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L'Encombrante politique
Samedi 27 Avril 1912
ie Nu 10 centimes
47e Année N° 4731
Candidats Catholiques
MM. Colaert
Van Merris
Begerem
if' W «5 »2
Loi de facade
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Elections sénatoriales
et legislatives du 2 Juin 1912
SÉNAT
M. Fraeijs de Veubeke
Chambre des Représentants
Les mauvais o.itoyens, les antipatriotes
qui forment le bloc anticlerical désignent
volontiers sous le Eom de lois de facades
l'admirable code édicié par le gouvernement
catholiquo en faveur des travailleurs.
La loi si bienfiUFante sur les habitations
ouvrières, no'amment, est fréquemment
l'objet de leurs sarcasmes.
C'est du roste la plus belle preuve d'im-
puissance que l'on püisse dormer, que de se
naoquer de ce que d'autres ont fait de bien.
Nous ne nous chargerons pas de remettre
ces viiains a leur place.
Ceux qui profifent de ces lois sociales
savent ce qu'il taut en penser.
Maisil n'est pas mauvais qu'ilsconnaissent
également l'opinion d'hommes éminents de
l'étranger.
Cela leur permettra de juger et la bonne
foi, et le patriotisme, et les intentions, et la
véritable valeur de ceux qui leur tendent la
maiü, on sait assez pourquoi.
Voici done comment le chef du gouverne
ment francais, préoccupé de la question
des logements a bon marché poar laquelle
ï'ien n'est fait dan8 la républiquo du bloc et
de la lranc-maconncrie, apprécie ei juge ce
que le gouvernement beige a fait.
Cela se passede commectaires.
La question des habitations a boE marché
d'une actualité si émouvante dans notre
pays a été résolue en Belgique gréce a une
série de mesures legislatives et par le per-
sévérant effort d hommes éminents.
Depuis le 9 aoüt 1889, oft fut vote© Ja loi
instituant des comités locaux pour le loge
ment des ouvriers et autorisant une large
participation de la caisse nationale d'épar-
gne, nos voisins n'ont ct.ssé de travaitier a
la realisation de ce rêve donner un ho
me h a l'ouvrier.
Leur succès est un magnifique exemple
pour t<a France.
La lei du 9 aoüt 1889 a marqué eu Belgi- j
que Je début d'une ère nouvelle. Cette loi
n'est du reste pas le seul témoignage de la I
sollicitude du pouvoir législatif au cours de
ces virigt derrières années.
Elle a été moöifiée et complétée par toute
une série de lois subséquentes, notamment
celle du 30 juillet 1892, relative aux sociétés
de ciédit la loi du 18 juillet 1893 accor
la location d habit.tions ouvrières salubres
ei leur vfnte aux ouvriers
Mesures rises pour faciliter la constitu
tion des sociétés d'habi'ations ouvrières,
ainsi que leur fonctionnement et notamment
exemption a peu prés compléte des droits de
timbre d'ecregistrement et de greffe
Réduction de moitié.environ accordée sur
les droits d'enregislrtmect et da tranecrip-
tion pergus a l'occasion des actes de vente
d'adjudication de prêts et d'ouverture de
crédits, ainsi que des honoraires des r.otai-
res, octroyéa aux sociétés precitées et aux
administratioi s publiques qui construisent
des habitations ouvrières, ainsi qu'aux ou-
I vriers qui acquièrent une maison dedinée a
leur servir d habitation
i Exemption, au profit des ouvriers, de la
contribution personnelle et des taxes pro-
vinciales et commuuales analogues, lorsque
la valeur da leur logement ne dépasse pas
i un chiff're déterminó
Faculté reconnue a la caisse générale d'é-
pargne d'employer une partie de ces fonds
disponibles en prêts faits en faveur de la
construction ou de 1'acLat de maisons ou-
vrières
Mesures prises en faveur de la conserva
tion du foyer paternel au sein de la familie:
autorisation donnée a la caisse générale
d'épargne d'effectuer des opérations d'assu-
rances sur la vie ayant pour but de garantir
le remboursement des prê's consentis pour
la construction ou l'acbat d'une habitation;
extension des droits du conjoint survivant
sur la maison d'habitation droit de reprise
de la maison paternelle accordé au conjoint
ainsi qu'aux héritiers eu ligne directe
Autorisation donnée au gouvernement,
en cas d'expropriatiou par zon: s dans un
quartier ouvrier, d'imposer des conditions
pour la revente des terrains.
Ou le voit, par cett6 énumération, le lé-
gislateur beige a étudié le problème sous ses
multiples aspects etil s'est tfforcé de remé-
dier a la situation autrefois existante par un
ensemble de mesures appropriées.
Certaices de'Ces mesures ont eu uno ré-
percussion importante sur le moatant des
loyers. Ainsi, par exemple, le mombre des
habitations ouvrières cxemptées de la contri
bution personnelle s'élève k prés de 200,000
et le monlant de I exoneration totale dont bé
ne ficient de ce chef les intéressés est annuel
lement de plus de 2 millions pour ce qui
concerne uniquement la contribution percue
au profit de l'Etat. Elle peut être évaluée a
plus de 4 millions annuellement si l'on tieat
compte des exonérations que la loi accorde
quant aux centimes additionnels percus au
profit des provinces et des communes.
Pour apprécier l'importance relative de
ces chiffres, il ne faut pas perdre de vue
que la population totale de la Belgique n'est
que de 7.500.000 habitants, répartis ent-re
1.700.000 ménages. On peut en conclure que
1'exemption de la contribution personnelle
profile a plus de la dixième partie de la po
pulation du royaume.
Mais e'est principalement par le dévelop-
pement des sociétés d'habitations ouvrières
que l'on peut mesurer, en même temps que
l'effieacité de la législation beige, toute
De leur cóté, lea administrations d'as-
sistance publique ont coneacré uno somme
de prés de 4 millions au même objet.
II est d'autre part a signaler que les so
ciétés d'habitations a bon marché ne sont
pas seules a faciliter k l'ouvrier l'acquisition
de la propriété de son foyer il importe de
tenir compte de l'intervention des sociétés
industrielies, de eertaines grandes firmes
patronales, des caisses de crédit agricole et
même des particuliers.
Si l'on lait état de lous ces [elements
et les statistiques du département des finan
ces permettent de le faire d'une manière
suffisamment approximative il n'est pas
téme'raire d'évaluer a plus de 100 000 le
nombre des ouvriers qui ont béuéficié de la
législation beige sur les habitations ouvriè
res et out acquis la propriété de leur loyer
ou sont en voie de l'acquérir.
Le nombre moyen d'habitants par ménage
étant de prés de cinq en Belgique, on peut
conclure des données qui précédent que le
nombre des personoes qui ont bénéficié de
la législation sur les habitations ouvr;ères
est approximativement de 500.000 soit le
quinzième ds la popu'ation totale du royau
me.
Ce résultat est d'autant plus remarquable
quil a été obtenu en un espace de vingt
années seulement.
Une fois de plus, ^'encombrante poli-
tique a joué notre reporter le mauvais
lour de lui, rafler1 les colonnes qui lui
reviennent.
Passe encore qu'elle l'ait fait au dé
triment du compte-rendu trés élogieux,
que méritait la^ séance d'art donnée
par 'la société dramatique de l'Ecole
normale de Thourout, qui yint régaler
la population yproise d'une brillante
représentation de la pièce bibjique De
Verloren Zoonde J. Van den Berghe.
C'est au «Nieuwsblad» et al'«Yper-
dant aux ouvriers l'exonération de la contri- 1'étendue de l'oeuvre réalisée chez nous dans
bution personnelle celle du 20 novembre
1896, qui étend les droits successoraux du
conjoint survivant celle du 16 mai 1900,
qui apporte des modifications au régime suc-
cessoral des petits héritages celle du 15
mai 1905, qui modifie les droits d'enregis-
trement sur les actes de partage enfin la loi
du 30 avril 1909, concernant le logement des
ouvriers employés dans les briqueteries et
sur les chantiers.
Abstraction faite des dispositions; légales
qui ont plus spécialement pour objeS l'asssi-
nissement des habitations et la police des
logements, les mesures édictées par lePar-
lement beige peu vent se résuruer dans les
points suivants
Institution dans chaque arrondissement
de comités de patronage charg«sde favoriser j ouvrières.
le domaine du logement populaire.
Le nombre des sociétés d'habitations
ouvrières fonctionnant en Belgique s'élève a
plus de 200.
La plupart d'entre elles, au nombre de
175, sont agréées par la caisse générale
d'épargne et opèrent au moyen des fonds qui
sont mis a leur disposition par cette caisse.
Celle-ci leur avait avancé, au 31 décembre
dernier, 86 millions de francs. Et le nombre
des habitations ouvrières consti uites par ces
sociétés ou acquises sur leur intervention
est approximativement de 55.000.
En ce qui concerne les sociétés d'habita
tions ouvrières indépendantes de Ia caisse
d'épargne, elles ont affecté une vingtaine de
millions a la construction d'habitations
sche Volkorganes flamands de cette
ville, que revenait J'honneur et qu'in-
combait la flatteuse tache de rendre
compte de cette belle soirée d'art ^.dra
matique flqmand. Nul na le droit de
jeter la pierre. a. 1 'organe catholique
d'expression franpaise, paree qu'il a con-
sacré toutes ses colonnes p lapolémi-
que contre les journaux Jibéraux qui
font plus. de mal a la cause flamaiyje
que la représentation flamande 11'a pu
lui faire du bien, qui rêvent, par
dessus le marché1, (Sntroduire prochai-
nement cliez nous, non seulement tont
ce que le Ujóatre parisien et la l.ittéra-
ture francaise ont de plus contraire a
l'esprit et aux mce.urs de nos popula
tions flamandeSj^mais encore des me
sures législatives et des persecutions,
désastreuses pour cette Religion, qui
est la caractéristique et le bien suprè
me de notre race.
Ce qui est moins pardonuable, de l'a-
vis de quelques-uns, c'est de n'avoir
cédé un bout de colonne, pour raconter
aux Yprois l'instaliation du rév, M.
Dassonville, en qualité de curé de la
paroisse St, Jacques. Mais voilé. Le
«Journal d'Ypres». a un faible pour
les primeurs et une inappétence mar-
quée pour les figues après Paques et
pour les nouvelles qui n'en son! pas. II
11 a guère tenu a narrer, dimanche, ce
que tons les Yprois avaient vu de
leurs yeux vu quatre jours aupara-
vant. Ils avaient vu ces drapeaux et
ces chronogrammes, ces festons et ces
astragales, tous ces décors de fête et
tous ces (signes de jubilation qui égay-
aient, par extraordinaire, la calme pa-
roisse de St Jacques.
lis avaient vu se dérouler ce riche
et digne cortège d'honneur, lis.avaient
j assisté aux belles cérémonies d'instal-
lation, rendues, cette fois', plus im-
pressionnantes que jamais, par le fait
d'un faux crépuscule, survenu au lx>n
moment pour que la lumière d'un so-
leil non éclipsé, n'offusquat pas l'éclat
des cierges liturgiques,
D'autre part, les Yprois avaient trou-
vé de meilleurs organes que ce journal
pour exprimer leurs souhaits au nou- 5
veau pasteur; et la bienvenue ne pou-
vait lui être souhaitée en pieilleurs ter
mes qu'elle 11e Ie fut par M, le Doyen,
M. Colaert, bourgmestre et M. Iweins
d'Eeckhoutte, président du conseil de
fabrique, t
II est vrai que l'encombrante politi-
pour commenter pathétiquement ce
chatiment de notre epoque, pour voir
dans la libre-pensée, dans la civilisation
incroyante et décadente, la cause de
l'effröyable hécatombe
La «Chronique» se Irompe. Aveclagé-
néralité de 110s confrères .pathcliques,
nous voyons le doigt de Dieu parlout.
Nous croyons que rien n'arrive que le
Maitre de la vie ne l'ait voulii ou
permis.
Quant a dire que dans toute catastro
phe il y ait un chatiment célesle ou
une intervention divine suspensive des
lois naturelles et de la liberté humaine,
il n'y a que la mauvaise foi des mécré-
ants pour nous prêter cette manière de
voir, v
Au surplus, même la oü nous pré-
que se fourre un peu partout, de nos sumons l'intervention divine car il
jours, et que eet organe politique avaiL
peut-être une bienvenue sui generis
a souhaiter, Le fera-t-il encore, si tar-
divemen t
Eh bien, oui, puisqu'il n'est jamais
trop tard pour bien faire
Nous expriimemns' done le voeu que
M, le Curé ne fasse jamais de politi
que en chaire, mais qu'il rappelle sou
ven l a ses ouailles que le loup, de nos
jours, se fait bergvet politicien que,
de par la volonté d'adversaires ppliti-
ques soi-disant respectueux de la foi
de nos pères il n'y a plus guère au-
jourd''hui de lultes politiques, mais uni
quement une grande lutte religieus©,
une lutte incessante et universelle de
l'armée du Christ contre l'armée de
Satan,- v
Qu il leur rappelle spuvent quel'un
des premiers devoirs du chrétien con
temporain, c'est de prendre sa place
dans les rangs et de lutter chaque jour
contre les ennemis jurés de la liberté
de conscience et de l'éducation chré-
tienne, de Ja Religion, de la Familie
et de la Patrie,
Lorsque le cortège d'installation a dé-
bouché sur le cimetière St Jacques,
Ie nouveau pasteur a levé les yeux au
ciel et arrêfó un long regard sur la
nouvelle flèche de sou église, sur la
croix qui la surmonte et sur le coq
qui veille la-hauL
Ce coq, nous le rappelions lors de
son installation, est le symbole du cu
ré vigilant,
L3 coq, sur son clocber, la tête face au verft,
A ces coups redoublés résiste vaillammeDt
Aii si le bon pasteur,d'une force indomptable,
Tient têtesans faiblir aux attaques du diable.
Que M, le Curé lèv.e les yeux souvent
encore vers le double symbole, car l'En-
fer leur en veut a mort. Et la croix
et le coq seraient abattus de la, bien
plus tot que la plupart ne s'en dou-
tent, si le curé manquait de vigilance
et si les ouailles refusaient d'écouter
plus docilement que jamais la yoix de
leur pasteur,
La-,dessus, souhailons ,a M, le Curé
Dassonville, longue et féconde carriè
re... et retournons a. l'encombrante j>o-
litique, 1
Vi'ifc, ip ifo IPi
Le Doigi de Dieu
La Chroniqueaffecte de cons ta
ter avec plaisir que la presse catholi
que n'a pas, jusqu'ici, moiUró le doigt
de Dieu dans le naufrage du Titanic.
Mais elle s'explique la chose en sön-
geant qu'il ne s'agit pas ti'un navire
beige; car, dans ce cas; cela n'aurait
pas fait un pli,
Ah certes, dit-elle, si le navire fut
venu de Belgique, ils se fussent trou-
vés, ceux qui, chez nous, osent attri-
buer chaque catastrophe a un Dieu de
vengeance, punissant .les hommes ,de
leur impiété, ils, se fussent trouvés
n'est jamais possible d'all'er au-delé de
simples présomplions même lé oft
le courroux céleste ne semblerait que
trop legitime, nous croyons la ma
nifestation de la bonté infinie d'un Dieu
bien plulót qu'é celle de la .justice éter-
nelle,
La justice divine a l'éternité ponr el
le; manifeslement, elle n'aime pas
s'exercer ici-bas, et se montre soucieu-
se de nous laisser, jusqu'é nolre dernier
souffle, rcgler librement notre deslin
Mais lorsque Dieu nous voit mécon-
naitre imprudemment notre seul inté-
rêt véritable, II se plait nous averlir
de notre égarement et essay er de nous
altirer Lui par des moyens appro-
priés, respectueux de la liberté qu'il
nous a laissée.
La main d'un Dieu courroucé se re-
trouve-t-elle dans le naufx-age du Tita
nic Nul n'a ].e droit de le prétendre
absolument, Les décrets divins sont in-
sondables, -
Mais ceux qui, blasphémant ce
qu'ils ignorent ou méconnaissent, s'a-
viseraient de trouver cette jnain cruelle,
nous répondrions que nombre de ceux
que la catastrophe atteint, d'une maniè
re ou d'une autre, avaient encouru de-
van t Dieu de lourdes responsabilités
que la mort prématurée de quelques-
uns, fussent-ils .2000 n'est rien
en comparaison de la mort éternelie
dont la lepon du naufrage a dü nor
mélement preserver des millions d'hu-
rnains, et parmi eux, surtout, les nau-
fragés eux-mêmes, morls ou vivants.
Les témoignages des survivants §ont
éloquents sous ce rapport, Cdmbien de
retours vers le Dieu oublié sont signa-
lés Des1 égarés qui avaient négligé de
puis leur enfance leurs devoirs envers
Dieu, prièrent haute voix, plusieurs
heures duranb
Ils invoquent le Ciel, secours des malheureux
La nature qui xarle en ce péril extréme
Leur fait lever les mains vers l'asile suprème
Hommage que toujours rend un coeur alarmé
Au Dieu quejusqu'alors il avait blasphémé.
Mais encore, pourquoi la ..colère cé!-
leste si chatiment il y avait. se
serait-elle déchalnée cette fois-ci plu-
tót qu'une autre
Certes, le Titanic était le theatre de
scènes bien blamables. Ces insultes
la misère que constituaient et Je luxe
effréné qui s'y ëtalait, et ces' raffine-
ments du confort et de la jouissance of-
ferts aux millionnaires et ces festins
suivis' de bals qui se prolongeaient, le
jour du Seigneur coxnme les autres
jours et ce gaspillage insensé de char-
bon qu'entrainait la volonté d'élablir
des records de vitesse, tandis que ,de$
ixxillions ,de pauvres sont sans feu et
cette course la mort en laquelle se
transformait une traversée déjé pleine
de perils... tout cela sans doute était
criminel,
Mais ces choses-lé sont devenues, au-
jourd'hui, choses courantes par tout,
Encore une fois, les desseins du Ciel
JOURNAL
©rgane Catholique
YPRES
de PArrondissement
O
J 1?l_1_ .1) 11'i 1