9 ïéléplione 52 Samedi 23 Mors 1912 le N" 10 centimes 47 Année A0 4726 L'idée et Fact ion Les néo-pharislens A la Congrégation de Sl-Martin ij Le Coq du Clocher Lc 28 Vlars 1858 Oil s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypre.s, et Le Journal d'Ypres paralt une fois par semaine. Le prix de l'ahonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A tous les bureaux de poste du royaume. -Les annonces coütent i5 centimes la ligne.Les réclames dans le corps du journal So centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentfcires co&teut io francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgiqoe (exceptè les deux Flandres) s'adresser k VAqfiftet Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Nos adversaires, quand ils veulent bien être de bonne l'oi ce qui leur arrive de temps a autre no se font pas 1'aute de crier leur admiration pour la doctrine élevée que le Christ a apportée au monde et que la tra dition catholique a pieusement recueillie et gardée. Même au point de vue pnrement social et lmmain, il n'est pas contestable qu'une organisation basée sur ces préceptes saine- ment et justemeut compris et appliques par des hommes imbus de tout ce qui en fait la grandeur, la noblesse et lach ons le mot la divinité, serait une organisation idéale oü cbacuu trouverait la part de bien-être a. laquella la justice lui donne droit. L'idée catholique est done Bplendide, superbe, capable de satisfairc los esprits, les volontés et les cceurs. Ets'ilen est ainsi, pourquoi a-t-on sub- stitué, dans tant d'ames, a cette doctrine si pure et si belle, telle ou telle autre doctrine qui ne laisse que disillusions, ranccèurs et vi le. Pourquoi, au lieu de temdre vers l'ap- plication de l'idée catholique, a-t ou cherché a en témoigner 'e people, alors qu'au té moignage peu suspect de Proud hou lui même, au lieu d'arnéliorer Ie pouvoir et le consolider, on le dépravait, de sorte qu'on se trouvait avoir sacrifié le fruit de dix n siècle.8 d'élaboration politique aux halluci- nations d 1111e démagogie snus tradition, sacs idéé, r-t livré a la furenr do ses ins- tincts. Ah saus doute, i'appiication des doctri nes catboliques entiaine certairesgênes dues aux piéceptes de la morele du Christ et Pon conceit aasez que la libre pemée soit mieux dans les cordes de Flachou et autres Ferrer de la sociélé. Toutt fois, nous voulons bien admettre qu'il y ait, au point de vue des moeurs, de braves geus, surtout dans les classes popu laires, parmi cenxqnise piquout d'iréligion ou autre semblable calernbredaine dango reuse. Avons-nous bieu, nous catboliques, qui possédocs ce bel idéal, ces belles doctrines, qui nous tommes livrés a dc profoudes étu des, avons-nous bien fait tout notre devoir? Kmployoi s-iious tous les moyens capablrs de ramener a notre idéé, les masses nom- breuses de ceux qui, pour ne pas lo connaï- tre mal, en rostent éloignés Avons-nous, en d'autres termes, fait un sufiisamment large usage de cette arme que 8'entendent si bien a manier nos adversaires et qui est la seule raison de leurs succes I'Action. 1 Ab sans doute et nous nous en réjou- issons 011 se rend de plus eu plus compie de la nécessité d'organiser les forces catboli ques. Jusque dans les moindres communes l'exception est teliement rare qn on peut la négliger il existe telle société, telle par- lotte, tel eercle oü on groupe les forces de j la cause de l'ordre et oü on trouvera, au mo- ment fixé par le grand état-major général, des escouades, des compagnies, des batail lons ou des regiments prêts k marcher a la bitaille. C'est bien Mais ce n'est pas suffi- sant. Nos adversaires, sous ce rapport, sont peut-être moins avancés que nous, quoi que de joi r eu jour leur organisation se complé te. Mais il est un autre terrain oü, nous pouvons ot nous devons, hélas le dire, ils nous sont supérieurs. Avez-vous déja lu, dans les journaux socialistes, ces longues listes de meetings annoncés pour le dimanche Avez-vous songé surtout k ce que représente cette pro- pagande incessante Avez vous pensé a ce que nous, nous mettons en regard de eet effort permanent et continuel II y a, pour 1'Action, deux genres de pro- pagande dont il n'est pas permis de nier l'efticacité la pluuie et la parole Je m'eu vottdrais d'iusister ici sur la pro- pagande par la presse journaux, brochu res, tracts, etc Laissez-moi plulöt vous par- ler de la propa ande par la parole. Sans doute, certains de nos umis mettent on do-.ite Fefflcacité des conférences. A mon senB, c'est paree qu'on comprend générale- ment as.sez mal la facon d'organiser ces réunions. Etl'argument que les adversaires des réunions oratoires produisent ne fait que me confirmer dans cette idée. On ne j prêche, disent-ils, qu'a des convertis. A cela, je répondrai tont d'abord Et si j cela est, est-ce un mal N'y a-t il pas, au contraire, avanlage a instruire ses hommes, a les entretenir dans la bonne voie, a réctmuffer leurs ardeurs S'il en était.autré- ment, l'Eglise insisterait elle tant auprès de i ses prêtres sur la néccssilé do la pré.lica- j tion Vous ditos, adversaires des conférences i On ne s'adres e qu'a des convertis Qu'on savez-vous N'y a-t il pas dans votre auditoire dix, cinq, uo seul homme peut- I è're venus la, attirés par un ami, par hasard ou curi sité, a, qui la parole catholique, ouvrira de rouveaux horizons Mais je vais plus loin et je ne crains pas d'aflirmer que si on comprensit mieux la vraie portee de Faction catholique, ce repro- cbe tomberait de lui-méme. Saus aller jusqu'a convoquar systéiuaii quement des meetings contradictoires qui, je me bate de le dire, dans certaioes ei rcón stances et soigneusement p éparés j peuvent avoir quelque efficacité pourquoi 11e pasaltirer a nos conférences, par iechoix du local, parjdes atiactions quelconques, la f masse des hésitants et même une pat tie des ouviiers du camp adverse, du moment qtt'ils sont de bonne foi 1 Qui. oserait soutenir par cxemple, que nous n'auriouspas actaellement tout intérêt a exp'.iquer, partout, a plueieurs reprises 1 même devant des auditóires ainsi composes, ce qu'est la réforme scolaire rcclamée par les cathobques quels sont les avantagi s de la loi sur les pensions des mineurs, ttc. Et a cöté de ces réunions, on 11e peut pas j 11e pas citer la propagande qui se fait priva- tim par conversations, propagande dont personne nc conteste la nécessité féoonde, j Au reste, tout cela est loin d'etre nouveau. Aux premiers temps da cliristianisme, la foule nallaitjpasa Pierro et Jean Pierre et Jean aliaient trouver la foule la oü ils pouvaient la rencontrer, obéissant au'pré- cepte foimel de leur mattre Allez et ense'gnez C'était nne forme do cette charité que le Divin Crucifió apportait au monde. Paul et Barnabéj n'aMaient pas,dit Rsnan, comme un Livingstone ou un Francois Xavier a la conquête d'un monde, mais plutót comme des ouvi iers socialistes ré- pandant leurs idéés de cabaret en cabaret Car ce n'est pas a des orateurs distingue's par la fortune et la science que le Dieu- Messie avait légué le soin d'achever sa mis sion terriblement difllcile. A vee quelle ironic <il sc moquait de ces conseils que le poète met dans la bouche de Pierre Je me renseignerais. J'irais voir les notables. Le prêtre li son autel, les changeurs a leurs tables, Chacun vous sert scion ('importance qu'il a. Je convaincrais une iime importante. Voilé Comment je m'y prenürais, moi, pour prendre une ville. Non ccrtes; c'est au peuple qu'il s'adresse et c'est le peuple qu il veut d'abord convertir. Voltaire l'a constaté «La plus vile canaille avait seule embrassé L doctrine du Christ pendant plas de cent ars. Que ce soit la, pour tous les catboliques unelecon. II faut aller au peuple, le g<--guer a la cause du bien et c'est surtout le peuple lui-même qu'il faut former a cette besogne de propagation do l'idée par l'Action. Ils m'ont poursuivi de peur haine sans molif». C'est ce texte denos saints Livresque comments, dans son avant-dernier sermon, l'éminent prédicateur de notre station qua- dragésimale le R. P. Solvyns II iren établit que trop aisément, faut-il le dire, l'absolue justesse. II le lit sans quitter le cadre des événements historiques Je la vie du Sauveur sans y rattacher les temps présents et la descendance des pharisiens sans toucher, de prés ou de loin,aux persecu tions rcligieuses ni aux luttes politiques modernes. Ec sermon de carême que comporle- un journal catholique ne doit pas être moulé sur ceux que les fidèles entendent a l'église, et nous pouvons nous permettre de dire ici ce que le R. P. Solvyns n'a pas cru devoir dire du haut de la chaire. Les pharisiens, ennemis du Christ, ont fait souche et, a travers les siècles, ils 11'ont cessé et ne cesseront de poursuivre de leur haine Celui qui doit être jusqu'a la consommation des siècles un signe de contradiction parmi les hommes. S'ils ne peuvent plus atteindre la personne du divin Ressüscité, ils ne s'en acharnent pas moins sur son Vicaire, sur sou Eglise, sur sa Doctrine, sur sa Morale. Les pharisiens d'aujourd'hui ce sont les aniicléricaux de loute espèce, les libéraux aussi bien que les radicaux les plus sectaires et les juifs les plus haineux. «Le parti liberal, écrivait jadis la «Flandfe 1 libérale se compose d'éléments divers et béte'rogènes qui ne sont reliés entre eux que r par une chaine commune, la haine de l'Eglise j catholique L'aveu remonte a quelques lustres mais J on sail si nos libéraux se sont assagis depuis, 1 même la oü ils repoussent le cartel II ne se soucient même plus de donner a croire qu'ils n'en veulent qu'a dc prétendus empiètements de l'Eglise sur le domaine du pouvoir civil. Ils se rangent résolument, et parfois en l'avouant, parmi les pires ennemis du Christ, de sa doctrine et de sa morale. Lorsque le P. Solvyns commenta le texle dont nous paifons, quelques beures seule- ment s'étaient écoulées depuis qu'au Parle ment beige le coryphée liberal Masson dé- clarait expressément qu'au retour des libéraux au pouvoir ils feraient la guerre a l'éducation morale catholique. Des déclarations aussi formelles, accom- pagne'es de compromisions et d'alliances non moitiS menacantes flniront-elles par dessillei' les veux a, ces chrétiens, sincèrement attachés a leurs principes religieux mais qui, a l'occa- sion, sous de misérables pre'textes, trahissent gravement leur devoir en votant pour certains libéraux qu'ils se refusent a croire capables de faire la guerre au Christ et a sa morale iaP sflP ssP. sflP isflP" s# s# 'sf# sflP s/sP Une opinion qu'on essayerait vainement l de de'loger de la cervelle des ennemis de la foi catholique, c'est que notre Religion suinte la tristesse, en veut a tout plaisir et aboutirait fatalement, si les amis de la joie n'y mettaient bon ordre, a transformer la terre en une vaste et sombre capucinière. C'est bien le cas de dire qu'ils biaspbèment ce qu'il ignorent. Si la joie se rencontre quelque part au monde, c'est assurément dans la foi catholique qui en posséde la source. Mais ce n'est pas de pures joies de l ame que nous voulons parler aujourd'hui, en enregistrant de joyeux échos de Mi-Carême. II s'agit de la joie trémoussante et folichonne, mais toujours digne, d'une jeunesse débor- dante de vie, abandonnée aux inspirations de sa bonne humeur et communiquant sa gaité a des centaines de spectrteurs. Cela se passait, dimanche et lundi der- niers, dans un milieu confit en piété a la Congrégation des jeunes gens de St- Martin. Nous 11e tenterons pas de donner une esquisse de cette soiree re'créative qui ne comportait pas moins de trois comedies, en plus de la partie musicale, comprenant elle- même des chansonneltes düment comiques. Disons plutót tout de suite que, lorsque nous sommes sorlis de la, nous avons croisé quelques masques qui nous ont donné envie de pleurer, tant ils faisaient peine a voir dans le mal qu'ils se donnaient pour parvenir a paraitre gais Chez nos congréganistes, au contraire, la gaité éclatait si naturelle et déhordait si inta- rissable que, d'un bout a l'autre de la soirée, ce n'e'tait, dans la salie, qu'un feu roulant d'éclats de rire. Malgre' cela, pas un mot, pas un geste qui ne fut irréprochable. Mieux que cela Ces comedies ultra- bouf* fonnes et par moments légèrement burlesques n'en développaient pas moins une excellente moralité et chatiaient agréablement les vices et les mceurs, notamment la comédie De gestrafte gierigaard excellement inter- préie'e. f Et d'instir.ct, a !a vue des traveslissements, la pensee allait au carnaval et faisait des rapprochements. j Tandisqueces jeunes gens, a qui on avait laché la bride, ne cessaient point de rester dignes, d'édifier et de moraliser, tout en s'amusant et en fai&ant rite, ur.e foule de pérsonnes de tout age, et de toute situation, I jusqu'a des vieillards, jusqu'a d s pères et mères de familie, scae.dalisaient, corrom- paient, se dégradaient I j Deux morales diffe'rentes étalaient leurs i fruits respectifs... Et nous songions aussi qu'uprès avoir essayé de neutraliser sournoisement la morale catholique, dans l'éducation, on venait maintenant de lui declarer ouverte- ment Ia guerre, du haul df la tribune parle mentaire. Alerte done, dignes jeunes gens Alerte, vous tous, leurs parents et leurs éducateurs Jetez vous résolument dans la lutte. II ne s'agit plus de querelles purement politiques, ni de questions d'ordre materiel. II y va de la défense des intéréts suprêmes de la société chrélienne, de la sauvegarde de la foi et de la morale du Christ. Nous ajouterons, si parva licet com- ponere magnis n il y va de la sauvegarde du plaisir. Le soir de la mi-carême a mis en présecce les joies respectives qu'autorisent deux morales et que font rechercher deux educations. Oui, au nom du plaisir, alerte id* id® id* ijsf 1*® ïdf L.a flèche de l'église St Jacques est tout prés d'etre terminée. Dans p;u de jours on la surmontera de la croix, surmonlée elle-même du coq classique, symbole vieux de plus de mille ans. Sait-on que ce coq est le symbole du curé vigilant 1 Une petite piece de vers latins du moyen-age nous l'apprend. Pin voici une traduction Peut-être, ami lecteur, ignores-tu pourquoi Sur l'église est un coq et quel est son emploi. Je vais en quelque vers essaver de le dire. Til ne sauras bientót si tu veux bien les lire. lie coq, au beau plumage, oeuvre du Créateur, Symbolise trés bien le rólc du pasteur Comme lui le pasteur, vaillante sentinelle, Veille pour protéger sa paroisse lidèle. Le coq, sur son clocher, la tête face au vent, A ses coups redoublés résiste vaillamment Ainsi lebon pasteur, d'une force indomplable, Tient tête sans faiblir aux attaques du diable. Le coq nous dit aussi, lü-haut, qu'on entend mieux, Loin des bruits d'ici bas, les cantiques des cieux. Le bon pasteur nous donne une lecon pareille. Sourd au monde, Chretien, au ciel prête l'oreille. Le coq de St-Jacques soi t des ateliers de M. Ch. Baekeland. II pèse 17 kilos et sur montera une croix, du poids de 3oo kilos, artistiquement forgée dans les mêmes ateliers. Le coq planera a environ 80 metres de hauteur, toisant done superbement tous ses collègues de la ville... Hélas toute gloire est éphémère. Un joyeux paroissien de St- Jacques chanta cette gloire, en vers flamands, k la soirée des Congréganistes mais il nous apprit aussi que le coq de notre collégiale n'entend pas se laisser ravir le record de la hauteur et qu'il rêve, que dis-je, qu'il a résolu de tröner au sommet d'une superbe fiècbe ajourée, plus hardie encore que cell e de St-Jacques. Décidément, le coq du clocher est bien le symbole du pasteur. *J§ *3 «jp «jp Depuis le dernier jour de la Quiuzaine, Bernadette était relournée plusieurs fois a la Grof,te,mais un peu comme tout le monde, c'est a dire sans onïr en elle mêtne cette voixintérieurequi l'appelaitirrésistibb ment. Cette voix elle i'ent-endit de nouveau le 25 Mars dans la mafinée, et elle prit aussitót le chemin des Roches Massabielle. Son visage rayonnait d'espérance. Elle sentait en elle- même quelle allait revoir l'Apparitiou et que, devnnt s s yeux charmés, le Paradis allait entr'ouviir un instant ses portes éternelles Dans la vallée la neige avait fondu depuis deux ou trois jours, maii elle couronnait encore la crête des cimes environnantes. 11 faisait un temps clair et beau.Pas une tache dans le bleu paisible du firmament. Le Soleil Iloi semblait naitre en ce moment au sein de ces blanches montagnes et faisait resplendir sou berceau de neige. C'était l'anniversaire du jour oü l'Ange Gabriel était descendu vers la trés pure Vierge de Nazareth et l'avait saluée au nom du Seigneurl'Eglise célébrait la tête dc l'Annonciation. Tandisque la multitude courait vers la Grotte, et qu'on remarquait parmi elle la plupart de ceux qui avaieut étéguéris,Louis Bouriette, la vmve Cozat, Blaisette Sou- penne, B noïte Gazea ix, Angusfe Bordes et vingt autres, l'Eglise catholique, surlafiu de sou office matinal, chantait ces paroles étonuantes En ce moment, les yeux des aveugie8 seront ouverls, les oreilles des sourds auront recouvré 1'ouï'e, la boïteux bondira comme un cerf, parceque les eaux ont surgi dans le désert et les torrents dans' la solitude. Le pressentiment joyeux qu'avait éprouvé Bernadette ne l'avait point irompée la voix qui l'avait appelée était la voix de la Vierge fidéle. Dés que Fenfant fut tombée a genoux, l'Apparilion se manifests. Comme toujours, rayonnait autourd'Elleune auréole ineffable, dont la splendeur était saus limites, dont la douceur était iniinie c'était comme la gloire éternelle de la paix absolue. Comme toujours, son voile et sa robe aux chastes plis avaient la blancheur des neiges éclatan- tes. Les deux roses qui fleurissaient sur ses pieds avaient la teinte jaune qu'a la base du ciel aux premières lueurs de l'aube virgi- nale. Sa ceinture était bleue comme le firmament. Bernadette en extase avait oublié la terre devant la Beauté sans tache. O ma Dame, lui dit-elle, veuillez avoir la bonté de me dire qui vous êtes et quel est voire Nom. La royale Apparition Bourit etne répondit point. Mais en ce moment même, l'Eglise universelle, poursuivant les solennelles prière8 de son Office, s'écriait Sainte et immaculée Virginité, quelles louanges pour- rai je te donner En vérité, je ne le sais car tu as porté, eufermé dans ton sein,Celui que les Cieux ne peuvent contenir. Bernadette n'entendaitpoint ces voix loin- taines, et ne pouvait soupconner ces barmo- JOURNAL D'YPRES ©rgane Catholique de l'Arrondissement

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1912 | | pagina 1