Téléphone 52 Téléphone 52 Samedi 30 Mars 1912 je Nu 10 centimes 47 Année IS0 4727 Travaillons Aux bonnes gens de Belgique La grande Preoccupation te Sb» 2* ssP te te. te te te. La Communion Solennelle Oil s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c, par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. et A tous les bureaux de poste du royaume, Les annonces coütent i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal So centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros suppléme.ntaires coüteut 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exceptles deux Flandres) s'adresser IV Hay as, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. sans avoir en nous courons Peu me chaud qu'il y ail de l'en- Irain et de renthousiasme et de la con- fianee dans nos coenrs, si nous ne monnavons pas eet entrain, cej enthou siasme et cette confianee en un labeur qpiniatre, ,si nous ne les appuyons pas sur que propagande incessaute et per- sonnelle, si nous .avons l»e sourire de respérance aux lèvres, main l'outil du travail, au devant du désastre. C'est fatal. Celui qui ne Iravaille pas 11e mérité pas de tnanger; celui qui 11e veille pas se laisse surprendre. Ces véritéj sont vraies „sur lous les .terrains, en politique contme ailleurs. La cause que nous défendons exige d'ailleurs l'effort. Source de progrès, soutien de la ci vilisalion.. comment s'aceommoderail-el- le de ia paresse et de J'insouciance? Tont grandil autour de nous; nous assislons a une evolution inouïe de Ja société; nous sommes a 1111 tournant de l'histöire; c'est presque la fin d'un monde qui s'annonce, el la cause ca- tholique qui renferme des principes d'inconteslable vie dont tous les siècles passés, sont les irrécusables témoins. res- terait _a cette heure solennelle. l'igée dans le repos, 11e demandant a ses sol- dals que l'expectative et la neutralité? File reslerait insoucieuse devant les événements qui se dessinpent. devant ses droits et ses liberies menaces; gar- dienne histoyique du salut des peuples, elle désavouerait sou passé pour je 11e sais quel calme qui serait plus qu'une abdieipiop, qui serait une trahison, Non. La Fiche est rude qui s'offre aux catholiques, Elle leur impose des sacrifices et des croix, et ce n'est qu'en les acceptant avec courage et dignité que noire parti méritera de rester fi bre et fidéle a ses d est in ces, Done, travaillons! Travaillons encore paree que les au- tres travaillent, C'e^t un hommage qu'il faut leur rendre. Nos adversaires se défendent avec apreté, lis remuent ciel et terre, Toutes leurs forces sont engagées, lis 'jouent, semble-t-il, leur va-fout, Ouverlement, l'effort qu'ils donnent est formidable et si l'on sait que le travail1 occulte atoujours élé le fort "de la franc-maconnerie, maltres'sc absolue des deux Gauches, nous pouvons affir- mer, qu'acluellement, dans l'ombre com me alavue de lous ilya contre nous, une levée de boucliers sans précédent. Comment y résister sans travail, 011 sim piemen t en applaudissant ceux qui travailent, Encore une fois, peu me chayd que l'on aeclame nos candidals, que l'on enccnse 110tre programme, si l'on borne ces manifestations insuffisantes, sou devoir electoral, J'aime mieux un catholique accom- plissant silencieusement et sans défail- lance la lache que ses chefs lui out confiée, que cenl braves gens qui, en une reunion solennelle du parli, accla- ment a pleine voix le drapeau. puis se retirent tranquillement au coin de leur feu, tout lieureux et tout fiers d'avoir crié Vivent les catholiques» jjans les oreilles des candidals. Done travaillons II lie suffit pas que 110s idéés soient les seules nationales et palrioliques, que la Constitution et ses franchises y soient tellement attaohées que celles-ci péri- raient si celles-la venaient a être étouf- fées, il faut gu'on le sache, lis ne «uffit pas que les catholiques gient rendu prospère la Belgique, que les libéraux enjrainaienl a la ruine en 1884, il faut qu'on le sache.,, II 11e suffit pas que la tyrannic des consciences el la guerre scolaire rc- naitraient si le cartel arrivail au pou- voir, il faut qu'on le sache, II faut (qu'on sache tont les lieu- reuses cqpséquences des Gouveruemenls catholiques _et les malheurs qu'un Gou vernement de Gauches précipiterait sur le pays, Et pour qu'011 sache tout cela, il faut rpi'en le dise, qu'on 1c rerlise, qu'on en sature le pays tout enlicr, afin qu'il ne resle aucunè maison, 'au- cune conscience ignorante et capable par conséquent, de donnèr ou de vendre son vote au parli de ruine et de 'dés- oxganisation sooiales, morales et maté rielies qui se groupe sous le 110111 de cartel. Travail ardu, travail de tous les in stants Geiles, qui. Mais lorsqu'on voit l'en- nemi faire pour le mal, une oeuvre im mense, _quel nom mérilerions-iious, si nous, les catholiques, ne faisions pas pour le bicn autant, si pas plus, que les cartellistes. Dope, travaillons Nous pouvons tous faire quelque cho se, nous avons tous quelque chose a faire, Je plains l'liömme 011la femme qui en ce eon flit suprème, après avoir ana lysé ses forces cl ses moyens d'action, coneluerail: je 11e suis bon a rien. Dans les salons comme dans les ate liers, au foyer comme dans les caba rets, parlout une bonne parole peut être semée. partout un bon journal peut êlje introduit, partout un encouragement peilt être idonné, partout une pricre peut être elite. Quel est l'être assez malliyureux pour dire qu'il est incapable d'accomplir Tunc de ces faches. Sans doute. il n'est pas donné a tons de poser les actes plus compliqués de la bataillc par la jiarole et par la plu- me: mais si tout le monde ne sait pas écrire, lous peuvent soutenir les jour nalistes par la diffusion des bons jour- naux cl par des communications inté ressant le point faible d'une localité. la propagande de l'ennemi... Si tout le monde ne sait pas parler, tous peuvent préparer ou fréquenter des conférences, lous peuvent surlout y amener du monde, des ^hancelanls, des tièdes, des ignorants, qui n'attendent peut-êlre qu'une bonne parole pour être acquis a la vérité catholique, Quel travail nous abattrions si lous ainsi, tie concert avec les chefs de l'ar- mée du bien, niellaient la main iil'ceu- vrc éiectorale, si tous apportaient au cher drapeau catholique, son appoint personnel, si faible soit-il D'ailleurs. Jie 1'oublions pas, c"est sur cette collal oration universelle que E parti comgte pour vaincre une "fois en core, cette année, l'armée du désordre et de l'anarchie, 1'arm'ée des sans-patrie, mélangée a l'armée des égoïstes, des rancuniers, des dépités, des solennels parle-creux, ainsi qu'Edmond Picarfi a dépeint les doctrinaires et les progrès- sistes, 1 Done, travaillons.. travaillons, travail lons, i Le suecès n'en sera que plus grand et plus digne, 1 1ft if* iF. ¥1 Les d. ux grands arguments du Progrès» en matière de politique et de polémique anticléricale sont le Gaz et la Rente. Ces deux grands arguments que le Pro grès serine heb.lomadairement avec one ponetualité sans pareille aux oreillesjde ses bonnes gens sont dirigés le premier contre notie administration communale, le second contre toute attitude politique de notre gouvernement. Quant a la question du Gaz, la population Yproiie a prouvé aux dernières ejections commuoales eombien peu elle se souciait des culculs iai;taisi8tes du Progrès de ses lamentations, de ses menaces, de ses imprecations et de ses doléances. Mais mainteaant que s'ouvre la période de preparation aux électious legislatives suivant sa louable habitude, notre Don Quicliotle vient d'enfou-cber son dada favori et sous le titre de des fails il produit des chiffres qui prouvent combien la pi ospéri'é nationale est faetice. Ce sougi de l'existence cbez un clnicun est extraordinairement curieux dans un orgaae qui sympathise suivant le couraat du siècle avec les pires ecnemis du capita lismJ ei de la prospérité. Pour en revenir au lbnd de la question voici ce qu'écrit a pi opos de !a Rente Beige le Mo iiteur des Intéréts Matériels dont on ne songera mettre en doute et notre impar tiable politique et la competence. Après avoir étudsé longuement les cours des Rentes anglaises, frargaises et alleman- des qui servout a apprécier les variations de cote des autres, après avoir constaté leur affaissiment contiruei, 1'auteur de l'article aborde l'étude de la Rente Beige en ces ter- mcB Ayant considéré giaphiquement l'allure des rentes des 3 g auds pays circoi.voisins l'idée nous est venue d'ajouter au tableau la rente beige 3 p. c. Nous hésitAmes cepen- dant, car la rente nationale est si décriée par des nationaux que nous estimions par devoir lui faire faire mauvaise figure et ajouter au décri. A tout hasard, nous avons fait tracer la courbe du Beige, nous réservant d'user de la gomme au lieu du burin si elle se trou- vait en tiop mauvaise figure. Le tracé reconnu nous le livrons au lee. teur, c r il est plutöt d l honneur de notre fonds national. Depuis dix ans, la rente beige a baissé comme ses congénières voisins. l.e cours s'est affaissé suivant une courbe irrégulière. Jusqu'en 1906 environ, le Beige u'avait cédé que peu de terrain il pro'ongeait la resistance au courant qui entratnait déja 1 s autres a la dérive. Trés naturellement, eet effort fut suivi d'une chute qui, tardive, a ramené la rente beige au nireau qu'elle eüt dü et devait toucher. La bais.se s'est arrêtés a 88. c'est a-dire sur un écart de dix points sur le cours mainteau jusqu'en 1906. La rente beige a done mains baissé que l'ont fait les rentes allemande et anglaise et encore faut-il dire que durant ces dix ans, la Belgique, comme l'Allemagne d'ailleurs, n'a cessé d'emprunter, tandis que l'Angle- terre n'émet pas de consols et que la rente francaise est immunisée pour le même motif et grice A l'applicatiou jusqu'ici réalisée, en apparei.ee du moins, de la formule fameuse ni emprunt ni impot. Comme courbe de cours la rente beige se tient done entre la rente francaise d'une part, la plus épargnée (baisse de 6 1/2 p. c.) et les rentes anglaise et allemande, les plus éprouvi'e» (qui ont perdu respectivement plus de 20 p. c. et de 14 1/2 p. c.) Comme taux de capitulisatiou le 3 p. c. Beige rapportant 3 40 p. c. se tient égale- ment au centre, ayant, d'un cöté, les rentes fracgaise et anglaise (3 20 p. c.) et les rentes allemandes a 3 55 p. c. Certes mieux eüt valu que la rente beige ne rétrogradat pas depuis 10 ans et fit ex ception en resistant brillamment jusqu'au bout au mouvement général d'augmentation du taux de 1 iutéi êt, mouvement atfirmé par la tenue des 3 grands fonds d'Etats majeurs. Mais c'était chose vraiment impossible et a bien eonsidérer les choscs, grande a élé sa force de resistance. Depuis Ia date de eet article notre rente beige a été quelque peu maltraitée mais n'a pas s .bi une telle clépradation financière que le Piog.ès semb'e le dire. Quant a la correlation qui exiaterait entre la baisse de la rente et la vieille légende des millions aux couvents, elle est de la plus haute lautaisie. if» if» if» if* its jf» ff» On fêtait récemmciil, a Paris, le ju- bilé scienlifique de Camille Flamma- rion. Dans sa réponse aux nombrenx discours de congratulation, Tardentvul- garisaleur de la- science d'Uranie, fort peu suspect d'ailleurs de cléricalisme, s'exjn ima de la sorte: Nous ignorons lous quel Je implaca ble deslinée nous attend pour l'éter- nité, On éprouve, en certains moments, devant cette perspective, une sorte d'in- soutenable cl'froi, 011 se demande si l'im- morlalité est désirable, s'il 11e serait pas préférabje de n'êlre jamais né, et même s'il nö se.rail pas moins cruel d'a voir la faculté de s'évader de tg. vie psyebipue el de s'ancantir. D'éminenls esprits 111e répondent que c'est la une inquietude sujierflue, que la faculté de penser n'est pas autre chose qu'une fouclion du ccrveau.. mie le cerveau detruit, la pensee diparait, et d'autres ajoutenl même, avec Ber keley, que lout n'est qu illusion, qu'en fait, l'univers 11'existe pas, ni notre coj-ps, ni celui de nos voisins ou de nos voisines, ni la terre, ni le soleil, ni les ctoiles, Ces negations sont trés simples, en effet, mais elles 11e sont pas déinoii- trées, ,et le grand point d'inlerrogation continjie a se dresser devant nous,». Et plus loinLa splendeur des cieux répond aux aspirations de nos ames, Ingcnium audax naliira a'iidacior11011 s dit Lumen, Nous' ne serons jamais ras- sasiés Nous ne sommes que'des atonies mais 'des atonies pensants, et Ja pensée humaine vaut un soleil, J'ajouterai encore, Messieurs, que non seulenient le programme de la Philo sophic astronomique est le plus beau de tons ceux qui out pu être .atlri- bués a cette science, mais encore que lout le reste s'annihile et disparaït de vant lui. E11 effet, que nous fail l'his- toire de l'humanité loule enlière, de celte race qui doit périr, que nous im- porte Ia politique des nations et .ses frémissementsj que signifient toulesles découvertes el tous les progrès, pi tou tes les sciences, et tous les arts, puis- que ce monde doit finir et que rien n'en restera Ce qui nous intéresse, en definitive, c'est nous-mêhies, c'est notre propre sort, c'est notre existen ce personnelle, c'est notre deslinée, et ce sont nos conditions d'existencc dans l'univers. Si les années ,^,i fugitives él si rapi- des de notre vie acluelle représeiilen't toute la réalité, la réalilé d'un jour, qu'est-ce que c'est que celte comédie- la Si celte vie, avec ses luttes, ses injustices, ses souffrances, ses misères, finissait avec notre dernier söupir, 011 pourrait cönclure que Dieu 11'existe pas, que l'univers n'est pas organise" ce qui par ait contraire a l'observation de la nature, Plus loin encorelie résultat de ces vastes contemplations est de nous déga- ger de toute ambition, ainsi que des tourments plus ou moins dorés de la fortune. La valeur intellectuelle de l'homme n'est pas la, Lés seules riclies- ses sont celles .que nous eïnpörtons dans notre arae au-dela du tonibeau, E11 do - minant de ces hauteurs la politique sau- vagement armee de tous les peuples, on pense avec Sénéque«Evolutions de fourmis, grands mouvements sur peu d'espace Nous ne sommes pas les citoyens d'u ne cilé, d'une nation, ni même de la TerreNous sommes citoyens du ciel, Quel bel hymne a l'immorlalité de l'ame, arraché a l'étude de la création Quelle franche affirmation, en même temps, de cette preoccupation de iiotre deslinée supra-terreslre qui nous tour menie C'est un peu la paraphrase de la parole évangéliqué: Porrö unum necessarium Flammarion n'qst que l'pchó de toute fiine pènsanie qui nepossède pas la foi. Au reste, la plupart des incrédules, notamment tous ceux qui out perdu la foi de leur jeune age, sous l'influen- ce des passions de toute nature, savent tres bien 011 ils peuvent trouver l'apai- semeiït de leurs esprits tourmentés, Mallieureusemènt, ces mêmes pas sions qui éloignèrenl de l'Eglise con stituent Ie grand obstacle au retour. Et, n'ayant pas le courage des ruptures nécessaires, de l'humble genuflexion, de l'entrpe au nonfessionnal, 011 essaie de relrouver lp paix de l'ame en mendiant a toutes les sciences et a toutes les phi losophies la solution du grand problème, en dehors des dogmes chrétiens, Et, nialgré tout, an bout d'une vie enlière de recherches, les plus francs en viennent loujours a l'avcu de l'ina- nité de leurs efforts, ét a la revelation de leur étal malheureux, C'est Michelet décrivant le bonheur des fldèles qu'il voyait revenir de la Sainte Table et regrettant de n'ètre pas le dernier, le plus humble de ces croy- ants, C'esl Littré permettant a son épouse d'élever chréliennem'ent sa fille. et qui se refuse a troubler les croyaiic.es de son enfant, une fois le moment yenu 011 il s'était réservé d'émanciper «son esprit, C'est, aujourd'hui Jaurès, agissant de même, Mais pourquoi citer des 119111s niar- quants N'est-ce pas un fait cpurant que cette inconsequence inspirée par l'amour palernel Homilie publicj, le chrélien qui a cessé de pratiquer cher- chera a inl'liger a l'enfant d'autrui un enseignemenl dont il ne veut pas pour sa progéniture Loin de nous d'y Irouver a redire bien au contraire, le mal s'en trouve- rait réd uit d'autant, Une autre inconsequence de beaucoup d'égarós, c'est de laisser leurs propres enfanls faire leur première communion, d'envier, comme Michelet, leur bonheur dans celte participation au Banquet di- vin... et de s'interdire a eux-mêmes ce bonheur, tout en donnant le ,mauvai§ exemple du inépris du devoir pascal L'orgueil seul, ce fléau de la r'aison, est capable d'expliquer parelles iincon- séqucnces, car c'est lui qui tient éloi- gné du confessionnal et par suite, de 'la Sainte Table, La confession met a rude épreuve no ire courage, Mais n'eiit-elle que ceseul a vantage, qu'il faudrait déja la mettre au premier rang des institutions utiles et nécessaires a la formation de notre grandeur morale, La Communion Solennelle a déroulé par tout, dimanche dernier, les pompes clas- siques, accompagne'es du temps classique, de la ci-devant Première Communion. JOURNAL ©rgane Gatholique TPRES de 1'Arrondissement

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1912 | | pagina 1