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Samedi 11 Novembre 1911
Ie N° 10 centimes
46 Année
N°4707
Mort de
M. Napoléon Meersseman
A la Jeu nesse
Au Travail j
Comme a Lourdeg
La Saint Martin
n-ï'L. s
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Le parti catholique Yproisvient de per-
dre le plus ferme soutien de toutes sesoeuvres
pieuses et charitables en la personne de M.
Jean-Richard-Louis-Napoléon Meersseman,
plus connu sous le nom de M. Napoléon
Meersseman.
Ce trés digne et respectable vieillard, qui
jouissait des sympathies unanimes, s'est
éteint sans souffrances, Dimanche midi,
après avoir regules secours de Notre Mère,
la Sainte-Eglise.
M. Meersseman, né a Ypres le 19 mai
1826, était fils d'un avoué prés le tribunal
do première instance, natif de Gheluvelt.
Commandeur de l'Ordre du Saint-Sépul-
cre, et décoré de la médail.e civique de lre
classe, M. Meersseman fut membre de la
Commission des Hospices civils du 31 jan
vier 1896 au 31 Décembre 1005. Nommé
membre de la fabrique d'église de Saint-
Martiu le 2 Janvier 1859, il4 devint tréso-
lier en 1883 et président le 6 avril 1884,
fonctions qu'il exerca avec un dévouement
rare jusqu'au jour de son dócès.
M. Meersseman fit ses études au Collége
St-Vincent de Paul, dont il fut un des pre
miers élèves. Lors des fètes jubïlaires du
75meanniversairede la fondation célébrées
en 1909, son nom fut associé a celui des ex
cellents sujets qui firent honneur a eet éta
blissement dès 6on début. C'est lui qui se
chargea au 50rae anniver6aire du Collége du
remarquable discours oü il fit ldiistorique de
cette maison.
La culture littéraire de M. Meersseman,
était trés appréciée de ses intimes qui nous
ont vanté, a maintes reprises, sa rédactioa
impeccable. Sa reconnaissance envers l'éta-
blissement d'instruction qui lui avait ouvert
le goüt des lettres se traduisit par des dons
aussi nombreux qu'importants.
Avec M. Struye, il fut le fondateur du
patronage de la S" Familie de la paroisse
de St. Jacques, et sa sollicitude ne cessa ja
mais de s'étendre envers les modestes affi-
liés de cette oeuvre.
Les pauvres, les malades, les déshérités
de tout genre furent ses amis de prédilection
et, en entendant citer des traits de son iné-
puisable charité, on songe a cettï autre hme
d'élite, MeUe Teichman, la grande philan
thrope anversoise. Comme elle, il était uu
assidu de l'höpital, et il n'était pas de se
maine qu'il ne fit sa tournée de lit a lit,
prodiguant a tous des consolations et leur
laissant quelque secours pécuniaire.Chez lui
également, sa porte était toujours ouverte
aux miséreux et ses biens étaient en quelque
sorte leur propriété commune. Le Samedi
après-midi. son vestibule offrait souvent un
spectacle analogue a celui des I-Iospices les
jours de distribution. C'était la charité
privée pratiquée en face de la charité offi-
cielle.
Membre de toutes les oeuvres pieuses et
charitables de la ville, il les soutenait toutes
et les relevait quand elles veuaient a péri-
cliter. Les oeuvres d'Orient lui sont redeva-
bles de véritables largesses et le patriarcat
de Jérusalem requt un jour de lui un don
vraiment princier. La Conférence de St-
Vincent de Paul perd en lui un de ses plus
devoués et généreux zélateurs.
La fabrique d'église de St-Martin dont il
fut si longtemps membre et plus tard pré
sident, participa largement aux générosités
du regretté défunt. On se souvient du don
qu'il fit de l'immeuble servant de doyenné.
Grace a lui, on put réaJiser des travaux
artistiques dont l'exécution aurait été, sinon
rendue impossible, du moins longtemps
encore différée. Son intervention discrete
faisait de lui un Mécène dont l'anonymat
ujoutait encore au mérite. On assure que ses
libéralités envers son église paroissiale
s'étendent au-dela desa toncbe et peraaet-
j trorit l'achèvement integral des importants
travaux de restauration en cours.
Un chrétieu accompli, un ami des pau
vres, telle est toute la personnalité de M.
Meersseman. 11 connut ca double idéal, su
blime entre tous Dieu et les pauvres.
FunéraiHes de ML Meersseman
Jeudi matin,jja 11 heures. ont été célé
brées les funórailles de M. Meersseman, au
milieu d'une assistance trés nombreuse. Le
deuil; était conduit par M. De Neckere,
président du Tribunal de lr« instance de
Furnes. M. Colens, secrétaire du Baron de
Broqueville, Ministre des chemins de fer,
Messieurs De Gheest de Moorslede, etc.
tous parents du défunt- Les coins du poêle
étaient tenus jiar MM. Biebuyck, en sa qua-
lité de secrétaire de l'administration fabri-
cienne de St-Martin Vanden Berghe,
Président de la Conférence de St Vincent de
PaulSobry, trésorier du Davidsfondset
Daniel Tybergbeio, au nom de l'Asseciation
des anciens élèves du Collége St Vincent
de Paul.
La messe de Requiem fut ehantée par les
élèves du Collége et célébréa par M. le cha-
noine DejBrouwer, curé-doyen de St Martin.
Da nombreuses déiégations des écoles libres
assistaient au service de leur j énéreux bien-
faiteur.
Pour déférer a un désir exprimé par le
défunt, il n'y eut ni discours ni couronnes.
Des distributions ont eu lieu aux pauvres et
aux hospitalisés.
Dans son discours de rentree,Monseigneur
Ladeu^e, liecteur de Louvain, a donné de
salutaires conseils a ses jeunes étudiants.
Nous les reproduisons ici a l'adresse de cer
tains jeunes gens catholiques qui devraient
être mélés a la politique et aux ceuvreset
s'encroütent dans une coupable inertie
Ciiers Étudiants,
Permettez-moi aujourd'hui, en termiBant
ce discours, de vous dire comment, a Page
oü vous êtes, Montalembert se prépara au
grand role qu'il devait romplir, celui de
défenseur de la liberté d'enseignement au
XIXe siècle.
Ce qui frappe tout d'abord dans le jeune
Charles de Montalembert, c'est la précocité
de son esprit. Dès l'age de quatorze ans, il a
con^u son idéal et tixé un but a sa vie il a
résolu de travailler par la parole et par la
plume a défendre la cause de Dieu et de son
Eglise humiliée, la cause de la patrie et de
la liberté. L'idée de Paction qu'il veut exer-
cer, ne l'abandonne pas, comme on le voit a
toutes les pages du Journal inlime que dès
lors il rédige chaque soir et dans ses Let
tres a un ami de collége Et ce n'est pas
chez lui un vain jeu d'imagination Dans
les lycées et les colléges qu'il habite ou qu'il
fréquente, il ne rencontre qu'impiété et
dévergondage. Vous le savez, dira-t-il a
ses Pairs quand il aura vingt ans, y a-t-il
un 8eul établiessment de l'Université oü un
enfant catholique puisse vivre dans sa foi
Le doute contagieux, Pimpiété froide et
tenace ne règnent-ils pas sur les jeunes ümes
qu'elle prétend instruire Ne sont-elles pas
trop souvent soullées, ou pétrifiées, ou
glacées C'est la conviction la plus pro-
fonde, ce ront les souvenirs les plus pénibles
qui me dictent aujourd'hui ces paroies. C'est
le cosur navré de ces souvenirs que je déclare
ici que, si j'étais père, j'aimerais mieux voir
tres enfauts croupir toute leur vie dans
l'ignorance et Poisiveté que de les exposer a
Pborrible chance,que j'ai courue moi-même,
d'acheter un peu de science au prix de la foi
de leurs pères, au prix de tout ce qu'il y
aurait de puretc et de f'ralcheur dans leurs
üraes, d'honneur et de vertu dans leurs
coeursn.Pour échapper au danger et au
dégoüt que provoquent en lui ces com
pagnons, peut rester fidéle a son idéal,Char
les s'isole, eberche le secours de saines et
fortes amitiés, recourt a la prière et se livre
a un travail acharué.
II a en horreur les relations mondaines,
les insipides soirées, les vaines distractions
que trop souvent sa mère elle-même veut
lui imposer. On se figure, ócrit-il a seize
ans, que j'ai besoin de distractions, et Pon
cberche a me jeter dans des futilités et une
parasse qui me font horreur.Et ailleurs
Je me détourne avec dégoüt et ennui de
cette gaité factice, et cette dissipation per-
pétuelie qui règne dans la plupart des socié-
tés de ee monde
Cepeudant, il lui faut des amis sa jeu-
nesse est remplie des plus nobles et des plus
tendres amitiés Ces amis, il ne les choisit
pas au h&sard ils doivent avoir une vérita-
ble sympathie pour ses opinions religieuses
et morales,partager ses hautes vues et sa vie
de travail. Avec eux, il entend bien ne pas se
soullier dans la boue. Nos moeurs, écrit-
il en 18-27, a Pftge de dix-sept ans, dans un
pacte qu'il passé avec le premier d'entre eux,
Cornudet, après s'êtreapprocbé avec luide
la Sainte_Eucharistie,-— seront exemptes de
tout reproche pratiquant ouvertement la
religion et dévoués au culte de la liberté,
nous ne souillerons pas cette sorte de sacer-
doce par des désordres -401 nous dégrade-
raient autant qu'ils nous rendraient malheu-
reux II exige de ceux avec qui il s'est lié,
qu'ils Pavertissent sans ménagement et
sur le champ, de tout ce qu'ils verront de
repréhensible en lui C'est sur eux qu'il
s'appuie dans ses heures de détresse mora'e,
dans les crises de découragement auxquelles
Texpose sa nature inquiète et passionnée. A
son tour, il les stimule, les entraïne a l'étude
et a la pratique du bien. Avec eux, il déve-
loppe son idéal, et a Fun des meilleurs qui
lui écrivait en 1830 qu'il n'avait plus, lui,
Montalembert, a s'eccuper de progrès a
faire, il répond avec indignation Quelle
cruauté Quoi 1 Vous vous résignez ainsi
avec la meilleure foi du monde a me voir
rester perpétuellement dans l'odieuse médio-
creté oü je suis maintenant... ne jouant
aucun role, ne sachant rien a fond, ne ren-
dant service a personne. Grand merci de vos
compliments! Je vous les rends avec dédain!
Je les repousse 1
Dans l'entretemps, il s'abandonne, avec
une ardeur dévorante, a la fièvre du travail
qui l'emporte. A rinstitution St-Barbe, oü
il prépare son baccalauréat, il se trace un
ordre du jour qui comporte quinze heures
d'ótude. Ce n'est pas lui qui se contentera de
satisfaire strictement aux exigences de l'exa-
men. Quand, en 1830, il est occupé a sa
licence en droit, nous le voyons proliter de
toutes les occasions que lui offre Paris pour
s'instruire. II suit les legons des plus célè-
bres professeurs de l'époque, Villemain,
Guizot, Jouffroy, Cousin, Michelet, et bien
d'autres. II aborde même la médecine J'ai
commencé mes études anatomiques avec
Rio, écrit il a son ami Lemarcis,c'est-a-dire
que j'ai £été avec lui au cabinet de méde
cine... J'y retournerai trois fois la semaine...
Dans quelque temps, viendra la dissection.
Vous voyez que je donne dans l'horreur
Ses voyages même, qu'il entreprend a con-
trecoeur paree qu'ils bouleversent ses pro-
jets de travail, il les consacre encore l'étu-
de. Aprè3 son baccalauréat, devant rejoindre
ses parents en Suède, il profite de l'occasion
pour se mettre au courant de l'histoire reli-
gieuse du pays, de ses institutions politiques
surtout de l'organisation et du fonctionne-
ment des Etata généraux.
A suivre.
US JS|; ||P| pH ->•* V j
Un dernier travail de propagande que nous j
voulons signaler, le plus simple de tous mais
non le moins efficace, et qui a le grand mé
rite d'être a la portée de tous, c'est d'affirmer
partout et toujours, simplement et sans
ostentation, mais nettement et courageuse-
ment, par ses actes avant tout, sa foi catho
lique.
L'Eglise d'ici bas est l'Eglise militante, et
son divin Fondateur a voulu que sa Croix
füt a jamais un signe de contradiction parmi
les hommes. On l'a dit avec infiniment de
raison les seules causes qui meurent sont
les causes pour lesquelles on ne meurt pas
La Franc-Maconnerie, cette avant-garde
de l'arme'e de Satan, le sait et en tient compte.
Aussi tous ses efforts tendent-ils, a ruiner le
règne du Christ sans l'attaquer de front, du
moins au regard des masses, mais en recou-
rant a une feinte neutralité qui endorme les
me'fiances. Or, le but et l'aboutissement fatal
et rapide du règne de la neutralité c'est l'in-
différence religieuse. Le Christ passé sous
silence c'est le Christ méconnu, car c'est en
Lui qu'il nous faut vivre in Ipso vivimus,
movemuret sumus Celui qui nest pas
avec le Christ est contre Lui.
II vaut infiniment mieux que le Christ soit
discuté plutot que laissé de cöté. Que le
catholique Lui accorde done dans sa vie
publique la place qui Lui revient et qu'il
Lui accorde dans sa vie privée. Qu'il se fasse
un devoir de L'escorter lorsqu'II traverse nos
rues, un honneur également d'escorter l'image
de son auguste Mère.
Mais si les petits enfants d'Ypres ont été
gatés les tout jeunes, ceux qui croient
encore ou feignent de croire a l'innocente
supercherie des parents, les enfants
d'Ypres en général, de tout Sge et de tout
sexe, n'ont pas été oubliés.
Cette fois, ceux qui ont joué Saint-Martin,
ce furent les e'lecteurs communaux. Et, de-
vancant de plusieurs semaines la date con-
I sacrée, ils ont gratifié la ville d'Ypres d'une
Saint Martin plus épatante que jamais un
assortiment, trié sur le volet, de huit con
seillers communaux, point ramollis, décidés
a aider M. Colaert et ses échevins a parfaire
et a couronner l'oeuvre, si bien en cours,
d'apaisement, d'embellissement et d'assaini»-
sement de notre petite ville, si attachée au
culte du grind Saint Martin.
Oh merci, Saint Martin
On signa'ait dernièrement une guérison
surprenante obtenue par la suggestion, dans
une patite ville des environs d'Ypres.
II s'agissait d'une jeune fille arrivée au
dernier terme du dépérissement.conséquence
forcée d'une inappétence presque absolue.
Alors que lee drogues prescrites par diffé
rents mólecins n'avaient amené aucune
r> u j- 1 t I. amelioration,uq dermer médecm fut appele,
Qu il preche d exemple pour faire observer
choisi par la malade elle-meme et possedant
toute sa confiance. Celui-ci reconnut, du
le repos dominical et la sanctification du
jour du Seigneur. Qu'il ne laisse pas sans
protestation les blasphèmes, ni sans riposte
les attaques contre la Religion.
Quen chemin de fera table d'hötepar-
tout, il se comporte en chrétien, observant
les usages Chretiens de prière et d'abstinence,
s'interdisant les mauvaises lectures, ne pro-
fér ant qu'un langage foncièrement chrétien.
Cette affirmation publique de notre Foi
portera ses fruits, non seulement en arretant
les entreprises de ceux dont l'audace n'est
faite que de notre lücheté, mais encore en
encourageant la fidélité des faibles et des
timorés, et en ralliant ceux qui s'orientent
volontiers du cöté du vent qui souffle.
Nous sommes en Belqique, en Flandre
surtout, l'immense majorité.
II faut que les masses, les flottants princi-
palement, en aient l'impression.
premier coup d'oeil, a quelle malade eta
quelle maladie il avait affaire. Aussi s'em-
pressa-t-il de recourir a la suggestion.
II persuada sa cliente de ce qu'elle n'avait
aucune maladie, mais qu'elle se laissait tout
simplement mourir de faim. Il lui ordonna
done de manger comme tous les gens bien
portants. Elle obéit et guérit.
Voila certe3 une guérison a l'actif de la
science médica'e. La suggestion fait partie
de son arsenal,et il n'y a pas lieu ici de crier
au miracle.
Mais de ce que des guérisons, parfoia
surprenantes, s'opèrent par lemoyen de la
suggestion, les libres-penseurs, déroutés par
I les guérisons miraculeuses de Lourdes, ont
t trouvé bon d'expliquer ces dernières par
i ladite suggestion. lis se sent bien gardés de
signaler, a l'appui de leur assertion, aucune
f guérison analogue opérée par la suggestion,
- sans le concours du Ciel.
j La suggestion ne mérite même pas tou-
1 jours la confiancequ'y mettent les mécréaats
I aux abois. Témoin l'aventure survenue der-
merement a un parfait Gaudissart, commis*
II a done encore fait des siennes, le grand voyageur de profession.
Saint qui dispute a la bonne Vierge de Tuine
le plaisir de gater célestement les braves
enfants d'Ypres.
II a bourré de bonnes choses les bas sus
pendus avec confiance, en ex-voto suppliants.
Et ce qui ne pouvait trouver place dans les
bas, il l'a semé sans fa^on dans l'ütre familial,
voire dans celui des bons-papas-gateau et des
oncles-sucre.
Toujours soucieux de l'actualité et des
goüts r.ouveaux, le bon Saint Martin n'a pas
manqué de mêler quelques aéroplanes, diri-
geables et planeurs Wright, dernier modèle,
aux poupées, tambours, jeux d'oie, etc. qui
constituent toujours le gros de son assorti
ment.
Mais par une attention aussi transparente
que délicate pour ceux qui administrent sa
bonne ville d'Ypres, il a prodigué surtout,
cette année, les jeux de construction et les
tirs a la cible.
II y eut même quelques cartels
inodores.
Ce qui manquait seulement, c etait un bon
appoint de charettes omnibus, de quoi
desservir, tous les jours, tous les quartiers.
Après tout, Ton comprend que Saint Mar-
tin, déja trop chargé de nouveautés, n'ait pas
eu cure de s'encombrer de pareilsrossignols..*
Notre homme voyageait, en chemin de
fer, en compagnie de quelques autres
voyageurs qu'il ne connaissait pas et parmi
lesquels un de nos amis. On parlait de gué
risons extraordinaires et de suggestion.
La suggestion, dit Gaudissart, est une
I puissance merveilleuse aux mains des gens
avertis et qui connaissent tous les rouages
de cette machine excentrique oü 1'on fabri
que des prodiges. Tenez: moi même j'arrive
un jour chez une cliente, Madame X... a
V...Elle avait la figure entourée dans sa
longueur d'un large bandeau, fait de cache-
nez, de ouate, de serviettes, etc., oü 66
cacbait la boursouflure d'une joue défigurée.
Vous avez mal aux dents, madame, lui
dis-je 1
Oui, Monsieur, bien mal depuis deux
jours.
Voulez-vous que je vous le fasse passer?
C'est inutile, rien ne me réussit. J'ai
tout fait.
Je réussirai.
Peut-être I
Quand je vous le dis. Dites-aoi seule
ment Avez-vous la foi
La foi Quelle foi
Oui, c'est a dire, croyez-vous qu'il se
passera
Ahdiable oui, monsieur, je crois qu'il
se passera. Je ne vais pas, bien sür, garder
SSI
JOURNAL
YPRES
Organe Satholique
r^rtmanWwi
"««uin
de l'Arrondissement