. Ce n'est pas seulement dans les mémoires que sont inscrits ces faits dont le monde catholiquefut sidouloureusementému, tandis qu'ils se déroulaient avec une rapidité décon- certante. Ils sont consignés dans les livres oü le récit d'un intérêt poignant s'appuie sur les documents irréfutables de l'histoire qui, dans sa sévérité, ne peut qu'en déclarer la souve- raine injustice. Pie IX lui même, au début de son règne si fertile en gloires et en douleurs, avait envi- sagé une Confédération des Etals italiens, qui, sans blesser leur indépendance et, en. particulier, en respectant les droits d'ordre spécial du Saint Siège, aurait donné satis faction a ce besoin d'unité qui travaillait toute la péninsule. Peut-être Napoléon III, qui fut mêlé de si pres et qui a une si large Part de responsabilité dans cette douloureuse période, crüt-il a la possibilité de trouver dans un projet semblable une solution accep table pour tous. Mais le véritable auteur de ce drame humain, celui qui a tout conduit et par lequel l'empereur s'est laissé diriger, Ca vour, homme d'Etat supérieur, du reste, il faut le reconnaitre, a eu, dès le principe, en vue et la prise de possession de toute l'Italie par la maison de Savoie, et la dépossession de tous les princes, y compris le Pape. Sur ce point, le doute n'est pas permis, et c'est en cela que l'injustice est flagrante et la con science catholique univergelle blessée. Reprenons ün insUnt cette'histoire Le drame se joue en cinq actes. Le premierse déroulele 21 juillet 1858, a Plombières, oü Cavour s'était rendu avec une joie intense sur l'invitation de Napoléon III. Dans cette entrevue historique, il fut décidé quele Piémont, appuyé par la France, ferait la guerre 4 l'Autriche. On acculerait celle-ci par des procédés dont l'exécution étaitconfiée au génie fertile de Cavour, a déclarer elle- même la guerre. Et le Piémont entrepren- drait la constitution de la grande Italië. Dans cette journée, on ne sait ce qu'il faut le plus admirer, de l'audace et de l'intelli- gence de Cavour ou de l'état d'Sme de l'em pereur, qui, tout féru de son amour pour le principe des nationalités, donnait, de son autorité, alors souveraine en Europe, le signal de la formation de la grande Italië, sans soupconner que, Ie lendemain, du même principe, naitrait la grande Allemagne, dont la formation serait, en Europe, la fin de la preponderance frangaise. M. Pierre de la Gorce signaleles contradictions de eet esprit habile asedérober jusqu'au dernier moment aux conséquences des principes que lui même avec proclamés On le vit bien ici. Le deuxième acte, c'est toute cette guerre d'Italie, qui futle grand événement de l'année i859. II y eu la, pour l'histoire de la France, des pages glorieuses dont on peut, sans hési- tation, féliciter les héros. La cause qu'ils défendaient apparaissait en effetindépendante des conséquences qui devaient en découler. Napoléon III lui-même voulut s'y dérober, du reste, selon le mot de M. de la Gorce. Mais Cavour veillait, et, sans attendre la fin de la lutte, il préparait activement par ses envoyés le soulèvement de toutes les prin- cipautés de l'Italie du Nord et du Centre. Après Magenta et Solférino, le vainqueur, a la stupéfaction de tous, s'arrêta, effrayé des suites inévitables de son oeuvre, et, malgré l'irritation des Sardes, de lui-même il offrit a Francois-Joseph la paix que celui-ci accepta, la payant de la Lombardie. Cavour, lui, ne s'arrêta pas. Rarement un homme d'Etat mena une in trigue avec autant de vigueur, d habileté et d'hypocrisie a la fois que Cavour. dans le troisième acte du drame que nous résumons. Sous les yeux de Napoléon qui laisse faire, de l'Autriche désemparée, de l'Europe silen- cieuse, bien que non indifférente, par Taction de ses agents, la Toscane, qui eüt pu aspirer a Thégémonie italienne, Modène, Parme et les Romagnes elles-même3 dépendantes du Pape, se soulèvent, rejettent Tautorité de leurs souverains, et, a la suite d'une agita tion factice, réclamentl'annexion au Piémont qui daigne accepter, comme s'il rendait un service, alors que c'est son ambition qui a tout disposé dans ce but. Restaient Naples dans l'Italie méridionale et les Etats pontiffcaux. Naples était inaccessible au Piémont agrandi séparé qu'il était par les Etats du Pape, et ceux ci étaient couverts par un droit tellement auguste que l'audace de Cavour semblait devoir s'arrêter a cette frontière. Voici cependant ce qu'inventa ce génie de la fourbrrie Poussé et équipe par lui, Garibaldi débar- que soudain en Sicile, tandis que Cavour affirme a l'Europe que le Piémont n'y est pour rien il la soulève, bat les troupes mal organisées qu'il a surprises, passé dans le royaume de Naples et oblige le roi a se réfu- gier a Gaëte, dont le siège commence. Les vaisseaux francais empêchent quelque temps le blocus, mais le jour oü ils se retirent, Gaëte est obligé de se rendre. A ce moment, Cavour lui-même prend peur. I'. craint que Garibaldi n'envahisse les Etats du Pape, et ne provoque, par des audaces excessives, Tintervention de l'Europe. Jetant done le masque, il les envahit lui- même, sous prétexte que le Pape refuse de désarmer la petite troupe qu'il a réuni pour se défendre. Napoléon a fui en Algérie pour ne ,rien voir. Lamoricière essaie de résister avec ses zouaves dévoués, mais impuissants. Castel- fidardo marque d'une tache de sang le front de tous les princes catholiques qui laissent se consommer Tiniquité. Sous la garde de l'armée fran$aise qui continue a prote'ger Rome, le Pape garde sa capitale, mais les Marches de TOmbrie com petent le domaine du Piémont. Alors, le Parlement de Turin, ne pouvant encore se saisir ue Rome que la France pro tege, se contente ds la proclamer capitale de l'Italie, et Cavour, épuisé de son labeur, meurt, enlevé en quelques heures. Dix ans p'us tard, la proclamation deve- nait une réalité. La guerre éclate entre la Prance et la Prusse. L'armée francaise se retire. Rome est envahie, et le Pape com- mence cette captivité glorieuse qui dure 1 depuis quarante ans. Le drame était achevé. Voi!4 les souvenirs que l'Italie commé- more. Nous avons voulu ici seulement laisser les faits tels que l'histoire les a enregistrés, pro clamer que pour faire l'unité italienne, il a fallu que le Piémont foule aux pieds le droit, que les puissances catholiques manquent a leur devoir de protection, et que Napoléon III soit victime d'une inconcevable duperie,faute qu'il a, du reste, payée trés :her, hél as Et nous avons voulu expliquer pourquoi l'année de eet anniversaire est pour le Pape et le monde catholique tout entier une année de deuil. FRANC. f* Vk fm. wfc tm Vt Vt C'est le titre d'un tract immonde qui vient d'être lancé dans le pays entier, par des gens dont les moeurs, a lire leur infamies, méri- teraient qu'on leur infligeat au visage la con- sécration de Tinjure dans le monde bien élevé. Patrie, religion, familie, digniié de la vie, respect des principes de liberté de conscience et de justice,respect de soi-même et d'autrui, tout y est attaqué, vilipendé, sali par des écrivassiers de bas étage. Et c'est le Vendredi Saint, ce jour qui remémore aux chrétiens le si douloureux calvaite de leur Dieu, qu'ils choisissent pour haver leurs ignobles crachats Vraiment, ils peuvent s'enorgueillir de leur oeuvre Doivent-ils être dignes dans leur individualité Nous tromperions-nous en voyant en eux des pourceaux se trainant dans leur propre fange ex grege porco- runs Misérables gougats le mal les amuse, Timpureté les amuse, Tirréligion les amuse. Quelle délicatesse de conscience 1 Et voila oü en sont nos adversaires. II ne leur reste, en présence de leur impuissance 4 res- saisir le pouvoir, qu a tenter la demoralisa tion la plus éhontée. Ils se disent.sans doute, qu'en flattant les plus bas instincts de la na ture humaine, ils pourront plus aisément amener les masses a se convertir a leur reli gion d'itnmoralité, et a se ranger sous leur bannière qui ne renferme en ses plis que la guerre a TEglise et a la morale. Le Journal d'Ypres met en garde les pa rents et tous ceux qui ont charge d'autorité, contre Tintrusion de cette feuille Jqui enrage d'incrédulité. Rédige'e par des êtres les plus vils et sans honneur qui aujourd'hui cons- puent Dieu et qui demain vendront leur patrie, elle mérite qu'on Ia repousse du pied avec le plus profond mépris. Un des documents les plus curieux qui resterent a propos de la morale au XX" siè cle, c'est le volume qua publié 1'an dernier Emile Faguet sur la demission de la mora le». L'auteur est uu désabusé, mais il n'a rien d'un sceptiqueil ne se contente pas d'analyser gon temps, il voudrait le corriger, et pour cela il étudie lés diverses morales, les rejetant'toutes Tune après l'autre com me insuffisantes devant le mouvement mo derne des idees. II a sur l'eudémonisme des Grecs de la décadence, >ur le kantisme et le néokantisme des pages qui rappellent parfois la terrible logique de Brunetière. Mais Bru- netière était un caractère, tandis que Faguet est plutot un talent, un admirable talent, plein de souplesse et de grace, mais sans rien de cette vigueur qui fit de l'auteur des Rai- sons de croire un converti. j M. Faguel, après avoir démoli, construit sa morale et la base sur l'honneur. Oui, sur Thoaneur. Faut-il ajouter qu'il sera peut- être seul a pratiquer cette règlc de mseurs 4 Tu8age d'un aristocrate de la pensée j La morale la plus avancés celle que Ton enseigne saus dcute a, Torphelinat ratio nalists de Forest, celle que prêcha Ferrer et dont Elisée Reclus, après Proudhon, fut le prophéte, celle enfin qu'un publiciste au pseudoryme transparent débite en lemons dans le Soir de Bruxelles, devenu de puis quelque temps un des auxiliaires les plus stirs de Tathéisme en Belgique. c'est la morale libertaire. Alfred Fouillée, qui a a défendre eontre elle sa morale des idéés for ce Tanalyse avec soin dans un des derniers numéros de la Revue des Deux Mondes Aux théoriciens ci-dessus, le savant francais ajoute le nom de Tolstoi et nous apprend a ce propos en une anecdote,que Técole fondée par le patriarche russe a Iasnaïa a lamen- tablement échoué Elle était devenue ten- tot école buissonière, tantót école d'indi- cipline». j Les libertaires, écrit M. Fouillée, sont or- dinairement, du même coup, des égalitaires, ils croient que les individus laissés libres en face les uns des autres se feront immédiate- I ment équilibre, que la suppression des iné- j galités d'origine sociale ou politique laisse- ra en évidence les égalités naturelles. j Leurs théoriciens principaux, outre ceux déja nommés, sont Max Sterner, Fourier, Ibsen, Bakounine, le prince Kropotkine. L'anarchisme a son origine et son type dans les guildes, communautés et fraterni- tés du moyen age, dans le petit travail en commuD, tandis qua le socialisme procédé de la cité manufacturière et du grand tra vail orgaaisé dans les usines. Selon les li bertaires et anarchistes, toutes les lois, com me telles sont mauvaises.par cela seulqu'el- les sont des lois, c'est-a-dire des volontés collectives imposées 4 la volonté individuel- lo. L'autorité, sous quelque forme quelle s'e- xerce, est tyranique. Sur les ruines de tout co qui enveloppe une contrainte et une règle, morale, religion, Etat, société même, un seul précepte doit triompher Fais ce qua veux. Naturellement, et 4 la suite de cuisantes expériences, les libertaires s'attaquent le plus volontiers a la religion, qui est désar- mée. Mais il est rare qu'ils s'arrêtent la, et alors les gouvernements constitués doivent supprimer les écoles modernes et fusilier des Ferrer. Ils sont en état de égitime de fense, ils ne peuvent tolérer un enseigne- ment qui consiste d'après les propres paroles de Ferrer, 4 détruire le mensonge religi- eux, patriotique, politique, juridique et militaire». Le principe de la doctrine d'a près le prince Kropotkine, c'e3t que l'unique mobile de Thomme est la recherche des plaisirs Ce court résumé d'une répugnante doctri ne suffira. II est d'actualité, au moment oü les socialistes et libéraux s'apprêtent 4 scru- ter les dispositions de la prochaine loi sco- laire pour en faire profiter leurs écoles et leurs idees. Nous disons leurs idéés en songeant aux libéraux car il suffit de pres sor un peu Tidée qu'ils se font de Técole neu- tre pour s'apercevoir que la seule morale qu'on puisse logiquement y enBeigner, c'est la morale libertaire, e'est-a-dire la destruc tion de l'ordre sccial actuel. On comprendra qu'un Etat sensé cherche 4 se prómunir contre pareilles doctrines. *2 f£ *5 *5 *2 Quoiqu'il soit reconnu d'expérience que toutes les ceuvres charitables prospèrent 4 Ypres, on ne pouvait cependant mesurer le développement que prendrait une oeuvre telle que la Goutte de lait qu'après un délai minimum d'un'an. Ce premier anniversaire, s'il n'a pas été célébré bruyamment, comme une fête mon daine, «'en a pas moins été pour tous let assistants, hommes et femmes aux senti ments généreux et dévoués, une de ces réunions qui constituent une récompense pour les dévouements accomplis et un stimu lant pour Tavenir. L'administration communale, qui a pa- tronné cette ceuvre philanthropique dès ses débuts, avait mis une des salles de l'hótel de ville a la disposition du comité en vue de la réunion de Lundi. M. le Bourgmestre Co- laert, M. Biebuyck, président du Tribunal, M. Vanden Berghe, président du bureau de bienfaisance, diverses notabilités de la ville, ain8i que plusieurs dames avaient répondu a l'invitation du comité directeur. La séance, présidée par M. le Bourg mestre, a été ouverte a 8 heures. M. le doc- teur Donck y a donné lecture du rapport annuel. Nous estimons ce document trop intéressant pour ne pas le reproduire dans ses grandes lignes. Le 17 Mars 1910 la Kindervoeding ouvrit ses portes. 17 mères y apportèrent leur enfant. Ce chiffre dépassait toutes les prévisions, car aucun appel spécial ne leur avait été fait et elles lgnorai#nt absolument ce qui se passerait dans le cabinet de consul tation oü toutes devaient défiler 4 tour de röie. Depuis lors, le nombre n'a cessé d'aug- menter actuellement 69 enfants sont élevés sous la direction du médecin, et 19 ont déja quitté, en parfaite santé, ayant atteint la lirnffe d'age. La goutte de lait commeaga a fonctionner le lr Juin. A partir de cette date, l'oeuvre peut être considérée comme compléte et il est permis d'apprécier les résultats qu'elle a rendu a la jeune et si intéressante popula tion de la ville. Quelques cas, tres intéressants, sont dé- crits par le docteur Donck. Le IS Mars, journée de nos débuts, raconte-t-il, arrive une femme avec son onzième enfant. Six sont morts, dont trois de diarrhée. Son dernier-né avait 10 mois et pesait exacte- ment 3 K. 600 gr. Sa mine souffreteuse de- vait en faire un bien mauvais cas pour nos statistiques de fin d'année. Le petit Jéróme réalisa bientot des progrès trés sensibles. Nous lesurveillAmes jusqu'a l'agedel9 mois, et il nous a quittés, il y a 4 mois, Joufflu, le teint rosé, bien en chairs, pesant 9 K. 300 gr. Un autre enfant, de 11 mois, pesant 6 K., nous quitta a 17 mois, en excellent état, pesant 9 K. 80 gr. Une autre mère, qui avait déj4 perdu neuf enfants de gastro-entérite, nous amène son quatorzième bébé, sans grand espoir de pouvoir Télever. Je crains bien, dit-elle naïvement, que vous ne puissiez l'empêcher de mourir comme les autres. Nous efimes pitié du découragement de cette bonne femme, nous lui remonUmes le moral en l'assurant qu'elle élèverait sürement son enfant, 4 la condition de se conformer 4 nos prescriptions. Elle fut d'une ponctualité exemplaire, et son enfant a quitté la goutte de lait, le 7 Février dernier, 4 l'ige d'un an, ayant le poids de 8 K. 240 gr. II est inutile de dire que la brave mère est toute acquise 4 notre ceuvre. Aussi nous a-t-elle bien promis de revenir dans six mois pour nous confier, pendant ses 12 premiers mois, l'existence de ton quinzième bébé. Ces cas, absolument typiques, choisis entre nombre d'autres, sont de nature 4 con- vaincre les plus hésitants. Ce n'est qu'excep- tionnellementque des enfants ontéété admis pendant des délais aussi prolongés. Les res« JOURNAL 0rgane (Catholique TPRES de I'Rrrondissement SrrS Ir t-i «1-» Xll XIJ SJ XII XI1 XII

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1911 | | pagina 1