Ville d'Ypres. - Pour 5 jours seulement ïéléphone 53 Téléphone 52 w m m m m f» I Samedi 9 Septembre 1911 ie N° 10 centimes 46 Année J*° 4698 Fête champêlre MiWJF W&Mm Inauguration et Bénediction La situation du parti catholique Lelge La manifestation Schollaert GRAND'PLACE. Séance d'ouverlure, le Vendredi '22 seplembre a 8 1/4 h. On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A tons les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centime* la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les auméros supplémentiires coütesit 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adfUStr Ik IV Hovas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Lundi 11 septembre, la Fanfare Royale se rendra au chfiteau de Monsieur et Madame Struye, Huize Beukenhorst par Zillebeke, pour y donner k 3 heures un concert dans le pare. Départ d'Ypres «Bascule» 1.47. Retour k 6 heures et demie. Les membres honoraires de la Fanfare, qui, par oubli, n'auraient par ret/u d'invitation, sont priés de considérer la présente comme en tenant lieu. Jeune Garde Catholique d'Ypres du drapeau Réunion de Jeunes Gardes Catholi- ques sous le patronage de la Fédération générale des J. G. C. de Belgique PROGRAMME A 7 h. Messe de Communion h St. Martin. A 9 1/4 h. Réunion au Volkshuis pour se rendre en groupe a la Cathédrale de St. Martin. A 9 3/4 h. Bénédiction du drapeau, Grand Messe. Les Jeunes Gardes et les fidèles chanteront la Messe. (Missa in Festis B. Marise Virginis. 1. (cum jubilo). Credo III.) Après l'Evangile, allocution de circonstance. A 11 h. Marche au Volkshuis avec la participation de l'harmonie St. Michel et des Gymnasiarques. Réu nion. Presentation du Drapeau. Au 1/2 h. Concert de Carillon. A 2 h. Réunion Place de la Gare. A 2 1/2 h. Réception des Sociétés étrangères. A 3 h. Cortège. Itinéraire Boule vard de la Station (formation du cortège), Rue de la Sta tion, Rue du Temple, Rue au Beurre, Rue de Lille, rue des Plats, Rue des Chiens, Rue Neuve St. Jacques, Rue St. Jacques, Grand' Place, Rue de Dixmude, Rue Sur- mont de Volsberghe, Rue de Boesin- ghe, Place Van den Peereboom, Rue des Halles, Marché Bas, Grand'Place, rue des Chiens. A 4 h. Assemblée générale pen dant laquelle plusieurs orateurs prendront la parole. A 5 h. Concerts h la Grand'Place par les sociétés étrangères. Visite de la ville. A 8 1/2 h. Concert et Lieder avond h la Grand'Place par la Fanfare Royale. II semble qu'on ail tout dit propos des deux manifestations qui ont animé ce mois d'aoüt, si peu propice, généralement, aux agitations politiques. Et pourtant, on a omis de souligner le fait capital qui donne au con- traste de ces deux journées sa portée essen- tielle. II a été affirméque la manifestation catho lique de Louvain avait été organisée a fin principale de riposter a !a manifestation libéro-socialiste de Bruxelles, et d'opposer au déploiement des forces de la gauche la mobilisation de l'armée gouvernementale. Rien n'est moins exact. II n'avait été question d'abord que d'un témoignage de sympathie et de reconnaissance préparé en l'honneur de M. Schollaert, par ses électeurs de l'arron- dissement de Louvain. La féte devait être avant tout régionale. Mais comme M. Schol laert en sa qualité de chef du cabinet, avait répondu aux voeux du parti catholique tout entier par son projet de loi scolaire, les asso ciations catholiques d'arrondissement avaienl été conviées a envoyer une delegation a Lou vain pour rehausser l'éclat de la fête. Dans rintervalle, les libéraux et les socia- listes continuaient leurs préparatifs pour le i5 aoüt,et i'après les nombres des adhésions, il devenait de plus en plus ceitain que le cor tège du i5 aoüt serait un des plus considéra- bles qu'on eüt vus en Belgique. La date s'y prêtait, vu que tout le monde se déplace pendant les jours de l'Assomption le cartel donnait aux anticléricaux de l'élan enfin, des facilités extraordinaires étaient offertes aux socialistes par leurs groupes respectifs. Grisés a l'avance du succes qui s'annon^ait, les journaux libéraux Hprirent texte d'un communiqué relativa la manifestation Schol laert pour convier le pays a établir une com- paraison. On verra, écrivaient-ils, on verra le 27 aoüt quels soat les fidèles de M. Schol laert, et si leur nombre fait équilibre aux troupes que le cartel mobilisera le i5 aoüt. Les journaux catholiques eurent beau ré- pondre'que les organisateurs de la manifesta tion Schollaert n'avaient eu,ü aucun moment, l'idée absurde de donner un pendant catholi que au cortège du S. U., les anticléricaux ne voulurent rien entendre ils renchérirent même sur la thèse qu'ils avaient d'abord sou tenue les calotins disaïent-ïls, faisaient appel a'tout le pays pour neutraliser par une mobilisation générale de leurs/troupes l'eftet de la'grande démonstration anticléricale. A vrai dire, les adhésions a la manifesta tion Schollaert devenaient de plus en plus nombreuses non seulement les associations catholiques d'arrondissement avaient accepté l'invitation, mais une foule de sociétés ou- vrières, notamment celles affiliéee k la Ligue démocratique, annon^aient leur intention d'envoyer des contingents nombreux. Au lendemain du", 15. aoüt, les feuilles anticléricales renouvelèrent leur petit jeu. Maintenant, écrivirent-elles, maintenant, attendons le 27 aoüt. Le pays comparera C'était, dejla part de ceaHeu'lles, un défi, done une maladresse. Les catholiques se pi- quèrent au jeu, au moins dans certains ar rondissement» Eh bien, oui se dirent- ils on verra II était déjü tard pour faire trés grand. Si la manifestation Schollaert avait pu être retardée de cjuinze jours, elle eüt réuni un nombre de participants double au moins. Malgré cela, le défilé compta de 80.000 a 100.000 hommes et dura de 2 6 h. 35. La presse anticléricale a essayé,toute cette semaine, de réduire l'imporiance de la mani festation. Par malheur pour elle, des jour naux qu'on ne saurait suspecter de complai sances cléricales, tels/leVSoir et le Peu ple», ont reconnu l'importance énorme du cortège. Le Peuple organe du parti so. cialiste, en est resté tout baba. Ce qui paraït l'avoir surtout confondu, c'est, après le nom bre colossal des participants, la frénésie d'enthousiasme qui animait les ouvriers et les paysans. Etoile Chronique», Petit Bleu et tant d'autres feuilles doctrinaires, avaient écrit cent.f'ois que les cortèges catho liques n'étaient que du bétail inconscient, conduit par les curés. Le Peuple avait fini par s'en laisser persuader. Le réveil,pour lui, a été affreux il 11e sen cache pasil avoue tout net que le parti catholique, dont on prophe'tisait il y a quelques jours a peine l'irrémédiabie déchéance, garde des ^réserves énormes d'énergie et constitue une formi dable puissance d'enrayement, aussi le péril clérical est il, par le Peuple-, dénoncé comme le plus grave peril de l'henre actuelle. Par la, l'élan pour le S. U. s'est trouvé brisé. On ne parle plus guère du S. U pour le moment dans la presse anticléricale. II n'y est question que du 27 aoüt et de la manifes tation faite par les catholiques pour la liber- té d'enseignement. pour lVgalité de tous les pcres de familie devant l'école. Jamais, même en 1884, au lendemain de la chute du gouvernement anticlerical, une aussi impo sante démonstration n'avait eu lieu. II est vrai que, malgré vingt-sept années ininter- rompues de pouvoir, le parti catholique est aujourd'hui bien plus fort qu'en 1884, non au Parlement certes, mais dans le pays.II y a ïyans.l'organisation catholique se réduisait k quelques comités et sous-comités peu nom breux, plus un certain nombre de sociétés sans action politique commune. Aujourd'hui, le moindre village compte deux, trois, cinq sociétés, davantage souvent, qui embrassent toute la série des intéréts moraux, intellec- tuels, sociaux, économiques, professionnels. Le sentiment de solidarité règne aujourd'hui, non seulement parmi les ouvriers des villes, mais chez les paysans, que Ton considérait naguère encore comme les prototypes de la routine individualiste. Toütes ces sociétés sont groupées en fédérations régionales, pro- vinciales, nationales et le particularisme de clocher s'est noyé dans le grand courant de l'association toujours élargie. Les initiateurs de ce mouvement, ce sont des catholiques, tantot des notables, voire des nobles, des prêtres aussi, presque tout le clergé, et même des moines. Toute cette organisation, sans être d'aucune facon électorale, ni même politique a proprement parler, forme l'iné- branlable assise sur laquelle la puissance du parti catholique est désormais fondée. Force énorme el consciente, qu'il n'est pas au pouvoir de l'anticléricalisme d'entamer sérieusement. Quand bien même les anticlé ricaux deviendraient majorité, ils ne pour- raient rien contre cette force. Bien plus, au lendemain de leur défaite, les catholiques seraient plus forts qu'ils n'ont jamais été. Carl'unique élément de faiblesse du parti catholique beige, c'est, précisément, la longue possession du pouvoir. Les services qu'il a rendus au pays n'empêchent pas qu'il a dü mécontenter bien des gens. C'est le sort commun de tous les gouvernements qui placent l intérêt géne'ral au-dessus des ambi tions et des appétits particuliers. La jeune génération n'a pas connu les jours d'épreuve; il est d au tant plus rernarquable qu'elle soit si bien décidée a lutter. La presse doctrinaire, qui ignore l'ame du peuple, ne se doute point de cette mentalité, et raille volontiers les catholiques, et se réjouit par avanceide leur future debacle. La presse socialiste, plus habituée a manier les masses prolétariennes, se rend mieux compte de la situation réelle, et ne se montre guère d'humeur badiner. lm 7Sk lm tsk ffll ffll fl» Notre confrère libéral le Progrès dans un article La manifestation de Louvain reproduit en majeure partie dans le Weer galm s'attelle a la tache ingrate de dimi- nuer l'importance et la portée de la mani- lestation Schollaert. Revenons quelque peu a ce sujet, non pour lui faire reconnaïtre ses torts car il n'y a pire enteodeur que celui qui ne veut entendre mais pour redresser les quelques erreurs qui se sont glissées peut-être involontairement dans I'article en question. Comme de juste, I'article est un parallèle entre la grrrandiüse manifestation anticléri cale et l'irréparable et inevitable fiasco du 27 Aoüt le premier, cortège imposant et pacifique ccmposé de 200.000 manifestants (ne discutons pas le chiffre qu'il faudrait réduire de deux tiers) circulant au milieu de 1 enthousiasme délirant d'une foule compacte et érnue le second, un ramassis d'apaches, armés de gourdins, de matraques et de revol vers, et qui, excités par leurs leaders ensou- tanés, armés jusqu'aux dents suscitèrent des bagarres et des violences. Et senten- cieusement, le Progrès conclut l'into- lérance cléricale s'est donnée libre cours.» Rectifions. Ne vous en déplaise, cher et estimable confrère, mais si la manifestation du i5 Aoüt s'est déroulée pacifiquement et sans incidents, ne serait-ce pas grSce au tact et a l'absence de provocations de la part des catholiques, qui, pe'nétrés du sentiment de la liberté d'un chacun, permettent tout le monde de manifester librement de ses opinions, aussi bien dans la rue que dans un cercle privé. D ailleurs, a Louvain, les événements du soir ont suffisamment prouvé de quel coté se trouvaient les inncmbrables provocateurs j auxquels les catholiques furent en butte. Qui en effet, profita d'un moment de j trouble jeté dans les rangs désagrégés du cortège pour s'emparer du drapeau d'une jeune garde catholique? Qui a nécessité d'innombrables interventions de la gendar merie et provoqué des troubles pendant toute la nuit De quel cöté trouve-t-on après une tentative de contre-manifestation des cartouches de revolver Quel parti joua du couteau et Ianca des verres et des bouteilles a la tête des manifestants Les nombreuses arreslatious d'anticléricaux, opérées malgré la partialité manifeste et vexatolre de la police de Louvain ne permettent pas le moindre doute a ce sujet. Et les nombreuses manifestations qui eussent lieu aux gares des villes ou arrivaient les manifestants, n'étaient certes pas des manifestations de sympathie et d'enthousiasme Aussi un parti,qui s'honore de pafeilles pratiques et excelle a en eadosser la responsabilité a autrui est tout a fait dé- signé pour lancer aux clericaux ce verdict d'intolérance. Néanmoins, tous ces menus faits n'ont guère inquiété le rédacteur du Progrès et sans perdre ni sa calme Insouciance, ni son imperturbable et impassible sérénité, il écrit avec complaisance Le 17 Aoüt, I.ouvain, ils crurent sauver la manifestation de l'oubli oü elle n'aurait tardé de tornber, en mallraltant ceux dont la figure ne leur revenait pas, en brisant les carreaux des maisons ou l'on n'avait pas arboré le dra peau ou en mettant a sac ks établissements ou se réunissaient habituellement leurs adversaires. Quel tableau de pillage, de meurt re et d'inCendie II est done acquis dorénavant quece sont les cléricaux et les curés dont les plus exallés étaient munis de matraques et de revolvers qui, la veille de la manifestation ont lancéa pleines mains le bleu devant les locaux universitaires, catholiques et reli- gieux et qui ont peint sur les murailles des églises, des couvents, des deaaeures des personnalités politiques catholiques, même sur les trottoirs et les pavés qui n'en pou» vaient mais, ces mots Leve A. S. Vive le S. U. Et, la personne que la police a saisie, quoique membre de sociétés socialistes de la ville, sera sans le moindre doute un émissaire des Jésuites, un agent provocateur soudoye' et au service de l'armée cléricale. Ce qui ne surprend personne, c'est que précisément dans les deux organes du parti liberal yprois, on maintient avec flegme et une imperturbable assurance le nombre de 200.000 manifestants,dont tous les jouraaux, même anticléricaux, ont fait justice tuadis qu ils estiment a moins de 60.000 hommes (d'après le Weergalm, numéro du 7 Septem bre) le nombre des manifestants du 37 aoüt. A ces dires pusillanimes, opposons quelques passages du moniteur rouge le Peuple qui dans son numéro du 28 Aoüt, évalue Ie nombre des manifestants 70.000 et écrit ces quelques lignes II est incontestable, écrit l'organe socialiste, que le vieux parti catho lique a des réserves d'énergie, d'enthousias me, de frénétique combativité. Et il serai{ assez sol de lui dénier le pouvoir de mobi- liser, quand il le faut cent mille manifestants, fiers d'affirmer leur confiance dans les destinées de leur parti. Et plus loin Quant au défilé qui vient de se déployer non sans quelque grandeur et sans un certain éclat, sur le pavé de la cité de l'Alma Mater, il ne nous platt, k l'instar des détraeteurs de nos faits et gestes, ni de le dénaturer, ni de le caricaturer1 impression d'ensemble qui parait s'en dégager,atteste que le cléricalisme est et longtemps restera en Belgique une énorme puissance d'enrayement, une redou- table force de resistance avec laquelle il faudra compter. Voila ce qui nous console des assertions gratuites de nos adversaires Yprois. Maintenant, chers confrères, voici Ie débat clos. <c Si vous n'avez pas eu, enlants et lemmes compris, le nombre de manifestants que nous avons atteint a I.ouvain, potlr vous en consoler vous revendiquez k grands cris la qualité intellectuelle éminemment su périeure chez vos adhérents. Ceci nous vous le concédons avec toute la facilité désirable. Que voulez-vous Comparer les Yaillanls pionnier* de la Science du Progrès, (ceci sans jeu de mots) et de la Pensee univer- selle et libre de misérables cléricaux, ignorantins, des obscurattisles invétérés ce serait méconnaltre les qualités et les mérites indéniables des scientifiques Progres- sistes Toutefois, si on avait demandé 90/100 des manifestants libéraux pourquoi ils ont revendiqué le S. U. qui est tout k fait exclu de leur programme politique, pourquoi ils ont répudié, eux les champions attitrés de toute liberté, la liberté élémentaire et essen- Tous les jours a 8 1/4 Grande Representation avec un programme toujours varié. Artistes de tous les pays, et parmi eux Ie célèbre JAC BARTZENI avec son groupe de lions LE PLUS GRA ND CIRQUE DE L'EUROPEI)imanche 24 septembre a 3 h. Matinee Extraordinaire Les enfants et les militaires payent demie place dans les matinées. JOURNAL Organe Catholique TPRES de l'Arrondissement f— JU JÈLJ JMJ JUJ JüJ TILKE

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1911 | | pagina 1