Au Poulailler. Science populaire. La Pasteurisation du Lait. Nous avons parlé dans de pré- cédentes causeries de la basse- cour au point de vue de l'instal- lation et de l'hygiène. Nous ajou- terons quelques mots a ce sujet. Le sol du dortoir recevra com- me nous l'avons dit, une matière absorbante quelconque permettant le nettoyage facile et Penlèvement aisé des déjections. Ces derniers ont une valeur fertilisante assez élevée, elles sont riches en azote, acide phosphorique, potasse et chaux éléments les plus indis- pensables la plante. Voici d'après E. Wolf la com position chimique des déjections du poulet et du pigeon comparée a celle des déjections du cheval. Pour 1000 parlies dedéjections, il y a 11 faut ajouter a ces éléments, le sodium, les combinaisons sulfu- reuses, la silice et le sable. On voit par les chiffres précé- dents que la poulenée est un engrais trés concentré dont il faut éviter l'emploi direct sur les cul tures. II est done avantageux de la mélanger a une matière inerte. On ernploie a eet usage, nous l'avons déja dit, d'ailleurs, le sable, lacendtée, ietan, les aiguil les de résineux, latourbe. La cen- drée et le sable ont l'inconvénient d'être lourds et la première fait parfois beaucoup de poussières. Le tan est d'un bon usage si l'on peut le trouver a peu de frais. Les aiguilles de sapins sont trés bon nes également, quoique leur dé- composition lente dans le sol soit un inconvénient. La tourbe est a notre avis la lhière idéale. Elle a un trés grand pouvoir absorbant et elle permet l'épandage facile de l'engrais lorsqu'cn veut en fai- ie une application. On a aussi recommandé de recueillir les déjections chaque jour, ce qui doittoujours se faire d'ailleurs et de les placer dans de vieux tonneaux oü on les alterne avec du platre. Dans leur parcours les volailles doivent trouver du sable, du gra- vier et de la chaux. Les premiers sont utiles pour faciliter la diges tion. La dernière entre pour une large part dans la formation de la coquille des ceufs, aussi est-il trés bon de jeter dans un coin des coquilles d'huitres concassées,des platras de démolition, etc. Si l'on veut rendre aux poules la coquille des oeufs consommés k la maison, il est a conseiller de les sécher au feu et de les réduire en petits morceaux. Distribuées entières, les coquilles peuvent amener chez certaines poules la manie de manger leurs oeufs ce qui est assez désagréable pour l'éleveur. On verra en étudiant l'alimen- tation que les matières azotées surtout sont indispensables aux volailles. Les poules de ferme ayant un grand parcours trouvent partoutbeaucoup d'insectes. Elles consomment aussi énormément de verdure. Dans les parquets et les élevages restreints on doit suppléer a l'in- suffisance de ces éléments par des apporls extérieurs. On donne k ce propos avec avantage aux volailles de Ia farine de viande. On a aussi proposé des verminières artificiel- les. Ce sont des tranchées dont le fond est disposé en pente de manière que la plus grande profondeur soit vers le milieu. On remplit ce fossé de détritus divers litières, verdures, pailies, balles d'avoine, etc. Les vers ne tardent pas a s'accumuler dans ces matiè res en décomposition et on trouve la une excellente nourriture pour la volaille. Au début on a soin de retourner assez souvent la couche superficielle, mais au bout de peu de temps les poules font elles mê j e cette besogne. Enfin disons en terminant que M. L. Bréchemin dans son bel ouvrage Poules et Poulailler propose comme désinfectant la naphtaline k l'instar de ce qui se pratique notamment k l'établisse- ment russe d'aviculture de Liésnoï. La, dés qu'un animal est attaqué par les parasites, en le frotte avec la naphtaline. Ce produit bien connu d'ailleurs pour son odeur caractéristique est une matière cristalline extraite du goudron de houille. Pour l'utiliser comme désinfectant on la fait dissoudre dans l'alcool ou la térébenthine. A nos aviculteurs d'en faire l'essai. Les Microbes Nécrologie. comptede certaines propriétés spécifiques que possèdent certains aliments et au moyen desquelles ils peuvent influer sur la santé des animaux ou sur la qualité des produits. C'est%insi que le tourteau de cocotier donne de Taróme au beurre que la farine de coton mal employée peut causer des intoxications, etc. F. PlRARD. Ingénieur agricole. (Reproduction réservée). Dans le Gardener's Chronicle on pré- conise l'emploi desfeuilles fioissées de laurier pour éloigner et détruire les puce- rons. On laisse ces feuilles entte les plan- tes durantune nuit, par exemple. On peut s'en servir également pour protéger les plants en pots. Les araignées rouges qu'on trouve parfois en grande quantité dans les bacs a melons disparaissent également.si l'on met ces mémes feuilles, durant deux heures environ, entre les plantes. Eau Mat. organiques Phosphates Azote Potasse Chaux Magnésie Poulet 560 255 15,4 16.3 8.5 24.0 7.4 Pigeon 519 308 17.8 17.6 10.0 16.0 3.0 Cheval 710 245 2.1 4.5 5.2 5.7 1.2 Avicola. (Reproduction réservée). La Pureté des margarines végé- tales. D'après le Journal d'agriculture tropicale de juillet 1911, un millierde cas d'empoisonnements se sont produits l'hiver dernier en Allemagne, la suite de la consommation de margarin&végé- tale. A ce sujet l'on a accusé, k tort, la mauvaise préparation par les indigènes dont serait l'objet l'huile de palme et l'on a parlé de beurre de coco tiré de coprah boueux, pourri ou calciné. La cause de ces empoisonnements a été heureusement trouvée; elle aurait été reconnue comme provenant de l'emploi fait par erreur d'une fausse cardamone, trés répandue dans l'Inde, extérieure ment sembable k la véritable cardamone de Ceylan et qui donne naissance une huile connuesous le nom de graisse de Maratti. Le lait est un liquide éminemment altérable, il est facilement influencé dans ses qualités par les agents extérieurs par- mi lesquels les micro-organismes tien- nent le tout premier rang. Ces infini- ments petits trouvent dans le lait un excel lent bouillon de culture, dont ils déconx posent les principes immédiats. II s'y multiplient avec une rapidité extraordi naire ainsi que le prouve J'exemple sui vant emprunté AM. de Freudenreich. Un lait contenant 9000 microbes par centimètre cube, immédiatement après la traite, eri renfermait a 15°. Après 1 heure 31.750 2 - 36.250 4 40.000 7 60.000 9 120.000. 27 5.000.000 Ces microbes peuvent avoir plusieurs origines: ils peuvent provenir de la vache elle-même lorsque eet animal est atteint d'une maladie contagieuse comme la tuberculose, la mammite, la peste bovine, le charbon etc.mais, ils proviennent surtout de l'extérieur ce qui se comprend aisément lorsqu'on réfléchit un instant aux conditions dans lesquelles vivent souvent les vaches laitières au point de vue de la propreté et de l'hygiène. Parmi les mi crobes amenés ainsi par voie externe il faut citer, outre certaines bactéries udles, des microbes de maladies comme ceux de la cocotte, de la diphtérie, de la fivre typhoïde, de la variole, du choléra, de la scarlatine, etc. Enfin, il y a les ferments lactiques et caséiques qui ne sont pas dangereux par eux mêmes, mais qui al- tèrent le lait pour en faire un aliment nuisible. Chez la vache tout a fait saine - ce qui ne se rencontre pas couramment puis- qu'en Belgique, déja 65 '°/0 des animaux réactionnent a la tuberculine - le lait ou pis devrait être exempt de bactéries. II n'en est rien, car les germes du dehors pénè- trent dansles trayons et vont se multiplier dans la mamelle avec une rapidité d'au- tant plus grande qu'ils trouvent la un milieu excessivement nutritif et unetem- pérature trés convenable pour leur évo- lution. D'après cela, on comprendra facilement pourquoi dans la traite, les premières por tions de lait sont beaucoup plus riches en microbes que les dernières.Il est done trés rationnel de laisser couler par terre, ces premières portions de lait ainsi que le font les trayeurs. Afin de réduire dans une large mesure le développement des microbes et la con tamination du lait, le cultivateur doit veiller avec soin a ce que toutes les me- sures de propreté et d'hygiène soient observées non seulement dans la chambre k lait, mais aussi a l'étable. Les murs seront blanchis a la chaux plusieurs foisparan, le pavage des locaux sera soigneusement entretenus et on ne laissera séjourner dans la laiterie aucun produit pouvant altérer le lait soit par l'odeur, soit par 'le contact.En unmot, il faut en laiterie être propre,très propre toujours plus propre. «La propreté de tous les vases et ustensiles, dit M.Fleisch- mann, la propreté des chambres a lait, du plancher, du plafond, des parois des coins et des recoins, la propreté de l'air, la propreté dans toutes les opérations et manipulations du lait est la première des conditions de réussite A l'heure actuelle, le travail du lait se fait surtout en commun dans les laiteries coopérativesaussi, malgré tous lessoins que l'on apporte dans la récolte, le lait reviendra toujours contaminé a la ferme silasociété laitière ne prend pas certaines précautions de stérilisation. Ces mesu- res sont indispensables, aussi dans les exploitations particulières oü malgré tous les soins voulus le lait peut parfois être contaminé par une maladie de la vache. II est done nécessaire pour être certain de ne pas avoir d'accident dans la con servation et dans l'utilisation de ce pro- duit de détruire les microbes ou d'en ré duire fortement la quantité en pratiquant la stérilisation oula pasteurisation du lait Dans la première de ces opérations tous les microbes sont détruits, mais ce résultat s'obtient assez difficilement par ce que le lait porté a une assez haute température et y maintenu longtemps perd de sa valeur alimentaire. On se borne done a pratiquer la pasteurisation en portant le lait au ha/in marie a ioo° pen dant un certain temps. La plupart des microbes pathogènes actifs sont détruits ou rendus inertes,de même d'ailleurs que beaucoup de ferments du lait. Les spores seules résistent et peuvent de nouveau se développer si on leur en donne le temps ou la possibilité. La pasteurisation des crèmes est aussi trés avantageuse ainsi que l'ont établi M M. Henseval et Marcas l'ancienne station laitière de Gembloux. Cette opéra- tion se fait a 70-85°. Elle détruit beaucoup de microbes et permet de conduire facilement la ma turation des crèmes paree qu'on peut leur incorporer des cultures de ferment lactique pur ce qui nmène l'obtention d'un beurre de qualité régulière et supé rieure, de conservation plus longue dont le rendement se trouve aussi légèrement augmenté. En dehors des altérations par les mi crobes, le lait peut perdre de ses qualités par d'autres causes parmi lesquelles il faut citer l'absorption par les vaches de certains aliments qui donnent aux pro duits laitiers un goüt, une couleur ou un aspectdéfectueux. C'est la une question sur laquelle nous reviendrons prochaine- ment. The Dairyman. Reproduction réservée.) Le meilleur moment poui tuer le volaille est le matin. On prend l'oiseau au pou lailler avant qu'il ait eu le temps de man ger. Si ceci n'est pas possible, il est bon de l'enfermer dans une écurie ou ailleurs et de ne le sacrifier qu'au bout de quelques heures. Le mot microbe si souvent employé dans le langage courant, n'est guère uti- lisé que pour indiquer les êtres micros- copiques monocellulaires, parasites des organismes vivants, chez lesquels ils pro- voquent des dérangements ou des lésions organiques. Au sens scientifique du terme, les microbes sont des organismes microscopiques comprenant des algues, des champignons, des moisissures, des levures, etc. Ce sont en un mot des micro-organismes qui provoquent les fermentations si diverses que l'on ren contre de la leur nom de «ferment». On classe les microbes en Saccharo- mycètes ou Levures et Schizomy- cètes ou «Bactéries». Jetons u:i coup d'ceil sur ces derniers. Les bactéries sont des êtres placés a la limitedes deux règnes et semblent appar- tenir, a l'un et a l'autre. On les rattache cependant généralement au règne végé- tal et les savants Naegeli, de Bary, Cohn, etc. en font des champignons dont le corps ou Thalle se réduit a une cel luie unique pouvant affecter diverses formes, sur lesquelles .on se base pour les classer. On a ainsi 1) les Micrococcus constitués par des cellules isolées de forme sphérique, ovoïde ou ellipsoïde. Ces éléments peuvent être réunis par deux (Diplocoques), en chainettes (Strep- tocoques) ou en grappes (Staphyloco- qups). Les individus assemblés en grand nombre forment des colonies ou Zöoglées de dénomination variable avec l'aspect qu'elles offrenten formes de cubes, on a la Sarcine en forme de mamelons c'est l'Ascocoque rêunis en chainettes et entourés d'une gelée, c'est le Leuconostoc 2) Les Bacilles courts cylindres dont la longueur atteint un petit nombre de fois la largeur; 3) les Leptothrix» en forme de filaments ramific's; 5) les «Spiril les cellules allongées plus ou mois con- tournées sur elles-mêmes. Les bactéries sont généralement de simples cellules ne mesurant d'ordinaire, que quelques millièmes de millimètre et même des fractions de cette quantité. On sait que le millième de millimètre ou Micron est l'unité de grandeur en microscopie. On le représentepar la lettre tre grecque Mu L'enveloppe de la celluie bactérienne est plus ou moins xnince le protoplasme paraxt hyalin chez les jeunes cellules, granuleux dans les microbes Agés. Au point de vue de la forme un grand nom bre de bactéries sont hétéromorphes e'est-a dire qu'elles jouissent de la pro- priété de changer de forme, si le milieu ou les conditions dans lesquelles elles se trouvent moinentanément ne sont pas ceux convenant a leur développement normal. Beaucoup de bactéx'ies peuvent se mouvoir dans les liquides. Les unes se meuvent. si rapidement, qu'on trouve k peine ie temps de les examiner d'autres se meuvent trés lentement et sont douées d'un mouvement d'oscillation et de trans lation. Certains spirilles tournent comme le fait un tire-bouchon ou ondulent cotn- me le corps d'un serpent. Les Micro coccus ont souvent un mouvement de trépidation bien prononcé et certaines cellules microbiennes possèdent des cils vibratiles qui aidènt a leur translation, dans le milieu oü elles se trouvent. Ainsi que les autres êtres, les microbes out besoin pour vivredela présence de l'oxygène seulement, alors que certains d'entre-eux dits aérobies vivent au contact de l'air, d'autres appelés «anaéro- bies ne peuvent vivre, se développer et se multiplier qu'a l'abri de l'air. Ils pren- nent l'oxygène nécessaire dans la matière oü ils vivent. Beaucoup de bactéries peu vent vivre alternativement en présence ou en l'absence de l'air c'est le cas pour le bacille typhique Comme toutes les cellules, les bactéries sont formées de principes hydrocarbonés a base de carbone, d'hydi'ogène et d'oxy- gène de matières albuminoïdes renfer- mant en plus des trois corps précédents, del'azote,du soufre ou du phosphore; des matières minérales et de l'eau. Tous ces principes doivent se rencontrer dans les milieux oü la celluie se développe, et il faut noter qu'étant privéedechlorophylle, la celluie mici obienne ne peut décompo- ser l'anhydride parbonique de l'air elle puise son carbone dans les composés complexes tels que sucre, amidon, cel lulose, etc. Enfin, on connaxt certaines bactéries vivant dans un milieu essentiel- lement minéral. F. de Vineski (Reproduction réservée). La science agricole a subi dans ces derniers temps deux pertes considéra- bles: Le professeur Kellner, Directeur de la Station agricole de Möckern, prés de Leipzig, est mort d'une congestion céré brale, k l'age de 60 ans. C'est Kellner qui a établi les nouvelles théories de la nutrition des animaux. Comme nous l'avons exposé dans un de nos Supplements agricoles, il a basé le rationnement des animaux domesti- ques sur l'équivalent féculien. Cette innovation a rencontré beaucoup d'ob- stacles et ce n'est que grace aux efforts de Kellner que nous la voyons généra lement admise au moment oü le grand savant s'est endormi du dernier som- meil. La France perd également un agro- nome, universellement connu, M. Gran deau mort l'age de 77 ans. M. Grandeau a commencésa carrière, en 1868, comme professeur de Chimie agricole a l'Université de Nancy. 11 y établi une station expérimentale, la pre mière en France. En 1888, il fut nommé Inspecteur général de l'agriculture en même temps que professeur k Paris. Ses études spé- ciales eurent d'abord comme objet la nutrition des plantes, ensuite l'alimen- tation du bétail. La mort de Grandeau constitue une perte non seulement pour la Franse, mais aussi pour l'agriculture moderne et universelle.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1911 | | pagina 6