Alimentation flu Mail.
L'ENSILAGE.
Science populaire.
Les Principes digestibles.
Lorsqu'un laboratoire donnc
l'analyse compléte d'un fourrage,
le bulletin envoyé renseigne gé. é-
ralement les matières azotées, les
matières grasses, les liyd ocar-
bonés, les seis minéraux sous
la les principes nutrit ifs bruts.
L'animal ne peut pas utiliser la
totalité de ces principes: une par-
tie seulenunt est susceptible d'etre
digérée, e'est la partie digestible,
une autre au coi.traiie passé
inchangée a travers l'organkmé;
Tous les aliments sont loin
d'étre absorbés dans les mêmes
proportions, car, alors qu'un ali
ment donne 70 a 80 p. c. d'élé
ments digestibles, un au're ne
donnera que 20 a 30 p. c. rcule-
inent. Cela tient a cj que la diges
tibilité dépend de differents fac
teurs, tels que la nature de la
plante, son age, le climat sous
lequel elle a crü, etc.
La partie d.ges'iblc d'un ali
ment est la seule u'i'e au point de
vue alimentaire mais ii ne faut
pas croire qu'elle est toujours tota-
lement utilisée.
11 serait done faux de dire que
3'élément se décompose dans I'or-
ganisme en deux parties une
absorbée et renfemiant tous les
éléments digestibles et l'autre
rejetée sous forme d'excréments
car une partie même des éléments
digestibles peut trés bien ne pas
être digérée. Le Dr Smets donne
comme suit dans son Traité d'ali-
mentation des animaux domestiques
les diverses causes influenqant la
digestion des principes digrsti-
bles
1) Pour être digérées, les sub
stances nutritives do:vent être mi
ses en contact avec les sues diges
tifs, salive, sue gastrique, etc. s'il
n'yapascon!act,leséléments diges
tibles passent indigérés k travers
le tube digestif. Quand on donne
tl un cheval de la paille hachee trop
courte il ne la mache pas ou la mache
peu le contact des éléments nutri-
tifs avec les sues digestifs ne sera
que part el il y aura une pene en
éléments nutritifs. II en est de
même quand on lui donne de la
paille hachée trop mouillée.
Les ruminants, vaches, tceufs,
moutons, chèvres machant deux
fois les aliments et ayant un esto-
mac a quatre compartiments ont
un trés grand pouvoir digestif.
Cependant les aliments fortement
dilués dans l'eau tels que les sons,
les farines, les tourteaux donnés
sous forme de boissons ne sont
pas toujours soumis a la rumina
tion et peuvent passer directement
de la bouche ou de la panse dans
le 3'ne ou 4me (s'omac. II vaut done
beaucoup mieux les humecter a peine
ou les donner a i'état sec ou méian
gés a de la paille hachée, des balles,
des pommes de terre, des racines.
2°) La composition de l'aliment
et de la ration a surtcut une
grande influence sur la quantité
des éléments nutritifs digé'és.
Quand il y a excès d'hydrates de
carbone et de graisse a cöté d'une
faible quantité d'albumine diges-
b e, une grande partie de ces ma
tières non azotées quoique diges
tives passent indigérées dans les
excréments.
3°) Quand une ration alimen
taire coatient une forte quantité de
giaisses surtout a l'état concentié,
vu le pouvoir laxaiif de c<. s corj s,
une certaine quantité d' éléments
digestibles peut atusi passer dans
5°) La transition brusque d'un
aLment A Uil autre surtcut a un ali-
oii.ni aqueux est vuisible a la dig s-
tion et peut même être dangereuse
pour rammal.
5°) Enfin une lation trop volumi-
icuse, entiainantle passage trop
rapide des aliments a travers les
ii.tes ins peut diminuer La diges
tion et I'absorption des principes uti
les
Ann de pouvoir éfablir des
ations convenabks et faire de
i'aliruentation rationnelle le culti-
.ateur dolt connaïtre la composi
tion des aliments dont il dispose.
Comme il ne peut pas avoir
rec-,urs constamment a l'analyse
chimique, ce qui serait cependant
tiès désirable a cause de la grande
variabilité dans la composition des
aliments, il doit bien se baser sur
les résuitats d'autres analyses
efftctuées par de nombreux chi-
mistes et qu'il trouvera sous forme
de table dans tous les traités d'ali-
mentationdu bétailainsi quedans
l'« Almanack ugricole beigepublié
chaqueannéeparM. leDrAeby.(l)
Ce.taines fabLs dunnent la com
position des aliments en éléments
bruts sans tenir compte de la
digesiibdité. II faut alors faire
certains calculs pour connaitre
la teneur en éléments digestibles
de chaque aliment. On se sert
alors des coefficients de digestibilité
qui expriment le pouvoir digestif
des divers animaux pour un ali
ment donné. Ces coefficients
varient d'un fourrage a l'autre. Ils
varient également pour un même
fourrage suivant le degré de matu-
rité, le mode de conservation, les
traitements subis.
Outre le coefficient de digestibi-
lité, il faut aussi connaïLe le coef
ficient digestif ind quant la puL-
sjnce digestive d'un an mal. II est
a remarquer en effet que si un
individu a une certaine aptitude a
élaborer les élémens digestifs un
autre peut avoir une aptitude plus
grande ou moins grande suivant
les cas. La d gestibilité des four-
ragesvarie done aussi d'après l'es-
pèce animale qui les consomme
alors que lts ruminants comme le
bceu? digèrent 5.41 ü'albumine
dans un foin moyen, les chevaux
en digèrent 6.G8.
Les aliments sont done plus ou
moins digestibles d'après leur
composition et d'après l'animal
auquel ils sont donnés.
On voit que la questiun de la
digestibilité des aliments est assez
compliquée, aus i, afin déviter au
cultivateur des reche.ches et des
calculs a-t-on dressé des tables de
composition en éléments digesti
bles. On pourra aussi les trouver
dans les ouvrages que nous avons
cités.
F. Pirard
Ingénieur agricole
(Reproduction réservée)
Gompie complement a ce trailement
on introduit dans la bouche de la béte
un bdillon consislant en un morceau
de bois lisse, long de 25 a 30 centime
tres, sur un diamètre de 3 d 4 centi
metres et maintenu par une forte
ficelle passie par dessus la tête enfin,
on opere une sorte de massage du
rumen, en appuyant forlement la
main sur le fane disiendu.
Au bout d'un instant, on sent le gaz
se deplacer sous les cloigls el les eruc
tations se suivent tres rapidementle
flanc ne tarde pas d se creuser el a
reprendre son aspect ordinaire. Si une
première dose de pilrole ne suffirail
pas, on pourrait, sans inconvenient,
en aclministrer une seconde, mais il
est bien rare que I'on soit oblige de le
faire.
Plusieurs objections m'ont ètêfaites,
dit M. Cassez, par des personnes aux-
quelles j'avais recommandè ce pro
cédé on craignait que le pètrole
absorbè ne co mmuniquat a la viande
une odeur dèsagrèable, dans le cas ou
on serail force d'abatlre I'animal ou
bien s'il s'agissait d'une vache pleine,
n'en rèsulleraii-il pas un avortement?
A la premiere de ces objections, il m'a
ètè impossible de rèpondre, puisque de
touf.es les bêles iraitèes, et elles sonl
passablemenl nombreusesaucune n'a
succombë. Quant a ux vaches pleines,
elles ont été soignées comme les autres,
et il n'en est jamais résultè d'acci
dents.
luuut uv, uvuvui, ci i eau. wc Mini
Pour pOUvoir bien uliliser nos four-
rages riches en matières extractives
non azotées, mais pauvres en albu-
mine il faut done y associer un ali-
ment rühe en ce dernier élément.
(1) 43, Rue de l'Empereur. Anvers.
Ce n'est pas seulement en Belgi-
que qu'existe eette eoutume détes-
table de conduire au marché les
vaches laitières ayant le pis rempli
du laitde deux ou trois traites.
L'administration de Trèves vient
de défendre l'aceès au marehé de
toute vache dont le pis est tendu
par une t op grande quantité de
lait.
L'ensilage est un moyen de conserva
tion encore trop peu utilisé. II offre
cependant certains a antagesqui nesom
pas&dédaigner etsousnotre climat incer-
tain Ie cultivateur aurait parfois grand
intérèt en y ayant record's.
Cette pratique consiste en l'accumula-
tion des récoltes dans des espaces bien
fermés afin de les conserver le mieux
possible. Elle s'applique au maïs vert,
au lupin, au trèfle incarnat, aux feuilles
de betteraves, aux pul pes de sucrerie et h
l'herbe de prairie qu'on ne veut ou qu'on
ne peut pas faner. Elle supprime les
alêas du fanage car le tourrage 4 ensiier
ne doit pas avoir subi de dessication,
même partielle, tel on le coupe, tel on
l'accumule.dans des locaux de conserva
tion peu coüteux 5, établir.
Le premier ensileur de fourrage fut un
allemand M. Reihlen qui en 1801, ensila
du maïs gelé et le conserva trés bien.
Parmi le premiers, en Belgique qui utili-
sèrent. l'ensilage citons feu M. le profes-
seur De Marbaix qui utilisa ce procédé
dans sa ferme de Campine M. le Baron
Van Der Bruggen, ancien ministre de
l'agriculture qui le mit en pratique pen
dant de nombreuses années etM.le Baron
Peers qui a obtenu a Oostcamp d'heureux
résuitats par ce mode de conservation.
Les meilleures prescription s k obser
ver pour effectuer un bon ensilage
ont été déterminées par un agriculteur
francais M. A. Goffart après une longue
suite d'expériences. II faut: 1" employer
un fourrage frais sans commencement de
fanage 2° le disposer par couches hori-
zontales, soit qu'on le mette dans des silos
magonnés, dans des silos creusés a même
le sol ou des silos superficiels 3° fouler
énergiquementle fourrage surtout lelong
des parois, aa fur et h mesure de l'accu-
mulation 4° lorsque i'emplissage est
terminé mettre a la surface du fourrage
une couche de menue paille de éko cen-
tim. d'épaisseur 5° placer des madriers
sur cette couche dans le sens de la largeur
du silo 6° charger ces madriers de maté-
riaux lourds tels que brique, rnoellons
etc., de fagon h avoir une pression vari
able avec la nature du fourrage ensilé.
11 est de 400 k 500 kilog. par mètre carré
pour le maïs, et de 180 a 250 kg jour
l'herbe de prairie.
11 vaut mieux ne pas ensiier tout le
fourrage en une fois,mais répartir le rem-
plissage du silo sur huif h dix jours afin
d'éviterle videqui se fait la partie supé
rieure par suite du tassage lent et gra-
duel de la masse.
L'ensilage supprime la dessication,
écarté tous les dangers d'incendie. C'est
un procédé appropriék notre climat plu-
vieux, aux années humides, aux récoltes
tardives. Par suite de cette conservation
on peut avoir du fourrage vert pendant
tout l'hiver et il faut noter que ce pro
cédé appliqué aux premières coupes
d'herbes peut procurer d'après M. R
Baron Peers etM. Bauwens au lieu d'une
seule coupe et du regain 5 paturer, une
coupe*abondante d'herbe d'ensilage, une
deuxième coupe de bon foin et un regain
5. paturer.
L'ensilage modifie les propriétés physi
ques et chimiques du fourrage. Au point
de vue physique la couleur change ordi-
nairement, ce qui n'a pourtant pas lieu si
l'ensilage est bien fait; l'odeur s'accenlue
quoi qu'on ait déja obtenue après ensi
lage des fourrages inodores prenant seu
lement 5. l'air une odeur alcoolique.
Les produits ensilés se ramollissent
ils sont plus digestibles et partant plus
utilisables
Suivant la manière d'opérer l'ensilage
peut être cloux ou aigre. Dans le pre
mier cas on accumule le fourrage en cou
ches horizontales que l'on tasse bien. On
iaisse ensuife quelques jours sans pression
autre que celle de la masse elle même.
La température s'élève jusque 60-65°
environ et on commence alors charger
le silo.
Dans l'ensilage aigre on charge
immédiatement après la mise en silo, le
coin prend une saveur aigrelette mais il
s'altère moins vite que le foin doux.
Eniin disons que si les fourrages ensi
lés éprouvent une perte relativement
forte en matière sèche cette diminution
de quantité est largement compensée par
une plus forte valeur alimentaire du pro-
duit.
11 est réellement regrettame que nos
cultivateurs ne se décident pas A faire
l'essai dece procédé si efficace de conser
vation surtout quand les intempéries ren-
dent difficile la dessication des fourrages
verts et notammentla récolte des regains
que l'on est parfois obligé d'abandonner
sur le terrain.
F. Pirard
Ingénieur agricole
(Reproduction réservée,)
Pour chasserles taupes desjar-
dins on introduit dans Ieurs gale
ries souterraines de petits mor-
eeaux de eörbure du calcium. II
parait qu'elles ne supportent pas
l'odeur que dégage le earbure en
contact avee l'humidité de la terre.
Le Röle du Soleil.
Le Soleil est la vie de la Terre. C'est
lui qui nous éclaire le jour, qui nous
éclaire la nuit. C'est lui qui nous réchauf-
fu l'èté, qui nous réchauffe encore l'hi
ver. Le Soleil, c'est la source inépuisable
de toutes les énergies. C'est lui, qui par
sa chaleur est la cause déterminante des
mouvements de l'atmosphère et des océ-
ans la cause de la pluie et des tempê-
tes. Les courants magnétiques et ther-
moélectriques sont sous sa dépendance.
Au point de vue des êtres vivants, l'influ-
ence du soleil est incommensurable. On
pourrait dire qu'ils sont tissés de soleil.
Par ses radiations lumineuses, calorifi-
ques et chimiques, eet astre est le prin
cipe roêir.e de la vie de la plante. C'est
grace a lui que cette dernière absorbe et
assimile le carbonequ'elle respire et
transpire, qu'elle accumule la chaleur.
Chez les animaux l'influence solaire
n'est pas moins indéniable. Qui ignore
1'effet du soleil sur la santé de l'homme
et de.-, animaux Cet astre admirable nous
fournit la chaleur sans laquelle la vie
serait bientöt éteinte la lum ère qui pré-
side a la nutrit on de tous les êtres orga-
nisés. C'est la source iné, uisable du mou
vement de la puissance, de la pensee
même.
Nous ne recevons pas la totalité de la
lumière solaire une certaine partie est
absorbée par les couches ga^euses de
l'atmosphère. Deplus, les rayons solaircs
sont interceptés souvent par les masses
vaporeuses, nuages, brouillards en sus
pension dans l'atmosphère. L intensité
de la lumière vaiie done beaucoup de
l'hiver a l'été suivant l'état de pureté et
la faculté absorbante de l'atmosphère. Au
point de vue de la lumière, il est a remar
quer que la surface du soleil n'est pas
également lumineuse le centre a une
lumière plus intense que les bords.
Outre la lumière, le soleil nous donne
aussi la chaleur. Le globe terrestre regoit
sa chaleur de trois sources 1° des espaces
interstellaires2° de la chaleur interne;
3° du soleil. C'est cette dernière source
qui est la plus importante.
La quantité de chaleur regue n'est pas
la même pour tous les points de la terre,
car cette dernière tournant sur elle même
et circulant autour du soleil, présente A
celui-ci successivement différentes par
ties de sa surface. C'est ce double mouve
ment qui donne lieu aux jours et aux
nuits, aux saisons, l'année. La présence
du soleil, sa hauteur plus ou moins
grande sur chaque horizon, sont sujettes
a des variations, causes des variations de
température constituant les divers climats.
De plus, la Terre ne reste pas toujours a
la même distance du Soleil, et l'atrr.os-
phère plus ou moins chargée de vapeur
d'eau absorbe des quantités vaiiables de
rayons calorifiques.
On a calculé que le soleil envoie par
minute sur chaque mètre carré du sol
qu'il frappe perpendiculairement une
quantité de chaleur égale a 17.633 calo
ries d'après cela le globe terrestie et son
atmosphère regoivent a la fois en une
année 1210 quintillions de calories, soit
en chiffre 1.210.000.000.000.000.000.000.
D'apiès rouillct cette chaleur serait
capable de fondre une couche de glacé
entourant la terre entière sur une épais-
seur de 31 mètres. Sachant que la calo
rie, quantité de chaleur nécessaire pour
élever de 1° la température de 1 kilo
gramme d'eau, a pour équivalent méca-
nique 425 kilogrammètres, c'est a dire la
force nécessaire pour élever 425 kilo
grammes a 1 mètre de hauteur on peut
calculer la puissance mécanique de la
chaleur solaire a la surface de la terre.
C'est en chiffres ronds pour la surface
totale, un travail de 514 sextillions de
kilogrammètres.
Une partie de cette chaleur sert a don
ner et a maintenir la température de la
terre.
Une autre partie est transformée en
mouvements moléculaires, en réactions
chimiques sourcisde la vie des végétaux
et des animaux. La chaleur solaire con-
court aussi a la production des vents, de
la pluie, de la neige, de lagrêle. Elle est
la cause première des mouvements do
l'océati et des transformations que subit
le relief du sol.
Le soleil manifeste aussi son action sur
la terre par ces radiations chimiques.
Celles-ci sont moins sensibles pour nous
que les radiations lumineuseE et calorifi
ques, mais elles n'en existent pas moins.
Une multitude de combinaisons et de
décompositions s'effectuent sous leur
influence.
Le soleil agit sur les êtres organisés par
la triple action de ces radiations. Les
plantes assimilent le carbone sous l'action
des rayons lumineux; elles accumulent en
même temps dans leuts tissus les rayons
calorifiques. C'est a ce fait que nous
devons de retrouver actuellement dans
nos foyers, l'énergie solaire accumulée il
y a des milliers d'années par les végétaux
qui constituent la houille. Assis au coin du
feu en hiver nous nous chauffons au
moyen des rayons envoyés par le soleil
depuis les temps plus reculés.
F. de Vinesky.
Reproduction réservée.