Le CHORAL NADAÜD
a YPRES
Un héros
Jolie besogne
0 proclament, nos adversaires eux-mêmes
le reconnaissent.
Je suis a Ypres, et je compte y rester
jusqua mon dernier jour. J'espère que nous
pourrons réaliser complètement l'oeuvre en-
treprise. II est étonnant de voir que nos
yestaurations aient pu être menées si loin
en un nombre d'années aussi restreint. Tous
nos monuments doivent être restaurés d'ici
quelques années.
Quelle; importance n'ont pas aussi nos
travaux d'hygiène|? Nous avons enfoui dans
le sol une fortune pour assainir la ville par
tout un réseau d'égoüts.Nous avons eu aussi
résoudre cette autre question l'épuration
des eaux alimentaires. Tout cela a été fait
sanB ressources extraordinaires, sans l'ac-
complissement de miracles. Nous comptons
sur la grace de Dieu et la bonne volonté de
noB concitoyens. II est inutile que nous
fassion8 des écoaomïes il nous sufflt de
pouvoir nouer les deux bouts. L'essentiel,
c'est que nous n'ayons pas demandé un cen
time aux contribuablf s, et de cela nous pou-
vons nous enorgueillir.
S'il n'y a pas de grandes industries en
notre ville, nous avons par contre, de bons
commerganfs.On peut dire que le commerce
a Ypres marche admirablement. Un fait
bien sigDificatif, c'est qu'on n'y voit point de
faillites.
Toujours, nous avons cherché a tavoriser
le commerce, et, par notre impartialité,
nous avons contribué a la prospérité de la
ville. C'est animé toujours de ces sentiments
que nous continuerens a marcher en avant
Ces jubilés qui se répètent font songer a
ces inscriptions des cimetièrfs hollandais
Songez a votre fin dernière. J'aurais
voulu laisser celui-gi dans l'ombre. On m'a
répondu qu'on ne pouvait pas laisser dans
l'oubli cette date de 1887. C'est votre jubilé
aussi, de vous tous qui avez travaillé au
succès de 1887. Les Yprois sauront recon-
naitre tout ce qui a été fait pour eux depuis
lors. J'espère vivre quelques années encore
pour pouvoir errer, dans mes vieux jours,
parmi no» monuments restaurés. Merci a
tous
L'assistance acclame tres chaleureuse
ment les paroles de M. Colaert.
M. Fraeijs forme encore le voeu de voir le
Conseil communal voter a l'ocea8ion du
prochain budget des crédits suffisants pour
l'achèvement a bref délai des restaurations
et de voir inaugurer nos monuments par nos
gracieux souverains.
Après quelques paroles de remerci-ments
adresBées par M. Colaert au corps de l'Har-
monie communale et a son vaillant chef,
l'aseistance se sépare sous ia meilleure im
pression de cette manifestation toute de
sympathie.
«sflP saP ssf ssP s#
L'arrivée.
Une foule considérable atttendait, diman-
che matin, aux abords de la gare l'arrivée de
la célèbre société roubaisienne. Une vibrante
Marseillaise jouée par l'Harmonie Com
munale, l'a saluée a sa sortie et, a voir toute
cette assistance accueillant, tête découverte,
ses amis du Nord et saluant son hymne
national, le coup d'oeil ne manquait pas
d'une certaine grandeur.
La réception a 1'Hotel de Ville
De la gare jusqu'a l'Hótel de Ville, a tra
vers les rues pavoisées, une foule sympathi-
que assistait a l'arrive'e des choristes vain-
queufs du concours international de Paris,
Les presentations, esquissées a la gare, se
continuèrent a la salie bleue de l'Hötel de
Ville oü M. le Bourgmestre Colaert, dans
une allocution trés goutée, complimenta le
Choral Nadaud
Un accueil des plus sympathique, dit Tho-
norable bourgmestre, sera ménage' au Choral
par la population yproise, éprise d art et
spécialement d'art musical. II rappelle trés
heureusement la communauté d'origine des
Roubaisiens et des Yprois, qui loin d'être des
étrangers sont du même sang, issus tous deux
de l'ancienne Flandre. Ypres, actuellement
ville déchue et tombe'e au rang de cité d'art,a
connu jadis la prospérité dont jouit actuelle
ment l'industrieuse ville de Roubaix. Nous
n'avons pas l'ambition de la faire renaitre a
ce qu'elle fut, moins encore de vous faire la
concurrence; mais nous voulons, en rappe-
lant constamment son passé, la rendre plus
vivante, plus prospère, plus attrayante. Notre
population augmente, notre commerce s'é-
tend et quelques industries modernes sem-
blent vouloir succéder aux anciennes. Nous
avons surtout le souci de donner a nos mo
numents leur splendeur du passé. Quand
vous reviendrez dans quelques années, vous
les reverrez entièrement restaurés.
Le succès vous accompagne partout et je bois
a l'avance au succès immense que vous ne
manquerez pas de recueillir tantot. J'espère
que vous rapporterez en France, en ce pays
ami, un bon souvenir de l'accueil qui vous
aura été fait ici.
Ces paroles Bont chaudement acclamées,
et M. Colaert remet, au nom de la Commis
sion des fêtes, une gerbe de fleurs a M. le
Directeur Duysburgh,
M. Raymond D'Halluin, président d hon-
neur répond en ces termes a l'allocution de
M. Colaert
Lorsque, il y a quelques semaines,
j'avais l'honneur de présenter le Choral Na
daud a la municipalité tournaisienne, je
rappelais qu'il est pour l'artiste des cités qu il
chérit plus particulièrement, des cités oü
chaque pierre parle du passé, oü les grands
ancêtres ont légué a l age présent des monu
ments d'une grandeur et d'une majesté in-
comparables, des cités enfin oü l'atmospbère
est comme saturée d'un parfum séculaire qui
ravit, enchanteet trouble profondément.
Quelle cité mieux que la vötre, Messieurs,
pourrait se reconnaitre en ces^signes caracté-
ristiques
Imposante encore bien que diminuée,
votre ville donne bien l'impression qu'elle
fut grande et prospère a l'époque de ses deux
cent;mille habitants et de ses quatre mille
métiers de tisserand en activité.
Ypres était alors la ville la plus riche et la
plus puissante des Flandres, et je me plais
a rapprocher cette prodigieuse activité d'au-
trefois de celle qu'on rencontre dans notre
chère cité de Roubaix, qui semble avoir
recueilli votre héritage dans cette industrie
jadis si florissante du travail des laines et de
la fabrication des draps.
Si Roubaix jouit de nos jours d'une renom-
mée mondiale par ses fabriques de tissus,
vous pouvez être assurés de vivre éternelle-
ment dans l'histoire par cette même industrie
drapière si importante, si prospère quelle a
pu ériger pour ses besoins, en même temps
que pour sa sauvegarde, un édifice qui fait
l'étonnement et l'admiration des générations
qui se succèdent, qui, par ses proportions
gigantesques témoigne plus que n'irr.porte
quel autre monument en Europe, de la force
et de la puissance d'une cité je veux parler
de cette Halle grandiose, immense, écrasante,
orgueil de cette ville, et dont un écrivain
francais a pu dire qu'elle égale par ses dimen
sions la majesté des cathédrales, par la beauté
de ses lignes les palais vénitiens et par la
richesse de l'ornementation les constructions
des Maures del'Espagne.
Et c'est pourquoi je songe avec une joie
véritable que tout l'heure notre vaillant
Choral Nadaud, tout vibrant encore de ses
récents triomphes, aura l'insigne honneur de
faire entendre sa grande et harmonieuse voix
devant un auditoire d élite, sous les voütes
séculaires de votre splendide salie Pauwels.
Alors, me reportant par la pensée aux jours
les plus brillants de votre histoire, il me
semblera que j'assiste a quelqu'une de ces
fêtes magnifiques par lesquelles vos corpora
tions de drapiers savaient montrer que les
arts brillent d'un plus vif éclat dans les cités
oü le commerce et l'industrie touchent a leur
apogée.
Et l'honneur qui nous revient d'être con
viés a cette fête, va se doubler de la joie qu'on
éprouve en coopérant a une oeuvre admirable
entre toutes, digne des plus grands encoura
gements
Oui, Messieurs le Choral Nadaud est heu
reux et fier de contribuer au développement
et a la prospérité de cette Goutte de Lait
que M. le Sénateur Fraeys de Veubeke en-
toure de tant de sollicitude et pour laquelle
dépense sans compter le meilleur de lui-
même. Et si la charité peut transfigurer la
verix, comme elle électrise les coeurs, nul
doute que nos vaillants chanteurs ne trouvent
des accents plus vibrants dans la force, plus
tendres dans la douceur, afin de prouver a la
ville d'Ypres toute la sympathie qu'ils éprou-
vent et tout intérêt qu'ils veulent témoigner
a cette oeuvre éminemment humanitaire,
sociale et patriotique.
J'ai tenté un rapprochement tout a l'heure,
M. le Bourgmestre, entre Roubaix et Ypres
a propos de la fabrication des tissus, mais je
n ignore pas combien sont cordiales les rela
tion dans nos deux villes. Je sais que nos
sociérés musicales recoivent toujours ici le
meilleur accueil, et chscun se souvient
encore de la charmante réception que vous
avez réservée en dernier lieu a la Grande
Harmonie. Comment d'ailleurs pourrait-il
en'être autrement, alors qu'un mariage a uni
l'un de nos concitoyens a la charmante fille
du premier magistrat de votre cité
Au nom du Choral Nadaud, j'adresse a
l'administration communale d'Ypres l'hom-
mage de notre profonde gratitude pour cette
inoubliable journée. Une fois de plus
l'art aura contribué a resserrer les liens qui
unissent deux villes amies et a confirmer
l'heureuse entente de deux pays voisins. Je
souhaite que nos coeurs vibrent toujours
davantage pour ces deux passions les plus
nobles et les plus belles L'Art et la Patrie.
Des acclamations enthousiastes se répètent
longuement dans la salie, et on profite du
temps, assez court qui précède le diner pour
faire une rapide visite üe la ville
Le Banquet
A 1 heure, un banquet fut servi dans la
vaste salie du premier étage de la Chatelle-
nie, gracieusement mise a la disposition de
la Société par le cercle privé La Concor
de A la table d'honneur avaient pris
place MM. Colaert, bourgmèstre Fraeys
de Veubeke, sénateur les membres de la
Commission des fêtes D'Halluin, président
d'honneur Jean Selle, présidentDuys
burgh, directeur, et Verneuil, sous-chef.
L'assistance était réhaussée de la presence
d'un certain nombre de dames roubaisien
nes et une franclie gaité régna pendant tou
te la duiée du repas.
A l'heure des toasts, M. Colaert but au
Choral Nadaud cette société connue non
seulement en France et en Belgique, mais
qu'on pourrait appeler la première de l'Eu-
rope. L'art n'a pas de frontièrcs. Partout ii
est chez lui il va de Roubaix a Druxelles et
a Paris, il vienta Tournai et _a Ypres. On
vous appelle des artistes. Vous n'êtes pas
drs artistes, vous êtes l'art lui-même. Je ne
désire pas que vous vous surpassiez, je de-
mande seulement d'être ce que vous avez été
a Paris. Les Yprois seront tantot dans
l'admiration de votre talent. Je bois, dit en
terminant M. Colaert, a la santé du prési
dent d'honneur, du président et de chacun
de vous. (Vives acclamations).
M. D'Halluin se léve pour répondre au
toast de M. le Bourgmestre
Avant de quitter cette table, j'ai le trés
agréable devoir, Messieurs, de porter uue
double santé
Celle de M. le Bourgmèstre Colaert qui
nous regoit aujourd'hui d'une fagon si cor
diale et si magnifique
Celle aussi de M. Fraeys de Veubeke qui
a bien voulu faire appel au Choral Nadaud
pour le concert de la Goutte de Lait.
A ce propos, Messieurs, permettez-moi de
lui adresser en votre nom les felicitations les
plus chaleureuses et les plus méritées pour
l'oeuvre si intéressante a tous égards qu'il a
fondée il y a deux ans a peine avec M. Co
laert, et de leur dire tout notre admiration
pour le dévouement inlassable qu'il apporte
pour en assurer la permanence et le déve
loppement.
Je félicite également, en les associant dans
cette même pensée d'admiration, les Dames
et les Jeunes filles de la haute Société Yproi
se qui se dévouent a cette belle oeuvre avec
cette même ardeur et un coeur plein de
générosité
Pour vous permettre de mesurer la trés
haute portée de l'oeuvre de la Goutte de Lait
je crois ne pouvoir mieux faire, Messieurs,
que de vous citer les paroles suivantes que
j emprunte a un grand écrivain frargais
i Assurer aux enfants pauvres une nour-
riture exempte de contaminatioo, fournir a
ces êtres chéris le lait pur, eource initiale de
la vie, c'est jetf-r un défi a la grar.de fau
cheuse qui fait tant de victimes parmi la
jeunesse, c'est préparer une génération
d'hommes robustes, c'est doter son pays de
défonseurs valides A ceux qui poursuivent
ce noble idéal, de sauver les nourissons, la
patrie doit être éternellement reconnaisan
te
C'est pourquoi, Messieurs, je souhaite de
tout mon coeur, que la présence du Choral
Nadaud a Ypres, soit 1 occasion d'une mois
son exceptionnellement abondante de pièces
blanches, et que cette fructueuse recette
contribué de fagon efficace au développe
ment d'une entreprise éminemmeDt sociale,
humanitaire et patriotique, dont le but est
de combattre avec succès, l'un des plus
grands fléaux de tous les temps, la Mortalité
infantile
Je porta la santé de M. le Bourgmè-tre
Colaert et de la Municipalité Yproise, <n
leur redisant combien nous sommes recon-
naissants de 1 ur accueil si cordial, si sym
pathique.
Et je bois en terminant a Forganisateur
de cette belle fête, M. le sénateur Fraeys de
Veubeke, a la prospéiité et au développe
ment chaquejour plus grand, de votre oeuvre
admirable.
Le Concert
Bien avant l'heure, une foule considérable
avait pris place dans la Balie Pauwels, dont
les impressionnante8 dimensions et le riche
décor pictural avaient déja suscité l'étonne
ment des artistes. Au coup de trois heures
ceux-ci firent leurentrée dans la salie, salués
par une Marseillaise qui, a la demande
des Francais, fut aussitöt suivie d'une
Brabangonne.
L Harmonie communale, que dirige avec
un talent reconnu M. le chef Wittebroodt,
ouvrit le concert par une transcription de
1 opéra Le Cid Cette oeuvre forte et male
de Massenet, empreinte d'un sentiment si
chevaleresque, produisit une forte impres
sion.
C'est avec une certaine impatience fébrile
que l'assistance attendait 1'exécution du
choeur Le Chant du Fer de Xavier Le-
roux Un silence religieux planait dans la
vaste salie, et les nombreux connaisseurs
d Ypres et de toute la région accourus pour
entendre la célèbre phalange roubaisienne,
purent apprécier toutes les qualités trans-
cendantes qu'elle possède fondu merveil-
leux des voix, compréhension des plus déli-
cates nuances, un souci d'art en un mot,
quon rencontre rarement aunteldegré dans
une société chorale. La baguette, qu'on
pourrait dire enchantée, de M. Duysburgh,
sait conduire ces masses, avec cette aisance
qui est le propre des grands artistes. C'est
une sorte de puissance magnétique que eet
admirable conducteur imprime a ses exécu-
tants. Dans la finale de ce choeur, la Mar
seillaise est superbement amenée et donne
un caractère patriotique a l'oeuvre.
La Chanson des Vagues de Riga, fut;
comme on le sait, le choeur couronné au
concours de Paris. Rarement, nous a-t on
assuré, depuis ce triomphe, cette oeuvre ma
gistrale de l'artiste beige Riga iut exécutée
avec une telle maëstrea par le Choral Na
daud Elle électrisa littéralement l'assis
tance, qui acclama longuement cette exécu-
tion exceptionnellement belle.
La pianiste, Mile Rachel Blanquer, lau-
réate du Conservatoire de Paris de 1912,
possède un jeu puissant, allié a un sentiment
exquis et a une virtuosité extraordinaire. Son
jeuDc êge, 15 ans rend d'autant plus
étonnante la force toute virile qu'elle sait
dép'oyer de la main gauche. Elle sejouedes
difficultés accumulées dans Liszt. Bissée,
elle développa avec une dé.icatesse inouïe
de doigté le Thème et variations de
Schubert.
M. Raymond Durot est un merveilleux
artiste dont l'ame poétique s'exhala princi
palement dans le Nocturne dè Cho,in.
Les variations sur une corde, de Paganini,
ont excité le plus grand enthousiasme. Par
mi les nombreux violonistes de talent que
nous avons déja entendus a Ypres, il peut
être c'assé comme l'un de plus forts.
Une tache bi >n ingrate avait été assignée
a notre corcitoyen, M. Louis Vanhou'.te en
l'absence de l'accompagnateur de M. Durot,
il fut chargé de remplac^r celui-ci. II s'en
tira avec cette aisance qui lui est familière,
ne semblant même pas se douter de la diffi-
culté vaincue.
Pas de concert complet sans une chan
teuse et il nous a été donné d'eutendre une
voix sympathique conduite avec une science
musicale consommée. Mile Eymaël a su
conquérir aussitöt son auditoire et on peut
dire qu'elle s'est surpassée dans le Grand
air d'Obéron.
Dans le Trio de Jérusalem de Verdi,
Mile Eymaël put faire ressortir encore ses
brillantes qualités de cantatrice aux cötés
de di ux autres artistes bien dignes d'elle
MM. Dutrieu, ténor, et Marcel Echement,
baryton. Un trés gros succès fut réservé a
ce superbe trio.
Le splendide cboeur Aux Aviateurs de
Saiot-Saëos, derail terminer cette fête artis-
tique de tout premier ordre. Une ovation
monstre et justement méritée fut faite une
dernière fois au Choral Nadaud et M. le
bourgmestre Colaert, désirant perpétuer le
souvenir de cette fête, remit a M. le prési
dent Jea i Selle, une superbe médaille com
memorative aux armes de la ville,tout en lui
réitérant encore ses remerciements pour
cette exécution vraiment magistrale.
Le Depart
Les artistes avaient environ deux heures
devant eux avant le départ du train. On en
profita pour se répandre encore un peu en
ville en société des nombreux amis d'Ypres
et 1 on partitavec 1 impression d'avoirassisté
a une véritable fête franco-beige resserrant
encore h s liens étroits qui unissaient déja
lesMeux peuples voisins.
Un mot de remerciment
A l'issue d'une fê*e ariistique de cette im
portance, il convient de rendre hommage k
tous ceux qui contribuèreot a l'organiser ou
a en i ehausser l'éc'at d'ur.e manié e quel-
conque. Groupons done dans un même sen
timent de reconnaissance l'adminisfration
communale, la commission des fêtes, les
jeunes demoiselles qui s'acquittèrent avec
une grace charmante de la vente des pro
grammes au profit de l'CEuvre de la Goutte
de Lait, les dévoués commissaires, la presse
qui contribua au succès de la fête en l'annon-
gant au loin, et enfin l'excellent cordon bleu
du diner qui sattira tous les éloges des
chanteurs roubui-iens.
Ajoutocs que M. D'halluia, Président
d honneur du Choral Nadaud a adressé une
charmante lettre a M. le Bourgmestre Co
laert, remerciant, au nom des sociétaires,
l'administratiou communale et la population
Ypioise de la belle et grandiose réception
qui leur fut faite et de 1 accueil si sympathi
que, si cordial qu'ilsjont rencontré en notre
ville.
De son cóté, M. Vanhoucke l'habile direc
teur des excursions du Choral Nadaud a
tenu a témoigner toute sa reconnaissance a
M. l'échevin Fraeijs de Veubeke et aux
membres du comité des fêtes, pour l'orga-
nisation si aimable, si parfaite, si réussi du
Concert de la Goutte de Lait.
II a promis a notre distingué Sénateur,
que le Choral Nadaud se ferait un plaisir et
un honneur de revenir encore parmi nous et
il espère bien qu'en 1914, la Société pourra
interpreter dans le même cadre merveilleux
de la Salie Pauwels, le choeur si puissant. si
imprmioanant des Pèlerins de Tanhauser
de Richard Wagner.
Les nombreux amateurs de musique de
notre ville et des environs se réjouiront de
cette délicate attention et se joigneront"ü
nous pour remereier dès a présent ceux quj
se proposentde nouS ménagera nouveau une
exécution aussi magistrale, aussi émouvaute
que celle que nous javons eu Ie plaisir d'en-
tendre, Dimanche dernier.
Les journaux viennent de célébrer comme
un acte de courage... que disons-nous? de
témérité, d'héroïsme l'arrêté pris par le
préfet du Rhone interdisant l'accès des
tramways, voitures publiques, sallos de
spectacles et de réunions, aux personnes
portant un chapeau fixé ou omé par une ou
plusieur6 épingles a pointe apparente, si
cette pointe n'est pas munie d'une cache-
pointe constituant une protection suffisan-
te.
S'attaquer a l'une des plus grandes puis
sances de notre temps, a cette souveraine,
tyrannique mais aimée, qu'est la Mode c'est
certainement la un acte; courageux, surtout
lor.-quil sagit du domaine de Ia mode
feminine.
Et 1 on est tenté de croire que ce préfet du
Rhone, quoique Frangais, ne pose pas pour
- la ga antene et n'est pas loin d'être un rustre,
double d'un misogyne
A Ypres, le fléau des épiiigles, monfées
en epee de Damoclès, sévit tout comme sur
les bords du RhÖDe.
Mais on y est affligé, par-dessus le marché
d un bourgmestre et député féministe qui se
gardera bien de prendre un arrêté de salut
public contre la mode.
mCe serait, a vrai dire, düne suprème im-
piudence. ÜDe fois c.s dames armées, non
seulement de raphes a Ia mode mais de
bulletins de vote, les bourgmestres etdéputés
n auront plus qua bien se tenir
La moindre velléité d'entrave apporter
aux sacro-samts caprices.'de la mode se paie
raitj fatalement de leur mandat. Peut-ou
demander a;l'héroïsme d'aller jusque lè
UT'. «r* jr*
Mandiana
Le standiste du Progrès a la vue trés
basse, ecrivions-nous, l'autre jour II ne voit
guere au-dela d un stand pour assurer Ja
defense de la patrie. II ne connaft q„e Ia
petite guerre d embuscade et semble ignorer
les canoDs, L s mitrailleuses, etc.
0r' b'ü est une chose qui crève les yeux
eest quel'importance de i'artilleriegrandit
sacs cesseiaux dépens de celle du tirailleur.
Notre état-major le sait, lui. et c'est pour
quoi le gouvernement vient de commander
pour l'armée 104 nouvelles mitrailleuses.
Notre tireur a la vue basse, car sans cela
il ne tirerait pas dans le dos, voire dans la
figure des gens dont il attend une faveur.
11 a la vue basse, car il ne voit pas que
tout ce qui a été fait, depuis 28 ans, pour le
perfectionnement de l'armée et de notre
outillage défensif, que l'instauration du ser
vice personnel - eet autre rêve de notre
standiste tout cela est le fait d'un gouver
nement auquel il a l'aplomb de donner des
legons de patriotisme 1
II a la vue basse, car il ne voit pas plus
9ue le bout de son nez. II ne voit pas la
multitude efïrayante des blessés couchés sur
es champs de bataille modernes, et partaDt
U néoessité d'agrandir et de multiplier les
hopitaux avant d'ensemencer de stands per-
fectionnésles moiodres recoins du territoire.
A de la Deutre Belêi(lue la guerre
de 1870 1 a montré - sera toujours de pan.
ser plutot que de férir. Que le militariste du
Piogrès relise done les pages écrites a
ce sujet par le trés militariste Déroulède.
S'il est une troupe destinée a rendre des
services, en cas d'invasion de notre terri
toire, c'est certes celle de nes sceurs gardes-
malades, toutes exercées et toutes prêtes a
s elancer joyeuses sur le champ de bataille.
Or, que füt-il advenu si la Belgique avait
eu la malheureuse inspiration de confier le
pouvoir a ces hommes du cartel combiste
dont le principal cri da guerre était: A
bas les couvents
La nation a compris que c'est aux catho-
liqnes qu'elle devait continuer sa confiance,
tant pour la bonne gestion des affaires inié-
rieures que pour la bonne organisation de la
défense du territoire.
En choisissant pour organe un journal
systématiquement hostile au gouvernement
catholique, le rifleman du Progrè3 mon-
tre encore et toujours qu'il a Ia vue basse.
II le montre surloat en choisissant uu
'ournal sceptique qui n'a cure de voir culti-
ver chez le soldat le sentiment religieux
source des princ:pales vertus militaires.
Mais que lui importe tout cela II ne voit
que son stand.
*5 ir- UT'.
Nous dédions au Progrès cette con
clusion d'un excellent article du Bien
Public sur la défense de notre neutralité
et le parti catholique
9# 2* 2# 20 .2* .2*