La Chambre
Correspondance
Un faits-divers suggestif
Actes ofïïciels
torïté incomparable et Bon influence mon
diale au service du progrès temporel de l'hu.
manité non moins qu'a cdlmi de son progrès
moral.
En attendant, MM. les curés partisans de
la première communion hivemale se feront
un devoir de faire comprendre aux commu-
niants que si le ciel n'est pas de la terre, il
n'en fait pas moins toujours beau ici bas
quand il fait beau dans 1'ême. Amen.
F.
¥i W£ m w, ifi m Wi ig 'êS
Une scène biblique a Ypres
Ces derniers temps,les amateurs et artistes
du théatre chrétien s'efforcent de montrer au
peuple les saisissantes images dont la Bible
contient l'inépuisable trésor.
Les scènes sont bien tenues, riches, capti-
vantcs les costumes sont cboisis. Une mu-
sique pieuse souligne les paroles sobres, les
tableaux vivants.
Parmi ces representations de Part chrétien,
tout le monde connalt de'ja ou a entendu citer
celles d'Adam en exil, poèae dramatiquede
l'illustre Vondel, interprête' depuis deux ans
par la célèbre troupe Royaards d'Amster-
dam.
Celle-ci a donné en notre ville, Jeudi der-
nier, la 139me repre'sentation du drame mer.
veilleux.
L'immense salie du Volkshuis était archi-
comble, et ici, comme partout en Belgique
et en Hollande.le succès n'a pas manqué aux
artistes.
On peut dire que la multitude sepassionne
pour ces représentations, comme les foules
de jadis pour les mystères sacrés des dges de
foi.
Ce fut plus qu'un succès, ce fut un
triomphe. Des villes et des communes voi-
sines on était accouru, a ce renouveau d'art
chrétien. Les places furernt prises d'assaut.
Les plus humbles comme les plus grands
en furent les spectateurs.
En réfléchissant a ce succès on cesse de
s'étonner Les plus grands artistes et les
plus beaux génies de la peinture ont tenu,
avec les pinceaux, ces roles d'illustrateurs de
la Bible et de l'Evangile. Hls ont peint ce que
ces acteurs jouent; ils ont peint cela pendant
de longs siècles, sans jamais se lasser, si
bien qu a l'heure actuelle tous les musées
d'Europe et d'Amérique sont devenus autant
de palais pleins d'oeuvres religieuses, des
après avoir dégusté, en 1879, les fruits de j jugte vaieur en négligeant la tempête
l'arbre libéral, il s'en est dégoüté pour f dafl3 un verre d'eau.
toujours d'autant qu'il a pu savourer après
cela, bien a l'aise, les fruits de l'arbre catho-
lique.
Malheureusement, il y a la jeune généra-
tion, la foule de ceux qui n'ont pas vécu lere
néfaste 1878-1884. Ceux-la ont besoïn d'etre
avertis.
II est bon parfois pour dégoüter d'un vice
d'en étaler les hideurs. Ainsi les Spartiates
apprenaient a leurs fils a se garder toujours
dignes et sobres, en leur montrant l'abjeclion
d'un ilote ivre. Apprenons dcnc aux jeunes
comment le libéralisme se comporte en ses
accès de delirium anticléricale, ou même
dans la simple ivresse du pouvoir.
Oh que l'on ne s'imagine pas que nous
nous amuserons a rappeler quelques-unes de
ses stokslageries les plus marquantes,
comme celle d'Oostacker par exemple, ni
même son inoubliable 7 Septembre A
tout péché miséricorde, pour les ames repen-
tantes. Etl'onsaitsi les assommeurs bruxel-
J'ai assisté en spectateur la grrrande
manifestation et je conseille au Progrès
avant que de conclure a des cris ou a des
paroles hostiles d'examlner les faits de plus
rès. S'il veut agir de bonne foi oh, mon
vieux, une fois, en passant, ne fait pas cou-
tüme le Progrès constatera que nulle part
une parole hostile n'a été proférée a l'adresse
de qui que ce soitpas même a l'adresse de
ce libéral bon teint qui, par bravade, s'est
placé au milieu de la rue, sur le passage du
cortège. Peut-être que la bonne foi du Pro
grèssi elle existe vous voyez que j'épuise
lachaiité aura été surprise par l'ignoran-
ce bien legitime d'ailleurs k un certain
age— d'une chanson flamande qui ne touche
nide loin ni de prés a la politique. Quant a
la manifestation de la rue Fiers, il me re
vient de bonne source que, si des faits
existent, ils n'ont aucun rapport avec la
6 manifestation D'ailleurs, le Progrès
n'ignore point que dans la bonne ville
lois ont déploré leur faute I A tel enseigne d'Ypres le ma'ieur lui-même ne se trouve pas
toujours a l'abri de polissoaneries.
Pour ma part, j'aime beaucoup a voir que
figurations des scènes vécues par le christia
nïsme, et leur succès se répète sans jamais
s'afïaiblir satisfaisant le besoin de beauté des
hommes de goüt les plus exigeants, les plus
difhciles a contenter.
En réfléchissant encore a eet art, il faut
convenir de même que Ie catholicisme, en
inspirant l'artiste, a ajouté a son oeuvre ce
je ne sais quoi de soulevant, de grand, de
sublime qui ne se retrouve a un degré égal
dans aucune autre foi.
Dans le spectacle émouvant d' Adam en
exil qui s'est joué a Ypres par des acteurs
de tout premier ordre, comme dans la toile
des génies immortalisés par leur pinceau, il
y a le levain religieux, ce levain qu'il suffit
de jeter, füt-ce en parcefles infimes, dans le
coeur de la foule, pour la soulever d'enthou-
siasme et la faire monter jusqu a approcher
la beauté souveraine, a sentir le voisinage de
Dieu.
Cette puissance des divines images de la
Bible nous paraït trop négligée de ceux qui
visent a instruire, a consoler, a réjouir, ce
qu'on a nomraé ïame des foules.
Le peuple, en bas aussi bien qu'en haut,
est avide de spectacles. Au lieu de le laisser
aller a ce qui avilit, sur tant de scènes d'une
sipiètre esthétique ou d'une si pauvre mora-
lilé, que ne l'atfirons-nous vers ce qui est
noble, pur et passionnant? Vers les merveil-
leuses images du christianisme.
La mise en oeuvre artistique des richesses
de la foi chrétienne est capable d'offrir aux
plus difficiles, des émotions utiles et déli-
cieuses. Nous l'avons pu constater Jeudi chez
nos concitoyens les plus raffinés.
Nous adressons nos vives felicitations au
comité du Cercle Excelsior pour la grande
réussite et la bonne ordonnance de cette
inoubliable solennité dramatique.
Nous rendons un hommage bien mérité a
son vaillant Directeur Mr l'abbé Dugardyn,
dont l'initiative louable et hardie, qui était
un coup d'audace, a été un coup de maitre.
m :*s '46 *- §z m «5?. m «5
L'ilote ivre
Si les catholiques sont restés au pouvoir
depuis plus d'un quart de siècle, c'est qu'ils
ont tenu fiièlement la promesse qu'ils firent
en y montantanous étonnerons le pays par
notre modération.
Pour réussir a capterde nouveau la faveur
de la nation, nos adversaires ont bien soin,
a chaque consultation nationale, de mettre
de puissantes sourdines a leur jeu anticlérical
trop bruyant, et d'essayer de faire accroire a
l'électeur naïf qu'eux aussi, ils sauront gou-
verner avec modération. Mais le peuple
flamand, au bon sens proverbial, est un
mauvais terrain pour y récolter des dupes. II
a l'habitude de juger l'arbre a ses fruits et,
que, huit jours plus tard, tous les commis-
voyageurs de la capitale étaient devenus de
fervents catholiques et qu'il netait pas rare
de les voir retirer par mégarde de leur poche
leur chapelet au lieu de leur mouchoir.
Mais il est d'autres exploits dont nos libé-
raux ne se sont jamais repentis, dont ils se
sont même cyniquement vantés dans la suite
et qu'ils sont tout prêts a rééditer a Ia pre
mière occasion. Citons surtout la guerre
scolaire et cette odieuse enquête, dite sco-
laire, dont le but véritable et avoué était de
jeter le discrédit non seulement sur l'ensei-
gnement libre, mais encore et surtout sur le
clergé.
Le libéral M. Couvreur, par exemple,
prétendit que l'enquête scolaire allait mon
trer la décadence du clergé beige coinbien
sa soif de domination n'avait d'égale que soa
ignorance par quelles ruses, quand la vio
lence n'y suffit pas, il mine les lois et per-
vertit le sens moral des populations.
D'après M. Guillery, l'enquête scolaire
allait permettre au pays d'apprécier la poli
tique de l'Episcopat. La Nation saura, dit-iül,
que le clergé catholique n'hésite pas a mettre
la religion au service des passions politiques.»
Ecoutons encore M. Berger L'enquête
scolaire a montré le fonctionnement de cette
oeuvre d'abrutissement (enseignement libre).
II y a malheureusement trop d'élèves dans
les écoles du clergé il y en a trop, car cetrx-
lè sont dans une voie fatale qui entrent dans
des écoles semblables. Les pères de familie
qui y envoient leurs enfants sont des imbe
ciles excusables seulement paree qu'ils sont
simples d'esprit, L'élan de gér.érosité da
clergé en faveur de l'enseignement populaire
ne constitue qu'une société anonyme d'ex-
ploitation (sic)... La commission d'enquête
aura a user du fer rouge, du bistouri, des
désinfectants pour i&cher de se débarasser de
cette gangrène, les écoles libres.
L'enquête, on le sait, malgré toute la par-
lialité avec laquelle elle fut menée, aboutita
un résultat tout opposé a celui qu'en avaient
espéré ses promoteurs. Le pays vengea le
clergé et les catholiques d'action, amis de
l'instruction populaire, en peuplant les écoles
iibres au dépens des palais scolaires érigés
partout en face.
Le peuple répondit a 1'inquisition libérale
par des dépositions vengeresses et par des
cris du coeur qui resteront historiques. Des
malheureux succombant sous les charges de
familie se redressèrent avec fierté devant les
oppresseurs de la liberté de conscience et
leur crachèrent a la face, en termes rudes et
cinglants, toute leur indignation. Et tout eet
admirable clergé, qu'on avait voulu faire
honnir, recut de la part du peuple le témoi-
gnage, plus expressif que jamais, d'une re
connaissance bien rnéritée par ceuxquii.se
dévouent sincèrement a ses intéréts, tarnt
intellectuels que moraux.
Les serviteurs de la Loge, eux, récoltèrent
la honte de leur mauvaise action et de leur
accès de prêtrophobie rabique. Ils devaient
en recevoir aussi le chatiment, a Ia première
occasion.
Cet odieux attentat a la liberté avait coteé
au trésor public la somme de 700.000 fes!
Les 85,ooo exemplaires, de 5ooo pages de
texte, qui furent répandus dans le pays, a
l'effet d'emb...ruyer les curés, n'eurent
d'autre résultat que d'édifier la nation sur le
faux libéralisme des libéraux ils permirent
a notre iliustre concitoyen, Jules Malou, de
s'écrier: «ces pages, aussi nombreuses
qu'elles soient, le sont infiniment moins que
les élèves, qu'une réaction naturelle contre
l'enquête, nous a valus.
II était bon de rappeler ces souvenirs d'un
court passage au pouvoir des prétendus amis
de la liberté et de l'instruction du peuple
Monsieur l'Editeur,
Je ne puis que vous féliciter de l'attitude
que vous avez prise dans la polémique que
le Progrès suscite, depuis trois semaines, a
propos d'ur.e fête estudiantine. Par voire
judicieux silence, vous appréciez les faits
nos jeunes étudiants fraternisent et je com-
prends que la jeunesse, pleine d'enthousias-
me et sans pitié pour les mécréants, s'épren-
ne d'un mouvement essentiellement patrio-
tique et donne libre cours a ses sentiments
au mépris peut être d'un caractère par trop
chatouilleux.
Jepourrais rapprocher la paisible ma
nifestation qui nous occupe de celle qui
vient d'avoir lieu a Gand sous la conduite
d'étudiants libéraux et qui a abouti a des
violences sur la personne d'un prêtre et au
bris de carreaux de fenêtres a 1 Evêché. De
cela, sans doute, le Progress soufflera mot.
J'engage le Journal d'Ypres a continuer
a ne pas s emouvoir des diatribes du Progrès
qui, aux yeux de tout homme sérieux, ne
respirent que trop la vieille haine politique.
Un abonnéami de la vérité.
Discours de M. VAN ME RH IS
en faveur des chefs-gardes
et gardes
des chemins de fer de VEtat.
Messieurs. Rappelant la situation
précaire des chefs gardes et des gardes, je me
bornerai a dire qu'il serait temps de songer
a eux et de ne pas enraciner, dans l'esprit de
ces courageux agents, cette idéé absolument
fausse que le gouvernement ne veut rien faire
en leur faveur.
M. le ministre s'est certainement déja de-
mandé comment des gardes ayant 1,200 frs.
de traitement, mariés, avec ou sans enlants,
parviennent a se tirer d'etnbarras dans les
grands centres, oü tout se paye, même l'eau
indispensable pour les soins de la plus stride
propreté. Pour beaucoup, c'est la misère,
noire, mais la misère, qui se cache par amour
propre, celle qui mérite le plus qu'on s'en
occupe. Dans le n° 2 de mars 1908 du Bul
letin de l'Association amicale et mutuelle des
chefs-gardes et gardes des chemins de fer de
l'Etat, M. le ministre trouvera un exposé
lucide de la question des traitements et de
celle des heures de travail.
Ce travail n'est pas l'oeuvre de révolution-
naires ou de têtes échauffées, c'est un exposé
raisonné de toute la situation faite a ces
agents, exposé qui, par la franchise respec-
tueuse dont il est empreint, vaut plusieurs
rapports administratifs et a sur ceux-ci l'a-
vantage d'être rédigé par des gens de métier.
Que demandent les chefs-gardes et les
gardes Voir améliorer l'échelle des traite
ments sur les bases suivantes a) suppression
du temporariat b) réduction du temps d'es
sai de douze a six mois c) nomination de
1,200 a 1,400 francs après deux ans octroi
des autresnominations (a [,600, 1,800,2,000,
2,200 et 2.400 fr après trois ans maximum;
d) nomination de 2,400 a 2,700 francs après
trois ans maximum e) nomination de 2,700
a 3,ooo francs après cinq ans d'ancienneté
f) nomination au grade de 1" chef-garde a
3,ooo francs minimum, a 3,3oo francs après
trois ans et a 3,600 francs également après
trois ans d'ancienneté.
Est-ce trop Certes non
Quant aux heures de travail, avec un peu
de bonne volonté le maximum pourrait aise'
ment être fixé a dix heures.
J'appelle aussi l'altention de M. le ministre
sur les inconvénients des heures coupées et
la fixation a dix heures minimum de l'inter-
valle entre deux journées de travail, de facon
a assurer au personnel un repos réparateur a
domicile. Les efforts tentés dans ce sens
seront toujours des plus louables, car ils ne
peuvent que contribuer a mieux conserver
l'esprit de familie et l'amour du foyer, deux
choses qui ne sont certes pas indifiérentes a
un ministre qui s'est toujours prévalu de son
attachement aux petits et aux humbles.
En ce qui concerne l'augmentation de trai
tement, je ferai observer que les commis
d'ordre, qui, de tout temps, ont été assimilés
au personnel des trains et dont le maximum
de traitement était même inférieur a celui I
des chefs-gardes et des gardes, ont vu porter
celui-ci successivement 2,400 et 3,ooo frs.
Les machinistes, chauffeurs, facteurs de
station, agréés, officiers de police, tous ont
vu améliorer leur situation. Les ouvriers
eux mêmes, dont le minumun est porté a
3 francs, touchent actuellement plus qu'un
garde, puisqu'on ne leur impose pas de mul
tiples retenues, qu'ils n'ont pas de rang a
tenir et vivent dans des conditions assez fa-
vorables qui ne sauraient s'appliquer a un
agent du cadre.
Loin d'avoir élé améliorée, la situation des
gardes s'est empirée dans les derniers vingt
ans on a introduit le temporariat, on a
porté le temps d'essai de six mois a uil an,
on a supprime'les primes de parcours, on a
diminué de trois cinquièmes au moins les
primes pour régularité dans la marche des
trains, etc. Toujours et partout ils ont été
lésés dans leurs intéréts. Je n'insinuerai
même pas, quoique cela se dise, qu'ils sont
victimes de l'hostillté de certains fonction»
naires, qui parviennent toujours, soit a faire
partager leur manière de voir par M. le mi.
nistre, soit a contrecarrer ses bonnes inten
tions, et même a tourner ses décisions.
Ce qu'il faudrait, c'est créer une direction
spéciale et je recommande a M. le ministre
la pétition qui a étó adressée a tous les
membres de la Chambre au nom de l'Asso
ciation amicale et mutuelle des chefs-gardes
et gardes au sujet de l'application de la loi
sur la reparation des accidents du travail.
Interprêtée d'une fagon aussi restrictive
qu'elle l'est actuellement cette loi est préju-
diciabls aux employé3 d'admiDistrations
publiques, longtemps rémunérés a des trai
tements peu élevés, et il est ardemment dé-
sirable que des mesures justes et efïicaces
soient prises en faveur des agents blessés
au service de l'Etat.
Je signale aussi le labeur excessif imposé
aux commis-facteurs agréés dans certaines
grandes gares. Ces employés effectuent en
moyenne de douze a treize heures de travail
de bureau par jour, parfois même quatorze
heures, ce qui dépasse uotablement les heu
res de service dans les bureaux des autres
administrations.
Le personnel est insuffisant pour parvenir
a répartir la besogne d'une fagon equitable,
notamment dans celui du frctage. Des irré-
gularités, des vols, des négligences et par
tout un énorme surcroit d'écrilures serait
évité en mettant plus d'agents responsables
au service.
Enfin deux mofs du matériel en usage
dans la Flandre occidentale. Je suis certain
que si M. le ministre et ses fonctionnaires
supérieurs étaient obligés de se servir de
nos lignes, le matériel vétuste qui nous est
réservé serait vite remplacé par des voitures
un peu plus modernes et plus dignes des
braves gens qui doivent les utiliser pour
leurs affaires.
M. Demblon. Vous parlez comme un
socialiste
M. Daens. Mais il ne votera pas aussi
bien qu'il parle Rires
M. Van Merris. C'est vous, socialistes,
qui parlez comme moi
Dans ces misérables voitures, le soir on
ne voit pas et il ne faut pas songer y dé
plier un livre ou un journal. En été, ce sont
des boites surchauffées par le soleil et en
hiver on y gèle. Le système de chauffage,
qui consiste souvent en un poêle placé dans
le3 parois, constitue un continue! danger
d'incendie, a la moindre étincelle ces voitu
res flamberaient comme des boites d'allu-
mettes. II importerait aussi de lever la dé-
fense de fumer dans les premières classes.
Les fumeurs sont en tres grande majorité,
et on leur impose une privation parfois tres
dure que de les empêcher d'allumer uu ei-
gare ou de fumer une pipe au cours d'un
voyage qui dépasse plusieurs heures. Un
compartiment mixte non-fumeurs suffirait
du reste amplement aux personnes qui ont
le tabac en horreur.
Je suis convaincu que M. le ministre vou-
dra bien examiner toutes ces requêtej avec
le vif désir d'y donner satisfaction.
(M. Daens applaudit
M. le Président. M. Van Merris pro
pose de majorer le crédit de 200,000
francs en vue d améliorer la position des
chefs-gardes et des gardes.
M.Helleputte, ministre des chemins de fer,
postes et télégraphes. M. Van Merris a
déposé un amendement. Je lui declare que,
en ce qui concerne l'organisation des servi
ces, j'ai fait entreprendre un travail de ré-
vision générale. J'avais espéré arriver a une
solution pour le présent budget et j'ai atta
ché deux chefs-gardes a cette étude.
Quant aux traitements, je pourrais pro
mettre de demander des augmentations dans
le prochain budget, mais j'aboutirai proba
biement avant.
J'ai dit a M. Van Merris que j'espérais
arriver pour le présent budget, et j'espère
ne pas devoir attendre le prochain exercice.
Je demande done a l'honorable membre de
retirer son amendement. Je lui signale du
reste, que j'ai la ressource de réclamer des
crédits supplémentaires.
M. Van Merris. En présence des décla-
rations de M. le Ministre, je retire mon
amendement. (Excl mations a gauchej.
M. Nolf. Nous reprenons alors l'amen-
dement.
A gauche. L'appel nominal. (Bruit).
M. Helleputte, miuistre des chemins de
fer, postes et télégraphes. Et moi j'en-
gage mes amis h voter cet amendement.
(Nouvelles exclamations et rires.)
L'amendement est adopté par 116 voix
et 2 abstentions. (MM. Buyl et Hoyois).
M. Buyl. J'étais tout a fait favorable a
1'amendement, étant donné que j'en avais
déposé un qui était plus radical.
Je me suis abstenu pour avoir l'occasion
de constater que M. Van Merris avait retiré
son amendement et que le gouvernement et
la droite étaient décidés ne rien faire en
faveur du personnel.
Ce n'est qu'en présence de l'attitude de la
gauche que le gouvernement a accepté et
que la droite a voté l'amendement que M,
Van Merris avait retiré mais qui a été re
pris par M. Nolf.
M.Hoyois. Je me suis abstenu pour des
motifs diamétralement opposes a ceux qui
ontinspiré M. Buyl. (Rires).
Personnellement J'étais décidé a voter
1 amendement de M. Van Merris, paree que
je veux fermement l'amélioration du sort
des agents que cet amendement visait.
Mais M. Van Merris n'a pas cru devoir le
mainteclr, paree que M. le ministre venait
de declarer trés catégoriquement qu'il est
décidé, lui aussi, a améliorer, et a trés bref
délai, le sort de ces mêmes agents. Cela
étant, tout amendement devenait inutile.Et,
en reprenant l'amendement de M. Van
Merris, M.Buyl et ses amis se livraient done
a une pure manoeuvre électorale. On com-
prendra dés lors sans peine, connaissant
mon manque ordinaire de naïveté,pourquoi
je n'ai pas voulu m'y associer. (Approbation
k droite).
Je pouvais d'autant moins le faire que la
reprise de cat amendement par l'opposition
prouve a l'évidence qu'elle acomme nous,
la certitude de retrouver le gouvernement
catholique k son banc après le 22 mai. Dés
lors, puisqu'ily sera encore, M. Helleputte
ne manquera pas de réaliser la réforme qu'il
nous a promise. L'amendement de M- Buyl
était done doublement de parade 1 C'est ce
que je tenais a pouvoir dire (Applaudisse-
ments.)
M. Helleputte, ministre des chemins de
fer,postes et télégraphes. Je me suis tout
a l'heure opposé a toutes les demandes
d'augmentation de M. Buyl, et, dans un
esprit d'impartialité, j'avais prié M.Van
Merris de retirer son amendement. Mais en
présence de l'attitude de M. Buyl, j'ai invité
la Chambre a le voter.
On pouvait lire, il y a quelques jours,
dans les journauxla petite nouvelle suivante:
Une corrida mouvementée. Mardi
matin, entre 4 et 5 heures, un taureau
furieux s'est échappé de l'abattoir de Cure-
ghem, au moment oü on allait l'abattre. La
oête pourchassée par les abatteurs a par-
couru une dizaine de rues, pour aller fina-
lement fencer sur une charette, place
louppe. Des agents de police de Cureghem,
de St Gilles et de Bruxelles faisaient égale,
ment la chass8 a la béte furieuse. Ils lui ont
tiré plus de 50 coups de revolver mais...
quatre balles seulement l'on atteinte Par
contre, certaines balles ont brisó des vitri
nes, d'autres sont allées se loger dans des
portes des magasins. Comme le taureau
s'était abattu en fongant sur la charrette.les
abattsurs lui mirent aussitót les entraves.
Done, 50 balles sans résultat, sur 50 et,
en tout cas, 46 brosses sur 50 coups
dirigés a. quelques pas de distance, sur une
cible de la grosseur d'un taureau 1 Et. cela a
Bruxelles, oü les policierspeuvent s'exercet
dans le stand le plus perfectionné du pays
On songe avec effroi au sort de uos conci'
toyens le jour oü un lionceau, par exemple,
ou un loup s'échapperait ici d'une ménage-
rie de foire. Tout notre corps de policiers
aurait beau combiner le feu de toute sod
artillerie, pas une seule balie n'atleindrait
le but...
Décidément, il est temps que l'on nous
dote d'un stand. Même nous le réclamoui
obligatoire et gratuit pour nos agents de
police.
Un intéressant article sur Vanhoulte es'
remis au prochain numéro.
ORDRE DE LÉOPOLD Monsieur Ernes'
Fraeijs, Président des Hospices en notr6
ville, est nommé chevalier de l'ordre d®
Léopold.
Nous présentons au nouveau chevalie'
nos plus sincères félicitations