Téléphone 53 Téléplione 52 Samedi 15 Février 1918 ie N° 10 centimes 48e Année N° 4773 Ftrennes Pontificates I/avis de M-. Fdniond Picard ancien sénaieur socialiste, sur les menaces socialistes. Un triple ban pour Louvain Pensées Diverges A Ia Chambre 3? On s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A tons les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les cuméros supplémentaires coüteut 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adresser YAgStfèc Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Fr. 755 00 M. l'abbé Soete, directeur, Ypres 10.00 Gilde de N. D. de Thuyne, Ypres 31.50 Saint Père bénissez notre familie 1.00 Le debat parlementaire et la proposition de commission M.Edmond Picard a publié un intéressant et pittoresque article sur les questions politiques discuie'es la semaine demière a la Chambre. Le lecteur nous saura gré, croyons-nou8, d'en publier l'extrait ci-dcs- sous De plus en plus clairement on voit que ce qui a tout g&té, c'est la menace de la grève générale, de la grèvo «joyause», commedisent Troclet et Lekeu de la grève siristre comma dissntd'un coeur moins léger, Destrée et Vandervelde. projet de Loi consacrant le S. U. a la Pro vince et a la Commune, lequel peut-être realise saus l'impedimentum considérable de la Revision Ce ssrait uu moyon excellent pour tater le résultat qu'aurait la R'forme quand ou la généralisera. On verr&it quels change- raents apparaitraient lorsqu'il n'y aura plus do vote p'ural, notarnment si la proportion des effectifs de chacun de nos tro:s partis serait modifiée suffisamment pour changer la majorité gouvernementale, ce donl 011 peut douter. Ce serait aussi use application ingér.ieuse de la Légis'ation expérimeutale-qu'on pratique volontiers dans les pays divisós eu Eiatsdistinefs, l'Australio et les Etats-Unis, par exemple, oü l'on fait un essai partiel dans quelque territoire ava-it de se laucer dans une réforme totale. Pourquoi les libéraux ne prenuent-ils pas cette initiative Elle est de b.dle et pratique Moderation. Leur inertie la-dessus est étrange. Craignent-ils de voir les socialistes renverser la majorilè dans les villages oü règnent les hobéreaux doctrinaires II serait difficile au Gouvernement de la repcusser avec convenance,et même on p ut croire que c'est une des concessions qu'il tient dans san sac malices. Comme s'est lo suffrage législatif que vise la menace de ia grève générale, cette réforme transitoire échappo au reproche de chantage politique qui, a juste titre, irrite ceux a qui 011 veut la On a fait cette menace durant les heures de déception et de fureur qui ont suivi le j faRe bVffialê'ment subir. Les libéraux sont-ils Sedan de juin, et on s'est, ensuite, entêté a la maintenir, avec accompagnement de Vhabituel vocabulaire d'injures exaspérantes sans lequel il semble qu'on ne pu:sse faire de politique démocratique chez nous, et ailleurs. friands de eet ücompte lis disent aimer le S. U. ,- mals n'est-ce point paree qu'ils sont persuadés quon ne peul maintenant l obtenir et que leur adhésion restera toute platoniqué S'ils sont vraiment sincères, qu'ils ie pro- j posent sabsidiairement pour la Commune et La majorité conservatrice n-veut pas de j )a Province. 11 y a chance d'y réussir, car le la causeiie en commission. E;Ie en a déja 1 payS y verrait un apaisement et une pro- trop de Ia causerie a la Chambre. Elle: mease d'aller plus avant et finale ment jus- pressent qu'on veut lui jouer le tour du qu'au bout. boeuf qui, au souil de 1 abattoir, reniflant le gj j'avaisété Hymans, voiia pourquoi je sang, se pièto désespérément et qu on re- j me 8erais décarcassé en floralies de rhéto- tourne pour le faire entrer la queue en avant tandis que le muffle reste a l'air libre. Cette majorité ne serait pas indocile a une réforme partielle, une réforme d'étape, mais elle ne veut pas d'une revision constitution- nelle. En Novembre dernier, j'écrivais ici ces paroles encore plus actuelles qu'alors: Le Parti Socialiste insiste pour que l'opé- ration soit immediate. Le Parti Liberal, Bans grand entrain, l'appuie couci-couci dans cette exigence. Mais puisque la réalisation de eet absolu ne pourrait s'accomplir que par une re vision de notre Constitution et que cette revision implique une dissolution des deux Chambres et de nouvelles élections dans le pays entier pour former le Congrès voulu par la Loi. II est vraiment d'une niaiserie supérieure de supposer que la majorité consentira a abolir d'un tour de bras son récent triomphe pour courir a nouveau le risque d'une telle aventure électorale. Autant demander, sur l'hippodrome, au propriétaire du cheval arrivé premier, de recommencer la course. Que faire pour ressortir de ce guêpier J'en ai parlé déja 1 II n'y a, me semble-t-il, aucuue présomption a donner le vol a mes pensees la-des&us: les moiudres Crapoussins s'y risquent. II serait sage de ne combatlre acluelle- ment que pour des réformes moins radicales. On a déja pariéde ce qu'on nomme «l'uni- formité électorale e'est-a-dire soumettre les élections provinciales et communales au régime plus démocratique, des élections législatives, abolir les quatre infamies qui ont tant fait rugir Anseele. MaiB ce serait bien peu. La marche évo- lutive de notre Droit public comporte une enjambée plus virile. N'y aura-t-il personne pour déposer un i rique. •J& iM Le rapport annuel sur notre Université Catholique de Louvain vient de paraitre. li nous apprend que les inscriptions se sont éltvées pouri'année académique 1911-1912 a 2,735, alors qu'elles n'avaient été 1'année précédente que de 2,630. Oa peut prévoir, ajoute le rapport, une augmentation en core plus forte pour 1'année en cours. Ces inscriptions se répartissent par facul- tés de la fagon suivante Théologie, 90 Droit, 675 Médecine, 599 Philosopkia et lettres, 422 Sciences, 314 Ecoles spécia- les, 431 Agronomie, 204. Des 2.735 étudiants, 2.440 étaient BeL,eB et 295 étrar gers appartenant a 41 pays de l'Ancien et du Nouveau Monde. Ces chilfres attestent éloquemment de quelle confiance et de quel prestige I'Univer- sité Catholique continue a jouir dans le pays. Les succès éclatants qu'elle remporte chaque année ne font qu'augmenter. Nous en trouvons encore la preuve dans la publi cation au Moniteur des résultats du con cours de 1912 pour les bourses de voyage de l'enseignement supérieur. Ceconcours.quimetchaque annéeen presen ce, l'élite des docteurs des quatre universités dupays,con8titae un nouveau triomphe pour l'Université Catholique et un nouvel apla- tissemeat pour l'Université magonnique de Bruxelles Sur dix neuf concurrents places, huit, soit prés de la moitié, sont fils de notre glo- iieuse Alma Mater. Les universités de l'Etat ont a elles deux, huit concurrents classés le jury central, un. Quant a Funiversitó magonnique de Bruxelles, qui coftte annuellement aux con- tribuab'es, plus de trois ceot mille francs et qni serait morte depuis longtemps, si les délégués des Loges au eonseil provincial du Brabant ne l'avaient raise sans vergogne a charge de leurs administrés.combien de lau reate compte-t-elle Deux. et l'un des deux est une docto- ressEa une période de 23 ans (1890 date de la nouvelle loi sur l'enseignement supérieur a 1912) l'Université de Louvain a eu i56 récipiend ires classés; les deux Universités de l'Etat en onteu 218, soit une moyeüne de 109 par Université et l'Univer- sité-avorton, qui, au dire de son ex-rec- teurle F*** Lameare, n'est pas une univer sité sérieuse u'en a, elle que... Si On le voit, les catholiques Beiges ont rai- son d'êtie fiers do leur Alma Mater, qui reste le couronnement du magnifique en semble de leurs oeuvres d'éducation. Ils continueront a la soutenir, en y envoyant leurs enfants et en répondant généreuse- ment a l'appel qui chaque année leur est adressé pour subvenir aux besoins fluan- ciers de l'Université. •J$ t?® s?® ï3® il® Les humbles vierges condamnées par leurs voeux a vivre dans les hoajtaux er dans les prisons, dans eet égout toujours coulant de boue humaine, sentent partois leur coeur dé- faillir par bonheur on leur a ménagé dans un coin une petite chapelle elles y vont pricr, et au bout d'un quart d'heure elles ont refait leur provision de courage et de dou ceur. Voulez-vous savoir le secret de cette vie f Ce secret, le voici c'est Jésus-Chrisr connu, aimé, servi dans l'Eucharistie. Taine. Le parti libéral est l'expression profane de la Maconn Buil. du Gr. Or. de Belgique. Les libéraux sont les fourriers de la revo lution. Junius. En politique l'esprit consiste surtout a bien utiliser la sottise d'autrui. Delarroa. iA iA ïA ïA <A lê sA aW 'iA sA Le Grève Générale et les ouvriers Beiges travaillant en France K Le Comité de la Grève Générale a discu- té un instant la question des ouvriers Bel- ges travaillant en France. On sait qu'ils sont nombreux dans le Hainaut, la Flandre u Occidentale et le Luxembourg. Ces ou- vriers continueront a travailler, mais ver- seront la moitié de leur salaire a la caisse de la grève. La presse quotidienne. C'est done bien entendu Nos braves ou vriers de Wervicq, Confines, Warneton etc, qui travaillent en France ont recu l'auto- risation du Comité de la Grève Générale de pouvoir continuer.leur travail, mais fis devront verser a la caisse du Parti Socialiste, la moitié de leur salaire. Pourquoi ce versement Pour servir la politique du parti socialiste. En effet, la Grève Générale que les délégués, non pas les ouvriers, mais les dirigeants du parti, cjux qui sont arrivés aux bonnes places, ont de- créiée, n'est pas destinée a obtenir une aug mentation de salaire ou la diminution des heures de travail, mais tout simplement a intimider le Gouvernement en vue de lui arracher la revision de la Constitution et la suppression du vote plural. 11 sera intéressant de connaitre la cotisa- tion que les meneurs du parti, les richissimes Vandervelde, Furnemont, Terwagne et con sorts verseront a la caisse de la grève, comme aussi de savoir si les gros négociants socia listes s'engageront h faire eux aussi la grève, k fermer leurs magasins et a refuser de four- nir leurs clients durant toute la période de la grève, si en un mot, ils seront disposés a faire le sacrifice qu'ils demandent des ou vriers. Nous doutons qu'il en sera question. Nous conseillons a cos braves ouvriers du sud de l'arrondissement de ne pas servir le jeu des meneurs afin de ne pas être dupes de leurs discours et de continuer a faire de leur salaire un err.ploi plus utile et plus agréable. s0 s# s# s# 5#. s#; sfll I Mardi n février M. Cocq continue son interpellation sur l'affiliation des officiers a la Franc-Maconne- ric. II parle des origines de la Franc-Macon- nerie. M. de Broqueville, ministre de la guerre Le gouvernement ne peut entrer dans les questions de conscience et d'opinion, je suis la-dessus d'accord avec M. Cocq. Mais vous 1 étendez parfois la liberté de conscience hors de ses limites. II y a des limites spéciales pour les militaires il faut que l'exercice de leur liberté de conscience soit compatible avec leurs obligations militaires. M. Cocq me reproche d'inaugurer une nou- veile jurisprudence. C'est inexact. La circu- laire du général Pontus en 1846 visait par- faitement la franc-maconnerie. >t Le ministre rappelle ensuite les déclara- tions du général Hellebaut et ses propres dé- clarations antérieures. II lit ensuite la circulaire francaise prise par le ministre francais Maréchal Soult, en 1844, dont s'inspira la circulaire beige de i846,et la circulaire du ministre général Zurlinden, vi- sant la franc-ma^onnerie. 1 M. Cocq, pour trouver un terrain meilleur que le terrain actuel, a dü remonter fort haut. II nous a parlé de la Loge d'il y a 125 ans. A cette époque, des chanoines étaient reijus, a la Loge et celle-ci accordait des subsides pour faire célébrer des messes pour le repos de lame de ses membres. Essayez de deman- j der ga a la Loge aujourd'hui I (Rires). i Le ministre lit des extraits de récents rap- ports du Grand Orient citant les dates et j les pages recommandant la politique an. ticléricalc Dans un de ces rapports, il est f dit que la F.'. M.\ doit être l'avant-garde et le soutien du grand parti anticlérical. On ren- contre dans un autre cette phrase Guerre sans trêve ni merci jusqu'au renversement du parti clérical 1 (Rires 4 droite). Un récent rapport forme le voeu de voir réalisé bieatot le voeu de Voltaire Ecra- sons l'infame (Nouveaux lires). M. Cocq. J'ai dit que la Maconnerie s'occupait de politique. (Rires et exclama- tions a droite). j M. de Broqueville. Voici une circulaire du 26 novembre dernier. C'est une convoca- tion a assister a une tenue de la Loge. A For- die du jourDiscussion de la situation poli- tique (Hilaiité a droite). On ne comptait j done pas s'occuper de politique. (Nouveaux rires). Et pour finir, on enjoignait de détruire immédiatement la planche (la convoca- 1 tion). (Hilarité). J'estime done que l'officier ne peut s'affilier a la Maconnerie paree qu'elle est une société j secrète, une société politique, paree que le serment maconnique est inconciliable avec le serment militaire. Je ne puis croire que M. Cocq ait parlé sé- rieu8ement quand il a soutenu que la F.*, j M.\ n'était pas une société secrète. Le mi- nistre lit des declarations trés précises des FF.1. Goblet d'Alviella, Janson, etc...,affir- mant que le secret est le devoir des Magons. II lit aussi un rapport du F.-. Furnémont a la demière tenue magonnique, disant que les FF.-, étaient au courant de la révolution portugaiseen disant que iorsque le gouverne ment et la tyrannie seront abattus en Belgi que,les magons auront l'orgueild'avoir prépa ré cette révolution (Exclamations a droite). La place des officiers n'est pas dans eet an- tre oü l'on travaille a l'ombre. La lumière qui convient a notre armée est la lumière du soleil. (Salve d'applaudissements a droite).Ce n'est pas dans les trous oü l'on prépare Ia révolution que doivent se réunir des soldats qui ont juré fidélité a nos institutions. (Nou veaux applaudissements a droite). Si vous préférez le système frangais, je suis disposé, par esprit de concession, a l'appli- quer. Mais nos officiers s'en trouveront peut- être moins bien. (Longue ovation a droite). M. Vandervelde.— Demain.certains FF.-, voteront le projet militaire,d'autres n'en vou- dront pas. Mas j'imagine qu'après le discours du ministre, le nombre des FF.-; favorables au projet diminuera. (Appl. a l'extrême- gauche). M. De Broqueville. M. Vandervelde tente de faire croire qu'il y aura moins de par tisans du projet militaire après mon discours. Jecrois que mes adveasaires politiques ne placent point les intéréts du Temple au-des. sus des intéréts de la Patrie. (Appl. a droite). M. Woeste. J'étais inscrit, mais je con- sidère le débat comme clos. M. Hoyois fait une déclaration identique. 1 Le débit est déclaré eins pt la pgt ïevee. Mercredi 12 Jévrier. La Chambre vote sans observations le budjet des non-valeurs et des rembouise- meuts, et celui des recettes ot dépenses pour ordre. M. Carton de Wiart fait l'exposé général de la proposition de loi relative au crédit des petits commergants et aux intéréts mo- ratoires. Partout, les fournisseurs sont inexac- tement et trés tardivement payés. Et c'est en vain que Ion se demacde pourquelle raison. On faie a date fixe son propriétaire, on ne perd pas de vue ses échéances on règle exactement son banquier ou soa agent de change on paie comptant a l'hötel, au re8taurent, au café, au théafcre ou paie généralement avec quelque exactitude les gages de ses domestiques s'il est des dettes que la loi ne veut pas reconnaitre, comme les dettes de jeu, par exemple ou des paris de course, il faut les régler a tout prix ne sont-ce pas des dettes d'honneur Mais si l'obligation est incontestable, si sa source est pure, s'il s'agit du prix de ce qui nous a meublé, nourri, vêtu, alors c'est autre chose. I.e boulanger, le boucher, le tailleur, la modiste, les marchands de tous genres peuvent attendre. lis attendront six mois, uu an, deux ans, parfois plus de quoi se plaindraient-ils 1 Cela n'est-il pas dans les habitudes Oa a dit Pourquoi les fournisseurs ne réclament-ils pas Pourquoi C'est pour ne pas s'aliéner la clientèle et surtout pour ne pas paraitre avoir besoin d'argent. Ce n'eBt que lorsqu'il est acculé que le commergant se hasarde a réclamer. Vivre d'espoir pour un petit commergant, c'est souvent mourir de faim En effet, ces retards l'obligent a renouveler ses traites avec des frais trés onéreux. D'oü des souf» frances, des angoisses, des hontes, parfo:i même des crimes. (Tres bien sur divers bancs En prévision de ces retards, le petit com mergant majore ces prix. D'autre part, l'acheteur se laisse plus facilement tenter, puisqu'on ne lui réclame pas un payement immédiat. 11 ne calcule plus exactement ses dépenses d'après ses ressources et ajourne ses remords jusqu'au quart d'heure de Ra belais. Le projet dispose, qu'en ce qui concerne des domestiques et ouvriers logés et nourris chez des patrons, les intéréts courront de plein droit a partir du huitième jour qui suit celui de l'éligibilité de la dette. JOURNAL D'YPRES ©rgane Catholique de 1'Arrondissement HUITIÈME L1STE Lists précédente 1?® J-* S# tfiiirnp nmir !p foiro onfrai» 1q nnaim w

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 1