Les Prairies. au Journal d'Ypres Samedi, 29 Mars 1913 25 La production herbaeée est influencée par la nature du sol, sa richesse, sa préparation ain'si que par la nature des graines et leur ensemence- ment. Au point de vue du sol, on ne devrait créer des prairies que dans les terres saines, de bonne com position et trés riches en éléments nutritifs. Comme l'application des engrais minéraux se fait surtout bien lors de l'établissement de la prai rie, il faudra avoir soin d'enfouir, avant l'ense- mencement, un bon stock d'éléments fertilisants. C est ainsi qu'une fumure au fumier de ferme a une dose de 50 a 60.000 kg. l'hectare sera com- plétée par l'addition de 1000 a 1500 kg. de phos phates-Thomas et 600 a 800 kg. kaïnite. Lors du dernier coup de herse on mettra en outre du superphosphate et une centaine de kilogramm s de nitrate du Chili,afin que la jeune plantetrouve immédiatement k sa disposition l'acide phospho- rique et l'azote nécessaire. Quant k la préparation du sol, elle demande tous les soins du cultivateur. Un travail du sol mal exécuté est dans ce cas une faute irréparable. II faut done avoir soin d'effectuer les labours, le nettoyage et l'ameublissement du terrain d'une fagon irréprochable. La destruction des mauvaises herbes est ici tout aussi nécessaire que dans les champs, si l'on ne veut pas voir le jeune gazon étouffé par les plantes nuisibles, telles que les chiendents, les renonculps, les pissenlits, etc. Enfin, il impoite de ne placer les graines, d'or- dinaire si fines et si légères que dans un sol bien ameubli, émietté, tassé et bien uni. Nous insistons sur l'emploi de bonnes semen- ces; l'utilisation de fenasses, iamassis de fenils ou fleur de foin est une pratique complètement irrationnelle. On ne doit pas oublier qu'on ne sème une prairie qu'une fois et que l'emploi de graines aussi mauvaises qu - celles apportées par les fenasses compiomet beaucoup le but a atte.n- dre. L'achat de méianges prépaiés n'est pas k con- seiller, il vaut mieux acht ter les diverses m men ces séparées et exécuter soi-même le mélange. Dans tous les cas, un co tró:e séiieux du pou voir gerinmatif et de la pureié est une précau tion dont on ne p. ut se dispenser smis aucun prétexte. Parmi les légumineuses qui entrent dans la composition des mélanges pour prairies, m us citons lo trèfle rouge (1 a 2 kg. par heet .re), le trèfle blanc (2 a 4 kg.) le trèfle hybride, qui con- vient mieux pour les verg rs, ou la lupuline (environ 2 kg.) Mais de par leur predominance ce sont toujours les gran ii ées qui piésentent le plus grai d intérêt et qui cependant sont moins counues que les légumineuses. Sous le nom générique d'herbe, on entend une grande diversité de graminées, de bonnes et de mauvaises. Le cultivateur ne peut et ne doit pas les connaitre tóutes, mais il convient cependant qu'il puisse reconnaitre celles qui doivent surtout favoriser la quantité et la qualité de son foin. Bien mieux que de longues descriptions, la représentation des variétés les lui fera con naitre. A cette époque de l'année, ou les herbes se développent dans toutes les prairies, le cultiva teur pourra vérifier dans ses prés si les bonnes variétés que nous teprésentons ici, s'-y trouvent. i. pDaetyle. Le daetyle est une graminée a végétation hative repoussant promptement après le patu- rage et le fauchage. Sa tige haute et forte soutient l'herbe cont-re la verse. Dans les prés 5 faucner'it convient le ne pas l'introduire en proportion trop forte, car sa tige, qui durcit vite, dimfnue la qualité du produit (7 kg. de graines par hectare suffisent).C'est une plante qui s'accornmode dans les situations les plus diverses etqui se développe d'une fagon extraordinaire après l'application du purin ou de 100 a 150 kg. de nitrate k l'hectare. 2. Le vulpin des prés. Le Vulpin des Prés se développe particuliè- rement dans des endroits frais et ombragés et convient spécialement pour les vergers. U fournit une herbe d'une réelle valeur nutritive et c'est la uue qualité que le fait apprécier autant que sa précocité et sa prompte repousse. On le sème k laTson de 5 kg. en moy, nne par hectaie. 11 ne faut pas le con fond re avec le vulpin des chimps, plante épuisante et difficile k détruire, que l'on doit con- sidérer comme une mauvaise hei be. 3. La Fiéole des prés. L'extérieur de la Fiéole des prés essemble aü vulpin, mais l'épi'est plus pointu. Cefte gra minée peut entrer dans tous les mélanges raison de 0 a 7 kg par heet. Eiie dorme uu foin de bonne qualité. Quoique un peu tardive, elle repousse bien après avoir été paturée ou fauchée tót. Dans les sols légers, son développement plus lent peut être favorisé par une application de 100 a 200 kg. de nitrate a l'hectare. 4. )La fétuque des-prés. La Fétuque des prés est une trés bonne graminée, dont le foin est trés estimé. Réussis- sant en sols secs, elle se développe surtout bien dans les terres fraiches et elle jouit d'une piéco- cité remarquable qui la fait apprécier pour les prairies a faucher. .Une application de nitrate, tres tót au pnntemps, favorise singulièrement le premier développement. On sème généralement cette graminée a raison de i a 8"kg. a l'hectare. II existe plusieuïs vaiiétésde fétuquis, mais la fétuque des prés est incontestablement celle qui présente la plus grande valeur. 5. Le Paturin des prés. Le Paturin des prés, tout en venantbienen sol frais, redoute l'excès d'humidilé et se déve loppe encore suffisamment bien en sols secs. C'est une plante trés-productive et hative, bien adap- tée pour constituer le bas gazon et que l'on trou- ve dans les bonnes prairies. Le bétail en est friand. On le sème a raison de 5 a 7 kg. par hectare, on va parfois jusqu'a 10 kg. quand il s'agit de prairies destinées au' paturage. On reconnait cette variété a ses épis bleuatres, ayant parfois une teinte brune. 6. Le patur in eommun. Le paturin eommun, ressemble beaucoup au paturin des prés. II s'en distingue par la cou leur moins foncée de ses feuiiles et par ses épis verts au litu de bleuatres. il est moins hatif que le paturin des prés,mais il est mieux en place dans les prairies a faucfler Son développement abon- dant est une raison pour laquelle il ne faut pas 1 introduire en proportion exagérée dans les mélanges. Une quantité de 5 kg. par 'hectare est suffisante. Cette graminée est a recommander spécialement pour les praiiif s irriguées et pour les vergers.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 5