X Téléphone Téléphone 52 Samedi 17 flai 1913 le N° 10 centimes 48e Année N° 4786 Diversion La situation du Trésor Une opinion autorisée n. Ie depute Noll et les J uges de Paix Les débits de boissons A propos du crime du hameau De drij Koningen 34:/ - On s'abonne rue au JEfeurre, 36, A Ypres, et Le Journal d'Ypres parait une fois par semaine. Le prix de i'abonnement, payable par anticipation, est de 3 fr. 50 C. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Toutes les communications doivent être adressées franco de port a l'adresse ci-dessus. A touts les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent i5 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal 3o senttoaaa la ligne. Les insertions judicaires, 1 franc la ligne. Les numcros supplémentiirö# eodtttit 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptè les deux Flandres) s'adressef i Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Les débats financiers éclatent toujours en un moment oü l'opposition se trouve empè- trée dans quelque vilaine histoire La grève pseudo-générale a mis socialistes et libéraux en fkcheuse posture vis-a-vis du pays et vis-il vis le» uns des autres. La res- ponsabilité du parti libéral est, en effet, non seulement établie, mais avouée par les socia listes eux-mêmes. Ceux-ci proclament qu'ils étaient allés a la grève de toute confiance, croyant pouvoir compter sur leurs amis du cartel, voir sur les industriels et les commer- jants libéraux. Ils ne se font pas faute de rappeler que la presse libérale, a une ou deux exceptions pres, a servi leur cause en faisant du chantage en faveur du S. U. et du battage autour de la grève. Si le parti libéral n'a pas procure' a la Grève Générale des legions de participants, du moins s'est-il évertué a faire illusion au public au sujet des légions que la G. G. était parvenue a mobiliser. Le principal grief que les socialistes font aux libéraux, c'est d'avoir laché la grève dès que celle-ci sembla vaincue. Un autre grief, adressé non au parti libéral dans son ensem ble, mais a certains grands patrons qui se réclarnent du parti libéral, est d'avoir exclu de leurs ateliers les principaux fauteurs de l'entreprise. Ainsi les libéraux sont cause que les chefs socialistes se trouvent, en ce mo ment, devant des troupes découragées, aigries et murmurantes... Quelle aubaine pour la majorité, se sont dit les leanders du cartel, quelle aubaine si les catholiques savent mettre a profit le dis sentiment que la grève a tait surgir, d'une part entre les chefs socialistes et une fraction de leurs troupes, d'autre part entre les chtfs libéraux et la bourgeoisie, enfin entre la masse des libéraux et la masse des socialistes. Comment créer une diversion qui permette de conjurer ce péril La question financière a toujours été pour les catholiques un bon cheval de bataille. Ils l'enfourchent comme un dada dès que l'oc- casion s'en offre, et il les conduit rapidement a la victoire. Donnons-leur la tentation de remporter un nou vel et facile succès. Ils ne résisteront pas a l'agrément de nous battre. Ils se persuaderont qu'ils nous ont b3ttus a plates coutures. Ën réalité, nous aurons couvert notre retraite, détourné l'attention de nos misères intestines, permis aux deux groupes anticléricaux de reformer leurs ba- taillon». Qui veut se dévouer II y a M. Buyl, tou jours pret pour nos besognes. Ignorant toutes les questions, il ne soup$onne les écueils d'aucune. C'est bien mais cela ne suffit point. II faut que M. Mechelynck se jette aussi dans la mêlée. Enfin M. Franck, l'un des auteurs res- ponsables de la situation financière anver- soige, est tout désigné pour procurer au gou vernement l'occasion d'un triomphe aisé... M. Graux n'est plus la c'est a lui qu'autre- fois étaient dévolue cette tkche. M. Franck le suppléera... Nous reconnaissons que la tactique de nos adversaires ne manquait pas d'habileté, mais nous aurions été étonnés si elle avait réussi complètement. Le débat financier est terminé a Ia frande confusion des interpellateurs, mais la position prise par les deux groupes du cartel n'est pas encore oublié L'indignation causée dans le pays par l'équipée socialiste nese dissipera pas de sitöt. Toute tentative pour restaurer le cartel en ravivera le souvenir. Ce n'est pas par des ficelles parlementaires que le» auteurs responsables de la crise occasionnéeparla grève générale échapperont *u chatiment. Au moment oü la gauche libérale s'évertue k («boter le crédit de l'Elat sans doute pour se mettre au niveau de la gauche so cialiste, qui a voulu saboter notre prospérité industrielle il est utile, croyons-nous, de mettre sous les yeux do nos lecteurs, le tableau de la situation générale du Trésor au lr Janvier 1913. Voici le résultat des derniers exercices financiers. L'exercice igio «'est cloture a l'ordinaire par un boni de g.532 g85,8y fr. Notons que ce chiffre ne ressort pas des simples affirma tions du gouvernement, mais de la verifica tion faite par la Cour des Comptes. Notons aussi qu'en dépenses figurent, au budget de 1910, des dépenses exceptionnelles a concur rence de 25.471.347,90 fr. Pour l'exercice igii. en service ordinai re, le boni, qui avait été provisoirement évalué a 4.166.000 fr., sera de 6.044.241.72 fr. Pendant cette année encore, des dépen ses exceptionnelles pour une somme de 18.089.093,09 fr. ont été portées l'ordi- naire. L'exercice de igi2 n'est pas clos. L'excé- dent probable en est estimé a g85,ooo fr. Ce n'est guère, dira-t-on. En effet. Mais le ministère Graux se füt parfaitement con tenté, lui, de pareilie aubaine. La modéra- tion constante des évaluations budgétaires nous autorise a préyoir, au surplus, que le boni de 985,000 prendra meilleure figure, conformément aux précédents, lorsque les chiffres de l'exercice auront été définitive- ment arrêtés. De 1830 a 1912, le total des bonis s'élève a 4og 771.258 fr. 64 le total des déficits a 166 298.440 fr. 49. Soit un excédent de bonis de 243.472.818 fr. i5. En service extraordinaire, de 1830a 1912, il y a eu un total de dépenses de 4,649,385,683 fr. 99. Le montant des ressources réalisées au 31 décembre Iöl2s'élevaita3,970,392,132 fr. 37 auxquels il faut ajouter les 343.472,818 fr. 15, montant des bonis des budgetB ordi- naires. L'écart entre la total des dépenses extraordinaires et des ressources s'établit doDC par 435,020,733 fr. 47. Cette différence est représentée par les emprunts déja autorisés, mais a la négocia- tion desquels on a pu surseoir grace aux fonds de Trésorerie, et notamment aux bons du Trésor, dont le total est de 352,982,000 francs. Le taux moyen d'intérêt pour les bons du Trésor en 1912 a étè de 3.59 p. c. Au 31 décembre 1912, le capital de la dette consolidée s'élevait k 3 milliards 739 133.738,09 francs. Ces quelques chiffres corroborent authen- tiquement les réponses faites par MM. Levie et Liebaert aux enfantineB critiques de la gauche. On a dit, et répété a satiété que la baisse de la Rente beige n'est pas un fait isolé. Tou tes les rentes ont dégringolé, de même que tous les lots de villes, et certaines obligations e'trangères bien plus encore que nos fonds nationaux. Les journaux financiers, non in- féodés a la politique, les revues économiques les plus sérieuses ont prodamé que le Gou vernement n'y est pour rien. Les reproches que l'opposition adresse a celui-ci se retour- nent d'ailleurs contre les villes libérales- socialistes, qui ne cessent d'emprunter, et dont les obligations a primes sont dans une situation lamentable. Les obligations 4 et 4 1/2 °/o des indus tries les plus stables, les mieux cötées, n'ont pas échappé a la repercussion (de l'état du marché. Elks ont même beaucoup souffert. Qu'on en juge par cette intéressante étude, qui est a lire jusqu'au bout En ces dernières années, les porteurs de fonds d'Etat et de lots de villes ont été sin- gulicrement éprouvés. On a dit a satiété qu'il ne fallait pas voir dans la baisse de ces va- leurs de placement un indice de méfiance a 1'égard de leur valeur iatrinsèque, mais la conséquence de ce qu'on ne se contente plus de petits intéréts cette baisse, c'est la mar que de la surélévation du taux moyen de capitalisation. A ce point de vue, la situation des Bons du Trésor 4 qui se sont difiicilement pla- cés et végètent en dessous du pair, est signi ficative. Les obligations industrielles, ont, elles, mieux et plus longtemps résisté mais fina- lement elles ont dü céder peu a peu. Pour mesurer Ie chemin qu'elles ont parcouru en arrière, nous avons fait un relevé des cours cotés par un grand nombre d'entre elles avant la baisse ces cours, qui ne sont pas tous les plus hauts qui aient été faits, comparés aux cours actuels.fournissent le tableau extréme- ment suggestif que voici Taux Cours Cours d'intérêt antér. actuels Auxil. des Chemins 4 defer au Brésii Idem Chemin de fer élec- trique Ostende- Blankenb, Tramw. de Buenos- Ayres Idem du Caire Idem de Dunker- que-Calais Idem Florentins Idem Electriques d'Espagne Idem de Gand Idem d'Odessa Idem Napolitains Idem du Pays de Charleroi ld. Pr. de Naples Idem Idem Idem de Rosario Idem de Rostoff ld. de Rotterdam Idem de Saratow Idem Suburbaines Varsovie Mut. de Tramways Railw. et Electric. Financ. de Trans ports Tramw. et Electrici- té en Russie Aumetz-la-Paix La Brugeoise Constructions élec- triques de Char leroi Ougrée-Marihaye Conduites d'Eau Bruxell. d'Electr. Electricité du Pays de Liége Electr. de Rosario Idem de Seraing Gaz du Hainaut Soc. Gén. Beige d'Entrepr. El. Union des Pap. On remarquera 465 405 i n 490 450 5oo 467 i/a 4971/3 4571/2 n'avons pris que nous comme comparaison que des obligations gé' néralement reconnues comme de premier ordre et que nous avons négligé les 3 °/0 de Chemins de fer, qui ont cependant, eux aussi, été trés éprouvés. Qui aurait cru, il y a un an et même moins, que les Ougrée ou les Conduites d'eau allaient subir une baisse d'une vingtaine de francs Qui aurait pensé que les obligations de sociétés telles que Pail- ways et Electricité,Financière de Transports. La Brugeoise, Constructions Electriques de Charleroi, Générale Beige d'Entreprise Elec triques allaient voir leurs cotations reculer de 3o a 40 fr. et même davantage t Dans notre tableau figurent surtout des obligations 4 mais il y a aussi des obli gations du type 4 1/2 °/o, les 4 1/2 de la Socié- té des Tramways de Dunkerque-Calais, par exemple, affaire déja assez ancienne dont les actions détachent un dividende régulier et qui sont cependant tombées d'au delk de 5oo a 462 ijt, 11 est probable que les obligation» qui, jusque maintenant, soit par défaut de cotations, soit pour d'autres raisons, ont mieux maintenu leurs cours, sont appelées sans doute a se mettre au diapason des au tres. Mais ce qu'il y a de plus singulier, c'est que ces obligations, qui lorsqu'elles étaient haut cotées étaient considérées comme ayant un rendement satisfaisant,Trouvent difficile- ment preneurs maintenant qu'elles se capita- lisent a 41/2, 4 3/4 et même plus Le succès est pour les obligations nouvelles. Mais nous nous apercevons que nous avons déja été long et nous nous en tiendrons aujourd'hui a cela sur ce sujet. Et qui dit cela Une feuille catholique, dans le but de plaider la cause du Gouver nement Non. Le morceau est du corres- pondant de la Meuse journal libéral de Liège, qui admire par ailleurs M. Frank et gémit sur incapacité du ministre des Fi nances. Et il est tout chaud>2 mars 1913. Ce qui prouve que lorsque les libéraux sont sincères, ils reconnaissent que le Gou vernement catholique ne peut en aucune facon être rendu responsable de la baisse de la rente, pas plus que de celle des autres va- leurs industrielles. Ou bien ne le peut-il pas, paree qu'il faudrait entendre par les mots autre local du sus- dit article, un autre cabaret déja existant Réponse .- L'article 20, i=r, n° 4, ne subordonne point l'exemption a la condition que le nouveau local ait déja servi usage de débit de boissons -vV- Au cours de la séance de Mercredi der nier, 14 Mai, la Chambre discutait la com position du conseil de milice. Le Gouvernement proposait de composer le conseil de milice, d'un fjuge au Tribunal de le Instance, président, du juge de paix du canton auquel appartiennent les mili ciens et d'un contröleur des contributions, membres. M. Nolf, sous prétexte que les conseils de milice doivent offrir toutes les garanties possibles aux intéressés et éviter toute idéé de suspicion, combattit cette proposition et demanda d'adjoindre comme assesseurs au juge du Tribunal de 1* Instance, un conseil- ler provincial et un membre d'un college éckovinal, mais en priant le gouvernement de choisir ces aBsesseurs dans les partis politiques différents. M. Berryer, ministre de l'intérieur, s'é- tonna de ce que l'on iepoussait le juge de paix du canton. EtM. Nolf de répondre la phrase euivante extraite textuellement du Compte rendu Analytique n'offre aucune garan tie. M. Berryer ne laissa pas passer pareilie insinuation sans protester et il releva comme elle le méritait cette atteinte a l'honneur de nos magistrats cantonaux. II exposa qu'il serait illogique de les écarter des juridictions de milice, puisqu'ils seprononcent tous les jours sur des ques tions beaucoup plus importautes, dont dé- pend souvent l'honneur des families. Que pensent Messieurs les Juges de paix des attaques de M. le député Nolf WA Question de M. le Député van Merris a Monsieur le Ministre des Finances. L'article 20, i«, n» 4, de la loi du 12 décembre 1912 abolissant le droit de licence déclare que ne sont pas astreints a payer la taxe d'ouverture des débits ceux qui trans portent leur débit dans un autre local de la même commune. Cette disposition légale s'applique-t-elle au cas suivant Un cabaretier établi depuis de longues années dans une commune se fait construire un immeuble dans la même commune. Peut- il, sans payer la taxe, y transporter son débit! i Le 23 Avril, le citoyen C. Huysmans, dé puté socialiste de Bruxelles, k posé a M. le Ministre de la Justice la question suivante Le 22 mars, a 6 heures du soir, a Ypres, a moins de 2 kilometres de l'hopital civil, un ouvrier indigent re$ut un coup de couteau provoquant dans le bas ventre une large plaie béante. L'état tres grave du blessé nécessitait une opération chirurgicale immédiate. II me revient que moins d'une demi-beure après le drame, la police avait requis plu- sieurs médecins, qu'un seui se présenta et ordonna le transport du malade a l'hopital, que l'opération, bien que trés urgente, n'eut ]ieu qu'a onze heures du soir, soit cinq heures après le moment oü la blessure fut provoquée. Le malheureux succomba a trois M. le ministre ne pourrait-il ordonner une enquête sur les points suivants A. Quels sont les médecins qui ont été requis immédiatement et pour quellesraisona ne se sont-ils pas dérangés B. A quelle heure le personnel de l'hüpital a t-il été prévenu de ce que l'opération chirurgicale serait faite et a quelle heure le malade a t-il pu être transporté i° A l'hopital 2' A la salie d'opérations C. A quelle heure le médecin en chef de l'hopital et chacun de ses médecins adjoints ont été convoqués pour l'opération et k quelle heure se sont-ils présentés D. Si, de l'avis du premier médecin qui s'est rendu a l'appel de la police locale, l'opération n'eüt pu être tentée avec plus de chances de succès si elle n'avait subi un retard de plusieurs heures f M. le Ministre a répondu en les termes suivants Ils résulte des renseignements recueillis que, le 22 mars, Ie commissaire de police de la ville d'Ypres a été prévenu, a6h. 20 m. du soir, qu'une personne venait d'être blessée grièvement, hors de la porte de Lille, au hameau De drij Koningen S'étant rendu immédiatement sur les lieux, il rencontra un habitant du même hameau, a bicyclette, et le chargea d'aller chercher un médecin. Cet hom me revint k 7 heures, il avait dü se rendre successivement chez trois médecins. Le premier était absent et ne devait rentrer que vers 8 h. 1/2 du soir. Le second venait d'être appelé pour un cas urgent et conseilla le transport du blessé a l'hopital. Le troisième n'était pas chez lui, mais on assura qu'il ne tarderait pas k rentrer. II arriva vers 7 h. 1/2 et ordonna le transfert.k l'hopital. Le commissaire de police envoya quel- qu'un a bicyclette 'a l'hopital pour qu'on fit prendre le malade. Le blessé était k l'hopital a 9 heures du soir son transport a la salie d'opération fut immédiatement ordonné. Vu l'état du malade, les médecins exami- nèrent l'opportunité de l'intervention chirur gicale. Du serum physiologique fut d'abord injecté, de même que de la caféine et du camphre. A 10 heures, on jugea possible de tenter l'opération. De l'avis du premier médecin, qui s'est rendu k l'appel de la police, le retard ne peut avoir diminué que trés peu les chances de succès de l'opération. JOURNAL YPRES ©rgane Catholique de ['Arrondissement 4 1/ 5oo 435 4 5 00 4671/2 4 4874 '2445 4 5o5 487 4 5o2 4/2 4621/2 Soa 1 2 462 4/2 4 490 454 4 5o5 490 41/2 5o5 490 4 495 410 4 5o5 485 4 1/» 5o5 475 4 5oo 468 4 465 4271/2 4 4 65 4i5 4 1 5oo 465 4 465 4171/2 41 599 435 4 490 465 4 495 460 4 5o5 460 41/2 5 00 4671/2 4 495 4711/2 4 5oo 445 4 s 495 455 4 5o5 489 4 5io 4871/2 4 490 460 4 490 465 4.1/2 4871/2 474 4 495 464 hcurca le lendemain matin.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1913 | | pagina 1