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GMMO&iQUE TPROiSE
Samedi 19 Avril 1913
le N° 10 centimes
48e Année N° 4782
La santé du Pape
Les Grévistes
honoraires
Suggestions
Grève révolutionnaire
Le bluff a l'Etranger
Pensées diverges
La Q. O a Ypres
La
participation Yproise
a 1' Exposition deGand
On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres,
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Quelles sont les dispositions
d'esprit du Saint-Père
Le Pape sait-il qu'il est malade au point
desetrouver en danger de mort? Telle est
la question que se posent tous ceux qui sont
un peu au courant de la vie du Vatican et
qui connaissent bien le caractère du Souve-
rain Pontife.
Voici comment le correspondant romain
du Temps répond a cette question, en
reproduisant ce que lui a dit un prélat du
Vatican
t Tous ceux qui connaissent bien le
Saint-Père savent parfaitement que la mort
ne saurait effrayer une Sme aussi purement
chrétienne. Bien des fois, depuis qu'il est
sur le tröne de saint Pierre, il a parlé avec
une sérénité parfaite de sa mort future et de
la joie qu'il aurait a retourner au sein de
Dieu. Si done le Souverain Pontife avait
conscience de son prochain départ, il s'en
entretiendrait le premier,et avec la plus gran
de tranquillité. D'autre part, pour qui a pu
apprécier le haut sentiment que Pie X a de
sa mission pour le bien de l'Eglise et de l'hu-
manité, il est certain que si le Pape avait la
conviction qu'il ra quitter la terre, il ne per-
drait pas ses derniers instants a s'occuper de
menus détails et d'affaires courantes, mais,
au contraire, il rassemblerait toutes ses forces
et toute son influence pour résumer son
ceuvrc et l'illuminer d'un suprème rayon de
sa belle foi avant de la transmettre a ses suc-
cesseurs. Puisqus le Saint-Père n'agit pas
ainsi, c'est qu'il ne croit pas a sa fin procbai-
ne. Or, ceux qui ont approché et compris Ie
caractère de Pie X savent que ce vieiilard
mystique est doué d'une intuition extraordi
naire et qu'il a toujours eu d'étonnants pres-
sentiments de ce qui allait arriver. On peut
done conclure que le Saint-Père est convaincu
que son oeuvre n'est pas finie et qu'il sur-
montera encore l'épreuve actuelle.
Au point de vue médical, il est bien cer
tain qu'il y a la, de la part du malade, un élé
ment de résistance a la maladie. Celui qui
croit a sa fin et qui s'y résigne d'avance est
déja presque abattu par le mal physique
celui qui n'y croit pas et veut durer encore
porte en soi-même une force morale considé-
rable qui lui permet parfois de terrasser le
mal. Voici pourquoi la confiance du Saint-
Père inspire la nötre.
Le correspondant du Temps ajoute
J'ai cru devoir rapporter cette intéressante
conversation, Car elle explique bien des
choses. L'ascendant rayonnant que Pie X a
sur son entourage va jusqu'a maintenir chez
les siens eet optimisme persistant qui nous
ctonne après tant d'épreuves. D'autre part, si
telle est la conviction du Pape, on comprend
pourquoi, malgré médecins et prélats, il
exige fermement qu'on le laisse s'occuper
encore des affaires de l'Eglise. II est difficile
en effet de résister a cette volonté tenace et
ardente.
L'amélioration constatée dans l'état de san
té du Pape persiste. Le Giornale d'Italia
croit que la maladie du Pape est définitive-
ment entree dans la phase de la convalescen
ce.
Selon des personnes bien renseignées, si
l'amélioration continue, on pourra être
complètement rassurés sur la santé du Souve-
rain Pontife.
Le Pape et lei Catholiques Beiges
S. E. le cardinal Mercier avait adressé au
cardinal Merry del Val, secrétaire d'Etat, un
télégramme lui faisant part des voeux et des
prières des catholiques beiges pour le réta-
blissement du Souverain Pontife.
Le cardinal Merry del Val a fait parvenir
a 1 archevcque de Malines la réponse datée
de Rome, mardi après-midi
Saint-Père trés touché filial hommage
assurance de prières, saiutes messes et com
munions pour lui, remercie vivement Votre
Eminence, évêques, clergé et fidèles et les
bénit de tout coeur. Conditions de Sa Sainte-
té satisfaisantes. Maladie suit régulièrement
son cours.
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Tandis que les grévistes honoraires prépa-
raient la désorganisation générale, un député
socialiste publiait dans un journal du parti
un article dans lequel il décrivait la grève
générale sous tous ses aspects.
Les locomotives seront au repos dans les
gares, disait-il, les facteurs ne porteront plus
les correspondances, les ateliers de l'Etat, lts
usines des régies communales, tout sera
arrêté On n'entendra plus rien ce sera au
bout de quelques jours le silence de la mort
dans le pays 1 Nous allons ranger, nous,
5oo,ooo hommes en ligne.
Voici le cinquième jour de la grève.
Les trains circulent comme a l'ordinaire
dans les arsenaux de l'Etat, aux tramways
vicinaux, dans les usines en régie tout le
monde travaille il n'y a pas de defections.
La grève n'est générale dans aucune region.
La, oü la grève est une habitude, il y a beau-
coup de travailleurs au repos mais partout
ailleurs une foule d'oavriers continuent a
prendre le chemin de l'atelier.
Dans tout notre arrondissement d' Ypres,
on nesignale pas un seul gréviste. Tous les
subterfuges, toutes les impostures ne par-
viendront pas a cacber la vérité.
La grève annoncée comme générale est
une grève partielle.
Sans doute Tactivité nationale est énervée
mais elle est loin d'etre arrêtée et elle ne
s'arrêtera pas.
Elle ne s'arrêtera pas parceque le pays,
dans l'ensemble, ne veut pas de ces moyens
violents. La grève politique organisée dans
l'intention d'enrayer les affaires, d'intimider
le gouvernement et Ie pays, répugne a
l'esprit calme et pondéré de la nation. Elle
est essentiellement impopulaire.
Et il ne faut pas être prophéte pour savoir
qu'elle sombrera dans le ridicule joint a
l'odieux.
La revanche du bon sens sera complete. II
y aura pour les grévistes l'éternelle duperie
suivie de la cruelle déception de la baisse des
salairea et de l'humiliation qui est la consé-
quence des actes irréfléchis et des allures tin-
tamaresques.
Plus tard, il y aura l'affaiblissement du
socialisme et la condamnation électorale de
tous ceux qui par un maladroit et inexact
calcul auront coopéré au désarroi du com
merce et de l'industrie et auront consommé
la ruine de quantité de gens qui sont par leur
origine et par leur genre de vie, des gens du
peuple.
r*'
Les meneurs qui n'entrent pas dans le
mouvement, ceux qui commandent la grève
sans la faire, disent que le chomage est plus
grand chaque jour, que leurs excitations sont
écoutées, qu'Anvers, Gand, Bruxelles, et
autres centres importants ne compteront
bientöt plus que des travailleurs aux bras
croisés.
Ce n'est pas vrai.
La vérité est qu'il y a une sorte d'ébahis-
sement et de stupeur chez bon nombre d'ou-
vriers. Ils sont ébranlés et se demandent quel
sera l'aboutissement d une grève qui ne ren
contre pas de sympathie dans l'ensemble du
pays.
lis ont le pressentiment de l'abandon et de
l'impuissance ce sera ensuite, ils le sentent,
le Ikhage de la part des meneurs. Ceux
d'entre ceux-ci qui ont des magasins, des
entreprises industrielies, ne chöment pas au
fond, la grève les embête paree qu'elle
contrarie leurs bonnes affaires, celles qui en
font des bourgeois capitalistes et thésauri-
seurs.
Répétons ce que nous avons dit déjè.
Vienne la bonne saison, les riches de la
Sociale il y en a un joli groupe fileront
vers les villégiatures lointaines.Les grévistes,
eux, reprendront le labeur quotidien, affai-
blis, sans ressources, obligés de trimer pour
vivre et pour réparer le désastre.
Et le citoyen-avocat Destrée, député socia
liste de Charleroi exemple d'abnégation et
de désintéressement plaidera gratuitement
pour ceux qui auront contrevenu aux lois et
qui payeront en mois de prison la sottise
d'avoir cru les sauveurs du peuple, c'est-a-
dire ceux qui édifient leur bonne situation
sur le dos des ouvriers courbés sous la loi du
travail. Ce sont gens trop crédules qui sem-
blent aimer qu'on les trompe et qui sont tou
jours trompés surabondamment.
Le nombre de millions,si pas de centaines
de millions, que Ia grève générale, longue
ou brève, pacifique ou non, fera perdre a
notre pays, personne ne peut l'indiquer si
approximativement que ce soit. Tout au
plus, la grève terminée, pourra-t-on chiffrer
ce qu'elle aura coüté a l'industrie. Mais, ce
faisant, on n'aura envisagé qu'une partie de
la question les causes de pertes sont mul
tiples.
II y a l'abstention des étrangers. Alarmés
par les correspnndances plus ou moins ten-
dancieuses des correspondants attitrés ou
occasionnels de leurs journaux, ceux dont
Ia présence en Belgique n'est pas indispen
sable se garderont bien d'y pénétrer. On
passera le moins possible par chez nous, on
n'y séjournera pas. De plus, quantité de
Beiges, non retenus par leurs occupations
et ayant le nerf de la guerre, comme aussi
celui du déplacement, iront se prélasser
dans le midi, dans les villes d'eau de Fran
ce, d'Allemagne, Paris, etc., etc.
II y a aussi l'exode des ouvriers. Les
Franqais qui en tout temps réclament des
mesures draconiennes contre les travail
leurs étrangers et parfois en décrètent
chose bizarre poisqu'ils ont un bcsoin im- j
périeux de la main-d'oeuvre étrangère
ont envoyé des agents pour embaucher le j
plus possible d'ouvriers beiges rendus dis-
ponibles par suite de la grève et l'on a si-
gnalé l'exode de beaucoup d'entre ceux-ci
emportant leur avoir mobilier en vue d'un
établissement indéfini. Autant de bras dont
notre industrie sera privée jusqu'a ce 'qu'il
se trouve des protectionnistes francais pour
nous ties rendre par le fait de mesures de j
proscription auxquelles les socialistes de
la-bas applaudissent plus énergiquementque
personne.
Les ouvriers du sud de notre arrondisse- I
ment d'Ypres ont encore gardé le souvenir 1
de la proposition du député Ceccaldi, forte- j
ment appuyée par les socialistes francais.
II est évident que nos concurrents vont
profiter le plus largement possible de la si- j
tuation révolutionnaire que nous fout les
sans-patrie du parti ouvrier avoc la coni- j
yence d'une fraction notable de l'opposition
libérale.
Anvers patira largement au profit de Rot
terdam, Dunkerque et Hambourg et proba-
bloment d'une fa$on durable.
Tout cela, les fauteurs de la grève le sa
vent, le veulent. Déja le gouvernement et
des particuliere ont dü s'approvisionner de
charbon a l'étranger. Ce que l'Etat etdes
industries font par néccssité les meneurs
s'y complaisent par besoiu de nuire a leur
pays, par méchauceté. N'ont ils pas annon
cé que en vue du chomago qu'ils souhai-
tent complet, englobant les régies y com
pris les chemins de fer, ils avaient effectué
des achats considérables a l'étranger N'ont-
ils pas placé leur trésor de grève ou de
guerre en Prance sous le prétexte stupide-
ment mensonger que le gouvernement
pounait sen emparer s'ils le conflaient k
des banques du pays
Tout ce qui est a perpétrer d'anti-natio-
nal, d'anti-patriotique ils Font fait ou le
feront dans le but de favoriser la grève révo
lutionnaire disent-ils et sans intention
spéciale de nuire a leur pays. Mais aussi
sacs regret aucun de lui faire le plus de
tort possible de faqon générale et mêtne
quant a la classe ouvrière en particulier. Ne
faut-il pas aviver la misère du peuple pour
la lui rendre insupportable C'est 'un des
articles de leur programme infernal, person
ne ne l'ignore. Par surcroit il ne leur est pas
désagréable de faire du bien a leurs bons
amis de France, ces amis que les liens ma-
Conniques leur rendent si chers, qu'ils leur
pardonnent tout y compris le protectionnis-
me féroce qui les distingue.
En constataut ces choses si triste, (est-il
rien qui le soit plus que voir uue nation di-
visée contre elle-même 1) on se demande
vraiment si on n'est pas en proie a un mau-
vais rêve et s'il est possible que des êtres
humains prétendent réaliser ce qui leur pa-
rait un bien en accumulant tant de ruines,
de misères Etl'on en vient k se dire qu'il
y a sans doute des gens personnellement in
téressés a vouloir ces choses abominables.
Un de nos amis, qui se trouve actuelle-
ment a Rome, nous sigaale que dès Lundi,
une dépêche arrivée dans cette ville annon-
cait que le nombre des grévistes Beiges
s'élevait 400.000 alors que les bluffeurs du
Peuple b eux-mêmeB se contentent de
350.000.
Quelle oeuvre mauvaise et antinationale
accomplissent done ceux qui veulent que
l'étranger prenne la grève socialiste au
sérieux.
vV-
Il faut a toute force maintenir l'ouvrier
danB sa situation de misère il faut laisser
ou verte la plaie au corps de la société ac
tuelle. Bebel, chef socialiste.
Si nous triomphons... alors je ne sais pas-
Une classe ouvrière qui se sent naitre ne
sait pas oü elle va, et je ne saurais dire, dès
lors, oü Ton ira. Anseele.
(Chambre, 28 mars 1895).
La puissance de 1'argent sans la religion
est un mal. Mais ce n'est pas un moindre
mal que la puissance ouvrière sans religion.
Toutes deux conduisent l'abime.
Mgr Ketteler.
Jesus-Christ est
difficultés.
la solution
de toutes les
Tertillien.
Laissez venir les petits enfants et ne les
empêchez pas de s'asseoir a la Table sainte.
II convient que le Pain des anges soit mangé
par ccs petits angeB mortels. Pie X.
-VW-
La réunion de printemps des coopéra-
teurs de don Bosco s'est tenue, en notre
ville, mercredi dernier. Touché tardivement
par la convocation, notre chroniqueur n'a
pu assister a la réunion.
Sans doute, un reporter up to date ne s'em-
barrasse pas pour si peu. Chacun sait qu'il
s'en rencontre même, dans la corporation,
qui écrivent leurs comptes-rendus d'avaice,
au risque parfois, il est vrai, de voir paraitre
leur relation avant l'événement...
Mais, honni soit qui mal y pense 1
Pour notre part, nous entendons, en l'oc-
curence,noua bomer enregistrer un simple
écho de la réunion ratée.
Cet écho, on l'a deviné. La Grève géné
rale n'a pas affecté la coopération salésienne
de céans. La charité Yproise ne connait
point le chomage. II semble quelle ait tenu
a montrer, mercredi, qu'elle s'intéresse a la
progéniture de l'ouvrier d'au<ant plus que
la mi:.ère la menace ou l'atteint d'avantage.
II faut Ia louer hautement de sa clair
voyance. Le peuple 39 laisse égarer par de
mauvais bergers. La pre3se catholique ne
saurait suffice pour le détourner de Terreur
et des mauvais conseils. II faut que la cha
rité chrétienne supplée a l'insuffisance de la
presse.
La flamme de la charité éclaire autant
qu'elle óchaull'e. La vérité arrive d'ailleure
ordinal cement bien mieux a l'esprit en pas
santparia voie du cceur.
Fut-il jamais p:us nécessaire qu'aujour-
d'hui d'éclairèr et de guidë'r des esprits que
tout conspire a dévoyer Fut-il j ".mais plus
nécessaire aussi da preserver I'.nLnce des
classes laborieuses
On aura beau s'aitacher a améliorer la
condition de l'ouvrier, a Batisfaire les légi-
times revetidications ouvrières, a résister
avec fermeté k celles qui sont déraisonna-
bles, aux menaces, aux désordres, on ne
supprimera pas la question sociale. Celle-ci
ne'saurait se résoudre que par la restaura-
tion de la vie chrétienne dans toutes les
classes de la société, par le rétablissement
durègne du Christ, Dieu de charité. Une
rénovation aussi fondamentale doit porter
avant tout sur lajeute génération. C'est a
cette entreprise éminement sociale que se
dévouent les tils de don Bosco, principale-
ment en ce qui concerne la jeunesse ouvrière.
Heureux ceux qui comprennent la nécessitó
de les seconder de tous leurs moyens
beatus qui intelligit super egenum et pau
per em.
Quant aux autres, espérons que la G. G.
contri'.ueraa leur dessiller les yeux et que la
crainte qu'elle inspire les portera a réflexion.
Pour eux, comme pour tous ceux qui n'as-
sistèrent pas la réunion des coopérateurs,
il n'est pas trop tard pour bien faire et pour
mettro fia au chomage de leur charité.
Ils peuvent faire parvenir a destination
leur contribution a la paix sodale, par
l'entremise de M. l'abbé Lecoutre, directeur
de la section Yproise des coopérateurs sale-
siens.
SB p sB
L'exposition rétrospective organisée dans
les locaux du Musée des Beaux-Arts ne sera
pas un desf:moindres attraits de la World's
fairgantoise. Sous le titre de L'Art An
cien dans les Flandres les organisateurs se
proposent de mettre en valeur le milieu, la
vie civile, religieuse et corporative, ainsi que
les arts de la sculpture, de la tapisserie, de la
miniature et du mobilier dans les Flandres.
Les villes soeurs chantées par Ledeganck
ne pouvaient manquerd'apporterun concours
sérieux a cette haute manifestation de notre
ancien art flamand, et la présence de notre
conservateur du Musée au sein de la Com
mission organisatrice de l'Exposition d'Art
ancien devait assurer une participation aussi
large que celle qu'il sut me'nager jadis pour
les Primitifs brugeois
La participation de la ville et de plusieurs
collectionneurs yprois ne sera pas seulement
JOURNAL D'YPRES
©rgane Catholique
de l'Hrrondissement
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