On réclame le Poll
La Vie Chère
Téléphone 52
Téléplione 52
Samedi 24 Février Si) I 2
le N" 10 centimes
47 Année !S° 4722
A prés Ie Mardi-Gras
l e bec dans Peau...
de Lourdes
Pensees Pi verses
Le gouvernement peut-iI èlre
rendu responsable?
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Le nombre et l'importance des
elections qui doivent avoir lieu cette
année exigent impérieusement une
union et une discipline parfaites
dans nos rangs. C'est dire que nos
chefs ne doivent rien négliger de ce
qui peut cimenter cette union et faire
aimer cette discipline. C'est dire
qu'ils doivent aller au parti, le con
sulter et tenir compte de son senti
ment.
Si nous ne voulons pas imposer
a nos mandataires de mandat im-
pératif, nous n'en tenons que davan-
tage a ce qu'on ne nous impose pas
de candidat sans nous consulter, et
nos chefs n'en doivent être que plus
soucieux, de leur cóté, de ce que le
candidat pour lequel ils nous deman-
deront nos suffrages soit en parfaite
communiorr d'idées avec la masse
de ses mandants, ou qu'a égalité
d'orthodoxie dans les opinions sur
les questions d'intérêt primordial, il
soit le plus populaire, le plus sym-
pathique a la masse.
Bref, le poll s'impose. Sa légitimité
et son utilité sont si évidentes qu'il
est appliqué dans la plupart des cir-
conscriptions électorales. De tout
récents petits faits et gestes qui ont
été sévèrement commentés dans
notre parti local démontrent trés
opportunément la nécessité du poll,
a Ypres comme ailleurs.
&*-•*'> tr- tr>; ps p*
.Après le triduum de saturnales qui a pris
fin a l'aube du mercredi des cendres, la
réflexion que se sont faite beaucoup de catho-
liques c'est que la dureté des temps n'empêche
pas les festoyeurs de trouver de quoi faire la
noce. lis se sont dit aussi que ce n'étaient pas
précisc'ment les partisans des folies carna-
valesques qui étaient le mieux qualifiés pour
interpeller le gouvernement sur la cherté de
la vie.
Mais hStons-nous de tirer le voile sur ces
hontes de notre prétendue civilisation et,
sans nous désintéresser du sort des victimes
des orgies, occupons-nous suriout de la
santé des chrétiens qui, sans se permettre
jamais d'excês, n'en sacrifient pas moins au
préjugé de la forte alimentation azotée, tole
rable seulement dans certaines professions
particulièrement pénibles.
Les rigueurs de l'hiver sont passées l'or-
ganisme n'a plus besoin de la dose de nourri-
ture que le froid légitimait. Le carême
s'impose detoute facon. A plus forte raison,
ceux qui se sont intoxiqués peu ou prou par
un régime carné abusif, ont-ils besoin d'une
cure de désintoxication.
Beaucoup de médecins, a la suite du
siocteur Guelpa, n'y vont pas de main morte
en prescrivant la cure de désintoxication >1
diète hy.lrique durant trois a quatre jours
consécutifs et purgations répétées a l'huile
de ricin ou autrement. Pendant ce même
temps, on doit s'abstenir de toute alimen
tation, quelle qu'elle soit, et ne prendre que
de l'eau bouillie ou une tisane legére. Après
la cure, rester pendant quelque temps au
régime lacté, puis lacto-végétarien. Au besoin
recommencer la cure, si la première n'a pas
donné lout le résultat désiré. Trois ou quatre
cures, espacées d'une semaine, sont néces
saires pour ceux qui ont du sucre a faire
disparaitre.
Le Dr Guelpa reconnart que son jeüne est
pénible au début. On pourrait difficilemeot
en disconvenir. Et chacun trouvera qu'il y a
loin de ce jeüne-Ja a celui que l'Eglise pres
ent a ses enfants, en bonne mere qu'elle est.
C'est que l'Eglise, en recommandant sans
cesse et formellement la tempérance et la
sobrlété, présume la docilité de ses enfants
et légifère pour la généralité et pour les con
ditions normales abandonnant les malades
aux médecins et laissant a la discretion de
ccs derniers le soin de leur imposer ou non
un earême renforcé.
C'est égal, sans vouloir manquer a la
charité, et tout en compatissant sincèrement
aux souffrances et aux ennuis de tous les
malades, nous réprimons difficilement un
malicieux sourire, en songeant que le carême
le plus désagréable, les jeünes et les absti
nences les plus pénibles sont imposés, par
des pontifes Lies et souvent iibres-penseuis,
a ceux qui sont le plus rétifs au carême dt:
l'Eglise et qui 11e rêvent que de se gaver de
boudins, le Vendredi-Saint, pour faire la
nique au Mandement de carême qu'ils trou-
vent trop indigeste..
sal ssP jüP £üP «jP 'ssP
Demain, 25 février, 54e aniiiversaire de la
Source miraculeuss des Roebes Massabiel le.
C'est un des piineipaux faits de 'Löürde's et
peut-être celui d'entrotous les prodiges aui
géue le plus les niéeréauts, car ils ont aidé
incou8ciemment et malgré eux a prouver
et a mettre en relief sod caractère miracu-
leux. C'est aussi par l'intevmédiaire de l'eau
de la foritaine miraculeuze que s'opèreut une
trèsgrande part ie des guérisons extraordi-
naires.
Les journaux de l'époque les mieux placés
pour être bien informés et les plus hostiles
au miracle ont apporté ici des pièces a con
viction d'une vaieur inestimable. Parmi eux
il faut citer avaut tout le «Lavedan»,organe
des libres penseurs de Lourdes a l'époque
des apparitious.
Le 24 février 1858, Beruadette.sur l'ordre
de rimmaculée Conception, s'était avancée,
en marchant sur ses genoux et en répétarit,
après la Vierge, les mots Pénitence I
Pénitence Péuitence de l'endroit oü
elle priait, c'est a dire des bords du Qave,
jusques au fond de la Grotte.
La Vierge ne lui commanda pas autre
chose ce jour-la.
Après la fin de l'extase et le départ de
l'enfant, la foule, comme toujours, examina
la grotte en tous sens et avec lo plus grand
soiu. Itien d'extraordinaire n'y frappait les
yeux a l'endroit oü Bernadette s'était
arrêtée, au bout de sa marche a genoux, le
sol était desséché comme partout en face
la roche dure.
Le lendemain 25 février, sur l'ordre de
l'Apparition, et a l'endroit indiqué par Elle,
Bernadette gratta le sol,de sespetites mains,
et en fit jaillir ce'te fontaine miraculeuse qui
déroute d'autant plus les sceptiques par ses
effets extraordinaires que l'aualysen'y ïévèle
aucune vertu propre, comme dans le cas
des sources cólèbres pour leurs vertus cura
tives de certaines affections.
Ce même 25 février,a l'heure oü la Source,
comme uu premier témoignage divin, jaiiis-
sait sous la main de Bernadette,Le Lavedan
sortait de presse et on distiibuait en ville
juste au moment oü la foule émerveillée
revenait des Roches Massabielle.
Or, dans ce numéro de l'organe libre -
penseur, pas plus que dans le précédent,pas
plus que dans aucune des descriptions écii
tes a cette époque, il n'était question qu'une
source existat dans la Grotte. D'ailleurs les
rédacteurs des journaux méciéants eussent-
il8 même pu prévoir que la Vierge ferait
soudre dans la Grotte une eau miraculeuse,
qu'il ne leur eüt pas été possible d'affirmer
son existence antérieure même en la rédui-
sant a des proportions iusignifiautes Dep ris
quinze jours,une foule toujours grossisaan'e,
Fromont les 100 Kgr
Seigle n
Avoine n
Pommes de terre
28.56
22.57
19,84
10,34
18,50
17,50
18,47
8,00
comptant jusqua six mille personnes, so
pressait journellement aux abords de la
Grotte et explorait celle-ci minutieusement.
Pas de trace d'un filet d'eau r ulle part.
Le silence des journaux de la Libre Pen-
sée, tout remplis pourtant de détails miuu-
tieux, paralysait par avance l'affirmatiou
audacieuse sur laquelle, après un certain
temps, les négateurs du Surnaturel pcur-
raiont être tentés de se rejeter, en disant que
la Source avait toujours coulé la. La Pro
vidence voulait.disait Lasserrc.qu'eu dehors
du lémoiguage public on püt leur opposer
leurs propres articles, leurs propies publi-
ratioiis itnprimé s, datées, autheutiques,
irrélüfables
Veila 54 ans que de beilëseaux jaillissent
dans la Grotte Massabielle, a l'endroit precis
cü Bernadette, e- extase, grat a le sol
(tdepuis iors l s uurédules sont ro>tés le
bec dans l'eau... d. -Lourdes.
>ïJ§ idf 'Jt 'J§ sP
1
Si le Carême n'était pas d'institution reli-
gieuse, il devrait être d'institution médicale. j
Dr Planque. j
La sagesse corisiste dans ces deux cboses:
savoir souffrir, savoir s'abslenir.
La santé est comme les enfints on la
gate par trop de soii s. E. de Guérin.
p. p. p. p. p. p. p. p. p p
(Suite)
La cherté de la Vie et les salaires
Mais, declare M' Wauters, si le coüt de
la vie a augincrité, les salaires ue se sont pas
accrus proportionnellement de sorte que la
classe ouvriére so trouve dans une situation
miserable. II u en est pas de même ajoute t-il
dans les pays libre échangistes, l'Angleterro
par exemple.
Le depute socialist© de Uuy-Waremmo
nous permettra de ne croire cette affirmation
qu'après verification.
Eu effet, si psur la Belgique, nous pre-
nons deux périodes, 1880 ei 1910. que con-
statons-nous
Les tableaux ci-dessous tirés des statisti-
ques offlcielles seront suggestifs a eet égard.
Belgique. Prix moyens.
1880 1910
Viande bceuf de boucherie
Eu 1909 le Kg. fr. de l,t 0 a 2,60
En 1905 li 2,40 h 3,00
En 1908 2,40 a 3.20
Ed 1911 2,60 a 3,20
BelgiqueSalaires moyens.
Mineur par jour fr 3,30 fr. 4.01
Piocheurchemindefer 2.00 fr. 3 00
minimum
Avant 1884, certains ouvriers du chemin
de fer qui, commengant leur travail a 4 h.
1/2 du matin le ternrnaient a 11 hr« du soir
gagnaieDt 1.80 fr. par jour. Aujourd'hui le
minimum de salaire au chemin da far est
fixéü 3 francs.
11 est vrai qu'on vivait alors sous un gou
vernement cher a nos cartellistes d'au<
jourd'hui.
Et c'est a cette époque que le ministère
youlait frapper la Belgique da 22 millioug
<1 iuapöts uouveaux 1
Quand on le pria d'augmenter les traite-
ments des ouvriers du chemin de fer, il ré-
ponclit. Nous n'avons pas les resources né
cessaires.
Ge fut également la réponse de Mr Ber
tram), depute Hocialiste, auquel on demanda
de porter a 3 frans le salaire des aides-
charretiers de Schaerbeek. Heureusement
que nous sommes sous un autre régime 1
Au sujet du prix des denrées en 1911, M.
I). Zolla, specialiste en la matière, dans la
Revue des deux Mondes, faisait la consta-
tation suivante
Le niveau des cours re.ste en effet inf'é-
rieur, dans la plupart des cas k celui
qu'on constatait eutre 1875 et 1880 La
cherté de 1911 ent été considérée il y a 30
aus comme uue baisse appréciable des
cours ordinaires et un précurseur dans la
(i vie a bon marebé.
Mais arrivons a l'Angleterre, pays des
rèves do Mr Wauters. Le coüt de la vie y a
augmenté dans des proportions que nous ne
connaissons pas ici.
Do 1896 a 1911
1 a viande <le boeuf a augmenté de 23 cent au fr.
mouton 16
Le lard - 77 -
La farine 37
Ls pain - 23
(Eufs 23
Cliarbon 23
En 1911, en 10 mois, sur l'ensemble, on a
coustatö uu accroissemeut dn prix des den
rées rle 6 pour cent.
Et si nous prenons comme moyenne de
prix de vente en détail le chiffre 100 poar
l'année 19d0, nous coostatons que ce qu'on
vendait eu Angleterre 100 frai.es eu 1900 se
vend 110 fr. en 1911 Mais les salaires n'ont
pas en Agleterre augmenté en proportion
car un ouvrier qui gagnait 100 francs en
1900, ne gagne que 101 francs en 1911.
II y a plus de misère eu Angleterre, qu'il
y a une dizaioe d'années, la hausse dans les
salaires ne couvrant qu'une partie seulement
de la hausse dans les prix des vivres.
211 frs I'hectare.
172 5o l'hectare.
Augmentation du pri*
des fertaages
Tous les orateurs de la gauche s icialiste
sa sont élevés avec violence contre les pro-
priataires fonciers.
Parmi eux, M. Wauters, du baut de son
siège parlementaire, les a violemment accu-
cusés d'exploiter les cultivateurs.
II a voué les propriétaires a la ba ine des
locataires.
Ah 1 nous savons bien que notre laugage
de véiité n'est pas destiné a plaire a tout le
monde, et qu'on acquiert plus facilement les
sympathies de la partie peu instruite du
corps électoral en flattant ses passions les
plus mauvais-is.
Mais le citoyen instruit, conscient de sa
mission, raisonne autrement, et ce n'est pas
un cri de haine, jeté du haut de la tribune
parlementaire, qui pourra émouvoir sa con
viction.
L'électeur veut être éclairé et son opinion
se forme a la saine luniièredes faits et des
chiffres.
Voyons.
II y a des abus certains dans le système
employé pour la location des terres par les
administrations publiques et on particulier
par les bureaux de bieufaisance.
C'est ainsi qu'a Waremme, le bureau de
bieufaisance libéral-socialiste loue des terres
a 11 fr. 5o la verge, ce qui donne a M.
Joachim l'audace de dire que les cultivaleurs
peuvent gagner leur vie en prenant des terres
a ce prix.
11 se peut encore que l'un ou l'autre pro-
priétaire foncier, que nous n'hésitons pas a
qualifier d'usurier et d'anarchiste, loue des
terrains a 14 frs la verge, mais c'est la un fait
isolé et nous mettons Monsieur Wauters au
défi de généraliser son accusation.
En effet II est constaté aujourd'hui par
tout le monde que les propriétaires ne cons-
truisent plus de fermes, paree que l'intérêt
qu'ils retirent des fermages n'est pas suffi-
sant
Ils ne percoive.it en effet de leurs terres
qu'un intérêt variant entre 15 "/0 et °/0
maximum.
Voici des faits
A Louvain, deux terres de même vnleur,
appartiennent, la première, au due d'Aten-
berg Ia seconde, aux hospices.
La terre dos hospices a étélouée le double
de celle du due d Arenberg.
En Hesbaye A DONCEEL
Ou adjuge le 14 juin 1873
au prix de 3oo frs l liectare.
le 5 jtiillet 1897
au prix de
le 17 juin 1906
au prix de
A TROGNÉE
On adjuge en 1874
au prix de 185 a 200 francs l liectare.
O11 adjuge en 1907
au prix de 160 175 francs l'hectare.
I Ges chiffres sont pris dans l'ouvrage de
MM. Vlieberghs et Ullens, auquel Monsieur
Wauters a rendu hommage au Parlement.
II est cependant incontestable que depuis
6 ou 7 ans une tendance de hausse se mani
feste partout.
Pourquoi
Les raisons en sont simples.
La grande culture diminue et le tiorabre
des petits cultivateurs augmenite.
La demande des terres étant plus grande
que l'offre, en vertu de la loi générale, le prix
de location doit nécessairement augmenter.
Mais le locataire tire plus de sa terre qu'il
y a trente ans.
Depuis 1880 la production du froment par
hectare a augmenté de 5o pour cent.
Un hectarede terre rend en 1911 3oo francs
de plus qu'en 1884 et la plus value de la
terre s'est accrue de 1000 francs a l'hectare
depuis 25 ans.
Ges résultats brillants sont düs a lenergie,
a l'intelligencede noscultivateui s hesbignons,
mais aussi, comme nous aurons l'occasion da
le démontrer plus tard, aux encouragements
du gouvernement catholique.
Augmentation des Impots
Monsieur Bertrand, de'puté socialiste, a
accusé le Gouvernement d'avoir augmenté
les impóts.
Cette aggravation des charges fiscales,
constituerait d'après lui une des causes de la
cherté de la vie.
i Monsieur Bertrand est déja un vieux par
lementaire. II connait la politique e'conomique
du Gouvernement.
Devons nous dire qu'il a parlé avec peu de
sincérité Les électeurs jugeront.
Depuis 1884, le Gouvernement n'a aug
menté qu'un seul impöt, celui sur l'alcool,
donl nous causerons tout a l'heure, mais ce
qui est vrai, c'est que les mêmes impots pro-
duisent plus actuellement qu'en 1884. C'est
ainsi que l'impöt foncier qui praduisait, en
1890, 24 millions de francs, a donné en 1908,
28 millions environ.
Cette augmentation est le signe d'une plus
grande prospérité. II y a plus d'immeubles en
1908 qu'en 1884.
Quant au droit sur l'alcool, qui aujour
d'hui voudrait songer a le modifier
De l'avis des députés socialistes mêmes,
eet impöt est moralisateur et depuis son
apparition le Beige consomme la moitié
moins d'alcool qu'il y a dix ans.
i
-
1 La Protection
Mais nous arrivons au grand cheval de
bataille de l'opposition et de M. Wauters en
particulier.
Une des causes de la vie cbére, déclarent-
ils, sont les droits d'entre'e.
Des droits de douane existent sur les den-
rées alimentaires, avoine et le bétail entrant
en Belgique.
Ces droits de douane doivent être suppri-
més, s'écrient les députés socialistes, et nous
JOURNAL D'YPRES
©rgane Catholique
de l'Arrondissement
Pr oi'.
jiore 12
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