Téléphone 52 Téléphone 52 s§ m m m m m m m m m j s* r&.i ss as s* m m Samcdi 22 Juin 1912 ie N" 10 centimes 47 Année JN° 4739 La journée triomphale du 2 juin Mise au point Le Cartel condamné Nos Remparts et leurs défenseurs m Avis a nos Campagnards Oil s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, Le Journal d'Ypres paraiï une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 Ir. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se rêgularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A tous les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal So centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les. auméros supplémeotaires 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adresser IV Havas, B ixeilcs, me d'Argent, 34, et k Paris, 8, Place de ia Bourse. Alors que la presse quotidienne au lende- main du scrutin a célébré la victoire, alors qu'm des corteges nombreux nous avons donné libre cours a nos enthousiasmes, et qu'en des assemblées 0C1 la joie débordait, des orateurs talentueuxontruagniflé Teeuvre du ministère de Broqueville, convient-il en core aujourd'hui, alors que quinze jours nous eéparent déja de la grande jeurnée du 2 juin, que nous entonnions un nouveau chant de victoire, au risque peut-être de ré péter quelques notes, déja entendue3 Nous croyons qu'oui, car nous avons le droit de nous réjouir, nous avons le devoir de dire la reconnaissance que doit Ie Parti a tous les militants, a tous les dévoués, depuis le chef aimé du gouvernement jusqu'au plus jeune de nos admirables camarades dejeu- nes gardes, mais il importe surtout de déga- ger les conclusions de la campagne passée, afin que les lemons tirées du scrutin d'hier nous servent demain pour préparer de nou- velles victoires. Nous pensonB que la conclusion du cartel et de la haine anti-religieuse mal dissimu- lée, même a la veille du scrutin, ont été les principales clauses de la défaite de nos ad- versaires. Déja it y a quelques mois notre excellent collaborateur et ami, qui dans ce journal dissimule sa personnalité sous le triple voile de la signature XXX avait signalé l'incohérence du principe cartelliste qui veut unir des programmes diamétralement oppo- sés le libéralisme affiche sou respect pour la royauté, la familie, l'ordre constitution - nel, le socialisme combat tout cela le libé ralisme est un parti bourgeois, presque un parti de claBse, de la classe possédante, et la plupart de ses adbérants professent pour le droit absolu de propriété, dans le sens du droit romain, un respect égoïste le socia lisme veut être un parti de classe proléta- rienne, se dressant contre la classe possé- dante, pour anéantir tout droit de propriété privée, même dans ses moindres manifesta tions. La franc maronnerie avait cru pouvoir unir a 1 aide du ciment antireligieus, des élémentB si contraires les libéraux ou les socialistes qui sont anticléricaux avant d'etre libéraux ou socialistes ont pu suivre les chefs, mais ceux-ci ri'ont pas compris que 1 opposition entre les tendances libérale et socialiste devait se manifester le 2 juin. 11 88t étonnant qu'ils ne l'aient pas com pris, d autant plus que dans plusieurs arron- dissements les libéraux ou les socialistes intelligents ont dü prévoir que les voix qu'ils donneraient au cartel devaient servir au parti allié au détriment de leur propre partieest ainsi quk Bruges, le démocrate- Marquettiste Fonteyne, et a Courtrai, le so cialiste De Bunne, se sont fait élire contre les libéraux sortants, avecl'appoint des voix libérales, alors qu'a Huy-Waremme, le socialiste Wauters a fait les frais de l'élec- tion malgré l'immense supariorité numéri- que des voix socialistes. couvents, les missionnaires,; II est maint Les socialistes n'ont rien fait pour atté- nuer l'antagonisme, au contraire ils ont affirmé trés haut qu'ils n'avaient fait aucune concession les libéraux ont fait toutes les concessions au socialisme, jusqu'au moment de l'émeute ainsi que le fit le doctrinaire M. Max, bourgmestre et chef de la police. Le parti catholique est apparu ainsi aux yeux de tous les hommes d'ordre, comme le seul parti gouvernemental, comme le seul parti capable de défendre l'orde, la royauté, les libertés constitutionnelles, et ce sans aucune compromission. bourgeois^qui criera volontiers a bas la calotte mais qui' n'admet cependant pas quel'on traine la religion dans la boue. Nous étocnerons' peut-être quelques lecteurs en leur apprenant que dans certains arrondis- sements^les orateurs catholiques suscitaiënt un sentiment général'de réprobation contre les cartellistes lorsqu'ils dépliaient l'ignoble affiche représentant un meine fibuvant et festoyant. Dans^un autre arrondissement, le journal électoral catholique a publié avec succès en première page, la veille de l'elec- tion, la carte des couvents, éditée par la presse anticatholique. Les loges semblent ignorer qu'il n'est presque pas de familie en Belgique ou il n'y ait un prêtre ou une reli- gieuse, et il est des pèresjde familie qui ne savaient guère contenir leur indignation, il est des mères qui ontpleuréen voyant qu'on Jetait l'opprobe et la boue sur leurs enfants, angt s de bonté et d abnégation qui avaient renoncé a toutesjles joies ttrrestres, pour répondre a l'appel de Dieu. D'autre part, il est certain que l'hostilité des socialisteB au projet scolaire, a fait som- brer le peu de crédit que le parti rouge avait auprès de la classe ouvrière en Flandre. Aussi i'ou se trompe étraugement lorsqu'ou affirme que c'est la bourgeoisie appeinée qui a fait le succès de? catholiques, en Flandre c'est l'ouvrier surtout, qui par conviction, a soutenu le gouvernement. paix, l'ordre, la quiétude, indispensables a la benne marche de leur négoce, de leur in dustrie, de leurs affaires. Devant les dangers et les menaces de la coalition cartelliste, ils sont venus a droite, estimant avec raison, quele parti catholique i seul est capable d'opposer une digue puis- saute aux flots dévasteurs du collectivisme, j A ces flottants qui sont venus k nous, nous pt uvons jolndre de nombreux ouvriers et employés des cadres inférieurs des adminis- 1 trations de l'Etat. Ils ont été reconnaissants en versie gouvernement, qui a témoigné en Une autre cause de l'échec des cartellistes reside évidemment dans leur campagne in- q sensée contre la religion, les prêtres, les Si le cartel et la haine antireligieuse ont été les principales causes de la défaite des aniicléricaux, nous croyons, quelles que fussent les fautes de nos adversaires, que nous pouvions être certains de la victoire, et ce a raison de la politique du gouverne ment, politique de respect du droit de chacun, politique aussi de sage démocratie, a raison enfin de l'activité qui a régné dans nos rangs, comme de l'union indéfectible de la droite parlementaire et de tout le parti catholique. L'union et Taction réconfortent et sont gé nératrices de victoires puissions nous ne Toublier jamais Que de fois, ces jours derniers, n'avons nous pas entendu le propos suivantLes catholiques ont triomphé d'accord mais, sachez-le bien, ils ne doivent leur brillante victoire qu'a l'appoint considérable, des suf frages d'électeurs doctrinaires. II y a la une erreur manifeste et qui déno- te, chez celui qui avance pareilie affirmation, une ignorance compléte, une absence totale de sens politique. Notre grand confrère quotidien, le Jour nal de Bruxelles, a malencontreusement versé dans la même erreur, le soir du 2 juin. Rétablissons en deux mots la saine vérité. II y eut, Bans conteste, le 2 juin. une augmentation trés sensible des voix catho liques sur les précédents scrutins mais, ces voix nouvelles sont-elles bien des voix libé rales. Nous pouvons hardiment répondre Non. Le corps électoral ne peut se diviser en »leux ou plusieurs fractions bien distinctes, bien déterminées, correspondent aux partis politiques organises. Beaucoup d'électturs n'ont ma d'opinion arrêtée ils vont tantêt a droite, tantot, di sons même le plus souvent a gauche. Ils constituent ce que d'aucuus appeilent la masseflottante Le fait que cette masse flottante s'était portee, en ces dernières années, vers la gau. che n'implique pas qu'elle se compose d'éléments libéraux. Les flottants sont, en général, des indiffé rents, des neutres, désiutéressés des ques tions philosophiques, politiques ou con- fessionnels. Leur principal objectif', leur tnaïtresse préoccupation est de voir règner la i maintes circonstances de ses symphaties et I de ses excellentes dispositions envers la t démocratie. Bref, les uns et les autres, ont receunu qua le parti catholique étaitlargementouvert a toutes les bonnes volontés, qu'il était le 1 parti de la Tolérance et de la Liberté, en un met le vrai Parti National. I Le Matin, organe principal du libéralisme I anversois, ócrit I Le cartel a désagrégé les rangs libé- i 1 aux; il y a amenó de nombreuses defections, j plus nombreuses, en tout cas, que Ton ne s'y t serait attendu. Précisément Terreur des car- j tellistes a été de considérer comme une quantité négligeable Ie nnmbro de «eux qui ne partageaient pa; leurs idee s L'Etoile Beige, dit Ce sont ces sentiments de la bourgeoisie qui sont la cause principale de notre défaite. Les éléments raodérés et flottants du corps électoral n'aiment guèrej le fanatisme reli- gieux. mais ils aiment encore moins le fanatisme socialiste. Telle est la moralité du scrutin. L'Etoile ajouie qu'étant a peu prés seule de son avis dans la presse, elle s'était con" formée, par,'discipline, a Tattitude générale. Le Journal de Liége renchérit Nous avons donné rendez-vous au 3 Juin 1912, puis nous nous sommes tus, par disci pline, bien que les occasions de protester ne neus aient pas manqué. j Parmi nos visiteurs de ces derniers jours, se trouvait un général du génie retraité auquel nous avons eu l'occasion de deman- der son sentiment au sujet de la question de Ja caserne de gendarmerie projetée. Un général du génie, dira-t-on, ne peut i qu'être partisan de la conservation de hos bastions, k iitre purement esthétique, bien i entendu, et toute question de défense de la ville a part. II s'en est montré chaud partisan, en effet, et n'a pas caché ses crainteB de voir Tun de nos plus beaux remparts menace, peu ou prou, par la construction d'une caserne de gendarmerie a Tendroit que Ton sait. Mais il parlait surtout en vieil ami d'Ypres, oh il avait passé une partie de Ba jeunesso et dont il avait appris a aimer l'archaïque beauté, alors que son enceinte était encore intacte. II ne tarissait pas de doléances sur le van dalisme commis et réprouvait la construc tion d'une caserne füt-elle de bon style derrière le. bastien encore debout, a l'entrée de la ville. 5 r*' Tout dernièrement aussi, Jean d'Ardenne reproduisait, a peu prés textuellement,dans la Chronique Tarticle qu'il avait consa- cré a la question, il y a deux ans, a la suite d'un visite a Ypres. Tout comme notre général, on le suppose bien, Jean d'Ardenne défend nos remparts avec cette différencc toutefois qu'il s'y prend maladroitement. Le journaliste radical fait tort au défenseur de nos sites, et, s'il rompt 1 une lance en faveur de la conservation de notre bastion, il s'escrime aussi, d'estoc et de taille, contre ceux qu'il croit devoir convertir. t Cl quelques extraits de soa plaidoyer Mon expérience et elle est d'un eer- tain dge m'a suffisamment appris que plus un projet de l'espèce est idiot et igno ble, plus il a chance de réussir. II me parait Disons a ce propos que notre distingué visiteur loua fort aussi l'obligeance de ceux qui lui flrent voir nos curiosités, notamment M. l'échevin Fraeijs de Veubeke, M. Edm. Liégeois, conservateur du Musée et biblie- thécaire communal, M. Vanaerde, secrétaire des Hospices, et last not least M. Dil- ger, le pieux conservateur et, hélas, jaloux possesseur dufameux triptyque en ivoire que Ton sait. Hélas 1 oui, car rien ne nous garantit quece chef-d'oeuvre restera en ville; et, quant a songer a l'acquérir a prix d'or, le Musée d'Ypres peut renoncer a cette am bition,comme devraient y renoncer peut-être des milliardaires eux mêmes. La parole est maintenant a la commissioa parlementaire chargóe de venir examiner, avec les députcs d'Ypres, si Texécution éven- tuelle de la convention laiaeerait intact le site des anciens remparts. Les Yprois peu- vent s'en rapporter, en pleine eonfiance, a leur décision. S'i.s jugent que la caserae de gendarmerie peut être édifiée derrière le bastion, ce ne Bera que meyennant toutes garanties pour la conservation dn site, dans le présent et dans l'avenir. Si, un jour, quelque chose doit être déme- li, ce sera la nouvelle caserne, mais jamais Je rempart. En attendant, ce n'est pes la peine de démolir une édilité comme jamais Ypres n'en eut de plus soucieuse de ses véritables intéréts. Le Progrèsd'Ypres, appréciant le scrutin du 2 Juin, imprimait On voit aujourd'hui ce que valait la flue rien ne manque a celui-ci comme stupi- J grande victoire cartelliste du 15 Octobre. La dité et ignominie. C'est pourquoije trouve satisfaction d'éliminer quelques conseillers cléricaux a été payée par la défection de millier8 d'électeurs bourgeois, que le libéra lisme n'a pas retrouvée le 2 Juin. Le libéralisme semble, du reste, avoir perdu des voix des deux cötés. Des électeurs bourgeois Tont abandonné pour protester contre les concessions faites aux socialisteB. D'autre part son ralliement au S. U. pur et simple immédiat ne lui a attiré aucune voix socialiste. Les radicaux, toujours por- tés aux extremes, paraissent au contraire avoir passé dans les rangs socialistes. Le tort de la politique de cette dernière année a été de s'être laissé influencer par les nécessités d'une propagande meetinguiste entreprise de concert avec les socialistes. C'est une politique de jeunbs gardes, qui confondent volontiers les auditoires de meeting avec l opinion publique. La Dernière Heure Depuis vingt-huit ans, Failure hésitante de notre marche a e'té notre grande faiblesse. Tantot nous nous jcombattions, libéraux et socialistes, tantöt nous étions unis dans tel arrondissement et divisés dans tel autre. Tantöt, enfin, nous préconisions Tentente générale, mais l'accord avait été si rapide que nous devions consacrer la majeure par tie de notre temps k l'expliquer. La masse de chaque parti peut se plier a de telles variations. Les électeurs qui voltigent aux confins j des groupes, s'y prêtent déja plus difficile- meutmais les hésitants, quïl faut coDqué- manifesta, a diverses reprises, Tadmiration rir pour gagner la majorité, nont pas con- et la joie qu'il en ressentait, au cours du fiance dans de telles voltefaces.» pèlerinage qu'il fit a nes reliques d'art. tout naturel qu'il y soit donné suite. Et plus loin: «A Ypres, les emplacements ne mauquent pas. S'obstiner a vouloir la mettre ici (la caserne), c'est faire preuve d'une mentalité par trop... gendarmophile. Au fait, cette mentalité la se congoit aujourd'hui mieux que jamais la gendar merie est une institution qui vieot d'acquérir un nouveau lustre elle a concouru glorieu- semeüt a la célébration de la grande victoire cléricale de la semaine dernière, et c'est gr&ce a elle que la joie du peuple beige célé- brant ce triomphé a été compléte. On comprend maintenant surtout combien les casernes de gendarmerie sont devenues en Belgique, avec les couvents, les monu ments essentiels. Toutefois, ce n'est pas la encore une raison suffisante pour vandaliser Ypres. II nous restait a leur montrer avec un certain orgueil, a ces étrangers, vos cités glorieuses. Mais nous sommes f...ichus, si on livre les Florences de la brume aux constructeurs de casernes de gendarmerie. A la fougue inconsidérée de Jean d'Ar denne, nous préférons la calme tactique du général, ami d'Ypres. Au lieu de tomber a bras raccourcis sur ceux qu'il voulait gagner a sa cause, ce dernier a préféré s'assurer en parcourant toute la ville, que ceux qui prési dent aux destinées de celle-ci, sont jaloux, passionnément jaloux de lui garder ou de lui restituer tous ses attraits arebaïques et le seul cachet esthétique qui lui convienne. II Ce qui apparaït a première vue c'est que la division s'afflrme une nouvelle fois ea Belgique entre la partie cultivée, instruite de la nation, et la population arriérée des campagnes c'est Tantagonisme nettement affirmé entre les villes et les regions iadus- trielles d'une part et la région agricole d'autre part. La Belgique qui avait essayé de s'affran- cbir du joug des cléricaux est de nouveau précipitée et pour combien de temps f dans les ténèbres et de la réaction. Ainsi parient leB rédacteurs du «Progrds«. Tout autrement parient les faits, ces contradicteurs sans gêne et qui manquent de politesse encore plus que les insulteurs de nos campagnards. Yoici, en effet, ce qui se dégage de l'exa- men des chiffres du scrutinLes catholiques ont 61 p. c. des votes du pays ffamand, celui-ci comprenant Tarrondissement de Bruxelles. Les catholiques n'out pas au moius le tiers des voix danB trois arrosdissemeats seulementCharleroi, Mons et Liége, les parties du pays vrallon qui compteut le plus dïllettrés. Ils ont plus de la moitié de voix dans tous lesarrondissements flamands.sauf Bruxelles, et dans trois arrondissements wallonsla province de Luxembourg at Tarrondisse ment de Dinant-Philippeville, lesjrégions de la Wallonië oh il y a le moins d'illettrés de tout le pays. Les catholiques ont plus des trois quarts des voix daus tous les arrondissements du Limbourg oh il y a jjle moins d'illettrés de toutle pays flamand. Ce sont les régions fiamandes qui fureut surtout inondées de littérature libérale, notamment de la Bonne Parole dee libé raux Yprois et les Flamands se sont mon- trés assez lettrés pour lire sur les lignes de cette prose delumière... et voter en consé- quence. Ceux que nos libéraux qualifient de crétins ne le sont pas assez pour se lais ser duper par les mauvais farceurs du parti des lumières I JOURNAL 0rgane Catholique de I'Rrrondissement i*( r* t «L*. f I www* wmwmw» vuiuvw^uw tui UUUVlOUiiO. Ai

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1912 | | pagina 1