Téléphone §3
Téléphone 52
GHROMQUE YPROtSE
Samedi 8 Février 1913
Ie N° 10 centimes
*8e Année N° *772
Etrennes Pontificales
Mandement de Carême
ts
Le Gouvernement n'a jamais
d'argent pour les Ouvriers!...
Le moniteur des légendes
j
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Septième liste
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Une familie demande la bénédiction
du Saint Père, Ypres fr. 5
Anonyme fr. 40
i* W 3» Ü0 ~s# i*p s
Gustave-Joseph Waffelaert,
par la mise'ricorde de Dieu et la grace du
Saint-Siège Apostolique,
ÊVÊQUE DE BRUGES,
au Clergé et aux Fidèles de nolre Diocese,
salut et bénédiction.
Nos trés chers Frères,
Si nous comparons la loi du jeune et de
l'abstinence, telle qu'elle était observée dans
toute sa rigueur aux ages passés, avec cette
même loi, après les dispenses raultipliées et
les adoucissements successifs y apportés par
l'Ëglise et accordés a la faiblesse des chré-
tiens d'aujourd'hui, il semble qu'il reste a
peine une trace et une ombre de la penitence
quadragésimale pratiquée par nos ancêtres
dans les temps de foi et de ferveur.
Cependant, si nous opposons la conduite
des fidèles de jadis pendant la sainte quaran
taine, a celle d'un grand nomfcre de chrétiens
de nos jours, nous ne pouvons nous dé-
fendre d'un sentiment de tristesse et de
crainte.
Autrefois ceux-la mêmes que l'fige, l'in-
firmité, la faiblesse, le dur labeur excusaient
de l'observance de la loi, s'imposaient libre-
ment quelque mortification pendant le carême,
et tous, en privé et en public, le respectaient
comme un temps de pénitence et d'expiation.
Aujourd'hui, malgré les adoucissements
de la loi, beaucoup font a peine la distinction
du carême d'avec tout autre temps de l'année,
et paraissent sourds a la voix de l'Eglise
nous invitant a la pénitence dans leur
conduite privée, sans vouloir mépriser les
lois de l'Eglise, ils sen croient a priori
exempts, et cherchent milJe prétextes, la
santé, les affaires, les usages du monde,
que sais-je encore, pour s'y soustraire. En
public, les réjouissances, les fêtes, les spec
tacles, les réunions mondaines ne chöment
guère pour eux, pour ne pas nommer les
scènes révoltantes qui, au seuil du carême,
parfois même en plein carême, nous reportent
aux exces du paganisme et de la barbarie.
Cependant, avons-nous moins besoin de
faire pénitence et de nous mortifier, mainte-
nant que le sensualisme, avec tout le cortege
de vices qu'il traine après lui, semble vouloir
tout envahir et que les pires ennemis de
la foi, des moeurs et de la civilisation chré-
tiennes revendiquent le droit a la vie fibre
de tout frein, et érigent le matérialisme en
dogme et en principe
Si vousêtes chrétiens, N. T. C. F., vous
ne pouvez ignorer que la loi générale de la
pénitence reste debout immuable, et que la
pénitence est toujours nécessaire, pour nous
réconcilier avec Dieu et expier nos fautes,
pour éloigner de nous les dangers de pécher
et nous sanctifier davantage, pour apaiser la
colère divine provoquée par les crimes de
tant d'hommes pervers. La pénitence est né
cessaire aujourd'hui plus que jamais, si nous
voulons nous sauver au milieu du déluge
actuel d'impiété et de sensualité, et si nous
voulons coopérer, pour notre part, au salut
de la socióté chre'tienne. C'est pourquoi nous
disions que la conduite, a l'égard des lois
si salutaires de la pénitence, des chrétiens
peu fervents, nous inspire un sentiment de
tristesse et de crainte.
Est-ce a dire, N. T. C. F que nous
voudrions revenir sur des concessions que
l'Eglise a faites pour de justes motifs en
matière de jeüne et d'abstinence. et vous
imposer un joug que votre faiblesse n'est
plus en même de porter
Non, certesmais ce que nous voudrions,
c'est que tous les chrétiens fussent d'autant
plus exacts a se soumettre aux lois du carême,
que celles-ci sont devenues plus faciles a
observer.
j Ce que nous voudrions, c'est que tous les
fidèles se fissent un devoir de racheter ce
j qui est soustrait au jeüne, par une autre espèce
j d'abstinence, a savoir par l'exercice de la
j vertu de sobriété, non seulement en évitant
tout exces de boissoin, mais encore en s'im-
posant l'abstinence ou totale ou du moins
partielle de boissoins enivrantes.Nous l'avons
dit et répéfé, et vous devez en être convaincus
par votre propre observation, c'est hélas
l'abus de la boisson qui est la grande plaie
de notre peuple, la source empoisonnée et
intarissable de tous les maux. Aussi n'avons-
nous pas hésité a signaler l'oeuvre antialcoo-
lique comme la première, la plus importante
et la plus nécessaire des oeuvres sodales, et
nous maintenons notre affirmation. Pour en
saisir du coup le bien-fondé, supprimez en
esprit la plaie de l'alcoolisme, et vous verrez
aussitotïafacedumondechangée: vous verrez
presque tous les vices et la plupart des tares
et des misères physiques disparaltre avec
l'excès dans la boisson vous verrez notre
peuple, encore foncièrement religieux, et
laborieux par nature, déposer toute gros-
sièreté et rudesse de moeurs vous Ie verrez
transformé et ennobli au physique et au
moral.
N'est-ce pas la peine, N. T. C. F., d'unir
tous nos efforts pour atteindre un but si
grand, si fécond pour Ie salut et la prospérité
de tout en peuple, pour le bien de la patrie
et de l'Eglise Est-ce trop vous demander
de prêcher d'exemple par votre sobriété
d'exercer aussi les vertus chrétiennes de pé
nitence et de mortification en vue d'obtenir
I le secours divin pour ce même butd'user
enfin de toute votre influence de faire,
pour certains d'entre vous, le sacrifice de
quelque avantage temporel, je dirais presque
d'un argent mal acquis, pour mettre un frein
aux exces qui menacent de perdre nos popu-
tions. (La suite au prochain numéro
0? Pi §r-
Esprits-forts acculés
Quand on parle d'esprits l'orts, on entend
parler de gens qui ont rompu overtement
avec la Religion.Mais il est des esprits-forts
même parmi les chrétiens qui passent pour
pratiquants ce sont ceux qui essayent de
s'affranchir de toutes les pratiques qui leur
pèsent et qui exploitant, cette fin, la bonté
maternelle de l'Eglise.
A vrai dire, on les appellerait plus juste-
ment des tièdes, pour ce pas employer de
qualificatif plus expressif. Mais A voir com
me ils font les raisonneurs et s'efforcent de
justifier leur tiédeur en incriminant la
rigueur des préoeptes et notamment du
jeüne quadragésimal, ils font trop bien pen
dant aux esprits forts proprement dits pour
ne pas mériter un peu d être qualifiés pa-
reillement.
L'Eglise est trop boDne Mère pour ne pas
tenir compte de tous les besoins et de toutes
les faiblesses de ses enfants elle est aussi
trop charitable pour suspecter leur bonne
foi et la sincérité de leurs excuses. Elle esti-
me cependant que ce serait leur rendre un
trés mauvais service que de te pas les pré-
venir qu'ils font fausse route quand ils
manquent de Bincérité et repoussent le
carême par pure... tiédeur. U'est pourquoi
notre éminent évêque leur a dédié, cette
année, son mandement de carême.
On ne pourait avec plus d'habileté, de
mesure et de tact accuier des raisonneurs et
mettre a l'épreuve leur sincérité.
Digne dépositaire et incarnation de l'es-
prit de l'Eglise, Sa Grandeur se garde de
suspecter cette sincérité. Au surplus, Elle
fait aussi large que possible la part des cir-
constances qui motivent leB adoucissements
apportés a la loi du jeüne et de l'abstinence.
Puis Elle montre la facilité de concilier tous
ces adoucissements avec la soumission né
cessaire a la loi de pénitence.
Lecture faite du mandement, il est im
possible aux sincères de ne pas se rendre
aux avis et exhortations de leur Evêque.
Quant aux autres, ne pouvant régimber
contre les conclusions rigoureuses de l'expo-
sé épiscopal, ils ne se rendront peut-être
pas a merci, mais ils n'en rentreront pas
moins piteusement les pitoyables prétextes
invoqués pour se soustraire a la loi de
pénitence.
Nous nous garderons de commenter da
vantage le remarquable mandement de Mgr
Waffelaert. C'est un document que tout
digne diocésain doit lire,même après l'avoir
entendu lire du haut de la chaire.
£0 50 £0 50 £0 50. 50 50 50 50
Chronique de la Barbarie
Si banal que devienne ce genre de faits-
divers, épirglons tout de même ce nouveau
méfait de l'épingle a chapeau
Vendredi, au vestiaire de l'un de nos
magasins du centre de Bruxelles, Mile L.
B..., 18 ans, en se recoiffant, vint, par
inadvertance, planter son épingle A chapeau
dans l'oeil gauche d'une de ses compagnes,
Mile A. V. 21 ans, laquelle devait se
marier dans quelques jours. L'oeil de la
jeune fille, victime de eet accident, est
perdu.
Dire que laseDsibleriede beaucoup d'ames
en eBt venue h faire abolir les concours de
pinsons aveuglés, et que cette même sensi-
blerie n'est pas encore parvenue a faire
proscrire les meurtrières épingles a cha
peau
Dire qu'on parle de plus en plus d'eugénie
et de perfectionnement de la race que le
culte de la beauté humaine supplante de
plus en plus le culte religieux et que,
d'autre part, on laisse impunément ces
dames multiplier d'effrayante facon le nom-
bre des borgnes
La logique du coeur humain est décidémant
chose épatante.
£0 50 £0 50 £0 50 50 50 £0 £0
Pensées Diverses
Au cabaret, on s'alcoolise el on s'abrutit.
Au club des politiciens, on s'exaspère et on
se surexcite. Dans les fêtes profanes et mon
daine8,on s'agite et souvent on se corrompt.
A l'église, dans les fêtes religieuses Tm se
repose, on s'apaise, on s'améliore.
Mgr Gibier.
Le catholique est un pacifique qui se bat
toujours. Mgr d'Hulst.
Quand vous rencontrez de braves gens qui
reprochent aux journalistes de manquer de
charité, demandez-leur done de faire devant
vous leur examen de conscience.
Julius.
II n'y a que les choses malpropres et
malhonnêtes qui ont beaoin de l'ombre et
du my stère.
Ralliement (organe maqonnique).
W
Le pays n aime pas les politiciens mas-
qués.
Comte Goblet d'Alviella, Gr.\ M.\ Mac.-.
sE as as
Voila une des jolies constatations faites
par certain socialiste de notre arrondisse
ment, qui ne sait peut-être pas ou qui veut
ignorer les bienfaits que l'ensemble des lois
sociales votées par les catholiques, a appor
tés aux classes laborieuses.
Certains ne se lassent pas de répéter les
mêmes affirmations, cent fois rencontrées par
nos mandataires, nos conférenciers, nos jour-
naux.
Nous-même, nous avons déja plus d'une
fois donné le bilan de toutes les lois en fa
veur de l'ouvrier, qui sont l'oeuvre de notre
Gouvernement Catholique.
Disciples de Voltaire, ils mettent en prati
que les conseils de leur maitre a mentez,
mentez, il en restera toujours quelque cho
se.
En l'espèce, il peut en rester, dans l'ime
populaire, un ressentiment injustifié, des
motifs de colère, qui expliquent l'exaltation
et les menaces de certains ouvriers naïfs et
trop crédules.
Faut-il citer des chiffres se rapportant a
quelques-unes de ces lois qui honorent le
Parlement et la Nation
Est-ce que la loi de 1889 sur les habita
tions ouvrières n'a pas exempté de ia contri
bution personnelle des milliers de ménages f
De ce chef, le trésor public a renoncé a
plus de 2,5oo,ooo fr. chaque année, soit A 55
millions depuis d'application de l'art. 10 de
cette loi, si appréciée dans le monde des tra-
vailleurs rangés.
En dehors de cette exonération apprécia-
ble,rappelons que plus de cent mille ouvriers
ont bénéficié des avantages financiers que
cette loi leur assure, que prés de soixante
mille d'entre eux sont propriétaires de leur
maison et que la Caisse d'Epargne,secondant
l'effort de la bourgeoisie, a avancé pres de
nonante millions pour faciliter aux ouvriers
l'acquisition d'un immeuble.
Tout cela, pour les péroreurs socialistes.
ne compte pas... on n'a rien fait pour les
ouvriers II
Les lois de 1896 et igo3 sur la rénuméra-
tion des miliciens, n'ont-elles pas coüté au
Trésor, bon an mal an, plus de douze mil
lions de francs, soit, en chiffres ronds, le joli
total de 185 millions.
Ce n'est rien cela pour les meneurs brouil-
lés avec la vérité, le bon sens et les chiffres I
Venir généreusement en aide aux families
quand on les privé du salaire d'un fils, cela
mérite-t-il mention et reconnaissance Y
a t-il un autre pays oü pareille mesure ait été
prise
Les lois sur les pensions de vieillesse et les
mutualités ne coütent-elles pas au Trésor
plus de vingt millions annuellement, soit de
puis 1900, pour ne pas remonter plus haut,
24o millions consacrés aux classes laborieu
ses pour venir en aide aux indigents et en-
courager les bonnes volontés persévérantes
L'allocation de 65 francs accordée aux
vieux et aux vieilles dans le besoin n'a-t-elle
pas absorbé a ce jour plus de i5o millions?
N'est-ce rien encore cela
Et demain, grace au nouveau projet dépo-
sé parM.le ministre Hubert qui veut couvrir
a jamais le triple risque maladie, invalidité
ou vieillesse, que de millions encore va-t on
demander au gouvernement sans pour cela
faire taire les derviches hurleurs de laSociale,
qui déclarenl déjA que tout cela est du bluff,
de l'électoralisme 1
Allez done contenter pareilles gens, décidés
a tout méconnaitre, a tout dénaturer par pas
sion politique.
Et les coupons de semaine qui, pour quel
ques sens, permettent aux ouvriers d'aller,
loin de chez eux, chercher du travail mieux
rémunéré ou plus stable
Oü done a-t-on fait plus et mieux que cela
pour les ouvriers
Faut-il continuer nos exemples et nos
chiffres
Cela ne changerait rien a la mentalité de
ces Rabagas,si habiles a croquer les marrons
que le prolétariat, conscient ou non, tire du
feu, au risque de se brüler les doigts I
Pour ces hibleurs, on pourrait résumer
comme suit leurs prétentions grotesques.
Le peuple, qu'est-il aujourd'hui Rien,
disent-ils que doit-il être Tout.
Ote-toi de 1A que je m'y metle, c'est une
autre formule répondant a la même situa
tion.
Quand ils auront ainsi bouleversé la face
de la société, fait dégringoler violemment de
l'échelle sociale ceux qui en occupent ies
échelons supérieurs, enquoila justice sera-
t-elle satisfaite, l'harmonie des classes mieux
réalisée f
Et cela contenterait-il nos farouches dé-
magogues Désarmeraient-ils
Mais non du sein de leurs groupements
surgiraient d'autres bergers populaires les
girondins et les montagnards seraient vite
aux prises et s'entre-dévoreraient.
L'histoire est un perpétuel recommence
ment.
Bornons-1A nos commentaires pour au
jourd'hui. Nous en avons dit assez d'ailleurs
pour démontrer l'inanité des reproches adres-
sés au gouvernement par des polémistes sans
vergogae.
Puissent les ouvriers se détoarner de ces
prédicateurs passionnés, qui se tiennent tou
jours a distance respeclueuse des gendarmes
et du Procureur du Roi.
#5 M
Les légendes ont la vie dure, au Progrès.
Elle8 y vont même d'ordinaire crescendo et
rinfor\ondo. Et il semble bien que ce soit
par ses légendes seulement que notre vieux
confrère ju tifie Ba devise vires acquirit
eundo.
La légende du carillon de 80,000 fr. ne
prenant décidémeat pas, notre peu scrupu-
leux confrère donne un coup de piston A
celle du madré Poperinghois Nos lec-
teurs se rappellent que l'articulet qui conte-
nait cette épithète était destiné au Progrès
et n'avait été inséré dans nos colonnes que
par erreur et contrairement a l'intention
nettement exprimée par l'auteur. C'est oe
que nous avons affirmé dans un numéro sui-
vant de notre journal et nous n'avons pas
l'habitude de mentir, ou plutöt nous avons
l'habitude de ne pa* mentir.
D'ailleurs, les preuves extrinsèques et
intrinsèques de notre sincérité étaient li
manifestes. C'était écrit en style Progrès
tout pur. Aussi bien, traiter M. Colaert de
Poperinghois était absurde de notre part et
jurait avec le sentiment bien connu du
Journal.
Quand on a passé presque toute sa vie a
Ypres quand on y a consacré une longue
carrière au bien, a l'embellissement et A la
prospérité de sa ville adoptive, on a supé-
rieurement conquis droit de cité on est
même devenu plus digne enfant d'Ypre*
que la plupart des natifs de l'endroit. C'est
un hommage que nous n'avons cessé de ren
dre a M. Colaert.
L'articulet incriminé ne pouvalt done logi-
quement trouver sa place que dans les co
lonnes du Progrès, auxquelles il était effec-
tivement destiné.
Une autre légende que notre confrère
s'évertue a oréer c'est celle-ci Un de nos
collaborateurs auraittaxé de superstition
certaines dévotions chères au coeur de notre
brave curé militaire de St Nicolas.
Que notre confrère veuille done bien, a
l'appui de ses dires, nous citer sans nous
JOURNAL
TPRES
©rgane Gatholique
de l'Hrrondissement
Umi
Docteur en Théologie,
y
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