a, Téléphooe §g Téléphone 52 Samedi 6 A vril 1912 Se N° 10 centimes 47 Année N° 4728 Paques Paques Résurrection La mort et les funérailles de M. Leopold Merghelynck i\ï. Colaert et la Protection de l'Bnfanëe On fs'abonne rue au Beurre, 36, u Ypres, et A tous les bureaux de poste du royautne. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les auméros supplémentftires coüteut 10 francs les cent exemplaires. Vour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adresser k l'Ag&iët Haras, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. Et les graves bourdons de nos cathédrales sonnent a toute volée, et les multiples clochettes de nos joyeux carillons titannabulent et lan- cent dans 1 'air leur cliquetis perlé PfiquesPaques C'est la résurrection de la nature avec celle de son Créateur. Ce n'est plus le printemps, ce n'est pas en core l'été; c'est la saison charmante qui voit les boutons s'ouvrir, et les fleurettes sourire au gai soleil d'Avril PaquesPaques C'est un gazouillement d'amour dans les lilas fleuris et les prés ver- dissants. Et maintenant que tout est au bonheur, permettez nous, ami lecteur, de vous souhaiter la bonne J fête et de vous redire ce chant dont dix neuf siècles n'ont pu altérer la fraicheur printannière Paques P&ques Le Journal d'Ypres. Au cours de 1 'iiroubliable manifesla- liou 'des Yprois en l'honneur des Mis- sionnaires congolais oulragés. notrc 0,011- citoyen, lc R. P. Biebuyck, avait défic les persécutcurs de réussir dans leur lenlative d'anéanlir l'oeuvre de regene ration morale que les missionnaires c-a- Iholiqucs ont entreprise 'dans notre co lonic. lis auront beau, disail-il, Uétruire nos missions, nos fermes-chapelles, iios hö- pitaux, sans cesse, il en surgira d'au- Ires. Nous jurons tons de 11c jamais abandonner les populations tléshéritées a la redemption desquelles nous nous som'mcs voués. Ce fier tléfi, lancc aux perscculeurs, rappelail bien celui que le grand car dinal Lavigcrie sc plaisa'il a répéteren face des clil'ficnltcs qui surgissaient de- van l ces vastes conceptions ap'ostoliques. C'était sa réponsc decisive a ioule Ob jection. On lui clisail: Vous 'reneontrcrez des monlagnes' d'obstacles. un océan de dé- boires Marclie toujours, répondait-ih je sers 1111 Maitre qu'on na pu enfermer dans un lombeau Vous aurcz conlre vous l'enferet le gouvernement! Marclie quand même, je sers 1111 Maitre qu'on n'a pu enfermer dans un lombeau Vous su'ccombërez a Ia tachë! Qu'importe, je sers un Maitre qu'on n'a pu 'enfermer dans un lom beau Et cede raison sublime préval ait dans sa bouche conlre loutes les raisons. C'est elle qui 'soutienl toüs les mis sionnaires, tons les prêlrcs, tons les chrétiens dans les 'épreuves de foute nature, qui s'abattent 'sur leurs plus sainlcs entreprises, dans la guerre a mort, ouverte ou söurnoise, livrée a leurs crovances.; E11 ce saint jour de Paques surtout, ce cri de l indéfeclible espéranee chré- tienne résonne, par lc 'monde entier, 011 joyeux alleluia et en sönneries de fële. Resurrexit, sieut dixit. Non, 011 n'a pas pu 1 enfermer dans un lombeau. Et la vigilance et l'astuce de ses enne- mis, non moins que leur force el leur violence resieront éternellemenl Vaines conlre l Eglise de Celui qui sortil glo- rieux du tombeau.- Mais, de même qu'il v a dix-neuf siè cles, II se servit de ses anges pour té- moigner de sa puissance, aux yeux des gardiens du lombeau eonfotidus, de mê me If daigne nous associer aujourd'bui aux gloires: de la résurrection toujours renouvelée de son Eglise, que ses en- nemis se fiattent vainement. de siècle en siècle, d'avoir frappée a 111 or 1. II y a trente-lrois ans, le liberal ijui présidai t, chez nous, a Fins traction pu- blique se flaltait de 11'avoir plus qu'a eulbuter dans la fosse le cadavre du catholicisinc._ Le cadavre s'esl montré recalcitrant, lc souffle du Vainqueiir .de la mort 1'a ranimé. L'Eglise est 'toujours vivante. en Belgique plus encore qu'ailleurs. Aujourd'hui, les lib'éraux se promet- lent jd.e reconquerir le pouvoir el de reprendre la taclie du ministère des Sept Magons;. Et l'on sait, s'ils se soul assagis depuis pour y mettre moins d'ar'deur, en collaboration avec la secte qui 11e vent ui Dieu ui Maitre! A nous, catholiques, de tléjouer 'leurs eonfplols, et de rendre vaines leurs ten- lativcs, lant dans la Mère-patrie que Idans: la. colonic, A 11011s de briguer l'honneur cl le seins cle Dieu et U'assurer la verifica tion des promesses du clivin Fondateur de i'Eglise: que les portes' de l'cnfer 11e prévaudraient jamais conlre elle. A nous de 'rendre lémöignage de la résurrection du Christ 'en contribuant a assurer la pérennilé de sou Eglise, Dansles conjonclures actuelles, 'clant doniié les graves questions ;i l'ordre du jour et les 'desseins bien connus de nos adversaires, le devoir Ue la lui ie et du zèle pour le niaintieu de la foi s'étend a lous les clirétiensj; L'aiiatlièmc eva 11- gélique pèsc sur lous les déserteurs: Va mi hi si non evcintjelizavero Aussi bien, quelle présomption cc serail de Vouloir ressusciler dans 'la gioire avec le 'Christ, sans avoir cle, comme Lui. a la peine Ton té la population d'Ypres, a les yeux fixes, depuis quelques mois, et ces der uiers jours surtout, sur les har dis travaux qui s'exëculent al'é'glise St. Jacques, pour la construction d'une nouvelle flèche. Jamais encore el probablement jus- qu'a la belle eclipse du 17 courant, il n'y eul autant de regards, souvent munis de jumelles ou 'de longues-vucs, bra- qués sur le ciel, sauf, peut-être, aux féles sportives aériennesj Et pourtant inirabilc dicta il ne s'agit pas. celte fois, de sport ui de réjouissance publique. Point de «tour de Belgique aviateur» ni d'acrobate aé- rien en spectacle, taais de braves ou- vriers, macons, charpentiers, 'forge- rons accomplissant leur taclie pro- fessionnelles, remplissant leur devoir sans souci de la galerie, simplement el courageusement, au posle périlleux que la nature du Iravail assigne ;i chacun. Et combien plus admirable, ipso factale courage de ces derniérs! Ou sail a quels exploils tcméraires, le plus souvent inutiles. voire blamablcs a lous égards, peuvent pousser la so'tle vanité et l'appat d'une grosse Sonïme. Mais y aller de la même audace sans ces puissants stimulants; mais Venouveler quotidiennement. pendant des semaines et des mois, des actes d'un courage in signe que n'applaudira aucun specla- leur; mais accomplir 'ses exploits sans pouvoir choisir les conditions l'avora- blcs, parmi les complications et les dan gers supplémentaires qu'y apporteront les inlcmpéries; mais risquer a lout mo ment sa, vie Sans pouvoir caresser se.u- lement la perspective de mourir en beauté... rccoiiuaissons que lout cela ajo.ute singulièrcment au mérite du cou- i'fge. Courage méritoire surtout, paree qu'il est le courage du devoir. Courage méritoire enfin, paree que, au lieu de se gaspiller pour le vain ou eoupable amusement d'une l'oule avide d'émotions. plus ou moins vaines, il se tlépense uniquem'ent, lc pain quo- tidien assure, au .profil des plus nobles conceptions de l'art, pour la con struction des monuments les plus uti les al'humanité, pour 'édifier en l'bon- neur de Celui qui régne dans les cieux la 'fl emeu re terreslre la moins indigne qui puisse s'élever 'de la main d'une créature lnimaine. Honneur done au braves Flamands qui conslruisirent la l'lèche de S, Jac ques, achevant et 'embellissant ce ve nerable ténioin de pierre qui nous redit, a travers huil siècles, la foi de nos an- cclrcs Honneur aux vaillants du devoir! Honneur aux artistes qui réalisèrent, 1 111 mépris du danger, 110s hardies con- Honneur a ces ouvriers intrépides, qu'aucune difficullé. aucun peril nefu- rent capables d'arrêter dans l'oeuvre en lreprise, paree qu'il s'agissait de plan- Ier la eroix du Christ dans les cieux cl de couronner lin 'monument érigé a la plus grande gloire de Dieu if- if. if Pensées Diverges Si j'osais faire une comparaisoa entre deux conditions tout ii fait inégales, je dirais qu'un homilie de coeur pense a remplir ses devoiis a p3u prés comme ie couvreur songe a couvrir ni l'un ni i'autrene cherchent a exposer leur vie, ni ne sont détournës par le périlla mort pour eux est un inconve nient dans le métier, et jamais un obstacle. La Bruyère. Arriöre la prudence quand elle fait obsta cle au devoir Hannut Moore. Le devoir ne fronce le sourcil que taut que vous lefuyez suivezde, il vous sourit. Carmen Sylva. La conscience est comme une glace qui se ternit un peu chaque jour et la faut essuyer souvent sous peiue de ne plus s'y voir. Du four. Vous avez peur de vous coni'esser a un pauvre prêtre qui tremble de vous trouver trop eoupable dont l'ame compatissante s'émeut au long récit des fautes qui compro- meltent votie salut éternelqui n'a pas d'autre désir que de pardonner le plustót possible, et de prévenir de nouveaux écarts par le bienfait de ia grace et ses sages conseils, et vous ne soagez pas, qu'un jour, il faudra la faire, cette confession si re- doutée, est devant un juge dont vous ne pou- rez plus espérer le pardon. Quelle folie Monsabré. Ministro Resident de S. le Roi des Beiges stratives, Ministre Resident rle S. M. le Roi des Beiges, Officisr de l'Ordre de Leopold, Chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la Croix de 3e classe avec g'aives de l'Ordre de Ste-Anne de Riissie, etc., fils de M. Ferdinand Merghelynck, Commissaire de l'arrondissement d'Ypres et de Mme Mer ghelynck, née Hynderick de Theulegoet. Néix Ixelles.leö Février 1874, M.I.éopold Merghelynck entra dans la carrière comme attaché de legation a Vienne. Nommé secrétüiie, il passa successisement a Bel grade, a Paris et a Pékin. C'est au cours de ton séjour en Chine, en 1900, qu'éclata la sacglante révolte des Boxers. La legation Beige, qui avait du être abandonnée dès le début de l'insurreclion, fut piliéa et incendiée par ces fanatiques xénophobes. Le personnel fut réparti entre les légations francaise et anglaise. M. Mer- j gbelynck, qui n'avait rien pu sauver de ses objets personnels, fut désigné pour se join- j dre au personnel de la legation francaise. II fit le coup de feu a coté des soldats, mon- Lundi, vers 5 heures du matin, est mort au chateau de Sainl-Jeao, sous Ypres, des suites d'une longue et pénible maladie, M Léopold Merghelynck, écuyer, docteur en droit et en sciences politiques et admini- tant la garde, et enduraut parfois les plus grandes privations. Un dc ses camarades tomba a ses cötés, frappé par les balles des Boxers, et c'est miracle que M. Merghelynck ait pu cchapper aux dangers de tout genre qu'il courut pendant les 52 jours que dura la Sa vaillante conduite fut recompenses par les gouvernements beige et frangais, qui le nommèrent respectivement chevalier de l'Ordre de Léopold et chevalier da la Légion d'honneur. On se souvient encore du retour de M. Merghelynck a Ypres après le siège des légations, et de l'intéressante conférence qu'il fit a ce sujet dans la salie des IlaRes. Apiè3 avoir pris la plus grande part aux iaoubliables journée3 de Pékin, M. Merghe lynck devait être, peu après, Ie témoin des événements sanglants qui marquèrent le changement de dynastie en Serbie en 1903 le massacre du roi Alexandre et de la reine Draga, suivi de leur defene3tra-ion par des officiers de l'état-major qui, avec l'aide de deux regiments, s'étaient emparés du Konak. Si le jeune diplomate avait pu continuer la brillante carrière qui s'ouvrait devant lui, ses mémoires auraient, pour ces seuls évóuement8 de Pékin et de Belgrade, pré senté déja un bien vif intérêb Après avoir exercé encore les fonctions de secrétaire St-Pétersbourg et a Paris, il fut nornmé coaseiller de la légation de Belgique prés S. M. lEmpereur de Russie. II allait être nommé ministre intérimaire a Téhéran, quand, sur sa demands, il fut de'chargé de ses fonctions de conseiller par arrêtó royal du 31 Juillet dernier. M. Merghelynck com- mengait a souffrir des premières atteiutes du long dópérissement auquel il went de succomber, et le ciimat froid et humide de St-Pétersbourg ne pouvait lui être que nuisible. Le Journal d' Ypres, dans son dernier nu méro, annongait les suprêmes distinctions que le gouvernement venait de lui décerner celle de Ministre Resident et celle d'Offieier de l'Ordre de Léopold. Esprit cahne, précis, réfiéchi caractère aussi loyal que réservé et circonepectde commerce sür et intéressant plume a la fois correcte et alerte naturellement élégant et distingué de sa personna posséfact difl'é- rentes iangues ainsi que des connaissances tres étendues, M. Merghelynck avait tout pour lui pour réussir dans la carrière diplo matique et y rendre des services de l'ordre le plus é'evé. Cette c-spérance fut brisée. Cruellement, la mort vient le ravir a l'affection des siens et de ses nombreux amis. Les funérailles deM.Léopold Merghelynck ont été célébrées Vendredi, et la population Yproise entière a tenu a rendre un suprème hommage au regr. tté défunt. II s'y était joint de nombreuses personnalités de la region environoante, ainsi que de la gapitale ét de différentes villes de province. Le défilé devant la familie au portail de l'église Saiut-Jacques fut trés long. Remar que parmi les notabilitósM. le baron Ruzette, ancien gouverneur de la province M.lecomte Léon d'Ursel, chef du cabinet de M. le Ministre des Affaires étrangères, délégué par celui gi, avec M. A. de Bassom- pierre, chef de division a la direction géné rale de la politique la plupart des membres du couseil communal de nombreuses auto rités civiles, militaires et ecclésiastiques le colonel adjoint detat-major retraite che valier Hynderick de Theulegoet et les principaux membres des families Hynderick et Iweins le comte et la comtessede Ran- chicourt, de Paris, ainsi que toute l'aristo- cratie de la ville et des environs. Les cérémonies du JeudiSsint rendaat impossible tout service funcbre,des absoutes furent chantées a I'Eglise St-Jacques a midi et demi. M. le Chanoine de Brouwer, curé- doyen de Saint-Martin officiait, remplagant M. le curé Dassonville,nouvellement nommé et dont l'installation n'est pas encore faite. Afin de se conformer a un désir exprimé par le défunt, les honneurs militaires n'ont pas été rendus et il n'y a pas eu de discours. Une assistance trés nombreuse aaccom- Jtt ucpuulll, Uiurteue HiNnnan tière ou rinhumraion a eu lieu dans le ca- vcau de la familie. -* Un service funcbre sera célébré le Luudi 8 A vril, a 11 heures du matin, en l'église St Jacques, sa paroisse un second service sera célébré le Mardi 9 A vrila 11 heures, en l'église St-Martin, son ancienne paroisse. Un heros parlementaire De notre correspondant de Bruxelles 11 est sans doute anivé rarement a un parlementaire Beige de s'entendre qualifier d'hóroïsme. Cet honneur était réservé a votre Dóputé et Bourgmestre, M..Colaert, qui au début de la discussion du projet de loi sur la pro tection de Tenfance, a été couvert de fleurs par M. le Ministre de la Justice, et par M. Denis, le sociologue socialists connu. Les autres membres présents, adversaires et amis politiques, ont applaudi a Thomrnage rendu a M. Colaert par M. Carton de Wiart, comme ils 1 ont félicitó cordialement après la séance finale de Mercredi après-midi. Voici, d'après les annalö3 parlementaire®, les paroles de M. le Ministre do la Justice Les principes du projet se retrouvert dans les nombreux rapports que M. Co- laert a successivement rédigés avec la noble patience d'un Sisyphe... M. Denis. avec un reel héro'isme. M. Carton de Wiart, Ministre de la Jus- lice.S'obstinant a rouler jusqu'au sommet un bloc de pierre qui chaque fois jusqu'ici est retombé au pied de la Mon- tagne, Jc souhaite que cette fois le courage qu'il a déployé depuis vingt années regoive sa 1 écompense. (Trés bien sur de nom breux bancs). L'éloge est mérité, et la plupart, des jour- naux Tont reproduit dans leurs comptes renfus de la séance de la Chambre du Mardi 2 Avril. Et ce n'est pas la pre.3se libérale qui est la plus sobre dans l'expression de ses louaii- gcs. Voici, entre autres, l'opinionde/a Meuse, de Liége, qui a déja donné précédemment son opinion sur le rapport de MColaert A G heures, mercredi, la Chambre lerminait le vote, en première lecture, JOURNAL ©rgane Gatholique YPRES l(A de r?\rrondisseiment ïnónilc cl'Cli v. I v.3 Vïivv ulvuio Ut") lll'ft" Honneur aux Vaillants

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1912 | | pagina 1