Téléplione 52
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Samedi 24 A out 1912
47e Année N° 4748
L'événement du Jour
Trois villes Mariales
Pensées Diverges
Le Jubilé des Clarisses
L'actualité
Le Commérage
m «5 «g m m
Paroles d'Union
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L'liommage triomphal que la ville d'Ypres
rend aujourd'hui même a Jésus-Eucharistie
a quelque chose d'éminemment consolant
pour toute öme chrétienne, quelque chose
aussi de particulièrement suggestif.
II fait bon se rappeler qu'Ypres est la
ville de Jansénius et que la uéfaste hérésie
qui s'est développée a la suite des proposi
tions contonues dans 1' Augustinus n'a
eu pour résultat dernier, en notre ville,
qu'une recrudescence de la foi et de la pra
tique eucharistiques, contrepied de la doc
trine janséniste.
Ainsi en va-t-il pour tout ce qui est divin.
L'erreur et l'impiété réussissent parfois a
étendre leurBravages.Mais voila qu a l'heure
même oü le triomphe déünitif des mécróants
dinaire, a eu pour théêtre les villes de
Treves, de Maastricht et de Hasselt. (Et
nous ne parions pas des manifestations de
Lourdes et de tant d'autr?s pèlerinages cé-
lèbres.)
On peut dire que l'Allemagne, la Iiollande
et la Belgique ont rivalisé entre elles pour
remporter la palme de la glorification ma
riale. (Test uu spectacle inoubiiable que
celui qu'ont présenté les trois villes susdites
a l'occasion de grandes solennités mariales.
Et il serait malaisé de dire laquelle des
trois était ie plus abondamment et le plus
richement parée.
Non moins difficile de dire laquelle des
trois avait organisé le plus beau cortege
religieux.
II n'y a pas lieu ici d entrer dans des
détails mais ce qu'il convient de signaler,
paraissait imminent, le secours divin s'affir- C\qu'Ü fait bon acter' Pour la Plus §rande j
me,la face des choses chaDge, et le triomphe
escompté se transforms en confusion et en
déroute...
Le triomphe de la Foi est ici d'autant plus
signiücatif qu'Ypres est une ville de Marie.
La Yiarge de Tuine nous a assistés dans
nos luttas pour la défense de la cité Elle
devait nous assister plus volontiers encore
dans la lutte contre les ennemis de notre
Foi.
N'est-Elle pas Celle qui a anéanti toutes
les hérésies
Les travaux du congrès, commences ce
Samedi matin, ont été suivis par plusieurs
centaineB de[ participants.
Au Collége Saint Vincent oü étaient
réunies, le matin, les lre, 2e et 3e sections et
l'après midi la 4e section se pressait une
foule nombreuse de congressistes. Nous
croyons que le Bureau permanent des Con
grès Eucharistiques du diocese a tout lieu
d'être satisfait par la réussite de ca premier
congrès régional, d'autant plus qu'il s'y est
pris un peu sur le tard pour decider le
coDgrès d'Ypres.
A l'lnstitut de la Ste Familie, dans la salie
de fête gentiment ornée, se tenait, également
l'après midi a 4 h., la réunion féminine.
L'assistance y était tout aussi nombreuse.
Dans les différentes sections les auditeurs
ont écoutó attentivement et religieusement
la lecture des rapports. La discussion des
voeux a témoigné de l'intérêt que tous les
congressistes portent a la grande et unique
question a l'ordre du jour La Communion
des enfants.
Salie comble au Volkshuis pour la réunion
générale. Le grand local richement décoré se
prêtait a merveille pour une réunion aussi
importante.
Vu l'heure tardive il nous est impossible
de rendre compte,. aujourd'hui même, des
discours de Vassem,blée générale et aussi de
la cérémonie émouvante de YHeure d'Ado
ration en commua.
'-C
Dimanche 25 A out
Le grand jour, qui si le temps veut bien
être de la partiesera un jour de triomphe
et de gloire pour N. S. Jésus Christ dans
l'Auguste Sacrament de son amour.
Depuis une dizaine de jours l'animation est
grande et fiévreuse chcz les Yprois, habitués
a bien faire les grandes choses qui leur tien-
neut au cceur. i
La cérémonie principale de ce jour de fête
sera la grande procession de cloture. Le
nombre de participants suivant l'attente
générale, s'élève plus de 9000.
Le pavoisement des rues et de la place
Vanden Peereboom sera digne du cortège
Eucharistique.
joie de tous les serviteurs de Marie, c'est
l'importance de la participation des hommes
aux cortèges religieux de Trèves et de Maas
tricht.
Ce fut un spectacle impressionnant que
celui de ces colonnes interminables de ser
viteurs de Marie, portant les insignes de leur
Reine, groujés autour de centaines de dra-
peaux et bannières, et honorant la Vierge
par leurs chants et par leurs prières.
Spectacles bienfaisanls par la profonde
édification qu'ils produisent. Manifestations
utiles par la revelation qu'elles doonent a
qui de droit de l'attachement profond et
unanime a la Religion, de portions considé-
rabies de la nation. Les droits des catholi-
ques sont trop souvent méconnuB par les
pouvoirs publics, travaillés par un groupe j
infime mais agissant de sectaires, parceque j
les catholiques ne montrent pas assez qu'ils
sont l'immense majorité ou une minorité j
trés importante et qu'ils ont généralement
avec eux la masse de la population.
Le triomphe des méchants nest fait le j
plus souvent que de la faiblesse des bon3. j
Nous le voyons courammeat dans la poli-
tique internationale les grandes puissan- j
ces, conscientes de leur force, recourent
volontiers a une démonstration na vale
ou autre, quand elles jugent leurs droits
menacés. Imitons-les et affirmons pacifique-
ment notre force. Mieux vaut prévenir que i
guérir.
i II fut un temps oü tous et toutes commu-
i niaient chaque jour... II neus faut, a tout
i prix, restaurer les saintes coutumes des
i chrétiens d'autrefois.
S. lgnace de Loyola.
j Si vous voulez pratiquer tous vos devoirs,
pratiquez la communion.
Mgr de la Bouillerie.
S iAI I
j Je crois k l'atmosphère de la grdce autour Ij
du Très-Saint Sacrement et des lieux qu'il j
i habite... Aussi, vous, jeunes gens chrétiens,
qui demandez une conversion chérie, ah 1 j
1 commuuiez, emportez Jésus che$ vous j
C'est uu feu qui, en transpergaut notre j
coeur, ira réchauffer autour de vous on S
respirera l'Eucharistie. La douceur que j
vous puiserez dans la communion et qui en
rejaillira sur votre conduite vous fera aimer j
d'abord, et puis Celui que vous portez.
R. P. Eymard.
Nos saintes'Clarisses étaient en fête, il y a
quelques jours.Elles fètaient par un Triduum
solennel le yooe anniversaire de Ia fondation
de leur ordre.Ce fut l'occasion pour le R. P.
qui présida aux exercices, de célébrer, avec
les mérites de Ste-Claire, ccux des Clarisses
ainsique ceux des religieuses et des moines
contemplatifs en général. j
Et cela faisait un heureux pendant et un
digne complément a ia belle manifestation
qu'Ypres organisa naguère en l'honneur cie
nos missionnaires. Décidément, les chefs de
file du cartel ne pouvaient être plus mal
inspirés que l'orsqu'il s'avisèrent de crier
a bas les convents avec la conviction
que ce cri de leur coeur trouverait écho dans
les masses électorales.
II ne s'attendaient certes pas a ce que leurs
cris de haine et leurs calomnies dussent valoir
a nos saints religieux, a nos vaillants mis
sionnaires une mise sur le pavois que ceux-
ci ne recherchaient assurément pas, mais
qu'il n'avaient pas le droit de décliner, dans
les conjonctures de l'heure.
Ah 1 certes, pour ce qui concerne les mis
sionnaires, le triomphe était facile. On ne se
rendait que trop nettement compte que, sans
eux,notre Congo ne serait notre colonie que
de nom. Et ce sont nos frères noirs eux-
mêmes qui se chargèrent de répondre de
faijon péremptoire aux détracteurs blancs de
leurs meilleurs amis.
De même du cöté des ordres charitables.
Nos orphelins, nos malades, nos infirmes,
toutes les légions de la souffrance morale ou
physique, et parmi elles les plus incroyants
même, se chargèrent a leur tour de prendre
la défense des nobles calomniés.
Mais les contemplatifs Ceux qu'il semble
facile de faire honnir parcequ'ils ont l'air
d'une engeance inutile Ah pour le coup
les cris de haine et de proscription devaient
apparemment trouver de l'écho...
Le résultat du scrutin du 2 Juin prouva
que le bon sens populaire ne se laisse pas
aisément égarer. Ce qu'un sectaire, aveuglé
par la passion anticléricale, n'apercoit pas, le
calme bon sens le percoit tres nettement et
l'esprit de droiture le reconnait.
Aussi la célébration du septième centenaire
des Clarisses n'en fut-elle que plus triom-
phante.
Moins que personne les Clarisses sévère-
ment cloitrées, s'occupent de politique. Mais j
elles peinent et s'immolent pour tous les
besoins de la sociétéet elles méritaient
d'être a l'honneur après avoir été a la peine, i
C'est égal, la mésaventure de nos cartel-
listes est singulièrement ironiste. S'ils s'é-
taient jamais attendus a être eux-mêmes
écrassés comme une puce, aplatis comme
une punaise, par Ia vermine noire ou
brune, la moins remuante
A propos de contemplatifs, void un articu- j
let qui tire son intérêt de sa provenance. II
est intitulé j.
Pour les moines
Sous ce titre, un journal boulevardier,
assurément non-catholique, le Gil Bias n
écrit
II se fait, en certaines région, notamment j
en Dauphine', un mouvement curieux en
faveur des moines. On regrette non pas les
moines prédiquant et enseignant, que per-
sonne ne songe a rappeler mais les religieux
d'ordres charitables et contemplatifs. Par
exemple les bénédictins, les chartreux et
ceux qui vivaient dans leurs monastères ou
du reste, d'une générosité magnifique. Or,
dix mille francs ou rien, ce serait la même
chose. Les Pères Chartreux habitant la
Chartreuse, pouvant done la conserver en
meilleu r état qu'un bêtiment ferme étaient
obligés de dépenser, bon an mal an, quatre-
vingt mille francs pour son entretien. Et
certes aucune de leurs réparations n'était
somptuaire Ceci pour dire que la conser
vation du célèbre monastère dépend seule-
mentdu retour de ses anciens hótes.
Tot ou tard,suivaat la loi devolution ine
vitable, les moines reviendront. 11 serait
dommage que la Chartreuse ne füt plus que
ruines.
s£ SÜ 2* £jp. Sfsf 2# 2#
En l'espace de quinzo jours, une triple j user de ses droits,
manifestation mariale, d'un éclat extraor-
leurs abbayes sans souci des influences et des
II se commettrait moins de crimes politi- I questions extérieures. Ils ne gênaient per-
ques, si la peur n'était pas toujours la pour j sonne et représentaient des traditions tou
s'en rendre complice. f chantes parfois nécessaires a un pays.
de Stassart. Exemple, la Grande-Chartreuse...
Que va-t-on faire pour eet admirable mo-
nument qui va périr
t M. Massé, ancien ministre, propose de
consacrer annuellement dix mille francs
i a l'entretien du monastère. Cela lui para'it,
On nest vraiment homme que si l'on sail
Abbé Laprune.
Le centenaire d'Henri Conscience, partout
célébré en ce moment, donne de l'actualité
a tout ce qui se rapporte a lui ou étnane de
l'illustre romancier. Voici un extrait d'une
lettre inédite qu'il écrivit, en 1855, a
Daufresne de la Chevalerie, alors sous-
lieutenant au 2e chasseurs k cheval, a Mons.
II grandit encore Conscience de tout le
pratriotisme national qui s'y affirme, de la
largeur de vues et de la parfaite tolérance qu'y
montre l'écrivain flamand, dans la question
des langues
J'ai lu et relu même, les oeuvres de votre
ami Benoit Quinet, et j'ai une haute opinion
de son énergique et courageux talent.
J'estime beaucoup la ville de Mons et ses
poètes. C'est un grand honneur pour cette
ville d'avoir pu se meitre a la tête du mouve
ment littéraire depuis i83o. Nous possédons
deux langues dans notre pays il faut les
cultiver toutes les deux avec amour, car
chacunes d'elles est organe, l'expression et le
véhicule de la civilisation d'une moitiéde la
patrie.
Si la littérature flamande a eu jusqu ici
plus de retentissement au dehors, c'est que
nous nous servons d'une langue et de formes
qui n'appartiennent pas a un grand peuple
voisin dont les chefs-d'oeuvres établissent des
points de comparaison trop difficiles a appro-
cher.
Bruxelles, en imitant trop la France ou
plutot en admettant sans réserve son juge-
ment, s'est fait en quelque sorte le satellite
de Paris.
Mons, au contraire, en chantantles choses
locales, en puisant dans ses propres moeurs,
en défendant sts intéréts et ceux du pays,
même contre la grande nation, a trouvé la
vraie veine de l'originalité et du succès.
J'espère que l'un ou l'autre jour j'aurai le
bonheur de voir en personne MM. Quinet
et Clesse et que, malgré la différence des
langues, je pourrai leur serrer la main avec
le sentiment de sympathie que m'inspire tout
homme de coeur et de talent.
Conscience serait-il, par hasard, jugétrop
peu flamingant et répudié par certains
moedertaliens intransigeants On serait
tenté de le croire, a voir comment ils ont
honni un de nos amis, coupable d'avoir célé
bré et chanté Conscience, le 11 juillet dernier.
s# S# s# s& s# s# is# '-A
II est toujours agréable, autant qu'instruc-
tif et édifiant d'assister k des fêtes scolaires,
telles que les distributions de prix, dans les
écoles franchement catholiques.
Si certains numéros du programme sont
forcément un peu banals, on y trouve néan-
moins toujours matière a étonnement nou
veau et surtout a édification.
On n'y fait pas monter les enfants sur la
scène pour la vaine satisfaction de l'orgueil
des parents ou des dirigeants de l'école, mais
on y fait, pour la gouverne et l'édification du
public, une sorte de récapitulation, on y
présente une synthese des lecons de toute
espèce données au cours de l'année scolaire.
On y présente l'enseignement sous son plein
jour, tout dominé par le souci d'une parfaite
éducation chrétienne.
Ce fut encore le cas, lundi dernier, a la
fête des prix de l'excellente école de Notre
Dame de Tuine.
Retenons seulement de cette charmante
solennité scolaire, la presentation du: drame
flamand de 1 Ste Dympna Non seulement
il permit de se rendre compte du soin apporté
par les mattresses a la bonne formation des
enfants au point de vue de la distinction du
langage, de la diction, des manières, du jeu
scénique, etc., mais encore et surtout^au
point de vue de l'éducation morale et
religieuse.
Le drame de Ste Dymphna avait été
heureusement choisi sous ce dernier rapport.
II permit de faire constater la noblesse des
sentiments chrétiens qu'on inculque aux
élèves, en même temps que de fustiger un
défaut plus sérieux qu'il n'en a l'air et mal-
heureusement trop répandu, chez le sexe
féminin surtoutle comérage.
Nommer ce défaut-la suffittout détail et
tout commentaire sont superflus. M. le curé
de St-Nico!as, qui présidait cette belle fête,
souligna fort justement cette excellente mo-
ralité, et il le fit, naturellement, avec l'esprit
da propos, I'humour et le tact qu'on lui
connait.
Toutes nos felicitations aux braves reli
gieuses qui se dévouent si généreusement et
si habilement a la formation morale de tant
de futures mères de familie yproises, sous
l'égide de la glorieuse Patronne d'Ypres.
Le Roi a prononcé a Anvers des paroles
d'union qui ont provoqué d'enthousiastes
applaudissements et qui devraient remuer les
coeurs de tous les Beiges.
L'opportunité de cette exhortation roya.
le n'est que trop évidente, écrit la «Dépêche»
de Liége. Les passions politiques, les ani
mosités entre Flamingants et Wallons, anti-
flamingants, les aberrations de quelques sé-
paratistes, le recours a la guerre des classes,
la preparation d'une grève générale pure-
ment politique, voila autant d'agents de
dissolution nationale dont il y a lieu de a'in-
quiéter les vrais patriotes doivent se préoc-
cuper d'enrayer ce travail de degradation et
d'en empêcher a tout prix l'aboutissement.
Pent-on compter, pour ce mouvement de
pacification et d'union, sur les bonnes volon-
tés des divers clans Assurément non l'on
a vu que radicaux et socialistes s'étaient ab-
stenus lors de la visite des souverains a l'hö-
tel-de-ville d'Anvers nul n'espère les voir se
départir de l'attitude qu'ils ont adaption
adversaires systématiques de la royauté, de
nos institutions nationales, de l'ordre social
même, ils se tiennent sournoisement k dis
tance les paroles royales, ils n'étaient pas la
pour les entendre ils les répudient d'avance,
ils les méprisent.
Qu'au moins ces conseils si sages, si salu-
taires au point de vue beige, soient accueillis
avee respect par tous les bons citoyens. Le
concours de leurs volontés généreuses peut
bien avoir raison des querelles de langue, de
race, d'opinion. Mais unis pour cette oeuvre
d'apaisement, ils doivent l'être aussi pour
celle de préservation sociale, de conservation
nationale qui s'impose vis a vis des intransi-
geants du radico socialisme. Et nous croyons
que le projet de grève générale pourrait bien
donner aux hommes d'ordre l'occasion de
grouper leurs efforts...
On ne peut pas se le dissimuler si ce
travail de préparation, organisé minutieuse-
ment dans tout le pays, aboutit, comme c'est
probable, a une grève plus ou moins généra-
lisée et de quelque durée, cette grève ne sera
point pacifique, sinon elle n'aurait aucune
signification ni efficacité possibledans le
fond de la pensée de tous les dirigeants rou
ges, c'est bien une sorte de soulèvement que
©rgane 6atholique
de l'Arrondissement
rut'
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