Téléphone 52
Téléplione 52
Samedi 10 Février 1912
le N° 10 centimes
47 Année f\° 4720
Dispositif du Carême
Ce que lit la Jeunesse
Psychologie
m.
Deux Sour ires
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Eu vei tu des facultés spéciales que N0119
avons revues du Saint Siège. Nous accor-
don8,durant le Carême de la présente année,
les dispenses suivantes
I. II est permis de faire usage de beurre
el de laitage, couame aussi de graisse fon-
due, tous les jours du Carême.
II. II est permis de manger des oeufs tjus
les jours, excepié le Mercredi des Cendres
et le Vendredi-Saint. Les personnes tenues
hu jeüne ne peuvent en manger qu'une seule
lois le jour, en dehors des Dimanches, et
cela au repas principal,et non a la collation;
ce qu'elles doiveat aussi observer les autres
jours de jeune pendant l'année. II est permis
do se servir d oeufs pour préparer d'autres
111 ts, tous les jours du Carême.
III. Nous permeltons l'usage de la viaude
1 s Dimanche, Lundi, Mardi, Jeudi et
Samedi de chaque semaiDe; excepté le
Samedi des Quatre-Temps (2 Mart) et le
Samedi-Saiut. Les personnes tenurs au
j( üne ne peuvent manger de viande qu'une
seulo fois le jour, en dehors des Dimauches
f t cela au repas principal, et non a la colla
tion il cn est de même du bouillon et du
jus de viande.
IV. II est défendu, même a ceux qui
peuvent faire gras, de manger de la viande
et du poisson au mcme repas, non seulement
tous les jours du Carême, y compris !es
Dimanches, mais encore tous les autres
jours de jeune pendant l'année.
V. On est oblige de réciter trois Pater
ct trois Ave et une fois les actes de Foi,
d'Espérance, de Charité et de Contrition,
cheque jour qu'on profitera de la dispense
de manger de la viande.On pourra cepeDdant
se libérer de cette obligation, en versant
dans le tronc du Carême, une aumöne,
chacun selon sa dévotion.
VI. Nous accordons aux militaires de
tout grade, a leurs femmes, a leurs enfanls
et a leurs domestiques, aiDsi qu'aux autres
personnes attachées de fait au service mili
taire, la permission de faire gras tous les
jours de l'année, excepté le Vendredi-Saint
L'usage des oeufs leur est permis tous les
jours sans exception.
Aux militaires Nous assimilons les gen
darmes, les douaniers et les agents do la
police urbaine de service actifles gardes
forestiers, les employés en service sur les
trains des ehemins de fer et sur les trams,
lts employés techniques de l'administration
des télégraphes et telephones an service actif
le long des lignes, les facteurs de la poste,
les employés des accises en activité et les
bateiiers.
Nous accordons la même dispense 1° a
ceux qui logent et nourrissent la troupe
durant les manoeuvres ou en d'autres occa
sions de ce genre.
2° Aux ouvrieis occupés aux hauts-lour-
neaux, aux fours des verreries, daus les
miues et les carrières.
Vil. Nous croyons devoir rappeler a tous
los diocésains que les j^urs de jeüne, outre
le Carême, sont les Mercredis, Vendrediset
Samedis des Quatre-Temps, les Vigiles de la
Pentecóte, de l'Assomption de la Sle Vierge,
de la Toussaint et de Noëlet que tous les
Vendredis de l'année il est défendu de
manger de la viande, a 1 exception de la
Noël et de la CirconciBion de N.-S. (I Jan
vier), lorsque ces fêtes tombent un Vendredi.
VIII. Vu les circonstances du temps, et
en vertu des pouvoirs spéciaux de N. S.
Ipère le Pape Nous a accordés, Nous per-
mettcns a tous nos diocésains de faire,
-cette antfée.usage de viande,même plusieurs
fois, les jours de saint Marc et des Roga
tions,
Pour les mèmes motifs et en vertil des
mèmes pouvoirs, Nous permettons, jusqu'au
Carême de l'année prochaine, a tous nes
diocésains de faire également usage de
viande, même plusieurs fois le jour, tousles
Samedis en dehors du Carême, qui ne sont
pas des jours de jeüne.
IX. Nons accordons a tous les curés et
confesseurs le pouvoir de dispenser dans des
cas particuliere, en tout ou en partie, du
jeüne et de 1 abstinence cu de changer ces
obligations en d'autres oeuvres de piété, a
condition que la demande se justitie par
un motif raisonnable et ne provienne pas
uniquement de la crainte qu'inspire la mor
tification chrétienne. Cette dispense ne peut
s'étendre au dela d'un an.
Les ma'ades et les personnes faibles de
santé Beiègleront d'après les ordonnances
d'un médecin consciencieux.
X. Conformémeut au désir du Souverain
Pontife, Nous engageons les lidèles, qui
feroot usage de ces dispenses, a multiplier
leurs bonnes ceuvres et surtout a observer
exactement le précepte du jeüne et de l'ab-
stinence.
i
igï gjs jfi gjs ggs ps fjp' fgs pi
Nos jeunes filles modernes affeclent un
grand dédain pour les livres (iblaucs*, écrits
a leur intention. Cela n'empêche que le
virginal parterre de ceux-ci s'orce chaque
jour, d'une fleur nouvelle. Certains auteurs
ont la spécialité de ces romans genre Journal
de Demoiselleset leurs noms sont appré-
ciés mais résultat imprévu ils ne le
sont point par celles a qui ces ouvrages f'u-
rent dédiés.
On sait, d'autre part, que les revues pour
les jeunes filles n'eurentpas de succes, non
plus que les theatres blancs la majorité
de nos jeunes contemporaiues ne peut se
résoudre a passer pour naive.
II existe, cependant, toute une categorie
de jeuues filles que ne re'pugne pas la lec
ture des livres iogénus mais elles avouent
qu'ils ne les intéressent plus. Nous verrons
tout a l'heure pourquoi.
Auparavant, et sans chercher d'abord si
ces tnnocentes histoires n'ont pas mérité
leur 8ort,reconnaissons que cette diminution
de la clientè'e des livres de jeunes filles tient
au fléchissement de l'idée religieuse dans
l'éducation moderne. Ce qui le prouve, c'est
la persistence du gout pour les romans chas-
tes, dans les milieux oü la conduite est
d'accord avee descroyances sincères, oü l'on
accepte la discipline morale imposée par
l'Eglise, oü l'on n'a pas ce que M. Jules
Lemaitre a si justement nommé, la piété
sans foi La, on sait que les mauvaises
lectures sont défendues, et, tel un bon soldat
qui ne dispute pas la consigne, même, si
elle lui parait sévère, on se soumet a une
autorité qui ne peut ni se tromper ni vous
tromper
Dan3 les classes populaires, cette vérité
est encore plus frappante. La jeunesse que
moralise la religion luit les mauvaises lectu
res. Mais l'autre, la foule des jeunes gens
et des jeunes filles, livrés aeux-même, sans
trein moral pour arrêter les curiosités, n'a
que l'cmbarras du clioix entre ces produc
tions corruptrices qui tentent les instincts
les plus bas et s'aggravent d images brutales
oü le goüt nest pas moins offense que la
morale.
Si eoupableB que soieut ces marchands de
papiers malsains qu'une trop grande indul
gence laiBse poursuivre en paix leur mépri-
sable.commerce, on peut trouver dans la
laideur même de leur grossièreté, des cir
constances atténuantes ces gens, évidem-
ment, sont amputés du sens moral au point
de n'en plus posséder aucun vestige.
Mais comment qualifier les autres, ces
lanceurs de journaux soi disant littéraires,
qui se font une spécialité de rccueillir. dans
la boite aux ordures,des «faits divers les
plus Bcandaleux, les plus répugnants, pour
les narrer avec complaisance, les étaler lar-
gement sous les yeux d'ua public avide
d'horreurs Que penser de ces feuilles oü le
mot d'ordre donné aux ciuteurs se formule
par ces mots faites lestes f Que dire de
ces auteurs distingués qui, après avoir eu le
tort d écrire certains livres, commettent la
faute, plus grande, de les laisser paraitre
dans des collections a bons marchés," oü ils
saveut qu'ils seront achetés par la jeunesse
Si nous laisson8 le peuple pour regarder la
bourgeoisie, nous y voyons a peu pièsle
même deplorable relêcbement. Dans beau-
coup de families, on laisse les enfants lire
tout ce qu'ils veulent, sous le mauvais pré-
texte qu'ils n'y comprennent rien. II n'y a
qu'a réfléchir pour réfuter cet argument.Ou
ajoute: «Si nous leur défendons une lecture,
nous les poussons a la faire en cachetic.
Nous en tombons d'accord mais l'éducation
a dQ fa^onner 1'ame de telle sorte quelle
sacbe résister aux lentations.
Aujourd'bui, bien des mères ont abdiqué
devant l'indépendance agressive de leurs
ff Hos. Certaines déclarent, avec un sourire
amusé«Je lis ce livre... ma fille me l'a
prêté.
-
Dars son roman La BarrièreM. René
Bazin a mis en iumière.de facon vivante, cet
illogisme inconscient d'un trop grand nombre
de parents. A l'une de ces beures solennelles
0C1 va se decider l'avenir du fils devenu bom-
me,celui.ci,froissépar des reprocbes.déclare
a son père et a sa mère Oüi, j'ai été la
petite idole étourdie de cadeaux Mais après,
qui m'a soutenu dans mes resolutions naïves?
J'ai lu tout ce que j'ai voulu. Ilpourrait
ajouter Et je vous ai vu lire n'importe
quoi.» En tffet sa mère ouvre en sa présence
des romans qu'elle blame ensuite; mais pour
quoi les lit-elle Dans sa loyauté ingéuue,
l'enfant a été oblige de se demander pour
quelle raiso 1 alors qui! y a des feuilles hon-
nêtes, soutenant les saines traditions, ses
parents achètent celles qui les amusent le
plu3, on sait par quels moyens II a graudi
II a fait comrne eux. Et ii gémitdoulou-
reusementA présent, c'est fini de mon
Sine chrétienne.
Revenons a nos livres«blancs». Certes,ils ne
rappellent en rien ces vertueux livres de prix
que nous retrouvons, parfois, au fond d'une
armoiie vénérable,dans l'ancienne maison fa
miliale, et qui furent donnés jadis, a nos
a'ieuls, en témoignage de leurs progrès et de
leur assiduité. Les lisait-on, ces livres édi-
fiants J'en ai vu de bien neufs, malgré leur
êge, et je me doute qu'on a dü les respecter
beaucoup.
Notre adolescence s'est passionne'e pour
Jules Verne, et nos jeunes contemporains,
moins heureux que nous, parce que nos
rêves sont devenus pour eux des réalités, ce
qui est bien moins job, lisent les récits véri-
diques d'explorateurs audacieux des airs, de
la terre et des eaux. j
Mais on a voulu spécialement gater les
jeunes filles, en écrivant pour elles des ro
mans ce qu'on avait négligé de faire autre
fois. A-t-on réussi a leur plaire
Franchement.je crois qu'on a force' la note.
A force de vouloir faire gai on est tombé
dans le conventionnel. Quelqu'un riant sans
cesse devient si fatigant Or, presque tou-
jours, l'héro'ine de ces romans est une sorte
de diabie a quatre, charmante, sans doute,
mais qu'on ne se soucierait guère d'avoir j
comme parente. Elle représente un type
agacant, avouons-le. Espiègle a outrance et
parlant tort et a travers, elle se fait un
plaisir et une spécialité d'effaroucher les gens
serieux. On imagine avec effroi un intérieur
oü s'agiterait uue de ces personnelles, a qui
son médecin devrait ordonner des douches. 1
Presque toujours, cette jeune personne
tournelatête a un célibataire mür, bonne
pSte de vieux garcon qui se trouve la fort a
propos. Ils commencent par se détester
point n'est de misère que l'aimable enfant ne
fasse souftrir a ce pauvre garcon. Puis, après
la grande scène des aveux, elle se métamor-
phose, et, de de'mon, devient apge. A la
place de ce monsieur, je me me'fierais.
Voila, je crois, le grand défautjdes livres
blancs actuels, ce par quoi ils lassent les
jeunes filles ils sont d'un optimisme force-
un peu factice, et les choses s'y arrangent
ingénieusement, certes, mais par l'effet d'un
mécanisme trop parfait dont Ies rouages n'ont
plus de secrets pjur personne. Ils ne sont pas
vivants I Et notre jeunesse. Je parle de la
meilleure a le sens tres aigu de la^vie.
Alors, il arrive ceci, qui est assez imprévu
c'est que ces livres, qui ne satisfont pas les
jeunes filles, font les délices des grand'
mamans. N'est-ce pas d'une ironie trés amu
sante, un peu inquiétanle, peut être, et bien
symptömatique, en tout cas, queries romans
écrits ad usum pueltce plaisent surtout aux
grand'mèresADRIENNE .CAMBRY.
ifi if if if if if. if if p> if
J'eutendais dire, un jour Gardez-vous
d exprimer telle peusée, vous pourriez bles-
ser tel de vos amis
Conseil commode qui ne prouve pas, chez
celui qui le donnait un bien grand amour de
la vérité.
En effet, le modèle ne se reconnaitra pas
ou se reconnaitra. Dans le premier cas,
pourquoi se repentir de l'avoir dópeint
Dans le second cas, pourquoi ne paB se
réjouir d'avoir p'acé entre soi et lui une
pierre de touche qui permette d'apprécier
une lois de plus le caractère qu'on juge
On ne choque que les petits esprits en leur
disant la vérité sur eux-mêmes. Puissions-
nous nous entendre dire plus souvent nos
vérité3 Nous nous perfectionnerions sans
cesse, et ceux qui nous auraient repris
auraient diininué nos défauts, et par la
augmenté le nombre de nos amis. II est done
trés utile de montrer au procbain ses travers,
pour I'obliger a se regarder au rniroir de sa
conscience. Ce faisant, on est courageux
serviteur du vrai.
Et pour ce faire, mêlons-nous aux foules
sans parti pris de les étudier, et pour le seul
plaisir de nous sentir vivre de leur vie
épanouissons notre ame, étalant au jour ses
fibres les plus délicates. Elle devient alors
récystive aux moindres impressions des
sens, et recoit a chaque instant des chocs
salutaires qui la font vibrer. De ces chocs
doivent naitre nos pensées sur l'humanité.
Si nos jugements ne se produisaient pas sur
des impressions naturelles, ils n'auraient
pas la même valeur générale la perception
d'unseDsne serait point corroborée ou mo-
difiée par celle des autres, et la pondération,
née de la multiplicité de nos sensations nous
manquerait.
Nous apprendrons ainsi a nous juger
nous-même8 a notre juste valeur, et a ne
pas nous aduler. Si chacun demeurait dans
la sphèreque lui assignent ses aptitudes, ce
serait d'un grand avantage pour l'humanité
on ne se permettrait plus tant d'apprécia-
tions ridicules qui faussent le jugement
public. Des spéoialistes jugent avec audace
deomni re scibili Plus ils Bont inex-
perts, plus ils se montrent tranchants la
sufflsance dicte leurs paroles, défaut qui
s'allie a l'humeur malveillante et a l'indis-
crétion. Ce sont des fléaux si vous les
écoutez, ils n'auront rien de plus pressé que
d'aller dire, par vanterie, qu'ils vous ont
sauvé du ridicule. Si vous leur faites la
sourde oreille, ils se vengeront de votre
dédain, en annou^ant partout les con
fusions qui vous atteDdent.
Telle est, de nos jours, comme elle le fut
jadis, la scène du monde Quelle vérité
d'expression
11 est utile de le direQu'il n'aspire a rien
et se tienüe caché dans les coulisses, celui
qui ne sait jouer son role en bon comédien
11 févrierO 5qe anniversaire de la ir« appa
rition de Lourdes
Bénissons l'Immaculée qui daigna, a cette
date immortelle, sourire a la chrétienté, en
la personne de Bernadette Soubirous, et qui
n'a cessé, depuis lors, de subjuguer les pèle-
rins de Massabielle par un reflet permanent
de cet ineffable sourire
j Sans doute, seule la petite bergère de Bar-
très put cueillir directement ce céleste sourire
sur les traits même de l'apparition. Seule
elle fut ravie en extase et arrachee a la vie
matérielle par cette seduction surnaturelle.
Mais qui done s'aviserait de nier que ce
sourire continue de subjuguer les yeux de la
foi qu'il attire a Lourdes, depuis 54 ans,
des foules toujours plus nombreuses qu'il
opère incessamment des prodiges plus éton-
nants encore que ceux qui accompagnèrent
les extases de Bernadette?
Qui done contestera que l'liumble et sin
cere hommage rendu a la souriante Dame se
voit payé en retour par des guérisons extra-
ordinaires, des faveurs de tout ordre, des
graces et des ravissements qui suppriment,
atténuent ou transformerit en joies les pires
afflictions, physiques ou morales, de millions
de malheureux
Les apparitions de la Grotte ont cessé,mais
le sourire de la Vierge imrpaculée a'a f|u
s'évanouir entièrement, et ce qu'il en reste
suffit toujours a transfigurer, au milieu de
leurs maux et de leurs peines, les légions de
la souffrance et de la désespérance.
Aussi, comme l'avoua, en une heure de
sincérité, le chef de l'école naturaliste,atten
ter a Lourdes serait un crime de lèse-huma-
nité
Que nos lecteurs nous )e pardonnent
Mais un rapprochement presque sacrilège
s impose brutalement a notre pensée, et nous
aurions tort, peut être, del'anéantir dans sa
source. II pourra offusquer quelques amis de
Lourdes, mais il pourra aussi faire mieux
comprendre a quelque sectaire la justesse de
la declaration de Zola.
L'an dernier, on vola la Jocondeon priva
l'admiration des foules, du chef-d'oeuvre de
Léonard de Vincice portrait de Mona Lisa
dont le sourire ravissait tous les amis de
Part. Ce fut un deuil universel et sincère,
quoique parfois ridiculement exagéré au
fond, comme dans son expression hyperboli-
que, tel ce spécimen u L'humanité a perdu
son idole... l'humanité réclame sa Madone...
Sainte femme Que de consciences elle a
remuées de son regard qui voit, que de pé-
cheurs elle a confessés et purifiés en les for
mant a rougir de leurs fautes vulgaires, com
munes, canailles... II y avait de la Mm«
Swetchine dans le role de la Joconde, elle
exercait une véritable action purificatrice
c'était comme un miroir pour les conscien
ces troublées... c'est une sainte, et je puis
témoigner de ses miracles. Et pour finir
0 Dame de pensée, de douceur, de mystère,
oü que vous soyez, consoiatrice immortelle,
nous ne cesserons ni de vous aimer, ni de
vous appeleret l'humanité n'a qu'un seul
cceur pour vous che'rir a jamais. Si elle ne
doit plus vous revoir, éternel féminin, syn
these de la femme et synthèse de l'art, vivant
miracle, vous resterez notre Pallas et nous
vous invoquerons toujours comme la Sainte
de l'Esprit
Toutes réserves faites sur ce snobisme et
sur ce fétichisme, concédons la perte qu'a
faite l'humanité. Mais nous, chrétiens, pour-
rions-nous formuler une meilleure protesta
tion contre les ravisseurs de l'idéal chrétien,
contre les éteigneurs d'étoiles et les persécu-
teurs de la Foi, que ces lamentations païen-
nes dictées par la disparition d'un portrait
agrémenté d'un sourire D'un sourire mer-
veilleusement rendu, sans doute, mais fictif
tout de même d'un sourire simplement hu-
main, n'ayant rien d'édifiant, et dans Iequel
on peut trouver a peu prés tout ce qu'on veut
en fait de passions humaines, même un brin
de canaillerie.
JOURNAL
YPRES
©rgane Gatholique
de l'Arrondissement
I
V O
i