Ml PARLEMENT Téléphone 52 Téléplione 52 Samedi 16 Novembre 1912 le N" 10 centimes 47e Année iV 4760 LA PENSEE DU GOUVERNEMENT ppel aux bons eitoyens Le Remaniement ministériel Au Sénat A la Chambre Le projet du gouvernement assurances sociales On s'abonne rue an Beurre, 36, "Ypres, Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C, par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les comrpunications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. et k tous les bureaus de poste daa royatam©» Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal So centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentslres coüt&jé 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adressef Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Les lecteurs du Journal dYpres con- naisssnt dék par la presse quotidieDne, le texte de la déclaration du Gouvernement, qui fut lue par le P/ésident du Conseil des Mi- nistres, a la séance de l'ouverture des Cham- bres Législatives de Mardi derniar. Nous ne voulons pas donner une réédition de celle-ci, mais nous nous permettons d'exposer briêvemeDt les cocsidérations qu'elle nous a suggérées. La déclaration faite la Chambre et au Sénat a le mérite jjd'une grande fermeté et d'une absolue sincérité. Elle trace tout d'abord le programme des travaux légi&latifs urgents qui sollicitent, avant tous autres, l'attention et jl'étude des législateurs. Elle est suivie d'une exhortation trés né cessaire au travail cohérent et intelligent de ceux qui prennent part aux débats. Elle leur sigcale qu'il nest pas indispensable de placer beaueoup de discours, mais qu'il vaut mieux en faire quelques bons dans lesquels on trouve autre chose qu'une verbo- sité souvent incorrecte dans la forme et vida de sens. En d'eutres termes, il est de moins en moins nécessaire que des incompétents traitent des sujets pour lesquels ils sont in- suffisants et oü ils ne mettent en relief que leur manque d initiative et de préparation. Bien entendu le chef de Cabinet a mis comme on dit des mancbettes pour expli- quer cela aux députés, qui ne seraient par- fois pas en état de le comprendre. Une grande partie de la déclaration mi- nistérielle est consaerée a la question mili taire. C'est une nouveauté ancienne, au sujet de laquellele Gouvernement n'iudique pas quelles sont les dispositions nouvelles qu'il proposera. M. de Broqueville se borne a dire Comme corollaire de cette déclaration, le Gouvernement s'appiêto a déposer un projet consacrai t les mesures imposées par les circonstances que je viens de viser. Les motifa invcqués pour aggraver les charges militaires en hommes et aussi en argent, c'est inévitable sont ceux que l'on mettait déja eu avant, un peu mystérieuse- naent, il est vrai, il y a trois ans, lors de la discussion de la loi qui impcsait a la nation un fils par familie. II n'y a ïien de changé mais il faut reconnaitre que la situation Europe'enne actuelle met davantage ces mo tifs en relief. M. de Broqueville aura eu le mérite de la franchise. II a expliqué sa pensée de facon trés nette et trés loyale Depuis 1909 les événements ontmarché, et ils ont démontré que de nouvelles mesu- res s'imposent si nous voulons demeurer a la hauteur de nos devoirs. Cela tend èi prouver que la récente loi de 1909 n'avait rien des allures d'un monument législatif. Elle avait du reste e'te' soumise a trop de retouches, de mouvements tour- nants pour être longtemps un sujet d'admi- ration et d'enthousiasme. C'est l'existence même de la patrie qui est en jeu. Or, si la patiie de 1912 doit nous être aussi chère et précieuse que le fut celle de 1830 a nos ancètres, nous devons vouloir défendre et sauvegarder, contre quiconque oserait y porter atteiate, son indépendance et ses institutions. Il ne faut pas vouloir fermer les yeux sur les faits, mais il est nécessaire d'envisager la situation actuelle et celle qui pourrait nous être créo dans la futur, avec calme, avec aiguité, mai3 aussi avec un esprit de géné- rosit© et d ardent patriotisme. Car le problème qui se pose en ce moment se ramène a ce dilemme qui n'otfre aucune échappatoire ou nous serous suffirammerU armés et forts pour faire respecter notre nationalité, et alor3 on évitera autant que possible d'envabir notre territoire ou bien, nous serons trop faibles.trop mal organisés, trop iinpuissants pour résister a toute atta que. pour repouBser toute invasion, dans ce cas, nous nous exposerons a subir, en peu- ple conquis, le militarisme autrement re- doutable, autrement ruineux, autrement cruel d'ua pays étranger. En presence de cette situation, il est du devoir, nous semble-t-il, de tous les Beiges, d'accepter la réforme militaire, avec virilité, avec tous les sentiments d'un peuple libre qui voit clairement le danger et qui veut Is conjurer. M. de Broqueville a égale ment touché a la question scolaire, sans toutefois appro- fondir. Le Gouvernement ne formule pas encore de pr opositions préoises il s'en tient aux grandes lignes. II sorge a fortement armer la jeunesse grace a un enseignement professionnel approprié aux nécessités rógionales. Ceci seraassurément une oeuvre pratique, répondant aux nécessités des milieux, lts- quelles varient, évidemment L'obfigatiou scolaire aura pour garantie la libeité compléte des parents quant au clioix de 1'école et la protection de la con science d.r pauvre, celle du riche est tou- jours suffisamment sauvegardée. En résumé, le bon scolaire dn projet Schollaert est abandonné, mais les idéés générales seront, semble-t-il, reprises. En ce qui concerne le suffrage universel que les socialises prétendent nous imposer par la force brutale, M. de Broqueville a pris l'attitude trés nette et trés ctéeidée qui convenait a un chef de gouvernement, sou- ckux de sa dignité comme de celle du Par lement. Et le Chef de Cabinet été ti ès heu- reusement inspire quand i! a dit <1 En réaüté.semblablo attitude tend d'une part a priver les élus de la nation du droit librement et, d'autre part, a détourner de la revision sollicitée crux qui, corrscients des responsabilite's, cntendent voir respec- ter dans lapersonne de l'élula dignité de l'électeur. Le pays attendait du Gouvernement cette fermeté et cette énergie qui enlèvent aux amateurs du chambard la chimérique espé- rance qu'i'.s intimideroct la legislature par des procédés de lutteurs forains pour qui les biceps et les coups violents ont plus de va- La Fédération des Cercles catholiques pré-,idéé par M. Woeste, adresse aux bons eitoyens 1'appel suivant Le parti socialiste, qui ne représente pas le quart de la population, a formulé par l'or- gane du congrès du 3o juin dernier, un appel aux pays pour imposer la grève générale aux ouvriers. Le prétexte est la conquête du suffrage universel, Or, le suffrage universel existe sous torme du suffrage plural. Les meneurs disent le suffrage plural est une prinae a la richesse. Mensonge. Les ren tiers ne forment que 3 p. c. du corps électo- ral. Ils allèguent que le suffrage plural consa- cre la suprématie des professions libérales. Mensonge. Elles interviennent pour 6 p. c. seulement dans le total des électeurs. Ils prétendent que le suffrage plural assure le triomphe des ruraux. .Mensonge. L'agri- cullure fournit 3i p. c. au'corps éiectoral, l'industrie 32 p. c. Sur 1.721.755 électeurs, 434045 ont une double voix au titre de pères de familie 373,255 au titre de propriétaires, et rien que du chef de la foi sur les habitations ouvriè- res, plus de 175.000 travailleurs manuels sont propriétaires Le suffrage plural est done largement éga- litaire et ouvert a la démocratie. Pour considérer le suffrage universel pur et simple comme une panacée, il faut fermer les yeux sur la situation des pays voisins, oü il estétabli depuis flongtemps. Leur législa- tion sociale est-elle supérieure a la notre N'envient-ils pas la prospe'rité de la petite Belgique Lors des visites récentes de l'Em- pereur d'Allemagne et du Président de la République francaise, le parti socialiste ne leur a-t-il pas réservé un accueil également rép, obateur Aux élections générales dernières,la nation beige s'est prononcée contre la revision im médiate de la Constitution, article essentie] du programme cartelliste. 11 appartient certes aux partisans de cette réforme de la pour- suivre pacifiquement parji'usage des libertés publiques. Prétendre l'obtenir sous Ia pres- sion d'une grève généra'e, est un procédé révolutionnaire devant lequel aucun gouver nement ne peut céder. L immense majorité des ouvriers, l'unani- mité de la petite bourgeoisie, tous ceux qui ont quelque souci de la prospérité nationale répudient ces menées. La tentative n'est possible le manifeste du congrès socialiste' l'avoue qu'au prix de dures souffrances la grève ne vaincra, - uuica u suLiiirances ia greve ne vaine leur que aes arguments et des procédés f dit-on. quo w si elle est de longue durée corrects. Le Gouvernement, far l'organe de son chef, a fort bien rnis les choses au point quand il a dit II n'est pas admissible qu'une revision vraiment générale on demande chacun prenne ses dispositions pour ehomage d'au moins cinq a six semaines fasse dés aujourd'hui toute l'épargne possi ble». C'est done la vouer les ouvriers aux et que un et uic esi aonc ja vouer res ouvriers aux soit entamee sous l egide des perturbations S - 1 ui.- 1 pires privations, les reduire a la misere, tout publiques par lesquelles on piétendrait dicter des décisions a la représentation i) nationale. i Le document au sujet duquel nous nous sommes permis d'émettre les considérations qui précédent, fera impression dans le pays par sa sagesse, sa hauteur de vues, sa pru dence et aussi par sa grande franchise d'aliure. M. de Broqueville a parlé en homme de gouvernement. II a montré du talent, de l'habileté, un tempéramment et une énergie qui ne peuvent que lui coneilier les sympa thies de ses amis et le respect de seB adver- saires. Les catholiques sont fiers de lui et ils sont convaincus qu'ils peuvent placer toute leur confianceen ses mains. V. D. I en compromettant délibérement leur avenir et en risquant a la fois, de gaiié de coeur, de I ruiner définitivement notre commerce et no- tre industrie au profit de Ia concurrence étrangère. Telle est l'entreprise folie, vouée a un échec certain, et grosse de maux de tous gen res, a laquelle on convie les ouvriers I Qu'ils ne se laissent pas égarer par dtA meneurs qui poursuivent, a leur détriment, un intérêt personnel. Quant aux bons eitoyens, ils peuvent être rassurés. Le Gouvernement veille il proté- gera efficacement les personnes et les pro- priétés il défendra les intéréts du travail, du commerce et de l'industrie et c'est pourquoi tous ceux qui sont attachés a lord re, h la paix, a la prospérité, se refuseront a secon der les desseins antipatriotiques des excita- teurs. 32 SE a; Le Moniteur de Mardi matin annonce que la démission offerte par le Général Michel de ses fonctions de ministre de la Guerre a été acceptée par le Roi. I! publiek nomination de son successeur, qui est M. de Broqueville, Chef du Cabinet. Le portefeuille des Chemiiis de fer est confié a M. Van de Vyvere, ministre de 1'AgricuIture et des Travaux publics qui dirige si brillamment depuis un an et demi eet important département. Les fonctions de ministre de l'Agriculture et des Travaux publics sont attribués a M. le Ministre d'Etat Helleputte, dont il n'est pas besoin de rappeler la compétence toute spé ciale en ces deux domaines. Enfin, M. Paul Segers est nommé ministre de la Marine et des Postes et Télégraphes. II n'a pas dans ses attributions, comme on pourrait le croire, le commerce qui reste attaché au département des Affaires Etran- gères. 2$ *1$'W? Présidence de M. Piret, doyen d'age. Messieurs F. Struye notre concitoyen et Rolland, les deux plus jeunes membres de l'assemblée, remplissent les fonctions de se crétaires. II est procédé a k formation du bureau définitif. M. de Favereau est élu président par 70 voix contre 1. MM. t' Kindt de Roodenbeke et Goblet d'Alviella sont noramés vice-présidents. Les secrétaires sont réélus ainsi que les questeurs et M. le président prenant place au bureau prononce le discours suivant Vous avez voulu me donner un nouveau et précieux témoigna.ge de votre estime et de votre confiance. J'en ruis touché jusqu'au fond du casur et je vous'prie de croire a ma profonde gratitude. L'honorable président envisage ensuite les problémes multiples et complexes que le Parlement aura a résoudre au cours de la session qui vient d'être ouverte, et il fait appel au concours de tous les sénateurs pour activer les discussions, ne jamais s'écarter de l'objet en délibération et montrer toujours, les uns a l'égard des autres, une tolerance traditionnelle. M. de Favereau continue Le Sénat, fidéle a sa mission, suit tous les événements qui peuvent exercer une influen ce sur le développement de la nation, et les changements survenus a la politique in ternationale ne sauraient manquer de rete- nir sa patriotique attention. C'est d'un esprit élevé et d un coeur ferme qu'il saura les envi- sager et leur donner la solution la plus appro- priée. Puissent nos efforts communs rendre cette nouvelle législation féconde pour la prospérité et le bonheur de la Patrie. L'honorable président fait ensuite l'éloge de M. Beernaert devant l'assemblée qui l'é- coute debout, et tour a tour MM. Berryer, Vandenpeereboom et Sam Wiener s'associent aux éloges présidentiels. A partir d'une heure et demie, il y a foule dans l'hémicycle. Le doyen d'age, M. Dewinter, député catholique d'Anvers. Accompagné des deux plus jeunes membres de l'assemblée M. De- vèze, et M. Pècher..., prennent place au bureau. 11 est procédé alors a la vérification des pouvoirs des supp'éants de MM. Beernaert et de Lantsheere, qui sont MM. Goethals et 't Kint. On passe ensuite a la formation du bu reau définitif. M. Schollaert est proclamé président par 89 voix contre 71. Toute la, gauche a voté en blanc. M. de Winter invite M. Schollaert a pren dre place au bureau. Celui-ci est vivement applaudi par la droite pendant que de l'extrême gauche on crie Vive le S. U. 1 M, Schollaert prend place au bureau, entouré des secrétaires MM. de Kherkove et Mansart. II exprime sa profonde gratitude pour la nouvelle marque de sympathie qui lui est témoignée et fait appel au sentiment com- mun, l'amour de la patrie, pour assurer le bien du pays, sa grandeur et sa prospérité avecl'aidede Dieu. II exprime les regrets du départ de M. Cooreman et remercie le bureau provisoire et particulièrement son doyen d'üge, M. de Winter. (Appl. a droite). Reprenant alors la parole, devant la Chambre'qui continue a l'écouter debout, il fait un vif éloge de MM. Beernaert et de Lantsheere, deux des meilleurs membres de la Chambre qui ont été enlevés par la mort depuis la dernière session. M. De Broqueville, au nom de gouverne ment, M. Woeste, au nom de la droite, M. Neerincx, au nom du banc de Bruxelles, M. Gilles de Pelichy, pour Thielt, M. H. Denis, pour la gauche socialiste, et Louis Huysmans, pour la gauche libérale, s'asso cient ces hommages. M. de Broqueville, que la Chambre écoute au milieu d'un profond silence, donne lecture de la déclaration ministérielle. Après une motion d'ordre de M. Vander- velde demandant de fixer la discussion de cette déclaration a huitaine, la séance est levée h 5 heures et demie. 'sd$ *j& S# Jjf 5!# £Jj| S# sur ies Quelques precisions intéressante# w i\j M Le projet sur les pensions da vieillesse et l'assurance contre la maladie et l'invalidité que le Gouvernement a déposé, unit dans la même oeuvre législative l'assurance des tra« vailleurs contre toutes les vicissitudes qui amènent la misère dans le ménage, et non pas seulement contre la seule incapacité de travail resultant de la vieillesse, L'existence des mutualitésisera sauvegardée et le projet leur donne même un röle rem- plir dans l'application de la loi. Chaque intéressé sera entièrement libre de choisir la mutualité qui lui convient pourvu qu'il présente les garanties nécessaires, celle ci fixera elle même ses cotisations et tous les détails de son fonctionnement Les indus- triels seront ainsi préservés de toute comp- tabilité a tenir de toute perception de rete- nues, de toute responsabilité il suffiira que l'ouvrier justifie qu'il est en régie, par exam ple par une carte do mutualité, valable une fois pour toates jusqu'a, revocation expre.se. C'est la consécration légale du régime exis- tant dans nos associations mutualistes. En ce qui concerne les pensions de vieil lesse, 8ignalons deux points importants. II est entendu que la constitution d'une pension de vieillesse deviendra obligatoire; nousavons dit dans un précédent numérofdu Journal d'Ypres dans quelles conditions de versement minimum l'affillation a la Caisse général de retraite sera réalisée par l'intermédiaire des mutualité*. En second lieu des mesures transitoires sont prévues au bénifice des pensionnés actuels. Le législateur de 1900 y avait pour vu par un fonds epécial de dotations pour la vieillesse c'est ce fonds qui supportera de nouveaux avantages accordés aux vieillards: a cot effet, il sera alimenté par une cotisa- tion patronale, qui ne sera peut être néces saire que pendant cette période transitoire. Après, elle sera plu3 utilement affectée, en JOURNAL D'YPRES ©rgane Gatholiqiu cIe I'Arrondissement f n.nrrpnta l 0 DU Dl 10 UCS Dfir IPsmipllpH fin ru A+onrlrnif r*l

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1912 | | pagina 1