Journal d'Ypres Cultures Antilles. La Fumure fles Wages. au Samedi, 26 Octobre 1912 Engrais Chimiques et Culture maraichère. V' v Comme cultures d'automne, nous avons notamment dans notre pays celles du seigle, du froment, de l'orge et de l'épeautre. Le froment et l'orge sont des plan- tes trés exigentes au point de vue de la fertilité du sol, il leur faut un terrain' contenant de la vieille forceLe seigle est beaucoup moins exigeant, il se contente au besoin de terres médiocres et peut même y donner une assez bonne récolte. L'épeautre tient le milieu entre le froment, l'orge et le seigle au point de vue des exigences. II est plus exigeant que le seigle et un peu moins que le froment et l'orge. Toutefois notons que les céréales, en général, sont recon- naissantes d'un apport d'engrais. Le fumier d'étable sera employé k la dose de 10 k 15000 kg. par hectare k l'état fait ou demi con sommé et enfoui lors de l'avant dernier labour. Lorsque deux céréales se suivent, on enterre le fumier au déchaumage. Quelle que soit la dose employée de fumier, elle ne peut pas servir de fumure exclusive. II fautun com plément donné par les engrais chimiques, qui sont indispensa- bles pour l'obtention du maxi mum de récolte. D'une fagon générale on emploie avec 15.000 kil. de fumier 600 a 800 kg. de scories ou bien 300 k 400 kg. de superphosphate dont la moitié au dernier labour et le reste au hersage. Une excellente fagon réside dans l'emploi de 350 k 400 kil. de scories au premier labour et 250 kil. de superphos phate au dernier. Si c'est néces saire on peu appliquer 300 kil. de kaïnite ou 100 kil. de chlorure de potassium. En agissant de la sorte, le cul- tivateur assure aux semailles une bonne fumure phosphatée et potassique. Quant aux engrais azotés, il est de pratique courante d'en réserver l'application au printemps afin de donner alors un coup de fouet et rendre la vigueuraux plantes qui souvent ont souffert de l'hiver. Nous ne voyons pas trés bien I'avantage d'une pareille fagon de faire et il nous semble, qu'il serait pluslogi- que de donner de la vigueur aux plantes avant l'hiver pour leur permettre de supporter les intem- péries, que de les laisser affaiblir par ces dernières pour devoir les remettre sur pied dés que les froids sont passés. A notre avis, on agirait mieux en donnant en automne et après la levée des semis, une petite partie du nitra te de Soude a appliquer le quart ou le tiers par exemple. Cette pra tique utilisée déja dans certaines régions permet la plante de 20 prendre assez d'avance avant l'ar- rivée des froids elle résiste mieux ces derniers et se remet plus tot en végétation quand le moment de la repriseest lé. On comprendra facilement que cette fagon d'opérer a d'autant plus de raison d'être que les semis ont lieu parfois tardivement et que lesol peut manquer d'une quanti- té suffisante d'azote assimilable. Nous attirons l'attention du cultivateur sur ce dernier point, car il ne faut pas oublier que la nitrification est fortement réduite k l'arrière saison. Elle peut même souvent être nulle du mois de Novembre au mois de Mars Avril et un sol ayant regu du fumier, des déchets de laine ou d'autres engrais dont l'azote n'est pas directement assimilable peut être pauvre en eet élément au moment oü la plante en a bes Jn. Dans le cas oü l'on n'emploie pas de fumier ou d'autres engra s organiques, les doses d'engrais chimiques doiventêtre plus éle vées elles varient d'ailleurs avec la richesse du sol, la culture précédente, l'engrais employé pour cette culture, Ia nature des terrains etc. toutes chosesque le cultivateur doit connattre et étu- dier de prés. Voici d'après les Inventions illustrées un remède pour guêrir la toux chez Us chevaux. Placer le che- val, dans une petite écurie bien close, puis faire chauffer au rouge, une pelle sur laquelle on verse du gou- dron de Norvège. On ferme la porte et on ne l'ouvre que 20 minutes après. Unefumée abondante aromatique se dégagera et I'animal expectorant les mucosités qui obstruaient ses bronches est bientót guêri. On pourrait aussi employer ce procédé de dèsinfection dans les poulaillers lorsqu'on remar- que de la toux chez les oiseaux qui les peuplent Les blessures par les harnais pro- viennent généralement du mauvais état des harnais ou d'une fabrication défectueuse. Souvent aussi de ce qu'en posstssion d'un harnais, on le fait ser vir a tous les chevaux indistinctement sans s'occuper s'il leur convient. En tous cas il ne faut pas lorsqu'un ani mal a été blessé, se servir sans précau- tion du même harnachement pour un autre cheval car les blessures peuvent être liées a une infection microbienne. Voici, a ce propos ce que conseille le Journal d'Agriculture prati que Si les harnais sont en bon état d'entretien, il faut les nettoyer tous les huit jours a 1'eau savonneuse tiède, les sécher et les poudrer abondamment (partie cn application sur la surface du corps), soit avec du talc, soit avec de la fleur de soufre trés fine. Lie mêmeles chevaux blessés doivent êt re savonnés au savon noir et a l'eau tiède tous les deux ou trois jours, suiva nt l'importance des blessures, puis apvès nettoyage, soumis d l'application s-ur les parties blessées d'une petite quan- tité de pommade sal icylée anti-pruri- gineuse et antiseptique Vaseline neutre, 200 grs Salicylate de Soude 20 grs. Pour détfuire lesmulots et campag- nols nuisibles a l'agriculture, on ne peut pas toujours se servir des appdts empoisonnês et il faut alors recourir auxpiéges. Voici, d ce propos, d'après le Journal d' Agriculture pratique la description d'une trappe mventée par M.Abel Lhornme deBéville-le-Comte Eure et LoireFrance). C'est une simple botte carrée en zinc qui d la forme d'un gros pavé de route, haute de 20 a 26 centimètres avec une lar- geur égale. Munie d'oreillette latéra- les pour la transporter, elle est recou- verte par deux petites trappes d char- nières avec poids basculeurs. Au dessus du milieu de ces trappes fcr- mêeson place un petit auget conte nant du blé et on enfouit la boite dans le sol jusqu'a raz des trappes. Les mulots, qu'attire le gout du blé s'engagent a droite et a gauche sur la trappe qui automatiquement s'ouvre et se referme enfermant le mulot dans la boiteau tiers remplie d'eau qui le noie. C'est d'un usage facile et simple. On a pu avec iS de ces engins prendre 244 mulots en trois nuits. ui Mm F. d'Amay (Reproduction réservée.) Une pature, une prairie, un lieu enher- bé quelconque dont les produits servent a l'alimentation de nos animaux finit tou- jours et trés rapidement par ne plus don ner qu'un produit maigre et de mauvaise qualité lorsqu'on ne l'entretient pas. Voilé, pour ainsi dire un axiome que le cultivateur ne devrait jamais perdre de vue. C'est un préjugé de croire que les prairies et notamment celles qui servent au paturage n'ont pas besoin d'un appoit d'engrais. Les déjections animales si nombreuses soient elles.sont insuffisantes pour maintenir la fertililé de la prairie. De même, c'est une grave erreur de se figurer que la production de l'herbe n'é- puise pas le sol, même en envisageant la captation de l'azote de l'air par les légu- mineuses. Les prairies mal traitées deviennent maigres, ne rapportent plus, et l'on se demande alors s'il ne vaudrait pas mieux les défricher. II est évident que dans une prairie les légumineuses apportent de l'azote, que les plantes les plus diverses laissent d'im- portants débris, que les animaux y dépo- sent leurs déjections. Mais ces apports ont seulement pour résultatsR-'augmenter la matière organique. Or, cette dernière peut trés bien et c'est généralement le cas, ne pas être d'une grande utilité pour la production de l'her be. II faut, en effet, que cette matière soit modifiée, nitrifiée pour pouvoir servir d'aliment a la plante. Cet azote organi que qui se trouve la a l'état latent doit devenir assimilable. Si le cultivateur n'y met pas la main la transformation, l'oxy dation des matières organiques nes'effec tuera jamais, ou s'effectuera beaucoup trop lentement. Et pourquoi Parceque l'accumula tion des matières organiques rend le sol acide et entrave le développement du ferment nitrique, quelle forme sur le sol un feut're pour ainsi dire imperméable, ne laissant pas passer l'air si utile au microbe nitrifiant. Paree que, si d'un cöté l'excès de matières organiques eutravel'assimila- tion des principes minéraux, le manque de ces derniers rend impossible la mise en circulation de l'azote organique. Notre sol s'enrichit en azote stagnant, si nous pouvons nous txprimer ainsi, et s'appauvrit en principes minéraux acide phosphorique, potasse, chaux etc. Cet état de choses se produit surtout lors qu'on entretient des vaches laitières. II résulte clairement de ce que nous venons de voir que la production d'un herbage est en raison directè des soins d'entretien. Le but a atteindre, c'est la nitrification de l'azote organique et l'on arrive a ce résultat par un ensemble d'opérations sur lesquelles nous reviendrons mais que voici résumées 1° l'aération du sol que l'on exécute dans la mesure du possible en hersant énergiquement les prairies au printemps. Cette opération se fait a l'aide de la herse chaine ou mieux du régénérateur de prairies. 2P la destruction de l'acidité du sol, la mise en circulation de l'azote organi que, l'apport des éléments minéraux, tous résultats qui s'obtiennent pas l'épan- dage de 1.000 kg. de chaux a l'hectare, 500 a 1.000 kg. de Scories et 300 a 600 kg. de Kaïnite. L'application de ces engrais doit se faire le plut tot possible en automne. F. P. della Campagne (Reproduction réservée). On ne se figure pas dans le monde horticole a quel résultat splendide on peut arriveren employant les engrais du commerce dans la culture des légumes. Beaucoup de maraichers continuent comme jadis l'unique fumure au fumier de ferme, au purin et a la gadoue. Ils craignent même d'introduire les engrais chimiques dans leur pratique séculaire. D'autre part lorsque les horticulteurs et les fleuristes notamment se décident a utiliser les engrais concentrës, ils acquiè- rent a un prix exorbitant des mélanges toutfaits, aux noms ronflants, aux effets exagérés a dessein par la réclame. On peut facilement et a beaucoup moins de frais obtenir en culture marai chère des résultats aussi probants avec les engrais utilisés par l'agriculture et en tous cas si l'on veut avoir recours a des engrais plus concentrés, il faut les ache- ter séparément et non en mélange. De tous les engrais destinés a donner des résultats inattendus au jardinier, le nitrate du Chili doit forcément venir en premier lieu, par suite de son extréme assimillabilité et de son indispensabilité pour la plante. De nombreuses expérien- ces ont d-'ailleurs déja prouvé que cet engrais peut jouer un trés grand róle en culture maraichère et nous nous propo sons a ce point de vue de donner quel- ques résultats obtenus par divers expéri mentateurs. Nous débuterons en reproduisant l'ar- ticle suivant que nous trouvons dans un numéro de la Revue chimique sous le titre Nitrate de soude et Primeurs Après avoir parlé du nitrate du Chili et avoir signalé que cette matière est le meilleur engrais azoté, qu'il est le moins cher et qu'il est le seul qui permettede régler a volonté la nourritu- re des plantes, l'auteur de cet article rela te les expériences suivantes qui inontrent jusqu'a quel point la faible dépense exi- gée pour l'achat des engrais complémen taires est insignifiante vis a vis du bénéfi- ce'qu'on obtient. Dans la culture des tomates de prin temps, le rendement a l'hectare avec unè fumure de 500 kil. de superphosphate a 18-20 et 300 kilos chlorure de potassium a été de 91.000 kilos. La même fumure avec 400 kilos de nitrate du Chili en plus a donné 119.000 kilos soit un excédent de 28.000 kilos et un bénéfice de 2706 francs. L'aubergine a donné sur un sol ayant re^u 400 k. superphosphate et 200 k. chlo rure de potassium 295000 fruits. Sa pro. duction a été portée a 412000 fruits par 300 k. nitrate soit un excédent de 117000 fruits et un bénéfice net de 3839 francs. Pour le melon une fumure a l'hectare de 600 k. superphosphate, et 200 k. chlorure de potassium, enfouis a la plantation, a donné un rendement de 15000 kilos, Ce dernier a été porté a .20300 kilos et le bénéfice supplémentaire a été 350 francs par suite de l'addition de 300 kilos de nitrate du Chili dont 1/3 a la planta tion, 1/3 un mois après, 1/3 au binage. Avec les épinards d'hiver on a obtenu les résultats suivants sans engrais, le rendement fut de 7500 kilos a l'hectare. Avec engrais sans nitrate le rendement s'éléva a 10,000 kilos, il atteignit 30.000 par l'addition de nitrate du Chili, soit un excédent de 22.oOO kilos. Les asperges exigent des doses massives de nitrate. Sans engrais le rendement a l'hectare fut de 3825 kilos, avec 300 kilos nitrate du Chili, 4950 kilos donnant un bénéfice net de 527,50 fr. avec 400 kilos de nitrate, 5325 kilos laissant un bénéfice net de 69^ fr. avec 500 kilos nitrate, 5400 kilos avec bénéfice de 717,50 fr. Nous .avons même vu, en culture d'as- perges,dit l'auteur de cette note, une par- celle sans engrais donner 2062 fr- a l'hec tare avec 700 kilos de superphosphate et 290 kilos de sulfate de potasse, la vente des produits atteint 5362 fr. avec 150 kilos de nitrate du Chili en plus seule ment, c'est. 9000 fr. qu'on réalise a l'hec tare. Nous rendrorrs compte prochainement d'autres: expériences notamment celle exécutées jadis en France par M.Foussat, chef des travaux horticoles a l'Ecole de Mathieu. de Dombasle. Disons seulement, dès maintenant que nous ne donnons ces résultats d'expériences que dans le but de montrer J'efficacité des engrais chimiques et notamment du nitrate du Chili en cul ture maraichère et de prouver au jardi nier qu'il a tout a vantage a introduire les engrais du commerce dans la fumure de ses légumes. II est evident qu'on ne doit pas s'em- ballersuxles chiffres que nous donnons et semettre cultiver des hectares de toma tes, d'asperges et d'épinards n'importe ou en croyant de la sorte faire fortune en quelques années. II faut noter d'abord que tous los terrains ne conviennent pas pour la culture maraichère qu'il faut de plus avoir les débouchés quand on cultive en grand, onfin les mêmes expériences répétées da:as un autre sol et dans d'autres conditions ne donneront pas les mêmes résultats. II est certain, cependant, que dans tous les terrains destinés a la culture marai chère l'emploi rationnel du nitrate du Chili notamment don-nera des résultats inespé- rés. G. des Marais. (Reproduction réservée).

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1912 | | pagina 5