I Téléphone Téléphone 52 GHROM QUE ÏPROISE Samedi 29 Mars 1913 le N° 10 centimes 48e Année N° 4779 Etrennes pontificaïes m La Ressurection du Christ La Grève des ileneurs Pronostics libéraux Leurs succès a l'étranger vvv^ Pensées di verses Conférence pourouvriers des syndicats chrétiens reconnus On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et Le Journal d'Ypres paratt une fois par semaine. Le prix de 1'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a 1 adresse ci-dessus. A tous les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centime# la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les fiuméros supplémentaires coüteut 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adresser YAgSHSe Havas, Brurelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. 100.00 -VVV Les catholiques se pre'occupent justement de la défense de la foi et s'efforcent de faire face sur tous les terrains a toutes les atta ques de l'incrédulité. L'Apologétique est devenue une branche florissante de notre activité intellectuelle, même dans les mi lieux populaires, jusque dans les cercles d'études des Patronages. C'est trés bien et l'on ne peut qu'applaudir a cette belle vail- lance, a cette studieuse ardeur. Belle apparence que les Apötres, transis de peur, dont le plus brave tremble a la voix d'une servante, aient tenté ce coup de force contre la tombe gardée Spirituelle invention d'imaginer que les gardes uni- quement postés la afin de déjouer l'atten- tat qui, dans la pensée des Juifs, aurait pu se produire le troisième jour, a l'heure annoncée pour la resurrection, se soient tous a la fois livrés au sommeil a l'instant psychologique Et comment done le Sanhedrin, au lieu de payer les soldats, ne les a-t-ii pas poursuivis du chef de trahison de leur consigne Et comment done les Apötres, malgré le bris des sceaux apposes, malgré la violation sacrilège de la tombe, malgré le rapt du cadavre, n'ont-ils pas même été inquiétés Si les Apötres n'ont pu enlever le corps, ne seraient-ce pas les Juifs? Manifestement non, car, restés mattres de la dépouille de J ésus, pour confondre 1'imposture des Apötres, clamant la Résurrection, pour étouffer a uscité aux heures eLdans les conjonctures les plus variées, ont acquis de la réalité de ce suprème prodige une si puissante, si robuste, si invinciblejonviction qu'elle ne se démen- tira pas un instant et que pour elle ils se feront tous égorger que Nous souhaitons qu'on n'y oublie jamais j jamais leur parole mensongère, ils n'avaient ie la Providence a merveilleusement sim- qua produire la piece a conviction et c'éiait fait a jamais du Christ et de ses disciples, convaincus de fourberie ou de folie Non, vraiment, cette bourde juive est trop grossière. plifié la démonstration catholique en la ra- massant tout entière dans un fait, le plus solidement établi de toute 1'histoire, dans un fait d'une éblouissante évidence la Ré- 1 surrection de Jésus. Elle nimbe son front de l'auréole de la Divinité avec une si rayonnante splendeur qu'il n'est pas une objection de l'impiété, pas une seule, de n'importe quelle nature, j gge: ne vienne se briser net contre la pierre j W'i sépulcre du Christ Ressuscité. f Cela suffit a tout. Saint Paul, pour con- vertir la Gentilité n'a pas connu d'autre Apologétique les Apötres, pour conquérir j avec lui le monde tout entier, n'ont pas fourni d'autres preuves, n'ont pas usé d'une j autre arme ils ont apparu comme les té- moins attitrés de ce miracle et leur té- moignage a été irrésistible. Bien loin de s'affaiblir avec les années, l'argument de la Résurrection, pivot de la démonstration catholique, n'a fait que gran- dir et gagner en force par la durée même. C'est qu'en effet le Christianisme prouve le Christil aurait péri dans son oeuf si son fondateur ne füt pas ressuscité, il fut resté enseveli avec lui dans sa tombe, et done, a mesure qu'il se déploie dans le temps et dans l'espace, il atteste davantage la réalité du fait prodigieux d'oü. il est sorti. L'argu ment progresse toujours en intérêt et en valeur, il est toujours actuel. Christ est ressuscité Ce salut familier de l'Eglise russe est notre cri de triomphe. Avec cela, le dernier des chrétiens a rópon- se a tout et peut fermer la bouche a tous les plus savants incrédules de la terre. Christ est ressuscitéII est done Dieu Divine sa Personne, divine son oeuvre, divi ne sa religion, divin son enseignement, di- vine l'Eucharistie. divine l'Eglise avec sa hiérarchie, divines les promesses du Christ le ciel, et divines ses menaces l'enfer II suffit de dresser eet étendard, d'arbo- rer ee drapeau sur les plis duquel étincel- lent ces deux mots Christus surrexit et toutes les machines de guerre de l'impiété' s'écroulent, toute l'armée de l'incroyance est en pleine déroute. Voila tout ce que dix-neuf'siècles ont trou- vé de plus fort]pour révoquer en doute la Fait gigantesque, qui domine toute 1'histoire, dont la démonstration est le chef d'oeuvre de la Critique, dont la splendide évidence a 3 converti le monde gréco-romain et s'est im- j posée a travers les ages a tous les esprits de bonne foi. 5 Sans la Résurrection, le Christianisme est impossible, il ne pouvait pas même naltre. -( il avortait misérablement, il périssait dans I son germe. S'il a surgi du tombeau du Christ l pour s'élancer par le monde et s'en emparer, eest que le Christ en est sorti le premier, vainqueur de la mort comme il l'avait an noncé. O Jésus dans la prostration du sépulcre tu as remporté une victoire que nul homme jamais ne remporta tu es plus fort que tous j, les vivants, tu es le maitre souverain du tré- j pas et de la vie, Ju es Dieu 1 M'accuserez-vous de jactance ou de for- fanterie Vous auriez tort. Ce langage est la nue expression du vrai. La preuve en est le lamentable échec de toutes les hypothe ses imaginées depuis dix-neuf siecles pour échapper a l'étreinte de cette impérieuse évidence. Ea somme, elles se ramèneut a trois, si l'on négligé comme broutilles les préten- dues divergences des récits évangéliques, dont il est si aisé de justifier le parfait ac cord a travers d'apparentes et si minces antilogies de détails. Pour nier la Résurrection, il reste ooter „„;.imPnniinn entre trois absurdités l'une plus colossale 'a plus grosstere experimentation entre trois aDsuruues, ui c v Piallucinés, victimes d une fantasmagorie que 1 autre, et il ny a pas d autre c oix. maladif, ces hommes qui pen- La première, mise en avant par es ui quarante jours, frayant avec le Res eat l'enlèvement du corps. La seconde hyjpothèsepropose'e dans ces derniers temps, cotamincnl par Huxley, est celle de la mort apparente. Elle est d'une si criante invraisemblance, elle se heurte tellement a toute la documen tation évangélique, qu'elle n'a pu être ima- ginée que trés loin des événements et sans aucun souci des données positives de 1'histoi re. II n'y a jamais eu de mort mieux consta- tés que celle-la, affirmée par les quatre évan- gélistesaitestée par Pilate qui n'octroie a Joseph d'Arimathie le permis d'inhumation que sur le rapport officiel du Centurion con- statant la décès de'montrée sura bondam- ment parle coup de lance qui eQt suffi pour achever le supplicié, par l'embaumement a la mode orientale du corps ligoté dans des baDdelettes avec cent livres de nard et de par fums et gisant quarante-huit heures en cet état dans le sépulcre. Du reste, qu'on se fie a la haine sagace des Juifselle n'aura pas laisse' échapper sa proie on peut s'en rapporter a la Synago gue sur la mort certaine de son terrible en- nemi. La troisième hypothèse enfin, inventée par Celse, rajeunie par Strauss et Renan, peut- être la plus en vogue parmi les ineroyants a bon compte, est celle de l'hallucination des personnes a qui Jésus est apparu. Des trois tentatives exploitées pour se soustraire a la nécessité d'admettre le fait, c'est, en réalité, celle qui touche le fond de l'absurde. L'hallucination est un état morbide, pro- pre a des gens nerveux. impressionnables, a qui ne ressemblent guère les rudes bateliers de Génézareth. Elle est un état exceptionnel, et voici qu'elle s'abat sur tout le monde Pierre et Jean et les disciples d'Emmaüs, et le réfractaire Thomas, et les Onze réunis, et les Cinq Cents personnes, qui virent le Christ en Galilée, tous simultanément frap- pés de ce mal étrange, de cette singulière affection De qui se moque t on ici L'illusion hallucinatoire réclame chez le sujet des dispositions psychologiques qui la favorisent et c'est tout le contraire qui appa- raït. Les Apötres découragés, décus, démo- ralisés, sont tombés dans un scepticisme profond ils traitent de folie la Madelaine, ils rejattent le témoignage des disciples d'Emmaüs il faut qu'ils palpent Jésus et le voient manger pour ne pas croire a un fan- töme Thomas pousse l'incrédulité jusqu'a On ne peut plus l'appeler grève géné- rale ce chömage que les délégués d'une petite partie de l'armée immense des travail- leurs veulent imposer a la classe ouvrière tout entière le Congres de dimanche mon- Remarquons en passant que les dites en- trailles ne sont pas si pénétrées de la grève que le grand meneur veut bien le croire. Exposant au Congrès la mentalité des tra- vailleurs liégeois, le député sociaüste Troclet a déclaré: Un courant existe pour la grève, surtout chez les mineurs il y a quelques divergences au sein de la métallur- gie. Oü êtes-vous, grève spontanée mouvement irrésistible enthousiasme invincible Mais qu'importe On a prêché la grève, il faut aller jusqu'au bout. Tant pis pour les malheureux qui écoperont. Jl y a quel ques exaltés qui veulent partir en guerre coitte que coüte et qu'on s'aliénerait a vou- loir trop retenir devant ceux-lèt le Parti Ouvrier s'incline. Un délégué, dont le Peuple ne nous donne malheureusement pas le aom, s'est écrié dimanche que si les chefs voulaient empêcher le mouvement, ils recevraient des pommes cuites. Nous n'en avons pas peur, nousa bravement répliqué lecitoyen Huysmans. Mais le citoyen Anseele et la majorité des CongresBistes ont peur des projectiles et pour qu'ils n'en recoivent pas, on décide la grève. Résignez-vous done, pauvres prolétaires, préparez-vous a endurer, vous et vos fa milies, les plus atroces privations. Dans vos souffrances vous aurez la consolation de vous dire que par votre geste béroïque, vous mettez la tête des meneurs a l'abri des pommes cuites. -VW- tre clairement que cette coupable entreprise j est désavouée même par plusieurs des chefs j i les plus considerables du parti socialiste. j Déja la grève avait été formellement con- damnée par nos 90.000 syndiqués chrétiens; déja l'immense majorité des travailleurs non 1 embrigadés dans l'armée rouge la maudis- j saient déja dans certains groupes soeia- S listes, a Gand, a Charleroi, a Verviers, des voix s'étaient élevées pour dénoncer la folie criminelle des gréviculteurs. Voici que l'état-major lui-même se diviseles Vander- 1 velde, les Huysmans, les Denis, tous les élé- ments intellectuels du Parti dit Ouvrier condamnent le chömage général qui ne sera désormais que la grève des meneurs. Anseele lui-même a précisé, dimanche, la portée nouvelle du mouvement. Du S.U. on i ne parle plus guère Nous savons, a dé- I b claré le tribun gantois, que la grève ne 1 pourra nous donner le S. U. pendant sa durée et que ce mouvement devra être suivi S dune action énergique et persistante et peut- j être d'autres grèves. II ne s'agit done, au point de 1a réforme electorale que d'une j parade sans but déterminé et telle est bien J la pensée de la majorité des membres du Congrès puisqu'ils se sont refusés a dire ce qui mettrait fin a la grève. Mais le mouvement a. aux yeux du citoyen Anseele, une autre utilitéc'est d'assurer j l'unité du prolétariat et son invincible - discipline. C'est-a-dire que si la grève ne se faisait pas, les violents, les impulsifs se révolteraient contre ceux qui la leur ont promise comme une fête joyeuse et comme 1 le prélude d'une ère de félicité 1' invin- cible discipline du prolétariat en souffri- rait, le prestige de M. Anseele en serait di- minuéil faut tout prix évifer ce dé- sastre 1 Notez que si les moutons socialistes me- nacent de bousculer leurs mauvais bergers, ce n'est point paree qu'ils désirent sincè- rement la grève c'est paree qu'on les a poussés en avant et qu'ils auraient la sen sation d'avoir étéjoués si l'on voulait main- tenant les retenir. Nous n'avons cessé de prêcher la grève, s'est écrié Anseele, de la taire entrer dans la chair du prolétariat depuis le 30 juin Allez done extraire des entrailles du prolétariat ce qu'Edouard bras de fer y a enfoncé Le Courrier de l'Escautsignale cette appréciation de deux libéraux modérés sur les result?ts de la grève. Si la grève n'éclale pas, la mine que la menace a causées laisseront au ceeur des commergants et des industriels une rancune formidable contre les socialistes, et le cartel en aura sa part, sa grosse part. Si elle éclate, elle échouera, et le public en altribuera l'échec au gouvernement vers lequel tous les hommes d'ordre se tournent pour faire respecter l'ordre et les propriétés. II n'y a pas de doute, que, dans les deux cas. surtout si la grève est violente, que c'est pour longtemps le recul non seule- raent de toute la réforme electo rale, mais de l'opposition tout entière. C'est aussi notre avis. -v/S/v- Un collaborateur de la Flandre libérale» rend compte d'une visite qu'il a faite a M. Clemenceau. A signaler cet extrait M. Clemenceau paraissait s'être affaissé légèrement. Mais a peine était-il assis que l'homme de combat se réveillait et qu'il annongait en riant ses projets créer un grand journal quotidien, d'abord, et pro- qhainement. Avant cela, mener la lutte jusqu'au bout, au Sénat, contre la R. P. Et tout a coup, explorant violemment, se li- vrant a une sortie exaspérée contre M. LORAND, notre député de Virton, son ancien ami, qui s'est permis récemment, de venir faire une conférence eD faveur de la réforme proportionnelle. Est-ce que je me mêle de ce qui se passe dans son pays, moi f Ah notre confrère Lorand fera bien de ne pas se présenter de sitót devant Georges Clemenceau, car il verra se réveiller et bon- dir celui qu'on n'appelle plus que le «Tigre», D'autre part, le Temps apprécie ain»i un discours du citoyen Vandervelde a Liiie, le depute Beige Vander velde a pris la parole dans un meeting hostile aux trois ans. II est permis detrouver excessif qu'un éfranger croie pouvoir se mêler chez nous h une discussion aussi stric- tement nationale et de laquelle peut dépen- dre le sort de notre pays. On voit quels succès les grauds hommes de l'opposition obtiennent dans le pays cher a leur coeur. On les y engage vivement a kien vouloir rester chez eux et a s occuper de leurs affaires. II faut plus de bravoure pour accepter une douleur sans issue, que pour affronter un court et subit danger. L amour donne du génie, rarement 4« l'esprit. Chacun son lot les uns ont l'esprit de bien dire,|les autres celui d'applaudir. A Fabri derrière sa vitre, l'égoiste regarde avec line meme indifference le malheur ou la pluie fondre sur les passants. II en est qui redoutent plus une tache sur leur vêtementque sur leur ame. Le trompeur est un miroir terni, oü ne se refiète plus l'image divine. Une inlassable bonté ramène a soi les plus vindicatifs. II est plus facile de donner que dc par- donner. G. Dompierre. M. René Debruyne, le propagandiste gan tois, que nous avions déjè entendu cet hiver a la salie Iweins, est venu conférencier le Lnndi de Paques a l'Hötel de ville pour les ouvriers des syndicats chrétiens reconnu». Les circonstances.a dit l'orateur.influencent généralement les hommes, mais souvent aus si les hommes influencent les circonstances. Quand on examine la situation régnant a Vpres, il y aurait lieu de se plaindre de ses habitants. Cela provient, d'une part, du dé- faut d organisation, de l'autre, de l'indiffé- rence dans laquelle beaucoup persévèrent. En regie générale, l'euvrier n'a d'autre moyen d'existence que son salaire. Pourquoi done ne chercherait-on pas a améliorer un peu son existence matérielle Les patrons, tenant compte de la cherté des vivres et müs par un généreux sentiment d'humanité, ont- ils augmenté les salaires I II appartient a tous d'examiner ces questions, et vraiment un peu plus de justice ne serait pas déplacé. Le conférencier énumère les taux des diffé rents salaires payés aux ouvriers yprois et pose cette question Ces salaires permettent- ils d'élever une familieCette question l'amène a établir un budget d'un ménage d'ouvrier ayant trois enfants qui vivrait sim- JOURNAL TPRES ©rgane Catholique de I'Arrondissement TREIZIÈME L1STE Liste précédente Fr. 1191.66 M. du Pare, Vlamertinghe r*: f p*i 11 r*- '#1

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 1