Journal d'Ypres
Une rectification.
LA FUHURE Ell JÜILLET.
LAITERIE.
ALIMENTATION Oü RETAIL.
au
Samedi24juinigii
C'est pendant le mois de juillet
surtout qu'on remarque les champs
du cultivateur intelligent et labo-
rieux.
II est certain que les soins qu'on
donne a la terre, ont une influ
ence prépondérante sur la récolte,
de sorte que les plus beaux pro-
duits nous viennent des terres qui
ont été bien labourées et bien
fumées, mais ce n'est pas uni-
quement a cela qu'on reconnaitra
le bon cultivateur. Bientöt les
grains seront fauchés et pendant
que les gerbes sont encore expo-
sées aux rayons du soleil d'été,
ie cultivateur vigilant commence
déja le déchaumage. II ne peut
perdre du temps. Les prix de loca
tion des terres sont trop élevés que
pour se contenter d'une seule
récolte par an.
Mais c'est l'épuisement des
terres s'écrie le cultivateur routi
nier c'est de la culture intensive,
c'est le progrès, c'est le bénéfice,
répond le paysan moderne.
Les terres qui ont produit les
pommes de terres hatives se prê-
tent également a un second labour:
la chaleur et la croissance nous
sont fournies gratuitement, nous
n'avons qu'a soigner pour des
plantes et pour leur nourriture
Par un déchaumage immédiat
nous améliorons la terre/*" Ileu
de lui faire du 4uant a l'épui-
sem0"^' nous disposons des moy-
ens pour l'empêcher.Cela coütera
de l'argent, sans ancun doute,
mais la valeur de la récolte inter
calate dépassera toujours et de
beaucoup les dépenses faites.
La crainte des dépenses ne doit
pas nous faire faire le travail a
moitiéla culture principale a
enlevé a la terre la plus grande
partie des éléments nutritifs dis-
ponibles et nous avons transporté
ces éléments a Ia ferme sous forme
de grains, de paille, de pommes
de terre, etc. si nous voulons que
la deuxième plante, spergule,
navets, rutabagas, etc. trouve de
quoi se nourrir, nous devons
introduire dans nos champs des
engrais directement absorbables.
Les peines et les frais du déchau
mage et desautrestravauxseraient
a moitié perdus, si nous omettions
de fournir aux plantes une nour
riture convenable.
La cultureintercalaire aussi bien
que la culture principale a besoin
d'acide phosphorique, de potasse
et d'azote.
11 est possible que la terre possè-
de une assez forte réserve en élé
ments minéraux, car un champ
qui est en bon état de fertilité, doit
contenir plus d'acide phosphori
que et plus de potasse que ne
réclame la plante cultivée, mais il
n'est pas nécessaire non plus
d'épuiser cette réserve par la
culture intercalaire.
Les éléments minéraux, dureste
ne coütent pas bien cher et nous
croyons utile de conseiller aux
cultivateurs d'employer, même
pour la culture intercalaire, une
certaine quantité d'engrais phos-
phatés et potassiques bienassimi-
lables, par ex. 200 a 300 Kg. de
superphosphate et 100 Kg. de
chlorure de potasse a l'hectare.
II n'en est pas tout a fait de
même de l'élément azotéla cul
ture principale a utilisé presque
tout, I'azote nitrifié pendant la
végétation, de sorte que la réserve
est insuffisante pour permettre a
la seconde culture un développe
ment convenable. Nous devons
intervenir ici le fumier d'étable
ne peut convenir, il doit se décom
poser et son azote doit nitrifier
avant de pouvoir être utilisé par
les plantes il en est de même du
guano I'azote du sulfate d'ammo-
niaque ne peut être absorbé tel
quel par les plantes; le purin agit
assez rapidement et le nitrate de
soude est l'engrais par excellence
dans ces circonstances l'emploi
de 200 a 300 Kg. de nitrate ai 'hec
tare nous assure une récolte abon-
dante.
Nous en dirons un mot dans
un prochain article.
AraQ
Tous les arbres fruitiers aiment
la ehaux
ai vous avez un verger, oü les
arbres ne peuvent se développer
vigoureusement, employez de la
ehaux et beaucoup de ehaux.
Par l'emploi de Ia ehaux eomme
amendement, par le badigeonnage
des trones et des grosses branches
on écarté des arbres fruitiers une
foule de maladies.
De la traite.
En dehors de l'alimentation et de Ia
race, il y a certains facteurs influen-
cant plus ou moins la production lai-
tière, tant au point de vue de la quan
tité que de la qualité. Parmi eux, la
traite tient le premier rang.
On parle beaucoup depuis quelque
temps de la machine a traire, mais d'ici
a ce que son emploi soit généralisé, il
y a encore pour moult années et d'ail-
leurs eet emploi fut il même courant,
les régies a suivre pour la traite reste-
ront encore sensiblement les mêmes.
On devra toujours tenir compte de la
facon d'opérer et des soins hygiéniques
a apporter pour que la qualité et la
quantité du lait soient a leur maximum.
Le pis de la vache est tapissé intéri-
eurement de nombreux canaux condui-
sant le lait dans des cavités situées
au-dessus des trayons. La, le lait est
en repos et il se met en deux couches,
le serum caséeux plus lourd en des
sous, la crème plus légère au-dessus.
II en résulte que le lait n'a pas la même
nature pendant toute la durée de la
traite il est plus riche a la fin de cette
opération qu'au commencement. II est
done indispensable de traire a fond,
d'autant plus que cela développe en
outre la capacité laitière des sujets qui
y sont soumis. Un cultivateur danois
ayant recueilli en quatre parties dis-
tinctes la traite d'un certain nombre de
vaches et les ayant barattées séparé-
ment a trouvé qu'il fallait pour obtenir
une livre de beurre.
172 litres du lait du début
38 du milieu
27 i) de la fin
12 des dernières gouttes.
11 est souvent trés difficile d'obtenir
du personnel qu'il traye les vaches bien
a fond c'est pourquoi H. Schrott pré-
conise de faire exécuterune traite sup-
plémentaire de toutes les vaches. A
eet effet, il laisse les vachers traire
comme bon leur semble, puis il fait
exécuter par un autre trayeur et dans
un même recipient la traite supplé-
mentaire de toutes les vaches.
Le lait ainsi obtenu contient toujours
plus de matière grasse que le premier
lait; il a une valeur supérieure.
En comptant 2 traites par jour, soit
600 traites par an,l'auteur obtint pour
une année les résiltats suivant sur, un
groupe de 10 vaches.
En calculant le hit a 10 centimes le
litre on gagnerait par an plus de 100 fr.
En donnant a lagiaisse une valeur de
2.50 fr. on gagnerait 164,25 fr. Enfin
en attribuant une valeur de 30 centimes
au kilo de matière sèche sans beurre
on aurait encore 34.50 fr. soit en tout
environ 200 fr. de bénéfice par an.
Outre l'obligaticn de traire a fond il
faut aussi traire résjulièrement, propre-
ment et a des heures fixes. Le premier
point s'obtient en trayant en même
temps un trayon dedroite et un trayon
de gauche on excite ainsi le pis d'une
facon régulière et miforme. On doit
éviter les mouvements brusques, qui
sont préjudiciables al'animal et peuvent
être cause d'une diminution de rende
ment paree que 1'animal retient son lait
pour que la traite soitfinie plus vite.
II faut noter que la traite rapide vaut
mieux que la traite lente c'est ainsi que
dans une ferme allemande en faisant
traire alteraativement 5 vaches par un
trayeur actif et par un vacher déja agé
et lent on est arrivé a des différences
variables suivant les sujets mais allant
de 7.5 a 37 p. c. d'augmentation pour
la traite rapide.
Au point de vue de la propreté dans
1'opération on doit dire que la facon
d' opérer laisse souvent beaucoup a
désirer. Le coucher de nos animaux
manquant souvent de confortable; on
voit fréquemment la vache coucher
dans des déjections: de la hanche au
jarret la peau est recouverte d'une
épaisse couche de bouse, le pis lui
même est souillé, et 1' on voit parfois
au moment de traire, le domestique
s'empresser de frotter le bout des tray
ons avec un tablier qui est souvent bien
loin d'être propre et aseptique.
Au moment de la traite, le vacher
doit nécessairement se laver parfaite-
ment les mains. II fait ensuite la toilette
du pis qu'il lave et rince a l'eau tiède,
qu'il essuye parfaitement et laisse
sécher. Inutile de lui recommander,
sans doute, de ne pas cracher dans ses
mains avant de commencer l'opération
et de ne pas tirer le lait dans le seau
ayant servi au lavage du pis.
Terminons en disant que les traites
doivent se faire a des heures fixeson
fera deux ou trois traites par jour sui
vant la plus ou moins grande quantité
de lait que donnent les vaches. II faut
éviter autant que possible que le pis
reste trop longtemps rempli, car alors
outre qu'il ne se forme plus de lait tant
que le pis ne soit vidé, les veines se
congestionnent et on peut avoir des
accidents souvent fort graves.
The Dairyman.
Reproduction réservée)
Un de nos lecteurs, qui parait suffi
samment au courant de la valeur relati
ve des différents engrais, nous présente
la réflexion suivante Dans toutes les
publications qui émanent de la Déléga
tion des Producteurs de Nitrate de Soude
on attribue a I'azote nitrique une valeur
fertilisante supérieure a celle de I'azote
ammoniacal. On représente même
cette différence d'une facon fort frap
pante au moyen d' un sac rempli en
entier pour le nitrate et seulement rem
pli aux trois quarts pour le sulfate d'arn-
moniaque.
Le Supplément agricole place simple-
ment en regard du prix de I'azote
nitrique (1,49 fr.) celui de I'azote ammo-
niacale (1.65 fr.). Faut-il conclure dela
que le Supplément agr.» accorde la
même valeur fertilisante a I'azote sous
ces deux formes
Voici notre réponse.
Nous ne voulons connaitre que les
intéréts des cultivateurs. Pour le
moment il s'agit de leur faire compren-
dre qu'ils ont tout avantage a donner la
préférence au nitrate de soude pour
les convaincre il sufht de comparer la
valeur marchande de I'azote nitrique
a celle de I'azote ammoniacal.
On peut se défendre contre un agres
seur au moyen d'une canne, mais on
pourrait aussi se servir d'un revolver.
Faut-il avoir recours a cette dernière
arme quand la première est déja suffi-
sante
La situation est la même ici Aussi
longtemps que la différence des prix
est assez grande pour écarter chez les
cultivateurs toute hésitation dans le
choix des engrais, nous n'avons pas
besoin de recourir a une argumenta
tion plus approfondie lorsque la situa
tion changera il sera encore temps
d'examiner avec eux de quel coté ils
doivent se tourner.
En préparant pour la vente des
sacs de pommes de terre, d'oig-
nons, de fruits, etc. il faut éviter de
rempïir le dessusavee desproduits
ehoisis dans le tas La sineérifé doit
toujours guider nos actes. C'est
eommettre une injustice que de
eaeher des fruits de peu de valeur
par des produits de choix.
Les principes nutritifs.
Quelle que 'soit la spéculation
entreprise sur le bétail, qu'onfasse
de i'élevage ou de l'engraissement,
qu'on cherche la production du
lait ou de la laine toujours le point
essentiel est celui de l'alimenta
tion.
Cette question prime tout etelle
est d'une assez grande complexité.
Cependant, grace a de nombreux
travaux scientifiques de chimie
et. de physiologie, grace aux expé-
riences directes faites sur les ani
maux, on est arrivé a l'heure
actuelle a pouvoir mettre entre les
mains du cultivateur des données
assez süres et assez probantespour
qu'il puisse taire de l'alimentation
rationnelle sans trop de tatonne-
ments.
II lui suffit de consulter les ta
bles de composition des aliments,
celles de leur cligestibilité, ainsi
que les tableaux des rationne-
ments pour avoir comme guide
le résumé de toutes les recherches
parfois longues et délicates effec-
tuées par de nombreux savants.
II est indispensable cependant
pour utiliser ces données en con-
naissance de cause d'avoir quel-
ques notions sur la nature des
principes nutritifs et sur le röle
qu'ils jouent dans l'organisme.
C'est ce que nous voudrions pas
ser en revue de la faqon la plus
succincte possible.
Tout aliment complet doit ren-
fermer quatre espèces de princi-
cipes savoir: les matières albuminoï-
des les matières grasses les matiè
res kydrocarbonées et les matières
mmérales
Les matières albuminoïdesencore
appeleés matières protéiques, pro
teïne, albuminerenferment cinq
éléments I'azote, le carbone,
i'hydrogène, l'oxygène, le soufre
ou le phosphore et par le fait
même de cette composition, elles
jouent un róle prépondérant dans
l'alimentation. Leur élément pri
mordial est I'azote dont elles ren
ferment environt 1(3 p. c. En mnl-
tipliant par le facteur 100/16
6.25 le chiffre d'azote dosé par le
chimiste et correspondant a 1 albu
mine pure on obtient le taux des
matières albuminoïdes d'un ali
ment.
Les protéines se rencontrent
dans la nature chez les animaux et
les plantes. Dans le blanc d'oeuf
elles portent le nom d'albumine
dans le lait celui de caséine dans
le grain de gluten de fibrine dans
le sang de légumine chez le pois,
le haricot.
Elles sont indispensables a la vie
de l'animal et ont pour róle exclu-
sif la formation et la régénération
des tissus dont elles forment la
base. La masculine des fibres mus-
laires la chondrine des cartilages;
Voséine des os la kératine des
poils, des comes, des plumes la
neurine des nerfs ont pour origine
l'albumine alimentaire.
II en est de même de tous les
principes azotés de l'organisme.
Lorsque ce róle essentiellement
formateur est rempli et que les
matières albuminoïdes sont en
excès, elles peuvent fournir de la
graisse et du combustible. Elles
jouent alors le même róle que les
matières hydrocarbonées et doi
vent être remplacées par ces der
nières qui sont d'un prix moins
élevé. En effet de même que dans
les engrais on paie plus cher ceux
qui renferment de I'azote,de même
clans les aliments on cóte aussi a
un prix plus élevé ceux qui renfer
ment eet élément en plus grande
quantité.
Les matières grasses sont consti-
tuées par les graisses et les huiles
végétales.Elles renferment du car
bone, de I'hydrogène et de l'oxy
gène et servent a former la graisse
du corps en se déposant. Par leur
décomposition elles produisent
de la chaleur et du travail et a ce
point de vue elles ont plus de
valeur que les hydrates decarbone
car elles donnent 2, 5 fois plus de
chaleur que ces principes. Dans
l'engraissement on doit éviter la
combustion de la graisse de réser-
SUPPLEMENT AGRICOLE
avei traite
supplénentairs
sans traite Différente
supplém™ par an
Kg- Kg.
35.400 1.086
4.425 180,819
1.239 65.703
3.186 115,116
Quantité de lait 36.416
Matière sèche 4.605,819
Matière grasse 1.304,703
Matière sèche sans 3.301,116
graisse