Téléphone gg Téléphone 52 1 Samedi li Janvier 1913 le N" 10 centimes r Lfrennes Pontificates Nos finances Les brasseurs et les nouveaux débits A riJriiversité de Louvain 25 Ans d'existenca m La manie du jour Pensées Diverses 48e Année ft0 4768 On s'abonne rue aw Beurre, 36, A Ypres, et Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 e. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A tows les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o ceatis&es la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coüteut iu francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adresser l'AgtSWb Bf vas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8 Place de li Beurse. Troisième liste Liste précédente Fr. 457 Rév. M. George, Boesinghe fr. 50 Anonyma fr. 20 Anonyme fr. 2 M1 et M«"« Benoit, Dranautre fr. 4 tft 't/$ iaf 5# s!l s8# «fll art La discussion du budget des voies et moyens a donné a l'opposition des deux Chambres l'occasion de proclamer que le gouvernement catholique conduit la pays a la ruïne. L'affirmation serait terrifiante si elle n'était reproduite cbaque année en pareil- le occurence et chaque année démentie par les faits elle mériterait tout au moins de re- tenir l'attention si ceux qui en prennent la responsabilité manifestaient dans leurs criti ques une réelle compétenceou mêmesimple- ment un peu de sérieux. Mais tel n'est pas le cas.Un grave sénateur n'a-t-il pas soutenu que si le gouvernement beige est financièrement discrédité, c'est par ee qu'il se refuse a établir le suffrage univer- sel t Nous ignorions qu'une réforme électora- le put faire baisser le taux de l'argent et nous avions toujours entendu jusqu'ici les socia- listes proclamer que les adversaires les plus déterminés de l'égalité politique sont précisé- les financiers ce qui contredit la these de M. Vinck. Pour inspirer confiance au pays, les nom- breux candidats au portefeuille des finances, qui se découvrent sur les bancs de l'opposi tion, devraient lui faire un exposé précis et complet du système financier qu'ils comptent substituer 4 celui du gouvernement catholi que. Le citoyen Coppieters ce gantois qui représente au Sénat les socialistes de Liége et v parle au nom du parti ouvrier tout entier a déclaré Nous refusons au gouverne ment tous les moyens qui assurent la domi nation de la bourgeoisie, done l'ensemble des budgets i>. C'est trés simple, mais un programme négatif ne suffit pas si M. Cop pieters a trouvé un moyen de gérer, sans budgets, les affaires d'un pays, il a tort de ne pas révéler sa découverte elle lui vaudrait un pharamineux succès électoral. Sans méconnaitre l'esprit inventif de l'ho- norable sénateur, nous doutons cependant qu'il ait comju un projet aussi phénoménal mais qu'il nous dise done par quoi il compte remplacer l'état de choses actuel cette révé- lation, il est vrai, sera probablement moins favorable a sa popularité comme a celle de son parti, et c'est probablement pour cela qu'il observe une prudente réserve. Les membres de la gauche libérale ne sont pas, 4 ce point de vue, plus prolixes que les orateurs de l'Extrême-Gauche. Leur thème général, immuable, est celui-cile budget est en déficit et le gouvernement recourt a des finasseries jésuitiques pour dissimuler sa dé confiture sous un boni fictif. Le développement naturel de ce thème serait l'exposé des mesures a prendre en vue de parer au déficit,de boucher les trous qu'on prétend avoir découverts, mais que l'on ne désigne jamais. Or, comme M. Hoyois, rap porteur du budget, le faisait remarquer a la Chambre, non seulement l'opposition n'a pas critiqué en temps utile les dépenses qui.selon elle, obligeraient actuellement le gouverne ment a créer de nouvelles ressources, non seulement elle les a votées, mais elle en a demandé bien d'autres. Et tout en s'effor^ant d'augmenter ainsi les charges del'Etat, ellr s'ingénie a réduire ses ressources. On parle beaucoup plus de diminuer les impöts que de les augmenter et cependant il n'échappe a personne que les nouvelles lois sociales et la nouvelle ioi mili taire vont créer de lourdes charges. On réclame a cor et a cri, la reduction des imports de consommition des voix se "sont même élevées a gauche pour demander que l'avoine se soit plus imposée y aurait-il done la quelques intéressés Et en re vanche, quelle taxe nouvelle propose-t-on t On a parlé d'un impötsur les valeurs mo- bilièresmais le gouvernement aura bien de la peine a présenter cette réforme de facon a contenter tout le monde, a en juger par ce bout de conveisation que M. Levie rappor- tait au Sénat. Surtout, lui disait un des coilcgues de la Chambre, frappez les valeurs mobilières étrangères. Surtout, lui conseillait a peu prés en même temps un autre parlementaire, ne frap pez pas les valeurs étrangères ellcs oublie- raient le chemin de la Belgique j Et l'on attend toujours que la Gauche fasse conaaiire le régime fiscal quelle préconise. En somme, l'opposition dénon9ant un de ficit, se borne done a indiquer le moyen de ...raugmenter. Heureusement, ce déficit n'existe que dans l'imaginatinn ao an»ia,ies anticléricaux, etlc gouvernement peut, sans s'émouvoir, ceux-ci se perdre dans des critiques aussi stériles qu'injustcs. On reproche au ministre des finances, de recourir a l'emprunt pour combier les vides de sa caisse. Est-ce sérieux? Les emprunis ont simplement pour but de procurer, a la nation, les capitaux dont elle a besoin pour développer son outillage et favoriser air.si l'cxpansion de l'industrie et du^commerce. 1! y a trois semaines le liberal M. Franck célébrait a !a Chambre,aux applaudissemenls de la Broite, la longue période de prospé- rité presque sans pareilie que notre pays un des pays les plus riches de l'Europe vient de traverser. Ce merveilleux essor de l'activité nationale n'eftt pas été possible si le gouvernement ne l'avait seconde par l'exten- sion continuelle «ie notre outillage e'ccnomi- que Les sommes que l'Etat demande a l'em prunt ne grévent done pas patrimoine au contraire, elles l'enrichissent puisqu'elles sont éminemment productives. N'empruntez pass'écrient malgré tout les financiers de l'opposition. Vous ne trou- verez plus de l'argent qu'a un taux frop élevé, et c-est votre faute. Personne n'ignore cepen dant que lc renchérissement de l'argent est un pbénomène international et qu'il est mesquin, par conséquent, de vouloir en im- puter la responsabilité au gouvernement bei ge. Mais que voulez vous Lorsque la vie devint chère en Belgique, comme en France, en Allemagne en ailleurs, on prétendit dé- montrer que c'était aussi la faute au ministè re catholique. Nos gouvernants passent i osi pour les maltres de la pluie et du beau temps dans l'Europe entière. Nous ne pensons pa qu'a l'étranger on soupijonne cette étonnante puissance. s# a# £0P.5#.5# Interpretation de la loi. Les brasseurs-propriétaires d'estaminets redoutaient que l'application de la loi ne les contraignit 4 payer une taxe d'ouverture, non seulement sur leurs nouveaux débits, mais même sur les débits, anciens, dès l'entrée d'un autre locataire. En effet, la taxe d'ou verture est due non par le debit, mais par le débitant. D'aucuns disaient aux brasseurs qu'il leur serait trés facile d'éviter le paiement de la taxe chaque fois que ces établissements chan- geaient d'occupants. C'était d'y installer des gérants au lieu d'y laisser s'ctablir des loca- taires. •Sauf en des circonstanrns exceptionnelles, il ne pouvait être question pour les intéressés d'user de ce moyen pour benéficier de l'art. 21 de la loi qui considère le commettant seul comme débitant au point de vue de la taxe. En effet, le commettant est responsable civilement de tous les faits et infractions de son préposé Cette responsabilité civile serait plus onéreuse encore que la taxe d'ouverture. Des déle'gués de la Brasserie ont eu, a ce sujet, une entrevue avec le ministre des Finances, et celui-ci leur a evpliqué le texte de la loi de manière a dissiper leurs appré- hensions. De l'interpré/ation donnée par M. Levie, il ressort que les brasseurs-propriétaires d'estaminets ne seront pas astreints au paie ment de la taxe d'ouverture a l'occasion d'un simple changement de locataire, si, dans les susdits estaminets, leur propre bière est débitée exclusivement. Dans ce cas, en effet, ils peuvent Be préva- loir de l'art. 21, 1, qui est coniju comme suit Si un débit est tenu pour le compte d'un tiers par un gérant ou autre préposé, le commettant est seul considéré comme dé- bitant pour l'application de la taxe. Le cabaretier qui ne vend d'autre bière que celle de son propriétaire, n'est pas un gérant dans le sens légal du mot, mais il est nö""»*"oins de quelque manière, un préposé, sans que d'ailleurs aes aeï«5 puiaaent avoir pour effet d'infliger une responsabilité quel- conque au brasseur' si ce n'est en ce qui concerne le débt même de la bière. Le commettant en l'espèce le brasseur- propriétaire nest done tenu au paiement de la taxe d'ouverture que pour les nouveaux débits, et nullement pour ses nouveaux loca- taires. Et, s'il décède ou fait cession de ces affaires, la taxe ne sera que pour les débits existants ni par son conjoint, ni par ses ascendants ou descendants qui lui succède- raient. (Art. 20.) L'hönorable ministre des Finances a pro- mis qu'il donnerait sans retard des instruc tions aux receveurs pour fixer en ce sens l'interprétation de la loi. Dès lors, la loi, au lieu de porter un pré- judice aux brasseurs-propriétaires, comme on l'avait redoute, peut-être considérée plutöt comme tiès favorable au développement de la brasserie beige, attendu qu'elle permet aux brasseurs d'interdire 4 leurs nouveaux locataires dans les estaminets leurs apparte- nant. le débit de toutes bières étrangères. IVs #5 Vt If* On connatt la trés brillante réputation, si justement méritée, de notre Alrca Mater». Celle-ci est l'une des principalea citadelles de la patrie catholique beige. A PEglise olie a donné deB prêtres éminents 4 la patrie elle a fourni des médecins, des avocats, des ingénieurs, des hommes de science, etc. qui se sont distingués toujours tant par leurs connaissances trés vastes que par leurs convictions religieuses éclai* rées. Son corps professoral compte un bon nombro de savants dont la reputation scien- tiflque est mondiale. La plupart des chefs les plus éminents et leB plus écoutés du par ti catholique sont d'anciens étudiants de Louvain. A la tête de beaucoup de nos oeu- vres cathobques on retrouve le plus sou vent de vieux Louvanistes. Par ses anciens é'.èves la vieille Alma Mater dirige l'opinion catholique dans notre pays. Elle mérite bien la confiance que les catholiques beiges lui ont toujours donnée sans la moin- dre hesitation. 11 est a Louvain un in&titut qui a exercé sur la partie rurale une influence profonde: son institut supérieur d'agriculture, d'eü sont sortis un grand nombre d'ingénieurs qui ont répandu dans nos campagnes les connaissances agricoles les plus variées. Beaucoup d'entre eux aussi ont fait con- Eaitre la Belgique 4 l'étranger ou se Bont dirigés vers notre vaste colonie africaine. En 1888, les ingénieurs, sortis de l'Icsti- tut agronomique, ont constitué une Associa tion importante maintenant, et par le nom bre de ses membres, et par la valeur scien- tifique de beaucoup de ceux-ci, et par la Revue générale agronomique, publication de 1'Association. En juin 1913, ceüe-ciaura 25 années d'existence. Quel bien elle a eu l'occasion de faire pendant ce quart de siè cle, notamment dans nos campngces pour lesquelles ses membres ont travaillé san3 re- liche Par la parole, par la plume, par l'exemple, par les conseils, par les ceuvies, ils ont contiibué largement it !a proepéritó de notre agriculture nationale. Le mement est venu de rappeler ce passé Bi brillant, de solenciser l'osuvre accompüe en des assises commémoratives, d'eüvisa- ger l'avenir avec ses exigences nouvelles En juin 1913, cette puissante association louvaniste fêtera done le 2Sme anniversaire de sa fondation. Une asBemblée générale préliminaire aura lieu fin janvier 1913, a Louvain. Mais l'Assoeiatlon des ingenieurs surUs de l'Institut agronomique de l'Université de Louvain veut fixer le souvenir des fêtes projetées par un monument vrainaent dura ble qui marquera et l'attachement de Bes membres a 1' Alma Mater et leur dé- vouement au progrès de notre agriculture nationale. Elle entend dot°r lLniversité catholique d'une installation nouvelle dite it station de controle des sentences. On sait que l'agriculture beige est, en ce moment, a peu prés entièrement tributaire de 1'étraDger en ce qui concerne la sélection et le controle des semences. Plusieurs mil lions Bont dépensés annuellement par nos agriculteurs soucieux de se procurer des se mences améliorées. Kt, d'autre part, on perd annuellement des miliious aussi a cau se de l'emploi de Bcmences de qualité in férieure. Le controle des seules semences de trèfles, herbes |de prairies et betteraves quant a 1'origine, a la pureté, a 1 authenti- cité et au pouvoir gorminatif, ne peut man- quer de [faire réaliser 4 notre agriculture des bénéfices considérableB. Tous les états voisins ont déja des stations de controle qui ont obtenu le plus grand succès auprès des agriculteurs. des marchands et deB pro- ducteurs de semences. Des députés, notam ment M. Maenhaut, ont préconisé l'organi- sation d'un tel contröle chez nous. II est vrai, les laboratoires agricoles de l'Etat s'occupent de ces recherches aussi, mais leur outillage n'eBt pas assez compL t. Du re8te, leur besogne est déji bien lourde et ces recherches supposent une spécialisation préparatoire importante. En établissant une station de ce genre Louvain, l'association combiera done une lacune. Elle doit disposer d'un capital de 25 030 fr. pour réaliser son but si louable. Elle fait appel a la générosité de ceux qui s'intéressent aux progrès agricoles, et ils 3ont aombreux en Belgique. Les membres fondateurs, souscripteurs de 500 frs et les membres donateurs,souscripteurs de 100 fr. ouvriront la liste de souscription sur la- quelle figureront nombreux les noms des agriculteurs,des associations agricoLs etc... soucieux de voir créée sans retard en Bel gique une installation si utile. Les dons peuvent être annoncés ou en- voyés 4 Mgr Ladeuze, Recteur magoifique de l'Université, 101, rue de Namur, a Lou vain, ou a l'uu des membreB du bureau M. J. Roberti, 4 Villereau (Rosoux Goyer), M. H. d« Paul de Barchifontaine, a Liége. En Hollande, l'engouement exagéré pour les spectacles cinéma!ographiques fait pous- ser des cris d'alarme. Le Standard observe que 15 000 person- nes fréquentent quotidiennement les cine mas dans la seule ville d'Amsterdam. Cette situation menace gravement l'existence de la vie de familie. Dans la classe ouvrière, elles sont nom- breases les mèrts de familie qui suivent lrs représènlations donr.ées en maiinée, puis celles de la soiiée. Elles emportent leurs tartinës pour n'être pa's obli.éesde rentrer aux logis entra le.s deux speciables. Le jour viendra bientot ou les hommes devront aller chercher lc-urs femmes au cinéma comme jadis les feinmes devaient allér reprendre leurs maris au oabarot. On signale les conséquence morales de cette fréquentatioo de spectacles. Le Standard conc'ut qu'il n'y a qu'un rem éde vraiment efficace opposer au ciné ma nuisible les cinémas qui ne laissent rien Adésirer au point de vue de la moralité. Ce remède même ne suffit pas et n'aura pas toute l'efficficité voulue, Même dans les bons établissements, la modération est a conseiller. Certains cer- cles créés dans un but moraliBateur ont qui se terminent trés tard le dimarche, dans ces conditions n'est plus un jour de repos mais un jour de fatigue. Le lendemain matin,il s'agit de se rendre, les grands a l'atelier et fis petits a l'école. La vio de familie, l'économie, l'intellectua- lité saine en souffrent. Le Cinéma quelcon- que n'est pas la seule cause de détraque- ment social... Contre l'lmmoralité du cinéma. La Belgique n^ntend^pas rester en arrière dans la lutte nécessaire qui commence da08 les principaux pays contre la licence et 1 im- moralité des spectacles cinématographiques- Mais les initiatives éparses, isolées de certaines administrations communales ne suffissent pas. C'est pourquoi la Ligue du Cinéma Moral de Belgique, a-t-elle décidó de saisir les départementsministériels com pétents d'un programme qu'elle préconise pour combattre efficacement la démoralisa- tion qui'résulte trop souvent des exhibitions cinématographiques. ïsP 'sAl ïi öl i# II taut beaucoup de philosophie pour sen- tir la beauté de l'ordre, et beaucoup de re ligion pourgoüter le bonheur et la paix. F. de la Mennais. Le savoir est pour l'homme studieux, la richesse pour l'homme vigilant, la puissance pour la bravoure, et le cisl pour la vertu. Franklin. Quand on a bien vécu, quel que soit r.otr6 [sort. On attend, sans trembler, la plus cruelle [mort. Fréville. La vie est comme une nuit d'hiver, triste et longue la philosophie la fait hair, la religion la fait supporter I Ce n'est pas son moins beau triomphe. F. de la Mennais. mn La franchise est compagne des grands caractères elle eBt la marque distinctive de l'homme de bien et le cachet de i'élévation des sentiments. Bonum. La médisance est lAcheelle s'escrime tou jours contre un absent. Abtl Dufresne. JOURNAL ©rgane (Eatholique YPRES de THrrondissenient "«O 05 uuuuva UW iUUgUOi OU1J ViV/O r*~l

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 1