Sa rued i 6 S«ll 10 centimes Ie IN' 46 Année IV 4680 Téléplione 52 Conseil communal Mesdames, Messieurs, On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. et A tous les bureaux de poste du royaumg, Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal So centtoea la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplément&ires ccüts&ü 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adresser k l'AgêiWê Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Morjsieur COLAERT, Bourgmestre d'Ypres. if if if if if if if Séance solennelle du Lundi ir Mai 191 r. La seance est ouverte a 5 h. dans la Salle Bleue. Présents MM. Fraeijs de Veubeke, éche- vin présidentVand.eu Boogaarde, échevin Fiers, Vanderghote, D'Huvettere, Sobry, Bouquet, I .veins d'Eeckhoutte, Lemahieu et Begerem, Conseillers Vander Donckt, se crétaire. M. Alb. Biebuyck, retenu aux Assises a Bruges, s'est excusé par télégramme. Un public aussi nombreux que choisi, parmi lequel beaucoup de Dames, remplitla Salle Bleue. Mle secrétaire lit le procés verbal de la dernière séance, qui est unanimement ap prouvé. M. le Président tire au sort Ia déléga- tion cbargée d'introduire M. le Bourgmestre dans la sal le des seances. Cette délégation, composée de MM. Lemahieu et Vander ghote, est conduite par M. l'échevin Van den Boogaerde. A son entree, M. le Bourgmestre est salué par les acclamations du Conseil et du public. II prend place a droite du Président. M. le Président Fraeijs prononce le dis cours suivant, maintes fois interrompu par les applaudissements de l'auditoire Pour la seconde fois en moins dc deux ans, m'échoit l'honneur deprésider des assises solennelles; mais cette fois, il est vrai, sur un terrain moins étendu, et dans un cadre moins archa'ique. Le i3Juin 1909 restera une date inoubli able dans les annales du parti catbolique Y prois. Au cours de ces fêtes me'morables, notre catholique et chrétienne population célébra avec enthousiasme les vingt cinq années de fègne du gouvernement conservateur, et le jubilé parlementaire de son sympathique dé- puté Monsieur Colaert. Onvousadit alors, Messieurs, quel fut s°n role a ia Chambre des Représentants, oü, un des rares survivants de cette assemblee de j884, il fut rapporteur judieieux de maints budgets et de projefs de loi importants en mattere sociale et d'enseignement. Je me limiterai aujourd'hui, Messieurs, a Vous parler de la carrière du dévoué Bourg mestre, avec qui ses collègues du Conseil ont eu sans relache des relations, toujours em- preintes de la plus tranche et entière cordia lite. Tache ingrate mais réconfortante, Mes sieurs, que celle a laquelle vous m'avez fait l'honneur de m'appeler. Ingrate, parce que faire l'éloge de notre Bourgmestre, e'est m'exposer a redire ce que d'autres ont dit a l'adresse de son éminent prédécesseur, et diminuer ainsi 1 eclat de son renom et des mérites de celui auquel je m'adresse. Récon- fortante, parce que je crois être l'interprête de la population Yproise. Monsieur Colaert entra dans la carrière politique il y a 28 ans. Qui de nous nese souvient de ses débuts,et ne se rappelle comment et dans quelles cir- constances, un de nos illustres concitoyens, feu Jules Malou le sauva du naufrage, com- me du reste le Bourgmestre s'est plu a nous le répéter plus d'une fois. Le premier magistrat de la ville, nul ne le contestera, est un travailleur infatigable il a pour lui l'avantage immense de pouvoir mettre au srrvice de ses idéés toujours éiévées, une parole vibrante et convain cante, jointe a unc argumentation, puisée aux sources vives de la vie et de l'ardeur de la lutte. Courtois dans ses démêlés avec les adver- saires, autant qu'affable avec ses amis, qui ne partageaient pas toujours sa manière de voir. Issu de la classe bourgeoise, qui donna un grand nombre de ses fils illustres au pays, Monsieur Colaert est enfant de ses oeuvres. Avide d'apprendre, il ne tarda pas a occu- per une des premières places au barreau de sa ville adoptive. Orateur distingué, beaucoup plus encore administrateur éclairé et sur, déployant dans ses fonctions souvent délicatespresque tou jours difficiles, une ardeur qui ne se départit jamais. Lui, Messeurs,qui pouvait ajustetitre,nour- rir l'espoir de se voir un jour a la tête du barreau, a préféré sacrifier cette ambition et sus convenances personnelles, pour se donner avec le plus grand désintér ssement, de coeur et d'ame, a ses concitoyens. Nul ne lui en'èvera ce mérite, et son oeuvre sera consacrée dans les temps a venir, par le travail considérable auquel il s'est adonné depuis plusieurs années, pour voir renaitre a la vie tous nos remarquables monuments. La solennité decejourdoit,Messieurs, nous faire songer au passé, au présent et a l'avenir de notre chère cité, et l'esprit se reporte na- turellementa l'époque oü le Baron Surmont j de Volsberghe, premier Bourgmestre catho lique, présida aux destinées de la ville d'Ypres Ton songe a ce que notre ville lut a cette époque, déja lointaine on considère ensuite, ce qu'elle est devenue après une sage et prudente administration de plus de vingt années. Avec leurs collaborateurs, le Baron Sur mont, Monsieur le Bourgmestre Colaert après lui, ont fait Ypres belle et riche. Quelle était done il y a 20 ans la situation d'Ypres Ses plus glorieux monuments, patrimoine précieux, légué par les sièdes passés, tom- baient en ruines, les finances étaient en mau- vais état. et les travaux les plus élémentaire s concernant i'hygiène poui ainsi dire ignorés. Monsieur Colaert, alors premier Echevin, dans un remarquable discours, vous a dit, le 11 Novembre 18g9,dans une cérémonie sem- blable a celle-cice que l'administrauon communale, présidée par le Baron Surmont, avait réalire en huit années. 11 terminait ainsi L'ceuvre de régénération, de progrès, de prospérité de la ville, si heureusement com- mencée, n'est pas achevée il reste beaucoup a faire dans tous les domaines. Sous cette administration prudente, modé- rée et intelligente, continnée quelque mois plus tard prr Monsieur le Bourgmestre Colaert, nousa_vons tenu psi/)le.en marchant de progrès en progrès, lentement peut-être c'était la garantie du succes mais süre- ment. Ce fut alors notre espoir et notre con viction. Nous avons vu l'un et l'autre se réaliser. Aujourd'hui Ypres revit dans la splendeur de ses anciens monuments et de ses lemarquables joyaux d art. en voie d'une trés heureuse restauration. Grace au con cours intelligent de notre distingué architecte Monsieur Coomans grace a la ténacité de M. Colaert et grace aussi a l'appui de r.otre Conseil communal, nous constatons avec fierté que sous votre administration, Mr le Bourgmestre, trois de nos plus beaux monu ments nos balles renommées, la collégiale si remarquable de St-Martin et l'Eglise St- Pierre sont en partie déja rendus a la spiondeur des anciens jours, en attendant les prochaines restaurations de l'abbaye de St- Martin,et de la tour monumentale de l'Eglise St Jacques, pour ne citer que celles la. Votre nom, Monsieur Colaert, restera a cöté de ceux de votre Conseil Communal, indissolublement attaché a l'histoire de cette renaissance artistique, Ce respect du patrimoine d'art, légué par nos ancêtres, est sans nul doute un devoir pour nous tous mais, ce devoir nous impose des sacrifices pécuniaires considérables. Toutefois, les contribuables ne sauraient critiquer une semblable gestion, attendu que leurs capitaux sont placés a gros deniers. En effet, le grand nombre d'étrangers qui affluent ici chaque année, constituent une source de bénéfices importants pour le com merce local, et si nous pouvions obtenir, Mess'eurs, du département des chemins de fer, de meilleures correspondances avec la capitale et les villes du littoral, nous verrions dans peu d'années, les touristes des pays voisins et lointains accourir ici, comme dans d'autres villes de la Westflandre. Nos annales diront encore, Mr le Bourg mestre, dans quels autres domaines vous avez étendu votre action administrative. Le service d'incendie, amé'ioré et étendu. Un champ detir pour la garde civique et l'armée a la veille d'être créé L'éclairage pu blic, jadis si négligé, complètement réorga- nisé. En 1903, Ypres comptait a peine 317 réverbères aujourd'hui la ville et l'Extra- muros en comptent 492 d'éclairage intensif. Les frais de pavage, et la construction de plus de 7 kilometres de gravier ont coüté aux finances communales durant ces dix dernières années, la somme considérable de 348.467.99 frs. indépendamment de celle de i3o.ooo francs affectée a l'enlretien annuel de notre voirie. Le Budget en cours, prévoit tant a l'ordinaire qua l'extraordinaire, une somme de 63.000 fr. environ, pour la réfec- tion de notre réseau de pavés et routes. Les égoüts,les conduites d'eau alimentaire, et les travaux énormes efUctués a l'Etang de Zillebeke, ont absorbé un capital de 16r136.86 fr. et une somme de plus de 8qoo fr. est encore prévue cette année pour des égoüts nouveaux et une extension sup- plémentaire de la distribution d'eau. Le s°rvice ordinaire des eaux alirnentai- res, a absorbé pendant ce même laps de temps, la somme considerable de 125.000 francs. Est ee tout loin de lü mais je me borne, Messieurs, réservant pour d'autres circon- stances unc publication plus détaillée d'un bilan qui donnera p'eine satisfaction a la po pulation. Dans quelques mois, Messieurs, nous au rons a ce'lébrer l'inauguration du légendaire Canal de la Lys a l'Yperlée l'Industrie et le Commerce Yprois se souviendront ce jour, Monsieur le Bourgmestre,combien vous avez peiné pour en obtenir l'acbèvement. Monsieur le Bourgmestre, vous [avez bien mérité du pays vous avez bien mérité de la ville d'Ypres, Le pays et la ville vous seront a jamais reconnaissants. Un grand écrivain a dit quelque part C'est a nos actions de parler pour nous -« ■il est phnrbcau' tfe méritcT'des louanges et des recompenses sans les recevoir, que de les recevoir sans en être digne. Au nom du Conseil Communal, au nom aussi de nos concitoyens sans distinction de parti, qui tous se plaisent a reconnaitre ie mérite des services rendus, je vous dis, Monsieur le Bourgmestre, de tout coeur, merci 1 Que ce magnifique portrait, oü le talent si réputé d'une de nos illustres concitojennes, Madame Louise De Hem, a tracé vos traits d une facon digne d'elle et de vous, demeure le témoignage de notre admiration, et le sou venir de la cordiale solennité de ce jour. Vifs applaudissements Monsieur Ie Bourgmestre se léve, et, longuement acclamé par l'assistance, répoud en ces termes au discours éloquent de Monsieur le Président Fraeijs Messieurs et Chèrs Collègues, Un adage cher aux avocats leur permet de dire, dans des moments de détresse c'est l'usage, et l'usagefait loi. Jé m'empare de ce vieux brocard, au moment oü j'ai a répondre au discours éloquent, mais trop élogieux, que vous venez d'entendre. C'est l'usage a Ypres qu'après quelques années de magistrature, le Bourgmestre se voit placer dans la galerie des Maïeurs, entre les souvenirs du passé et les choses du pré sent. Vous avez voulu que eet usage se maintintet, sans doute,"se perpétuera-t-il, s'il faut croire, avec un illustre philosophe, que c'est le sort dos usages établis de sub sister encote, après que les besoius qui les ont fait naitre ont cessé. Je me serais fait juge et partie dans ma propre cause, si j'avais prótendu que. le moment d'interrompre ou de proscrire l'usage me semblait arrivé. Et peut-être, par horreur du hiatus ou de la solution de con- tinuité, eussiez vous pris quelque instantané qui vous aurait satisfait inoins que moi- même. Mais, puisque je me suis incliné devant votre délibération unanime, n'en parions plus, si ce n'est pour vous remercier de m'avoir juge digne de figurer ici, a cóté de ceux qui ont illustré la place que j'ai l'honneur d'occuper depuis dix ans. Des remerciements.j'en dois beaucoup: a vous, Monsieur l'Echevin, qui vous êtes fait lorganede l'admiaistration communale, au Conseil le Maitre de la maison, au public d'élite qui daigne honorer cette séance de sa présence, a nos fouctionnaires et employés qui viennent témoigner de leur dévouement a l'un de leurs chefs. A vous aussi,Mesdames, et j'aurais commence par vous, si je n'avais craint de froisser les lois ou règlemeDts qui semblent, bien a tort, vouloir vous éloigner du Forum. Je vous remercie de n'avoir écouté que vos sentiments, et j'exprime le voeu de voir bientót de nouveaux besoins faire naitre de nouveaux et plus justes usages. Le devoir de la reconnaissance rempli, pui8-je vous prier, Mesdames et Messieurs, de vous joindre a moi pour rendre un juste hommage a l'artiste éminente qu'un deuil récent et des besiins professionnels em- pêchent d'être parmi nous qui a consenti, pour la seconde fois, a fixer sur la toile mes traits incertain81 Comme l'hypnotiseur, toujours enthousiaste on est de son métier elle a dit avoir affaire a un bon sujet, et, bon ou mauvais, elle l'a rendu avec ce talent qui a tant fait admirer, entre autres, le portrait de mon regretté prédécesseur. NYst-ce pas que le magistrat communal se retiouve dans ce tableau, tout différent de l'homme politique, du Député que Louise De Hem n'a pas entendu copier? N'est-ce pas que les injures de l'age y sont fidèlement reproduces, en même temps que les sillons creusés par le travail Parlant de son portrait, a la séance du,11 Novembre 1899, notre distingué Boupg- nmstre,- le Baron Surmont de Volsberghe, disaitc'est un tableau qui restera Cette parole je la fait mienne, et j'ajoute que si, grace l'ceuvre nouvelle, quelqu'un doit parser a la postérité, ce sera l'auteur plutot que le sujet. Mesdames, Messieurs. Je viens de prononcer un mot que votre indulgence me pardonnera, J'ai laissé en tendre que je suis le travailleur que Louise De Hem a peint et que l'Echevin a dépeint. C'est le seul titre que j'ose accepter parmi toutes les louanges dont mon ami a semblé vouloir épuiser les soureps et les formules. Oui, j'ai beaucoup travaillé pour la ville, mais comme vous et avec vous, me3 chers Collègues du Col'ège et du Conseil. Nous avons ensemble amélioré la situa tion de nos finances, au point que, malgré de nombreux et imposants travaux, malgré la création, par l'emprunt, des ressources nécessaires a l'effet d'exccuter ces travaux, nous enregistrons chaque année, au compte ordinaire, un excédent d'environ 45.C00 fr. La seule année 1902 a vu augmenter eer. taines de nos recettes habituelles de 10 000 francsQuelle est la ville de 18.000 habitants ou davantage, qui puisse en dire autant Et, chose qu'on ne contestera pas, nous n'avons eu besoin de recourir a aucun impot nouveau nous avons même abaissé sensi- blement les taxes d'abattage. A la faveur de cette situation, peut-être incomparable, nous avons créé une école de musique, étendu considérablement notre école industrielle, subventionné une école ménagère et une école professionnelle, réiolu en grande partie la question de l'eau alimentaire, repavé de nombreuses rues et ruelles, ouvert des voieB nouvelles et élargi d'autres, établi un réseau d'é- goüts qu'on ne trouve dans aucune ville de l'importance de la notre,agiandi, presque doublé, le terrain du cimetière, encourage la constiuction de maisons ouvrières et la création, pat' de larges subsides, de pensions de vieillesse ét de fonds de chomage, con- tribué par notre exemple a augmenter le salaire de l'ouvrier, qui pourra selever encore, soutenu l'ceuvre si méritoire de la goutte de lait, qui a déja fait descendre le degré de la mortalité 'Je l'enfance du p remier Age, favorisé la bourgeoisie en organisant des expositions et en attiraut l'étranger de plus en plus avide d'art et de beau. Vofia quelques-uns de nos travaux, quelques-unes de nos oeuvres. Je passé sur les autres, de même que sur les projets que M Fraeijs a énumérés. Dans tous, vous avez eu votre part, j'ai eu la mienne c'est en somme l'ad- JOURNAL 0rgane Catholique YPRES de l'Arrondissement ■£T,

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1911 | | pagina 1