Vceux de bonheur
Téléphone 52
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Samedi 4 Janvier 1913
ie N° 10 cents mes
48e Année N° 4767
Kfrennes Pontificates
La Politique Beige en 1912
L'Educaiion du Sens Social
Nossouhails complémenlaires
Moriluri te salutant
a»
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Me"e Sylvie Camiere, id. fr. 5
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Fidèlen aux antiques traditions conser-
vóes dans bien des families respectueuses des
enseignements du passé, nous présentors
auxabonnésetleeteurs du «Journal d'Ypres»
nos souhaits de bonne et sainio année et nos
moilleurs voeux de bonheur.
On rapporte cette boutade du prince de
Ligne Nous avons tanfc d'écoles de toutes
sortes, pourquoi ne fonderait-on pas l'école
du bonheur
Oui pourquoi Probablement a cause des
difficultés insurmontables de recruter le per
sonnel enseignant le professeur du parfait
bonheur serait aussi difficile a trouver que
la chemise de l'homme heureux.
Et le motif?
C'est que l'homme, creature raisonnable,
a été doué par Dieu d'une ame, qui a des
aspirations, des désirs, qui ne peuvent être
complètement réali-ós ici bas et ne recevront
entière satisfaction que dans l'Eternité pour
laquelle elle a été créé. Mais pourquoi !e
bonheur relatif que nous pouvons posséder
sur cette terre, semble-t il reculer a mesure
que nous croyons nous en approcher
C'est que bien pc-u d'hemmes sont con
tents et satisfuits de leur sort. La plupart
ont la deplorable habituele de chercher la
félicité beaucoup plus loin qu'oü ils peuvent
l'atteindre au lieu d'essayer de la eaisir la
oü i!s se tr< uvent.
Aussi, heureux sont ceux qui mettent en
pratique le vieil adage Quand on n a pas
ce que l'on aime.il faut aimer ce que l'on a.«
Vivre en paix sous l'aeii du Créateur, dans
la situation qui nous a été indiquée par
celui ci,avoir l'ambition légitime de s'élever,
mais sans orgueil, ni vanité, travailler ot
déployer le plus d'aclivité possible,s'c-fforcer
de faire tout !e bieu moral et matériel dont
on est capable, tacher de faire autour de soi
des heureux, c'est la, nous paratt-il, un
moyen de jouir, autant qu'il est permis sur
cette terre, du bonheur.
On pourrait peut-être ajouter encore les
conseils du vieux philosophe un peu trop
sceptique Voulez-vous être heureux une
journée Prenez un habit neuf. Une se
maine Tuez un porc. Un mois Gagnez
un prccès. Un an? Mariez vous. Toute
la vie Soyez un honnête homme. Toute
l'éternité Soyez un bon chrétien.
sS^sUPsaPsSl'ïiPïSJsSPsils^S#
L'année 1912 restera cèlèbre dans l'histoi-
re politique de notre pays par l'incomparable
campagne électorale qui aboutit au triomphe
du 2 juin.
On a beaucoup chicané sur le point de
savoir ce qui a fait l'enjeu de la lutte, sur
quelles questions le pays s'est prononcé. II
est incontestable qu'a )a base de toutes les
querelles dont la campagne électorales a dé-
termine' l'exp'osion, se trouve la question
religieuse. Et M. Hector Denis député socia-
liste n'avait prs tout a fait tort, quand il
proclamait a la Chambre au mois de juillet
que l'influence la plus profonde qui se
soit exercée sur le scrutin du 2 juin, c est
faction de 1'Eglise sur les consciences
L'Eglise en effet est le point de mire des
partis de gauche en 1912 c'est surtout contre
les ordres reiigieux que les passions anticlé-
ricales ont cherchê a s'assouvir et dans cette
question des couvents, c'était en somme
l'e'ternelle question scolaire qui se débattait.
L'agitation contre le projet de M. Schol-
laert ayant aboutit en 1911 a la retraite du
ministre, les membres de l'oppcsition s'é*
taient imagine qu'il leur suffirait désormais
de brandir l'épouvantail des vingt millions
aux couvents pour mettre en déroute le
gouvernement catholique lui-même. Mais ils
ne se boruèrent pas a parler de millions. Les
accusations les plus mensongères, les insi
nuations les plus impies furent colportées
dans les meetings et dans la presse contre
ces moines et ces religieuses auxquels la
société est redevable de tant de bienfaits.
Mais le peuple catholique comprit que c'était
la religion que l'on combattait en calomniant
les couvents. Et d'un geste énergique et
méprisant, il repoussa les adversaires de sa
foi.
Les conditions même de la lutte indi-
quaient manifestement que le sectarisme an-
tireligieux inspirait toute la politique des
gauches. Les elections de 1912 furent les
elections du cartel, puisque dans cinq arron-
dissements seulement libéraux et socialistes
luttèrent sur des listes séparées. Cette fusion
d'une bourgeoisie conservatrice avec la dé
mocratie révolutionnaire pouvait-elie s'ex-
pliquer autrement que par la commune haine
antireligieuse de tous les partis de gauche
Mais les chefs libéraux ne connaissaicnt
pas leurs hommes ils n'avaient point prévu
que parmi ceux ci beaucoup mettraient l'in-
térêt de la nation et le respect de leur propre
dignité au dessus des calculs d'une politique
sectaire et refuseraient de ratifier les compro-
missions dans lesquelles on tentait de les
entrainer. Ce fut leur perfe. Le carte!, cette
arme sur laquelle ils comptaient pour se
venger enfin des échecs subis depuis plus
d'un quart de siècle, ne leur valut qu'une
défaite écrasante, définitive.
II y avait eu d'ailleurs dans la campagne
électorale, de nombreux incidents propres
a montrer l'aboutissement de la politique
cartelliste renoncant a convaincie les mas
ses de la justice de leur cause par les moyens
ordinaires, libéraux et socialistes firent inter-
venir des agents électoraux inconnus jusqu'ici
dans notre pays lc poignard, le casse tête,
le revolver. Des émeutes, de véritables ten-
tatives d'assassinat lurent organisées autour
de nos meetings Le peuple marche irré-
sistiblement a la victoire par rCimporte
quel moyen il l'aura avait déclaré le socia-
liste Journal de Charleroi et la presse
libérale, par son silence coupable devant les
forfaits de ses amis ou alliés, par ses encou
ragements a peine dissimulés a ceux qui
houspillaient nos chefs pour faire croire a
leur impopularité, montrait clairement qu'un
gouvernement de gauche serait l'ami des
apaches. II n'en fallait pas plus pour déter-
minei tous les bons citoyens a fortifier le
gouvernement de droite.
La victoire catholique eut des conséquen-
ces assez inattendues Elle donna lieu
d'abord a un mouvement séparatiste dont le
citoyen Destrée, bientöt suivi de M. Delaite,
se fit l'apötre. On s'effo^a de compromettie
dans cette entreprise les pouvoirs publics
eux mêmesdes^démarches furent faites au-
près des conseils provinciaux pour qu ils la
préparassent en réclamant une extension de
leur autonomie. Mais seules les deux provin-
ces anticléricales marchèrent et le fameux
congres de Liége, qui devait donner au
mouvement tout son essor, finit cn élégant
fiasco il y fut pe'remptoirement démontré
que les matamores qui s'apprêtaient a défen-
dre les droits de la Wallonië sacrifiée par-
taient en guerre contre des moulins a vent.
La victoire catholique devait provoquer
un autre phénomène. II est incontestable que
l'opposition avait mis en bonne place dans
son programme électoral,le question du S.U.
Battue, elle devait done logiquement con-
sidérer cette réforme comme réprouvée par
le pays. Au contraire elle prétend que les
résultats des dernières elections'la rendent
j inéluctable et elle persiste a vouloir l'imposer
a la majorité qui la condatnne.
Ici encore, les socialistes ont renonce a
faire triompber leur programme par les
moyens légaux leur congres du 3o juin k
décidé le principe d'une grève générale pour
appuyer leur revendication et arracher au
gouvernement, par un procédé révolution
naire, ce que le respect de la légalité ne leur
permet pas d'espérer.
Quand la grève éclatera-t-elle Les socia
listes se réservent de ne le dire qu'au moment
même oü le mot d'ordre sera donné on
avait parlé du mois de juillet puis du mois
de novembre on parle aujourd'hui du prin-
temps Paques ou la Trinité.
Quoiqu'il en soit, les meneurs ont, a leur
propre point de vue, commis une faute consi
dérable en jetant dans le débat sur le S. U.
leur menace révolutionnaire.Comme l'« Etoi-
le beige le notait il y a quelques jours, cette
fausse manoeuvre semble devoir, contraire-
ment k l'espoir des agitateurs.retarder l'heure
de la réforme.
s# s# s$ is£ -s# is# 8$
Me promenant la nuit du 31 Décembre
dernier dans les rues de notre belle cité
Yproise, jc romarqtiaia deux peroonuee, uü
homme et une iemme, qui fcattaient la
semelle devant certain magasin et atelier de
lavilleets mblaient attendre quelqu'un ou
quelque chose.
Pourquoi ces pauvres gens avaient-ils
quitté leur logis pour venir, en cette nuit
d'hiver, stationner fiévreusement sur nos
trottoirs
Etait-ce afin d'entendre plus clairement
sonner les douze coups de minuiï, qui öe-
vaient enterrer l'année 1912 et saluer la
naissanee de 1913
Non, et pourtant ils atfendaient avec im
patience les premières notes du carillon.
Minuit sonsa dans la nuit calme.
Une porte s'ouvrit et laissa passage, a une
pauvre jeune fille de seize ans qui,toute heu-
reuse d'êtrc- enfin déiivrée du travail conti
nu durant de longues heures, se pressait
autour de son père et de sa mere, venus la
chercher a la sortie de l'atelier. Rapidement
le groupe reprit le chemin de la 'm ai son
familiale et je lc perdis bientót de vue.
La scène a laquelle je venais d'assister,
m'impressionr a fortement. Je songeais que
les deruières heures de l'année qui pour
beaucoup s'étaient écoulées dans la joie
d'une réunion de familie, avaient dü être
bien péni'o'es a cette jeune fille.
Elle avait été obligée, comme belas beau
coup d'autres dans nos grandes villes et
même peut-être aussi k Ypres, de veiller
bien longtemps a l'atelier, afin d'acbever le
travail pressant de fin d'asnée et d'exécufer
les commandos faites tardivement ces der-
niers jours.
D'oü provient ce surmenage impceéü ces
jeunes ouvrières
Ne cherchons pas bien loin et sachonsre-
connaitre que le plus souvent, pour ce pas
dire toujours, nous en sommes, nous ache-
teurs, la cause.
L'acheteur, a dit M. Ch. Gide, est un roi,
mais un roi faiciéant, et tout dernièrement
la dévouée secrétaire de la ligue sociale
d'acheteurs, Melle Belpaire d'Anvers ajou»
tait qu'il était un roi coupable.
Nou pas que l'acheteur soit toujours un
méchant homene, il lest même rarement.non
pas qu'jl soit foncièrement égoïste, mais il
est insouciant et ignorant des misères qu'en-
trainent ses actes irréfléchis.
C'est pourquoi il est nécessaire qu'il
apprenne et connaisse les souffrances, les
fatigues, ies privations, dont il est bien
inconsciemment la cause directe.
C'e t surtout aux Dames, qui sont d'ail
leurs les priccipales acheteurs, que nous
nous aclressons. Les femmes ont la réputa-
tion d'agir beaucoup par sentiment. Quelle
est done cello qui, si elle pouvait voir les
misères qu'entraine sa manière d'agir bien
néglij en te ou trés irréfléchie, n'aurait pas
horreur de son-injustice et ne changerait sa
conduite
Combien facilement ellesj pourraient évi-
ter le mal qu'elles provoquent, si, il y a
quinze jours ou trois semaines, au lieu de
se prononcer paree qu'il faisait beau.de faire
uce partie de bridge ou une visite inutile,
elles avaient commandé la robe, le chapeau,
les objets de toilette dont elles avaient besoin
pour elle ou leur familie il y aurait eu un
temps normal pour exécuter la commande
et le travail pressé et fiévreux de la nuit
était évité.
De plus, combien de fois un acbat n'est-il
pas effectué dans l'avant-so.rée, avec orare
de le livrer encore le jourjjmême 1
Que se passe-t-il alors
Le mareband, la veudeuse, pour satisfaire
saclierte et ne pas laifroisser 'au risque de
la perdre.chargejuue filleite de porter,après
la fermeture du magasin, l'o'jet demandé,
chez l'acheteuse. L'enfant n'a pas encore
soupé et rentrejau logis.tard dans 1a, soirée,
après avoir^été expaseV'a toutes les fenta-
fions^do la rue.
Pourquoi enfin est-il nécessaire d'attendro
les deux derniors jours pour acheter la St
I Martin, la St Nicolas, les cadeaux de Ncël
et les Etrermes des enfants et amis
I Bien avant ces date3, les magasins |ont
déja leurs objels au grand oompiet.
Si on s'y prenait plus töt, on aurait tout
j le temps de choisir, on ne serait pas pressé
par la foule et les pauvres employées ne se-
raient pas contraintes a un travail su: plé-
I ment aire.
'I La fête de Noël et celle du Jour de l'An,
i fêtes de familie, fêtes de joie ne se-
raient plus pour elles le caucliemar,les jours
les plus redoutes de l'année.
Dans plusieurs de nos villes Beiges, on a
I déja essayé de remédier a ces abus si mal-
faisants pour la classe laborieuse, en créant
l des ligues sociales d'acheteurs.
Certaines personnes simaginent qu'ij
s'agit d'une association de consommateurs
peur combattre la vie cbère et l'augmenta.
tion des prix. Point du tout. D'autres y
voient peut être un syndicat rcdoutable qui
boycotterait, soit le grand, soit le petit com
merce. II n'en eet rien. La ligue sociale d'a-
l cheteurs a pour but de faire i'óducation du
consommateur, de lui apprendre, en ne ces
sant de lui repéter par tous les moyens dont
die dispose, la presse, les tracts, les confé
rences, le mal qu'il fait aux employees et
ouvrières, en eflèctuant se^- commandes trop
tardivement, en laissant un délai insuffisant
pour l'exécution de celles-ci, en exigeant
des vendeurs une remise immediate a domi
cile, de lui faire connaitre ses devoirs et son
róle social.
Souhaitons que nous puissions sous peu
applaudir a la foimation d'une section
Yproise de la L. S. A. et voir cette nouvelle
oeuvre s'ajouter toutes celles qui sont déja
l'objet des soius intelligents et dévoués des
Dames et Demoiselles de notre ville.
i
Si nous souhaitons a nos amis cathoüques
une bonne, heureuse et sainte année
c'est, avouoDS le l'rancliement, par déférence
pour un usage respectable.
En róalité, c'est plutót du bout des lèvres
quo nous leur adressons nos souhafis, parce-
que nous trouvons aceux-ci, en plus de leur
banalité, une parfaite inutilité. Nous esti-
mons, en effet, sans y mettre d'ailleurs aucun
fatalisme,non plus qu'aucun optimisme, que,
quoi qu'il leur advienne, tout sera toujours
pour le mieux... dans le pire des mondes.
C est que nous nous adressonsrépétocs-
le - k de bons catboliques, autrement dit de
vrais chrétiens.
Or, que peut-il arriver de mal a un vrai
chrétien? Succès ou revers, honneurs ou
humiliations, santé ou maladie, fortune ou
misère, tout cela, pour lui, c'est kif-kif.
Comme le dit si bien St-Paul, une ême fon
cièrement cbrétienne sait tirerï profit de
toutes les contingences de la vie Diligen
tibus Deum omnia cooperantur in bonum.
Cette babileté transcendante des bons
chrétiens, nous pouvons bien la signaler,
non par sotte vantardise, mais pour l'in-
struction des ignorants et des maladroits.
Adonc, des souhaits pour la forme a tous
les chrétiens. Mais n'oublions pas les autres,
car il faut les aimer tous et les admettre
tous dans 1' omnibus desa cbarité.
Or, que pourrions-nous bien souhaiter aux
mauvais chrétiens Des biens temporels de
toutgeLre? Mais ce serait leur rendre un
trés mauvais service car il n'est que trop
eonnu que ces biens sont les principaux
artisans du malheur chez quicocque ne sait
en user chrétiennement, e'est-a dire avec un
parfait détachement et pour la plus graade
g'oire de Dieu.
Le bonheur éternel^au plus vite Pas pos
sible. Ce bonheur consiste en une contem
plation incessante de la Divinité. Or, a voir
comment les mauvais chrétiens ee morfoa-
dent lorsqu'il leur faut rester devant le taber
nacle, la durée d'une messe d'enterrement
ou de quarantaine, il est évident qu'ils s'en-
nuieraient a mourir, au Paradis.
De salutaires épreuves C'tst certainc-
ment ce qui leur ferait le plus de bien mais
encore faudrait-il puur cola qu'ils les accep-
tasBent chrétiennement. Et nous voici dans
un cercle vicieux.Et puis,il faut bien avouer
qu'un tel souhait, s'adressêt-il même a de
saintes personnes, ne semble guère fait pour
être offert en guise d'étrennes.
Mais alors? Alors, le souhait est tout
indiqué.
Que 1'Esprit Saint daigue éclairer ceux
qui ne vivent en mauvais chrétiens que
parcequ'ils prennent des vessies pour dc-s
lanternes les Liens et les plaisirs du monde
pour le but de la vie, et la vie peur un jour
sans lende^ain.
Et pour que votre souhait ait plus de
cbance d'ê're agiéé par ses destinataires,
formulons-le par la bouched'uo enfant du
siècle, Alfred de Musset
Qu'est-ce done que ce monde et qu'y venons nous faire
Si, pour qu'on vive en paix, il faut voiler les cieux
Passer comme un troupeau, lesyeux fixés 4 terre,
Et renier le reste, est-ce done être heureux 1
Non, c'est cesser d'être lionime et dégrader son Sme.
II avait une jolie cr&nerie ce geste des
gladiateurs antiques par lequel s'ouvraier^
les combats de cirque. Ceux qui, dans quel
ques instants, allaient dor ner leur sang a
boire au sable de l'arène se soumettaient
dccilement a cette formalité de la salutation
qui faisait partie du cruel programme.
Plus bel encore, parceque plus souriant et
plus serein, le salut qu'adresse a Pan nou
veau le chrétien vaillant qui s'attend a mou-
1 ir encléans los douze mois.
Car il en est beaucoup qui no peuvent sans
témérité escompter encore une année en
tière de vie. Füt-il d'ailleurs en parfaite
santé et a la fleur da Page, le boo chrétien,
docile aux enseignements du Mattre, se dit
que le Fils de 1'homme viendra comme un
voleur, et il se soucie d'être toujours prêt a
mourir, voire d'accueillir la mort, i toute
beure, avec sérénité.
Et pourquoi l'accueillerait-il autrement
N'est-elle pas, avec la fin ies maux et des
misères d'ici-bas, l'entrée au port, ou tout
au moin8 a l'avant port de l'éternité bien-
heureuse, terme du périplede la vie? C'est
ce qui faisait e'écrier a Saint Paul Qui
done me délivrera de ce corps de mort
C'est ce qui poussait les martyrs au sup-
plice.
'V.
JOURNAL
TPRES
©rgane Catholique
de' 1' Arrondissement
WÊÊÊBS3SÊKÊÊÊÊ