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46 Année IV 4680
Téléplione 52
Conseil communal
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Morjsieur COLAERT, Bourgmestre d'Ypres.
if if if if if if if
Séance solennelle du Lundi ir Mai 191 r.
La seance est ouverte a 5 h. dans la Salle
Bleue.
Présents MM. Fraeijs de Veubeke, éche-
vin présidentVand.eu Boogaarde, échevin
Fiers, Vanderghote, D'Huvettere, Sobry,
Bouquet, I .veins d'Eeckhoutte, Lemahieu et
Begerem, Conseillers Vander Donckt, se
crétaire.
M. Alb. Biebuyck, retenu aux Assises a
Bruges, s'est excusé par télégramme.
Un public aussi nombreux que choisi,
parmi lequel beaucoup de Dames, remplitla
Salle Bleue.
Mle secrétaire lit le procés verbal de la
dernière séance, qui est unanimement ap
prouvé.
M. le Président tire au sort Ia déléga-
tion cbargée d'introduire M. le Bourgmestre
dans la sal le des seances. Cette délégation,
composée de MM. Lemahieu et Vander
ghote, est conduite par M. l'échevin Van
den Boogaerde.
A son entree, M. le Bourgmestre est salué
par les acclamations du Conseil et du public.
II prend place a droite du Président.
M. le Président Fraeijs prononce le dis
cours suivant, maintes fois interrompu par
les applaudissements de l'auditoire
Pour la seconde fois en moins dc deux
ans, m'échoit l'honneur deprésider des assises
solennelles; mais cette fois, il est vrai, sur un
terrain moins étendu, et dans un cadre moins
archa'ique.
Le i3Juin 1909 restera une date inoubli
able dans les annales du parti catbolique
Y prois.
Au cours de ces fêtes me'morables, notre
catholique et chrétienne population célébra
avec enthousiasme les vingt cinq années de
fègne du gouvernement conservateur, et le
jubilé parlementaire de son sympathique dé-
puté Monsieur Colaert.
Onvousadit alors, Messieurs, quel fut
s°n role a ia Chambre des Représentants, oü,
un des rares survivants de cette assemblee de
j884, il fut rapporteur judieieux de maints
budgets et de projefs de loi importants en
mattere sociale et d'enseignement.
Je me limiterai aujourd'hui, Messieurs, a
Vous parler de la carrière du dévoué Bourg
mestre, avec qui ses collègues du Conseil ont
eu sans relache des relations, toujours em-
preintes de la plus tranche et entière cordia
lite.
Tache ingrate mais réconfortante, Mes
sieurs, que celle a laquelle vous m'avez fait
l'honneur de m'appeler. Ingrate, parce que
faire l'éloge de notre Bourgmestre, e'est
m'exposer a redire ce que d'autres ont dit a
l'adresse de son éminent prédécesseur, et
diminuer ainsi 1 eclat de son renom et des
mérites de celui auquel je m'adresse. Récon-
fortante, parce que je crois être l'interprête de
la population Yproise.
Monsieur Colaert entra dans la carrière
politique il y a 28 ans.
Qui de nous nese souvient de ses débuts,et
ne se rappelle comment et dans quelles cir-
constances, un de nos illustres concitoyens,
feu Jules Malou le sauva du naufrage, com-
me du reste le Bourgmestre s'est plu a nous
le répéter plus d'une fois.
Le premier magistrat de la ville, nul ne le
contestera, est un travailleur infatigable il a
pour lui l'avantage immense de pouvoir
mettre au srrvice de ses idéés toujours
éiévées, une parole vibrante et convain
cante, jointe a unc argumentation, puisée
aux sources vives de la vie et de l'ardeur de
la lutte.
Courtois dans ses démêlés avec les adver-
saires, autant qu'affable avec ses amis, qui
ne partageaient pas toujours sa manière de
voir.
Issu de la classe bourgeoise, qui donna un
grand nombre de ses fils illustres au pays,
Monsieur Colaert est enfant de ses oeuvres.
Avide d'apprendre, il ne tarda pas a occu-
per une des premières places au barreau de
sa ville adoptive.
Orateur distingué, beaucoup plus encore
administrateur éclairé et sur, déployant dans
ses fonctions souvent délicatespresque tou
jours difficiles, une ardeur qui ne se départit
jamais.
Lui, Messeurs,qui pouvait ajustetitre,nour-
rir l'espoir de se voir un jour a la tête du
barreau, a préféré sacrifier cette ambition et
sus convenances personnelles, pour se donner
avec le plus grand désintér ssement, de coeur
et d'ame, a ses concitoyens.
Nul ne lui en'èvera ce mérite, et son oeuvre
sera consacrée dans les temps a venir, par le
travail considérable auquel il s'est adonné
depuis plusieurs années, pour voir renaitre
a la vie tous nos remarquables monuments.
La solennité decejourdoit,Messieurs, nous
faire songer au passé, au présent et a l'avenir
de notre chère cité, et l'esprit se reporte na-
turellementa l'époque oü le Baron Surmont
j de Volsberghe, premier Bourgmestre catho
lique, présida aux destinées de la ville
d'Ypres Ton songe a ce que notre ville lut
a cette époque, déja lointaine on considère
ensuite, ce qu'elle est devenue après une
sage et prudente administration de plus de
vingt années.
Avec leurs collaborateurs, le Baron Sur
mont, Monsieur le Bourgmestre Colaert
après lui, ont fait Ypres belle et riche. Quelle
était done il y a 20 ans la situation d'Ypres
Ses plus glorieux monuments, patrimoine
précieux, légué par les sièdes passés, tom-
baient en ruines, les finances étaient en mau-
vais état. et les travaux les plus élémentaire s
concernant i'hygiène poui ainsi dire ignorés.
Monsieur Colaert, alors premier Echevin,
dans un remarquable discours, vous a dit, le
11 Novembre 18g9,dans une cérémonie sem-
blable a celle-cice que l'administrauon
communale, présidée par le Baron Surmont,
avait réalire en huit années. 11 terminait
ainsi
L'ceuvre de régénération, de progrès, de
prospérité de la ville, si heureusement com-
mencée, n'est pas achevée il reste beaucoup
a faire dans tous les domaines.
Sous cette administration prudente, modé-
rée et intelligente, continnée quelque mois
plus tard prr Monsieur le Bourgmestre
Colaert, nousa_vons tenu psi/)le.en marchant
de progrès en progrès, lentement peut-être
c'était la garantie du succes mais süre-
ment. Ce fut alors notre espoir et notre con
viction. Nous avons vu l'un et l'autre se
réaliser. Aujourd'hui Ypres revit dans la
splendeur de ses anciens monuments et de
ses lemarquables joyaux d art. en voie d'une
trés heureuse restauration. Grace au con
cours intelligent de notre distingué architecte
Monsieur Coomans grace a la ténacité de
M. Colaert et grace aussi a l'appui de r.otre
Conseil communal, nous constatons avec
fierté que sous votre administration, Mr le
Bourgmestre, trois de nos plus beaux monu
ments nos balles renommées, la collégiale
si remarquable de St-Martin et l'Eglise St-
Pierre sont en partie déja rendus a la
spiondeur des anciens jours, en attendant les
prochaines restaurations de l'abbaye de St-
Martin,et de la tour monumentale de l'Eglise
St Jacques, pour ne citer que celles la.
Votre nom, Monsieur Colaert, restera a
cöté de ceux de votre Conseil Communal,
indissolublement attaché a l'histoire de cette
renaissance artistique,
Ce respect du patrimoine d'art, légué par
nos ancêtres, est sans nul doute un devoir
pour nous tous mais, ce devoir nous impose
des sacrifices pécuniaires considérables.
Toutefois, les contribuables ne sauraient
critiquer une semblable gestion, attendu
que leurs capitaux sont placés a gros deniers.
En effet, le grand nombre d'étrangers qui
affluent ici chaque année, constituent une
source de bénéfices importants pour le com
merce local, et si nous pouvions obtenir,
Mess'eurs, du département des chemins de
fer, de meilleures correspondances avec la
capitale et les villes du littoral, nous verrions
dans peu d'années, les touristes des pays
voisins et lointains accourir ici, comme dans
d'autres villes de la Westflandre.
Nos annales diront encore, Mr le Bourg
mestre, dans quels autres domaines vous
avez étendu votre action administrative.
Le service d'incendie, amé'ioré et étendu.
Un champ detir pour la garde civique et
l'armée a la veille d'être créé L'éclairage pu
blic, jadis si négligé, complètement réorga-
nisé. En 1903, Ypres comptait a peine 317
réverbères aujourd'hui la ville et l'Extra-
muros en comptent 492 d'éclairage intensif.
Les frais de pavage, et la construction de
plus de 7 kilometres de gravier ont coüté
aux finances communales durant ces dix
dernières années, la somme considérable de
348.467.99 frs. indépendamment de celle de
i3o.ooo francs affectée a l'enlretien annuel de
notre voirie. Le Budget en cours, prévoit
tant a l'ordinaire qua l'extraordinaire, une
somme de 63.000 fr. environ, pour la réfec-
tion de notre réseau de pavés et routes.
Les égoüts,les conduites d'eau alimentaire,
et les travaux énormes efUctués a l'Etang de
Zillebeke, ont absorbé un capital de
16r136.86 fr. et une somme de plus de
8qoo fr. est encore prévue cette année pour
des égoüts nouveaux et une extension sup-
plémentaire de la distribution d'eau.
Le s°rvice ordinaire des eaux alirnentai-
res, a absorbé pendant ce même laps
de temps, la somme considerable de
125.000 francs.
Est ee tout loin de lü mais je me borne,
Messieurs, réservant pour d'autres circon-
stances unc publication plus détaillée d'un
bilan qui donnera p'eine satisfaction a la po
pulation.
Dans quelques mois, Messieurs, nous au
rons a ce'lébrer l'inauguration du légendaire
Canal de la Lys a l'Yperlée l'Industrie et
le Commerce Yprois se souviendront ce jour,
Monsieur le Bourgmestre,combien vous avez
peiné pour en obtenir l'acbèvement.
Monsieur le Bourgmestre, vous [avez
bien mérité du pays vous avez bien mérité
de la ville d'Ypres,
Le pays et la ville vous seront a jamais
reconnaissants.
Un grand écrivain a dit quelque part
C'est a nos actions de parler pour nous
-« ■il est phnrbcau' tfe méritcT'des louanges et
des recompenses sans les recevoir, que de
les recevoir sans en être digne.
Au nom du Conseil Communal, au nom
aussi de nos concitoyens sans distinction de
parti, qui tous se plaisent a reconnaitre ie
mérite des services rendus, je vous dis,
Monsieur le Bourgmestre, de tout coeur,
merci 1
Que ce magnifique portrait, oü le talent si
réputé d'une de nos illustres concitojennes,
Madame Louise De Hem, a tracé vos traits
d une facon digne d'elle et de vous, demeure
le témoignage de notre admiration, et le sou
venir de la cordiale solennité de ce jour.
Vifs applaudissements
Monsieur Ie Bourgmestre se léve, et,
longuement acclamé par l'assistance, répoud
en ces termes au discours éloquent de
Monsieur le Président Fraeijs
Messieurs et Chèrs Collègues,
Un adage cher aux avocats leur permet de
dire, dans des moments de détresse c'est
l'usage, et l'usagefait loi.
Jé m'empare de ce vieux brocard, au
moment oü j'ai a répondre au discours
éloquent, mais trop élogieux, que vous
venez d'entendre.
C'est l'usage a Ypres qu'après quelques
années de magistrature, le Bourgmestre se
voit placer dans la galerie des Maïeurs, entre
les souvenirs du passé et les choses du pré
sent. Vous avez voulu que eet usage se
maintintet, sans doute,"se perpétuera-t-il,
s'il faut croire, avec un illustre philosophe,
que c'est le sort dos usages établis de sub
sister encote, après que les besoius qui les
ont fait naitre ont cessé.
Je me serais fait juge et partie dans ma
propre cause, si j'avais prótendu que. le
moment d'interrompre ou de proscrire
l'usage me semblait arrivé. Et peut-être, par
horreur du hiatus ou de la solution de con-
tinuité, eussiez vous pris quelque instantané
qui vous aurait satisfait inoins que moi-
même. Mais, puisque je me suis incliné
devant votre délibération unanime, n'en
parions plus, si ce n'est pour vous remercier
de m'avoir juge digne de figurer ici, a cóté
de ceux qui ont illustré la place que j'ai
l'honneur d'occuper depuis dix ans.
Des remerciements.j'en dois beaucoup: a
vous, Monsieur l'Echevin, qui vous êtes fait
lorganede l'admiaistration communale, au
Conseil le Maitre de la maison, au public
d'élite qui daigne honorer cette séance de sa
présence, a nos fouctionnaires et employés
qui viennent témoigner de leur dévouement
a l'un de leurs chefs. A vous aussi,Mesdames,
et j'aurais commence par vous, si je n'avais
craint de froisser les lois ou règlemeDts qui
semblent, bien a tort, vouloir vous éloigner
du Forum. Je vous remercie de n'avoir
écouté que vos sentiments, et j'exprime le
voeu de voir bientót de nouveaux besoins
faire naitre de nouveaux et plus justes
usages.
Le devoir de la reconnaissance rempli,
pui8-je vous prier, Mesdames et Messieurs,
de vous joindre a moi pour rendre un juste
hommage a l'artiste éminente qu'un deuil
récent et des besiins professionnels em-
pêchent d'être parmi nous qui a consenti,
pour la seconde fois, a fixer sur la toile mes
traits incertain81 Comme l'hypnotiseur,
toujours enthousiaste on est de son métier
elle a dit avoir affaire a un bon sujet,
et, bon ou mauvais, elle l'a rendu avec ce
talent qui a tant fait admirer, entre autres,
le portrait de mon regretté prédécesseur.
NYst-ce pas que le magistrat communal
se retiouve dans ce tableau, tout différent de
l'homme politique, du Député que Louise
De Hem n'a pas entendu copier? N'est-ce
pas que les injures de l'age y sont fidèlement
reproduces, en même temps que les sillons
creusés par le travail
Parlant de son portrait, a la séance du,11
Novembre 1899, notre distingué Boupg-
nmstre,- le Baron Surmont de Volsberghe,
disaitc'est un tableau qui restera Cette
parole je la fait mienne, et j'ajoute que si,
grace l'ceuvre nouvelle, quelqu'un doit
parser a la postérité, ce sera l'auteur plutot
que le sujet.
Mesdames, Messieurs.
Je viens de prononcer un mot que votre
indulgence me pardonnera, J'ai laissé en
tendre que je suis le travailleur que Louise
De Hem a peint et que l'Echevin a dépeint.
C'est le seul titre que j'ose accepter parmi
toutes les louanges dont mon ami a semblé
vouloir épuiser les soureps et les formules.
Oui, j'ai beaucoup travaillé pour la ville,
mais comme vous et avec vous, me3 chers
Collègues du Col'ège et du Conseil.
Nous avons ensemble amélioré la situa
tion de nos finances, au point que, malgré
de nombreux et imposants travaux, malgré
la création, par l'emprunt, des ressources
nécessaires a l'effet d'exccuter ces travaux,
nous enregistrons chaque année, au compte
ordinaire, un excédent d'environ 45.C00 fr.
La seule année 1902 a vu augmenter eer.
taines de nos recettes habituelles de 10 000
francsQuelle est la ville de 18.000 habitants
ou davantage, qui puisse en dire autant
Et, chose qu'on ne contestera pas, nous
n'avons eu besoin de recourir a aucun impot
nouveau nous avons même abaissé sensi-
blement les taxes d'abattage.
A la faveur de cette situation, peut-être
incomparable, nous avons créé une école de
musique, étendu considérablement notre
école industrielle, subventionné une école
ménagère et une école professionnelle,
réiolu en grande partie la question de
l'eau alimentaire, repavé de nombreuses
rues et ruelles, ouvert des voieB nouvelles
et élargi d'autres, établi un réseau d'é-
goüts qu'on ne trouve dans aucune ville
de l'importance de la notre,agiandi, presque
doublé, le terrain du cimetière, encourage la
constiuction de maisons ouvrières et la
création, pat' de larges subsides, de pensions
de vieillesse ét de fonds de chomage, con-
tribué par notre exemple a augmenter le
salaire de l'ouvrier, qui pourra selever
encore, soutenu l'ceuvre si méritoire de la
goutte de lait, qui a déja fait descendre le
degré de la mortalité 'Je l'enfance du p remier
Age, favorisé la bourgeoisie en organisant
des expositions et en attiraut l'étranger de
plus en plus avide d'art et de beau. Vofia
quelques-uns de nos travaux, quelques-unes
de nos oeuvres. Je passé sur les autres, de
même que sur les projets que M Fraeijs a
énumérés. Dans tous, vous avez eu votre
part, j'ai eu la mienne c'est en somme l'ad-
JOURNAL
0rgane Catholique
YPRES
de l'Arrondissement
■£T,