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GHhQNlQUE t'PiïêlM
Samedi 25 Janvier 1913
le N° 10 centimes
48e Année N° 4770
Téléphone 52
Klrennes Pontificates
Restauration
du Beffroi
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ClNQUIÈME LISTE
Liste préeédecte Fr. 583
MM. les Vicaires d'Ypres fr. 40
Rév. M. Dilger, Ypres fr. 25
Anortyme fr. 3
sSf *J$ £3? S# S#
Héuuion du fonseil Communal
Séance publique du 18 janvier 1913, sous
la présidence de M. Colaert, bourgmestre..
Les fonctions de secrétaire communal sont
remplies par le membre le plus jeune du
Consul, M. le séeateur Slruye, en rempla
cement du titulaire indisposé.
MM. Fiers, Begerem et Biebuyck se sont
excusés.
Le procés-verbal de la derniè'e séance est
approuvé. En comitésecret, le Conseil a nom-
mé M. Vidor, chef de bureau au commissa
riat d arrondissement, docteur en droit, en
qualité de secrétaire communal au traitement
de 4 000 francs. Le traitement de M. Re-
naerts, instituteur adopté, est porté de 1.200
a l.3oo francs Verheyen est nommée
institutrice communale au traitement de
i.ioo francs, en remplacement de MUe Loos-
bergh, démissionnaire M110 Waeles est
nommée marresse chargée de l'enstignemeni
de l'économie domestique et des travaux de
ménage (2' section), a l'école ménagère, au
traitement de 35o francs, en remplacement de
M"e Loosbergh, démissionnaire.Avis fa
vorable est donné sur une délibération de
l'administration des Hospices civils tendant
a pouvoir consentir a la main-levée paitielle
des inscriptions hypothécaires prises a charge
des ayants droit de feu M, Victor Angillis-
Leplae. M. Fraeys de Veubeke, est nom-
mé membre de la Commission administrative
des Hospices civils, pour un nouveau terme
de cir.q années. M. Georges Tack est
nommé membre de la Commission du Bureau
de bienfaisance, pour un nouveau terme de
cinq années. MM. Emile Gaimant, Louis
Biebuyck et Henri Sobry, sont nommés
membres de la Commission administrative
de la Bibliothèque communale, pour un nou
veau terme de quatre années M. Charles
Baus est nommé membre de la Commission
administrative du Musée, en remplacement
de M. Boone, décédé. M. Albert Ligy est
nommé membre de la Commission adminis
trative de l'Ecole de musique pour un nou
veau terme de cinq années. M. Léon Van-
der Ghote, membre sortant, est désigné a
nouveau en qualité de membre de la Com
mission administrative de l'Ecole Industriede,
représentant la Ville. MM. Albert Biebuyck
et Henri Fiers, sont préposés a nouveau pour
représenter respectivement la Province et
l'Etat au sein de la dite commission. M.
Jules Baus est nommé membre de la com
mission administrative de l'Harmonie com
munale, pour un nouveau terme de cinq
années. M. Maurice Vergracht, négociant,
est nommé membre de la même commission,
en remplacement de M. Eugène Vander
Meersch, démissionnaire. Le Conseil, en
vue de la formation du budget communal
pour 1913, lixe les traitements et indemnilés
a allouer a divers fonctionnaires et agents de
la ville.
Propriétés communales restauration du
beffroi des Halles. M. le président donne
lecture d'un rapport que nous reproduisons
ci-dessous.
M. Bouquet. L'horloge restera-t-elle vi.
sible pendant les travaux de restauration
M. le Président. Nécessairement, puis-
que eet étage a éte restauré ft l'occasion du
placement du nouveau carillon. Ceux qui di-
sent que le carillon a coüté 80.000 francs se
trompent de moitié, et encore ces 40.000 fr.
comprennent-ils les travaux de eet étage.
Le Conseil vote ce projet.
Bureau de bienfaisance libéralités a I'oc -
casion de demandes de consessions de sépul-
tures. Le Conseil donne un avis favorable."
sur une série de demandes.
Hospices civils: compte 1912 el budge
1913.Ces documents sont mis a la dispo
sition de la Commission spéciale qui les
examinera trés prochainement.
Propriétés communalescession de terrain
a l'Etat pour acces a la nouvelle gare de
marchandises. M. le PrésidentDes mo
difications importantes seront apportées a la
gare. On fera des travaux d'exhaussement
pour supprimer le passage a niveau de la
porte de Lille, ainsi que de nouveaux quais.
Comme second ouvrage, on dégagera du
chemin de fer les chaussées de Dickebusch
et de Vlamertinghe. C'est un travail trés ccn-
sidérable et qui donnera satisfaction a la ville.
On voudrait arriver égalemeut a avoir une
nouvelle gare.
L'Etat est ainsi amené a devoir exproprier
une partie du (ossé qui s'étend en partie der
rière la iabrique de M. Lapière, et il demande
a pouvoir être mis en possession. Que l'on
tombe d'accord ou non sur le prix, il payera,
en attendant, 4 fr. 5o pour cent de la valeur
du terrain. Je ne crois pas que nous ne retire-
rions aucun bénéfice en faisant procéder a
l'expropriation. Adopté
Propriétés communales location d'un
terrain. M. le Président Une partie du
magaein Moerman occupé par M. DepuyJt,
prés de la gare, devra être exproprié. M.
Depuydt demande, pour retrouver un autre
emplacement, a pouvoir acquérir deux pet.ts
terrains triangulares voisins. Je suis piutöt
d'avis de les lui louer pour neuf ans.
Demande de suppression du carnaval.
M. le président. Nous avons regu deux
pétitions demandant l'une la suppression
compléte du carnaval, l'autre son maintien
intégral. II n'y a place ni dans l'une ni dans
l'autre a une reduction.
En fait, nous avons déja supprimé des
heures. Nous proposons de maintenir le
carnaval, en le réduisant toutefois a tro'.s
journées. Ce serait presqu'une tanalité d in-
voquer l'exemple des nombreuses villes qui
ont déja pris des mesures analogues. Ces ré-
ductions ont été votées par des hommes ap-
partenant a toutes les opinions.
Jadis, le jeu des orgues fut interdit. II y en
avait 54 en ville. Le sentiment des directeurs
et des directrices de toutes les écoles indis-
tinctement le même au sujet des effets perni-
cieux exercé sur la jeunesse par les salles de
danses. Nos concitoyens demandaient aussi a
pouvoir dormir. II a éié dit alorsOn fera
d'Ypres une capucinière. Grace aux embel-
lissements de la ville, le nombre des étran-
gers a augmenté, au contraire, dans des pro
portions notables, et la ville jouit d'une
prospérité incontestable.
L'effet de notre mesure sera peut-être de
aire diminuer le débit de l'alcool et de la
bière.Sera ce vraiment un si grand malheur?
Le collége propose de maintenir les journées
de carnaval du dimanche, du lundi et du
mardi. II n'y a surtout pas lieu de maintenir
la Mi-Carême qui coincide avec la foire com
munale. C'est une fête se greffant sur l'autre.
Les heures seront limitées de huit heures a
minuit. Précédemment, on a été tolérant
pour le retour des bals, on le sera encore.
Ce n'est nullement une étape vers la sup
pression compléte du Carnaval, a moins que
l'opinion publique, faisant un pas de plus, ne
demande de supprimer davantage encore. La
proposition du Collége consiste done a modi
fier l'article ier du règlement sur le Carnaval
du mois d'aoüt 1896.
M. Bouquet déclare sen tenir aux obser
vations qu'il a présentées en sections et ten
dant a la seule suppression de la journée de
Mi-Carême.
M. D'Huvettre. Je ne suis nullement
opposé a une diminution de journées et je
reconnais qu il y a des raisons pour suppri
mer la Mi-Carême. En proposant de main
tenir trois journées, je préférerais de suppri
mer le lundi et de maintenir le premier di
manche du Carême de la sorte, les ouvriers
ne perdront que deux journées de travail.
M. le Prési lent. Qu'on supptime le
lundi ou non, les ouvriers ne tr&vailleront
pas ce iour. Ce 3erait ua coup d'épée dans
1 eau. Je ferai remarquer a M. Bouquet que
la Mi-Carême constitue déjk une journée de
réjouissances publiques. II n'y aura q iejes
masques en moius.
M. Stys se rallie aux observations de M.
Bouquet et propose le maintien du premier
dimanche du Carême.
M. Sobry (en fl soutient la demande
faitepar le Christen vlaarasch verbond» et
rrppelle les abus constatés depuis deux ans.
La proposition du Collége est votée par
sept voix contre cinq.
M. Struye déclare vouloir motiver son
vote négatif. S le Collége avait admis sa
proposition, tendant a supprimer b lundi et
la Mi-Carême,il aurait admis la suppression
de deux journées.
M. le Président. II y a, a ma connais-
sance, des pauvres et mêm- de petits bour
geois,qui pendant toute l'année font des eco
nomies pour faire de grosses dépenses pen
dant le Carnaval. Ils pourraient utiliser plus
uiilement eet at gent.
La séance publique est levés a 6 h. 20.
£5» ff* fp ffS fff; £3
Rapport fait au nom du Collége
par Monsieur le Bourgmestre
Messieurs,
Nous voici arrivés a la restauration
de notre Beffroi. Nous 11e répéterons
pas ce que nous avons dit, après d'au-
tres, de ce superbe clocher, l'orgueil
de nos ancêtres, la couronne de nolre
cité d'arf. Constatons piutöt Turgente
nécessité d'en commencer la restaura
tion, bien que celle-ci, fort heureuse-
ment, ne doive être qu'une réfection de
tout ce qui fut fait vers le milieu du
siècle dernier, avec des matériaux peu
résistants et sans le souci, qui doit pré-
occuper le restaurateur, de faire usage
des motifs et documents anciens pouvant
servir de témoins et de modèles.
O11 a dit quit eüt étér préférable,
afin d'éviter des dégats possibles aux
toits, de restaurer la tour avant les ailes
oriëntale et occidentale. Mais on a per
du de vue qu'il fallait avant tout son
gera mettrea l'abri des intempéries nos
superbes peintures murales menacées
par le mauvais état des toitures. Au-
jourd'hui que nous sommes délivrés de
ce souci, nous vous proposons, Mes
sieurs, de procéder sans retard au re-
nouvellement de tous les ornements in-
troduits dans le Beffroi, lors de la mal-
heureuse restauration des années 1843
a 1855, et dont le mauvais état ne permet
pas Ie maintien.
Le projet de notre Ingénieur-Architec-
te soulève plusieurs questions qui mé-
ritent un examen approfondi, et que
nous nous sommes efforcés de résou-
dre avant de vous soumettre définiti-
vement le clevis et le cahier des char
ges.
Partant de l'idée qu'il faut toucher le
moins possible aux monuments anciens,
nous nous sommes demande, en tout
premier lieu préoccupation parta-
gée par un grand nombre de nos con
citoyens ce que vont devenir. dans
cetle restauration les flèches des tou-
relles 'd'angle du Beffroi. Faut-il se bor-
ner a enlever les ornements en pierre
cl'Avesnes qui s'effritènt de plus en
plus, et les remplacer par de la roche
d'Euville Si oui, est-ce que les tourel-
les conserveront la solidité nécessaire
a une existence que nous espérons être
plusieurs fois séculaire? L'ancienne ma
connerie en briques s'accommodera-t-
elle d'une simple intrusion de pierres
nouvelles, qui s'encastreront d'ailleurs
difficilement dans cette maconnerie?
Au point de vue archéologique, le
remplacement des tourelies anciennes
par des nouvelles serait une erreur im-
pardonnable, si les primitives pouvaient
être maintenues sans danger. A ce su
jet, on se demande naturellenient si les
tourelles ont en réalite l'ancienneté
qu'on leur attribue. Certains millésimes
qu'on apercoit dans Ia maconnerie en
briques des flèches semblenl indiquer
qu'elles datent du XVIe siècle. ,Sans
possédér des indications analogues, on
attribuait généralement le même age
aux tourelies des ailes occidentale et
oriëntale des Halles; mais on a décou-
vert, lors de la récente restauration,
que la première avait été renouveléeen
1843 (1) et l'autre, postérieurement a en
juger d'après sa structure et la mau-
vaise qualité des matériaux employés.
II résulte du rapport de 1854 que Ia
tourelle fi Tangle Ouest de la faqade
septentrionale a été aussi renouvelée.
En est-il de même des tourelies du
Beffroi? 'Jusqu'ici rien ne nous permet
de le croire. Mais nous ne serions pas
surpris d'apprendre dans la suite, qu'el
les ont été renouvelées au moins en
partie, et que les pierres portant les
millésimes anciens ont été reintroduces
dans la maqonnerie lors de la restaura
tion des années 1843 ét suivantes.
Après bien des hesitations, après a-
voir pris conseil de plusieurs techni-
ciens, nous sommes arrivés a cette con
clusion que les toureliesflèches
comprisespeuvent, a la rigueur,
être restaurées par la simple sub
stitution de pierres dures aux pier
res tendres, de sorle que les quatre
tourelles pourraient être conservées.
Mais tous ceux que nous avons consul-
tés sont d'avis, comme M. Coomans,
que la restauration ainsi conque et ef-
fcctuée nous entrainerait a une dépen-
se plus forte que celle d'une reconstruc
tion.
Qui oserait prendre sur lui de dire
dès maintenant que la simple restaura
tion ne présentera pas de grandes dif-
ficultés et ne nuira pas a la solidité
des tourelles? S'il était démontré, pen
dant l'exécution des travaux, que les
tourelles ne datent que de 60 ou 70 ans,
nous les verrions, sans aucun regret,
remplacer par d'autres auxquelles il se
rait facile de donner la même hauteur,
la même élégance et une forme plus
primitive. Le devis prévoit du reste que
Ia maconnerie se ferait en briques de
remploi, qui auraient done la même
teinte et le même format que celles
de Tétage supérieur.
Ces considérations nous ont amenés
a 'demander a M. Coomans de prévoir
une double hypotheserestauration, ou,
au besoin, reconstruction. L'entrepre-
neur aura done a effectuer Tune ou
l'autre selon qu'il sera jugé, par notre
Architecte et par nous-mêmes, que fa
restauration ou la reconstruction slm-
pose.
Nos meilleurs guides seront l'age des
tourelles existantes et 1;état de la ma
^onneriev
Nous avons souleyé line autre ques
tion. Le devis prévoit, pour certaines
parties des ornements du Beffroi, l'usa-
ge du grès d'Arras ou de Béthune, alors
que précédemment on ne nous parlait
que de roche d'Euville. La différen-
ce de prix entre les deux sortes de
pierres est sensible, tant a raison de
la qualité des matériaux qu'a cause de
Ia difficulté plus grande de travailler
le grès. C'est par raison d'économie,
que nous avons choisi la roche d'Eu
ville pour l'ensemble de nos restaura-
tions. Cette pierre est employée géne-
ment aujourd'hui; mais elle n'a pas,
entre autres qualités, la dureté du grès.
D'ailleurs, jusque dans ces derniers
temps, le grès d'Arras ou de Béthune
était presque 'introuvable; plus introu-
vable encore le tailleur du grès. Pen
dant Texecution des travaux du cloïtre
St-Martin, nous avons trouvé une cer-
taine quantité' de grès et un ouvricr
Yprois (1) capable de tailler de fa?on
vraiment remarquable cette pierre aus
si dure que belle. C'est ainsi que les
colonnes du rez-de-chaussée du cloitre
avec leurs chapiteauxont pu être
exécutées avec les mêmes matériaux et
dans Ie même format que leurs voisi-
nes öu devancières des XID et XIIP
siècles.
Si nous avions fait plus tot cette dou-
(1) Une plaque en plomb, conservée au Musée
de la ville, portecette tour a été rebatie totale-
ment en 1843. La première pierre a été posée le
29juin par M. Alphonse Vanden Peereboom,
ir Echevin de la ville d'Ypres. M. Vanderstichele
de Maubus étant Bourgmestre et M. E.H. Iweins,
2me Echevin.
(1) Frangois Legrand, né Ypres en 1885.
ble trouvaille, nous croyons que, pour
les Halles surtout, nous vous aurions
proposé de faire un plus grand usage
du grès, notamment pour les couver
tures des créneaux. Des raisons d'éco
nomie seules auraient pu nous arrêter.
Est-ce 5 dire qu'il faille, pour la
restauration du beffroi, n'employer que
le grès Nous croyons que pour faire
une restauration judicieuse de notre
superbe Palladium communal, il est
desirable, sinon indispensable, de limi-
ter l'emploi de la roche d'Euville aux
seules parties ornées, telles que rne-
neaux, résilles de fenêtres, créneaux ou-
vragés, etcLes autres parties, com-
prenant, notamment, les ébrasements
de fenêtres, devraient être renouvelées
en grès, afin de maintenir aux pare-
nients leur homogénéité et, conséquem-
ment, leur beauté primitive. Si la tour
des Halles produit un effet incompa
rable, il faut l'attribuer non seulement
a sa forme grandiose, a sa silhouette
puissante, mais encore la tonalité vi-
goureuse des beaux matériaux mis en
oeuvre. L'a roche d'Euville a une tona
lité plus claire et plus uniforme que
le grès; son intercalation nuirait au
caractère d'unité et l'effet d'ensemble.
Nous vous proposons done de recou-
rir, dans la mesure indiquée ci-dessus,
et pour le Beffroi seul, A l'emploi du
grès d'Arras ou de Béthune.
Un autre point. Le devis prévoit une
somme de 2000 francs pour fourniture
de quatre blasons. A ce propos, va-t-on
renouveler les critiques injustifiables,
qu'a soulevées le placement de blasons
sur les versants des toits des Halles?
Vous vous rappelez, entre autres, la
polémique qui a surgi, après la réu-
nion, fi Ypres, du congrès de l'Art pu
blic. L'Indépendance Beige, qui s'était
fait l'écho de ces critiques, a fini par
nous rendre un éclatant hommage. Ce
11'était d'ailleurs que justice, puisqu'il
appert des comptes de la ville qu'en
1377 et 1393, nos magistrats firent pein-
dre sur les toitures des Halles, comme
sur celles du Beffroi, de grands blasons.
Le Beffroi était déjü oré et polychro-
mé comme ceux de Bruges, Tournai
et Valenciennes... (1)
Nous attendons, du reste, le meilleur
résultal du système de polychromie ex
térieure, dont notre Ingénieur commu
nal s est montré le rénovateur hardi.
A la tonalité rigoureuse' de l'ensemble
du monument, s'ajoutera la note riche,
aux couleurs franches et variées, des
écus armoriés, qui, avec le dragon et
les aiglons du campanile, déjü« orés
les épis et le complément de polychro
mie qui s'impose pour les toitures des
Halles, rappelleront les Comtes qui pré-
sidaient aux destinéès de la Flandre,
les corporations et leurs métiers enfin,
le tabernacle de N.-D. de Tuyne, bril-
lamment décoré èt placé' comme actueT
lenient au-dessus de la porte d'entrée
du Donkerpoortnous dira combien
vive était la Foi de nos pères.
Ce système décoratif aura pour effet,
non seulement de relever et d'ennoblir
l'édifice, mais aussi 'de nous le présen
ter sous un jour plus vrai, plus intime,
plus attachant, tel que nos ancêtres Ie
demandaient aux magistrats de 1373,
après le remplacement des tuiles rou
ges des toits par des ardoises, trop
sombres 5 leurs yeux (.1)- Nous con
statons, du reste, que notre système
a trouvé des imitateurs, notamment a
Gand, oü le nouveau Beffroi, en voie
d'exécution, présente une décoration si-
milaire.
Un mot encore. Vous avez remarqu'é,
Messieurs, que la restauration du Bef
froi comprend celle du Donkerpoort
et surtout des culs-de-lampe, qui sup
portent les voütes. Vous déciderez plus
tard ce qu'il y a lieu de faire des an
ciennes ëchoppes, servant actuellement
de remises. Nous comptons vous propo
ser alors de les rendre ft leur. destina
tion d'autrefois.
Le devis s'élève a la somme de
128.860 francs, qüi, espérons-le, ne se
ra pas dépassée et dans laquelle nous
comptons obtenir une large interven
tion des pouvoirs publics. L'élévation,
a laquelle les travaux 5 faire aux quatre
faces de l'édifice doivent s'effectuer,
explique et justifie, en grande partie,
le chiffre considérable de la dépense.
Nous avons l'honneur de vous pro
poser, Messieurs, l'approbation des
plans, cahier des charges et devis. Un
(1-2) Vanden PeereboomLes Halles d'Ypre*.
JO URN A
YPRES
©rgane Satholique
H ii i ii i
de l'Arrondissement