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Samedi 17 flai 1913
le N° 10 centimes
48e Année N° 4786
Diversion
La situation du Trésor
Une opinion autorisée
n. Ie depute Noll
et les J uges de Paix
Les débits de boissons
A propos du crime
du hameau
De drij Koningen
34:/ -
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Havas, Bruxelles, rue d'Argent, 34, et a Paris, 8, Place de la Bourse.
Les débats financiers éclatent toujours en
un moment oü l'opposition se trouve empè-
trée dans quelque vilaine histoire
La grève pseudo-générale a mis socialistes
et libéraux en fkcheuse posture vis-a-vis du
pays et vis-il vis le» uns des autres. La res-
ponsabilité du parti libéral est, en effet, non
seulement établie, mais avouée par les socia
listes eux-mêmes. Ceux-ci proclament qu'ils
étaient allés a la grève de toute confiance,
croyant pouvoir compter sur leurs amis du
cartel, voir sur les industriels et les commer-
jants libéraux. Ils ne se font pas faute de
rappeler que la presse libérale, a une ou deux
exceptions pres, a servi leur cause en faisant
du chantage en faveur du S. U. et du battage
autour de la grève.
Si le parti libéral n'a pas procure' a la
Grève Générale des legions de participants,
du moins s'est-il évertué a faire illusion au
public au sujet des légions que la G. G. était
parvenue a mobiliser.
Le principal grief que les socialistes font
aux libéraux, c'est d'avoir laché la grève dès
que celle-ci sembla vaincue. Un autre grief,
adressé non au parti libéral dans son ensem
ble, mais a certains grands patrons qui se
réclarnent du parti libéral, est d'avoir exclu
de leurs ateliers les principaux fauteurs de
l'entreprise. Ainsi les libéraux sont cause que
les chefs socialistes se trouvent, en ce mo
ment, devant des troupes découragées, aigries
et murmurantes...
Quelle aubaine pour la majorité, se sont
dit les leanders du cartel, quelle aubaine si
les catholiques savent mettre a profit le dis
sentiment que la grève a tait surgir, d'une
part entre les chefs socialistes et une fraction
de leurs troupes, d'autre part entre les chtfs
libéraux et la bourgeoisie, enfin entre la
masse des libéraux et la masse des socialistes.
Comment créer une diversion qui permette
de conjurer ce péril
La question financière a toujours été pour
les catholiques un bon cheval de bataille. Ils
l'enfourchent comme un dada dès que l'oc-
casion s'en offre, et il les conduit rapidement
a la victoire. Donnons-leur la tentation de
remporter un nou vel et facile succès. Ils ne
résisteront pas a l'agrément de nous battre.
Ils se persuaderont qu'ils nous ont b3ttus a
plates coutures. Ën réalité, nous aurons
couvert notre retraite, détourné l'attention de
nos misères intestines, permis aux deux
groupes anticléricaux de reformer leurs ba-
taillon».
Qui veut se dévouer II y a M. Buyl, tou
jours pret pour nos besognes. Ignorant toutes
les questions, il ne soup$onne les écueils
d'aucune. C'est bien mais cela ne suffit
point. II faut que M. Mechelynck se jette
aussi dans la mêlée.
Enfin M. Franck, l'un des auteurs res-
ponsables de la situation financière anver-
soige, est tout désigné pour procurer au gou
vernement l'occasion d'un triomphe aisé...
M. Graux n'est plus la c'est a lui qu'autre-
fois étaient dévolue cette tkche. M. Franck
le suppléera...
Nous reconnaissons que la tactique de nos
adversaires ne manquait pas d'habileté, mais
nous aurions été étonnés si elle avait réussi
complètement. Le débat financier est terminé
a Ia frande confusion des interpellateurs,
mais la position prise par les deux groupes du
cartel n'est pas encore oublié
L'indignation causée dans le pays par
l'équipée socialiste nese dissipera pas de sitöt.
Toute tentative pour restaurer le cartel en
ravivera le souvenir.
Ce n'est pas par des ficelles parlementaires
que le» auteurs responsables de la crise
occasionnéeparla grève générale échapperont
*u chatiment.
Au moment oü la gauche libérale s'évertue
k («boter le crédit de l'Elat sans doute
pour se mettre au niveau de la gauche so
cialiste, qui a voulu saboter notre prospérité
industrielle il est utile, croyons-nous, de
mettre sous les yeux do nos lecteurs, le
tableau de la situation générale du Trésor
au lr Janvier 1913.
Voici le résultat des derniers exercices
financiers.
L'exercice igio «'est cloture a l'ordinaire
par un boni de g.532 g85,8y fr. Notons que
ce chiffre ne ressort pas des simples affirma
tions du gouvernement, mais de la verifica
tion faite par la Cour des Comptes. Notons
aussi qu'en dépenses figurent, au budget de
1910, des dépenses exceptionnelles a concur
rence de 25.471.347,90 fr.
Pour l'exercice igii. en service ordinai
re, le boni, qui avait été provisoirement
évalué a 4.166.000 fr., sera de 6.044.241.72
fr. Pendant cette année encore, des dépen
ses exceptionnelles pour une somme de
18.089.093,09 fr. ont été portées l'ordi-
naire.
L'exercice de igi2 n'est pas clos. L'excé-
dent probable en est estimé a g85,ooo fr.
Ce n'est guère, dira-t-on. En effet. Mais le
ministère Graux se füt parfaitement con
tenté, lui, de pareilie aubaine. La modéra-
tion constante des évaluations budgétaires
nous autorise a préyoir, au surplus, que le
boni de 985,000 prendra meilleure figure,
conformément aux précédents, lorsque les
chiffres de l'exercice auront été définitive-
ment arrêtés.
De 1830 a 1912, le total des bonis s'élève
a 4og 771.258 fr. 64 le total des déficits a
166 298.440 fr. 49. Soit un excédent de bonis
de 243.472.818 fr. i5.
En service extraordinaire, de 1830a 1912,
il y a eu un total de dépenses de 4,649,385,683
fr. 99. Le montant des ressources réalisées
au 31 décembre Iöl2s'élevaita3,970,392,132
fr. 37 auxquels il faut ajouter les 343.472,818
fr. 15, montant des bonis des budgetB ordi-
naires. L'écart entre la total des dépenses
extraordinaires et des ressources s'établit
doDC par 435,020,733 fr. 47.
Cette différence est représentée par les
emprunts déja autorisés, mais a la négocia-
tion desquels on a pu surseoir grace aux
fonds de Trésorerie, et notamment aux bons
du Trésor, dont le total est de 352,982,000
francs. Le taux moyen d'intérêt pour les
bons du Trésor en 1912 a étè de 3.59 p. c.
Au 31 décembre 1912, le capital de la
dette consolidée s'élevait k 3 milliards
739 133.738,09 francs.
Ces quelques chiffres corroborent authen-
tiquement les réponses faites par MM. Levie
et Liebaert aux enfantineB critiques de la
gauche.
On a dit, et répété a satiété que la baisse
de la Rente beige n'est pas un fait isolé. Tou
tes les rentes ont dégringolé, de même que
tous les lots de villes, et certaines obligations
e'trangères bien plus encore que nos fonds
nationaux. Les journaux financiers, non in-
féodés a la politique, les revues économiques
les plus sérieuses ont prodamé que le Gou
vernement n'y est pour rien. Les reproches
que l'opposition adresse a celui-ci se retour-
nent d'ailleurs contre les villes libérales-
socialistes, qui ne cessent d'emprunter, et
dont les obligations a primes sont dans une
situation lamentable.
Les obligations 4 et 4 1/2 °/o des indus
tries les plus stables, les mieux cötées, n'ont
pas échappé a la repercussion (de l'état du
marché. Elks ont même beaucoup souffert.
Qu'on en juge par cette intéressante étude,
qui est a lire jusqu'au bout
En ces dernières années, les porteurs de
fonds d'Etat et de lots de villes ont été sin-
gulicrement éprouvés. On a dit a satiété qu'il
ne fallait pas voir dans la baisse de ces va-
leurs de placement un indice de méfiance a
1'égard de leur valeur iatrinsèque, mais la
conséquence de ce qu'on ne se contente plus
de petits intéréts cette baisse, c'est la mar
que de la surélévation du taux moyen de
capitalisation.
A ce point de vue, la situation des Bons
du Trésor 4 qui se sont difiicilement pla-
cés et végètent en dessous du pair, est signi
ficative.
Les obligations industrielles, ont, elles,
mieux et plus longtemps résisté mais fina-
lement elles ont dü céder peu a peu. Pour
mesurer Ie chemin qu'elles ont parcouru en
arrière, nous avons fait un relevé des cours
cotés par un grand nombre d'entre elles avant
la baisse ces cours, qui ne sont pas tous les
plus hauts qui aient été faits, comparés aux
cours actuels.fournissent le tableau extréme-
ment suggestif que voici
Taux Cours Cours
d'intérêt antér. actuels
Auxil. des Chemins
4
defer au Brésii
Idem
Chemin de fer élec-
trique Ostende-
Blankenb,
Tramw. de Buenos-
Ayres
Idem du Caire
Idem de Dunker-
que-Calais
Idem Florentins
Idem Electriques
d'Espagne
Idem de Gand
Idem d'Odessa
Idem Napolitains
Idem du Pays de
Charleroi
ld. Pr. de Naples
Idem Idem
Idem de Rosario
Idem de Rostoff
ld. de Rotterdam
Idem de Saratow
Idem Suburbaines
Varsovie
Mut. de Tramways
Railw. et Electric.
Financ. de Trans
ports
Tramw. et Electrici-
té en Russie
Aumetz-la-Paix
La Brugeoise
Constructions élec-
triques de Char
leroi
Ougrée-Marihaye
Conduites d'Eau
Bruxell. d'Electr.
Electricité du Pays
de Liége
Electr. de Rosario
Idem de Seraing
Gaz du Hainaut
Soc. Gén. Beige
d'Entrepr. El.
Union des Pap.
On remarquera
465 405
i
n
490 450
5oo 467 i/a
4971/3 4571/2
n'avons pris
que nous
comme comparaison que des obligations gé'
néralement reconnues comme de premier
ordre et que nous avons négligé les 3 °/0 de
Chemins de fer, qui ont cependant, eux
aussi, été trés éprouvés. Qui aurait cru, il y
a un an et même moins, que les Ougrée ou
les Conduites d'eau allaient subir une baisse
d'une vingtaine de francs Qui aurait pensé
que les obligations de sociétés telles que Pail-
ways et Electricité,Financière de Transports.
La Brugeoise, Constructions Electriques de
Charleroi, Générale Beige d'Entreprise Elec
triques allaient voir leurs cotations reculer de
3o a 40 fr. et même davantage t
Dans notre tableau figurent surtout des
obligations 4 mais il y a aussi des obli
gations du type 4 1/2 °/o, les 4 1/2 de la Socié-
té des Tramways de Dunkerque-Calais, par
exemple, affaire déja assez ancienne dont les
actions détachent un dividende régulier et
qui sont cependant tombées d'au delk de 5oo
a 462 ijt, 11 est probable que les obligation»
qui, jusque maintenant, soit par défaut de
cotations, soit pour d'autres raisons, ont
mieux maintenu leurs cours, sont appelées
sans doute a se mettre au diapason des au
tres.
Mais ce qu'il y a de plus singulier, c'est
que ces obligations, qui lorsqu'elles étaient
haut cotées étaient considérées comme ayant
un rendement satisfaisant,Trouvent difficile-
ment preneurs maintenant qu'elles se capita-
lisent a 41/2, 4 3/4 et même plus Le succès
est pour les obligations nouvelles. Mais nous
nous apercevons que nous avons déja été
long et nous nous en tiendrons aujourd'hui
a cela sur ce sujet.
Et qui dit cela Une feuille catholique,
dans le but de plaider la cause du Gouver
nement Non. Le morceau est du corres-
pondant de la Meuse journal libéral de
Liège, qui admire par ailleurs M. Frank et
gémit sur incapacité du ministre des Fi
nances. Et il est tout chaud>2 mars 1913.
Ce qui prouve que lorsque les libéraux
sont sincères, ils reconnaissent que le Gou
vernement catholique ne peut en aucune
facon être rendu responsable de la baisse de
la rente, pas plus que de celle des autres va-
leurs industrielles.
Ou bien ne le peut-il pas, paree qu'il faudrait
entendre par les mots autre local du sus-
dit article, un autre cabaret déja existant
Réponse .- L'article 20, i=r, n° 4, ne
subordonne point l'exemption a la condition
que le nouveau local ait déja servi usage de
débit de boissons
-vV-
Au cours de la séance de Mercredi der
nier, 14 Mai, la Chambre discutait la com
position du conseil de milice.
Le Gouvernement proposait de composer
le conseil de milice, d'un fjuge au Tribunal
de le Instance, président, du juge de paix
du canton auquel appartiennent les mili
ciens et d'un contröleur des contributions,
membres.
M. Nolf, sous prétexte que les conseils de
milice doivent offrir toutes les garanties
possibles aux intéressés et éviter toute idéé
de suspicion, combattit cette proposition et
demanda d'adjoindre comme assesseurs au
juge du Tribunal de 1* Instance, un conseil-
ler provincial et un membre d'un college
éckovinal, mais en priant le gouvernement
de choisir ces aBsesseurs dans les partis
politiques différents.
M. Berryer, ministre de l'intérieur, s'é-
tonna de ce que l'on iepoussait le juge de
paix du canton.
EtM. Nolf de répondre la phrase euivante
extraite textuellement du Compte rendu
Analytique n'offre aucune garan
tie.
M. Berryer ne laissa pas passer pareilie
insinuation sans protester et il releva comme
elle le méritait cette atteinte a l'honneur de
nos magistrats cantonaux.
II exposa qu'il serait illogique de les
écarter des juridictions de milice, puisqu'ils
seprononcent tous les jours sur des ques
tions beaucoup plus importautes, dont dé-
pend souvent l'honneur des families.
Que pensent Messieurs les Juges de paix
des attaques de M. le député Nolf
WA
Question de M. le Député van Merris a
Monsieur le Ministre des Finances.
L'article 20, i«, n» 4, de la loi du 12
décembre 1912 abolissant le droit de licence
déclare que ne sont pas astreints a payer la
taxe d'ouverture des débits ceux qui trans
portent leur débit dans un autre local de la
même commune.
Cette disposition légale s'applique-t-elle au
cas suivant
Un cabaretier établi depuis de longues
années dans une commune se fait construire
un immeuble dans la même commune. Peut-
il, sans payer la taxe, y transporter son débit!
i Le 23 Avril, le citoyen C. Huysmans, dé
puté socialiste de Bruxelles, k posé a M. le
Ministre de la Justice la question suivante
Le 22 mars, a 6 heures du soir, a Ypres,
a moins de 2 kilometres de l'hopital civil, un
ouvrier indigent re$ut un coup de couteau
provoquant dans le bas ventre une large plaie
béante. L'état tres grave du blessé nécessitait
une opération chirurgicale immédiate.
II me revient que moins d'une demi-beure
après le drame, la police avait requis plu-
sieurs médecins, qu'un seui se présenta et
ordonna le transport du malade a l'hopital,
que l'opération, bien que trés urgente, n'eut
]ieu qu'a onze heures du soir, soit cinq
heures après le moment oü la blessure fut
provoquée. Le malheureux succomba a trois
M. le ministre ne pourrait-il ordonner une
enquête sur les points suivants
A. Quels sont les médecins qui ont été
requis immédiatement et pour quellesraisona
ne se sont-ils pas dérangés
B. A quelle heure le personnel de l'hüpital
a t-il été prévenu de ce que l'opération
chirurgicale serait faite et a quelle heure le
malade a t-il pu être transporté
i° A l'hopital
2' A la salie d'opérations
C. A quelle heure le médecin en chef de
l'hopital et chacun de ses médecins adjoints
ont été convoqués pour l'opération et k quelle
heure se sont-ils présentés
D. Si, de l'avis du premier médecin qui
s'est rendu a l'appel de la police locale,
l'opération n'eüt pu être tentée avec plus de
chances de succès si elle n'avait subi un
retard de plusieurs heures f
M. le Ministre a répondu en les termes
suivants
Ils résulte des renseignements recueillis
que, le 22 mars, Ie commissaire de police de
la ville d'Ypres a été prévenu, a6h. 20 m.
du soir, qu'une personne venait d'être blessée
grièvement, hors de la porte de Lille, au
hameau De drij Koningen
S'étant rendu immédiatement sur les lieux,
il rencontra un habitant du même hameau,
a bicyclette, et le chargea d'aller chercher
un médecin.
Cet hom me revint k 7 heures, il avait dü
se rendre successivement chez trois médecins.
Le premier était absent et ne devait rentrer
que vers 8 h. 1/2 du soir. Le second venait
d'être appelé pour un cas urgent et conseilla
le transport du blessé a l'hopital. Le troisième
n'était pas chez lui, mais on assura qu'il ne
tarderait pas k rentrer. II arriva vers 7 h. 1/2
et ordonna le transfert.k l'hopital.
Le commissaire de police envoya quel-
qu'un a bicyclette 'a l'hopital pour qu'on fit
prendre le malade.
Le blessé était k l'hopital a 9 heures du
soir son transport a la salie d'opération fut
immédiatement ordonné.
Vu l'état du malade, les médecins exami-
nèrent l'opportunité de l'intervention chirur
gicale.
Du serum physiologique fut d'abord
injecté, de même que de la caféine et du
camphre.
A 10 heures, on jugea possible de tenter
l'opération.
De l'avis du premier médecin, qui s'est
rendu k l'appel de la police, le retard ne peut
avoir diminué que trés peu les chances de
succès de l'opération.
JOURNAL
YPRES
©rgane Catholique
de ['Arrondissement
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hcurca le lendemain matin.