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Samedi 15 Février 1918
ie N° 10 centimes
48e Année N° 4773
Ftrennes Pontificates
I/avis de M-. Fdniond Picard
ancien sénaieur socialiste,
sur les menaces socialistes.
Un triple ban pour Louvain
Pensées Diverges
A Ia Chambre
3?
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M. l'abbé Soete, directeur, Ypres 10.00
Gilde de N. D. de Thuyne, Ypres 31.50
Saint Père bénissez notre familie 1.00
Le debat parlementaire et
la proposition de commission
M.Edmond Picard a publié un intéressant
et pittoresque article sur les questions
politiques discuie'es la semaine demière
a la Chambre. Le lecteur nous saura gré,
croyons-nou8, d'en publier l'extrait ci-dcs-
sous
De plus en plus clairement on
voit que ce qui a tout g&té, c'est la menace
de la grève générale, de la grèvo «joyause»,
commedisent Troclet et Lekeu de la grève
siristre comma dissntd'un coeur moins
léger, Destrée et Vandervelde.
projet de Loi consacrant le S. U. a la Pro
vince et a la Commune, lequel peut-être
realise saus l'impedimentum considérable
de la Revision
Ce ssrait uu moyon excellent pour tater
le résultat qu'aurait la R'forme quand ou
la généralisera. On verr&it quels change-
raents apparaitraient lorsqu'il n'y aura plus
do vote p'ural, notarnment si la proportion
des effectifs de chacun de nos tro:s partis
serait modifiée suffisamment pour changer
la majorité gouvernementale, ce donl 011
peut douter.
Ce serait aussi use application ingér.ieuse
de la Légis'ation expérimeutale-qu'on
pratique volontiers dans les pays divisós eu
Eiatsdistinefs, l'Australio et les Etats-Unis,
par exemple, oü l'on fait un essai partiel
dans quelque territoire ava-it de se laucer
dans une réforme totale.
Pourquoi les libéraux ne prenuent-ils pas
cette initiative Elle est de b.dle et pratique
Moderation. Leur inertie la-dessus est
étrange. Craignent-ils de voir les socialistes
renverser la majorilè dans les villages oü
règnent les hobéreaux doctrinaires
II serait difficile au Gouvernement de la
repcusser avec convenance,et même on p ut
croire que c'est une des concessions qu'il
tient dans san sac malices. Comme s'est lo
suffrage législatif que vise la menace de ia
grève générale, cette réforme transitoire
échappo au reproche de chantage politique
qui, a juste titre, irrite ceux a qui 011 veut la
On a fait cette menace durant les heures
de déception et de fureur qui ont suivi le j faRe bVffialê'ment subir.
Les libéraux sont-ils
Sedan de juin, et on s'est, ensuite, entêté
a la maintenir, avec accompagnement de
Vhabituel vocabulaire d'injures exaspérantes
sans lequel il semble qu'on ne pu:sse faire
de politique démocratique chez nous, et
ailleurs.
friands de eet
ücompte lis disent aimer le S. U. ,- mals
n'est-ce point paree qu'ils sont persuadés
quon ne peul maintenant l obtenir et que
leur adhésion restera toute platoniqué
S'ils sont vraiment sincères, qu'ils ie pro-
j posent sabsidiairement pour la Commune et
La majorité conservatrice n-veut pas de j )a Province. 11 y a chance d'y réussir, car le
la causeiie en commission. E;Ie en a déja 1 payS y verrait un apaisement et une pro-
trop de Ia causerie a la Chambre. Elle: mease d'aller plus avant et finale ment jus-
pressent qu'on veut lui jouer le tour du qu'au bout.
boeuf qui, au souil de 1 abattoir, reniflant le gj j'avaisété Hymans, voiia pourquoi je
sang, se pièto désespérément et qu on re- j me 8erais décarcassé en floralies de rhéto-
tourne pour le faire entrer la queue en avant
tandis que le muffle reste a l'air libre.
Cette majorité ne serait pas indocile a une
réforme partielle, une réforme d'étape, mais
elle ne veut pas d'une revision constitution-
nelle.
En Novembre dernier, j'écrivais ici ces
paroles encore plus actuelles qu'alors:
Le Parti Socialiste insiste pour que l'opé-
ration soit immediate. Le Parti Liberal,
Bans grand entrain, l'appuie couci-couci
dans cette exigence.
Mais puisque la réalisation de eet absolu
ne pourrait s'accomplir que par une re
vision de notre Constitution et que cette
revision implique une dissolution des deux
Chambres et de nouvelles élections dans
le pays entier pour former le Congrès
voulu par la Loi. II est vraiment d'une
niaiserie supérieure de supposer que la
majorité consentira a abolir d'un tour de
bras son récent triomphe pour courir a
nouveau le risque d'une telle aventure
électorale.
Autant demander, sur l'hippodrome, au
propriétaire du cheval arrivé premier, de
recommencer la course.
Que faire pour ressortir de ce guêpier
J'en ai parlé déja 1 II n'y a, me semble-t-il,
aucuue présomption a donner le vol a mes
pensees la-des&us: les moiudres Crapoussins
s'y risquent.
II serait sage de ne combatlre acluelle-
ment que pour des réformes moins radicales.
On a déja pariéde ce qu'on nomme «l'uni-
formité électorale e'est-a-dire soumettre
les élections provinciales et communales au
régime plus démocratique, des élections
législatives, abolir les quatre infamies
qui ont tant fait rugir Anseele.
MaiB ce serait bien peu. La marche évo-
lutive de notre Droit public comporte une
enjambée plus virile.
N'y aura-t-il personne pour déposer un
i rique.
•J& iM
Le rapport annuel sur notre Université
Catholique de Louvain vient de paraitre. li
nous apprend que les inscriptions se sont
éltvées pouri'année académique 1911-1912
a 2,735, alors qu'elles n'avaient été 1'année
précédente que de 2,630. Oa peut prévoir,
ajoute le rapport, une augmentation en
core plus forte pour 1'année en cours.
Ces inscriptions se répartissent par facul-
tés de la fagon suivante Théologie, 90
Droit, 675 Médecine, 599 Philosopkia et
lettres, 422 Sciences, 314 Ecoles spécia-
les, 431 Agronomie, 204.
Des 2.735 étudiants, 2.440 étaient BeL,eB
et 295 étrar gers appartenant a 41 pays de
l'Ancien et du Nouveau Monde.
Ces chilfres attestent éloquemment de
quelle confiance et de quel prestige I'Univer-
sité Catholique continue a jouir dans le
pays.
Les succès éclatants qu'elle remporte
chaque année ne font qu'augmenter. Nous
en trouvons encore la preuve dans la publi
cation au Moniteur des résultats du con
cours de 1912 pour les bourses de voyage de
l'enseignement supérieur.
Ceconcours.quimetchaque annéeen presen
ce, l'élite des docteurs des quatre universités
dupays,con8titae un nouveau triomphe pour
l'Université Catholique et un nouvel apla-
tissemeat pour l'Université magonnique de
Bruxelles
Sur dix neuf concurrents places, huit,
soit prés de la moitié, sont fils de notre glo-
iieuse Alma Mater.
Les universités de l'Etat ont a elles deux,
huit concurrents classés le jury central,
un. Quant a Funiversitó magonnique de
Bruxelles, qui coftte annuellement aux con-
tribuab'es, plus de trois ceot mille francs et
qni serait morte depuis longtemps, si les
délégués des Loges au eonseil provincial du
Brabant ne l'avaient raise sans vergogne a
charge de leurs administrés.combien de lau
reate compte-t-elle
Deux. et l'un des deux est une docto-
ressEa une période de 23 ans (1890
date de la nouvelle loi sur l'enseignement
supérieur a 1912) l'Université de Louvain
a eu i56 récipiend ires classés; les deux
Universités de l'Etat en onteu 218, soit une
moyeüne de 109 par Université et l'Univer-
sité-avorton, qui, au dire de son ex-rec-
teurle F*** Lameare, n'est pas une univer
sité sérieuse u'en a, elle que... Si
On le voit, les catholiques Beiges ont rai-
son d'êtie fiers do leur Alma Mater, qui
reste le couronnement du magnifique en
semble de leurs oeuvres d'éducation. Ils
continueront a la soutenir, en y envoyant
leurs enfants et en répondant généreuse-
ment a l'appel qui chaque année leur est
adressé pour subvenir aux besoins fluan-
ciers de l'Université.
•J$ t?® s?® ï3® il®
Les humbles vierges condamnées par leurs
voeux a vivre dans les hoajtaux er dans les
prisons, dans eet égout toujours coulant de
boue humaine, sentent partois leur coeur dé-
faillir par bonheur on leur a ménagé dans
un coin une petite chapelle elles y vont
pricr, et au bout d'un quart d'heure elles ont
refait leur provision de courage et de dou
ceur. Voulez-vous savoir le secret de cette
vie f Ce secret, le voici c'est Jésus-Chrisr
connu, aimé, servi dans l'Eucharistie.
Taine.
Le parti libéral est l'expression profane de
la Maconn
Buil. du Gr. Or. de Belgique.
Les libéraux sont les fourriers de la revo
lution.
Junius.
En politique l'esprit consiste surtout a bien
utiliser la sottise d'autrui.
Delarroa.
iA iA ïA ïA <A lê sA aW 'iA sA
Le Grève Générale
et les ouvriers Beiges
travaillant en France
K Le Comité de la Grève Générale a discu-
té un instant la question des ouvriers Bel-
ges travaillant en France. On sait qu'ils
sont nombreux dans le Hainaut, la Flandre
u Occidentale et le Luxembourg. Ces ou-
vriers continueront a travailler, mais ver-
seront la moitié de leur salaire a la caisse
de la grève.
La presse quotidienne.
C'est done bien entendu Nos braves ou
vriers de Wervicq, Confines, Warneton
etc, qui travaillent en France ont recu l'auto-
risation du Comité de la Grève Générale de
pouvoir continuer.leur travail, mais fis
devront verser a la caisse du Parti Socialiste,
la moitié de leur salaire.
Pourquoi ce versement Pour servir la
politique du parti socialiste. En effet, la
Grève Générale que les délégués, non pas les
ouvriers, mais les dirigeants du parti, cjux
qui sont arrivés aux bonnes places, ont de-
créiée, n'est pas destinée a obtenir une aug
mentation de salaire ou la diminution des
heures de travail, mais tout simplement a
intimider le Gouvernement en vue de lui
arracher la revision de la Constitution et la
suppression du vote plural.
11 sera intéressant de connaitre la cotisa-
tion que les meneurs du parti, les richissimes
Vandervelde, Furnemont, Terwagne et con
sorts verseront a la caisse de la grève, comme
aussi de savoir si les gros négociants socia
listes s'engageront h faire eux aussi la grève,
k fermer leurs magasins et a refuser de four-
nir leurs clients durant toute la période de la
grève, si en un mot, ils seront disposés a
faire le sacrifice qu'ils demandent des ou
vriers.
Nous doutons qu'il en sera question.
Nous conseillons a cos braves ouvriers du
sud de l'arrondissement de ne pas servir le
jeu des meneurs afin de ne pas être dupes de
leurs discours et de continuer a faire de leur
salaire un err.ploi plus utile et plus agréable.
s0 s# s# s# 5#. s#; sfll
I
Mardi n février
M. Cocq continue son interpellation sur
l'affiliation des officiers a la Franc-Maconne-
ric. II parle des origines de la Franc-Macon-
nerie.
M. de Broqueville, ministre de la guerre
Le gouvernement ne peut entrer dans les
questions de conscience et d'opinion, je suis
la-dessus d'accord avec M. Cocq. Mais vous 1
étendez parfois la liberté de conscience hors
de ses limites. II y a des limites spéciales
pour les militaires il faut que l'exercice de
leur liberté de conscience soit compatible
avec leurs obligations militaires.
M. Cocq me reproche d'inaugurer une nou-
veile jurisprudence. C'est inexact. La circu-
laire du général Pontus en 1846 visait par-
faitement la franc-maconnerie. >t
Le ministre rappelle ensuite les déclara-
tions du général Hellebaut et ses propres dé-
clarations antérieures.
II lit ensuite la circulaire francaise prise par
le ministre francais Maréchal Soult, en 1844,
dont s'inspira la circulaire beige de i846,et la
circulaire du ministre général Zurlinden, vi-
sant la franc-ma^onnerie. 1
M. Cocq, pour trouver un terrain meilleur
que le terrain actuel, a dü remonter fort haut.
II nous a parlé de la Loge d'il y a 125 ans. A
cette époque, des chanoines étaient reijus, a
la Loge et celle-ci accordait des subsides
pour faire célébrer des messes pour le repos
de lame de ses membres. Essayez de deman- j
der ga a la Loge aujourd'hui I (Rires). i
Le ministre lit des extraits de récents rap-
ports du Grand Orient citant les dates et j
les pages recommandant la politique an.
ticléricalc Dans un de ces rapports, il est f
dit que la F.'. M.\ doit être l'avant-garde et
le soutien du grand parti anticlérical. On ren-
contre dans un autre cette phrase Guerre
sans trêve ni merci jusqu'au renversement du
parti clérical 1 (Rires 4 droite).
Un récent rapport forme le voeu de voir
réalisé bieatot le voeu de Voltaire Ecra-
sons l'infame (Nouveaux lires).
M. Cocq. J'ai dit que la Maconnerie
s'occupait de politique. (Rires et exclama-
tions a droite). j
M. de Broqueville. Voici une circulaire
du 26 novembre dernier. C'est une convoca-
tion a assister a une tenue de la Loge. A For-
die du jourDiscussion de la situation poli-
tique (Hilaiité a droite). On ne comptait j
done pas s'occuper de politique. (Nouveaux
rires). Et pour finir, on enjoignait de détruire
immédiatement la planche (la convoca- 1
tion). (Hilarité).
J'estime done que l'officier ne peut s'affilier
a la Maconnerie paree qu'elle est une société j
secrète, une société politique, paree que le
serment maconnique est inconciliable avec le
serment militaire.
Je ne puis croire que M. Cocq ait parlé sé-
rieu8ement quand il a soutenu que la F.*, j
M.\ n'était pas une société secrète. Le mi-
nistre lit des declarations trés précises des
FF.1. Goblet d'Alviella, Janson, etc...,affir-
mant que le secret est le devoir des Magons.
II lit aussi un rapport du F.-. Furnémont
a la demière tenue magonnique, disant que
les FF.-, étaient au courant de la révolution
portugaiseen disant que iorsque le gouverne
ment et la tyrannie seront abattus en Belgi
que,les magons auront l'orgueild'avoir prépa
ré cette révolution (Exclamations a droite).
La place des officiers n'est pas dans eet an-
tre oü l'on travaille a l'ombre. La lumière
qui convient a notre armée est la lumière du
soleil. (Salve d'applaudissements a droite).Ce
n'est pas dans les trous oü l'on prépare Ia
révolution que doivent se réunir des soldats
qui ont juré fidélité a nos institutions. (Nou
veaux applaudissements a droite).
Si vous préférez le système frangais, je suis
disposé, par esprit de concession, a l'appli-
quer. Mais nos officiers s'en trouveront peut-
être moins bien. (Longue ovation a droite).
M. Vandervelde.— Demain.certains FF.-,
voteront le projet militaire,d'autres n'en vou-
dront pas. Mas j'imagine qu'après le discours
du ministre, le nombre des FF.-; favorables
au projet diminuera. (Appl. a l'extrême-
gauche).
M. De Broqueville. M. Vandervelde
tente de faire croire qu'il y aura moins de par
tisans du projet militaire après mon discours.
Jecrois que mes adveasaires politiques ne
placent point les intéréts du Temple au-des.
sus des intéréts de la Patrie. (Appl. a droite).
M. Woeste. J'étais inscrit, mais je con-
sidère le débat comme clos.
M. Hoyois fait une déclaration identique.
1 Le débit est déclaré eins pt la pgt
ïevee.
Mercredi 12 Jévrier.
La Chambre vote sans observations le
budjet des non-valeurs et des rembouise-
meuts, et celui des recettes ot dépenses pour
ordre.
M. Carton de Wiart fait l'exposé général
de la proposition de loi relative au crédit
des petits commergants et aux intéréts mo-
ratoires.
Partout, les fournisseurs sont inexac-
tement et trés tardivement payés. Et c'est en
vain que Ion se demacde pourquelle raison.
On faie a date fixe son propriétaire, on ne
perd pas de vue ses échéances on règle
exactement son banquier ou soa agent de
change on paie comptant a l'hötel, au
re8taurent, au café, au théafcre ou paie
généralement avec quelque exactitude les
gages de ses domestiques s'il est des dettes
que la loi ne veut pas reconnaitre, comme
les dettes de jeu, par exemple ou des paris
de course, il faut les régler a tout prix ne
sont-ce pas des dettes d'honneur
Mais si l'obligation est incontestable, si
sa source est pure, s'il s'agit du prix de ce
qui nous a meublé, nourri, vêtu, alors c'est
autre chose. I.e boulanger, le boucher, le
tailleur, la modiste, les marchands de tous
genres peuvent attendre. lis attendront six
mois, uu an, deux ans, parfois plus de
quoi se plaindraient-ils 1 Cela n'est-il pas
dans les habitudes
Oa a dit Pourquoi les fournisseurs ne
réclament-ils pas Pourquoi C'est pour ne
pas s'aliéner la clientèle et surtout pour ne
pas paraitre avoir besoin d'argent. Ce n'eBt
que lorsqu'il est acculé que le commergant
se hasarde a réclamer.
Vivre d'espoir pour un petit commergant,
c'est souvent mourir de faim En effet, ces
retards l'obligent a renouveler ses traites
avec des frais trés onéreux. D'oü des souf»
frances, des angoisses, des hontes, parfo:i
même des crimes. (Tres bien sur divers
bancs
En prévision de ces retards, le petit com
mergant majore ces prix. D'autre part,
l'acheteur se laisse plus facilement tenter,
puisqu'on ne lui réclame pas un payement
immédiat. 11 ne calcule plus exactement ses
dépenses d'après ses ressources et ajourne
ses remords jusqu'au quart d'heure de Ra
belais.
Le projet dispose, qu'en ce qui concerne
des domestiques et ouvriers logés et nourris
chez des patrons, les intéréts courront de
plein droit a partir du huitième jour qui
suit celui de l'éligibilité de la dette.
JOURNAL D'YPRES
©rgane Catholique
de 1'Arrondissement
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