L'EFFEUILLAGE.
Alimentation flu bétail.
Science populaire.
L'équivalent fécuiien.
La génération spontanée.
Lor.-qrte les fourrages se font rares,
soit que le cultivateui1 eti dit négligé Ja
ciuiture; soit que la surface cultivée n'est
pas en raison du bétail' ent reten u ou
qu'une sécheresseprolongée en aitentra-
vé la production, le champ de betteraves
étalant en pieine campagne son vert
manteau est com me un défi lancé èfl'em-
barras dans lequeJ se trouve le cultiva-
teuretau manque d'aliments vertsdont
souffre le bétail.
La tentation est bientót trop forte; on
attelleun cnevalouun bosufau traineau
et on se rend aux champs pour commen-
cer la récolte des feuilles de betteraves.
(lette pratique est cependant des plus
nuisible et le peu de matières alimentai-
res cju'on recueiiJe ne compense pas la
perte en matière sèche que fait la racine
de betterave comme l'ont prouvé beau-
coup d'expériences et notamment celles
de l'Ecole de Hohenheim et celles de
Longenthal et Buckman, qui out fait
voir que la diminution du poids des raci-
nes par suite d'effeuillage pouvait aller
de 13 °/o k 50 et même plus.
MM. Nobbe et Siegert en Allemagne;
Corenwinder, Duel artre-Champion
Pellet etc. en France ont reconnu une
diminution sensible dans lerendement
en poids, en sucre, en matière sèche en
matières protéiques lorsqu'on pratique
l'effeuillage.
La chose se comprend d'ailleurs aisé-
ment quand on réfléchit un instant au
róle multiple que jouent les feuilles dans
la vie de la plan te. C'est par ces organes
que la betterave absorbe l'oxygène dont
eile k besoin; qu'elle assimille le carbone
indispensable la formation du sucre et
des matières al buminoides. La suppression
des feuilles entrainedonc un arrêt et une
diminution dans la formation et 1'a.ccu-
mulation de ces principes. II ne faut pas
perdre de vue non plus que cette opéra-
tion provoque l'élargissement du collet
qui devient dur, et fibreux, ce qui
diminue la valeur nutritive etindustriel-
le de la betterave.
Le Df Schacht en Allemagne a consla-
té après effeuillage complet une perte
en sucre de 3.77% et après effeuillage
partiel une diminution de 1,07 dans
la richesse de la racine pour la partie
correspondante k la feuille enlevée.
M. Violette, doyen de la Faculté des
sciences de Lille a repris les expériences
de eet auteur et est arrité aux résultats
suivants
Dans un sol argilo-siliceüx du Nord
(Watines) il sema Ja graine provenant
d'une betterave mère de la variété rose
hö 2 Fl, Desprez 14 de sucre.
La levéefut normale et au 29 Jui liet
la plantation avaitun aspect bien homo-
géne. Dans la moitiédu carré d'essai on
effeuillaen ne Iaissant queiaroseite cen
trale des feuilles; ie il Aoüt second
effeuillage, suivi d'unautre IePSepiem-
bre.Le27du même mois on arracha deux
lignes de chaque moitié du carré les
betteraves effeuillées étaient pluspetites
avec des feuilles d'un vert foncé. A 1'ana
lyse, elles présentaient la composition
suivante en comparaison avec celles non
effeuillées.
Betteraves Betteraves
effeuillées non effeuillées
Denslté du jUs a 15° 1.048 1 060
Sucre par Décilitre de jus 102 135.11
Matières organiques 126 10.8
Cendres réelles pr 1. de jus 6.64 6.2
Au point de vue du rendement, la
différence fut considérable car les bette
raves intactes fournirent 44.000 kil, k
l'hect. tandis que les betteraves effeuil
lées ne donnèrent que 2.3.000 kil. settle
ment. Cette diminution a d'ailleursété
plusieurs fois constatée et voici d'au tres
chiffres eet égard.
Dans une pièce de terre de composition
uniforme on disposa 3 parcelles de 125
ares chacune, plantées en betteraves.
Sur l'une des parcelles, les betteraves ne
furent pas effeuillées tandis que sur les
deux autres l'enlèvement.des feuilles eut
lieu en Juillet et en Aoüt, une et deux
fois. Le rendement sur chacune des par
celles fut le suivant par hectare
lre parcelle-effeuillée 2 fois 14.000 kg.
2e 1 fois 19.200 kg.
lc non effeuijlée 23.048 kg.
On dira peut-être qu'en pratique l'ef
feuillage n'est jamais poüs-ési Join: la
chose est possible, mais if n'en est. pas
moins vrai que la suppression des feuilles
cause tin tort öorisidérable k la plante;
D'autre part l'avantage qu'on en retire
est peu important car,en comparaison de
l'herbe des prés,les feuilles de betteraves
renferment en matières digestibles et
pour cent
Herbe-Feull. de Beft.-Différence
Matières sèches 20.0 9.5 10.5
Albumine digestible 1.9 0.9 1.0
Graisse 0 5 0.2 0.3
Hydrates de Carbone7.7 4.0 3.7
Cellulose digestible 2..7 0.8 1.9
Equivalent féculien 12 1 5.5 6 6
Comparées k d'autres fourrages qui
pourraient être obtenusen cultures déro-
bées lus feuilles de betteraves ont une
valeur excessivementréduite et l'effeuil
lage peut être considéré comme une
opération désastreuse. II constitue un
non sens regrettable et urie pratique
anti-économique.
Comme le dit, M. Déhérain, savant
frangais on ne saurait trop recommander
aux paysans de laisser intact le feuillage
de leurs betteraves; les feuilles ne sont
du reste que médiocrement nutritives et
la maigre ration qu'elles fournissent
aux animaux pendant l'été diminue
con^idérabletnent celle qu'ils auraient
regue pendant l'hiver si l'on n'avait pas
pratiqué l'effeuillage.
La suppression des tiges montées en
graines n'est pas non plus k recomman
der; mieux vaut enlever foute la plante
que de couper les tiges montantes, car
dans ce dernier cas il se forme de nom-
breux rejets qui épuisent la plante et
l'appauvrissent en éléments nutritifs.
Bref,supprimer les feuilles de betteraves,
c'est faire de la mauvaise besogne; c'est
perdre beaucoup pour ne rien gagner.
F P. della Campagne.
(Reproduction réservée,).
Les feuilles clu groseillicr noir, ou
cassis sont employees avec succes pour
li guérison des blessuresLorsqu'elles
sont sèches, on les hache comme du per-
sil et on les fait revenir dans l'eau tiè-
de d'abord ei on opère ensuite comme
avec les feuilles vertes.
Un journal frangais signale un
autre emploi qu'on peut faire de ces
mêmes feuillesPour guèrir les pou
les de la maladie, on prend une assez
grande quaniitè de feuitles de groseil-
lier noir, on les fait bouillir dans de
l'eau. Le matin quand les poules sor
tent, on mei cette eau de cassis a leur
disposition et on peut être certain que
celles qui viennent y böire seront sau-
vêes.
Dupuis environ cinq ans on trouve
dansles tables de composition des aliments
a cóté du pourcentage en éléments nutri-
tif digestibles une indication nouvelle et
spéciale c'est l'équivalent féculien ou la
valeur amidon de l'aliment. Ces termes
demandent a être expliqués aux cultiva-
teurs et cela d'autant plus que l'emploi
de cette donnée constitue un réel progrès
dans le calcul des rations. Nous allons
nous etïbrcer d'en exposer la théorie le
plus simplement possible.
Une plante quelconque donne a l'ana-
lyse élémentaire de l'hydrogène, du car
bone, de l'azote et d'autres éléments sim
ples biogén ques qui fuient puisés les uns
dans le sol sous forme d'eau, de nitrates,
de carbonates, de phosphates, de sulfates
etc; d'autres, dans l'atmosphère sous for
me d'anhydride carbonique, d'oxygène tt
même d'azote.
Ces corps chimiques entrés dans la cel
luie végétale s'y sont combinés sous Pac
tion des rayons du soleil dont ils ont
accrparés la chaleur ou mieux son équi
valent l'énergie pour l'aecumuler dans
les principes combustibles forméstels que
matières azotées, matières grasses, matiè
res hydrocartonées, etc. L'énergie ainsi
mise en réserve est dite énergie t>ot.entielle ou
latente.
L'animal donne a l'analyse élémentaire
les mêmes principes biogéniquesqueceux
renferméë danSla plante. C'est d'ailleurs
c lle-ci qui lefe lui fo'Urnit (t l'anima'
s' ssimil-i par Cuii écjmnt Is principes
végétaux en même temps que l'énergie
la'ente qu'ils renferment. II s'en serf pour
produire la thaleür, et le travail ou pour
l'aecumuler dans descompogéS nouveaux
qui sont la chair, le lait, la laine, la grais
se, etc.
D'après ce qui précède,on peut calcu-
ler la quantité d'aliment que réclame un
animal pour une production quelconque
soit en se basant sur la quantité des prin
cipes nuti itifs digestibles cux mêmes; soit
en s'appuyant sur leur valour énergéti-
que. C'est cette seconde méthode qui est
actur-llemei.t utilisée. Si noussupposons
par exemp'e, une vach i donnant du lait
et se nourrissant uxclusivement de foin.
l'énergie contenue dans eet aliment doit
se ïetrouver totalement d ns l'organisme
de la vache et dans les produits obtenus
abstractionfaite de la partie rejetéo par les
excrémëntS.
Afin de pouvoir èe rèndre comp'te de
l'énergie que renferment les aliments et
pour pouvoir étudier les effets p'roduits
dans l'organisme par cetfe même énergie,
on se sert d'une me sure commune la calo
rie en se rappelant que cette dernière est
la quantité de chaleur capable d'élever de
r° la température de r kg. d'eau et qu'elle
équivaut a la force capable d'élever 425 k.
a 1 mètfe de hatiteuf.
Ayant cetfe rhesüre,' ön peilt détermi-
r.er l'énergie contenue dans les alimen'ë
et les produits animaux en pró'voqüar t
leur combus'ion et l'on peut se rendre
èompte'par diverses expériences de la
quantité de chaleur que produit l'orga
nisme au travail.
Ce sont les savants allemand Rubner
et Stohmann qui établirent définitivement
cette méthode de calcul et d'après leurs
expériences on peut déterminer l'énergie
potentielle contenue dans les aliments ut
connaitre ainsi leur valeur nutritive brute
en faisant la somme des c loriesdégagées
par chacun des principes assimi'ables
qu'ils contiennent. On peut de plus
comparer ccsprincipes alimentaires entre
eux et calculer les poids des diverses sub
stances qui peuvent se remplacer pour
produire la même qtfantité de chaleur ou
d'énergie.Cesont la, lespoids isodynamiques
On admet que la quantité de calories
dégagées dans l'organisme est de 4 calo
ries 1 pour les matières albuminoïdes (ma);,
4 calories r pourles hydrocarbonés (mh),
et 9 calories 5 pour les matières grasses
(m6). La quantité d'énergie d'un a'i-
ment Sera done représentée par
4,1 X MA -f 4,1 X MH-t- 9.5 X MG
ou 4.1 (M A MH -)- 2.4 M G)
otl MA-f MH-l-2.4 MG. (1)
II suffit done de prendre 2,\ fois 1
matière grasse diges ib e d'iln aliment,
d'y ajoutur les auires principes nutiitifs
digestibles pour obtenir sa valeur énergé-
tique brute,
On lie peut pas cependant s'arrèter a
ce point car il arrive que deux aliments
ayant la même valeur éneigétique biute
n'ont paS la valeur nutrive, c'est a dire que
quoiqu'entrant dans l'organisme avec la
même quantité d'énergie, ils ne donnent
pas lieu a la même quantité de produits.
Cela provient sur!out de ce que le travail
de mastication, de digestion, d'assimi-
lation n'est pas la même pour un aliment
que pour l'autre. II faut donctenircompte
de ce travail pour connaitre l'avantage
que retire l'organisme de l'ingestion d'un
aliment; autrement dit pour connaitre la
valeur nutritive nette de eet aliment.
Jusqu'en ces dernières années, on n'avait
pu tenir compte de ce travail paree qu'on
manquait de données certaines a eet
égard on se boinait a prendre la valeur
nutritive brute (1) comme nous l'indi-
quons ci-dessus.
C'est grace aux travaux relativement
récents de O. Kellner qu'on peut mainte-
nant évaluer la valeur nutritive nette des
aliments en réduisant la somme des prin
cipes nutritits digestibles d'après le coef
ficient digestif de ces principes. Pour
faciliter la comparaison et pour rendre
les calculs plus aisés le savant allemand
a pris pour mesure de la valeur produc
tive ou effective des aliments, la valeur
productive de la fécule qu'il a préalable
ment établie par l'expérience.
Nous avons dit ci-dessus que les matiè
res albuminoïdes et les matières hydro-
carbonées donnaient la même quantité
d'énergie (4.1 calories) tandis quelesgrais-
ses donnaient 2,4 fois plus (g.5 calories).
C'est la leur valeUr énergutique ou valeur
nutritive brute tandis que leur effet nutri-
tif cotnparé k celui de l'atnidon est le
suivant d'aptès O. Kellner
1 partie d'albumine digestible
équivaut a 0.94 d'amidon
1 graisse digestible des fourrages
équivanf 1.94
1 des grains
équivaut 4 2.12
1 graines oiéaginèüsés
équivaut k 2.41
1 hydrocarbonés et cellulose digestible
équivaut 1.00
I sucre saccharose
équivaut a 0.78
D'après ces chiffres la valeur nutritive bru
te d'un aliment exprimée en amidon
s'obtiendra done en utilisant la formule
suivante
MA X °-94 MG X l-9l (2.12 ou
2.4t)-f-MHXI (2) en tenant compte
de ce que dans ce calcul MA.=matières
albuminoïdes pures digestibles et MH
hydrates de carbone plus la cellulose di
gestible.
Pour obtenir la valeur effective réetleou
valeur nutritive nette de l'aliment pat rap
port a l'aihidon oh fécule, il faut rédutre
la valeur hütritive brute ci-dessus (2) en
comparalnt lë travail de digestion et d'as-
similation de eet aliment avec le même
travail pour l'amidon. C'est ce qu'a fait
O. Kellner a la suite de ses recherches
expérimentales en établissantpour chaque
aliment le coefficient nutritif par rapport d
Vdmidoii.
il suffit de multiplier la valeur nutritive
brute (2^ par Coëfficiënt pour obtenir
la valeur nutritive éxprimée en amidon
digestible pour 100 parties dé l'aliment
envisagé autrement dit pour établir son
équivalent féculien.
La valeur du coefficient varie dans
de larges limites suivant les différentes
catégories d'aliments. II est de
0.20 a o.5o pour les pailles
o.5o a 0.80 pour les foins
o 60 a o g5 pour les fourrages verts
0.70 a 1.00 pour les tubercules, racines
[et sons
0.80 k 1.00 pour les grains et tourteaux.
Dans tout ce qui précède nous avons
considéré les principes nutritifs comme
ayant tous le même róle dans 1'organisme.
II résulte en effet des recherches les plus
récentes que ces matières peuvent se sub-
stituer les unes aux autres dans de tiès
larges limites pour raccomplissement des
diverses fonctions de l'organisme et pour
l'obtention des divers produits animaux.
II suffit de tenir compte que l'albumine,
élément primordial des cellules, ne peut
pas être remplacée en totalité et qu'il y
a un minimum exigé d'albumine pure digestible.
Si l'on ajoute a cela la notion de la quan
tité de matière sèche nécessaiie pour les-
ter l'appareil digestif on a toutes les don
nées voulues pour pouvoir établir la
ration de nos animaux domestiques en
choisissant les aliments les plus économi-
ques.
F. Pirard.
Ingénieur agricole.
(Reproduction réservée.)
Rien ne vient de rien Tout oeuf vient
d'un oeuf Toute celluie nait d'une cel
luie et tout être vient d'un être qui le pré
cède Mais alors nous dit-on, d'oü vient
le premier d'entre les vers, qui bientót
pullulent dans les corps en décomposi-
tion cadavre, viande, fromage D'oü
vient le ver du fruit véreux et du bois
vermoulu Et dans la gale, dans la
maladie pédiculaire d'oü vient le premier
parasite Et le ver solitaire se produit-
il tout seul
On peut répondre d'une facon générale
en disant que tous ces parasites ne sont
que les descendants de parasites existant
avant eux. Pas plus qu'on ne devient
rnalade d'une maladie contagieuse sans
1 introduction dans l'organisme des micro
bes de cette maladie; pas plus on ne gagne
la gale, le phtiriasis, etc., si l'on n'a pas
sur soi le parasite cause de ces maux.
L'illustre Pasteur a démontré qu'il n'y
avait pas de génération spontanée chezles
végétaux microscopiques qui détermi-
nent la putréfaction et la fermentation.
Longtemps ayant lui, Francesco Redi
avait rombattu la génération spontanée
soutenue paries ancien - philosophes qui
expliquaient l'apparition des infusoires
dans l'eau croupissante, des vers daas
les fruits et la viande, des moisissures
sur diverses matières en admettant que
les êtres vivants inférieurs apparaissaient
spontanément dans les milieux convena-
bles.
L'hétérogénie, c'est a dire la création
d'un être nouveau dénué de parents, fut
soutenue par Aristote qui disait que les
animaux sortent du lieu oü on les trouve r
les mollusques de la inef, les chenilles
des feuilles, etc. II y a moins de deux siè-
cles, on croyait que lesabeillessortaient de
la viande corrompue de taureau; les guê-
pes de la chair de cheval; la génération
spontanée était expliquée par Buffon,
l'illustre naturaliste par l'hypothèse des
molécules organiques. Notre compatriote
le savant Van Helmont, écrivait au 17e
siècle L'eau de fontaine la plus pure'
mise dans un vast imprégné de l'odeur
d'un ferment se ïnoisit et engendre des
vers. Les odeurs qui s'élèvent du fond
dus limac.s, des sangsues, des herbes,
des marais produisent des grenouilles.
Pasteur, a la suite d'expériences sévè-
res tt consciencieuses, a démontré que
la matière ne peut s'organiser d'elle
même; en d'autres termes, que des êtres
ne peuvent venir au monde sans parents.
Certains auteurs semblent encore croire
a la génération spontanée et disent que
l'illustre Pasteur 11'a démontré Terreur
des hétérogénistes que pour les expérien
ces qu'il a effectuóes et que dans d'autres
conditions des êtres vivants plus simples
que les bactéries et les levures pourraient
se former directement aux dépens de
substances brutes.
La chose reste d démontrer, mais, jus-
qu'aujourd'hui on sait que tous les êtres
vivants connus ne dérivent que d'au
tres êtres vivants de même espèce qui les
ont précédés et nous croyons qu'il en est
de même pour tous les êtres vivants que
l'on ne connait pas encore.
Cela établi, cherchons l'origine des vers
et parasites cités plus haut. Dans les
matières en décomposition, les fruits
véreux, les bois vermoulus, les vers qu'on
y rencontre sont les larves de diverses
espèces de mouches, insectes, trés intéres
sants qui semblent chargés par la nature
de la dissolution des êtres ayant cessé. de
vivre. On en voit même qui attaquent
les êtres vivants pour procurer a leur
progéniture la nourriture nécessaire a leur
développement. II faudrait avoir la plu-
me d'un Fabre pour décrire la fagon de
vivre de ces animaux qui causent surtout
beaucoup de dégats sous forme delanes.
La plupart des mouches sont ovipares;
quelques unes sont vivipares. Parrni les
premières citons les Tachinairesdont le
genre Echinomie pond ses oeufs sur les
chenilles. Parmi les secondes, nous trou-
vons les Sarcophages étudiés parRéaumur.
C'est a ce genre qu'apparfient la mouche
grise de la viande. Cet insecte pond -de
petits vers blancs qui placés sur de la
viande s'y enfoncent avec empressement
et la mangent avec avidité. Au bout de
quelque temps le ver se fait une coque au
moyen de sa propre peau et bientót on
voit sortir un insecte parfait. D'autres
mouches pondent des ceufs sur les vian-
des, telles sont le Stomoxepiquant-, la mou
che dorée ou Lucilie Caesarla mouche
bleue ou Calliphora vomitoria. Cette der
nière pond des oeufs disposés en tas
vingt quatie heures après la ponte les lar
ves sortent, s'enfoncent dans le morceau
de viande et le dévorent en pioduisant
une liqueur gluante qui hate la putréfac
tion.
Les vers dits de farine ceux des fruhs
véreux et ceux des bois vermoulus ne
sont que les larves de certains insectes
ayant préalablement pondus leurs ceufs
dans les matières attaquées c'est ainsi
que les~ vers des fruits sont les larves de
diverses Pyrales, petits papillons de cou-
leurs variées qui font parfois d'énorines
dégats dans les plantations fruitières et
forestières.
Quand aux parasites, tels que le ver
solitaire et ceux amenant la gale et le mal
pédiculaire nous en étudierons un jolir
l'origine et le développement.
F. de Vinesky
(Reproduction réservée).