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Dislinguons
L'Exaltation de la
Sainte Croix
Deux anniversaires
Robin de Cempuis
Paix a la bière
L'Empereur qui a accepté le protectorat
du congrès prend part ainsi que les archi-
ducs, les princes, les chefs de la noblesse et
tous les dignitaires de 1'empire, a la grande
procession qui cloture le congrès ce diman-
che. Pour cette cérémonie, il a mis a la
disposition du comité du congrès toutes les
voitures de gala de la Cour. C'est ainsi que
le légat, le cardinal von Rossum, occupe une
voiture peinte par Rubens et qui servit au
couronnement de Maric-Théièse. Elle est
attelée de huit chevaux noirs. 11 est facile,
dit le programme du congrès, de voir dans
cette voiture aux larges glaces le cardinal
légat agenouilié devant le St-Sacremcnt.
L'empereur suit dans une voiture attelée
de six chevaux blancs, puis les archiducs,
cardinaux, princes et archevêques viennent
dans les quarante trois autres voiture de gala
de la cour. Parmi celle-ci se trouvera celle
dont Napoléon Ier se servit a Milan en 1810
lors de son couronnement comme roi de
Lombafdie. Puis viennent les chefs des
families nobles dans leurs voitures de gala.
Ce défilé se de'ploie sur une longueur de
deux kilomètres et surpasse en splendeur
celui du 5o« anniversaire de l'avènement de
Francois-Joseph en 1908. La messe est célé-
brée a midi sur l'esplanade de la Burg par le
cardinal archevêque de Vienne en presence
de plus de cent mille fidèles.
L'Indulgence clu
Gongt ès eucharis'ique
Le dimanche i5 septembre, se déroulera
dans les rues de Vienne la plus belle proces"
sion qui ait jamais e'té organisée en l'honneur
du Trés Saint-Sacrement. De plus, ce même
jour, a midi (il sera onze heures chez nous),
au milieu de la plus belle place de la grande
capitale, le Saint Sacrifice sera offert par le
cardinal Nagl, archevêque de Vienne. sur la
plate-forme d'une des portes monumentales
de l'anc'enne forteressequiprotégeaiilepalais
des empereurs, en présence de plus d'un mil
lion d'assistants. Grace a des signaux conve-
nus, on pourra, de trèsloin, suivre les céré
monies de la messe et y assister réellement.
Or, pour ce jour-la, Notre Sainte-Père le
Pape Pie X a acccrdé, en plus des indul
gences habituelles, une indulgence plénière,
a tons les fidèles du monde catholique qui,
ayant fait la sainte communion, s'uniront
d'intention a cette manifestation grandiose
de foi, d'amour et de réparation.
II faut done que le dimanche 15 septembre,
toutes les ames catholiques qui aiment Notre
Seigneur, le Lui prouvent en s'agenouillant
pieusemem a la Sainte Table et en unissant
leurs hommages et leurs supplications, du-
rant cette matinée d'incomparable triornphe
en l'honneur du Coeureucharistique de Jésus.
Pi p» Pi p» Pi.
En 620, l'empereur Héraclius défit
Chosroës, roi de Perse,qui s'érant récemment
emparé de Jérusalem, avait emporté la prin
cipale partie de la vraie Croix de Notre-
Seigneur. II voulut conduire lui-même a
lérusalem cette insigne relique il chargea
la croix sur les épaules pour la rapporter avec
plus de pompe sur le Calvaire mais, a la
porte qui conduit a cette sainte montagne, il
ne put avancer d'un seul pas. Le patriarche
Zacharie lui dit Prenez garde, prince,
que, avec eet habit éclatant et magnifique
dont vous êtes revêtu, vous ne soyez pas
assez conforme a l'état pauvre et humilié oü
était Jésus-Christ lorsqu'il portait sa croix
au Calvaire.
Héraclius quitta aussitot son habit couvert
d'or et de pierreries, ota ses souliers et se
revêtit de la robe d'un pauvre homme en
eet état, il marcha sans difficulté jusqu'au
Calvaire. Ce jour-la, par la vertu de ce bois
sacré, un mort fut ressuscité, quatre paraly-
tiques, dix lépreux, quinze aveugles, une
infinité de malades furent guéris Dans la
suite il fut ordonné qu'on ferait tous les ans
la fête solennelle de ce rétablissement, et
l Eglise la célèbre encore a présent, le 14
septembre, sous le nom óèExaltation de la
Sainte Croix.
Cette fête üe la Croix, dit J Vaudon,
c'est la fête de Dieu et c'est la fête de
l'homme la fête de Dieu dont la croix pio-
clame l'infinie charilé la fête de l'homme
dont la croix calme les douleurs.
Je dirais volontiers c'est la fête populaire
Le grand écrasé, n'est-ce pas le peuple Et
qui done l'a racheté, délivré, ennobli, si
ce n'est la croix C'est la fête de toutes les
grandes fitnes, de tous les souffiants, de tous
les pleurants, de tous les résignés, de tous
les dévoués, de tous ceux qui ont des épines
au front en guise de diadème, et une bles
sure au coeur.
C'est la fête de tous lts sages qui su.vent
la voie royale de la Sainte Croix de toutes
ces saintes viclimes de l'amour divin qui ont
compris le sens de l'épreuve terrestre et ne
sont assoifféesque d'holocauste, a l'exemple
du divin Crucifié. Et c'est pourquoi aujour-
d'hui même et d'ici jusqu'au grand triornphe
de la Croix que salueront les alleluia de
Paques, les religieux redoubleront leurs
austérités avec une bonne volonté joyeuse,
un empressement que le monde est incapable
de comprendre parcequ'il ne cherche ni ses
lumières, ni sa voie ni sa vie a leur vraie
source, dans la croix, dans les paroles, dans
les exemples de Celui qui a dit Je suis la
Voie, la Vérité et la Vie celui qui me suit
ne marche point dans les ténèbres.
*jP ssP. ijf. fM. SÉ. t-*? ssP-
Pensées Diverges
C'est l'amour qui fit passer par la Mort de
la Croix l'auteur de la Vie et le Dieu de l'Im-
mortalité. Ce qui élève le Calvaire a la hau
teur du Ciel, c'est le sacrifice et non le
Supplice ce n'est point la souffrance subie,
mais Ja souffrance acceptée c'est la libre
re'signation a la Peine et la recherche même
de la Douleur.
Le Rédempteur savait que les hommes 11e
se décident que par des exemples et II vou
lut marcher le premier dans cette voie
sanglante de la Douleur pour montrer aux
Chrétiens le chemin qui les conduit a leur
vraie destinée et qui les mêne a la Résur-
rection.
Comme un chef illustre a la lête de son
armée hésitante, II s'élanca le premier sur
ce pont terrible de la Douleur, jeté par Dieu
sur l'abrme mystérieux qui sépare l'Homme,
l'Homme déchu, de la Ville céleste qu'il doit
conquérir. Et voila que, depuis 18 siècles,
l'élite des générations, les braves parmi les
soldats du Christ, suivent ce chef divin qui
a ouvert la marche en portant sa Croix, et
qui, tombé sous l'effort ennemi s'est redressé
tout a coup derrière son propre tombeau en
montrant sux peuples, comme le trophée de
la victoire, le signe même de son supplice,
eten poussant le cri du t iomphe définitif
Viei mumdum 1 j'ai vaincu le monde
Que les matérialistes ne s'étonnent done
plus du culte de la Douleur le culte de la
Douleur, c'est le culte de Dieu.
H, Lasserre.
II n'y a que le Crucifié qui sache bien
crucifier. Lorsque nous voulons nous cruci-
fier nous même, nous nous y prenons de
manière a ce que la croix ne nous fasse point
mal et puis, losqu'elle nous blesse, nous
avons toujours la satisfaction bien intitne de
faire notre volonté, en faisant ainsi.
Quant a Jésus-Christ, lorsqu'il nous
crucifié. c'est pour tout de bon la croix est
de bon bois, bien dur les clous sont poin-
tus et piquent réellement et nous restons
étendus la, non parceque telle est notre
volonté, mais parceque telle est la sienne.
Le crucifiement de la volonté, voila le
crucifiement véritable. Mgr de Ségur.
Je suis cloué a la croix avec Jésus-Christ.
St-Paul
Dieu a fait de la croix un pont pour passer-
de la terre au ciel.
Ste-Calherine de Sienne.
pi $T>, pi pi pi. P» p* P' P> pi
Le 7 courant, anniversaire de la fameuse
bataille de Moskowa, la Russia a célébré
par de grandes fêtes, a Moscou,le centenaire
de la guerre de 1812.
Apparement, ce sont les Francais qui
auraient dü fêter le 7 Septembre, car la
grande yictoire de la Moskowa fut remporté
par leurs ancêtres, sous la conduite de
Napoléon.
lis s'en sont gardés. La victoire du 7 Sep
tembre 1812 avait été suivie de trop prés da
i'incendie de Moscou, puis de cette lamen
table retraite au cours de laquelle s'anéan-
tit, en majeure partie, la formidable armée
de 600.000 hommes que Napoléon avait
conduite a Moscou.
On comprend la pudeur des Francais.
Samedi dernier également, c'était l'an.
niversaire du 7 Septembre 1884, de ce
gloi'ieux guet-apeus libéral que Ton vit
dresser dans les rues étroites de Bruxelles
contre des milliers de catholiques inoffensifs
et dósarmés. Si lache qu'eüt été eet exploit,
si malpropre le concours demandé a 1 écume
des deux sexes de la population
bruxelloise, nos fiers stokslagers libé-
raux avaient pris coutume de commémorer
joyeusement, chaqua aunée, la fameuse
journée.
Le goüt a fïni pourtant par leur passer,
et, cette aunée, nous n'avons plus guère
remarqué de joyeuses allusions au 7 Sep
tembre
Serait ce l'effetdu2 Juin? Et nos che
valiers du gourdon auraient-ils enfin com
pris que la seule boiino matraque par-
faitement légale d'ailleurs pour rosser ses
adversaires politiques, c'est le crayon élec-
toral
Car ils ont dü se rendre a l'évidence et
faire cette constatation, plutöt désagréable,
que tous les bleus qu'ont déterminés leuis
coups de gourdiu sur les peaux catholiques,
et tout le bleu d'azur dont ils se sont folle-
ment amusés saupoudrer nos amis ont eu
pour singulier effsl final de faire pastei au
rouge calotin beaucoup de leurs ptopies
amis, et justement les plus dignes.
Les débris de la Grande Armée avaient
plutot l'air tristeen repassant la Moskowa.
Les héros du 7 Septembre n avaient
guère la mine plus joyeuse. au 28 anniver
saire de leur imraortel exploit...
S#t» t* tp. '2# 2#.
M. Edmond Picard
continue a faire entendre de dures vérilés
aux gréviculteurs
J'ai horreur des acrobates de la suren-
chère qui craignent de n être jamais assez
avancés, assez outranciers, assez révolution-
naires. J'ai l'effroi des démonstrations
inutiles discréditant ou ridiculisant un
parti, surtout quand elles sont insépara-
bles de calamités
Or, j'ai la conviction que telle serait en
Belgique une giève générale, politique ou
non politique, même en supposant qu od
puisse la réussir, nou pas «en plein», ce
qui semble chimérique, mais dans des pro
portions suffisantes pour qu'elle soit im; res-
sionnante par cxemple celle de toute 1 in
dustrie du charbon en Wallonië, avec celle
de toute l'industrie textile en Flandre et ce'-
le toute l'industrie de notre grand Anvers.
Comment jamais espérer celle de tous nos
travailleurs agrieoles et celle de^ tous nos
petits métiers 1 Le déchet sera énorme et
prouvera une fois de p usqu'il n y a de
grève vraiment généra.e possible que sur le
papier et dans les caboches fêlées Quel
terrible exemple on vient d'en avoir a Lon-
dres Défaite impitoyable. Et,en outre, plu-
sieurs des grandes compagnies de naviga
tion qui avaient employé des ouvriers non
syndiqués pendant les troubles, conservent
a leurs service ces hommes qui ont démon-
tré être d'excellents travailleurs et leur don-
nent la préférence plutöt qu'aux anciens
grévistes. Une telle ligne de conduite dé-
moutre clairement la ferms volonté des ar-
mateurs de poursuivre leurs affaires suivant
ltuts propres betoins, sans soccupor dos
réclamations des leaders syndicaLstes.
Et les resources Quand il a été parlé dts
cinquante millions que coüt rait la giève
qu'on nous promet, il a été dit aussi que les
ouvriers sauraient vivre, le temps qu'il fau-
drait, a la demi-ration du pain de misère,
comme on le vit faire par toute la population
d'une ville lors des sièges fameux et prolon-
gés.
C'est possible, quo:que ce soit peu proba
ble quand les volontés restent libres au lieu
d'être contraintes par la terreur d'un sac
après price d'assaut ou reddition sans con
dition.
Mais malgré de tels sacrifices et de si
vaillantes preuves d'abnégation et da ténaci-
tó, les maux seraient formidables, et peut-
être irréparables
Et l'ancien séuateur socialiste termine
par ce tableau saisissant de la grève dite
pacifique
Done pour novembre au plus tót, Grève
générale ou quasi générale tout au moins
importante, et s'il se peut, terrorisante.
Les Borains maichant sur Bruxelles
suivant une formule en faveur. Annibal ad
portas 1 Le midi fcouge des cortèges, des
bandes indiciplinées menant en laisse ceux
qui se croient leurs guides, alcrs que leurs
seuls guides sont en pareil cas, l'Histoire
l'atteste, leurs instincts, forces obscures; des
manifestations, des cris, des chants avec le
couplet, san uicaire classique, superflu et
pom tan t obligatoire. Des harangues vacar-
meuses saus vaiiété. Un gaspillage tans
limite et sans vergogne des séances du Par
lement ou, a défautde s'étrangler les uns
les autres, on étrangle les budjets.
Mais aussi, d'après le clairvoyant Hubin,
finalement des sabotages, la grève peilée
suivant l'txquise expression d'un est! ète de
la démocratie (Leken croit a la grève
joyeuse des violences, pouvaut aller de
l'anodin cassage des vitres et revertères oü,
maiuteuant, le boulon et l'écrou remplacent
le vulgaire caillou, que je vis employer seul
en 1857, lors des émeutes de la loi des cou-
vents, jusque aux bi Cileries des usines com
me en 1886 le tout non sur l'ordre des a^i-
tateurs consternés et repentants, s'efforcant
a clamer, en vain Pas de ga 1 Soyez pacifi-
ques 1 mais par la force et la force latente
et brutale des passions qu'on k imprudem-
ment fait sortir de l'urne aux tempêtes
I Alors des répressions, des charges de ac-
valerie, des coups de sabres et d'armes a
feu, qui seront réciproques, le couteau a
cran d'arrêt et le Browning a répétition
étant maintenant portés aussi usuellement
que la pipe. Puis, dans la fièvre des terreurs
répressives exacerbées, des condamnations,
des fusillades judiciaiies après les fusilla
des de la rue. C'n'est ni êt jugó, c'est êt
fusillé criait a mes oreilles un condamné
en sortant de l'audience de la Cour correc-
tionnelle en l'une des années terribles que
j'aie vues I
Ah I le beau spectacle et comme lo vote
uni nominal vaut bien qu'on Be décarcasse,
a ce point, alors qu'il n'est qu'un moyen et
qu'on 11e dit même'pas, les programmes
sont étra' gement indigents sur ce sujet,
a la conquête de quels biens immédials et
précis on le fera servii
C'est que, pour.plusieurs, ilne s'agit pas
de cela, mais de bousculer un Ministère
comme on se bouscule, les jours de presse,
pour les'places dans les trams, nou toujours
par intéiêt et ambition, mais par besoin
puéril de ne pas être toujours le peidaut
aux j- ux du politiculage.
(Moniteur maritime et commercial).
1$ <j9t s# s«
I a fin d'un laïcisaleur integral
Uu homme vient de disparaitre qui sou
leva d'horreur, un jour, la conscience de
toutes les mères de France. Et quoi que puis
sent prétendre les journaux intéressés, cette
mort couronne dignement cette triste vie. Les
circonstances mêmes dans lesquelles elle se
produit, quand le gouvernement est aux
prises avec les inslituteurs en révolte contre
1'autorité et la patrie, achèvent de montrer
quel crime commirent contre 1 arne des en-
fants et contre la France tous ceux qui
instaurèrent chez nous l'école sans Dieu, ou
qui s'en firent les instruments violents et
obstinés.
Louis-Charles Robin - Robin de Cem
puis dans le langage courant s'est suïcide
méthodiquement. On dit que, jeune, il avait
composé une brochure intitulée la 1 echni-
que du suicide A soixante-seize ans, il l'a
expérimentée, notant sur un cahier les pha
ses diverses de son empoisonnement, d après
lui, tout homme inutile a la société doit dis-
paraitre il a disparu. Et pas un instant le
ciel ne semble s'être ouvert sur celui qui
l'avait fermé aux ames des petitsjremis a ses
soins.
Quelle logique douloureuse nous fait ie-
monter de cette mort a la vie de Cempuis
Robin nevint pas a eet orphelinat, par ha-
sard, en homme qui cherche une position.
Les organisateurs de 1 éducation laique en
France Steeg, Pe'caut, Buisson, le con-
naissaient et comptaient sur lui. Tandis que,
prudemment, pas a pas, ils tentaient d accli-
mater dans les campagnes de France lidée
de la laïque lui, dans la solitude, prés
de Beauvais, réaliserait avec ses orphelins
1'éJucation intégrale la coéducation. II
s'y mit avec une fougue et un réalisme dé-
concertants l'émotion populaire le fit tévo
queren 1888, mais le Conseil généra' de la
Seine exigea sa réintégration. Robin reprit
done sa mission laique intégrale avec une
énergie exaspérée par la contradiction.
Cette fois un frisson d'horreur passa sur
le pays tout entier les journaux livraient
des détails navrants sur lts horreurs de
Cempuis Le Pèlerin combattit avec une
constance et une verve intarissables le triste
éducateuret quand, après une campagne
vraiment nationale de protestations, Robin
fut destitué par M. Leygues, il y eut dans
tous les coeurs francais un soupir de soulage-
ment.
Lui, se prétendit victime de conjurations
cléricales ses vues auraient été exagérées
il ne voulait qu'appliquer a l'école les
principes de la vie familiale La vie iami-
liale avec des enfants des deux sexes, venus
de tous les horizons, et qu'aucuue éducation
première, ou l'influence d'une mère n'avaient
touchés ni transformés
II s'en est allé,comme tant d'autres de nos
la'icisateurs, rendre compte de ses actes a
Celui qui a aitné d'amour singulier les en
fants, et a déclaré que mieux vaudrait n'être
jamais venu au jour,que de scandaliser lAme
des petits. Les jugements de Dieu sont im-
pénétrables comme ses miséricordes sont in-
finies mais il est au livre saint des senten
ces qui lont trembler.
Y réfléchissent-ils tous ceux a qui est con-
fiée l'ame des enfants de cette France qui est
faite pour la lumière des nations et le service
de Dieu Ces èmes, une a une, il leur en de-
mandera compte; et, s'il est vrai que, d'après
1 Ecriture, ceux qui auront donné aux autres
la lumière des saintes doctrines brilleront
comma des étoiles dans les cieux éternels,
dans quelles ténèbres seront enfouis les mai-
tres d'erreur et de scandale
Ah 1 s'ils avaient goüté,seulement un jour,
les joies que l'on éprouve a éveiller de jeu-
nes esprits a la vérité, a distiller goutte k
goutte en des coeurs purs les sentiments déli-
cats et forts qui préparent.dans des chrétiens
sans reproche, des hommes de vaillance, ils
en garderaient un enivrement indicible.
Mais, pour cela, il faut porter en soi ce que
M. René Bazin nomme la belle amitié des
ames
Bazin et Robin I Quel contraste entre deux
noms N'y a-t-il pas entre eux toute la pro-
fondeur d'une question Celle de la cruelle
laïcité
g 5E 35
Davs le Patriote M. le docteur Jean
Suis rend éoergiquement et éloquemment
la défense de la bière, qu'il" appelle notre
boisson nationale et qu'il reproche auxsoclé-
tés de tempérance d'englober dans leur
proscription
La bière est une ^boison alcoolisée, c'est
vrai; dit-il, et jejne cherche pas a le dissi-
muler. Mais je sais aussi que l'organisme
saiu peut trés bien supporter un gramme
d'alcool par kilogramme, et que la bière est
innocente des crimes£qu'on lui impute.
La richesse en alcool de nos bières beiges
n'étant guère que de 2 a 3 degrésen moyen
ne, celui qui boit un litre de bière n'avale
que de 20 a 30 grammes d'alcool dilué.
Voici, du rerte, quelques chiftres intéres
sant quelques bières connues
La Munich, 43 grammes d'alcool par li
tre la Pilsen 34 grammes le pale-ale, 58
grammes le faro, 43 grammes le Iambic,
59 grammos.
Le bock correspondant" a un quart de
litre, vous constaterez qu'un bock renferme
en moyenne 7 grammes d'alcool, tandis qu'un
verre de vin, dont la contenance équivaut
a la cinquième pattie dujbock, en contient
5 grammes et demi.
Un verre de bière du pays reprósenfe
7 grammes d'alcool; un £bock pilsen, 8
grammes un faro, 10 grammes un pale-
a'e, 14 grammes un Iambic, 14 grammes.
La bière, coiTrairement a l'opinion cou
rante, est certes plus nutritive que le vin,
et beaucoup plus riche en seis Elle est
beaucoup moins excitante. Elle est stom;'.,
chique, en raison des principes amers du
houblon et de certains produits dérivés de
l'orge. Elle est nutritive, trés engraissante.
et i'obésité des grands buveurs de bière est
un fait d'observation vulgaire. Elle est peu
excitante et ce différeneie du vin a ce point
de vue elle est plutöt sédative, voire en-
gourdissante, et c'est er.coro un fait de con-
sta ation qu'elle endort, prise le soii'. Le
houblon aurait, dans ce phénomène de
eédation, une part analogue a celle du
cbanvre indien. La bière est diurétique,
cause de fa dilution de l'alcool, a cause de
certains produits spéciaux, a cause surtout
de ti quantité notable qu'on en boit. Enfin,
elle est diaphorétique, c'est-a-dire qu'elle
pousse a la transpiration, ce qui devient
manifeste en été. Voila autant de qualités.
Je cherche ses défauts.
De l'avis des hygiénistes, un adulte bien
portant du poids de 70 kilogrammes, pour
ra, sans inconvénients sórieux, consommer
un litre et demi par jour de bière, marquant
de 3 a 5 dogrcs, c'est-a-dire, renl'ermant de
30 a 50 grammes d'alcool.
Au point de vue médical, il est utile de
faire certaines réserves quant a l'usage de
la bière. La bière prise en mangeant peut,
chez certains, être défavorable a la diges
tion. Elle pourra, en ce cas, être prise entre
les repas.
Je parle de l'usage et non de l'abus. II est
certain que l'abus de la bière, fréquent chez
nous, conduit a I'obésité, a !a dilatation de
l'estomac, qu'il contribue dans une large
part a produirele diabète, la goutte, l'anté-
rro-sc'érose, etc »tc. L'abus de l'eau est
aussi mauvais, puisqu'on peut s'y noyer.
Usons de la bière, bonne, loyale et digne
d'entrer au corps humain, comme dieaient
nos pères, n'en abusons jamais.
Guerre a l'alcool, oui, certes mais paix
a la bière, car faute de cette satisfaction ac-
cordée au bon Beus populaire, la tempéran
ce éehouera daas se3 louables efforts pour
róduire l'alcoolisme dans notre pays.
Les polémistes catholiques poursuivent
sans relache, par la presse et par la parole,
la lutte contre le socialisme.
Et ce n'est pas sans raison.
Sans parler du caractère impie de la doc
trine socialiste, la mise en pratique de cette
doctrine changerait la société humaine en
un véritable bagne. Ce serait le retour a
l'état sauvage, et même pire encore. Ce serait
une suite de destructions irréparable et sans
profit pour personne.
Toutefois il est bon de préciser ce qu'est
vérilablement cette lutte et d'en circonscrire
nettement l'objet.
Nos attaques ne visent nullement les aspi
rations légitimes de la masse de nos frères
les travailleurs. Ils ont des griefs, des griefs
aérieux, contre la société actuelle. Long-
temps ils n ont pas été assez protégés par les
lois il y a encore des salaires de famine
qui font une tache honteuse dans la civilisa
tion la liberté de conscience n'est pas assez
respectée trop souvent les riches et les puis-
sants oublient les égards dus la dignité
humaine, le respect auquel l'ouvrier a droit
autant que n importe quienfin les masses
laborieuses sont les premières a souffrir du
refroidissement de la Charité qui recule de-
vant 1 égoisme croissant, lequel souvent s'a-
vance en écrasant tout. Et la Charité est le
seul véritable ciment de la société humaine.
1»