Télépfoone 9
s
Téléplione 52
Samedi 23 Novembre §912
ie Nl 10 centimes
47e Année h° 4761
Fête Patponale de Sa Majesté
le F ei Albert
En faveur des petits
commer^ants et des artisans
Les Etrangères
La source du patriotisme
L'épuration
Appel a Ia générosité
*CT
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Havac, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse.
A l'occasion de la Saint Albert,
un «Te Deum» solennel sera chan-
té en la Collégiale St Martin,
Mardi 26 courant a 11 heures.
I0i 0~- W WPz
MM. Carton de Wiart, ministre de la
Jnstice, et Hubert, ministre de l'Industrie et
du Travail, vieunent de soumettre aux déli-
bérations de la Chambre des Représentants,
un important projet de loi sur le crédit et
les intéréts moratoire3.
Tout le monde connait le tort fait au
petit commerce par ce que Ton peut appeler
la plaie du crédit forcé De louables
efforts ont été repétés pour y remédier par
l'initiative privée,mais, il faut bien l'avouer,
ils n'ont abouti jusqu'ici a aucun résultat
saillant.
Plusieuis propositions de loi ont été dé-
posées pour mettre fin aux abus dont se
plaignent justement les petits détaülants.
Le Gouvernement, en vue de rendre plus
aisée la tüche de la Législature, a fondu ces
diverses propositions en un projet unique,
qu'il a soumis au Conseil de législation in-
stitué auprès du départem nt de )a Justice.
Le Conseil de législation a iibelié un texte
nouveau et c'cst celui-ci que MM. Carton de
Wiart et Hubert viennent de soumettre aux
délibérations de Ia Chambre. II est accom-
pagné d'un rapport de M. Prins qui en
expose l'économie.
Voici le texte de eet important projet
Article premier. Portent intérêt de
plein droit a partir du huitième jour qui
suit celui de l'exigibilité, le» ealaires des do-
mestiques et des ouvriers nourris et logés
chez lours patrons.
Art. 2. Portent intérêt de plein droit a
partir du quatre-vingt dixième jour qui suit
celui de la remise d'une facture ou d'uu
relevé de livraison ou de fournitures, le3
créances des marchauds et artisans du chef
de marchandises vendues ou de travaux
iournis des particuliers non inarchands.
Si la vente ou la facture sont faites sous
condition ou si un terme de paiement a été
expressément stipulé,les intéréts courent de
plein droit a partir du quatre vingt-dixième
jour qui suit celui de l'accomplissement de
la condition ou réchéance du terme.
Art. 3. Toute renonciation anticipée
aux intéréts fixés par les articles précédents
est nulle.
Art. 4 Sans prejudice aux autres modes
de preuve autoriséa par la loi, la date de la
remise de la facture s'établit par i'envoi sous
pli recommandé a la posts, et la date de la
remise du relevé de la livraison ou de four
nitures par la mention qui en est faite sur un
carnet ou sur une cédule, en regard de la
signature ou du paraphe du débiteur ou de
son préposé.
Art. 5. L'article 1153 du Code civil est
modifiée et complété ainsi qu'il suit
Art. 1153. Dans les obligations qui se
bornent au paiement d'une certaine somme,
les dommages et intéréts résultant du retard
dans l'exécution ne consistent jamais que
dans les intéréts légaux, sauf les exceptions
établies par la loi.
Ce« dommages et intéréts sont dus sans
que le créancier soit tenu de justifier d'au-
cune perte.
Ils sout dus a partir du jour de la somma-
tion, de payer, excepté dans le cas oü la loi
les fait.courir de plein droit.
S'il y a dol du débiteur, les dommages et
iutérêtspeuventdépasser les intéréts légaux.
Art. 6. Le mot sommatiou est sub-
stitué au mot demande dans les articles
1154 et 1155, et aux mots demanue en
justice n dans l'article 1904 du Code civil.
Du rapport de M. Prins, nous extrayons
le passage principal
La proposition qui vous est soumis:1,
5 éciit M. Prins, envisage coinme un idéal
dont il faut se rapprosher, le paiement au
comptant.
j Aussi, d'une part, a coté de l'intéiêt ma-
tér iel qu'il y a pour le petit fournisseur a
être payé rapidemeot, elle consacre son
intérêt juridique a ne pas attendre trop
j longtemps pour exiger son dü et pour ce
motif elle maiotient la durée actuelle de la
prescription étab'ie par les articles 2271|et
2272.
D'autre part, elle consacre l'intérêt qu'il y
a pour l'achefeur a se libérer rapidement,
en faisaut courir de plein droit contre lui les
intéréts moratoires, dans les conditions et
d'après les distinctions établies aux articles
1 et 2.
Le texte proposé ne s'occupe que des per-
s >nnes dont la situation permet de Bupposer
qu'ellea ont besoin de protection.
II ne s'occupe pas des ouvriers qui sont
visés par le contrat de travail du 10 mars
1900, ni des employés qui font l'objet de
l'avant projet de loi sur le contrat d'emploi
élaboré en 1910 par le Cooseil supérieur du
travail.
II comprenddonc uniquement,d'une part,
les domestiques et les ouvriers nourris et
logés chez les patrons et, d'autre part, les
marchands et les artisans livrant ou four-
nissant aux particuliers non inaichands, et
naturellement parmi les marchands il faut
ranger le3 pbarmaciens qui, éuumérés a
part dans l'article 2272 du Code civil, sont
des marchands.
La seule difliculté que présente la solution
du problème, e'est une question de fait,c'est-
a-dire le moyen de fixer sans contestation la
date de l'exigibilité de la créanca.
En ce qui concerne les domestiques et les
ouvriers, il va de soi que leur créance est
immódiatement exigible et l'on admet un
délai de buit jours pour tenir compte, par
une certaine souplesse dans le texte,de l'im-
prévu qui peut se produire dans la vie.
En ce qui concerne les marchands ou
artisans, la dato de l'échéance résultera
de la remise de la facture ou d'un relevé de
livraison ou de fournitures et l'on suppri-
me toute incertitude sur la fixation de cette
date en ajoutant aux modes de preuve auto-
risés par la loi, quant a la facture, I'envoi
sous pli recommandé k la poste, et quant
la remise du relevé de livraison ou de four-
Ditures, la signature ou le paraphe du débi
teur ou de son préposé sur un carnet de
réception ou une cédule.
Nous espérons que ce projet congu en
dehors de toute préoccupation politique sera
voté a brève échéance par notre Parlement.
Les petits commerganfs et artisans trouve
ront ainsi un remède au mal qui les ronge
d'une fagon si épouvantable et, qui sans uae
rigoureuse intervention législative, ne sem-
ble pas devoir diminuer.
0» 01 0» 0*
La presse de gauche mène la sarabande,
auand des religieuses, chassées cornme des
criminelles de leur pays, viennent prendre
pied sur le sol hospitalier de la Belgique.
Et pourtant, ce sont des femmes, distin-
guées, instruites, auxquelles, surtout en notre
pays-frontière, les meilleures families confient
l'éducation de leurs enfants,
Mais elles sont catholiques... Sus aux
etrangères l
Or, aujourd'hui, l'Administration ma-
connique de Bruxelles laicise ses hopitaux.
Par qui, demande le Courrier de l'Escaut
remplace-t-elle les religieuses Beiges Par
des la'iques dont la plupart sont allernandes,
suisses, autrichiennes et fraccaises.
Mais elles sont la'iques, admiratrices du
Ferrer deshabillé, qui voisine avec les halles
dés lors... vivent les etrangères I
Avec c tte différence encore en plus que si
nos bonnes religieuses se contentent d'un
petit salaire, ces dames en exigent un trés
gros et en outre congés etvacances, trousseau,
pension, etc., etc,
Voila pour la politique maconnique La
la'icisation pour... les autres, les pauvres,
ceux qui ne peuvent protester bien que ce
soit leur argent qui paie les exploits de Ia
haine sectaire.
0i 0*. 0* 0t 0* m 0i 0* m
Pensees Diverses
Un journaliste parisien, actuellement a
Constantinople, écrivait, il y a quelques jours,
que les officiers tures n'avaient plus la foi
dans la valeur de l'armée dont les grands
chefs sont k la fois pontifes des Loges et
dirigeants des clubs politiques révolution-
naires.
On a dit que la guerre des Balkans était
un épisode de la lutte séculaire entre la Croix
et le Croissant. C'est exact, Mais, aujourd'hui,
derrière le Croissant, il y a le Triangle ma
connique. Et il 11e semble pas que les Turcs
doivent se féliciter beaucoup d'avoir ajouté
cette quincaillerie, a la bampe de leur dra-
peau. Maurice Aubert.
Oü il n'y a plus de foi dans les ümes, il
n'y a plus que corruption dans les moeurs et
que lécbeté dans les actions. Cela c'est vu
dans tous les pays et dans tous les temps.
de Cormenin.
II n'y a point de vertu morale ou politique
qui ne soit en germe dans un verset de
l'Evangile. Lamartine.
II faut travailler sans cesse a rendre sa
piété raisonnable et sa raison pieuse.
Mm' S wet chine.
sJfc ssi ssK sst s!§. sjP. ss£
Nous ne voyons bien nos devoirs qu'en
Dieu c'est le geul fond sur lequel ils aoient
toujours listbles. Nul ce se saerifierait pour
le devoir, si celui-ci était destitution hu-
maine. «Cette juste reflexion de Jules Simon
se vérifie, d'une manière frappante, a l'heure
actuelle, en ce qui concerne le devoir pa-
triotique. L'élan irrésielïble et l'héro'isme
courant des chrétiens en lutte contre les
Turcs sont sigcificatifs a eet égard.
Nous avons eu la bonne fortune, ilya
quelques jours, d'entcndre commenter ex-
cellemment ces faits d'actualité. La glorifica
tion de St-Liévin en fournit l'occasion. Nous
ne résistons pas a l'envie de signaler, dans
le sermon prononcé par M. le CurédeSt-
Pierre, le jour de la St-Liévin, un passage
relatil a un exemple de l'pmour de la patrie
pou sé jusqu'a l'héro'isme, parceque grefïé
sur l'amour de Dieu.
II s'agit du fait d'une femme bulgare,
mère de neuf enfants qui trouve le courage
d'écrire la lettre ci-dessousason mari appeló
sous les drapeaux
Mon cher mari,
Tu as raison de rejoindre tout de suite
tu perdrais un jour a venir nous embrasser.
Va faire ton devoir je prierai pour toi et
Dieu ne voudra pas que tu laisses neuf or-
phelins. Leurs voix innocentes s'uniront a Ia
miemie pour ton bon et prompt retour. Mais
ne te ménage pas, en songeant a leur ave-
nir Celui qui veille sur les destinées de la
patrie, Celui qui veille sur toi veiilera aussj
sur eux. Si tu reviens, tu retrouveras une
femme aimante et fiére de toi. Si tu ne re-
venais pas, sache que ton souvenir m'accom-
pagnera jusqu'au tombeau, mais que je
trouverai la force de vivre pour élever tes
fils et tes filles, qui seraient les enfants d'un
héros national et d'un martyr chrétieu.
Est-il possible d'admettre que, san sa foi
de chrétienne, cefte femme, cette mère eüt
trouvé cette énergie et ce male langage
Héroïsme sublime, sans doute, et néan-
moins courant parmi les chrétiens qui
luttent en ce moment pour le triomphe de la
croix sur le croissant. Les journaux nous en
appoi'tent journellement non seulement la
preuve mais encore la contre-épreuve.
Du cóté Turc, en effet, on constate un
affaiblissement prononcé du sentiment pa-
triotique. Jadis, a défaut de la foi chré
tienne, le fanatisme rousulman faisait d'eux
des patriotes ardents et valeureux. Aujour
d'hui les héros de Plevna sont devenus les
fuyards de Kirk Kilissé, les vaincus de
Luie Bourgas et d'ailleurs.
C'est que la Franc-Magonnerie interna
tionale a passé par la, réalisanfc C6tte pré-
diction de l'auteur d'une remarquable étude
sur la Magonnerie et les affaires de Tur-
que parue dans le Correspondent du
10 juin 1912: Le jour oü finira la guerre
italo-turqua fera tomber les masques et
montrera enfin a tous les Ottomans, qu'en
pays musulmans cornme en pays catholi
ques, la Franc Magonnerie, tot ou tard,
apporte toujours a la patrie la ruine et
l'abaissement.
La guerre des Balkaas acbèvera d'ouvrir
les yeux aux moins clairvoyants.La Turquie
meurt de la politique, a la fois violente et
puérile, qui prétendait la métamorphoser
par l'apport d'idéss radicalement contradic-
toires avec ses traditions, ses moeurs, son
passé, sa foi. Le parti inexpérimenté et
ignorant qui s'est figuré réformer son pays
en lui soufffant los pires hérésies occiden-
tales, ne lui a pas enlevé son fanatisme gros
sier, mais a brieé le ressort religieux et
social qui animait des so'dats jadis extraor-
dinaires, d'une solidité et d'un hérbisme
univerBellement admirés.
L'anticathoüque Temps de Paris, lui-
même, attribusit cette rapide décbéance de
Ja valeur du soldat turca la funeste influence
des sociétés secrètes
Grace au comité Union et Progrès le
gouvernement turc devint entièrement ma-
gonnique et juifil fit réguer sur Constan
tinople une nouvelle terreur, il favorisa la
multiplication des Loges, surtout des loges
militaires qui ótaient, selon la remarque du
Times des clubs ressemblant aux orga
nisations carbonaristes de la république
portugsise.
Au moment oü le gouvernement eatho-
lique fait appel, plus que jamais, au senti
ment patriotique des Beiges, il est bon de
mettre en relief, plus que jamais aussi,
l'oeuvre dissoivante et antipatriotique des
Loges. Aussi faut-il savoir gré au R. P.
Van Triel de nous avoir introduit, l'autre
jour, dans les laboratoires secrets de cette
entreprise néfaste et de nous avoir montré
le F.-. Magon.-. tel qu'il est, fidèlement
peint par lui-même.
Nos vifs remerclments done au prédica-
teur et au conférencier dout les paroles se
complétaient et instruisaient si opportuné-
ment le public,
Et avis nos mandataires nationaux, afin
qu'ils tiennent compte de ces indications
lorsqu'ilsauront a élaborer la refonte de nos
lois militaires.
VflP «f# S# 5$ s9> *30 i$
II nous revient, de bonne source, que le
Saint Père est décidé a poursuivre son oeuvre
d'épuration de l'Eglise. Après les moder-
nistes, les néojansénistes et autres hérétiques,
plus au moins caractérisés, voici que les
pseudo-idolatres vont écoper leur tour.
Pie X serait décidé a épurer l'hagiographie
populaire et a déboulonner un tas de person-
nages légendaires que le peuple a bombardés
saints sans que Rome ait jamais entériné ces
canonisations.
Une fois de plus, les vrais chrétiens ap-
plaudiront a la vigueur du bras de Pie Xi
é'aguant, éinondant sans reléche le bel arbre
de l'Eglise, n'épargnant aucune branche
inutile ou nuisible, portat-elie ses rameaux
jusqu'au ciel.
II est permis de supposer que le décret
pontifical qu'on dit se preparer, au sujet des
saints apocryphes, fera allusion, dans son
exposé des motiis, aux devotions indiscrètes
en general. Attendons-nous, dès lors, de
saintes indignations et a du soupe-au-laitisme
amusant de la part d'une foule de dévots, trop
fervents vénérateurs, sinon a iorateurs, d'un
vénérable ou d'un saint plus ou moins
éminent.
Oseront-i's pourtant s'en prendre a Pie X
comme a un obscur gratte-papier, et !e traite^
lui aussi, d'« original originalisant et indé-
soriginalisable II ne faut jurer de rien.
On ne s'imagine pas comme ceux qui se
spécialisent dans le culte de tel ou tel thau
maturge, plus ou moins authentique, ont
souvent la piété ombrageuse et la docilité
mulesque. F.
Pour les victimes de la
guerre d<s Balkans.
Mgr Charmetant, Protonotaire apostoli
que, Directeur général des CEuvres d'Orien
adresse aux catholiques du monde entier un
appel en faveur des missions installées en
Macédoine et en Thrace.
Voici les principaux passages de cette lettre
admirable qui montre quel dévouement ap-
portent les missionnaires et les religieuses de
ce pays a soulager la misère épouvantable
qui grandit de jour en jour.
Chaque courrier nous apporte des deman-
des pressantes de sccours de la part des
missionnaires et des religieuses de la Macé
doine et de la Thrace. Les uns et les autres,
dès le début des hostillités, ont transformé en
ambulances les locaux de leurs résidences et
de leurs écoles pour y recevoir les blessés,
tant chrétiens que musulmans, et donner a
tous indistinctcment les soins de la plus
évangélique charité.
Mais pour cela, outre la nourriture a distri-
buer aux affamés, il faut des lits, des médica-
ments, des désinfectants, des pansements,
etc. Or, la petite provision de remèdes dans
les dispensaires, qui partout sont annexés k
chacun de ces établissements, est loin de
sufiire a la multitude des blessés qui affluent
dans ces ambulances, improvisées en toute
héte, oü nos religieux se dévouent comme
infirmiers, oü nos religieuses redeviennent
ces infirmières incomparables qu'elles sont
partout.
Outre les blessés de la guerre, il faut auss
recueillir et panser les mutilés chrétiens, pan-
telantes victimes de la rage des Turcs, obligés
de reculer sans cesse devant les troupes
balkaniques.
C'est un système adopté par eux d'incen-
dier les villes et les villages chrétiens qu'ils
doivent abandonner et d'en égorger ou
mutiler les habitants, surtout les faibles et les
innocentsfemmes, prêtres, enfants, vieil-
lards, ne laissant derrière eux que ruine et
desolation.
Mgr Charmetant termine en demandant le
concours financier de toutes les personnes
charitables pour aider les missionnaires et
les religieuses dans leur travail de la plus
évangélique charité.
Nous supplions done les ames généreuses
de nous adresser d'urgence leurs offrandes.
Le comité de l'CEuvre des Missions d'Orient
les transmettra immédiatement aux diffé
rentes congrégations religieuses et aux mis
sionnaires, que se dévouent sur le champ de
bataille a ces tnalheureux ils offrent toutes
les garanties pour le bon et judicieux emploi
des offrandes, car, mieux que personne, eux
connaissent et voient de prés les besoins réels
des populations qui les entourent.
JOURNAL
Organe Satholique
soesafiiatiriiiidó*»
de I'Hrrondissement