LE CARNAVAL
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Disposliif du Carême
GHROMUi mmu
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Samedi 1 Février 1913
le N° 10 centimes
48e Année 1M° 4771
Ff ren nes Pontificates
Pur-et-simple ou Plural
La fête du jour
Pensées Diverges
Vers un nouveau jubilé
L'ESPRIT DE CRITIQUE
DU «PROGRÈS.
Le CaFriaval
Les réglementations
du Carnaval
■MiflHf
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SlXIÈME LISTE
Liste précédente Fr. 651
Anonyme fr. 2
Une servante reconnaissante fr. 2
Les Congréganistes d'Elverdinghe fr. 50
Anocyme, Wytschaete fr. 5
En vertu des facultés spéciales que Nous
avons revues du Saint-Siège, Nous accor-
dons, durant le Carême de la présente année,
les dispenses suivantes
I. II est permis de faire usage de beurre
et de laitage, comme aussi de graisse fondue,
tous les jours du Carême.
II. II est permis de manger des oeufs tous
les jours, excepté le Mercredi des Cendres et
le Vendredi-Saint. Les personnes- tenues au
jeune ne peuvent en manger qu'une seule fois
le jour, en dehors des Dimanches, et cela
au repas principal, et non A la collation ce
qu'eltes doivent aussi observer les autres
jours de jeüne pendant l'année. II est permis
de se servir d'oeufs pour préparer d'autres
mets, tous les jours du Carême.
III. Nous permettons l'usage de la viande
les Dimanche, Lucdi, Mardi, Jeudi et
Samedi de chaque semaine, excepté le Samedi
des Quatre-Temps (15 Février) et le Samedi-
Saint. Les personnes tenues au jeune ne
peuvent manger de viande qu'une seule fuis
le jour, en dehors des Dimanches, et cela
au repas principal et non a la collation
il en est de même du bouillon et du jus de
viande.
IV. II est défendu, même a ceux qui
peuvent faire gras, de manger de la viande
et du poisson au même repas, non seulement
tous les jours du Carême, y compris les
Dimanches, mais encore tous les autres jours
de jeüne pendant l'année.
V. On est obligé de réciter trois Pater
et trois Ave et une fois les actes de Foi,
d'Espérance, de Charité et de Contrition,
chaque jour qu'on profitera de la dispense
de manger de la viande. On pourra cepen-
dant se libérer de cette obligation en versant
dans le tronc du Carême une aumöne,
chacun selon sa dévotion.
VI. Nous accordons aux militaires de tout
grade, a leurs femmes, a leurs enfants ct a
leurs domestiques, ainsi qu'aux autres per
sonnes attachées de fait au service militaire,
la permission de faire gras tous les jours de
l'année, excepté le Vendredi-Saint. L'usage
des oeufs leur est permis tous les jours sans
exception.
Aux militaires Nous assimilons les gen
darmes, les douaniers et les agents de ia police
urbaine de service actif, les gardes forestiers,
les employés en service sur les trains des
chemins de fer et sur les trams, les employés
techniques de radministrationdes télégraphes
et téléphones en service actif le long des
lignes, les facteurs de la poste, les employés
des accises en activité et les bateliers.
Nous accordons la même dispense i° a
ceux qui logent et nourrissent la troupe
durant les manoeuvres ou en d'autres occa
sions de ce genre.
2° Aux ouvriers occupés aux hauts-four-
neaux, aux fours des verreries, dans les
mines et les carrières.
VII. Nous croyons devoir rappeler a tous
nos diocésains que les jours de jeune, outre le
Carême, sont les Mercredis, Vendredis et Sa-
medis des Quatre-Temps. les Vigiles de la
Pentecöte, de l'Assomption de la Sw Vierge,
de la Toussaint et de Noël et que tous les
Vendredis de l'année il est défendu de man
ger de la viande, a l'exception de Ia Noël
et de la Circoncision de N.-S. Janvier),
la Toussaint et l'Assomption, lorsque ces
Ltes tombent un Vendredi.
VIII. Vu les circonstances du temps, et
en vertu des pouvoirs spéciaux que N. S.
Père le Pape Nous a accordés, Nous per
mettons a tous nos diocésains de faire, cette
année, usage de viande, même plusieurs fois,
les jours des Rogations.
Pour les mêmes motifs et en vertu des
mêmes pouvoirs, Nous permettons, jusqu'au
Carême de l'année prochaine, a tous nos
diocésains de faire également usage de viande,
même plusieurs fois le jour, tous les Samedis
en dehors du Carême, qui ne sont pas des
jours de jeöne.
Conformément au désir du Souverain
Pontife, Nous engageons les fidèles, qui
feront usage de ces dispenses, a multiplier
leurs bonnes oeuvres et surtout a observer
exactement le précepte du jeune et de l'ab-
stinence.
IX. Nous accordons a tous les curés et
confesseurs le pouvoir de dispenser dans des
cas particuliers, en tout ou en partie, du
jeüne et de l'abstinence ou de charger ces
obligations en d'autres oeuvres de piété, a
condition que la demande se justifie par un
motif raisonnable et ne provienne pas uni-
quement de la crainte qu'inspire la mortifi
cation chrétienne. Cette dispense ne peut
s'étendre au delA d'un an.
Les malades el les personnes faibles de
santé se règleront d'après les ordonnances
d'un médecin consciencieu?.
Donné a Bruges, le 20 Janvier 1913
t GUST AVE-JOSEPH,
ÉVÊQUE DE BRUGES.
Par ordonnance de Mgr l'Évêque,
J MAHIEU, Chan -Secret
p. pi p. p. p. p. pi p. pi p
A l'heure oü les assoiffés de pouveir du
Parlement beige se remettent a agiter le
grelot revisionniste.il est intéressant d'écou-
ter résonner un autre grelot dont les tinte-
ments nous viennent de ce beau pays de
France oü fleurit, dans toute sa splendeur,
le Suffrage universel.
Dimanche dernier, se tenait, a Paris, un
Congrès national de la Ligue populaire des
pères et mères de families nombreuses de
France.
Ce congrès, trés suivi et présidé par le
ministre des finances, y alla, lui au=si, de sa
revendication revisionniste.
Aparemment, ces congressistes, tous éleo-
teurs et, par-dessus le marebé, Francais,
eest a dire galants, demandèrent l'extensioa
au beau sexe du droit de suffrage qu'ils ont
le bonheur de posséder
Du toutUs n'y songent même pas pour
le quart-d'heure; car une revendication plus
légitime et plus urgente les absorbe. lis
demandèrent... frémissez, Ames pur-et-
simplistes de Belgique, jalouses du bonheur
des citoyecs d'outre-Comines ils deman
dèrent l'amendement du S. U. francais...
dans le sens du système beige Ils récla
mèrent le VOTE PLURAL pour les chefs des
grandes families
Ceci indépendammont d'un tas d'autres
privilèges (dégrèvements, allocations fami
liales, etc.) dont ne s'effarouche nullement
leur amour bien connu de 1'ÉGALITÉ, inscrite
sur tous les murs
Comme on le voit, il ne s'agit plus ici de
théorie, mais d'expérience. Les modulations
les plus haruionieuses, la grande loquence
la plus vibrante ds nos théoriciens sur le
thème du suffrage idéal sont étouffées par la
voix tonitruante du pur-et simple en exer-
cice.
#g Si #5 <6 #5 .i£
Carême et esprits-forts
Avec les terreurs superstitieuses qui affli-
gent surtout les esprits forts, nous ne con-
naissons rien de tel que les prescriptions du
Carême pour permettre de mesurer la force
d'esprit desdits esprits-fortB.C'est le moment
de s'y arrêter un peu,en guise de distraction
de carnaval, car c'est vraiment dróle.
Qui dit esprit-fort dit homme féru de
science, de la science du dernier bateau.
Or, s'il est une acquisition de la science
toujours mieux confirmée, c'est certes celle
de l'utilité du jeüne, de la nécessité de la
sobriété et des méfaits de l'intempêrance.
Les témeignages Ich moins suspects des prin
ces de la science médicale moderne corro-
borent aujourd'hui l'avis des Esculopes de
tous les ages, et metteut toujours mieux en
relief la sigesse de l'Eglise du Christ lors-
qu'elle n'hésite pas a légiférer, pour le bien
des Ames, même sur un terrain que les
esprits forts lui contestant et qui,4 vrai diro,
ne lui appartient pas en propre le terrain
do l'hygiène.
Les méfaits da Fintempéranee de boisson
tout d'abord ne sont plus contestés. Les
dernières statistiques sur les ravages de
l'alcool sont navrantes. Le Dr Fernet, par
une récente enquête, a'est assure' que Fal-
ccolisme est cause principale et directe de
10 °/s de décès et cause adjuvaate de 20 de
ceux*ci. II intervient dans le tiers environ
des décès. En outre, il peuple les asiles
d'aliéné3 et les prisons et attcint la vitalité
des peuples en frappant ceux-ci au coeur, en
multipliant les déchets et les non-valeurs et
en semant la mort et la ruined'innombrables
innocents. Tout cela est trop connu, trop
évident pour qu'on s'y étende.
Mais n'est-il pas tout aussi oiseux de dr< s-
pérance de nouriiture solide Avec plus
d'évidencaque jamais se vérifie la justesse
de la seutes ce Plures occidit gula quam
gladius Etceile-ci, a peine trop absolue
L'homme ne meurt pas, il se tue.
L'esprit fort sait tout cela; il le sait même
souvent d'expérience mieux que beaucoup
d'autres. Respectueux des dogmes et des
décrets de la science médicale, il a aussi
expérimenté, a l'occasion, les bienfaisants
effets du jeüne et de l'abstinence. Mais il a
beau leur devoir, peut-être, le retour a la
santé, il n'hésitera pas, dans sa haine anti-
religieuse, a se contredire pitoyablement et
a médire desdites prescriptions quand c'est
l'Eglise qui les signe
II se rendra malado en Carême, se mettra
a deux doigts de sa perte, a force de trans
gressor les lois du jeüne et de l'abstinence.
Après quoi, il demandera A la Faculté de lui
imposer un carême laïque et obligatoire
qu'il observera religieusement, tout en dé-
blatérant contre les lois de l'Eglise 1
II faut bien dire, après cela, que voila des
esprits-forts qui sont plu'üt trés faibles
d'esprit.
pi pi pi 'pi. pi pi pi pi pi p'
Considérons aujourd'hui le Sauveur pra-
tiquant la loi, le Sauveur abandonnaDt A son
Père toute Ia conduite de sa vie, et, pour
öter tout prótexte notre rébellion, toute
excuse a notre lAcheté, la bienheureuse
Marie, toujours humble et obéissante, rece-
vant eet exemple de son cher Fils, qui le
donne aussi publiquement a tous les fidèles.
Paraissez, tres sainte Vierge I paraissez, o
divin Jésus, et fléchissez par votre exemple
nos coeurs indomptabks. Qui peut être
exempt d'obéir, puisqu'un Dieu lui même se
soumet Quel prétexte pourrons-nous trou-
ver pour nous dispenser de la loi, après que
la Sainte Vierge eile-même se purifie, et ne
se croit point affranchie par sa pureté angé-
lique du joug d'une loi servile, de laquelle
Elle est formellement exceptée.
Bossuet.
Le mal n'est pas les vices d'un peuple en
leur faisant leur part.
Etienne Lamy,
SS
On ne corrige pas l'oeuvre des mauvais, il
est l'oeuvre des bons, quand les bons n'em-
ploient pas a l'empêcher autant d'energie que
les mauvais a le commettre. A l'origine de
presque toutes les défaites, il y a une insuffi-
sance de quelque vertu.
Id.
Lavéritable politique consiste a rendre les
hommes plus heureux en les rendant plus
modérés et plus sages.
Platon.
Les mascarades du Carnaval sont des su-
perfétationsla plupart des visages sont
masqués, l'année entière,
St Cère.
S# si# W? ï*f
II y a 22 aiis aujourd'hui que nos vaillants
amisprirent d'assaut la dernière redoute de
la légendaire tie libérale que nos adversaire3
occupaient paisiblement depuis un demi
siècle par les inoyens que tout le monde
connait.
Nous regrettons que la Poorteklokke n'ait
pu cette année joindre sa voix ancestrale a
celle de notre orebestre aérien. Cette lacune
sera sans aucua doute combléa l'an pro-
chain aprèB la restauratioa de notre mer-
veilleux beffroi.
Nous souhaitons du fond de l'ême longue
vie a nos mattres populaires et sympathiques
et nous leur disons persévérez dans votre
sage et intelligente administration qui regoit
chaque jour l'approbation de la trés grande
majorité de la population.
Nos lecteurs savent que le Conseil Com
munal, en sa séance du 18 Janvier a limité,
comme en beaucoup d'autres villes, le Car
naval aux Dimanche, Lundi et Mardi Gras.
Le Progrès saisit cette occasion pour
partir de nouveau en guerre contre l'Admi-
nistration Communale.
Aux dires de notre confrère, le collége
Echevinal, en proposant la suppression de
deux jours du Carnaval aurait porté un
coup mortel A un grand nombre d'Yprois qui
n'avaient pour ainsi dire, pour toute ressource {sic)
que les jours de Carnaval.
Nous en doutons trés sincèrement 1
Mais, le candide Progrès oublie que
dans un de ses numéros, il n'y a pourtant pas
si longtemps, il qua'ifiaitD'HEUREUX
JOUR n, celui oü le carnaval viendrait a
disparaitre de nos moeurs.
Nous ne résistons pas au plaisir de lui
rappeler et de mettre sous les yeux de nos
lecteurs l'&rticle paru dans les colonnes de
notre confrère, le 28 février 1909.
Approcherait-il le temps oü le carnaval,
eet Ignoble fauve laché de par les
rues,cette infecte coulée de l'or-
«gle de'gradante, disparaitra de nos
moeurs
En attendant C6t heUreUX jOUr,
voici les réflexions qu'il inspire A plusieurs
journaux
De la Gazette
CARNAVAL le voila revenu, ce
vieux salaud qu'on dit moribond depuis
tant d'années et qui vit toujours, bravant
les censures et les dégoüts narguant tout
ce qu'on tente pour le tuer. Disparaït-t-ii
un jour C'est possible et c'est a désirer.
Mais ce ne sera pas sitöt encore.
II amuse c'est la son excuse. Combien
n'en a-t-il pas amusés, des gens austères
qui, revenus des joies brulales dont s'égaie
la jeunesse, lui jettent la pierre du haut des
ermitages oü, vieux diables, ils méditent et
K philosophent...
Et combien, rien qu'a regarder les folies
et les licences qu'il autorise, sentent se ré-
veiller en eux l'immonde animal qui y dor-
mait, fatigué.
Le carnaval est ignoble, par toutes les
occasions de gambades qu'il lui offre, par
l'excitation aux basses jouissances qu'il ap-
porte, A l'ivresse et A la goinfrerie, A la dé-
bauche, A la dépense oü s'engouffrent tant
de laborieuses économies. 11 est abrutissant
et malsain.
Que voulez vous II met en liesse la
chère béte. Le revoila I...
Cochon,cochon,
Heureux soit le petit cochon.
L'esprit de dénigrement systématique vis
a vis de notre Edilité Communale, peut seul
donné par notre confrère A une mesure qu'il
a souhaité et attendue.
Neus lui r>connaissoas le droit de n'être
pas complètement satisfait, puisqua son
désir n'ayant pas été totalement réalisé par
TAdministration Communale, il n'a pas pu
saiucr l'aurore de VHeureux Jour de la
suppression du Carnaval en notre ville, mais
nous lui dénions le droit d'être mécontent,
puisqu'il a obtenu en partie satisfaction.
A titre d'intérêt, nous publions ci-des-
sous des articles parus dans les journaux
socialistes, au sujet du carnaval.
Le 14 Janvier 1899 Vooruit crivit
Wij hebben reeds met te veel overtuiging
den carnaval bestreden opdat wy een
n oogenblik zouden aarzelen het besluit van
den Brugschen gemeenteraad goed te
keuren, ten minste voor wat het maskeren
betreft.
Le 26 février de cette année, il compléts
Gezonde vermaken en deftige feestelijk
heden voor het volk, en weg die beestachtig
heden die verdierlijken.
Ainsi que Le VooruitLe Peupl» con-
damna le Carnaval et approuva l'initiative
prise par le Conseil Communal brugeoia.
L'organe socialiste Bruxellois s'exprima en
ces termes
Le conseil communal de Bruges vient de
prendre une résolution A laquelle nous
nous empressons de donner notre pleine et
entière approbation... Sans nous inquiéter
du mobile qui a dicté cette décision aux
édiles brugeois, nous trouvons qu'il ont eu
grandement raison de couper court résolü-
ment a ces saturnales orgiaques et a ces plai-
sirs grossiers qui ne peuvent qu'avilir et dé-
moraliser ceux qui s'y livrent.
Puisse-t-on bientöt en faire autant dans
toutes les communes du pays ou le carnaval
est fêté.
Suppression
Ypres.
des 5 dimanches commè A
s# Ws* 5# S* ÏÉP s* W Ï0&
II n'y a vraiment rien de nouveau sous le
soleil, et les mesures récemment prises par
notre administration en vue de rétréner les
abus du carnal, ne procèdent pas, comme
on serait tenté de le croire, des tendances
rigoristes de notre esprit moderne.
Déja au moyen-age, A cette époque oü les
lour des facéties étaient bien plusgoütées que
as«fsa
JOURNA
©rgane Gatholique
YPRES
de I'Arrondissement
ser lel SttttistiCJUQ QtrSi Uc i'iiitöiiJ-
'ir
A Cette occasion, nntro dii.iü ti Ar xomt\mn\L
carillon, n'en déplaiss au grircheux petit
rédacteur du Progrès a fait entendre les
plus délickux morceaux de son répertoire
choisi.
vjunilUCtilli U LCUVl'C llUlttölB