f r~ i Téléphone 53 Téléphone 52 GMMO&iQUE TPROiSE Samedi 19 Avril 1913 le N° 10 centimes 48e Année N° 4782 La santé du Pape Les Grévistes honoraires Suggestions Grève révolutionnaire Le bluff a l'Etranger Pensées diverges La Q. O a Ypres La participation Yproise a 1' Exposition deGand On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a 1'adresse ci-dessus. et A tous les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o centimes la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémenrwres ooütout 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adresser Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Quelles sont les dispositions d'esprit du Saint-Père Le Pape sait-il qu'il est malade au point desetrouver en danger de mort? Telle est la question que se posent tous ceux qui sont un peu au courant de la vie du Vatican et qui connaissent bien le caractère du Souve- rain Pontife. Voici comment le correspondant romain du Temps répond a cette question, en reproduisant ce que lui a dit un prélat du Vatican t Tous ceux qui connaissent bien le Saint-Père savent parfaitement que la mort ne saurait effrayer une Sme aussi purement chrétienne. Bien des fois, depuis qu'il est sur le tröne de saint Pierre, il a parlé avec une sérénité parfaite de sa mort future et de la joie qu'il aurait a retourner au sein de Dieu. Si done le Souverain Pontife avait conscience de son prochain départ, il s'en entretiendrait le premier,et avec la plus gran de tranquillité. D'autre part, pour qui a pu apprécier le haut sentiment que Pie X a de sa mission pour le bien de l'Eglise et de l'hu- manité, il est certain que si le Pape avait la conviction qu'il ra quitter la terre, il ne per- drait pas ses derniers instants a s'occuper de menus détails et d'affaires courantes, mais, au contraire, il rassemblerait toutes ses forces et toute son influence pour résumer son ceuvrc et l'illuminer d'un suprème rayon de sa belle foi avant de la transmettre a ses suc- cesseurs. Puisqus le Saint-Père n'agit pas ainsi, c'est qu'il ne croit pas a sa fin procbai- ne. Or, ceux qui ont approché et compris Ie caractère de Pie X savent que ce vieiilard mystique est doué d'une intuition extraordi naire et qu'il a toujours eu d'étonnants pres- sentiments de ce qui allait arriver. On peut done conclure que le Saint-Père est convaincu que son oeuvre n'est pas finie et qu'il sur- montera encore l'épreuve actuelle. Au point de vue médical, il est bien cer tain qu'il y a la, de la part du malade, un élé ment de résistance a la maladie. Celui qui croit a sa fin et qui s'y résigne d'avance est déja presque abattu par le mal physique celui qui n'y croit pas et veut durer encore porte en soi-même une force morale considé- rable qui lui permet parfois de terrasser le mal. Voici pourquoi la confiance du Saint- Père inspire la nötre. Le correspondant du Temps ajoute J'ai cru devoir rapporter cette intéressante conversation, Car elle explique bien des choses. L'ascendant rayonnant que Pie X a sur son entourage va jusqu'a maintenir chez les siens eet optimisme persistant qui nous ctonne après tant d'épreuves. D'autre part, si telle est la conviction du Pape, on comprend pourquoi, malgré médecins et prélats, il exige fermement qu'on le laisse s'occuper encore des affaires de l'Eglise. II est difficile en effet de résister a cette volonté tenace et ardente. L'amélioration constatée dans l'état de san té du Pape persiste. Le Giornale d'Italia croit que la maladie du Pape est définitive- ment entree dans la phase de la convalescen ce. Selon des personnes bien renseignées, si l'amélioration continue, on pourra être complètement rassurés sur la santé du Souve- rain Pontife. Le Pape et lei Catholiques Beiges S. E. le cardinal Mercier avait adressé au cardinal Merry del Val, secrétaire d'Etat, un télégramme lui faisant part des voeux et des prières des catholiques beiges pour le réta- blissement du Souverain Pontife. Le cardinal Merry del Val a fait parvenir a 1 archevcque de Malines la réponse datée de Rome, mardi après-midi Saint-Père trés touché filial hommage assurance de prières, saiutes messes et com munions pour lui, remercie vivement Votre Eminence, évêques, clergé et fidèles et les bénit de tout coeur. Conditions de Sa Sainte- té satisfaisantes. Maladie suit régulièrement son cours. v\v Tandis que les grévistes honoraires prépa- raient la désorganisation générale, un député socialiste publiait dans un journal du parti un article dans lequel il décrivait la grève générale sous tous ses aspects. Les locomotives seront au repos dans les gares, disait-il, les facteurs ne porteront plus les correspondances, les ateliers de l'Etat, lts usines des régies communales, tout sera arrêté On n'entendra plus rien ce sera au bout de quelques jours le silence de la mort dans le pays 1 Nous allons ranger, nous, 5oo,ooo hommes en ligne. Voici le cinquième jour de la grève. Les trains circulent comme a l'ordinaire dans les arsenaux de l'Etat, aux tramways vicinaux, dans les usines en régie tout le monde travaille il n'y a pas de defections. La grève n'est générale dans aucune region. La, oü la grève est une habitude, il y a beau- coup de travailleurs au repos mais partout ailleurs une foule d'oavriers continuent a prendre le chemin de l'atelier. Dans tout notre arrondissement d' Ypres, on nesignale pas un seul gréviste. Tous les subterfuges, toutes les impostures ne par- viendront pas a cacber la vérité. La grève annoncée comme générale est une grève partielle. Sans doute Tactivité nationale est énervée mais elle est loin d'etre arrêtée et elle ne s'arrêtera pas. Elle ne s'arrêtera pas parceque le pays, dans l'ensemble, ne veut pas de ces moyens violents. La grève politique organisée dans l'intention d'enrayer les affaires, d'intimider le gouvernement et Ie pays, répugne a l'esprit calme et pondéré de la nation. Elle est essentiellement impopulaire. Et il ne faut pas être prophéte pour savoir qu'elle sombrera dans le ridicule joint a l'odieux. La revanche du bon sens sera complete. II y aura pour les grévistes l'éternelle duperie suivie de la cruelle déception de la baisse des salairea et de l'humiliation qui est la consé- quence des actes irréfléchis et des allures tin- tamaresques. Plus tard, il y aura l'affaiblissement du socialisme et la condamnation électorale de tous ceux qui par un maladroit et inexact calcul auront coopéré au désarroi du com merce et de l'industrie et auront consommé la ruine de quantité de gens qui sont par leur origine et par leur genre de vie, des gens du peuple. r*' Les meneurs qui n'entrent pas dans le mouvement, ceux qui commandent la grève sans la faire, disent que le chomage est plus grand chaque jour, que leurs excitations sont écoutées, qu'Anvers, Gand, Bruxelles, et autres centres importants ne compteront bientöt plus que des travailleurs aux bras croisés. Ce n'est pas vrai. La vérité est qu'il y a une sorte d'ébahis- sement et de stupeur chez bon nombre d'ou- vriers. Ils sont ébranlés et se demandent quel sera l'aboutissement d une grève qui ne ren contre pas de sympathie dans l'ensemble du pays. lis ont le pressentiment de l'abandon et de l'impuissance ce sera ensuite, ils le sentent, le Ikhage de la part des meneurs. Ceux d'entre ceux-ci qui ont des magasins, des entreprises industrielies, ne chöment pas au fond, la grève les embête paree qu'elle contrarie leurs bonnes affaires, celles qui en font des bourgeois capitalistes et thésauri- seurs. Répétons ce que nous avons dit déjè. Vienne la bonne saison, les riches de la Sociale il y en a un joli groupe fileront vers les villégiatures lointaines.Les grévistes, eux, reprendront le labeur quotidien, affai- blis, sans ressources, obligés de trimer pour vivre et pour réparer le désastre. Et le citoyen-avocat Destrée, député socia liste de Charleroi exemple d'abnégation et de désintéressement plaidera gratuitement pour ceux qui auront contrevenu aux lois et qui payeront en mois de prison la sottise d'avoir cru les sauveurs du peuple, c'est-a- dire ceux qui édifient leur bonne situation sur le dos des ouvriers courbés sous la loi du travail. Ce sont gens trop crédules qui sem- blent aimer qu'on les trompe et qui sont tou jours trompés surabondamment. Le nombre de millions,si pas de centaines de millions, que Ia grève générale, longue ou brève, pacifique ou non, fera perdre a notre pays, personne ne peut l'indiquer si approximativement que ce soit. Tout au plus, la grève terminée, pourra-t-on chiffrer ce qu'elle aura coüté a l'industrie. Mais, ce faisant, on n'aura envisagé qu'une partie de la question les causes de pertes sont mul tiples. II y a l'abstention des étrangers. Alarmés par les correspnndances plus ou moins ten- dancieuses des correspondants attitrés ou occasionnels de leurs journaux, ceux dont Ia présence en Belgique n'est pas indispen sable se garderont bien d'y pénétrer. On passera le moins possible par chez nous, on n'y séjournera pas. De plus, quantité de Beiges, non retenus par leurs occupations et ayant le nerf de la guerre, comme aussi celui du déplacement, iront se prélasser dans le midi, dans les villes d'eau de Fran ce, d'Allemagne, Paris, etc., etc. II y a aussi l'exode des ouvriers. Les Franqais qui en tout temps réclament des mesures draconiennes contre les travail leurs étrangers et parfois en décrètent chose bizarre poisqu'ils ont un bcsoin im- j périeux de la main-d'oeuvre étrangère ont envoyé des agents pour embaucher le j plus possible d'ouvriers beiges rendus dis- ponibles par suite de la grève et l'on a si- gnalé l'exode de beaucoup d'entre ceux-ci emportant leur avoir mobilier en vue d'un établissement indéfini. Autant de bras dont notre industrie sera privée jusqu'a ce 'qu'il se trouve des protectionnistes francais pour nous ties rendre par le fait de mesures de j proscription auxquelles les socialistes de la-bas applaudissent plus énergiquementque personne. Les ouvriers du sud de notre arrondisse- I ment d'Ypres ont encore gardé le souvenir 1 de la proposition du député Ceccaldi, forte- j ment appuyée par les socialistes francais. II est évident que nos concurrents vont profiter le plus largement possible de la si- j tuation révolutionnaire que nous fout les sans-patrie du parti ouvrier avoc la coni- j yence d'une fraction notable de l'opposition libérale. Anvers patira largement au profit de Rot terdam, Dunkerque et Hambourg et proba- bloment d'une fa$on durable. Tout cela, les fauteurs de la grève le sa vent, le veulent. Déja le gouvernement et des particuliere ont dü s'approvisionner de charbon a l'étranger. Ce que l'Etat etdes industries font par néccssité les meneurs s'y complaisent par besoiu de nuire a leur pays, par méchauceté. N'ont ils pas annon cé que en vue du chomago qu'ils souhai- tent complet, englobant les régies y com pris les chemins de fer, ils avaient effectué des achats considérables a l'étranger N'ont- ils pas placé leur trésor de grève ou de guerre en Prance sous le prétexte stupide- ment mensonger que le gouvernement pounait sen emparer s'ils le conflaient k des banques du pays Tout ce qui est a perpétrer d'anti-natio- nal, d'anti-patriotique ils Font fait ou le feront dans le but de favoriser la grève révo lutionnaire disent-ils et sans intention spéciale de nuire a leur pays. Mais aussi sacs regret aucun de lui faire le plus de tort possible de faqon générale et mêtne quant a la classe ouvrière en particulier. Ne faut-il pas aviver la misère du peuple pour la lui rendre insupportable C'est 'un des articles de leur programme infernal, person ne ne l'ignore. Par surcroit il ne leur est pas désagréable de faire du bien a leurs bons amis de France, ces amis que les liens ma- Conniques leur rendent si chers, qu'ils leur pardonnent tout y compris le protectionnis- me féroce qui les distingue. En constataut ces choses si triste, (est-il rien qui le soit plus que voir uue nation di- visée contre elle-même 1) on se demande vraiment si on n'est pas en proie a un mau- vais rêve et s'il est possible que des êtres humains prétendent réaliser ce qui leur pa- rait un bien en accumulant tant de ruines, de misères Etl'on en vient k se dire qu'il y a sans doute des gens personnellement in téressés a vouloir ces choses abominables. Un de nos amis, qui se trouve actuelle- ment a Rome, nous sigaale que dès Lundi, une dépêche arrivée dans cette ville annon- cait que le nombre des grévistes Beiges s'élevait 400.000 alors que les bluffeurs du Peuple b eux-mêmeB se contentent de 350.000. Quelle oeuvre mauvaise et antinationale accomplissent done ceux qui veulent que l'étranger prenne la grève socialiste au sérieux. vV- Il faut a toute force maintenir l'ouvrier danB sa situation de misère il faut laisser ou verte la plaie au corps de la société ac tuelle. Bebel, chef socialiste. Si nous triomphons... alors je ne sais pas- Une classe ouvrière qui se sent naitre ne sait pas oü elle va, et je ne saurais dire, dès lors, oü Ton ira. Anseele. (Chambre, 28 mars 1895). La puissance de 1'argent sans la religion est un mal. Mais ce n'est pas un moindre mal que la puissance ouvrière sans religion. Toutes deux conduisent l'abime. Mgr Ketteler. Jesus-Christ est difficultés. la solution de toutes les Tertillien. Laissez venir les petits enfants et ne les empêchez pas de s'asseoir a la Table sainte. II convient que le Pain des anges soit mangé par ccs petits angeB mortels. Pie X. -VW- La réunion de printemps des coopéra- teurs de don Bosco s'est tenue, en notre ville, mercredi dernier. Touché tardivement par la convocation, notre chroniqueur n'a pu assister a la réunion. Sans doute, un reporter up to date ne s'em- barrasse pas pour si peu. Chacun sait qu'il s'en rencontre même, dans la corporation, qui écrivent leurs comptes-rendus d'avaice, au risque parfois, il est vrai, de voir paraitre leur relation avant l'événement... Mais, honni soit qui mal y pense 1 Pour notre part, nous entendons, en l'oc- curence,noua bomer enregistrer un simple écho de la réunion ratée. Cet écho, on l'a deviné. La Grève géné rale n'a pas affecté la coopération salésienne de céans. La charité Yproise ne connait point le chomage. II semble quelle ait tenu a montrer, mercredi, qu'elle s'intéresse a la progéniture de l'ouvrier d'au<ant plus que la mi:.ère la menace ou l'atteint d'avantage. II faut Ia louer hautement de sa clair voyance. Le peuple 39 laisse égarer par de mauvais bergers. La pre3se catholique ne saurait suffice pour le détourner de Terreur et des mauvais conseils. II faut que la cha rité chrétienne supplée a l'insuffisance de la presse. La flamme de la charité éclaire autant qu'elle óchaull'e. La vérité arrive d'ailleure ordinal cement bien mieux a l'esprit en pas santparia voie du cceur. Fut-il jamais p:us nécessaire qu'aujour- d'hui d'éclairèr et de guidë'r des esprits que tout conspire a dévoyer Fut-il j ".mais plus nécessaire aussi da preserver I'.nLnce des classes laborieuses On aura beau s'aitacher a améliorer la condition de l'ouvrier, a Batisfaire les légi- times revetidications ouvrières, a résister avec fermeté k celles qui sont déraisonna- bles, aux menaces, aux désordres, on ne supprimera pas la question sociale. Celle-ci ne'saurait se résoudre que par la restaura- tion de la vie chrétienne dans toutes les classes de la société, par le rétablissement durègne du Christ, Dieu de charité. Une rénovation aussi fondamentale doit porter avant tout sur lajeute génération. C'est a cette entreprise éminement sociale que se dévouent les tils de don Bosco, principale- ment en ce qui concerne la jeunesse ouvrière. Heureux ceux qui comprennent la nécessitó de les seconder de tous leurs moyens beatus qui intelligit super egenum et pau per em. Quant aux autres, espérons que la G. G. contri'.ueraa leur dessiller les yeux et que la crainte qu'elle inspire les portera a réflexion. Pour eux, comme pour tous ceux qui n'as- sistèrent pas la réunion des coopérateurs, il n'est pas trop tard pour bien faire et pour mettro fia au chomage de leur charité. Ils peuvent faire parvenir a destination leur contribution a la paix sodale, par l'entremise de M. l'abbé Lecoutre, directeur de la section Yproise des coopérateurs sale- siens. SB p sB L'exposition rétrospective organisée dans les locaux du Musée des Beaux-Arts ne sera pas un desf:moindres attraits de la World's fairgantoise. Sous le titre de L'Art An cien dans les Flandres les organisateurs se proposent de mettre en valeur le milieu, la vie civile, religieuse et corporative, ainsi que les arts de la sculpture, de la tapisserie, de la miniature et du mobilier dans les Flandres. Les villes soeurs chantées par Ledeganck ne pouvaient manquerd'apporterun concours sérieux a cette haute manifestation de notre ancien art flamand, et la présence de notre conservateur du Musée au sein de la Com mission organisatrice de l'Exposition d'Art ancien devait assurer une participation aussi large que celle qu'il sut me'nager jadis pour les Primitifs brugeois La participation de la ville et de plusieurs collectionneurs yprois ne sera pas seulement JOURNAL D'YPRES ©rgane Catholique de l'Hrrondissement r*I f DE LA j run 1

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 1