Soirée Musicale
Téléphooe §g
Téléplione 52
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Samedi 7 Septembre 1912
ie N° 10 centimes
47e Année
IV 4750
Grande
Pensées Diverses
I/antichapeautisme
Une loi sur les chapeaux
haut de forme en Chine
Richard Wagner et Ie S. U.
Libre-pensée
Socialisme
et Religion
On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et
Le Journal d'Ypres paratt une fois par semaine.
Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays
pour l'étranger le port en sus.
Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre.
Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus.
A tous les bureaux de poste du royaume,
Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes
la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coüteiüt
10 francs les cent exemplaires.
Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser l'Agmst
Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et k Paris, 8, Place de la Bourse.
DA VIDSFOBi DS y PRO IS
Samedi 14 Septembre 1912
8 h. du soir, au Volkshuis
donnée par
MM. Willem Taeymans, compositeur, lr
prix du Conservatoire royal d'Anvers;
P. Lepage, lr prix du Conservatoire
royal d'AnveiB
J. Wattelet, pianiste, professeur au
Conservatoire royal d'Anvers
M. Lauweeys, déclamateur, prof. au
Conservatoire royal d'Anvers.
C< nférence sur la langue
et le peuple
par
D' Prof. Aug. BoEMs.professeur al'Athénée
royal d'Anvers.
Piemière place 1 fr., excepté pour les
membres du Davidsfonds.
Entrée gratuite a la deuxième place.
Toute la population Yproiseest invitée k
cette brillante soirée musicale.
Le Secrétaire-Trésorier, Le Président,
H. Sobry. J. De Saegher.
PROGRAMME
D« Partie
1. Ik ken een lied W. De Mol
2. Wij streven K. Candael
par M. Paul Lepage.
8. Philips Van Artevelde F. A. Gevaert
par M. Will. Taeymans.
4. Vertelsel voor Klavier P. Benoit
par M. Wattelet.
5. De Vink Jos. do Klerk
6. Waakt! H. Willems
7. Kerelsliéd Flor. Van Duyse
par M. Paul Lepage.
8. Conférence parle Dr Aug. BORMS, sur
La langue et le peuple.
2* Partie
1. Mijn Moederspraak P. Benoit
2. De Blinde Scheper Jos. de Klerk
3. De Vlaming heeft geen taal Osc. Roels
par M. Will.|Taeyaaans.
4. Het Vlaamsche Lied Jef Van Hoot
5. Groeninge id
par M. Paul Lepage.
6. Ballade Paardenrit P. Benoit
par J. Wattelet.
7. O Schelde K. Mestdagh
par M. Will. Taeymans,
8. De Vlaamsche Leeuw K. Miry
chanté par tous les assistants.
Pianiste-Accompagnateur M. J. Wattelet.
4f'. #5 if\ tP iff
Dadizeele
Après les hommages rendus par l'Ypresis
a Jésus Eucharistie, voici que vont suivre,
pendant neuf jours, ceux que no1 re région a
coutume de rendre a l'auguste mère de Dieu,
en son sanctuaire de Dadizeele sans par-
ler des Yprois qui ont le bonheur, ces jours-
ci, d'honorer Marie en son pied-a-terre
préféré a Lourdes.
Et l'on y rendra ces hommages sous la
forme qui Lui agrée surtout, en les faisant
précéder par une fervente communion.
II semble qu'on ne puiss1- guère faire
mieux. Et pourtant l'idée est venue a des
Berviteurs de Marie de faire un jour un
extra, car les Yprois viennent de montrer
qu'ils en sont capables. Oa a émis l'idée
d'organiser daps la ville de Notre-Dame de
Tuine un congres marial régional qui se
terminerait, le 8 Septembre, par un grand
.pèlerinage collectif a Dadizeele.
L'idée est excellente, et puisse-t-elle se
réaliser dèB l'année prochaine Nos con-
citoyens ont montré que, même lorsqu'il leur
faut véritablement improviser, ils savent se
tirer d'affaire avec honneur. Et ils peuvent
compter maintenant sur toute une année,
si l'idée se change en projet arrêté.
Et pourquoi n'en serait-il pas ainsi Un
congrè8 marial régional se justifie au même
titre qu'un congrès eucharistique similaiie,
au même titre que le travail en sections
dans les parlements, grands ou petits. C'est
la division du travail et la préparation des
grandes assises. C'est aussi le contióle des
résultats qu'ont donnés, dans une région
déterminée, telles mesures préconisées dans
les congrès généraux, et l'examen des mo
difications a apporter a ces mesures pour
les adapter aux besoins locaux.
Quant aux pèlerinages collectifs et aux
grandes démonstrations publiques, ils sont
toujours trés bieufaisants et trés utiles, pour
les participants comme pour les spectateurs,
même les plus indifférents, voire les plus
hostiles.
Qua l'on 1 e tarde done pas a examiner et
a solutionner cette question. Le plus grand
succès est assuré l'entreprise si l'on s'y
prend a temps.
ff ff» fff» ifp iff» '§p fff» 'iff $f»
La nai8sance des hommes, quelque heu-
reux qu'elle soit en elle même, est, a bien
des égards,un sujetd'afflictionet de tristesse,
parcequ'eile est pour eux et souvent pour
bien d'autres le commencement d'une foule
de misères et de calamités. Mais cette re-
marque ne saurait s'appliquer a Marie dont
l'Eglise célèbre la glorieuse Nativité, le 8
Septembre.
Réjouissons-nous donc.avcc toute l'Eglise,
a la vue de cette divine aurore qui n'a paru
sur la terre que pour nous annoccer le lever
du Soleil de Justice. Saluous avec amour
Celle qui, en naissant, était déja l'objet des
complaisances divines, et était comblée des
bénédictions les plus abondantes du Saint-
Esprit. E. Vignon.
La Sainte Vierge semble dire de sou
Egli8e de Dadizeele ce que Dieu disait du
temple de Salomon, par la bouche de l'écri-
vain inspiré Mes yeux seront ouverts et
mes oreilles attentives a la prière de celui
qui m'invoquera en ce lieu. J'ai choisi ce
lieu et je l'ai sanctifié, afin que mon uom y
soit k jamais béni et que mes yeux et mon
coeur y soient toujours attachés.{Paralip.)
Si eet hommage gónéral attire l'attention
publique sur l'antique sanctuaire ou Marie
depuis des siècles accorde des faveurs signa-
lées aux fldèles qui L'invoquent, si désor-
mais les pèlerins s'y portent en plus grand
nombre encore que par le passé, eet élan
profitera, sans aucun doute, a tous les
pèlerinages du diocèse, en excitant une dé-
votion plus grande envers la Mère de Dieu
et en mettaut plus en honneur l'usage de
visiter les sanctuaires de Marie et das Saints
Nos pères attachaient le plus grand prix a
cette pratique, si conforme a l'esprit de
1 Eglise et si fécondes en grdees et en faveurs
célestes.
La Ste-Vierge propagera ce g üt et y
attachera de signalés bienfaits. Elle n'est
point ennemie d'Elle-même Elle ne per-
mettra jamais que les hommages qui Lui
sont offerte a Dadizeele fassent diminuer
ceux qui Lui sont rendus dans d'autres sanc
tuaires. II faut que nous soyons persuadés
au contraire, l'expérience le prouve, que les
progrès d'un sanctuaire tournent toujours a
l avautage de tous le3 autres. Marie ne
conapte pas, ne mesurepas les grdees qu'Elle
nous accorde ne comptons pas non plus,
ne mesurons pas les hommages que nous
voulons Lui rendre.
J.-B Malou.
MC
On demande un jeune snob de dévoüment
pour lancer, a Ypres, la nouvelle mode qui
nous vient d'Amérique, en passant par l'An-
gleterre le tête-nutisme.
Car le tout c'est de commencer erdnement
c'est le cas de le dire. Quand un premier
mouton sautea l'eau, tout le troupeau suit.
Or, il n'y arien de plus moutonnier que les
humains de tout sexe.
A vrai dire, nous avons déja les garcons
bouchers et quelques autres roturiers qui se
passent de couvre-chef en rue, mais ils ne
sont pas qualifiés pour lancer uue mode.
Etait- ce un timide essai tenté, lors du
dernier concert de kiosque? Un jeune fas
hionable garda son chapeau a la main
pendant un quart d'heure mais il avait
l'air de prendre coDgé d'aimables demoisel
les. La séparation vraie n'en venait pas et le
jeune homme restait toujours décoiffé.
C'est déjd un premier pas de fait, mais ce
n'est pas sufflsaat. II faut qu'un jeune élé
gant instaure résolument la mode améri
caine.
Ce qui serait mieux, c'est qu'une jeune
miss se dévouat a son tour. Quel rêve d'en
avoir fini du chapeau - parasol - parapluie -
parascène, etc. Et r>e vous semblc-t-il pas
que la manie du déshabillage devrait bien
commencer par ia
C'est par raison d'hygiène que les améri-
cains et les anglo-soxons se déchapeautent.
Et la femme, qui a regu du Créateur Ie plus
hygiónique des couvre-chefs, s ingénie
güter, a tous points de vue, en la surchar-
geant d'horreurs, son idéale garniture cra-
nienne
Dix neuf sièJes ont passé depuis que
St Paul s'élevait déja contre la recherche
des arrangements capillaires. Qu'eüt-il dit
des pièces-montées et des chichis d'emprunt
actuels, surmontés eux meines d'invraisem-
blables tours de Babel inachevées
C'est égal, ils doivent rire de bon coeur
dans leur barbecar ils rient les dt rniers
tous ces braves pères Capucins, Carmes, etc.
dont on souriait volontiers naguère, tant on
les trouvait anachronique3, quand on les
voyait traverser la rue, tête nue et chaussés
de saadales, devancant, depuis des siècles,
le dernier cri de la mode dans nos villes
d'eau les plus mondaines. Sans parler de
caban a capuchon, devenu également d'un
usage si répandu.
Nos moines lanceurs de modes l'eusses-
tu cru
IA. '*A. ~*A. sA. jat ÉflP. IA tA jat «af
Pékin, 2 septembre. L'Assemblée na
tionale chinoise vient de voter enfin la loi
sur les cosfumes, aprè3 une longue et labo-
rieuse discussion Ou a consacré dix séances
a cette grave question. Pendant ce temps,
la salie oü délibéraient les législateurs avait
pris en plus l'aspect d'un magasin d'habille-
ment
On y voyait étalós des complels d'hommes
et des toilettes de femmes de toutes coupes.
Une trentaine de modèles de chapeaux
étaient posés sur des porte-manteaux. Les
députés se livraient a des essayages succes-
sifs.
Entre temps,les orateurs faisaient étalage
de leur érudition. L'un d'eux essaya de dé-
montrer que la jaquette chinoise, actuelle-
ment a la mode, est d'origine tartare. Un
autre cita les anciennes lois concernant les
costumes.
Enfin, l'Assemblée a voté la loi suivante
Art. ir. Tous les lonctionnaires, quel
que soit leur grade, portent des vêtements a
l'européenne, a savoir une redingote noire,
un chapeau haut de forme en soie chinoise
et des bottines vernies. Dans la vie ordinaire,
ils portent le chapeau Derby en feutre.
Art. 2. Le Chinois sans titre doit
également porter chapeau haut de forme et
redingote a l'occasion des grandes cérémo
nies.
Art. 3. Les ^militaires, les policiers,
les magistrals et les étudiants portent leurs
uniformes
Art. 4. Les femmes se coiffent de cha
peaux a l'européenne, mais, pour le reste,
elles gardent les costumes en usage jus-
qu'ici.
On le voit. la Chine se civilise...
Pauvre Chine
Nous dócoupons de la chronique théêtrale
de YEtoile Beige ce piquant réquisitoire
contre le S. U
La question de Parsifal passionne en
ce moment tous les musiciens d'Allemagne
le privilège de Bayreuth va expirer dans
deux ans, et la loi internationale qui régit la
propriété littéraire se dresse en face de la
volonté suprème de Richard Wagner et
l'annihile.
Richard Strauss, le maitre qui a écrit
Salomé et la Vie d'un Héros vient
de prendre part au débat qui s'est élevé en
adressant aux Hamburger Fremdenblatt
la lettre suivante, dont il a refusé d'atténuer
l'expression
Cher monsieur Karpath,
Dans la question de Parsifalun seul
point me préoccupe: le respect de la volonté
du génie.
Malheureusement, dans cette question
de la protection de Parsifal», ceux qui
décident ne sont pas ceux qui ont a coeur
1 augmentation et le raffinement de notre
culture inteilectuelle, ce sont des juristes et
des politiciens, leur horizon ne va pas jus-
qu'è la compréhension des droits illimi'és du
propriétaire intellectuel.
J'ai assisté peisonnellement, dans le
temps, aux délibérations du Reichstag alle-
mand, pendant lesquelles les représentants
du peuple discutèrent, avec une enviable
ignorance de la matière, sur les droits d'au-
teur et sur la durée de la protection litté
raire. Jai entendu moi-même un certain
Eugène Richter qui foulait aux pieds, au
moyen des plus effronlés mensonges, les
droits de 200 pauvres compositeurs alle-
mauds au profit de 200.000 hoteliers
allemands.
II n'en sera autrement tant que le stupi
de suffrage universel existera, tant que les
voix des électeurs seront comptées et non
pesées, tant que, par exemple, la voix d'un
seul Richard Wagner ne comptera pas pour
100,000, et celles de 10,000 larbins pour une
seule voix.
»Si ce jour-la arrive, je n'entendrai plus
peut-être a la Ligue de Goethe des phrases
sur les droits du peuple allemand, qui est
autorisé a piller, trente ans après sa mort,
le génie qu'il a banni et bafoué pendant Ba
vie, qui a prostitué son oeuvre sur les plus
minimes scènes de province.
Nous serons une poignée qui proteste
rons en vain, et le boutiquier allemand
pourra dans deux ans entendre pour SO
pfennigs, «Parsifal», le dimacche après-
midi, entre son déjeuner et sa chope.
Et nous nous étonnons que les Francais
et Italians nous tiennent encore pour des
barbares dans tous les cas de culture intel
lectualis.
(Signé) Docteur Richard Straus3.
iÉ S# 3. 3. sÊ. tA '*A. .ïA.
Les Cercles d'Êtudes
Ce qui importe pour le succès d'une cau
se, c'est moins d'avoir beaucoup de parti
sans que de disposer d'un noyau d'apótres
actif's, convaincus, dévoués.
Une idéé, réunit-elle de nombreux parti
sans, si elle no s'appuie pas sur le zèle de
quelques obsticés, elle n'est qu'un corps
sans dme.
Faire des convaincus, voila done la gran
de condition de succès. Et si cette condi
tion est indispensable quand le milieu eBt
favorable a un mouvement, combien plus
ne l'est elle pas quand on se heurte sinon a
l'hostilité, du moins a J'indiffórence.
Ce principe est surtout vrai en matière
sociale.
II ne faut pas nous faire il usion, dans ce
domaine nous ne sommes pasffoin encore.
Sans doute ou ne se défend pas d'un cer
tain sentiment de satisfaction quand jon
constate qu'on a réussi a établir un ensem
ble d oeuvres la oü il n'y avait rien. Mais
quand on change le teimeMe comparaison
et quand on rapproche ce qui a été fait de
ce qui peut être fait ou comprend que I'heu-
re n'est pas venue de se reposer.il s'en faut
même de beaucoup.
Nous avons done encore immensémeut a
laire pour grouper dans nos cercles, dans
nos mutuelles, dans nos coopératives, dans
nos syndicats, lea masses accessibles a notre
action sociale.
Pour poursuivre cette oeuvre formidable,
il nous faut des convaincus.
Comment les obtenir Par les cercles
d'études. Par les cercles d'études oü l'on
initiera les membres k la connaissance des
questions sociales, ou, on leur fera aimer,
oü l'on mettra dansle coeur dechaeun l'idéal
chrétien tant ignoré et que, cependant nous
devrions toujours avoir devant les yeux au
sein de faction pour'soutenir nos courages,
tout a fait commeale soldat qui, au fort du
combat, léve les yeux sur le drapeau qui
iésume et symbolise toutes les aspirations,
toutes les jfiertés, tous les orgueils de la
patrie.
Partoutoü l'on a fait du travail utile au
point de vue social, il y a, ou du moins il y
a eu, un cercle d etudes actif qui a formé
des convaincus et partant des apotres.
Partoutoü l'on veut travailler utilement,
il faut que de meme on fonde u-i cercle
d'études.
Nous serons bientotaux portes de la sai-
son d'hiver. Eh bien ce n'est pas dans deux
mois qu il faudra aviser aux moyens prati
ques d'établir l'oeuvre que nous préconisons.
Le travail d'organisation doit se faire dès
maintenant.
Quand on ne prend pas le temps de pré-
parer les débuts d'une oeuvre quand on
songe a la fonder a l'heure oü elle devrait
letre, 1 initiative, si opportune soit-elle,
avorte et l'année suivante on ne réussit plus
a en rassembler ses débris épars.
Nous nous adressons done a tous nos
amis, a ceux-lü Burtout que préoccupe la
marche des idéés sociales et qui rêvent d'une
grande organisation corporative chrétienne
comme du principal facteur de régénération
sociale et nous leur disons Fondez de8 cer
cles d'études. Préoccupez-vous dès a présent
des détails d'organisation qui vous submer-
geraient si vous tardiez a les envisager et
quand viendra octobra ou tout au moins
novembre, soyez prêtsa travailler et mettez-
vous résolument a la besogne.
Vous aurez tout a la fois fait oeuvre de
chrétien, de bon patriote et d'ami des tra-
vailleurs.
m Wi iP. 'iff;
Annongant le CoDgrès de la libre pensée
qui se tient actuellement k Munich, le jour-
nal de Charleroi écrivait ces lignes que nous
signalous a ceux qui croient que Ie socialis
me n'est pas antireligieux
faut dêmontrer aux foules crédules, Que
le prètre est un homme comme un autre,
fl
JOURNAL
©rgane Gatholique
TPRES
de l'Arrondissement
V «-»
L*J