Téléphone 52
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Samedi 30 Mars 1912
je Nu 10 centimes
47 Année IS0 4727
Travaillons
Aux bonnes gens de Belgique
La grande Preoccupation
te Sb» 2* ssP te te. te te te.
La Communion Solennelle
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sans avoir en
nous courons
Peu me chaud qu'il y ail de l'en-
Irain et de renthousiasme et de la con-
fianee dans nos coenrs, si nous ne
monnavons pas eet entrain, cej enthou
siasme et cette confianee en un labeur
qpiniatre, ,si nous ne les appuyons pas
sur que propagande incessaute et per-
sonnelle, si nous .avons l»e sourire de
respérance aux lèvres,
main l'outil du travail,
au devant du désastre.
C'est fatal.
Celui qui ne Iravaille pas 11e mérité
pas de tnanger; celui qui 11e veille pas
se laisse surprendre.
Ces véritéj sont vraies „sur lous les
.terrains, en politique contme ailleurs.
La cause que nous défendons exige
d'ailleurs l'effort.
Source de progrès, soutien de la ci
vilisalion.. comment s'aceommoderail-el-
le de ia paresse et de J'insouciance?
Tont grandil autour de nous; nous
assislons a une evolution inouïe de Ja
société; nous sommes a 1111 tournant de
l'histöire; c'est presque la fin d'un
monde qui s'annonce, el la cause ca-
tholique qui renferme des principes
d'inconteslable vie dont tous les siècles
passés, sont les irrécusables témoins. res-
terait _a cette heure solennelle. l'igée
dans le repos, 11e demandant a ses sol-
dals que l'expectative et la neutralité?
File reslerait insoucieuse devant les
événements qui se dessinpent. devant
ses droits et ses liberies menaces; gar-
dienne histoyique du salut des peuples,
elle désavouerait sou passé pour je 11e
sais quel calme qui serait plus qu'une
abdieipiop, qui serait une trahison,
Non. La Fiche est rude qui s'offre
aux catholiques, Elle leur impose des
sacrifices et des croix, et ce n'est qu'en
les acceptant avec courage et dignité
que noire parti méritera de rester fi
bre et fidéle a ses d est in ces,
Done, travaillons!
Travaillons encore paree que les au-
tres travaillent,
C'e^t un hommage qu'il faut leur
rendre.
Nos adversaires se défendent avec
apreté,
lis remuent ciel et terre,
Toutes leurs forces sont engagées,
lis 'jouent, semble-t-il, leur va-fout,
Ouverlement, l'effort qu'ils donnent
est formidable et si l'on sait que le
travail1 occulte atoujours élé le fort "de
la franc-maconnerie, maltres'sc absolue
des deux Gauches, nous pouvons affir-
mer, qu'acluellement, dans l'ombre com
me alavue de lous ilya contre nous,
une levée de boucliers sans précédent.
Comment y résister sans travail, 011
sim piemen t en applaudissant ceux qui
travailent,
Encore une fois, peu me chayd que
l'on aeclame nos candidals, que l'on
enccnse 110tre programme, si l'on borne
ces manifestations insuffisantes, sou
devoir electoral,
J'aime mieux un catholique accom-
plissant silencieusement et sans défail-
lance la lache que ses chefs lui out
confiée, que cenl braves gens qui, en
une reunion solennelle du parli, accla-
ment a pleine voix le drapeau. puis se
retirent tranquillement au coin de leur
feu, tout lieureux et tout fiers d'avoir
crié Vivent les catholiques» jjans les
oreilles des candidals.
Done travaillons
II lie suffit pas que 110s idéés soient
les seules nationales et palrioliques, que
la Constitution et ses franchises y soient
tellement attaohées que celles-ci péri-
raient si celles-la venaient a être étouf-
fées, il faut gu'on le sache,
lis ne «uffit pas que les catholiques
gient rendu prospère la Belgique, que
les libéraux enjrainaienl a la ruine en
1884, il faut qu'on le sache.,,
II 11e suffit pas que la tyrannic des
consciences el la guerre scolaire rc-
naitraient si le cartel arrivail au pou-
voir, il faut qu'on le sache,
II faut (qu'on sache tont les lieu-
reuses cqpséquences des Gouveruemenls
catholiques _et les malheurs qu'un Gou
vernement de Gauches précipiterait sur
le pays,
Et pour qu'011 sache tout cela, il
faut rpi'en le dise, qu'on 1c rerlise,
qu'on en sature le pays tout enlicr,
afin qu'il ne resle aucunè maison, 'au-
cune conscience ignorante et capable
par conséquent, de donnèr ou de vendre
son vote au parli de ruine et de 'dés-
oxganisation sooiales, morales et maté
rielies qui se groupe sous le 110111 de
cartel.
Travail ardu, travail de tous les in
stants
Geiles, qui. Mais lorsqu'on voit l'en-
nemi faire pour le mal, une oeuvre im
mense, _quel nom mérilerions-iious, si
nous, les catholiques, ne faisions pas
pour le bicn autant, si pas plus, que
les cartellistes.
Dope, travaillons
Nous pouvons tous faire quelque cho
se, nous avons tous quelque chose a
faire,
Je plains l'liömme 011la femme qui
en ce eon flit suprème, après avoir ana
lysé ses forces cl ses moyens d'action,
coneluerail: je 11e suis bon a rien.
Dans les salons comme dans les ate
liers, au foyer comme dans les caba
rets, parlout une bonne parole peut être
semée. partout un bon journal peut êlje
introduit, partout un encouragement
peilt être idonné, partout une pricre peut
être elite.
Quel est l'être assez malliyureux pour
dire qu'il est incapable d'accomplir Tunc
de ces faches.
Sans doute. il n'est pas donné a tons
de poser les actes plus compliqués de
la bataillc par la jiarole et par la plu-
me: mais si tout le monde ne sait pas
écrire, lous peuvent soutenir les jour
nalistes par la diffusion des bons jour-
naux cl par des communications inté
ressant le point faible d'une localité.
la propagande de l'ennemi...
Si tout le monde ne sait pas parler,
tous peuvent préparer ou fréquenter
des conférences, lous peuvent surlout
y amener du monde, des ^hancelanls,
des tièdes, des ignorants, qui n'attendent
peut-êlre qu'une bonne parole pour
être acquis a la vérité catholique,
Quel travail nous abattrions si lous
ainsi, tie concert avec les chefs de l'ar-
mée du bien, niellaient la main iil'ceu-
vrc éiectorale, si tous apportaient au
cher drapeau catholique, son appoint
personnel, si faible soit-il
D'ailleurs. Jie 1'oublions pas, c"est sur
cette collal oration universelle que E
parti comgte pour vaincre une "fois en
core, cette année, l'armée du désordre
et de l'anarchie, 1'arm'ée des sans-patrie,
mélangée a l'armée des égoïstes, des
rancuniers, des dépités, des solennels
parle-creux, ainsi qu'Edmond Picarfi a
dépeint les doctrinaires et les progrès-
sistes, 1
Done, travaillons.. travaillons, travail
lons, i
Le suecès n'en sera que plus grand
et plus digne, 1
1ft if* iF. ¥1
Les d. ux grands arguments du Progrès»
en matière de politique et de polémique
anticléricale sont le Gaz et la Rente.
Ces deux grands arguments que le Pro
grès serine heb.lomadairement avec one
ponetualité sans pareille aux oreillesjde ses
bonnes gens sont dirigés le premier contre
notie administration communale, le second
contre toute attitude politique de notre
gouvernement.
Quant a la question du Gaz, la population
Yproiie a prouvé aux dernières ejections
commuoales eombien peu elle se souciait
des culculs iai;taisi8tes du Progrès de
ses lamentations, de ses menaces, de ses
imprecations et de ses doléances.
Mais mainteaant que s'ouvre la période
de preparation aux électious legislatives
suivant sa louable habitude, notre Don
Quicliotle vient d'enfou-cber son dada favori
et sous le titre de des fails il produit des
chiffres qui prouvent combien la pi ospéri'é
nationale est faetice.
Ce sougi de l'existence cbez un clnicun est
extraordinairement curieux dans un orgaae
qui sympathise suivant le couraat du
siècle avec les pires ecnemis du capita
lismJ ei de la prospérité.
Pour en revenir au lbnd de la question
voici ce qu'écrit a pi opos de !a Rente Beige
le Mo iiteur des Intéréts Matériels dont on
ne songera mettre en doute et notre impar
tiable politique et la competence.
Après avoir étudsé longuement les cours
des Rentes anglaises, frargaises et alleman-
des qui servout a apprécier les variations de
cote des autres, après avoir constaté leur
affaissiment contiruei, 1'auteur de l'article
aborde l'étude de la Rente Beige en ces ter-
mcB
Ayant considéré giaphiquement l'allure
des rentes des 3 g auds pays circoi.voisins
l'idée nous est venue d'ajouter au tableau
la rente beige 3 p. c. Nous hésitAmes cepen-
dant, car la rente nationale est si décriée par
des nationaux que nous estimions par devoir
lui faire faire mauvaise figure et ajouter au
décri. A tout hasard, nous avons fait tracer
la courbe du Beige, nous réservant d'user
de la gomme au lieu du burin si elle se trou-
vait en tiop mauvaise figure.
Le tracé reconnu nous le livrons au lee.
teur, c r il est plutöt d l honneur de notre
fonds national.
Depuis dix ans, la rente beige a baissé
comme ses congénières voisins.
l.e cours s'est affaissé suivant une courbe
irrégulière. Jusqu'en 1906 environ, le
Beige u'avait cédé que peu de terrain il
pro'ongeait la resistance au courant qui
entratnait déja 1 s autres a la dérive.
Trés naturellement, eet effort fut suivi
d'une chute qui, tardive, a ramené la rente
beige au nireau qu'elle eüt dü et devait
toucher.
La bais.se s'est arrêtés a 88. c'est a-dire
sur un écart de dix points sur le cours
mainteau jusqu'en 1906.
La rente beige a done mains baissé que
l'ont fait les rentes allemande et anglaise et
encore faut-il dire que durant ces dix ans,
la Belgique, comme l'Allemagne d'ailleurs,
n'a cessé d'emprunter, tandis que l'Angle-
terre n'émet pas de consols et que la rente
francaise est immunisée pour le même motif
et grice A l'applicatiou jusqu'ici réalisée, en
apparei.ee du moins, de la formule fameuse
ni emprunt ni impot.
Comme courbe de cours la rente beige se
tient done entre la rente francaise d'une
part, la plus épargnée (baisse de 6 1/2 p. c.)
et les rentes anglaise et allemande, les plus
éprouvi'e» (qui ont perdu respectivement
plus de 20 p. c. et de 14 1/2 p. c.)
Comme taux de capitulisatiou le 3 p. c.
Beige rapportant 3 40 p. c. se tient égale-
ment au centre, ayant, d'un cöté, les rentes
fracgaise et anglaise (3 20 p. c.) et les rentes
allemandes a 3 55 p. c.
Certes mieux eüt valu que la rente beige
ne rétrogradat pas depuis 10 ans et fit ex
ception en resistant brillamment jusqu'au
bout au mouvement général d'augmentation
du taux de 1 iutéi êt, mouvement atfirmé par
la tenue des 3 grands fonds d'Etats majeurs.
Mais c'était chose vraiment impossible et
a bien eonsidérer les choscs, grande a élé
sa force de resistance.
Depuis Ia date de eet article notre rente
beige a été quelque peu maltraitée mais n'a
pas s .bi une telle clépradation financière
que le Piog.ès semb'e le dire.
Quant a la correlation qui exiaterait entre
la baisse de la rente et la vieille légende des
millions aux couvents, elle est de la plus
haute lautaisie.
if» if» if» if* its jf» ff»
On fêtait récemmciil, a Paris, le ju-
bilé scienlifique de Camille Flamma-
rion. Dans sa réponse aux nombrenx
discours de congratulation, Tardentvul-
garisaleur de la- science d'Uranie, fort
peu suspect d'ailleurs de cléricalisme,
s'exjn ima de la sorte:
Nous ignorons lous quel Je implaca
ble deslinée nous attend pour l'éter-
nité, On éprouve, en certains moments,
devant cette perspective, une sorte d'in-
soutenable cl'froi, 011 se demande si l'im-
morlalité est désirable, s'il 11e serait
pas préférabje de n'êlre jamais né, et
même s'il nö se.rail pas moins cruel d'a
voir la faculté de s'évader de tg. vie
psyebipue el de s'ancantir.
D'éminenls esprits 111e répondent que
c'est la une inquietude sujierflue, que
la faculté de penser n'est pas autre
chose qu'une fouclion du ccrveau.. mie
le cerveau detruit, la pensee diparait,
et d'autres ajoutenl même, avec Ber
keley, que lout n'est qu illusion, qu'en
fait, l'univers 11'existe pas, ni notre
coj-ps, ni celui de nos voisins ou de nos
voisines, ni la terre, ni le soleil, ni les
ctoiles, Ces negations sont trés simples,
en effet, mais elles 11e sont pas déinoii-
trées, ,et le grand point d'inlerrogation
continjie a se dresser devant nous,».
Et plus loinLa splendeur des cieux
répond aux aspirations de nos ames,
Ingcnium audax naliira a'iidacior11011 s
dit Lumen, Nous' ne serons jamais ras-
sasiés Nous ne sommes que'des atonies
mais 'des atonies pensants, et Ja pensée
humaine vaut un soleil,
J'ajouterai encore, Messieurs, que non
seulenient le programme de la Philo
sophic astronomique est le plus beau
de tons ceux qui out pu être .atlri-
bués a cette science, mais encore que
lout le reste s'annihile et disparaït de
vant lui. E11 effet, que nous fail l'his-
toire de l'humanité loule enlière, de
celte race qui doit périr, que nous im-
porte Ia politique des nations et .ses
frémissementsj que signifient toulesles
découvertes el tous les progrès, pi tou
tes les sciences, et tous les arts, puis-
que ce monde doit finir et que rien
n'en restera Ce qui nous intéresse,
en definitive, c'est nous-mêhies, c'est
notre propre sort, c'est notre existen
ce personnelle, c'est notre deslinée, et
ce sont nos conditions d'existencc dans
l'univers.
Si les années ,^,i fugitives él si rapi-
des de notre vie acluelle représeiilen't
toute la réalité, la réalilé d'un jour,
qu'est-ce que c'est que celte comédie-
la Si celte vie, avec ses luttes, ses
injustices, ses souffrances, ses misères,
finissait avec notre dernier söupir, 011
pourrait cönclure que Dieu 11'existe pas,
que l'univers n'est pas organise" ce
qui par ait contraire a l'observation de
la nature,
Plus loin encorelie résultat de ces
vastes contemplations est de nous déga-
ger de toute ambition, ainsi que des
tourments plus ou moins dorés de la
fortune. La valeur intellectuelle de
l'homme n'est pas la, Lés seules riclies-
ses sont celles .que nous eïnpörtons dans
notre arae au-dela du tonibeau, E11 do -
minant de ces hauteurs la politique sau-
vagement armee de tous les peuples, on
pense avec Sénéque«Evolutions de
fourmis, grands mouvements sur peu
d'espace
Nous ne sommes pas les citoyens d'u
ne cilé, d'une nation, ni même de la
TerreNous sommes citoyens du
ciel,
Quel bel hymne a l'immorlalité de
l'ame, arraché a l'étude de la création
Quelle franche affirmation, en même
temps, de cette preoccupation de iiotre
deslinée supra-terreslre qui nous tour
menie C'est un peu la paraphrase de
la parole évangéliqué: Porrö unum
necessarium
Flammarion n'qst que l'pchó de toute
fiine pènsanie qui nepossède pas la foi.
Au reste, la plupart des incrédules,
notamment tous ceux qui out perdu
la foi de leur jeune age, sous l'influen-
ce des passions de toute nature, savent
tres bien 011 ils peuvent trouver l'apai-
semeiït de leurs esprits tourmentés,
Mallieureusemènt, ces mêmes pas
sions qui éloignèrenl de l'Eglise con
stituent Ie grand obstacle au retour. Et,
n'ayant pas le courage des ruptures
nécessaires, de l'humble genuflexion, de
l'entrpe au nonfessionnal, 011 essaie de
relrouver lp paix de l'ame en mendiant
a toutes les sciences et a toutes les phi
losophies la solution du grand problème,
en dehors des dogmes chrétiens,
Et, nialgré tout, an bout d'une vie
enlière de recherches, les plus francs
en viennent loujours a l'avcu de l'ina-
nité de leurs efforts, ét a la revelation
de leur étal malheureux,
C'est Michelet décrivant le bonheur
des fldèles qu'il voyait revenir de la
Sainte Table et regrettant de n'ètre pas
le dernier, le plus humble de ces croy-
ants,
C'esl Littré permettant a son épouse
d'élever chréliennem'ent sa fille. et qui
se refuse a troubler les croyaiic.es de
son enfant, une fois le moment yenu
011 il s'était réservé d'émanciper «son
esprit,
C'est, aujourd'hui Jaurès, agissant de
même,
Mais pourquoi citer des 119111s niar-
quants N'est-ce pas un fait cpurant
que cette inconsequence inspirée par
l'amour palernel Homilie publicj, le
chrélien qui a cessé de pratiquer cher-
chera a inl'liger a l'enfant d'autrui un
enseignemenl dont il ne veut pas pour
sa progéniture
Loin de nous d'y Irouver a redire
bien au contraire, le mal s'en trouve-
rait réd uit d'autant,
Une autre inconsequence de beaucoup
d'égarós, c'est de laisser leurs propres
enfanls faire leur première communion,
d'envier, comme Michelet, leur bonheur
dans celte participation au Banquet di-
vin... et de s'interdire a eux-mêmes ce
bonheur, tout en donnant le ,mauvai§
exemple du inépris du devoir pascal
L'orgueil seul, ce fléau de la r'aison,
est capable d'expliquer parelles iincon-
séqucnces, car c'est lui qui tient éloi-
gné du confessionnal et par suite, de 'la
Sainte Table,
La confession met a rude épreuve no
ire courage, Mais n'eiit-elle que ceseul
a vantage, qu'il faudrait déja la mettre
au premier rang des institutions utiles
et nécessaires a la formation de notre
grandeur morale,
La Communion Solennelle a déroulé par
tout, dimanche dernier, les pompes clas-
siques, accompagne'es du temps classique, de
la ci-devant Première Communion.
JOURNAL
©rgane Gatholique
TPRES
de 1'Arrondissement